Les fiefs de Crache, Pommeret et Fay à Limours et aux Molières
Cette chronique est le quatrième volet d'un écart des communes de Limours et des Molières . Nous avions laissé ces lieux aux mains de deux familles distinctes, les héritiers Vivien et les héritiers de Balaine.
JP.Dagnot Mai 2013, ajout mai 2013. ajout octobre 2015
Plan du domaine du Pommeret au XVIIIe siècle.
Le Pommeray aux héritiers Balaine
Le sieur de Balaine n'ayant pas d'héritiers directs, les collatéraux se manifestent. Citons:
- Charles de Balaine, chevalier, sieur de Chaalons demeurant à Blandy, cousin,
- Marie Angélique de Balaine, épouse Claude Demoron, cousine,
- Charles de Durand, curateur à la succession de Henry son frère, de Marie Bénédicte de Duran de Vilblin .
Sans avoir cherché les détails, les parties sont passées devant la justice, aboutissant en 1728, par l'acquisition du Pommeret par Jacques Collombat, premier imprimeur des cabinets, maisons et bâtiments du roi, de Marguerite Boisdon, veuve de Martin Sanson, procureur, unique héritière d'Anne de Balaine. L'acte fait partie d'une étude où la plupart des documents a disparu laissant ceux restant marqués par des traces d'incendie, évidemment notre document n'est pas présent. À la suite de cette vente, un hommage de la terre et seigneurie de Pommeray et appartenances, sise au terroir de Limours, relevant du comté de Limours est rendu par ledit imprimeur des cabinets, maisons et bâtiments du roi, qu'il a acquis de Marguerite Boisdon, veuve de Martin Sanson, procureur, unique héritière d'Anne de Balaine, son cousin; également, ce registre est interdit de consultation. Notre imprimeur décède en 1744, comme l'indique le répertoire du notaire, les minutes n'existent plus... Deux mois après a lieu le partage, le document est également absent il s'agit toujours de la même étude ... S'agit-il d'une partie du Pommeret?
Que s'est-il passé en 1730, un arrest de parlement maintient Henry Vilblin seul héritier d'Anne de Balaine son cousin issu de germain. L'année suivante, le curateur d'Henry, son frère Charles vend la propriété au couple formé par l'ancienne femme d'Anne de Balaine remarié à Jean Baudoin.
Le Fay à Jacques Collombat
Reprenons l'acquisition en 1724 de la ferme du Fay par Jacques Collombat à Nicolas Vivien. L'acte: le sieur Nicolas Vivien, bourgeois de Paris, y demeurant cul de sac Sainte Croix, paroisse Saint-Benoist, d'une part, et Jacques Collombat, imprimeur ordinaire du roy, demeurant rue Saint-Jacques paroisse Saint-Severin, d'autre part, lesquels pour terminer et assoupir le procès pendant actuellement entre eux, sont convenuës de ce qui ensuit, c'est à savoir ledit sieur Vivien déclare estre garçon non marié, a par ces présentes, vendu au sieur Jacques Collombat acceptant, la ferme du Fay, consistant en maison, cour, grange, écurie, bergerie, jardin enclos de fossés, terres, prés, contenant le tout 88 arpens, ledit sieur Collombat disant le tout bien savoir et connoistre... Ladite vente faite moyennant la somme de 10.500 livres et outre moyennant 400 livres de rente et pension viagère la vie durant du sieur Vivien seulement. Un autre acte déclare que cette transaction advient comme ayant été adjugée par sentence de licitation au Chastelet le 19 juin 1723 entre lui, Augustin Cousin et Catherine Vivien sa femme et Marie Anne Vivien veuve Pierre Chenan.
Probablement pour purger les hypothèques sur cet achat, un décret volontaire des requestes de l'hostel est réalisé à la demande de Jacques Collombat, écuyer, ancien gentilhomme de la grande vennerie, premier imprimeur, et de Madeleine de Hausy. Ce mémoire comporte 39 articles dont nous ne retiendrons que l'essentiel:
- article 1, les bastimens, cour, jardin, abreuvoir de la ferme contiennent 92 perches,
- article 2, clos de la ferme qui est un pré un arpen 25 perches,
- article 22, ... tenant au nord aux terres du sieur Vivien notaire,
- article 23, un arpen, .... d'un bout au midy au chemin du vieux moulin des Molières après la haye de Crache
- article 32, un arpen dont seize perches en friches et troux de carrière, près le vilage;
De cette énumération, la maison bourgeoise n'existe pas, l'acquéreur suivant, le notaire Vivien possède déjà des biens aux Molières, enfin on peut raisonnablement admettre qu'il y a eu un moulin à vent proche la haye de Crache. Entre cet achat et le décès de l'imprimeur, une maison bourgeoise fut construite. Nota ce document a été rédigé en 1763 d'où la mention de notaire.
