Les seigneurs de Villejust (1448-1651) |
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Chronique du vieux Marcoussy_______________________________________________ Août 2011
Généalogie des Malet de Graville concernés par Villejust. JP. Dagnot
Cette chronique est le second volet consacré aux seigneurs de Villejust. Nous nous étions arrêtés à la sortie de la guerre de Cent Ans par le bail à titre de pur chef cens des biens de Jehan V de Graville, seigneur de Marcoussis, à Villejust qui furent dévastés pendant cette guerre.
Villejust sous Jehan VI de Graville En 1462, Jehan VI adresse ses devoirs comme seigneur de Villejust. Du fait de l'erreur commise par son grand-père Jehan de Montagu, il mandate Mathieu Belle pour présenter ses hommages au seigneur de Montfaucon: par lettre de procuration soubz le seel de ses armes, comme procureur de hault et puissant seigneur messire Jehan de Graville, conseiller et chambellan du roy, il nous est apparu devant ung fief & manoir appelé Montfaucon, assis audit lieu de Montfaucon et qu'il eut appelé ledit escuier & seigneur de Montfaucon par trois fois & après qu'il eut heurté à la porte dudit hostel & manoir de Montfaucon, pour lui faire les foy & homage ... Cet hommage était inutile du fait qu'il était en réalité le suzerain comme seigneur de Guillerville! Pour mémoire rappelons que Fretay, la Poitevine et Villejust estant en ruynes, ces lieux font l'objet de baux à cens pour être remis en état. Notons en 1477, une vente fait mention de Symon Laurens, laboureur demeurant à Montlhéry qui vend à Jehan Haultemer demeurant à Villejust quatre sols de rente audit Villejust sur la maison dudit Haultemer la vente pour 48 sols.
Villejust sous Loys de Graville Deux années passent les actes sont rares, l'intitulé de celui qui suit est le bail de l'hotel terre et dépendances de Villejust moyennant six livres par chacune des douze années de bail par Pierre Leclerc chevalier seigneur de Villebon, à Jehan Desnoyers laboureur. Cet intitulé dans les registres de la seigneurie de Villebon montre qu'à Villejust plusieurs bâtisses portent la même dénomination.
Nous arrivons en 1499, Louis seigneur de Graville, déclare tous ses biens notamment Guillerville sans mentionner les arrières fiefs dont Villejust fait partie. Néanmoins dans les livres de recette de la seigneurie figure le muid de bled que les enfants de Richard Brethon versent. Egalement il est fait mention de la mairerie, de la clergerie, du geollage, des deniers muables et non muables pour des sommes de peu d'importance.
Villejust sous Jehanne de Graville Toujours aussi peu d'informations durant cette période. Il est vrai que ce fief consiste en droits seigneuriaux, les terres ayant été vendues sous forme de bail à cens à la sortie de la guerre de Cent Ans. Loys de Graville décède et lors du partage, le fief, terre & seigneurie de Villejust représentent 46 livres 13 sols par an en redevances. Les commissaires chargés de la succession notent également le marché de recette des grains, cens, rentes ... En 1523, l'erreur commise par Jehan de Montagu est reprise par Benoist de Tournebeuf , qui dans son aveu de Montfaucon (Saint-Jean-de-Beauregard), cite dans ses arrières-fiefs Villejuifve! qui fut anciennement à Bertran Guermeur (Berthe Garnier!) et depuis à Jehan de Montagu, depuis à l'amiral de Graville et de présent à Jehanne de Graville, la grand maitresse sa fille, contenant ce qui ensuit: En 1526, René d'Illiers, second époux de Jehanne de Graville, devenu seigneur de Marcoussis, déclare ses biens dont les terres et seigneuries de Guillerville, Villejust, la Ronce, à cause de Jehanne de Graville sa femme. Cet acte est rédigé en la chambre des comptes à Paris. Notre homme a des problèmes avec la châtellenie de Montlhéry et il préfère réitérer l'année suivante le même hommage au roy. René est assassiné et redevenue détentrice de ses biens, Jehanne de Graville, veuve de Charles d'Amboise, dame de Marcoussis et de Guillerville, donne par bail à rente et à faculté de rachat à Jehan Lehoux, le fief et seigneurie de Guillerville, droits de justice et censives. Théoriquement le seigneur de Guillerville est devenu suzerain de Villejust. Ce fait ne transparaît pas dans la réalité. Jehanne de Graville décède et commence alors le partage de ses biens entre ses neveux. En 1540, l'erreur persiste: devant Guillaume Bistel, tabellion en la prévosté de Marcoussis, Guillaume & Thomas de Balsac, héritiers de Jehanne de Graville, leur tante, rendent à Demoiselle Coquelet, Dame de Montfaucon, veuve Benoist de Tournebeuf, la foy & hommage de la terre de Villejust qui leur était échu par le décès de leur tante, Jehanne de Graville, et lui ont payé 15 écus d'or soleil..
