L'église ci-devant abbatiale de Longpont |
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Chronique du Vieux Marcoussy ----------------------- ----------- _-------------------------------- Février 2010 Gravure d' Antoine Louis Goblain.C. Julien
Dans la Revue archéologique imprimée en septembre 1851, Monsieur Théodule Pinard publia un mémoire d'une vingtaine de pages sur l'église abbatiale de Longpont (1). À l'époque, Longpont, commune de Seine-et-Oise, n'était plus « Longpont-sous-Montlhéry », mais n'avait pas encore pris l'appellation « -sur-Orge ». Le texte que nous présentons dans cette chronique diffère peu de celui publié en 1864 dans le volume intitulé « Histoire du canton de Longjumeau » (2). Notons l'abus sémantique : l'église Notre-Dame de Longpont ne fut pas une abbatiale, mais prieurale puisque le couvent n'était qu'un prieuré dépendant de la grande abbaye de Cluny. L'auteur donne de précieuses informations sur Notre-Dame de Bonne Garde, continuant, dans une moindre mesure, la grande œuvre de l'abbé Lebeuf, « père de l'archéologie monumentale ». Mais, faute de recherches plus avancées, sous doute, Pinard a commis des fautes que d'aucuns ont repris sans vergogne et propagent actuellement sur le réseau internet .
Une étrange exposition du mémoire Deux paragraphes exposent l'objet du mémoire « Dans la vallée de la petite rivière d'Orge, et en quelque sorte sous la protection de l'antique fanal de Montlhéry, se rencontre un sanctuaire dû à la piété de nos rois et des seigneurs les plus puissants ; il fut dans tous les temps l'objet de la plus profonde vénération des fidèles envers la mère de Dieu. Robert en posa la première pierre ; Charles VIII en termina le portail ; nos rois se plurent à le visiter, à le protéger. Son histoire est un tissu de largesses faites par les grands de la terre en échange des grâces obtenues de la reine du ciel ». Tout est satisfaisant, sauf qu'aucun document ne renseigne sur les libéralités de Charles VIII et de la reine Anne, l'abbé Lebeuf est muet sur ce sujet (cf. Chronique " Longpont et Anne de Bretagne "). Lors de sa visite de 1792, Millin précise en se plagiant que le dessinateur n'a pas bien observé tous ces détails « Aux deux côtés de la porte sont deux niches vides ; celle à droite est ornée des armes de France ; celle à gauche est surmontée d'une couronne posée sur une espèce de masse ; sur la pyramide de l'ogive sont deux anges qui supportent l'écusson de France avec les fleurs de lys au nombre de trois; au-dessus est la rosace; aux deux coins de la pyramide de l'ogive on aperçoit deux petites rosettes ». Bien que plusieurs auteurs n'aient trouvé aucune trace écrite de leur rôle dans les travaux exécutés, il a été dit que le couple royal s'intéressa à Notre-Dame de Longpont entre 1491 et 1498 « les écussons de France et de Bretagne sculptés sur la façade, les deux niches contenant les statues du roi et de la reine, et le K couronné, initiale de Charles « Karolus », confirment la tradition qui leur attribue cette réfection ». Il faudrait croire que les niches avaient été vidées par les Huguenots de Condé en 1562. Pinard continue : « Tout ce que l'on sait de l'histoire du monastère de Longpont est écrit dans une charte de Geoffroy, évêque de Paris. Guy Troussel ou Trousseau, seigneur de Montlhéry, l'un des chevaliers du prélat, lui demanda, en 1061, et en obtint l'église du village de ce lieu qui n'était alors qu'une chapelle dédiée à la sainte Vierge, mais sous la réserve de ses droits épiscopaux. Ce seigneur y appela des religieux de Cluny, auxquels Hodierne, son épouse, fit de grandes libéralités ; entre autres choses elle donna un calice d'or qui pesait trente onces, et une chasuble précieuse. Guy devenu veuf, se fit religieux dans ce monastère et en rebâtit l'église. L'indomptable adversaire du roi Philippe 1er qui avait vécu si longtemps de brigandages, finit ses jours dans cette maison religieuse. Ainsi, le monument dont nous allons donner la monographie est tout à la fois une œuvre d'expiation et de piété ». Le lecteur, qui connaît bien Longpont, aura rectifié de lui-même. Commencée en 1031, sur les traces d'une chapelle dédiée à la Vierge la construction de l'église se trouvait bien avancée trente plus tard, à l'arrivée des Clunisiens. Ce n'est pas Guy