À Pecqueuse en 1736, une cloche est fondue par Antoine Brochard et Charles Febvre. Elle est offerte par Pierre-Gabriel Cousteau de la Barrière, écuyer, valet de chambre ordinaire du roi, seigneur de Pecqueuse et son épouse Magdelaine Catherine Collombat. La marraine est Magdelaine de Hanzy, épouse de Jacques Collombat, écuyer, premier imprimeur du roi, propriétaire de la ferme du Fay aux Molières. Le parrain et donateur acquiert, en échange de ce don à l'église, les droits qu'avait le prieuré de Longpont-sur-Orge sur Pecqueuse, et devient ainsi patron de l'église.
En 1739, Catherine Collombat décède à Pecqueuse. Une sentence nomme Gabriel Cousteau de la Barrère tuteur de ses enfants mineurs.
Jacques Collombat décède à son tour en septembre 1743, il sera inhumé en l'église des Molières. Son inventaire après décès a lieu en juin 1744, comme cela arrive fréquemment pour cette chronique, la minute de l'acte n'existe plus. En 1748, une sentence du Châtelet de Paris nomme Gabriel Cousteau de la Barrère à l'effet du partage. Ce partage a lieu en 1750 rédigé toujours dans l'étude Dutartre qui a brûlé...
En 1746, Antoine Jean Baudoin, seigneur du Pommeret, du Fay, de présent en son château du Pommeret, lequel donne à titre de ferme et prix d'argent pour neuf années à Jean Baptiste Moulineau laboureur et Jeanne Marcognet demeurant au Fay en la ferme appartenant au sieur Collombat, la ferme du Fay consistant en maison et logement pour le fermier, granges, écuries, étables, cour, jardin, avec six vingts arpens de terres labourables, six arpens de prés, ... ce bail fait moyennant la somme de 1.100 livres et quatre chappons gras et vifs...
Dix ans après, Messire Jacques Chavane, seigneur du Pommeret du Fay, demeurant en sa maison de Valmenil à Limours, lequel donne à titre de ferme et prix d'argent pour cinq années, à Pierre Pernot et Anne Beurrier sa femme, la ferme du Fay se consistant deux chambres pour le fermier, deux chambres au dessus, grange, écurie, étable, bergerie, deux toits à porcs, cour au milieu des batimens, suivent 26 articles désignant les terres, ce bail fait poyennant 1.200 livres de fermage.
Notons en 1756, le bail par Pierre Jacques Cousteau de la Barrère, seigneur de Pecqueuse, demeurant à Versailles et consort, du château et de la grange Saint-Clair à Pecqueuse, de la ferme du Boullay-les-Troux, de la ferme du Fez, pour neuf années à Pierre Etienne Roux, consistant en pavillon sur la porte d'entrée, logement du fermier avec deux fours, deux granges, bergeries, étables, écuries, poulailler, engards, toit à porc, pressoir avec son cable, grande cour au milieu avec pièce d'eau au bout servant d'abreuvoir, jardin clos de murs, 99 arpens de terres labourables, connaissant pour en jouir actuellement, moyennant 950 livres de ferme...Ce bail confirme la présence du pavillon bourgeois et de deux propriétaires pour un lieu portant la même dénomination, ainsi que l'héritage du Fay aux enfants du couple Cousteau-Collombat. Ces derniers conserveront ce domaine jusqu'en 1762.
En avril 1762, Jacques Cousteau de la Barrère, seigneur de Pecqueuse demeurant ordinairement à Versailles de présent en sa ferme du Fay aux Mollières, lequel laisse à titre de ferme pour l'espace de neuf années, à Jean Louis Pernot, laboureur demeurant au Fay et Anne Prévot sa femme, la ferme du Fay consistant en logement du fermier, ..., ce bail fait moyennant la somme de 1.000 livres.