Villejust sous Thomas de Balsac Le partage des biens de Jehanne de Graville pose problème. Guillaume de Balsac se croit déjà héritier de tous les biens au moyen de la donation universelle que lui aurait fait sa tante, il se présente à la chambre des comptes et présente les foy et hommages pour Marcoussis ... Villejust n'apparaît pas. Notons la même année l'achat d'un voisin, Augustin de Thou, seigneur de la Plesse: Nous arrivons enfin au partage final en 1545, notons ce qui concerne Villejust échu à Thomas de Balsac: Notons en 1554, un bail fait par Nicolas de Thou de 21 arpens dont 19 en bruyères, prez la Plesse, en censive de Villebon, le reste en censive du fief de Villejust; le bail fait à Coudron moyennant 15 lt & un pourceau gras. En 1555, Thomas de Balsac, seigneur de Montagu, se rend à la chambre des comptes : il nous a fait ce jour dhuy les foy et hommages qu'il estoit tenu nous faire pour raison des terres et seigneuries de Saint Clerc et Gommetz le Chastel, ... aussi pour raison des terres et seigneuries de la Roue et Villejust à luy advenues par le décès de sa tante Jehanne de Graville... Les trois seigneuries estoient saisies pour qu'il en baille les adveux et dénombrements et paie les droits ... En 1564, une enqueste est faite à la requeste de Thomas de Balsac, seigneur de Villejust, pour parvenir à justifier sa possession de la justice dans la paroisse de Villejust, saisie par le procureur du roy de Montlhéry par laquelle enqueste il est prouvé qu'il peut exercer moyenne et basse justice. La saisie, l'enqueste et la prise de possession de la justice s'étalent sur trois mois. En 1574, un nouvel aveu est rendu par Thomas de Balsac; au chapitre Villejust, ledit chevallier tient & advoue tenir du roy à une seulle foy & hommage à cause de son chatel de Montlhéry, la terre & seigneurie de Villejust ses appartenances & deppendances qui se consiste en : La vie chez les Balsac de la Roue se fait chichement; en 1580, Anne de Lonjumeau , espouze de Thomas de Balsac seigneur de ... Saint Clerc de Gommetz & Villejust ... baille à titre de ferme et moisson de grain, à Jehan Pinoteau, laboureur demeurant à Beauvair paroisse de Marcoussis, trente arpents de terres près le petit estang moyennant douze septiers de grain bled mestail bon loyal marchant. Également la même année , honorable homme Pierre Lefèvre, demeurant à la Roue, procureur de Messire Thomas de Balsac, seigneur de Montagu, Chastres, La Roue, Villejust, et baron de saint Clerc, baille à titre de ferme & loyer jusqu'à six ans, à Mathurin Brethon, c'est à savoir les cens et droits seigneuriaux appartenant audit seigneur à cause de sa terre & seigneurie de Villejust & appartenances, tous les deniers qui proviendront des ventes des acquisitions & autres contrats qui se feront durant ledit temps de six ans en ladite seigneurie, avec pouvoir des saisines, également la couppe & despouille pour une foys durant les six ans d'une pièce de boys taillys assis près ledit Villejust, ..., ce bail fait moyennant la somme de vingt escus d'or sol, ledit Brethon promet de porter ung muy de bled en son hostel de la Roue, sera tenu également de faire papiers & mémoire des receptes qu'il fera des droits seigneuriaux. Finalement, Mathurin Brethon est l'homme important de Villejust, il est détenteur des terres correspondant au fief et perçoit les droits de ce dernier pour le compte du seigneur de la Roue. Thomas de Balsac se sent vieillir, en 1582 il va déléguer tous ses pouvoirs à son épouse: devant Clément Bernard & Claude Boreau, hault et puissant seigneur Thomas de Balsac, ..., logé faubourg saint Germain, constitue sa procuratrice Anne de Lonjumeau, ...., et donne plain pouvoir puissance autorité & mandat spécial pour régir, gouverner, administrer, toutes et chacunes les terres seigneuries & héritages & biens tant meubles que immeubles audit seigneur appartenant & à ladite dame son espouze, bailler à titre de ferme & prix d'argent moison de grain... vendre des rentes, vendre les terres seigneuries avec rachat ou à perpétuité.... Fait à Aubourville au manoir seigneurial. Le couple arrive dans une phase critique, il va devoir vendre ses biens pour honorer ses dettes.
