La Grand'Maison à La Ville-du-Bois (1633-1747) |
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Chronique du vieux Marcoussy ______________________________ -______________ juillet 2011 Extrait d'un plan du XIXe siècle à la Ville-du-Bois. JP. Dagnot C. Julien
Après la chronique concernant Ambroise Paré et la famille Rousselet dans la région de Montlhéry, celle de Jacques Rousselet et Marie Boullaye à Quincampoix, puis celle des filles du grand chirurgien à la Grand'Maison de La Ville-du-Bois, nous proposons de continuer l'histoire de cette demeure au temps de la famille Mesnager.
Vente de Grand'Maison Suite à la déconfiture des Simon, les héritiers Paré-Rousselet, la Grande Maison fut mise en adjudication par décret. Pierre Allix, commissaire ordinaire des guerres, acheta la propriété pour 9.040 livres , puis la céda en 1633 à son ancien homme de confiance Jehan Laurens, conseiller du roi, devenu intendant des deniers communs et d'octroi des villes de Rethel et de Sézanne-en-Brie. Le nouveau propriétaire était marié à Charlotte Boileau. Cette dame était veuve en premières noces de Guillaume Mesnager, en son vivant secrétaire ordinaire de la chambre du roi. En épousant Jean Laurens en secondes noces, elle avait pris les dispositions pour préserver le patrimoine des enfants de son premier lit et avait fait un contrat de mariage avec séparation de biens. Ce fut une providence car Jean Laurens était couvert de dettes, saisi une première fois, il en évite une seconde en vendant le domaine en 1647 à sa femme pour 25.000 livres dont 11.500 livres à réserver aux créanciers. Charlotte Boileau s'était installée à La Ville-du-Bois dès l'achat de la Grand Maison puisque, le 2 avril 1634, nous trouvons sa fille Perrine être marraine d'Anne, la fille de Jean Desimoy et de Marie Perotin, et la porter sur les fonts baptismaux de La Ville-du-Bois accompagnée par le parrain Germain Bourgeron. Notons également en 1658, le fils aîné Michel, sieur de Grand Maison, lieutenant général d'un régiment d'infanterie, parrain de Michel Desimoy. Un acte notarié daté du 9 mai 1664 précisait la situation patrimoniale « Michel Mesnager , sieur de Grandmaison, demeurant à Paris, rue Neufve des Bons-enffans, paroisse Saint-Eustache, estant de présent en sa maison size à La Ville-du-Bois, au nom et comme héritier par bénéfice d'inventaire de damoiselle Charlotte Boisleau, sa mère, veuve de feu Jehan Laurens, confesse avoir reçu à titre de créance 112 livres de Martin Heurtault... ». L'héritage revient à son fils Michel Mesnager qu'elle avait eu de son premier lit avec Guillaume Mesnager. Michel Mesnager était né en 1625 et avait épousé Elisabeth Pulleu en 1657. À cette époque, il était lieutenant général d'un régiment d'infanterie. Puis, il prend les qualités de garde du corps du roi, lieutenant des chasses et des plaisirs du roi en la capitainerie de Montlhéry. De cette union vont naître en 1665 Louis, Charles et François ainsi que leurs soeurs Elizabeth, Olympe et Catherine. Dans un acte passé en 1671, suite à la succession de sa mère, les époux Mesnager-Pulleu déclarent leurs biens « Michel Mesnager, escuier, sieur de grand maison, demeurant à Paris rue Cardinet, paroisse Saint-Benoist, lequel confesse qu'ayant pris Elizabeth Pulleu pour femme selon un contrat de mariage de 1657, la damoiselle lui apporte la somme de 3.000 livres en deniers comptant qui provenoient de son épargne, outre 400 livres de rente... ». Le nouveau propriétaire du domaine comme c'est la coutume déclare également ses biens au seigneur de Marcoussis également seigneur de Nozay La Ville-du-Bois. D'une liste de 27 articles ne retenons que le premier: une maison et lieusise à la Ville-du-Bois au devant de l'église dudit lieu consistant en un grand corps de logis appliqués en plusieurs eddifices, grande cour au milieu, jardin derrière enclos planté d'arbres fruitiers et vignes, contenant le tout en fond de terre 70 arpents.
