Le fief de Quincampoix aux Molières (1577- 1699)
Cette chronique est le second volet d'un écart de la commune des Molières . Nous nous étions arrêtés à l'époque où Martin I Regnoust, concierge des prisons de la Conciergerie à Paris, acquiert une partie de la ferme de Quincampoix. L'autre partie appartient aux Dupond qui ont des difficultés financières; ledit Regnoult leur prête plusieurs sommes qu'ils sont incapables de rembourser, d'où la saisie de leurs biens.
JP.Dagnot Février 2013 Ajout mars 2013.
Extrait des cartes de Cassini.
Quincampoix aux Regnoust
Début 1575, Honorable femme Catherine Robineau, confesse avoir vendu à honorable homme Martin Regnoust, garde et concierge des prisons de la conciergerie du palais, 20 lt de rente, luy appartenant ... et constituée par Guillaume Dupond en 1549...
Quinze jours plus tard, Martin I Renoust, ..., et Marguerite Bigot sa femme, stipulant pour Hélène Renoust leur fille, d'une part, et François de la Rivière, huissier ordinaire du Roy en son grand conseil, d'autre part, lesquelles parties confessent, en la présence de Pierre Renoust, fils aisné desdits Renoust et sa femme, ..., avoir faict les accords et promesses quy ensuyvent pour leur mariage et plaisir de Dieu, ..., loy du meriage, communs en biens meubles et conquest, ... Le couple Renoust apporte 1.500 livres.
Notons en mars, un achat d'ung quartier de vigne par le gardien des prisons à un laboureur à Vitry...
Pour se libérer de leur dettes, Jacques Dupont, laboureur demeurant en la ferme de Quincampoix, paroisse des Molières prez Chevreuse, et Marie Gouyn sa femme, confessent avoir vendu à honorable homme Martin Renoust, concierge et garde des prisons de la Conciergerie du Palais:
- la moitié par indivis à Loys Gouyn appartenant de son propre, d'une espace d'une grande maison couverte de thuille en laquelle espace y a deux cheminées, tant haut que bas, avec la moitié de sept perches de jardin derrière ledit grand logis, venant de ses parents , assis dedans l'enclos de la ferme dudit Quincampoix tenant ladite maison d'un costé audit Renoust, d'autre costé au clos d'icelluy Renoust du costé des fossez, d'un bout au chemin de la Croix Blanche à Cernay;
- item, la quarte partie d'une grange couverte de chaulme, assise en l'enclos dudit Quincampoix ...
le tout en la censive de la dame de Beuvilliers Madeleine Gron,
- deux vaches sous poil brun,
- quatre grands cochons,
la vente faite pour 298 lt rabattus à 230 pour obligation passée en 1572.
L'acheteur ayant fait saisir les portions d'héritage, plusieurs meubles et grains trouvés dans les greniers de ladite ferme, que fruits pendant par les racines, sur tous les héritages desdits Dupond, établi par Marin Massot, commissaire, laboureur demeurant en ladite ferme selon les exploits...
eschu à ladite Groyn de ses père et mère.
Finalement cette vente est le résultat d'une saisie provenant de dettes non honorées.
L'année suivante en 1577, le nouveau suzerain de Quincampoix, Nicolas Lejay rend hommage à Jehan de la Rochette, escuier, seigneur des Molières; signé Lefèvre. Selon la coûtume, l'aveu et dénombrement suit dans les quarante jours. Malheureusement pour nous, il ne s'agit que d'intitulés.
Début 1578, Nicolas LeJay, correcteur des comptes, rend aveu des fiefs de Bévilliers, la Grange et Aubouc, au duc de Guise et de Chevreuse: Nous Nicolas Le Jay, escuyer, conseiller du roy et correcteur ordinaire de ses comptes, seigneur de Bévilliers, de la Grange et Aubouc, avons à tenir en une seule fois de vous, à cause de votre duché de Chevreuse, lesdites terres à moy advenues et eschues par la succession et hérédité de feue noble damoiselle Guillemette Hotman, notre mère, veufve de feu Jean Le Tellier, grand rapporteur en chancellerie, lesquelles seigneuries ... On ne parle pas de Quincampoix qui relève du seigneur des Molières.