Villejust à Nicolas de Thou Trois ans après, dame Anne de Lonjumeau dit de Gaillard, femme & espouze de hault &puissant seigneur Thomas de Balsac , chevalier de l'ordre du roy & gentilhomme ordinaire de sa chambre, ... seigneur de Montagu, logée rue Hautefeuille, procuratrice & en son nom d'une part, Augustin de Thou au nom de révérend père en Dieu Nicolas de Thou, son frère, évesque de Chartres , lesquels parties confessent avoir fait eschange , cession transport, promesse de garantye, c'est à savoir
la dame de Montagu cède à Augustin de Thou, le fief terre & seigneurie de Villejust , appartenances d'icelles qui leur appartient à cause du propre de son mary, qui se consiste en: Que s'est-il passé? Il y a lieu de croire que des rachats ont eu lieu et que la rente allouée aux Brethon d'un muy de bled est retournée au seigneur? Ou bien Mathurin Brethon n'a pu honorer son bail à cens, le seigneur retrouvant ses terres attachées au fief . Le muid de grain est remplacé par la ferme et métairye du lieu. Notons que le suzerain est toujours le seigneur de Montfaucon. Un second acte analogue est rédigé cette fois entre un bourgeois de Paris et Anne de Longjumeau. Ce dernier est chargé du paiement de 1.600 escus de principal. La quinzaine suivante, Nicolas de Thou, evesque de Chartres, présente foy & hommage pour raison de la seigneurie de Villejust qu'il avoit acquis de Monseigneur Thomas de Balsac .
Signature de Thomas de Balsac.
Cinq mois après la vente, Thomas de Balsac, se rend à Paris, rue de la Huchette pous ratifier la vente. L'image ci-dessus reproduit la fin de l'acte, déclare ne scavoir escrire ny signer à cause de limbécilité de sa venu?
Généalogie des Thou de Villebon, Villejust et Limours.
En 1587, Jehan des Roziers, seigneur de Montfaucon rend aveu de ses biens et cite dans ses arrières-fiefs la seigneurie de Villejust. Ce document détaillé reprend l'historique de la seigneurie de Villejust depuis Jehan de Montagu jusqu'à l'évêque de Chartres, seigneur de Villebon... contenant ce qui enssuyt, cestassavoir: À partir de cette époque, la terre et seigneurie de Villejust consistera en la ferme décrite ci-dessus. Les seigneurs n'y résidant pas, il n'y aura jamais de château. L'évêque délègue la gestion des revenus de la seigneurie en 1597. L'intitulé de l'acte précise consistant en cens, lods et ventes, bois taillis, avec un muid de bled froment sur plusieurs héritages, moyennant 100 lt par an. Ce muid est-il celui cité précédemment ?
Villejust sous Jacques Auguste de Thou L'évêque décède en 1598. Sans avoir recherché le détail de la succession, on note en 1602, une quittance de profit de fief donnée par le seigneur de Montfaucon à Messire Jacques Auguste de Thou qui a acquis les deux tiers des terres de Villejust et Villiers. Ce document est le dernier mentionnant la seigneurie de Villejust mouvante de Montfaucon. En 1606, notons le bail fait pour huit ans par Jacques Auguste de Thou, à Pierre Dorgeat, des cens, des droits de lods et ventes et d'une pièce de bois , le tout dépendant du fief de Villejust moyennant 85 lt par chacune desdits années.
