Le fief de Quincampoix aux Molières (1700-1806)
Cette chronique est le troisième volet d'un écart de la commune des Molières . Nous nous étions arrêtés à la fin du XVIIe siècle.
JP.Dagnot mai 2013. ajout septembre 2013 ajout octobre 2015
Extrait des cartes de Cassini.
Quincampoix aux Gohier
Au début du siècle, Charles Renouard, seigneur de Bévilliers, rend la foy et hommage du fief de Quincampoix au comté de Limours.
Cette période est caractérisée par de petits achats de terres réalisés par Jacques Gohier, huissier priseur, fils de l'huissier de salle. Son épouse Marie de Goubert décède vers 1713. Deux de ses enfants, héritiers par moitié de leur mère se partagent ses biens par écrit sous signature privée, Jacques Gohier d'Armenon et Marie Gohier, épouse de Vincent I Vivien. Ils font entre eux deux lots, l'intitulé ne précise pas le contenu.
Quelques mois après, leur soeur Anne, veuve Haultent, décède à son tour. Les mêmes acquièrent ses biens par adjudication et c'est Vincent I Vivien qui déclare avoir entre ses mains l'original en parchemin de l'acte et promettant d'aider ledit Darmenon, à chaque adjudication par moitié . Cet acquisition est confirmée début 1714 par un écrit sous seing privé, précisant que, Chardon, lieutenant au baillage de Limours, a fait saisir les héritiers de feue Anne Gohier et que les précédents s'en sont rendus adjudicataire qu'ils ont fait deux lots...
Trois après, Marie Gohier, veuve Vincent I Vivien rédige son testament et demande une messe basse en l'église de Limours. Marie Anne Gohier décède en 1722; ses enfants se partagent ses biens en 1724, comme souvent pour cette famille la minute correspondant à cette date n'existe plus.
Notons en 1728 deux quittances de censive due par Jacques Gohier à cause de maisons terres et héritages provenant du fief de Quincampoix , et arrérages de deux chappons de cens.
Quincampoix à Jean-Baptiste Target
Un peu de généalogie sur cette famille. Jean Target, bourgeois de Guise en Picardie et Madeleine Desmoulins ont un fils Jean-Baptiste, avocat en parlement demeurant paroisse Saint-Gervais qui se marie en 1722 avec Marie Madeleine Gohier d'Armenon, demeurant paroisse Saint-Jean en Grève. Parmi les présents au mariage notons Charles de Chavannes avocat, cousin germain; le père de la future apporte 4.000 livres, les biens du futur consistent en 2.000 livres venant de ses meubles et honoraires, il doue la future de 1.500 livres. Ce mariage montre les conditions modestes de l'avocat. De ce couple est issu un fils Guy Jean Baptiste, né à Paris le 17 septembre 1733. Comme son père il devient avocat et se fait une grande réputation par ses plaidoiries et ses conseils. Avocat au barreau de Paris depuis 1752, il était conseiller au conseil souverain de Bouillon et avocat de l'université de Paris. En 1785, il fut élu par l'académie française; député du tiers aux états généraux de 1790, il n'obtint aucun succès à la tribune politique, mais fit régler le cérémonial de la fédération de 1790, et s'occupa de la constitution de 1791, ce qui lui attira force plaisanteries et pamphlets: on riait des couches de papa Target. Il refusa de défendre Louis XVI, essaya de justifier ce refus dans une brochure (observations sur le procès de Louis XVI), fut pendant la terreur, secrétaire du comité révolutionnaire de sa section, et en 1798, conseiller du tribunal de cassation.