Michel Mesnager de Grandmaison Dès 1670, Michel Mesnager demeure à Paris, paroisse Saint-Paul, mais vient régulièrement à La Ville-du-Bois avec femme et enfants. Dès 1658, il avait pris la qualité de " sieur de Grand-Maison " bien que ne possédant pas d'office anoblissant. L'ajout du nom de sa propriété de La Ville-du-Bois à son patronyme ne se justifiait pas. Cette terre n'était pas un fief, mais une simple terre en roture tenue pour les trois quarts en censive de la seigneurie de Marcoussis et le quart restant des religieux Saint-Éloi de Longjumeau. Il porte souvent le nom de " Mesnager de Grandmaison ", et le curé de La Ville-du-Bois écrit le plus souvent sur le registre d'état civil " Mesnager, Sieur de Grandmaison " ou " Monsieur de Grandmaison ". Nul doute que notre homme voulait passer pour être issu de noble extraction. Différents actes de gestion de son patrimoine, nous donnent les emplois et les domiciles de Michel Mesnager à Paris. En 1675, Michel Mesnager, sieur de Grandmaison « officier reformé dans les gardes du corps du roy et lieutenant des chasses pour sa majesté dans la cappitainerie de Montlhéry, demeurant à Paris rue du Cardinet, paroisse Saint-Benoist, lequel confesse avoir reçu de Michel Cossonnet 90 livres ... ». En 1680, Michel Ménager, escuier, sieur de Grandmaison « officier dans les gardes du corps du roy, lieutenants des chasses pour sa majesté dans la capitainerie de Montlhéry, demeurant à Paris rue de la Sourdière, paroisse Saint-Roch rachète un bail à rente de Toussaint Froissant ». En 1685, deux laboureurs de La Ville-du-Bois déclarent une maison de deux espaces chargée d'une rente envers Michel Mesnager « écuyer sieur de Grandmaison, comme héritier de Charlotte Boilleau, veuve Jean Laurens... ». Les villageois voient en Michel Mesnager un notable, un homme instruit et influent. Il est sollicité à plusieurs reprises pour être témoin aux mariages et parrain. Le mardi 27 novembre 1657, le sieur de Grandmaison est témoin du mariage de Aubin Bourgeron, fils de défunt Fiacre Bourgeron et de défunte Louise Lanyé, et de Adrienne Chartier , fille de Toussaint Chartier et de Martine Langelieve (1). Le 14 février 1658, le sieur Grandmaison, lieutenant général régiment infanterie est parrain de Michel Desimoy , fils légitime de Jean Desimoy et de Rousseau Claude. Marraine Nicolle de Lossat. Le 18 février 1674, Michel de Grandmaison tient sur les fonts baptismaux de La Ville-du-Bois Anne Pichon, « fille légitime de Simon Pichon et de Marguerite Tiqueau ». Elisabeth Pulleu , veuve de Michel Mesnager, écuyer Sieur Grandmaison est inhumée le 12 décembre 1700 alors qu'elle était âgée de 72 ans. L'inhumation est faite au cimetière de La Ville-du-Bois en présence de Guillaume Henry de Marcet, son gendre résidant à Paris, et Pierre Grégoire, son exécuteur testamentaire résidant également à Paris. Marie Marthe Marchand épouse de Mosneron, premier capitaine du bataillon de Navarre, décède chez son gendre Charles Mesnager à l'âge de 60 ans. Elle fut inhumée le 12 mars 1705 à Ville-du-Bois en présence de Monsieur de Grandmaison.