Fin 1762, un problème de rente va déclencher la vente du Fay; une sentence rendue au Chatelet de Paris, formée par l'opposition de Catherine Bellian, héritière de Geneviève Poisson aboutit à la vente et adjudication par décret volontaire de la maison bourgeoise appelée le Fay, ferme et héritages .
Le Pommeret à Jean Baudoin
Après cet intermède sur la ferme du Fay aux Collombat, revenont au Pommeret en 1731, soit douze ans après le décès du sieur de Balaine, Charles Durant de Vilblin sous-diacre à Paris, curateur d'Henry de Vilblin, son frère, lequel a vendu à Messire Jean Baudoin, chevalier seigneur de la Motte Beschouan et Thérèse Daquin son épouse auparavant veuve de Anne de Baleine, chevalier, seigneur du Pomeray, Fay, Grand et Petit Crache, écuyer ordinaire de son altesse roialle, et sa donataire en usufruit de la terre et seigneurie du Pomeray ci-après désignée dans son contrat de mariage, les terres, fiefs et seigneuries du Pomeray, grand et Petit Crache paroisse de Limours, et celle du Fay paroisse des Molières, consistant en châteaux et principaux manoirs, composés de:
- plusieurs bastimens, coulombiers, cour, basse cour, pressoir, grange, écuries, bergeries, et autres, - jardins et parc plantés d'arbres fruitiers et allées de charmes, tous lesquels bastimens sont en très mauvais état, le vestibulle du château estant entièrement tombé, ainsi que la couverture du colombier, la grande gallerie du château estant près à tomber et le mur du parc ainsi que ceux des fossez estant en ruines,
- plus 788 arpents de terres labourables en plusieurs pièces desquelles il y a droit de justice, haute moyenne et basse, et droit de censive, du nombre desquelles terres sont celles du grand et petit Crache et du Fay, la plus grande partie en franc alleu,
- plus en prez, bois, pasture et garenne, maisons manables; bastiments … droits de tabellionnage… comme décrits dans le décret de 1666… ledit Baudoin dit bien savoir connaître...
- plus tous les bestiaux, … harnois, charrette, charrues, grains, ustanciles de labours qui se sont trouvés après le décès du sieur de Baleine; appartenant lesdits biens comme seuls héritiers dudit deffunt Anne de Baleine, leur cousin, au moyen de la renonciation de Bénédicte de Durand de Vilblin… les fiefs du grand et petit Crache chargés en les Vaux de Cernay de 400 lt de rente… donc de faire les réparations, tant du château du Pomeray qu'aux manoirs et autres bastiments… et outre moyennant la somme de 18.000 livres… de payer les créanciers. Pour purger les hypothèques le sieur Baudoin sera tenu de faire un décret volontaire des biens et s'en rendre adjudicataire. De cet acte on est amené à penser que la ferme et château du Pommeret est resté en usufruit à Adélaïde Daquin veuve d'Anne de Balaine, remariée à Jean Baudoin, et que ces derniers l'ont racheté au dernier héritier constaté par justice. Le château est en très mauvais état.
Le nouveau propriétaire rend l'hommage au roi des terres fiefs et seigneuries de Pommeray, grand et petit Crache, en la paroisse de Limours et de la terre du Fay en la paroisse des Molières, relevant du comté de Limours, lequel Jacques Baudoin, chevalier, les a acquis conjointement avec Adélaïde Daquin du Château Regnard , son épouse, de Charles Durand de Vilblain. Le couple conservera le domaine jusqu'en 1746.
Le Pommeret et Crache aux Chavanne
Voyons maintenant un nouveau notable local qui se marie en 1710. Mathurin Chavanne, conseiller et procureur du roi au Comté de Limours, bourgeois de Paris, y demeurant à l'hôtel des Ursins, paroisse Saint Landry, fils de feu Maturin, marchand à Saint-Arnoul et de Marie Simmonet sa veuve d'une part, et damoiselle Judith Prevost, fille majeure jouissant de ses biens, d'autre part, en présence de nombreux invités dont le seigneur d'Orsay, conviennent d'un traité de mariage en communauté de biens, la future apporte 6.000 livres, ses parents 15.000 livres en avance d'hoirie. Le futur doue la damoiselle de 500 livres de rentes et apporte la liste de ses biens dont:
- l'office de procureur du roy à Limours 1000 lt,
- une maison rue de Vaugirard 20.000 lt,
- une maison jardin enclos à Limours 6.500 lt
- une maison et pressoir à Limours...