Notons en 1579, par sentence au Chastelet de Paris l'adjudication au profit de François de la Rivière, d'une maison et ferme à Bondoufle, moiennant 129 escus au profit de Martin II Regnoust.
En 1583, Jacques de la Rochette a succédé à son père Jehan. La foy et hommage du fief de Quincampoix est donc rendue au seigneur des Molières, suivi d'un aveu et dénombrement, fourni et baillé par ledit Lejay dudit fief, à Jacques de la Rochette, escuier, seigneur des Molières; signé Lejay (il s'agit toujours d'intitulés).
Les informations sur ce lieu nous viennent fréquemment du suzerain. Nicolas le Jay décède en 1585. Sa veuve, Magdelene Gros, revend la terre de Bévilliers auquel est associé le fief de Quincampoix, à Jehan Allamant.
En 1588, honorable homme Martin I Regnoust l'aisné, garde et concierge des prisons de la conciergerie du palais, et Marguerite Bigot sa femme, pour l'effet qui ensuit, de leur bonne volonté et pour éviter la ruyne des fermes et mestairies cy après déclairées à eulx acquis de leur conquest et propre de ladite Bigot, desquelles leurs fermiers et admoniateurs avoient naguère quitté par le moyen des gens de guerre ..., et qu'elles ne demeurent inhabitées, ont accordé que Pierre Renoust, Martin II Renoust le jeune, François de la Rivière, huissier au grand conseil, greffier et controlleur du Guet de ceste ville de Paris, pour Helène Renoust sa femme, leurs enfans et gendre, joyssent dorénavant desdits biens et prennent à leurs proffits … à scavoir Pierre Renoust une ferme et mestairie assise à Fleury Mérogis, …, et 14 arpens aux Mollières, Martin II Renoust une autre ferme à Bondoufle …, à François de la Rivière et sa femme, une autre ferme, terre prés bois assis à Quincampoix paroisse des Mollières, autres terre assises tant à Armenon, Gometz Feuillarde, item six arpens acquis du feu seigneur des Molières… à charge par lesdits Renoust et de la Rivière et sa femme de bien et duement entretenir lesdits biens et héritages, ... à charge par ledit de la Rivière de faire parachever une petite grange à Quincampoix ... fait et passé au logis dudit Renoust laisné et sa femme, déclarant ne savoir signer.
Quincampoix aux enfants Regnoust
Nous arrivons en 1593, par devant Mathurin Bligny, la ferme de Quincampoix est baillée à Symon Roger: François de Larivière, huissier au grand conseil du roy, greffier et controlleur du guet de la ville de Paris, gendre de Martin I Renoust, concierge …, et au nom de sa femme, lequel baille et délaisse à tiltre de ferme et loyer d'argent jusqu'à sept ans, à Simon Roger, laboureur demeurant aux Mollières, la ferme et mestairie de Quinquanpoix du deffunt Mr Martin Regnoust et sa femme appartenant, consistant en maison manable, grange, bergerie, estables, le tout couvert de thuille, cour et jardin en icelle, que tient à présent Marin Massot, avec la quantité de 84 arpens de terre labourables en plusieurs pièces tant aux Mollières qu'à Gommetz ; Ce bail fait moyennant ung porc , quatre hottes de fruits et moiennant le prix et somme de 40 escus sol. Le texte est sans ambiguïté, c'est une ferme et non un château.
Notons le passage de Thibaud Desportes, comme seigneur de Befvilliers et Quincampoix. Nous arrivons en 1596, par la déclaration de saisie du chasteau et lieu seigneurial des Mollières. Les créanciers sont nombreux; nous ne retiendrons que ceux concernés par cette chronique:
Avril 1598,
- Claude Regnoust pour 10 escus de rente, ...
- François de la Rivière, huissier au grand conseil et Hélène Regnoult sa femme à cause de deffunt Martin Regnoust, vivant garde des prisons de la conciergerie, faute de profit de 6 arpens de terre assis aux Molières... Nous retrouvons les propriétaires de Quincampoix.
Février 1599, Maistre François de la Rivière, huissier au grand conseil et Hélène Renoust sa femme, héritière à cause delle de deffunt Mr Martin Renoust, vivant concierge et garde des prisons de la conciergerie du Pallais à Paris s'oppose auxdites criées pour estre paiez de la somme de 90 escus sols à eulx deubz pour achat fait par ledit Renoust du deffunt seigneur des Molières, père dudit Jacques de la Rochette de six arpens…
En juin 1599, Symon Roger, laboureur demeurant à Quincampoix..., l'acte ne concerne pas Quincampoix.