Plan du quartier de la paroisse Saint-Roch à Paris par B.A. Jaillot (1748).Nous connaissons trois enfants du couple Mesnager-Pulleu : le fils aîné Charles Mesnager né en 1672. Le 24 janvier 1706, Charles Mesnager, écuyer, sieur de Grandmaison porte Charles Bourgeron sur les fonts baptismaux de La Ville du Bois, avec la marraine Bourgeron Denise, femme de Nicolas Girard, officier. Le 4 février 1710, Mr de Grandmaison est témoin de Jeanne Delisle , servante âgée de 25 ans qui épouse Michel Petit, âgé de 45 ans natif de Marcoussis, dont les témoins sont le père de l'époux et le vicaire de Marcoussis. Un second fils Nicolas François est écuyer et conseiller du Roy, trésorier de France demeurant à Paris, rue des Minimes, paroisse Saint-Paul. Le 25 février 1686, il est parrain de Nicolas-François Leroy , baptisé le 6 février 1686. Le bébé est le fils de Louise Cordeau et de Didier Leroy, jardinier à La Ville du Bois. Le fils cadet, Louis, est né à La Ville-du-Bois et fut baptisé le 4 janvier 1665 ayant pour parrain Louis Marchand, trésorier payeur de l'extraordinaire et pour marraine Marie-Marthe Marchand. Enfin, une fille prénommée Olympe Catherine fut marraine de nombreux enfants de La Ville-du-Bois. Le 17 novembre 1678, Olympe Catherine Mesnager tient Catherine Mazalon sur les fonts baptismaux de La Ville du Bois avec le parrain Jacques Erard, résidant à Paris, fils de Mr Erard, bourgeois qui est propriétaire du domaine de Beaulieu. Puis en 1688, Olympe est marraine de Jacques Cordeau baptisé le 21 mars. Olympe Catherine Mesnager a épousé Guillaume Henry de Marcel, bourgeois de Paris. Michel Mesnager, écuyer sieur de Grandmaison, décède à l'âge de 63 ans à Paris, paroisse Saint-Louis. Il est inhumé le 27 septembre 1688. Il laisse la Grand'Maison à sa femme Elisabeth Pulleu. En 1690, Elizabeth Pulleu baille sept arpents pour six ans à Laurent les Airieux, meunier du moulin de l'Estang, moyennant 50 livres . La même année, « dame Elizabeth Pulleu, veuve Michel Ménager, vivant garde du corps du roy, et Catherine sa fille demeurant à Paris, lesquelles baillent jusqu'à six ans à Philippe Massé, boullanger de Montlhéry, sept arpents en plusieurs pièces, moyennant 36 livres ». Dans ce contrat de location Elizabeth signe Isabelle et Olympe signe Catherine !
Charles Mesnager de Grandmaison Depuis plus de trente ans , la Grand'Maison abrite les Mesnager, leurs parents et leurs amis. Le bâtiment principal avait été aménagé pour recevoir une nombreuse famille et le parc entretenu avec son étang aussi appelé « la mare du Gaison ». En 1693, Charles Mesnager obtient de la fabrique de La Ville-du-Bois la concession d'un banc d'honneur dans l'église pour lui et ses successeurs. L'acte est passé le 18 octobre devant Lefèvre notaire à Montlhéry. En 1701, Olympe Catherine Mesnager, accueillie à la Grand'Maison par son frère Charles de Grandmaison, accouche d'une fille prénommée Marie-Catherine à La Ville-du-Bois. Le nouveau-né a été ondoyé par son oncle « à cause de péril de mort ». Le baptême est administré le 8 juillet 1701 à Marie-Catherine en présence du parrain Pierre Rousseau, vigneron, et de la marraine Marie Bucher, femme de Toussaint Bourgeron. L'accouchement a été une épreuve pour Olympe qui, le 28 septembre 1701, dépose son testament rédigé le 1er décembre 1697. En 1696, le douaire d'Elisabeth Pulleu est reconnu par ses enfants « noble homme Charles Ménager, escuier, sieur de grand maison, capitaine d'infanterie au régiment de Sezanne, demeurant à Paris, de présent en sa maison de La Ville-du-Bois , et damoiselle Catherine