Portrait de Guy Jean-Baptiste Target
Ce préambule fait, revenons à l'histoire de Quincampoix en 1728, Jacques Gohier décède le 9 septembre. Jeanne Gohier déclare que Jacques Gohier Darmenon son père ne pouvait signer à cause de la maladie dont il est décédé et lui a fait une procuration... À la suite du décès commencent des réunions de famille; les héritiers sont au nombre de huit et disséminés en France; de ce fait les provinciaux se font représenter par leur beau-frère Jean-Baptiste Target. Ce dernier, avocat au parlement et personnage efficace, vend l'office d'huissier commissaire vendeur de biens meubles au Châtelet de Paris, du défunt Jacques Gohier à Michel Moreau, moyennant la somme de 8.000 livres, le preneur a dû verser 100.000 livres au trésor pour cet office. En octobre commence l'inventaire après décès, à la requête de :
- Jean Baptiste Target, avocat en parlement, et dame Marie Madeleine Gohier Darmenon sa femme demeurant à Paris, rue de Moussy paroisse Saint-Jean en Grève, à cause d'elle,
- demoiselle Jeanne Gohier Darmenon, fille majeure, demeurant même adresse,
- ledit Target procureur de Pierre Jacques Gohier Darmenon receveur des traittes à Jugrande en Anjou,
- également pour Guillaume May, receveur des domaines et bois de la généralité d'Orléans et du comté de Blois et dame Anne Geneviève Gohier Darmenon sa femme,
- aussi pour Louise Germaine Gohier Darmenon fille majeure demeurante à Blois,
- pour Louis François Gohier Darmenon, employé dans les fermes du roy (près de Rambouillet),
- pour Anne Josse Gohier Darmenon, directeur et receveur des aydes de l'élection de Saint-Maixan,
- pour Elie Mayjonnade, bourgeois de Paris demeurant rue Geoffroy Lanier paroisse Saint-Paul procureur de Guy Gohier Darmenon, receveur général des finances de la généralité d'Auch
Tous habiles à se porter héritiers chacun pour un huitième du deffunt Jacques leur père, vivant huissier, commissaire priseur au Châtelet, et de deffunte Geneviève Josse son épouse. Passons sur l'inventaire des meubles à Paris rue de Moussy dans une location de trois étages... grenier et cave.
Au fil des pages relevons la somme de 80 livres pour sortage de meulles par les carriers des Molières, les titres d'Armenon sortis en raison d'un procès, les biens de cette famille couvrent à présent le sud des Molières.
Deux mois après intervient le partage:
- Guy Gohier, receveur général des finances d'Auch,
- pour Anne Josse, directeur des aydes à Saint-Maixan,
- Jean Baptiste Target, avocat au parlement, ..., ayant acquis les droits d'Anne Geneviève Gohier, également procureur de Pierre Jacques, et pour Louise Geneviève Gohier
- Jeanne Gohier,
chacun héritier pour un huitième, ..., On apprend au chapitre dépenses que le défunt avait chargé Target de le défendre au sujet de la ferme d'Armenon contre le seigneur du fief de Belleville.
Estimation des immeubles à partager, nous ne retiendrons que ce qui concerne cette chronique, la ferme appelée Quincampoix. Cette ferme consiste en plusieurs bâtiments entourés de fossés, prés, bois, patis et terres labourables; elle est affermée à Jean Marechal, laboureur y demeurant, par bail passé par devant Masson l'aisné au Châtelet, sans date pour 1.050 livres revenant à un capital de 21.000 livres, un septier d'avoine, 50 bottes de paille, ...
Il y a quatre chambres dans la ferme, deux sur le devant, deux sur le derrière.
Les carrières de meulles ouvertes sur les terres de ladite ferme et celles qu'on peut y faire ouvrir rapportent chaque année 3 à 400 livres, équivalent à 4.500 livres de principal.
On parle des chambres réservées à Quincampoix, meublées, avec linge et ustanciles pour 300 livres.
En final estimation à 26.827 livres.
Le projet est de diviser Quincampoix en quatre parts. Pour arriver au partage final, une vente par licitation de Quincampoix sera nécessaire. Pour éviter toutes brouilles, un tirage au sort est réalisé: Quincampoix revient à Guy, Anne-Josse, Jeanne et Louise Geneviève. La ferme et métairie appelée Quincampoix consistent en plusieurs bâtiments fermés de deux portes et clos de fossés à eaux, ainsi qu'en a joui le deffunt, venant du partage de 1681 de la succession de Jacques Gohier.
