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Le domaine de Quincampoix aux Molières (1806 à nos jours )

Cette chronique est le quatrième volet d'un écart de la commune des Molières . Nous nous étions arrêtés au décès de Guy Jean Baptiste Target et à l'inventaire fait après son décès.

 

JP.Dagnot juin 2013. ajout août 2013

Extrait d'un plan de 1891.

 

Quincampoix à la veuve Target

Les matrices cadastrales des Molières nous confirment qu'en 1811, la veuve de Jean Baptiste Target et ses enfants sont inscrits au cadastre pour les champtiers suivants: Parc Berrier, Solligny, la Vallée sous la Heurlerie, prés de la Noue, les marnières, Armenon, le Désert, les Carrières, l'étang, l'enfer, Hérault, le plan de Quincampoix, Lendemainerie, le moulin à vent, Haies de Craches, quartier de la grande ferme, la Janvrerie, la coquetière représentant cinq pages de déclaration...

 

La famille Target au XIXe siècle.

 

Sur sa fin de vie, notre veuve va unir ses enfants dans des conditions avantageuses:
- En 1820, Louis Ange Target se marie à Lisieux avec Eléonore Lebret du Désert apportant ses droits venant de la succession de son père restés en indivis avec sa mère et ses soeurs, sa mère lui apporte 12.000 frs pour la dot,
- en 1822, Amable Désirée Target se marie avec Constant Prevost, apportant également ses droits et également 12000 frs par sa mère,
- en 1828, la veuve Target marie sa fille Emilie à un fonctionnaire: Jean-Baptiste Benjamin Allain, chef de bureau au ministère de la justice, demeurant à Paris rue Saint-Honoré, en son nom personnel d'une part, et demoiselle Marie Emilie Target, fille majeure de feu Guy Jean-Baptiste et de Jeanne Louise Leroy de Lisa avec laquelle elle demeure à Paris rue de Braque, ladite demoiselle en son nom d'autre part, lesquels dans la vue du mariage ... les époux communs en biens, le futur apporte 43.000 frs en dot, 500 frs de rente viagère, la future apporte ses droits mobiliers et immobiliers venant de la succession de son père, 7.000 frs en linge bijoux..., sa mère en témoignage de reconnaissance 12.000 frs, les époux se font donation entre vifs. Notons ce couple qui va hériter de Quincampoix,
- l'année suivante c'est au tour de Louise Aglaé de s'unir avec Stanislas Desnoyers aux conditions analogues déjà faites à ses frère et soeurs.

Côté vie locale, relevons en 1825, l'acquisition par la veuve Target de la maison bourgeoise de nos jours dite de Sully avec les meubles, un corps de ferme avec 16 hectares à Troux .

 

Extrait du plan de partage de 1831.

 

 

Quincampoix aux héritiers Target

En 1831, la veuve Target décède en sa demeure de la ferme de Quincampoix, âgée de 59 ans. L'année suivante, un acte de notoriété du décès de la veuve est dressé par deux propriétaires parisiens disant qu'il n'a pas été fait d'inventaire après décès et qu'elle laisse pour seuls héritiers chacun pour un quart ses quatre enfants. Suit la liquidation et partage des biens du couple Target-Leroy de Lisa entre:
- Louis Ange Target, préfet du Calvados,
- Constant Prévost, professeur de géologie et Désirée Target son épouse,
- Jean Baptiste Benjamin Allain, chef de bureau au ministère de la justice et Emilie Target son épouse,
- Jules Desnoyers et Louise Aglaë Target son épouse,
Lesdits héritiers chacun pour un quart de Guy Jean Baptiste Target, ancien avocat, conseiller à la cour de cassation, membre de l'institut et de la légion d'honneur, que de Jeanne Louise Leroy de Liza, tous deux décédés à Quincampoix.
Relevons un état du mobilier à Paris, Quincampoix, Montmorency, des terres à Vemars. Les biens sont ensuite estimés:
- sur l'arrondissement de Rambouillet notons Quincampoix, Armenon, les Mollières, Troux, Montabé et Gometz-la-Ville, maison d'habitation pour les maitres, logement des fermiers et bâtiments d'exploitation pour 857.780 frs,
- dans le département de la Marne à Damery terres pour 26.000 frs,
- la maison de campagne à Montmorency, arrondissement de Pontoise consistant en maison cour jardin 36.000 frs ,
- terres à Eaubonne 22.000 frs,
- terres à Vemars 32.000 frs,
desquels biens les fermes de Quicampoix et des Mollières étaient possédées par Mr Target père depuis plus de 50 ans... Les fermes d'Armenon et de Gometz acquis pendant la communauté de bien des deffunts, et le domaine de Montabé par la veuve.
Masse à partager 1.035.645 frs.
Ne retenons pour cette chronique que la ferme de Quincampoix consistant en bâtiments d'exploitation et pavillon pour les maîtres, cour, jardin, grange, entourés de fossés en maçonnerie remplis d'eau avec berges autour, plus 182 arpens ou 76 hectares.
- premier lot: Quincampoix, ferme pour 261.300 frs d'où une soulte pour le lot 3.
Tirage au sort premier lot échu à madame Allain.
- second lot: Armenon échu à Constant Prévost,
- troisième lot: ferme des molières dite du Fay à Louis Target, préfet du Calvados
- quatrième lot: ferme à Gometz à Jules Desnoyers.