- une maison, jardin à Rossigny,
Le tout pour 75.000 lt.
En 1728, dame Judith Prevost et son fils Jacques de Chavane acquièrent une maison porte du temple à Paris.
En 1738, Jacques de Chavanne a acquis la propriété et office de conseiller au parlement moyennant la somme de 50.000 livres
En 1743, c'est au tour de Jacques de Chavane de convoler avec Marie Anne Hervé, fille d'un secrétaire du roy décédé, la mère apporte 208.000 livres dont 100.000 en deniers comptant, les biens du futur consistent en l'office de conseiller du roy et en maisons tant à Paris qu'à la campagne qui produisent 17.000 livres de revenus; le douaire de la future 5.000 livres de rente.
Cette entrée en matière faite, nous sommes en 1746, notre bourgeois acquiert le domaine du Pommeret, du Fay, du grand et petit Crache à Antoine Jean Baudoin. Comme à l'accoutumée, cette fois, le minutier a été détruit par les communards en 1871. la vente faite moyennant 95.000 livres et 1.500 de pot de vin. Deux pistes sont encore possible pour voir le détail de cette acquisition, la première, une publication au baillage de Limours, et la seconde, l'insinuation à Paris. Le prix de la vente est payé en plusieurs quittances. Enfin une ajudication par décret de ces biens a eu lieu par sentence aux requestes du Palais en 1752.
En 1750, Jacques de Chavane, seigneur, ..., demeurant Isle Notre-Dame, lequel donne à titre de ferme et prix d'argent pour neuf années à Pierre Pernot laboureur demeurant à Fontenay, la ferme du Pommeret consistant:
- maison à demeurer, fournil, chambres, écurie, bergerie, étable, grange, greniers, ensemble la maison occupée par le jardinier du château dudit Pommeret, située près la porte d'entrée de la cour de la ferme, cette dernière située dans l'avant court du château
- plus le colombier à main droite en entrant dans la cour du château; le cellier et la grande chambre au dessus attenant le colombier,
- plus une vacherie pour quatre vaches et toit à porcs dans les anciens logements du chateau,
- plus un jardin partagé en deux par une grande mare au dehors de ladite ferme,
- suivent les terres...
- plus la dixme inféodée de Crache,
Faire quatre voitures de bois de Limours à Paris, founir un agneau gras à Pasques où la Pentecoste, 6 canards et 6 chapons et 6 poulets, partager par moitié les noix recuiellies dans l'avant cour du chateau, le bailleur se réserve les chataignes de l'avenue du Pommeret, outre moyennant la somme de 3.000 livres. De ce bail on déduit que le château et ses anciens logements ne sont plus fonctionnels.
En 1752, Jacques de Chavanne a acheté plusieurs maisons et terrains à Limours il demande et obtient l'érection en fief de sa maison de campagne et dépendances contenant 58 arpents sous le nom de Valménil.
Notre personnage continue ses acquisitions en 1761, une sentence aux requestes du palais sur licitation lui permet d'obtenir par adjudication des consorts Cousteau de la Barrère, la ferme de la terre et seigneurie de Pecqueuse et celle de la Magnonerie à Saint-Clair paroise de Choiselle, moyennant 93.100 lt.
En 1761, Jacques de Chavanne, seigneur du Pommeret, le grand et petit Crache, le Fay, de présent en sa maison de Valménil à Limours, baille à ferme pour neuf années à Pierre Pernot demeurant au Pommeret, la ferme du Pommeret ainsi qu'ils en jouissent actuellement, avec le second colombier qui n'était point compris dans le bail de 1750, fournir un agneau gras à Pasques ou à la Pentecoste, 6 canards, 6 chapons, 6 poulets et 4 douzaines de pigeonneaux, partager avec le bailleur les noix dans l'avant-cour du château, outre moyennant la somme de 3.500 livres.