Le mois suivant, Sébastien Bellanger, meuslier et Marin Mannocourt, masson confessent avoir vendu à Mr François de la Rivière, huissier au grand conseil du roy, greffier et controlleur du guet de la ville de Paris, estant de présent en sa maison de Quincampoix, paroisse des Mollières, c'est assavoir trois cartiers de boys et buissons, ...., vendu par Marin Chartier à deffunt Martin Regnoust, vivant concierge et garde des prisons de la conciergerie du Palais... Ceste vente faicte moyennant la somme de 30 escus. Fait audit lieu de Quincampoix.
La semaine suivante, le même personnage à cause d'Elene Renoult, héritière de feu Martin Renoult, reçoit le principal d'une rente constituée par le deffunt Renoult.
En août, François de la Rivière, à cause de Helene Renoult sa femme, héritiers de feu Martin I Renoult, de son bon gré confesse avoir quitté à Sébastien Bellanger, 22 livres de rente ... L'intérêt habituel de ce type d'acte, l'origine de l'acte passant par les titres nouvels et aboutissant à la constitution de la rente en 1575.
En octobre de la même année, Pierre Dupond laboureur demeurant aux Mollières, cède et transporte à François de la Rivière, ung cartier de terre assis en les prés de Quincampoix, en la censive du seigneur de Bévilliers ... À la fin de la même année, Jehanne Damours femme dudit Pierre Dupond rattifie la vente.
Début 1600, apparaît le futur propriétaire de Quincampoix, Jacques Gohier : Jehan Houche, laboureur demeurant aux Mollières, délaisse à titre de loyer & prix d'argent pour joyr du bail à luy fait par Jacques Gohier et Marin Massot audit Jehan Houche, c'est assavoir les lieux cour, jardin assis à Quincampoix à la réservation par ledit preneur d'une petite grange, ce bail fait moiennant 40 sols tournois . Apparemment une partie de Quincampoix appartient à un autre propriétaire.
En juillet, le greffier renouvelle le bail de 1593: fut présent Maitre François de Larivière, ..., confesse que ce jourdhuy, prolonge et continue jusqu'à deux ans, le bail fait à honneste personne Simon Roger, laboureur demeurant à Malassis, de la ferme de Qincampoix. Outre ledit de Larivière baille audit Roger troys vaches laitières, moiennant 60 livres de beurre.
En 1602, Thibaut Desportes, nouveau seigneur de Bévilliers et du fief de Quincampoix, advoue tenir à une seule foy et hommage de Monsieur des Mollières, à cause de sa terre et seigneurie des Mollières. Malheureusement le nom du seigneur n'est pas cité, nous sommes entre deux adjudications!
En fin d'année, Marin Massot, laboureur demeurant à Guyancourt prez de Versailles et Anthoinette Morize sa femme, lesquels confessent avoir vendu à honorable homme Mr François de la Rivière, greffier..., lesdits biens advenus par partage faits avec Marie Massot sa soeur et Marin Massot leur père, ...C'est assavoir une travée et demye de maison de fond en comble couverte de thuilles faisant partie de trois travées assises à Quinquampoix, paroisse des Molières tenant d'une part audit acheteur à cause de dame Hélaine Regnoust sa femme, au devant sur les fossez, ung petit fournil aussi couvert de thuilles avec six travées de granches couverts de chaume, item une aultre grande travée couverte de tuille joignant les six travées, tenant d'un bout à Marin Massot,.. item trois travées servant d'estable couvertes de thuilles que le vendeur a fait bastir depuis le partage, item 13 perches de jardin derrière les fossez dudit Quinquampoix faisant moitié de 26..., item la moitié du pressoir estant en ruyne, avenu par le partage passé par devant Drouart tabellion aux Molières l'an 1584, ceste vente faite moyennant la somme de 300 lt.