En l'année 1847, Benjamin Allain achète plusieurs pièces de terres à la commune des Molières, correspondant à l'ancien chemin n°6 section D parcelle 79.

Notons le décès de Benjamain Allain en 1855, il laisse pour seul héritier son fils Jean Emile; sa mère renonce à la jouissance de l'usufruit figurant au contrat de mariage. L'inventaire est réalisé en la présence d'Edmé Chauvin régisseur à Quincampoix.

En 1858 Notons le mariage des futurs propriétaires; il s'agit du mariage à Nantes de Jean Emile Allain avec Alice Lebreton, le future apporte 68.000 frs en dot, la future apporte 2.000 frs et la moitié des biens de sa mère, consistant en polices d'assurances de son père. Les époux se sont faits donation mutuelle.

Relevons en 1868, le bail de la ferme de Quincampoix aux époux Duvivier avec 65 hectares moyennant un fermage de 8.100 frs.

Jean Emile Allain reçoit la succession de sa mère décédée en 1870.

Le cadastre confirme l'arrivée de Benjamin Allain, chevalier de la légion d'honneur ayant hérité du domaine et des parcelles de D 90 à 123. En 1870, Marie Emilie Target, veuve Jean Baptiste Benjamin Allain décède en sa propriété de Quincampoix. Son fils demeurant à Nantes en hérite.

En 1881, un acte de notoriété déclare que Jean Emile Allain est seul héritier de sa mère Emilie Target. Le couple Allain Target cherche des liquidités et emprunte 150.000 frs hypothéquant Quincampoix qui consiste en maison de maître ... et des terres pour 99 hectares.

Le cinq novembre 1888, Jean Emile Allain, rentier, âgé de 59 ans est décédé en sa demeure de Quincampoix. Suit son inventaire après décès: les héritiers sont sa veuve, Emilie sa fille majeure, et Paul Louis son fils mineur. La veuve Alice Lebreton renonce à l'usufruit des biens contenus au contrat de mariage. Suite à ce renoncement, l'année suivante est réalisée au tribunal de Rambouillet la vente sur licitation des biens du défunt. Emilie se voit adjuger le domaine de Quincampoix moyennant 200.000 frs. Notons que l'analyse de cet inventaire montre la présence de la famille Lebreton sur la région de Nantes et Noirmoutiers et qu'ils exploitent des marais salants.

 

 

Quincampoix aux Prevoteau

Nous arrivons en 1890, le domaine de Quicampoix va être démembré : devant les notaires de Briis et de Marcoussis, Louise Emilie Allain, propriétaire, demeurant à Quincampoix aux Molières, vend à Jean Julien Prévoteau, propriétaire demeurant à Marcoussis:
1°) un corps de ferme, avec maison de maître, appelée Quincampoix, ayant entrée à l'est sur un chemin dépendant de la propriété et aboutissant sur le chemin des Molières à Briis.
On y pénètre par une porte charretière et un passage pavé conduisant dans la cour. Ce passage est surmonté d'un pavillon à deux étages.
Dans la cour à droite, se trouve la maison de maître.
Tout autour de la cour qui forme un grand quadrilatère sont les bâtiments de la ferme.
La maison de maître est élevée partie sur terre plein, et partie sur cave ou caveaux, d'un rez-de-chaussée, d'un premier étage carré et d'un deuxième étage lambrissé couvert en tuiles.
Grand pavillon sur le passage d'entrée, élevé de deux étages carrés et d'un troisième mansardé, couvert en ardoises.
Petite cour close au couchant sur la grande cour de la ferme.
Petit pavillon à droite servant de poulailler et de pigeonnier.
Il comprend:
- au rez-de-chaussée, vestibule, cuisine, arrière-cuisine, deux chambres à coucher,cabinet de toilette, fruitier, remise, cellier, laiterie, buanderie avec fourneau.
- au premier étage, couloir éclairé de trois fenêtres sur la cour, cuisine, salle à manger avec office, deux chambres à coucher, cabinet de toilette,
- au second étage lambrissé, lingerie, trois chambres de domestiques et pièce de débarras.
Le pavillon sur l'entrée comprend :
- au premier étage, salon éclairé par quatre fenêtres sur l'avenue et salle de billard éclairée de deux fenêtres sur cour.
- au second étage, trois chambres;
- au troisième étage lambrissé, deux chambres de domestiques.
Les bâtiments de la ferme, à droite et adossé au mur séparant la maison de maître de la ferme, des cabanes à lapins, au nord, poulailler toit à porc et remises, magasins à fourrage, grange à avoine, le tout couvert en ardoise.
Au couchant, grange à blé, bâtiment d'habitation du fermier, rez-de-chaussée et étage avec grenier au dessus.... pompe et puits.
Deux avants corps contenant les cages d'escalier conduisant aux greniers,
Au midi, bergeries avec grenier et petites écuries, petit jardin autour des bâtiments clos de fossés de 7 mètres de largeur. Le tout pour 7.345 m2.
Suivent les terres pour 35 hectares. Mention qu'il n'y a pas d'anciennes carrières dans la vente ,
La vente faite moyennant 105.000 frs. Ladite Allain est célibataire majeure. Fait à Quincampoix.