Troussel, mais son grand-père Gui 1er le Grand, époux d'Hodierne de Gometz qui vécut au XIe siècle, fut forestier du roi, le servit avec zèle et prit le froc de moine à Lonpont au lendemain du décès de sa femme. Certes, Gui Troussel, dont la mauvaise réputation avait été colportée par Suger, poursuivit l'œuvre de son aïeul, mourut vers 1108, comme un seigneur laïc. Le monument n'est pas une œuvre d'expiation, mais un sanctuaire à la gloire de Sainte-Marie construit sur l'emplacement de l'oratoire qui aurait été créé par saint Yon à la fin du IIIe siècle. « L'humble chapelle se transforma bientôt en un vaste monument dont chaque pierre, en quelque sorte, est un témoignage vivant de la foi à la puissance de Marie » nous dit Pinard plus tard. Comment Pinard a-t-il produit cette erreur sans vérifier sa source ? Ses prédécesseurs, autant l'abbé Lebeuf que Millin, avaient bien fait le distinguo entre les deux Gui. « Ce fondateur est appelé ordinairement Gui de Montlhéry pour le distinguer de Guy Troussel, son petit-fils », précise l'abbé Lebeuf. Bien longtemps avant, le chroniqueur de Morigny, le père Duchêne, comme le religieux de " l'Art de vérifier les dates " ou Du Breul avaient bien introduit la filiation des seigneurs de Montlhéry. Cette erreur doit tout simplement être attribuée à Pinard. Le cartulaire de Longpont n'apporte aucune ambiguité : la charte LI de fondation du prieuré mentionne « Guido de Monte Leterico ejusque uxor Hodierna » alors que la charte CCI précise Gui Troussel, fils de Milon partant pour Jérusalem « suos filio suo [Milo], Guidoni Trossello ». Il faut croire que Pinard n'a jamais vu le cartulaire de Longpont déchiffré, vingt ans plus tard, par Jules Marion.
L'ex-voto à Marie Donnons maintenant la partie la plus intéressante du mémoire. « Cet édifice reflète merveilleusement la pensée qui a présidé à son érection. Sa façade où règne toute l'ornementation est un ex-voto à Marie. Les trois grandes époques de sa vie sont racontées dans le cadre ogival de la principale porte. Le premier tableau représente la reine des anges tenant le divin enfant ; elle le présente aux apôtres saint Pierre et saint Barthélemy qui furent jadis chargés, l'un de détruire l'hérésie, l'autre d'évangéliser les nations. Dans le second se déroule le trépas de la mère de Dieu. " Proficiscere anima christianis ! "». « Jésus Christ lui-même semble faire entendre à sa sainte mère ces paroles du suprême rappel. Il descend du ciel et vient l'assister dans ce moment solennel. Le troisième et dernier représente la glorification de Marie, par allusion à ces paroles : "Astit regina à dextris". Dans les contours de la voussure de cette porte, on trouve la double et ingénieuse parabole du bon et du mauvais arbre, des vierges sages et des vierges folles, racontée par un magnifique parallélisme de pierres dont le ciseau de l'artiste a fait autant d'hiéroglyphes sacrées. Alors le statuaire n'avait point encore revêtu son vrai caractère chrétien ; la draperie qui enveloppe ces divers personnages est sèche et plastique. Des guirlandes de ceps de vigne chargés de leurs fruits contournent le dernier cordon. Cinq statues colossales, sombres et mutilées, se tiennent debout au bas du portail et complètent sa décoration ». L'auteur s'interroge inutilement : « Faut-il faire remonter le vandalisme barbare dont nous venons de parler au XVIe siècle, ou ne s'arrêter qu'à la fin du XVIIIe siècle ? ». Puis continuant la description extérieur de l'édifice par un argument bien étrange : « Nous oublions la statue placée devant le trumeau qui s'élève au milieu de la porte ; elle est trop grande pour la place qu'elle occupe malgré sa décollation. Disons qu'elle est néanmoins de la même date que les autres. Sur cette même façade s'épanouissent çà et là des fleurs de lis noircies ou dégradées par le temps ». Monsieur Pinard a visité Longpont à une époque où l'église était délabrée après les ravages de la Révolution puisqu'il dit : « La tour des cloches est au nord. Elle fait corps avec le portail et en prolonge le développement. Sa structure et ses ornements annoncent le XIIe siècle. Il est regrettable qu'on ne l'ait pas construite dans des proportions moins mesquines. Son état de ruine fait craindre son prochain éboulement. Il serait temps d'y porter remède ».