Le même jour, un autre bail est fait à Jean Louis Pernot, demeurant en la ferme du Fay, de la ferme du Fay, consistant en:
- maison et logement du fermier, deux chambres au dessus, l'une à feu, l'autre sans feu, grange, escurie, estable, bergerie, cour au milieu des bastimens,
- 20 pièces de terre dont les tenants et aboutissants mentionnent plusieurs fois les ayant cause du sieur Colombat, le sieur de Chavannes ,
- la dîme inféodée à cause des fiefs du grand et petit Crache,
Ce bail fait moyennant la somme de 1.100 livres de fermage avec la caution de Pierre Pernot père du preneur . Cet acte montre qu'à cette époque, il existe encore deux fermes au Fay, l'une à de Chavanne et l'autre aux consorts Cousteau de la Barrère.
Notons en 1763, le mariage de la fille aînée du sieur de Chavane, Anne Armande, avec Jean François Drouyn de Vaudeuil, vicomte de Lhuis. Le père apporte 30.000 livres une maison à Paris 4.000 livres de rente.
Domaine du Fay en 1776.
En 1764, de nouveau Jacques Chavanne donne à ferme pour quatre années à Anne Beurrier, veuve de Jacques Pernot, la ferme du Fay, ... moyennant 1.100 livres de fermage. Il est fait mention de la construction de nouveaux bâtiments.
En 1769, le terrier de Limours signale l'acquisition par Jacques de Chavanne de 72 arpens de terres labourables, prés, bois, à titre d'arrière fief relevant du fief du petit Crache aux sieurs Cousteau de la Barrère, par sentence d'adjudication sur licitation aux requestes du palais...
En 1774, c'est au tour de la seconde fille du sieur de Chavanne Antoinette Julie de s'unir avec Jacques Auguste Poillouë de Saint-Mars. Le père apporte la maison de Paris et 4.000 livres de rente données à sa première fille décédée.
Nous arrivons en 1776, Messire Jacques de Chavanne, conseiller du roy en sa cour de parlement et grand chambre dicelle, seigneur des terres et fiefs de Pecqueuse, le Pommeret, grand et petit Crache, le Fay, Valménil, ... se transporte devant la principale porte du château de Limours pour porter à son altesse la comtesse de Brionne... elle estoit insdisposée, ... suit l'aveu de Pommeret , consiste en:
- un hostel seigneurial ainsi que cour et basse cour dudit hôtel. Ledit hotel, cour et basse cour entouré de fossés à fond de cuves remplis d'eau des deux côtés, colombier à pied, pont de pierre pour passer de la cour du château à la cour de la ferme qui est au devant; vestige de pont levis pour passer de la cour du château dans le parc qui est derrière. .
- une grande cour servant d'avant ferme,
- une grande ferme servant d'avant cour au château composée d'un corps de logis par bas, cuisine chambre, fournil, chambre au dessus et grenier, quatre granges, écurie, vacherie, bergerie …
- parc enclos de murs,
La totalité du fief contient 165 arpens avec le droit de haute, moyenne et basse justice. Du château, il ne reste que les fossés et les vestiges d'un pont-levis. Le seigneur réside Valménil à Limours.
Le fay et ses propriétaires .
Également est rendu foy hommage et aveu et dénombrement pour les fiefs des grand et petit Crache par le même, Messire Jacques de Chavanne, conseiller du roy en sa cour et grand chambre, seigneur des terres et fiefs de Pecqueuse, le Pommeret, grand et petit Crache, le Fay, Valménil, de présent en sa maison seigneuriale de Valménil lez Limours, s'est transporté au château de Limours, ... , savoir les fiefs des grand et petit Crache appelés Loisonnière, le grand Crache à Limours et le petit Crache à Pecqueuse, consistant:
- le grand Crache, en 280 arpens de terres labourables, en plaine et buttes, prez, bois et laris, le tout formant une seule enclave, ..., dans la plaine sont quelques vestiges de bâtiment où étoit le principal manoir dudit fief et la chapelle de Saint-Thibault, étant ledit emplacement aujourd'huy planté en ormes et fresnes.