 

 

À la suite de cette vente, Emilie Allain vend à de nombreux propriétaire des lots de terre pour 68 hectares à: Bessin, Barré, Fourcault, Braquet, Elie, Bouchery, Bourcier, Moutier, Houdiarne, Lucas, Roussin, Tassiot, Auguste Lenoble, Sincet, Moulé, Coudray, Dornois, Seigneur, Henri Lenoble, la veuve Demonts (Pommeret). Notons le dépôt devant le même notaire, d'un plan de Quincampoix (disparu), dépendant à l'origine de la succession de Jean Emile Allain, contenant 103 hectares, corps de ferme, maison de maître ... On peut dire qu'au premier trimestre 1891, le domaine est entièrement vendu.

 

Le domaine en 1914.

 

La généalogie des Prevoteau et le cadastre vont nous permettre de continuer l'histoire de ce domaine notamment de la demeure. Jean Julien ne conservera ce lieu qu'une dizaine d'années, il décède à Marcoussis âgé de 82 ans, son fils Julien Paul est témoin et est qualifié de cultivateur aux Molières. Il apparaît au cadastre en 1912. Son fils Lucien Paul, agriculteur est mentionné en 1923 comme nu-propriétaire. En 1936, Lucien Prévoteau agriculteur, est toujours nu-propriétaire et sa mère Augustine Guézard usufruitière de Quincampoix . Il décède deux mois avant la fin de la seconde guerre mondiale. La totalité de l'usufruit est réservé à sa veuve Henriette Jardet, qui décèdera à Chevreuse en 1997.

Du couple Lucien Paul Prevoteau Madeleine Jardet sont issus cinq enfants, André Julien, Pierre Henri, Georges Paul, Jeanne et Paul Jean. Qui a repris l'exploitation? D'après le propriétaire actuel les terres étaient louées au fermier d'Armenon.

Les quatre garçons sont restés près de leur mère durant leur jeunesse. Jeanne quant à elle, a vécu avec sa mère à Quincampoix jusqu'au décès de cette dernière. Les terres ont été affermées au propriétaire d'Armenon.

 

 

En 2004, les consorts Prévoteau, suite au décès de leur mère qui demeurait à Quincampoix, décident de vendre l'ensemble des bâtiments de Quincampoix: André, Pierre, Georges, Paul et Jeanne Prevoteau, vendent à la S.C.I. de Quincampoix, représentés par Thierry Grundman et Pascale Quelfennec son épouse, la ferme de Quincampoix aux Molières composée:
1°) un ensemble de bâtiments avec maison de maître ayant entrée au levant sur le chemin vicinal des Molières à Briis.
On y pénètre par une porte charretière et un passage pavé conduisant dans la cour.
Dans la cour à droite se trouve la maison de maître, élevée partie sur terre plein et partie sur caves, d'un rez de chaussée divisé en vestibule cuisine, arrière-cuisine, deux chambres à coucher, cabinet de toilette, fruitier, remise, cellier, laiterie, buanderie avec fourneau.
D'un premier étage carré, divisé en couloir éclairé de trois fenêtres sur la cour, cuisine, salle à manger avec office, deux chambres à coucher, cabinet de toilettes.
D'un second étage lambrissé couvert en ardoise divisé en lingerie, trois chambres et débarras.
Tout autour de la cour qui forme un quadrilatère.
Grand pavillon sur le passage d'entrée élevé de deux étages carrés, d'un troisième mansardé couvert en ardoises.
- le premier étage comprend deux pièces
- le second étage comprend une chambre une autre chambre avec feu, une troisième chambre
 le troisième étage comprend deux chambres.
Les bâtiments comprennent :
- à droite et adossé au mur séparant les cours divers bâtiments couvert en ardoise.
- Au couchant bâtiment d'habitation élevés sur terre plein d'un rez-de-chaussée et d'un étage avec grenier au dessus, divers bâtiments cellier grenier le tout couvert en ardoise pompe et puits.
- deux avant-corps contenant les cages d'escalier conduisant aux greniers couvert en ardoise.
- au midi divers bâtiments,
- au levant et à gauche de l'entrée bâtiments et remises.
Petit jardin autour de ces bâtiments clos par des fossés. Terre pré pâture, bois en face et autour des bâtiments.
Des terres entourent l'habitation pour trois hectares.

De cette description analogue à celle de 1890, on note que l'ancienne maison de maître est devenue l'habitation du fermier .

À ce jour le domaine est restauré et sert de lieu d'évènements expositions séminaires...