En 1730, chaque héritier de Quincampoix prend une décision, un transport de droits successifs est réalisé par Jeanne Gohier fille majeure, et le procureur de Louise Gohier demeurant à Blois, lesquelles vendent à Jean-Baptiste Target et Marie Madeleine Gohier, tous les droits venant de la succession de leur père, comprenant notamment la maison et ferme de Quincampoix... moyennant la somme de 5.000 livres, sous forme de rente pour chacune. Ledit Target possède donc la moitié du domaine. L'année suivante, la licitation de la ferme est demandée:
- Guy Gohier Darmenon, écuyer, conseiller secrétaire du roy maison couronne de France et de ses finances, demeurant à Paris rue Geoffroy Lasnier, paroisse Saint-Paul, en son nom et procureur de Anne Josse Gohier Darmenon son frère,
- Jean-Baptiste Target avocat au parlement et dame Marie Madeleine Gohier Darmenon sa femme demeurant à Paris rue de Mussy paroisse de Saint-Jean-en-Grève, ces derniers aux droits de défunte demoiselle Jeanne Gohier Darmenon et Louise Geneviève Gohier Darmenon,
Lesquelles parties ont dit, que par le partage des biens des successions de deffunt Jacques Gohier , ..., le domaine de Quincampoix doit être licité. La possession par indivis de Quincampoix est impraticable, l'adjudicataire devra racheter la part des autres. Les enchères sont portées par Guy Gohier et Target, Guy enchérit à 22.000 livres ... Target l'emporte pour 24.000 livres. Reste donc à payer un quart à chacun desdits Guy et Anne Josse Gohier. Le partage définitif de Quincampoix intervient en 1737. Le couple Target, déjà propriétaire de la moitié du domaine, se charge de payer 6.000 livres à Anne Josse Gohier d'Armenon. En ce qui concerne Guy, ce dernier préfère une rente foncière non rachetable de 250 livres ...
Quincampoix à Guy Jean-Baptiste Target
En 1761, Guy Jean-Baptiste Target, avocat au parlement, demeurant à Paris rue de Moussy, paroisse St Jean en Grève, étant aux droits de Louis Joseph Dalleu soldat invalide, seul & unique héritier du coté maternel de Joseph Debars, seigneur des château et fief de Vaugrigneuse, lequel baille la grande ferme du château, ... la suite ne concerne pas les Molières.
En 1765, notre avocat continue ses acquisitions, une sentence rendue aux criées du Châtelet portant licitation de la ferme des Molières et terres en dépendant entre les enfants mineurs de feu Louis Laumonier, adjugé à Cormier, procureur pour 28.100 livres, au profit de Guy Jean-Baptiste Target. Précisons que les bâtiments de cette ferme sont en ville.
L'année suivante le suzerain de Quincampoix, Charles Letonnellier de Breteuil, chevalier, seigneur de Bévilliers Quincampoix fait une déclaration sous seing privé du fief de Quincampoix.
Officiellement, après l'acquisition du comté de Limours par la comtesse de Brionne en 1776, le suzerain de Quincampoix, Claude Stanislas Le Tonnelier de Breteuil, seigneur de Bévilliers, Aubourg, Quincampoix et la Grange, demeurant faubourg Saint-Honoré à Paris, déclare par son procureur, faire la foy et hommage à Louise Julie de Rohan, comtesse de Limours, et dame suzeraine du fief de Quincampoix relevant en plein fief du comté de Limours, à cause de l'union faite au comté de la terre et seigneurie des Mollières, ..., et former ensuite l'aveu et dénombrement... Arrivé devant la principale porte du château de Limours, a demandé au sieur Meunier concierge dudit château, si la comtesse était là ... s'étant mis en état de vassal, ..., et fournir l'aveu et dénombrement, le fief de Quincampoix consiste en une maison, grange, écurie, étable, colombier et autres bâtiments, cour et petit jardin, entouré de fossés pleins d'eau avec 74 arpens de bois , composant une seule enclave de fief, ...
L'année suivante, l'élaboration du terrier du comté se poursuit, c'est au tour de Guy Jean-Baptiste Target de déclarer ses biens. L'affaire est d'importance, elle commence par la ferme qu'il possède depuis douze ans située à la porte de Paris au bourg des Molières, représentant 58 articles qui seront analysés lors de la chronique sur les carrières. Ensuite la déclaration est faite des terres de Quincampoix, le fief déclaré par le suzerain est exclu, et les terres en roture représentent 48 articles.
Nous arrivons à la Révolution, notons un écrit fait à Paris le 12 mai 1789, par lequel le sieur Target baille à Pierre Amyot, laboureur à Troux, pour neuf années, 22 arpents de terre moyennant 440 livres de fermage.