- le petit Crache en 146 arpens de terres labourables, prez, bois, situés sur Pecqueuse, ..., tenant par hache formée par une partie du fief du Fay qui fait enclave dans le présent fief à l'emplacement et enclos du principal manoir dudit fief du Fay, ... sur les jardins de la maison du sieur Vivien, ..., 10 arpens sont possédés par le sieur Vivien relevant du sieur avouant sur lesquels il a droit de dixme inféodée, ... comme les ayant acquis du sieur Cousteau de la Barrère en 1769, sur lesquels le sieur avouant a droit de dixme inféodée, item le sieur avouant déclare le droit de haute ,moyenne et basse justice des deux fiefs du grand et petit Crache, acquis en 1746 au sieur Antoine Jean Baudoin.
En 1777, un bail est conclu avec Jean François Breton pour neuf années, de la ferme du Cormier, moyennant 130 septiers de bled. La même année, notons le bail de la ferme du Pommeret pour neuf années à Nicolas David laboureur moyennant 228 septiers de bled froment et enfin l'achat par le sieur de Chavanne de la ferme d'Ardillières à Forges à Etienne Rubanel moyennant 60.000 livres.
L'année suivante, c'est le bail de la ferme de la grange Saint-Clair à Pecqueuse fait à Vincent Dehais moyennant 4.800 livres.
En 1780, relevons un échange de terres entre Jacques de Chavane et Jean-Baptiste Vivien en la présence de Louise Julie comtesse de Rohan, les 27 arpents de terres deviendront inféodés.
Jacques de Chavane décède en son château de Valménil en 1786. Le mois suivant, à la requeste de dame Anne Claude Hervé, veuve de Messire Jacques de Chavane, chevalier, conseiller du roy en sa cour de parlement et doyen dicelle, seigneur et patron de Pecqueuse, seigneur du Pommeret, les grand et petit Crache, le Fay Valménil-les-Limours, ... créancière de sa succession... comme aussi à la requeste de messire Jacques Auguste de Poilloue de Saint Mars, ancien officier major des gardes françaises, et de Antoinnette Julie de Chavane son épouse, habile à se dire et porter seule héritière de son père... Dans ce document sont listés plusieurs milliers d'ouvrages trouvés dans les bibliothèques.
Le manoir du Fay à Jean-Baptiste Vivien
Revenons à l'histoire de cette famille que nous avions laissé en 1724. Nous arrivons en 1738 où Jean Baptiste Target époux de Marie Madeleine Vivien, Charles de Chavanne conseiller du roy référendaire et son frère Pierre prestre curé de Rochefort, et Vincent 2 Vivien, huissier commissaire priseur, se partagent des terres en indivis... sur différents lieux le Fay n'est pas concerné.
En 1747, Vincent 2 décède; à la requeste d'Anne Legast, sa veuve, et également à celle de Jean-Baptiste Vivien, avocat en parlement, est dressé l'inventaire après décès de ce dernier. Il est déclaré que Jean-Baptiste est seul et unique héritier, pur et simple. Curieusement est dressée la liste des 323 prisées que le commissaire priseur a réalisé depuis 1703 jusqu'en 1746. Notons que cet inventaire est un document riche d'enseignement et qui résume les minutes absentes souvent rencontrées dans ces chroniques.
L'année suivante, relevons l'achat de l'office de notaire: François Langlois, ..., lequel a vendu à Messire Jean-Baptiste Vivien, avocat et principal clerc de maître Robineau le jeune, demeurant paroisse Saint-Sulpice, l'état et office héréditaire de notaire, garde notte et garde scel, dont le sieur Langlois jouit actuellement. Plus il vend ses pratiques et minutes et celles de ses prédécesseurs (il s'agit des notaires de l'étude IX), le mobilier, la tapisserie, deux lits de clercs, cette vente faite moyennant la somme de 75.000 livres, payées par 30.000 livres en deniers et une rente adossée à l'étude, une ferme appelée Armenon aux Mollières, une maison bourgeoise à Limours, une maison à Paris héritée de ses parents Vincent Vivien et Anne Legast ...
En 1753, notre notaire se marie: Jean-Baptiste Vivien, avocat en parlement, notaire au Châtelet de Paris, demeurant rue de la Verrerie, majeur, fils de deffunt Vincent 2 Vivien, huissier commissaire priseur, et de Anne Legast, d'une part, et le sieur Pierre Goblet, chef de gobelet du roy, ancien consul de Paris, et Marguerite Pennier son épouse, stipulant pour Marie Madeleine leur fille mineure, d'autre part, ... les futurs seront communs en biens, ... le sieur Goblet apporte 40.000 livres en avance d'hoirie, ... le futur doüe sa promise de 30.000 livres de douaire.
