La terre et seigneurie de Villarceau(2) (1638-1746) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------- ________----------------- ---------avril 2011 Extrait du plan terrier dressé en 1787 après son arrivée aux AD91.JP. Dagnot C. Julien
Cette chronique est la suite de l'histoire de la ferme de Villarceau, fief sur le territoire de Nozay. Dans la chronique précédente, nous nous étions arrêtés en mai 1638 quand « messire Cosme Savary, marquis de Mauleuvrier, seigneur de Bresnes et Chanteloup, légataire universel de feu Anne de Thou , sa mère, faisait eschange de la maison et fief de Villarceau à noble homme messire Louis de Louvain, conseiller du roy ». Cette partie est entièrement consacrée au passage des Louvain à Villarceau.
Le fief de Louis de Louvain Prenant possession de Villarceau, Louis de Louvain, que nous nommons Louis 1er, s'engage à versé une rente de 226 livres et une soulte de 817 livres à Cosme Savary, l'héritier de la famille Neufville. En fait, le domaine comprend plusieurs fiefs de mouvance différente : le fief de Villarceau relève de la seigneurie de Marcoussis, le fief et mazure de Villevents relève de la seigneurie de Guillerville. Qui est le nouveau propriétaire ? Louis de Louvain fait partie de la noblesse de robe et demeure à Paris, rue des Pouliers dans le petit Bourbon, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois (quartier du Louvre). Son titre de noblesse est écuyer (1). Marié à Elisabeth de Félissan, il est conseiller du roi et contrôleur général du taillon (des tailles) en la généralité de Soissons, puis « argentier des escuyers de la reyne mère du roy » . Le seigneur de Villarceau « noble homme Louis de Louvain sieur de Villarceaux » vient quelquefois à Nozay. On le trouve le 9 novembre 1642, au baptême de Catherine Goix dont il est le parrain. L'acte d'échange mentionne l'obligation par le preneur de l'ensaisinement par Léon de Balsac qui reçoit le droit de quint à cause de l'acquisition du fief et seigneurie de Vilarceau relevant de Marcoussis , et doit faire la foi et hommage et baillé aveu et dénombrement. Cette dernière disposition est accomplie le 22 juin. Léon de Balsac « touche le droit de quint du fief de Villevan et demande à Louvain de faire aporter la foi & homage du fief de Villarceau et bailler aveu et dénombrement dedans le temps de la coustume à la suite de l'acte d'échange devant le tabellion de Chantelou ». En novembre de la même année, fut présent noble homme Louis de Louvain « aiant les droits de la terre et seigneurie de Villarceau et Villevent de Messire Cosme Savary, chevalier marquis de Maulevrier, d'une part et Jehan Arsac laboureur demeurant à Fretay paroisse de Viljust et Pierre Godart laboureur demeurant à la Poitevine , ..., lesquelles parties délaissent à titre d'eschange sept quartiers de terre » (2). Le serment de foy et hommage de noble homme Louis de Louvain est renouvelée le 30 août 1639 à Léon de Balsac d'Illiers, demeurant ordinairement à Bois-Malherbes, en raison du fief de Nozay annexé à Marcoussis, pour son fief de Villarceau. Ce fief appartenant audit de Louvain par l'acquisition et eschange qu'il en a faite de Messire Cosme Savary , par contrat passé par devant Jacques Vassez, tabellion au baillage dudit Chanteloup, le 14 may 1638, duquel fief les appartenances et deppendances la déclaration ensuit : Dans ses serments de foi et hommage, Léon de Balsac décrit le fief de Villarceau appartenant de présent au « sieur de Lovin ». Le 15 mai 1648, le fief consiste en maison, grange, estables, cour, jardin clos d'arbres, bois y attenant avec cent arpents de terre ou environ. Louis de Louvain décède au printemps 1651. Le 5 avril, devant maître Cornillier, le sieur Delaunay, propriétaire à Villarceau, donne, au nom de la famille Louvain, une somme de 150 livres tournois pour la fondation d'une oblation à l'église de Nozay. L'acte dressé par le notaire mentionne : « Messire Claude de Louvin et Nicolas de Louvin, argentier de l'escurie de la Reyne , légataires universels de deffunt Louis de Louvin, vivant argentier de ladite Reyne, seigneur de Villarceau et se portants fort d'Elizabeth Fellisan, veuve de Louis, en exécution du testament du deffunt, en leur maison dudit Villarceau, lesquels donnent à l'église Saint-Germain de Nozay, par l'intermédiaire de Denis Courtin, prestre curé de ladite église et autres, la somme de 150 lt, moyennant un salut litanie de la Vierge avec oraison de profondis aux festes de Pâques ».