L'archéologie monumentale L'érudit semble avoir visité plusieurs fois l'église de Longpont au temps où, jeune homme, il habitait Corbeil. Voici ce qu'il en dit « Franchissons le seuil du temple. On descend plusieurs degrés pour y pénétrer. Ce qui nous a frappé, c'est l'analogie qui existe entre sa nef et celle de l'église Saint-Germain des Prés, à Paris. Le monument qui nous occupe avait jadis à peu près les mêmes dimensions. En 1820, il réclamait d'urgentes réparations; l'architecte chargé de les diriger a trouvé plus simple de supprimer le chœur et le chevet, en attachant le rond-point immédiatement à la croisée. Ce qui reste est beau, régulier, uniforme; plusieurs de ses parties ont été reconstruites au XIII e siècle ». Puis, nous obtenons une description des nombreuses plaques funéraires qui pavaient encore le sanctuaire avant 1850. « Le pavé de cette église est presque entièrement composé de pierres tumulaires. Ici est celle qui recouvre les restes de Guy de Charlieu, diacre, décédé l'an 1271. Là, madame de Brétigny, dame éminente du voisinage. Plus loin, Jacques du Puy, prieur claustral de l'abbaye, décédé dans le cours du XIVe siècle. Et la tombe plus remarquable de Jehan Lausmonier, docteur en décret, curé du lieu. Dans la nef, on s'arrête rêveur et pensif devant des figures de prêtres, d'abbés ou d'évêques, gravées sur la pierre. Le sommeil et l'attitude de chacune d'elles a quelque chose de mystérieux. Au milieu du chœur se lit une inscription latine, qui apprend que le 31 août 1640, a été déposé en cet endroit, par les soins de Michel Lemesle des Rochers, prince du lieu, le corps de l'illustre dame Hodierne, comtesse de Montlhéry, qui jusque-là avait reposé dans le cimetière commun. Cette dame, que nous avons déjà nommée, mourut vers la fin du XIe siècle. Le peuple des environs a toujours en pour elle une grande dévotion ; une fontaine du village porte encore son nom. Dans le bas côté septentrional, on trouve le tombeau d'un prêtre.... frat... Odo de Brecis... monae... Cluniax, mort en 1210 ; et ceux de Burchard de Savigny et Milon, troisième fils de Simon de Montlhéry : Strenuissimus in armis juvencus. Le dernier fut inhumé en présence du roi Louis VII. Dans le bas côté méridional, parmi plusieurs fragments de pierres tumulaires, on retrouve la place où a été inhumé Guy Troussel, fondateur de l'église, mort sous le froc ».
Le prieuré Notre-Dame de Longpont d'après Millin (gravure du XVIIIe siècle).Enfin, Pinard signale, avec une pointe critique, l'existence des plaques commémoratives que le visiteur peut encore admirer de nos jours. « On a attaché à la muraille, en différents endroits de cette église , il y a quelques années, des inscriptions mémoratives, qu'il eût été mieux, à notre avis, de graver à leur date, sur une même table de pierre ou de marbre. Ce résumé historique eût été plus saisissable ». Curieusement dans sa version de 1864, Pinard marque le décès d'Hodierne « le 7 avril de l'an 1000 » (4). Il faut croire que Pinard n'ait pas bien lu l'abbé Lebeuf, ni le travail d'érudition de Duchalais, mais ait été influencé par Dulaure en reproduisant les mêmes erreurs.