Villejust sous Anne de Thou et François Savary La même année Christophe de Thou décède. Le partage fait alloue à François Savary, époux d'Anne de Thou sa femme, la terre et seigneurie de Villejust. Cette dernière consistoit alors en une ferme, cour jardin contenant un arpent 62 perches, avec 143 arpens de terres en 15 pièces 3 arpens de prés et 4 arpens de Bois. En 1610, un acte de peu d'importance fait mention de Jacques Auguste de Thou, conseiller du roy en ses conseils d'estat & privé, président en sa cour de parlement de Paris, seigneur de Vilbon & de Viljust estant de présent en son chasteau de Vilbon ... Apparemment il porte toujours le titre de seigneur de Villejust! Revenons à Saint Jehan de Beauregard qui a changé de nom. En 1612, François Dupoux seigneur dudit lieu appelé anciennement Montfaucon, présente ses devoirs au seigneur du Petit Palaiseau. Passons sur les détails de l'aveu et retenons que le nouveau seigneur reprend les termes de l'aveu de 1587. Pour lui, Villejust relève toujours de Saint-Jehan-de-Beauregard. En 1618, suite au décès de messire Jacques Auguste de Thou vivant, seigneur de Villebon, Villejust, Villefeux , la saisie de la seigneurie de Villebon est demandée. Le tuteur des enfants mineurs du personnage demande l'annulation de la saisie . Pourquoi porte-t-il encore le titre de seigneur de Villejust? En 1620, François Savary, chevalier, conseiller du roy en ses conseils d'estat privé, seigneur de Bures, Aunois Maulevrier et Chantelou et comme mary de dame Anne de Thou, donnataire de Messire Augustin de Thou son frère, confesseur et premier aumonier de Monsieur, frère unique du roy, s'est tranporté devant la principalle porte & entrée du fief de Guillerville appartenant à Mre Hiérosme Lemaistre, pour raison du fief de Villejust ses appartenances & deppendances, comme relevant dudit fief de Guillerville... Le notaire Vacher a fait constater que le seigneur était absent en présence de Henry Lesné meunier demeurant audit moulin. Apparemment après le partage des biens de l'évêque aucun serment de fidélité n'a été porté par l'héritier de Villejust. Villejust ne représente que peu de biens dans le couple Savary-Thou. La remise à plat de l'historique de la seigneurie et peut être l'intervention du seigneur de Bellejambe et Guillerville demandant des comptes. La seigneurie de Villejust relève dorénavant de Guillerville!
Villejust sous Anne de Thou François Savary décède en 1629, son épouse redevient propriétaire des biens et de ce fait assure la mutation en rendant aveu de la seigneurie de Villejust à Louis Lemaistre à cause de sa seigneurie de Guillerville, pour raison des droits de censive, ..., à cause de la ferme de Villejust tenue en fief et relevant dudit sieur de Guillerville consistant en ce qui suit: La même année, des lettres sont accordées pour la concession de la haute justice en l'étendue de la seigneurie et paroisse de Villejust par Gaston, fils de France, alors seigneur de Montlhéry, en faveur du sieur André de Novion. Une réserve est faite: à condition que les appels ressortent du prévost de Montlhéry. L'année suivante, la dame de Villejust gère ses biens, elle se présente comme veuve de François Savary en son vivant, seigneur de Bresnes, premier escuyer de la Reyne mère de sa Majesté, laquelle confesse avoir baillé à tiltre de ferme et prix d'argent jusqu'à six ans, à Michel Rousseau, laboureur demeurant à Viljust, la maison seigneurialle dudit Viljust qui se consiste en:
Villejust sous Cosme Savary Nous arrivons en 1631, Anne de Thou est sur ses derniers jours. Une série d'actes notariés s'enchaînent les uns derrière les autres: Au mois de mai, Cosme Savary, devenu seigneur de Chantelou, Villejust , rend la foy et hommage à Jérôme Lemaistre (décédé depuis 5 ans? ), seigneur de Bellejambe et Guillerville, pour raison du fief de Villejust ... En octobre 1651, messire Cosme Savary, comte de Brennes, seigneur de Chantelou, marquis de Maulevrier, demeurant à Paris sur le fossé derrière lhospital des quinze vingts, paroisse Saint-Germain-l'Auxerrois, lequel confesse bailler à titre de ferme & prix d'argent, jusqu'à six ans, à Jeanne Breton, veufve de Michel Rousseau, laboureur & Michel son fils, âgé de 26 ans, aussi laboureur, demeurant en la ferme de Villejust, c'est à savoir la maison seigneuriale de Villejust qui se consiste en: Fin 1651, Cosme Savary, légataire universel de feue dame Anne de Thou sa mère, d'une part et Nicolas Potier, seigneur de Novion, président à mortier en la cour de parlement de Paris, lesquels ont reconnu avoir fait entre eulx les eschanges qui ensuivent, le marquis de Maulevrier cède la maison seigneuriale de Villejust, consistant en : À suivre ...
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