Ménager fille majeure, chacun héritier par moitié de Michel Ménager leur père, vivant l'un des gardes du corps de sa majesté; lesquels reconnaissent qu'il est dû la somme de 27.852 livres à leur mère de la succession de feu Michel son mari, les dits héritiers autorisent leur mère à prendre quand il lui plaira sur les biens, sur la moitié des bastiments et maison de la La Ville-du-Bois » . Elizabeth Pulleu, âgée de 72 ans, veuve du lieutenant des chasses de Montlhéry, décède le 10 décembre 1700. Elle est inhumée dans l'église le surlendemain. La succession est ouverte en 1700 entre Mesnager et de Marcel. « Les exécuteurs testamentaires d'Elizabeth Pulleu, veuve Ménager, et Charles Ménager, écuyer sieur de Grandmaison, capitaine, Guillaume Demarcel époux d'Olympe Ménager, Charles légataire universel de sa mère, mis en possession des biens de ses père et mère sans estre tenu de faire faire aucun inventaire, ny description. Desmaret amiablement reconnaît l'inventaire fait du père. Charles ne pourra vendre aucun bien à La Ville-du-Bois et devra acquitter toutes les dettes desdites successions. Charles verse 400 livres de rente à sa soeur Olympe hypothéquant les biens de La Ville-du-Bois. La dame Pulleu est décédée à La Ville-du-Bois » . Le testament de Melle de Grandmaison contenant donation à Charles Ménager son fils est ouvert le 21 février 1701. Nous trouvons les précisions suivantes : « l'inhumation sera faite dans l'église de La Ville-du-Bois, avec son espoux, 200 messes seront dites pour le repos de son âme, 400 livres de rente sont données à Catherine Olympe Ménagé, femme de Marcel, Charles Ménagé son fils est désigné son légataire universel à la charge de ne pas démembrer la Grand'Maison à La Ville-du-Bois ».
Charles Mesnager de Grandmaison avait donc hérité de la propriété de La Ville-du-Bois. Il avait la qualité d'écuyer et capitaine du régiment d'Agénois. À 31 ans, il épouse Marie-Jeanne Mosneron , âgée de 24 ans, fille de Hubert Leonard de Mosneron, premier capitaine au régiment de Navarre et de Marie-Marthe Marchand, résidant à Paris à Saint-Louis de l'Isle. Ce fut, le mardi 18 juillet 1702, un grand mariage aristocratique à l'église de La Ville-du-Bois. Parmi les témoins qui signèrent le registre des mariages, on compte Catherine Olympe Mesnager, sœur de l'époux, Pierre Grégoire, bourgeois de Paris, Nicolas Collet, officier de la Reine, ami de l'époux, François de Rochefort, cousin de Paris, Jean-Jacques Roger, prêtre de Notre-Dame de Paris, ami de l'épouse et Marie-Marthe Marchand, mère de l'épouse. Charles-Hubert, le fils aîné de Charles Mesnager et Marie-Jeanne Mosneron est baptisé le 6 janvier 1704. Le parrain est son grand-père Hubert de Mosneron, et la marraine est sa tante Olympe Mesnager. Sa sœur, née l'année suivante, est portée sur les fonts baptismaux de La Ville-du-Bois par sa tante Marthe-Madeleine Mosneron, le 28 août. Neuf autres enfants naissent dans le foyer Mesnager dont deux morts en bas âge. Charles Ménager, sieur de Grandmaison, passe une déclaration censuelle en 1707, elle est identique à celle de 1671. En 1708, les époux Mesnager abandonnent au sieur Mosneron beau-père de Charles une maison à Paris. En 1714, Charles Ménager, escuier, sieur de Grand maison, demeurant à la Ville-du-Bois, baille et délaisse un demi arpent à Jean Robin moyennant quarante livres. Cinq mois plus tard, l'épouse du sieur de Grandmaison est encore à La Ville-du-Bois pour assister au baptême de François Lomier avec le parrain messire François Inault, escuier, sieur de Bonnefond. L'inventaire après décès