Enfin en 1791, notre avocat décide de se marier, il est âgé de 58 ans: par devant Girard, Guy Jean-Baptiste Target, de l'académie françoise, ancien président de l'assemblée nationalle, président au tribunal du cinquième arrondissement de Paris, demeurant rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, paroisse Saint-Gervais, stipulant pour lui d'une part, Louis Leroy de Lisa et Jeanne Gissey, son épouse demeurant rue et île Saint-Louis, stipulant pour Jeanne Louise Leroy de Lisa, leur fille mineure, d'autre part, lesquels pour raison du mariage ... l'époux apporte les fermes de Quincampoix et des Molières représentant 150.000 livres ..., bois et carrières aux mêmes lieux pour 7.500 livres, terres à Gometz, aux Troux, pour 11.250 livres, meubles, glaces , ... 68.000 livres. le tout représentant 280.000 livres. L'épouse apporte 40.000 livres. Parmi les articles du contrat relevons la donation mutuelle . Les parents de l'épouse apportent des rentes pour 35.000 livres en assignats sur les domaines nationaux. Bref, " papa Target"prend une jeunette...
Les moyens du sieur de Quincampoix ne semblent par limités, en 1793, il lorgne à l'est de Quincampoix sur une ferme appartenant anciennement aux religieux de Saint-Mandé, il mandate un procureur Jean Baudoin pour le représenter au district de Versailles, comme le font tous les personnages qui évitent de prendre des risques à cette époque. La ferme et métairie de la Boulaye, sise à Gometz-la-Ville est adjugée au procureur moyennant 124.500 livres. Ce dernier fait cession à Target, à la charge de payer ladite adjudication. Jean Baudoin, marchand de vins demeurant à Paris, lequel cède à Guy Jean Baptiste Target, citoyen de Paris, y demeurant rue Sainte-Croix de la Bretonnerie, l'adjudication à lui faite le 27 août dernier, de la ferme de la Boulaye à Gometz-la-Ville, consistant en plusieurs bâtiments, cour trois apents de bois et 121 arpents de terres labourables provenant des ci-devant religieux de Saint-Mandé, à charge de payer la somme de 124.500 livres
Notons le 27 brumaire an 8 la prorogation du bail de 22 arpents de Troux. Également Target achète des terres à Vemars.
En nivôse an 12, devant Moine, notons le bail de la ferme de Gometz par Target à Pescheux, huit poulets, quatre canards, et 2.400 frs.
La dernière grosse acquisition de l'avocat se fait le même mois à Paris en l'audience des criées du tribunal de première instance du département de la Seine , il s'agit d'une adjudication faite à Guy Target de la ferme d'Armenon et de ses dépendances, moyennant 66.050 frs de prix principal outre les charges de l'enchère, sur la licitation desdits biens provoquée par Charles Louis Tirlet, avoué audit tribunal , et de son épouse Amable Euphrasie Vivien, d'Aubin Vivien et Alphonse Vivien frères et soeur, chacun héritiers chacun pour un sixième de Jean-Baptiste Vivien, ancien notaire à Paris et de Madeleine Goblet, contre Alexandre Vivien et Jean Ducluzeau époux de Marie Marguerite Vivien son épouse, et Jean Denis Perrot tuteur de ses enfants mineurs et de Anastasie Vivien son épouse.
En messidor an 13,
par devant Modeste Bizard, notaire public au canton de Limours, Guy Jean Baptiste Target, juge en la cour de cassation, demeurant à Paris rue Sainte-Croix de la Bretonnière, division de l'homme armé, de présent à Quincampoix, lequel par ces présentes baille à ferme et prix de grains pour neuf années au sieur Pierre Augustin Boivin, et Thérèse Thiroin son épouse, laboureurs, la ferme de Quincampoix, consistante en:
1° bâtiment d'exploitation pour le fermier, écurie, vacherie, bergerie, grange à bled et avoine, pressoir, toit à porcs, hangards et autres aisances, cour au milieu d'iceux, fossé d'eau entourant le pourtour,jardin,
2° 72 hectares de terres labourables,
3° 30 hectares plantés en bois,
4° 5 hectares en prés,
5° un hectare de bonnes pâtures
Le bailleur fait réserve expresse de ce qui suit:
1° de chambres et autres pièces étant au haut de l'escalier du pavillon dépendant de ladite ferme et main droite au fond de la cour; de dessous dudit escalier;
2° de deux chambres étant sur le devant au dessus de la porte cochère et d'entrée de ladite ferme; la cour où est le noyer.