Trois ans après, nous retrouvons Martin II Regnoust, devenu concierge des prisons de la conciergerie du Palais qui a succédé à son père et qui confesse avoir reçu de Pierre Regnoust son frère la somme de 1.840 livres, ... En avril leur beau-frère François de la Rivière, naguères huissier au grand conseil, contolleur du guet... confesse avoir délaissé à Henry Martin une maison à Paris baillée à Hélène Regnoust sa femme moyennant le prix et somme de 876 livres chacun an...
Au début 1607, dame Hélaine Regnoust , veuve de Maistre François de la Rivière,..., règle un problème de constitution de rente. Elle renonce le même jour à des droits contenus dans son contrat de mariage de 1575... Elle doit préparer sa future union avec Pierre Briet. En effet, en novembre, Pierre Briet, grenetier au grenier à sel de ?, majeur de 25 ans et plus, en son nom d'une part, et honorable femme Hélène Regnoust, veufve de feu François de la Rivière, ..., en présence de Pierre Regnoust bourgeois de Paris, et Martin Regnoust concierge de la conciergerie,... lesquelles parties confessent avoir fait les traités et accords de mariage... le futur doue ladite Helayne Regnoust de la somme de 1.600 lt, ..., aussy en faveur dudit mariage pour la bonne amytié iceulx futurs se font donation mutuelle réciproque, ..., Enfin de contrat, les frères de la future protestent ...
Du côté des Regnoust, le fils Martin II n'est pas l'égal de son père, un procès verbal nous apprend que Martin II Regnoust, fils du concierge des prisons de la conciergerie a pris la suite de son père dans les mêmes fonctions. Les faits remontent à 1608... ensuite duquel procès verbal et compte, ledit Regnoust a laissé sortir les prisonniers, sans paiement des gistes et geollages pour pension. Il nomme son beau-frère Jehan Lichany pour récupérer les sommes sur les prisonniers. Ces péripéties vont atteindre le couple Larivière-Regnoust qui va perdre une partie de ses biens pour le sauver.
Nous arrivons en 1614, Martin II Regnoust, bourgeois de Paris, demeurant aux faubourgs de Paris,
demeurant entre les portes Victor et Saint-Marcel, paroisse Saint-Nicolas du Chardonneret, gît au lit malade... Retenons les faits qui nous intéressent c'est-à-dire que le mourant veut mettre de l'ordre dans ses affaires:
- obtenir la rémission de ses fautes et péchés,
- sinon des sommes que l'on lui doit ....
Le même jour, le même personnage confesse de bonne foy que des accords ont été faits en raison du partage des parents de sa femme, il a utilisé la somme de 3.600 lt pour régler ses dettes.
En effet il a été condamné:
- à 3.700 lt de principal et despens des biens dûs lorsqu'il estoit concierge des prisons de la conciergerie du Pallais.
- item toutes les sommes de deniers audit Regnoust par Barthellemy Dumont à présent concierge des prisons de la conciergerie du Pallais à cause des gistes et geollation qu'il a reçu ou doit recevoir des prisonniers qu'il a fait libérer et laisser sortir d'icelles prisons, lesquels étaient des biens d'icelluy Regnoust...
Également le même jour , Martin Regnoust cède à Marie Lichany 2975 livres.
Un quatrième acte reprend les mêmes faits et précise que cela s'est passé pour un prêt en 1613 de 2.252 lt fait par Marie Lichany pour apurer 2.000 livres dues par Regnoust à Charles Carné dit Cousin.
Début 1616, suite au décès de son époux, Françoise Lichany, au nom et comme tutrice de Claude et Jehan Regnoult enfans delle et dudit deffunt, lesdits habiles à se porter héritiers de leur père... Elle déclare que les ustancilles dhostel, meubles, linge ont été auparavant inventoriés et adjugés au plus offrant et dernier enchérisseur... Comme aussi ladite veufve déclare que la maison et héritages de Bondoufle ainsi que la maison size au faubourg Saint-Victor seront mis en criés en quatre quatorzaines et adjugés au plus offrant ... L'inventaire ne concerne que des titres notamment des obligations et les achats connexes à Bondoufle ...