d'Hubert de Mosneron, beau père de Charles Mesnager est passé en 1716 . Le partage de la succession Hubert de Mosneron est fait lannée suivante. Il s'agit du dépôt d'un acte entre Charles Mesnager, écuyer, sieur de Grandmaison, ancien capitaine au régiment d'Agenois, et son épouse Marie Jeanne de Mosneron, autorisée, d'une part, et Simphorien Aumont de la Guérinière, fourrier ordinaire des logis du roy et Marthe Madeleine de Mosneron, autorisée « Lesdites Mosneron, seules enfans et héritières par moitié de feu Hubert leur père ». Relevons uniquement qu'ils se partagent la maison size à Paris rue Saint-Louis-en-l'Isle. Dans la ratification, Charles déclare demeurer à la Ville-du-Bois et Aumont demeure à Boissy-sous-Saint-Yon. En 1718, Charles Ménager, ancien capitaine d'infanterie au régiment d'Agennois, reconnaît tenir à cens des terres dépendant du prieuré Saint-Pierre et Saint-Laurent du chasteau de Montlhéry. Un bail à rente de 13 livres est accordé par Charles Mesnager de Grandmaison à Jean Rousseau. Il s'agit d'une rente au principal de 260 livres au denier 20. Charles Mesnager disparaît le 27 novembre 1724, laissant une veuve avec neuf orphelins, dont la plupart en bas âge. L'aîné a 21 ans et la cadette est âgée de 2 ans. Sa femme mourut le 20 mars 1730 et fut inhumée à La Ville-du-Bois en présence de Mr Aumont, écuyer, son beau-frère, Jean Labbé, seigneur de Villebouzin, Jean Baptiste Chapotin, bourgeois Paris et Charles Henry Prenatel, prêtre. Les Mesnager de Grandmaison avaient de nombreux domestiques à leur service : femme de maison, cuisinière, jardinier et concierge. Nicolas Sénéchal est jardinier du sieur de Grandmaison en 1662. Edmée Guillomot décède chez le sieur de Grandmaison au service de Marie Herivier, femme de Nicolas Pernot, contrôleur ordinaire des guerres. L'inhumation a lieu le 30 septembre 1680 au cimetière de La Ville-Du-Bois. Le jardinier de Charles Mesnager, nommé Montrail, conduit sa fille Anne à l'église pour la marier le mardi 23 juin 1671 avec Jean Piere , résidant à Issy. Jean Baptiste dit Longjumeau est domestique de Mr Grandmaison quand il décède à l'âge de 50 ans à La Ville du Bois où il est enterré le 1er juillet 1707. En 1710, Jeanne Delisle, âgée de 25 ans, est servante à la Grand'Maison.
La succession du sieur de Grandmaison Lors d'un bail à loyer passé en 1725, Marie Jeanne Mosneron, veuve de feu Charles Ménager, écuyer, sieur de Grandmaison, est déclarée tutrice des enfants mineurs. Un inventaire après décès est fait à la demande de dame Jeanne de Monneron, veuve de Charles Mesnager et tutrice de ses neuf enfants. La description de la Grand'Maison est la suivante : Charles Hubert Ménager, le fils aîné, gère le patrimoine familial. En 1737, il passe une déclaration à Alexandre de Balsac pour sa maison bourgeoise à La Ville-du-Bois en qualité d'écuyer, sieur de Grandmaison. Il agit comme tuteur de ses frères et soeurs, héritier de leur père Charles. La consistance des lieux a quelque peu changé:
Trois semaines plus tard, il donne procuration à sa soeur Marie Madeleine avec mention de six autres frères et soeurs. En 1739, Marie-Madeleine Ménager, fille majeure demeurant à l'oeuvre de l'Hôtel-Dieu d'Arpajon, baille une partie du parc en tant que fondée de procuration de Charles Hubert Ménager. La maison du jardinier est mise en location l'année suivante. Dans un acte de notoriété , maître Guérin, notaire, écrit que Charles Mesnager et Marie Jeanne de Mosneron ont laissé leurs biens à leurs neuf enfants. En 1733, un des fils décède à Dourdan. Dans un bail de terres passé