3° de la totalité des friches et vieilles carrières dans le champtier de la Coquetière, de la pierre blanche et du désert.
4° des arbres étant sur lesdites friches, s'est réservé les fruits de l'exploitation des carrières et marnières...
Ce bail fait aux conditions... de faire curer à fond vif les fossés qui entourent la ferme, puis d'empoissonner de poissons de bonne nature, de faire la pêche, le tout à frais communs avec le bailleur. Le produit de la pêche partagé également entre les parties. En outre moyennant la quantité de 400 hectolitres du meilleur bled froment et bien criblé de fermage pour chaque année . Également:
- un jambon de 8 kilos,
- un agneau,
- deux demi queues de cidre ,
- deux dindons
- six chappons,
- quatre canards,
- douze poulets,
- cinq journées de voitures soit à Paris soit à Montmorency,
- 17 kg de beurre,
- 200 oeufs,
- deux bons fromages,
- plus la fourniture en lait cidre avoine paille pendant un mois du séjour que le bailleur fera avec sa famille à Quincampoix chaque année.
Retenons que Quincampoix doit être une résidence d'été secondaire et que Montmorency un autre lieu de villégiature plus agréable comme nous le verrons part la suite.
En prairial an 13, Guy Jean Baptiste Target, membre de la cour de cassation, de présent à Quincampoix, déclare qu'il a fait sommation aux Béguin père et fils, de venir aujourd'hui signer le bail de 62 hectares à raison de 25 frs les 42 ares... les preneurs ont refusé de signer...
Le 5 messidor an 13, le même, toujours à Quicampoix, fait bail à ferme à prix de grains pour neuf années, à Pierre Auguste Boivin et Thérèse Thiroin son épouse, de la ferme de Quincampoix, consistante en:
- en bâtiments d'habitation pour le fermier, écurie, vacherie, bergerie, granges à bled et avoine, pressoir, toit à porcs, hangards et autres aisances cour au milieu d'un fossé d'eau en faisant le pourtour, jardin,
- 72 hectares de terres labourables,
- 30 hectares de bois,
- 5 hectares de prés,
- 1 hectare de bonne pâtures.
Le bailleur fait réserve expresse :
- des chambres et autres pièces étant au haut de l'escalier du pavillon à main droite au fond de la cour,
- de deux chambres sur le devant au dessus de la porte cochère et d'entrée de ladite ferme, la cour où est le noyer,
- de la totalité des friches et vieilles carrières, à la coquetière, au désert et à la pierre blanche ,
- de tous les arbres fruitiers
Ce bail fait moyennant 412 hectolitres de bled froment, un bon jambon, un agneau de trois mois, deux demies queues de cidre, cinq voitures soit à Paris soit à Montmorency, deux dindons, six chappons, quatre canards, douze poulets, dix sept kilos de beurre, deux cents oeufs, deux bons fromages, fournir lait, cidre, avoine pendant un mois de séjour du bailleur et sa femme . Le bailleur ne pensait pas qu'il décèderait quelques mois après...
Début 1806, le paiement de la ferme d'Armenon est finalisé par le versement fait par Madame Target de 10.175 frs. Jusqu'à présent le mari assurait, le paiement par sa femme doit être un signe, effectivement en septembre 1806, Guy Jean-Baptiste Target décède en sa ferme des Molières. Là deux possibilités, il possède un ferme dite des Molières en ville, et une résidence d'été à Quincampoix. Ce qui devrait être élucidé par les inventaires après décès qui suivent:
- à la mi-octobre le notaire parisien commence ses relevés dans le logement parisien... Il se poursuit à Montmorency; nous retiendrons une cave bien fournie et surtout une bibliothèque renfermant 4.384 volumes, ce qui laisse entendre une résidence secondaire fréquentée et préférée à celle des Molières;
- Fin octobre, le notaire de Limours procède de même, on ne reconnaît pas Quincampoix, et la liste des articles correspond à la ferme en ville, contenant des grains et ustensiles mentionnant où est décèdé le sieur Target ...
À suivre…