Les pèlerinages et les visiteurs célèbres « Cette église a toujours été le but d'un pèlerinage en l'honneur de Marie ; son existence paraît être antérieure à la fondation de l'édifice actuel. On conserve encore l'image vénérée, dans ce sanctuaire de temps immémorial. Elle a échappé aux fureurs des iconoclastes et des vandales ! II n'en a pas été de même des phylactères de la sainte Vierge qui y étaient également conservés, ainsi que d'autres reliques, et une coupe ou tasse, dite de Saint-Macaire, rapportée de la Palestine, qui servit trois fois à l'investiture des biens donnés à ce prieuré dans le cours du XII e siècle », nous dit Pinard. On peut se demander si Pinard n'aurait eu pas connaissance du Dictionnaire des pèlerinages anciens et modernes et des lieux de dévotion publié par L. de Sivry en 1850. « Il y eut là un célèbre prieuré dont nous ne pouvons nous dispenser de dire quelques mots d'après l'abbé Lebeuf ». Selon Divry, l'église de Sainte-Marie de Longpont n'était point renommée par ses reliques ( ?) (5). On apprend cependant, par le cartulaire, que, vers l'an 1093, il y avait deux petits reliquaires qu'on appelait les phylactères de la sainte Vierge Marie . Ils servirent en ce temps-là à la cérémonie de la donation, qui fut faite au monastère de l'église paroissiale de Saint-Denis de Bondouffle. Une autre espèce de reliques était la coupe ou tasse de saint Macaire , appelée dans le cartulaire scyphus sancti Macarii . Ce vase, conservé autrefois à la sacristie, servit trois fois à la cérémonie de l'investiture de différents biens donnés au prieuré vers le commencement du XIIe siècle. Cette coupe, à ce qu'on croyait, avait été rapportée de la Palestine ou de l'Egypte du temps des croisades, de même que ceux de ses ossements qui ont été donnés à lu cathédrale de Sens. La mention de Sivry est assez surprenante quand on sait qu'il a été dénombré au total 1.294 reliques concernant 528 saints et saintes différents ; ce sont toutefois le Christ et la Vierge qui sont les plus présents avec respectivement 36 et 12 mentions. Ainsi, tant Pinard que de Sivry n'ont pas tenu compte de la charte de 1140 que Pierre le Vénérable, abbé de Cluny, adressa aux moines de Longpont « nominatim de thesauro illius ecclesie » leur défendant de distraire le trésor de l'église.. Comme l'église de Longpont, ajoute l'abbé Lebeuf, était l'objet d'un pèlerinage au XIIIe siècle, il y a apparence qu'alors son trésor n'était pas dépourvu de reliquaires. On lit dans les miracles de saint Louis un petit trait qui suppose l'existence de ce pèlerinage. Un homme d'Athies, perclus d'une jambe, fit vœu à Notre-Dame de Longpont, éloignée de deux lieues de son domicile d'Athies, et y fut mené pour demander sa guérison. Ne l'obtenant point, on lui suggéra l'idée de se faire porter à Saint-Denis, au tombeau de saint Louis, mort depuis peu. Il y fut mené, et il fut guéri. Pinard n'évoque ni les objets précieux ni les reliques de Longpont. Par contre, il rapporte ce qui a été écrit plusieurs fois sur les visiteurs célèbres « Louis VI et Philippe le Bel séjournèrent à l'abbaye de Longpont, et honorèrent de leur présence le fameux pèlerinage dont nous venons de parler. Saint Louis, durant son séjour au château de Montlhéry, visita également ce sanctuaire. Philippe de Valois y vint en 1337 et François 1er en 1534. Louis de France, comte d'Évreux, fils puîné du roi Philippe le Hardi, mourut dans ce monastère, le 19 mai 1319. On dit que saint Bernard, en se rendant au concile d'Étampes, vint puiser, dans l'église Notre-Dame de Longpont, les paroles inspirées et pleines de force qui devaient confondre Abélard ». C'est à tort que Pinard indique que saint Bernard se rendait à Etampes pour faire condamner Abélard ou pour prêcher la seconde croisade. Il fit condamner les idées d'Abélard sur l'existence " conceptuelle de la Sainte-Trinité " par le concile de Soissons en 1140, et prêcha la seconde croisade après le massacre la population d'Edesse, en 1144 et 1146. La visite De Saint Bernard à Longpont eut lieu en 1130 pour déterminer la position de la France sur l'élection du successeur du pape Honorius II quand Anaclet II et Innocent II réclamait le Saint Siège. Enfin, dans sa monographie sur l' Histoire du canton de Longjumeau , après avoir pris connaissance du petit volume de l'abbé Arthaud (6), Pinard reprend la description des pierres tumulaires dans l'église, du reliquaire et des pèlerinages à Longpont, sans corriger toutefois les erreurs précédentes.