Fin 1762, extrait d'un inventaire après décès, notons une sentence rendue au Chatelet de Paris formée par l'opposition de Catherine Bellian, héritière de Geneviève Poisson,… pour la vente et adjudication par décret volontaire de la maison bourgeoise appelée le Fay, ferme et héritages ... pour obtenir la main levée, ledit sieur Vivien a délivré en louis d'or 8.609 livres ...
En 1763, cette adjudication est confirmée, les consorts Cousteau de la Barrère vendent leur propriété du Fay à Jean-Baptiste Vivien: Pierre Jacques Cousteau de la Barrère, seigneur de Pecqueuse, huissier de la chambre du roy, Jean Coullon et Edmée Cousteau, …, Anne Jacques Cousteau … lesquels ont vendu à maistre Jean-Baptiste Vivien, avocat, conseiller du roi et notaire au Chastelet de Paris, et Marie Goblet sa femme, demeurant à Paris rue de la Verrerie, une maison et habitation bourgeoise nommée le Fay paroisse des Molières, consistant:
- en avant cour en demi lune servant ladite maison, fossés en face du château entourant les cours,
- deux petits pavillons de chaque côté de l'entrée pour jardinier et concierge, cour pavée, puits en icelle, chapelle à droite au bout d'un fossé, le corps de la maison formant un pavillon à la moderne composant :
1) au rez de chaussée, un peron, vestibule, cuisine, four, office, salle à manger, salle de billard, salle de compagnie, petit cabinet ensuite,
2) au premier étage, neuf chambres dont sept à cheminées, au dessus en mansarde, chambres de domestiques et grenier,
3) donjon au dessus à quatre croisées,
4) caves dessous lesdits bastimens,
le tout couvert d'ardoises,
- jardin planté de tilleuls et d'arbres fruitiers, clos de murs de deux costés et fermé par un fossé d'eau,
- plus une ferme attenante consistant en maison et batiments pour le fermier, cour, grange, écurie, bergerie, pressoir, abreuvoir, jardin,
- 97 arpens de terre,
Ledit Vivien disant bien savoir congnoistre; lesdites parties observent que la maison bourgeoise , cour, fossés, chapelle ont été fait et construit sur la partie voisine des bastimens de la ferme... La vente est faite moyennant 31.000 livres. Les créanciers payés de 17.258 livres. Également dans cet acte se trouve une liste du mobilier du chasteau du Fay; relevons: fontaine à laver les mains, quatre banquettes et six tabourets dans le donjon du chateau, ...
Et de manière classique l'année suivante, un décret volontaire adjugeant le Fay au procureur du sieur Vivien, moyennant 25.800 livres, permettant de lever les dernières hypothèques. En juillet le notaire perd sa mère et fait dresser l'inventaire de ses biens.
Trois ans après, des optimisations de biens se déroulent dans la région, devant Davié, Jean-Baptiste Vivien vend à Jacques Chavannes une maison à Limours lui appartenant comme seul héritier de son père moyennant 3.054 lt. L'année suivante notre notaire vend devant Maupan, une maison à Paris à François Nicolas Noblet, son beau-frère, lui appartenant comme seul héritier de sa mère Anne Legast, moyennant 15.000 livres.
Notons en 1774, une plantation en bois taillis de quatre arpens au Fay pour faire un parc.
C'est la période de renouvellement du terrier du comté de Limours, en 1776 pour le Fay, Jacques de Chavane, …, de présent en sa maison seigneuriale de Valménil lez Limours, s'est transporté…, savoir le fief du Fay situé en la paroisse des Mollières consiste en l'emplacement d'un ancien manoir entièrement démoli, petit enclos alentours dicelluy, maison bourgeoise, jardins, patures, terres labourables, le tout formant un seul corps contenant 125 arpens, …, le fief du Fay fait une enclave dans le fief du Petit Crache, delaquelle contenance le sieur Vivien en tient 53 arpens en censive dudit fief avec une maison une ferme et autres batiments et enclos en la censive dudit fief, … appartenant ledit fief, au moyen de l'acquisition faite le en 1746, devant Poultier, d'Antoine Jean Baudoin . Il est clair en examinant le plan du Fay que le sieur de Pommeret ne possède plus à cette époque aucun bâtiment au Fay.