L'année suivante, Pierre Briet, controlleur ordinaire de la maison de la duchesse d'Angoulesme demeurant à Quincampoix agissant comme procureur d'Hélène Regnoust sa femme, d'une part, et Louis Hardoineau marchand demeurant à Lhommes pays Dallemagne à cause de Catherine Jouzeau sa femme, que comme tuteur des enfants mineurs de d'Estienne Jouzeau et de Nicolle de la Rivière qui estoient légataire de François de la Rivière... En bref, ce dernier est décèdé en juin 1606, son épouse évoque son contrat de mariage avec don mutuel, les héritiers en désaccord se font des procès pour aboutir en 1617 aux conclusions qui suivent : ledit Hardoineau délaisse les maisons granges terres et bois qui se trouve tant aux Mollières qu'à Quincampoix, ainsi qu'une somme de 1073 livres.
Fin 1621, Françoise Lichany, veuve Martin II Regnoust, décède à Paris. À la requeste de Claude Regnoust, advocat en la court de parlement, demeurant à Paris, rue Vieille Monnoye, tant en son nom que comme tuteur de Jehan son frère, enfans de Martin II Regnoust et Françoise Lichany, lesdits habiles à se porter seuls héritiers de leur mère pour procéder à l'inventaire des biens. Malheureusement aucun titre n'est inventorié.
En 1623, à Quicampoix, devant Léonard Marteau, clerc substitut juré du tabellion aux Mollières, damoiselle Hélène Regnoust, femme de noble homme Pierre Bryet, sieur de Quicampoix & contrôleur ordinaire de la maison de feue la duchesse d'Angoulême, demeurant audit Quincampoix, laquelle de son bon gré, selon son testament, excepté certaine conditions cy après déclarées, révoque l'ancien et déclare:
1°) pour le regard de 20 lt données à l'église et fabrique des Molières à la place des 36 lt de l'ancien ....
- soit dit et chanté en l'église Saint-Sauveur de la ville de Ciroy quatre messes hautes...
- en regard de la donation faite par Pierre Regnoust son frère, à son dit mari du revenu de la terre et ferme de Quicampoix, par usufruit sa vye durant, après son décès, entend que sondit mary jouisse paisiblement de ladite terre...
- item ladite dame déclare par ces présentes que Pierre Regnoust son frère soit son seul héritier et après son décès, François Regnoust son fils et ses hoirs, sans que les enfants de Martin Regnoust et Françoise Lichany puissent prétendre aucun droits d'hérédité d'elle à sa succession pour partie soit avec Pierre Regnoust ny avec sondit fils de la terre et ferme de Quicampoix, pour juste cause et juste raison...
- disant que dès l'année 1609, son mari auroit donné à Martin II Regnoust et ladite Lichany, ils auroient paiés pour eulx la somme 3.000 livres de principal d'un grand procès, pour raison desquelles, ledit sieur Briet avecq grands frais depuis le mois d'aoust 1609 jusqu'en 1616, en faveur dicelle Lichany et ses enffans, le dit sieur Briet auroit esté contraint de vendre son estat et office de grenetier de Crecy, et aussy les deux maisons à luy appartenant en la ville de Paris à vil prix pour paier leurs affaires, et pour plusieurs raisons et sattisfaire plusieurs engagement, malladie à elle arrivée à ce sujet; chose qui auroit causé quasy sa ruine, ne luy estant resté que ladite maison et terre de Quincampoix.
Laquelle demoiselle Regnoust par ces causes et raisons a donné par ces présentes à Pierre Regnoust et ensuite à son fils, ladite terre & ferme de Quicampoix à elle appartenant de son propre par héritage fait de la sucession de ses feus père & mère, pour en jouir paisiblement par eux après son trépas et celui de son mari.
Néanmoings elle veut et entend pour la bonne amittyé qu'elle porte aux deux enffans de feu Martin I Regnoust, ses nepveux, qu'il leur soit baillé à chacun d'eulx la somme de 600 livres, après le décès d' elle et de son mary..
Passé au lieu de Quincampoix le 23 avril 1623 en présence Jehan Dupont, charron aux Mollières. Elle en veut à son frère Martin et à sa belle-soeur.
Le mois suivant , noble homme Pierre Briet, controlleur ordinaire de la maison de feue madame la duchesse d'Angoulesme, seigneur de Quicampoix d'une part, et Jean Lefèvre laboureur demeurant aux Mollières d'autre part, son fermier audit lieu de Quicampoix, lesquelles partyes estant en voye d'entrer en grand procès, et pour assoupir tout différent, ...a esté faict supplication au sieur Briet , à la renonciation de la ferme de Quicampoix, ledit Lefèvre quitte icelle... oultre moyennant la somme de 15 livres pour labours faicts par ledit Lefèvre...