Les prieurs de Longpont Pinard nous cite quelques noms de prieurs à Longpont « Guillaume de Chanac, évêque de Chartres, puis de Mende, enfin cardinal, et Foulques de Chanac, son frère, évêque d'Orléans, ont été prieurs réguliers de l'abbaye de Longpont. Guillaume Raguyer a été le premier prieur commendataire de cette maison, en 1550. Les plus célèbres, après lui, ont été, en 1632, Claude de Saint-Bonnet de Thoiras, évêque de Nîmes ; en 1661, Pierre du Cambout de Coislin, cardinal et évêque d'Orléans. Le prince Frédéric Constantin de la Tour d'Auvergne, neveu du cardinal de Bouillon, y introduisit les clunistes réformés, en 1700. L'abbé Bignon, conseiller d'État, enfin l'abbé Pomelet, ancien bibliothécaire de Saint-Martin des Champs, à Paris, qui a été le dernier. Une cure était annexée à l'église de l'abbaye. Pierre Roland, frère de Roland de la Platière, ministre de Louis XVI et mari de la trop célèbre madame Roland, en avait la desserte. Il est mort à Longpont en 1789 ». Il convient encore une fois d'être prudent avec ce qu'avance Pinard. Ainsi, des rectifications s'imposent :
Pinard termine par l'énumération des biens de Longpont qu'il qualifie d'abbaye ( ?) « Dans le village, la dîme et l'atrium. À Paris, la chapelle et le prieuré de Saint-Julien le Pauvre, et en la même ville, un hospice, dans la rue dite de Longpont, voisine de l'église Saint-Gervais . L'église de Forges, près Limours, et celles d'Orsay, de Péqueuse, de Champlant, de Bondoufle, d'Orangis et de Nozay. La dîme à Montlhéry, Viry, Jouy, Mont-Elin, Savigny, Linas, Plessis-Paté et Villabé. La seigneurie des villages de Ver, Savigny et Marolles ». L'existence d'un tel hospice à Paris est ignorée de tous les documents d'archives du prieuré.
La rue de Longpont à Paris était située derrière l'Hôtel de Ville.
Toutefois, le Dictionnaire historique de la ville de Paris présente la rue de Long-Pont « quartier de la Grêve. Elle donne, d'un bout, au portail de l'église Saint Gervais, et de l'autre, au port au bled, au quai de la Grêve. Elle s'appelloit rue aux Moines de Long-Pont , d'un hospice que ces religieux y avoient. Ensuite on lui a donné le nom de rue du port Saint-Gervais , autrement de Long-Pont » (7). Il est évident que Pinard ne connaissait le cartulaire qu'au travers des écrits de l'abbé Lebeuf. « Parmi les manuscrits possédés ces années dernières, par le bibliophile Boulard, se trouvait le cartulaire de cette abbaye. Il avait été écrit dans le cours des XII e et XIII e siècles, et était de format in-4°. Nous ignorons dans quelles mains se trouve aujourd'hui ce précieux document de notre histoire religieuse ». C'est son contemporain, le paléographe Jules Marion qui nous donna la transcription du cartulaire de Longpont.
Notes (1) T. Pinard, L'Église ci-devant Abbatiale de Longpont , dans la Revue Archéologique, VIIIe année, 1ère partie (Libr. A. Leleux, Paris, 1851), p. 261. (2) Théodule Pinard, né à Corbeil le 4 février 1803 et mort à Paris, chez les Frères Saint-Jean de Dieu, le 19 novembre 1871, se livra à des travaux d'érudition et d'archéologie. Il a donné de nombreuses monographies de Corbeil : Église Notre-Dame de Corbeil (1856), Église Saint-Spire de Corbeil (1857) et des environs, notamment : Athis-Mons , Ris , Brunoy , Viry-Châtillon, l'Église de Longpont , l'abbaye de Jarcy , etc. Il publia « le Canton de Longjumeau » en 1864. ( Bibliographie, Bull. de la SHACEH, chez Picard, Paris 1913 ). (3) L. de Sivry, Dictionnaire des pèlerinages anciens et modernes et des lieux de dévotion (Ateliers Catholiques du Petit-Montrouge, Paris, 1850). (4) Cette date est fantaisiste, car le nécrologe de Longpont donne le 12 juillet et Jules Marion l'année 1074. (5) Longpont conserverait, de nos jours, le deuxième reliquaire de France par son importance (inscrit au titre objet le 24 juin 1988). La relique la plus anciennement mentionnée est un fragment du voile de la Vierge donné à Longpont au IIIe siècle par saint Yon. (6) Abbé Arthaud, Pèlerinage à Notre-Dame de Bonne-Garde (Paris, 1852, br. In-12 de 108 pages). (7) M. Hurtaut, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses Environs , tome IV (chez Moutard, Paris, 1779), p. 389.
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