en 1743, nous lisons « Charles Hubert Mesnager, écuyer, sieur de Grandmaison, contrôleur des fermes du roy, demeurant en la ville d'Arras, héritier pour un neuvième de Charles Ménager,écuyer, sieur de Grandmaison, ancien capitaine au régiment d'Agennois et de dame Marie Jeanne de Mosneron ses père et mère ». L'héritage des Mesnager est peu important, voire médiocre. Aussi, dans les années qui suivent, les locaux d'habitation de la Grande Maison ne sont pas entretenus, le parc laissé à l'abandon, la digue de l'étang est crevée, les murs de clôtures sont ruinés... La situation va en s'empirant jusqu'au moment où la Grande Maison est mise en vente. Les biens comprenant la propriété de Grand'Maison et quelques terres à l'extérieur sont vendues en mars 1747 par Charles Hubert Mesnager, garçon non marié, gendarme du roy, Michel Mesnager de Grand Maison, écuyer aussi gendarme du roy, Charles Simon Mesnager de Grand maison , prestre,chanoine de Linas, Marie Madeleine de Grandmaison fille majeure de la communauté de l'Hôtel-Dieu d'Arpajon, et Marie Marthe Mesnager de Grandmaison épouse de Marin Weltin, receveur, se portant fort pour Elizabethde Grandmaison, mineure (2) . La vente est consentie à Marie Thérèse Vaudelle, agissant tant en son nom propre qu'au nom de son mari Huriel Jacques Rebillé de la Sainterie « ancien directeur des Aydes à Bourges, malade et interdit d'acte, demeurant à Paris rue d'Enfer, paroisse Saint-Jacques ». La désignation est la suivante :
Actes du registre paroissial relatifs à la famille Mesnager Outre les actes spécifiques à la famille Mesnager, Monsieur de de Grandmaison, personnage respecté fut appelé à maintes reprises par les paroissiens de Saint-Fiacre de La Ville-du-Bois pour être témoin de mariage ou parrain d'un de leur enfants. Nous donnons quelques exemples tirés des registres d'état civil du XVIIIe siècle. 3 octobre 1680, inhumation de Michelle Gourbray , femme mariée décédée chez le sieur Grandmaison au service de Nicolas Pernot, contrôleur ordinaire des guerres. 7 janvier 1681, baptême de Charles Julien Robin , né à La Ville-du-Bois, fils légitime de Robin Julien l'aîné et de Caille Marie, parrain Charles Michel Mesnager de Grandmaison, marraine Madeleine Moreau, résidant à Ballainvilliers, femme de Simon Pierre, marchand. 7 juin 1682, baptême de Marie Madeleine Mazalon , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Nicolas Mazalon, laboureur et de Marie Caille, parrain Michel Mesnager, écuyer sieur Grandmaison. 19 octobre 1684, baptême de Catherine Bourgeron , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Jacques Bourgeron et de Marie Bruneau, marraine Olympe Catherine Mesnager de Grandmaison. 1er novembre 1685, baptême de Pierre Nenenau , né à La Ville-du-Bois, fils légitime de Pierre Nenenau, boulanger et de Marie Laisné, parrain Michel Mesnager, écuyer sieur Grandmaison. 1er mai 1687, baptême de Olympe Catherine Guerin , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Pierre Guerin et de Elisabeth Martinez, parrain Bourgeron Eustache, officier de feue la Reyne, marraine Olympe Catherine Mesnager de Grandmaison. 6 février 1689, baptême de Elisabeth Froissant , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Germain Froissant et de Magdeleine Dauphin, parrain Charles Michel Mesnager, écuyer sieur Grandmaison, capitaine, marraine Elisabeth Texier, femme Eustache Bourgeron. 21 juillet 1699, baptême de Nicolas Pierre Collet , né à La Ville-du-Bois, fils légitime de Nicolas Collet, officier de feue la Reyne et de Anne Heurtault, résidant à La Ville-du-Bois, parrain Pierre Collet, résidant à Ballainvilliers marraine Elisabeth Pulleu, dame de Grandmaison. 