Quinze jours après, Pierre Briet, ...., sieur de Quincampoix, & damoiselle Hélène Renoult sa femme, lesquels après regard de la part d'Alexandre de la Rochette, escuyer, sieur de Feuillarde (Gometz-la-Ville), de lui dire pour vérité qu'ils auroient vendu transporté à haut et puissant Louys Hurault, demeurant à Lymours la quantité de six arpents de terre labourable, dépendant de la terre et seigneurie des Molières, à prendre sur les grands champs et vendus par le deffunt Jehan de la Rochette, escuyer seigneur des Molières à deffunt Martin Regnoust, vivant, concierge de la conciergerie du Palais à Paris,... À la fin de l'acte Alexandre dit qu'il agit tant en son nom, que pour Maximilien et Louys de la Rochette ses frères. Il s'agit toujours des fameux six arpents.
Nous retrouvons en octobre le couple de Quincampoix, et honorable homme Jacques Gohier, marchand bourgeois de Chevreuse, d'autre part, lesquelles partyes ont faict entre eulx les eschanges et permutations qui ensuyvent, c'est assavoir ledit Gohier délaisse la quantitté de 14 arpents de terres labourables en plusieurs pièces,... le sieur Briet et sa femme délaissent 42 lt...
Le même jour, le couple confesse avoir vendu à Anne de Goubert, escuyer, seigneur des Buissons, demeurant à Chaumusson paroisse de Limours, 5 arpents au terroir des Mollières en plusieurs pièces... les voisins Jacques Gohier, le cardinal de Richelieu ....
En avril 1624, Pierre Briet, lequel a fait bail à Charles Gibout, pour trois années, un jardin et pasturage, à l'exception des fruits tant poires que pommes ... sera tenu ledit preneur de fermer ledict lieu de pierres moyennant le prix de 6 lt ...
La semaine suivante, Anne de Goubert, escuier, sieur de Bisson, l'un des cents gentihommes de la garde du corps de la Reyne, mère du Roy, demeurant aulx Mollières, lequel confesse avoir baillé à tiltre de ferme et prix d'argent, jusqu'à six ans, à Jehan Lasnier, laboureur demeurant aulx Bissons, paroisse des Mollières, c'est ascavoir la ferme et mesterie dudit lieu des Bissons ce consistant en lieu mannuel, granche, estables, cour, jardins, prez, terres labourables, pour en jouir en tous fruits proufits revenus esmolumens comme il faict à présent... moyennant la somme de 140 lt...
Fin 1624, Pierre Bryet, ...., confesse avoir baillé à toutte moytié, à tiltre de ferme, jusqu'à six années, à Jehan Soixons, laboureur aux Mollières, assavoir la ferme fief et terres deppendantes dudit Quicampoix se consistant en maison manable, grange, bergeries, estables, cour, puids, jardin, avec la quantité de 80 arpens de terres labourables... ledit preneur disant bien scavoir congnoistre pour en jouir par eulx audit titre de toutte moityé... engranger dans la grange du sieur bailleur ... jouir des poissons des fossez... conduire à l'église, avec sa charette, la femme du sieur bailleur, garder leur troys vaches et quatre porcs, pour le regard du trouppeau des bestes à laynes , attendre la fin du bail en cours...
Notons début 1626, un achat de terres en plusieurs pièces par Jacques Gohier à Pierre de Bryet moyennant 432 lt. En mars, même scénario: Pierre Briet, sieur de Quincampoix, y demeurant, et sa femme Hélène Regnoust autorisée, vendent à Jacques Gohier, marchand de Chevreuse, cinq arpents de terres labourables, assis au terroir de Quincampoix, en la censive de monsieur de Bévillier, la vente faite moyennant 90 livres. En juin de nouveau deulx arpens pour 90 livres.
Le couple de Quincampoix continue de vendre ses biens; en novembre 1627, toujours à Jacques Gohier, trois arpents à Quincampoix en la censive du seigneur de Beuvillier, à cause de son fief et terre de Quincampoix, moyennant 135 lt.
Généalogie des Gohier et Goubert aux Molières.