Fin 1780, des échanges de terres ont lieu entre Jacques Chavanne, Jean-Baptiste Vivien et Louise de Rohan comtesse de Brionne, devant Jourdain notaire à Paris. La dame de Limours leur accordera l'inféodation des terres.
La Révolution arrive, le citoyen Vivien se trouve à Versailles, devant Ménard notaire, il baille en l'an 2, la ferme du Fay à Jean François Maréchal moyennant 3.000 livres de loyer, un jambon de porc salé, douze poulets, six canards, un dindon. Notons que ledit Vivien possède également la ferme d'Armenon.
Jean-Baptiste Vivien décède à Paris en pluviose an 4. Des scellées sont apposées au Fay à la requeste du juge de Paix enregistré à Limours. En germinal à la requeste de Marie Goblet et de ses six enfants est dressé l'inventaire après décès du notaire. En messidor, notons l'expédition de l'inventaire fait en la maison du Fay, à la requeste de Marie Goblet et de ses six enfants par le citoyen Bizard notaire public à Limours. Ce document apporte également de nombreuses informations replacées de manière chronologiques.
Terminons par le décès de Marie Goblet en l'an 10. Ses six enfants requièrent son inventaire après décès. Nous ne retiendrons que des quittances de contributions foncières du Fay.
L'année suivante, afin de partager les biens, une adjudication est faite au profit d'Aubin Vivien au tribunal de première instance de la Seine sur licitation, avec ses frères et sœur, Euphrasie, Alphonse, Marguerite et enfants de feue Anastasie, chacuns héritiers pour un sixième de leurs parents. L'adjudication comprend la ferme et une maison de campagne appelée le Fay.
En pluviose an 12, le citoyen Aubin Vivien, propriétaire demeurant au Fay, et Gilberte Achard son épouse, lesquels ont vendu au citoyen Jean Forsan, 20 arpents de terres moyennant 10.000 frs.
En prairial de la même année, les mêmes baillent à titre de louage à ferme à prix d'argent pour huit années, au citoyen François Margotin, laboureur, Marguerite Goisblin son épouse, et Marguerite Margotin sa fille majeur, les bâtiments et terres composant la ferme du Fay dont le détail suit: logement du fermier (fournil, four, chambres, laiterie, écurie, vacherie, bergerie, hangard, granges), cour, jardin, verger, terres décrites en seize articles, moyennant 10.000 frs.
En thermidor, Alphonse Vincent Vivien Goubert, marchand libraire demeurant à Paris, se portant fort de Jean Ducluzeau, avoué époux de Marguerite Vivien, le fondé de procuration d'Alexandre Vivien Goubert, ancien juriste consult, lesquels ont fait main levée d'inscription aux hypothèques de Versailles d'une adjudication de la maison et ferme du Fay réalisée en l'an 12. Le même mois, Aubin Vivien, propriétaire demeurant au Fay et son épouse, lesquels font bail à loyer et prix d'argent, pour 3, 6, ou 9 ans, à Isabelle Francis Master, une maison bourgeoise au Fay, composée comme suit: la maison principale de maître comprenant trois étages dont le dernier est un belvédère, avec salon, billard, salle à manger, ..., cour avec canal, fontaine, colombier, potager, le tout meublé, moyennant la somme de 1.000frs.
En messidor an 13, Aubin Vivien et son épouse déposent un acte sous signature privée écrit par Alexandre Vivien qui reconnait avoir reçu 8.520 frs provenant de la vente de la maison bourgeoise et ferme du Fay...
En vendémiaire an 14, Aubin Vivien d'Armenon, propriétaire demeurant à Limours et son épouse, et François Margotin, laboureur, lesquels ont dit que par bail consenti par Margotin père, de la ferme du Fay, en prairial an 12, le propriétaire entend récupérer une pièce de 70 ares... L'intérêt réside dans l'origine de propriété qui remonte un siècle.
En 1808, devant Cornillet, notaire à Chevreuse, Aubin Vivien propriétaire, et Gilberte Achard sa femme demeurant au Fay, vendent à Olympe Siry veuve de Breteuil, la ferme du Fay moyennant 65.500 frs .
Plan napoléon de la ferme du Fay.
À suivre...