24 juillet 1701, baptême de Marie Rousseau , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Claude Rousseau, vigneron et de Claude Simon, parrain Charles Mesnager, écuyer sieur Grandmaison, marraine Marie Cotton, résidant à Paris, au lieu-dit Sainte-Geneviève-des-Ardents. 26 mai 1703, baptême de Henry Pierre Robin , né à La Ville-du-Bois, fils de Henry Robin et de Marie Cossonnet, parrain Pierre Remy Gregoire, marraine Marie-Jeanne de Moneron de Grandmaison. 3 août 1704, baptême de Marie Jeanne Brunet , née le 28 juillet 1704 à La Ville-du-Bois, fille légitime de Charles Brunet, boulanger et de Marie Segoin, parrain Pierre Grégoire, résidant à Paris, conseiller du roy, marraine Marie-Jeanne Mosneron, femme de Monsieur Grandmaison. 26 septembre 1706, baptême de Marie Catherine Rathuy , née à La Ville-du-Bois, fille légitime de Denis Rathuy et de Catherine Desimoy, parrain Etienne Bietrix résidant à Paris, huissier au lieu-dit Saint-Sulpice, marraine Marie-Jeanne Mosneron, femme de Monsieur Grandmaison. 16 novembre 1706 (mardi), Monsieur de Grandmaison, capitaine régiment Agenois est témoin du mariage de Jean Rathuy , 20 ans, cerclier fils de Claude Rathuy et de Marie Richer et Francoise Bouguier fille de Claude Bouguier, manoeuvre à Mont-Saint-Sulpice, diocèse de Sees et de Edmé Filley. 10 février 1711, baptême de Charles Rousseau , né à La Ville-du-Bois, fils légitime de Claude Rousseau et de Claude Simon parrain de Grandmaison Charles Hubert, marraine Louise Gaudeau. 26 septembre 1713 (mardi), Monsieur Grandmaison est témoin du mariage de Germain Carré , 24 ans, né le 24 janvier 1689, originaire de La Ville-du-Bois, fils de Germain Carré et de Anne Cossonnet, et Marie Anne Dauphin , 23 ans, née le 25 septembre 1690, originaire de La Ville-du-Bois fille de Jean Dauphin et de Catherine Dautier. 1er février 1718 (mardi), Monsieur Mesnager de Grandmaison est témoin du mariage de Augustin Dauphin, 32 ans, fils de Pierre Dauphin et défunte Elisabeth Froissant et de Madeleine Desimoy, 26 ans, fille de Jean Desimoy et de Gabrielle Chartier. 17 octobre 1719 (mardi), Charles Mesnager est témoin du mariage de Germain Froissant, 32 ans, et Marguerite Lebas, 22 ans. 20 janvier 1722 (mardi), Charles Mesnager est témoin du mariage de Jean Mataux, 28 ans, originaire de Compoignat, diocèse de Limoges et Marie Rousseau, 21 ans. 26 janvier 1723 (lundi), Charles Mesnager est témoin du mariage de Claude Dauphin, 26 ans, et Anne Simoy, 29 ans. Le 11 juin 1743, le mariage de Nicolas Daufin (Dauphin), 28 ans, fils de Claude Dauphin l'aisné et de Catherine Rousseau, et de Marie-Geneviève Busché, âgée de 23 ans, fille de Nicolas Busché et de défunte Marie-Jeanne Rousseau, est célébré dans l'église de La Ville-du-Bois par Messire Charles-Simon de Grandmaison, prêtre demeurant dans la communauté de Saint-Paul de Paris. Parmi les témoins sont Marc Dauphin l'oncle de l'époux demeurant au Mesnil de Longpont et François Rousseau buraliste à La Ville-du-Bois.
Notes (1) Nous remarquons que 90% des mariages sont célébrés le mardi. (2) L'ordonnance royale de Blois de 1579 avait institué la majorité civile à 25 ans. La majorité matrimoniale était 25 ans pour les filles et 30 ans pour les garçons (âge au-dessus duquel le consentement des parents n'est plus exigé, par la loi, pour se marier). La législation révolutionnaire ramena la majorité à 21 ans pour les deux sexes (loi du 20 septembre 1792).
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