Quincampoix à Jacques Gohier l'aîné
En avril 1628, la vente des bâtiments du sieur de Quincampoix arrive: noble homme Pierre Briet, sieur de Quincampoix, et dame Hélène Regnoust sa femme, demeurant audit lieu de Quincampoix vendent à honorable homme Jacques Gohier, marchand demeurant à Chevreuse, la maison et ferme dudit fief dudit Quincampoix, paroisse des Molières consistant:
- maison manable, lieulx et autres deppendances, granges, escuries, estables, jardin, pressoir, cour commune avec ledit vendeur, et ledit acquéreur à cause d'autres maisons et lieulx assis au dedans ladite cour appartenant audit Gohier en jardin et fossés, attenant au chemin tendant de la pierre blanche à Civray. Suit une liste de terres :
- 1,9 arpents dit la prairie,
- quatre arpents clos de haies vives ....
Les lieux en la censive de monsieur de Bevilliers à cause du fief de Quincampoix à luy appartenant.
Àutres terres à Armenon en censive du frère du roy à cause de son comté de Limours . Ces biens viennent de la succession de Martin Regnoust , concierge de la Conciergerie du Palais , et Magdelène Bigot père et mère d'Hélène Regnoust sa femme, du partage fait avec Pierre et Martin Regnoust ses frères. La vente faite moyennant 4.000 lt.
Deux mois après se présente un gentilhomme de la garde du roy qui demande à Jacques Gohier le remboursement d'une rente constituée par le couple vendeur et adossé au lieu de Quincampoix... Anne de Goubert escuier sieur du Buisson d'une part, Pierre Briet seigneur de Quincampoix et Hélaine Regnoust demeurant audit lieu procèdent de façon analogue deux semaines après.
En août le couple Briet-Regnoust a dû déménager, Jacques Gohier l'aisné, marchand demeurant à Chevreuse , de présent en son lieu seigneurial de Quincampoix , baille à loyer et moison de grain jusqu'à six ans, à Michel Planloyer laboureur de Palaiseau, la maison et lieu seigneurial de Quincampoix, se consistant:
- maison chambres, antichambre, troys garde robe, grange,étable à chevaulx, toit à porc, bergerie, vollière, pressoir,
- cour jardin enclos y attenant le lieu,
- la quantité de 284 arpents de terres labourables, 5 de bois appelé la coquetière,
- toute la prairie estant dudit Quincampoix.
Ce bail moyennant la quantité de un muid de grain par arpen . Nous avons dû rater quelques acquisitions les terres passent de 80 à 280 arpents. Parmi les pièces relevons les garde-robes de l'ancien seigneur.
En fin d'année, notons le décret de la terre de Quincampoix fait à la requeste de Jacques Gohier sur Claude Angiboust, curateur de la succession vaccante de feu Pierre Briet.
Les enfants de Jacques l'aîné
En 1647, Jacques Gohier, huissier de salle de madame d'Orléans, demeurant aux Thuilleries, fils de Jacques Gohier laisné, bourgeois demeurant à Quincampoix, et de feue Marie Masson ses pères et mère, d'une part, et Marie Goubert fille de deffunt Anne Goubert et de Jehanne Lecointe, demeurant à Armenon, lesquelles parties se sont promis de se prendre l'un l'autre par les loys du mariage, ... ladite damoiselle apporte la mestairie d'Armenon et celle de Buisson en avancement dhoirie...
Début 1649 naissance de Marie fille des susdits, la marraine Marie Goyer . Notons en 1662 le décès de Jacques Gohier l'aîné.
Donc en 1662, a lieu l'inventaire du marchand de Chevreuse, cet état est fait à la requeste de Marie Goyer, veufve de Regnault Loys de Soixons, sieur des Buissons d'une part, et de Jacques Gohier, huissier de salle, ... au lieu ou est deccedé le sieur Gohier, bourgeois de Lymours,... Dans l'énumération faite sans tri nous avons pu relever :
- la provision d'huissier de salle délivrée au sieur Gohier datée du 9 juin 1638, signé Marye d'Orléans,
- un contrat de bail de la ferme du Fay par ledit Gohier à Nicollas Vallée, daté du 26 avril 1648,
- une quitance de plusieurs ouvrages réalisés à Quincampoix pour 202 livres,
- une acquisition de rente par ledit Gohier de Pierre Quignet et sa femme datée de 1618...
- plusieurs contrats d'acquisition conclus par Jacques le jeune pour son père l'aîné,
- une adjudication de maison au Boullay au proffit de Jacques Gohier et Pierre son frère, ...
- le décret de la terre de Quincampoix, fait par Jacques Gohier sur Claude Angiboust, curateur de la succession vaccante de deffunt Pierre Briet ....
- le contrat de mariage du 3 mars 1647 entre ledit sieur Gohier et damoiselle Goubert.
Le début de l'inventaire a dû se faire à Chevreuse, le notaire se transporte ensuite à la ferme de Quincampoix où sont relevés:
- contrat de mariage de Jacques Gohier l'aisné et et de Marye Massot, père de ladite damoiselle de Soixon, du 25 aoust 1588,
L'analyse du mobilier notons: nous sommes transportés à la porte de la montée du grenier par laquelle on monte à une chambre haulte, que à une chambre qui est sur le portail ... Cette description ressemble à l'entrée actuelle des lieux.
La même année, le seigneur de Bévilliers Pierre de Chanteclerc fait donnation à Charles Renouard, des seigneuries de Bévilliers et donc de Quincampoix; lequel en a fait donation par subtitution à Charles le Tonnellier de Breteuil; Ce dernier a ensuite rendu foy et hommage au roy, pour son fief de Quincampoix.
En 1674, Jacques Gohier rédige son testament ..., il demande à la fabrique de Limours une messe en donnant deux arpents.
Trois années passent, le fils Jacques se marie: Jaques Gohier, bourgeois de Paris, fils de feu Jaques Gohier, vivant huissier de salle et Marie de Goubert ses père et mère, ayant le consentement de sa mère soubz seing privé, ce jourdhuy audit Limours, d'une part , et damoiselle Anne Douyn veuve de Guy Josse, stipulant pour Geneviève Josse sa fille, d'autre part, ...., se sont promis prendre l'un l'autre par loy du mariage, ..., les époux sont communs en biens, la mère de la future apporte la charge de procureur du roy au baillage de Limours, la somme de 1.000 lt, plus 2.500 livres, plus deux années de nourriture des espoux et de loger les espoux sa vie durant. Le futur doue la future de 1.500 livres de douaire coustumier. La mère de l'époux est absente pour cause de indisposition et maladie. Le même jour le frère de l'épouse se marie également...
En 1681, devant Germain Boullet tabellion de Limours, s'effectue le partage des biens immobiliers de la succession de Jacques Gohier, huissier de salle de mademoiselle de Montpensier, est eschu à Jacques fils une ferme et métairie appelée Quincampoix en la paroisse des Molières avec plusieurs bastiments et les pastures pré bois et terres y énoncées.
En mai 1694, devant Arnaud de Soisson la Gravière notaire à Limours, Jean Sausset vend à Jacques Gohier d'Armenon, cinq perches aux Molières. Le mois suivant, Marin Morize vend à Jacques Gohier, 24 perches aux Molières moyennant 33 livres. L'année suivante, Mathurin Laudemaire vend à Jacques Gohier deux arpents proche la ferme de Quincampoix.
Lea achats continuent en 1696 , le tuteur de Jean Bellian et de Marie Madeleine Asselin, et Jean Jacques Bellian curateur, vendent un arpent aux Molières moyennant une rente de 3 livres rachetables 33. L'année d'après, Barthélemy Chaussée vend à Jacques Gohier, quatre deux arpents en trois pièces aux Molières et Quincampoix, moyennant 181 livres.
Toujours en 1697, relevons la vente par Morize à Gohier de deux arpents moyennant 36 livres. Le même jour Catherine Bazille vend un tiers d'arpent à la coquetière pour 25 livres. Toussaint Rousseau fait de même pour un autre tiers d'arpent à la coquetière, moyennant 25 livres.
En 1699, Claude Bellian fils unique de Jean Bellian et François Asselin, unique héritier, baille à rente rachetable à Jacques Gohier diverses terres bois aux Molières moyennant 84 livres de rente annuelle et perpétuelle rachetable 1690 livres .
Fin 1699, un intitulé cite la déclaration de Quincampoix par Jacques Gohier au terrier .
À suivre…