La succession de Louis de Louvain
La famille Louvain se réunit le 25 septembre 1651 pour régler la succession de l'argentier de la Reine « damoiselle Ysabel [pour Elisabeth ?] Felissant, veufve de feu noble homme Louis de Louvain , argentier des escuyers de la Reyne mère du Roy, et noble personne Claude de Louvain, contrôleur général du taillon à Soissons, conjointement avec noble personne Nicolas de Louvain, fils d'Isabel, argentier des escuyers, frère de Claude ». C'est une mise au point de l'état d'argentier échu à Nicolas envers Claude. Depuis le XIIIe siècle, l'argentier était également le proposé à la distribution de certains fonds chez les princes. Au XVe siècle, on donnait le nom d'argentier au trésorier du roi. Jacques Cœur était argentier de Charles VII. Jean de Beaune occupa le même emploi. On appelait encore argentier l'officier chargé de tenir compte des vêtements que le roi faisait faire pour sa personne. Jehan Bochetel était argentier de la reine Marie d'Anjou, femme de Charles VII. À partir du XIVe siècle la reine avait sa propre maison. Les comptes des dépenses de la maison de la reine Isabeau de Bavière, de 1398 à 1403 furent rendus par Jean le Perdrier, maître des deniers de la Reine. Deux comptes furent rendus par Hémon Raguier, argentier de la reine, qui fut déchargé de son office, le 10 avril 1400, pour être remplacé par Jean le Blanc. Jean Legay fut argentier de la reine de Sicile, épouse de René d'Anjou. Parmi les personnages du XVIe siècle, on peut citer : Nicole Gaudin, argentier de la reine Anne de Bretagne et de sa fille Claude et secrétaire jusqu'en 1517 ; Macé Marchant, contrôleur de l'argenterie de Claude et secrétaire du roi de 1516 à 1540. Charles Ménager, gendre du receveur général des finances François Briçonnet, fut également argentier de la reine Claude. En 1555, Gaillard Gallant était argentier de Jehanne d'Albret, reine de Navarre, il payait 253 livres à la sage-femme et à la chambrière de la reine (3). Dans ses Mémoires , le duc de Saint-Simon mentionne « Lefèvre était argentier de la maison du Roi ». Les Mémoires du cardinal de Retz parlent d'un argentier de la reine. On voit aussi dans cet ouvrage que le cardinal avait un argentier qui devint son maître d'hôtel en 1652. Nous savons que Louis 1er de Louvain était marié avec Elisabeth Felissant qui lui donna plusieurs enfants dont trois fils vivaient en 1651. Louis II, l'aîné, était écuyer ordinaire de la reine tandis que Claude, le cadet avait reçu la charge paternelle de contrôleur général des tailles du Soissonnais et Nicolas le puîné venait de recevoir la charge d'argentier des écuyers de la Reine. Madame de Louvain garda l'administration du domaine de Villarceau, aidée par son fils Nicolas. Il demeurait à Paris rue Martignon, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois. Nous allons voir par la suite, que les affaires sont mauvaises. Les fils dépensent trop et pour payer les dettes, la famille vend des terres à Nozay et découpe le domaine Villarceau. Le 9 février 1653, Nicolas de Louvin, escuier des escuryes de la Reyne mère du Roy (4) baille à Jean Barthélemy la ferme de Villarceau. C'est en son nom et se portant fort pour demoiselle Elisabetz Félissan, veuve de feu noble homme Louys de Louvin, vivant escuier, sieur de Villarceau et argentier ses escuryes de la Reyne mère du Roy, et Claude de Louvin, escuier des escuryes de la Reyne « par lesquels il promet de faire ratiffier, confesse avoir baillé et délaissé à titre de loyer par an à Jehan Barthélémy, laboureur à Villejust et Pierrette Pierrat, sa femme de luy suffizamment authorisée, et Michel Barthélémy aussy laboureur, la ferme et mesttairye dudit Villarseau avecq ses appartenances & deppendances desquelles en son vivant a jouy deffunt Ollivier Rousseau... lesdits preneurs ont dit bien cognoistre..suivent les conditions habituelles ». Six mois plus tard, suit un additif en raison du décès de Jehan Barthélémy. Nicolas de Louvain vient quelquefois à Villarceau et en tant que personnage important pour Nozay est témoin des évènements heureux de la ferme. Le 8 juillet 1653, il est témoin du mariage du jardinier Jehan Boulongne, jardinier du sieur de Louvain, natif de Montlhéry demeurant à présent à Villarceau avec Marie Catholle. Le 1er mai 1654, Louis de Louvain le jeune, fils aisné de deffunt Louis de Louvain , signe le registre paroissial de Nozay comme parrain du fils d'un officier de sa Majesté, la marraine est Marie Desvouges, dame de Lunézy.
Villarceau sous Claude de Louvain En avril 1657, damoiselle Elisabeth Félissan, veuve de noble homme Louis de Louvain vivant, contrôleur général du taillon en la Généralité de Soissons, demeurant à Paris rue Matignon, devant les galleries du Louvre en la maison où sont de présent établies les escuryes de la Reyne , et Claude de Louvain son fils, lesquels ont confessé avoir vendu à Maistre Simon Moufle, notaire au Chatelet, 300 livres de rentes annuelles et perpétuelles, sur les trois quarts par indivis de la maison et fief de Villarceau, avec 180 arpens de terres, moyennant la somme de 5.400 livres . Le même jour, Claude reconnaît utiliser cette somme pour ses affaires particulières. Également, Louis de Louvain, fils aîné, frère de Claude, reçoit 5.376 livres que sa mère luy debvoit . Claude de Louvain devient le maître de Villarceau bien que sa mère et son frère aient chacun leur part. Alors qu'il est « escuyer ordinaire de ladite dame Reyne en lesdites escuryes », il se marie le 15 juillet 1657 avec Catherine d'Angilbert, en apportant le fief de Villarceau. Le 2 octobre 1659, Richard Roussel, vigneron de la Poitevine vend trois arpents de terre sis au chantier dit les Masures de Villarceau à damoiselle Elisabeth Fellissand, veufve de deffunt Messire Louis de Louvain. Au baptême de la fille d'un verdurier de la Reyne , bourgeois de Paris, le parrain est le noble homme Guillaume Charpentier, seigneur de Lunaisy, et la marraine est dame Marie Catherine Anguibert, femme de noble homme Claude Louvain escuyer de la Reyne.
En mars 1661, le seigneur de Villarceau fait des travaux et passe un marché pour la construction d'un mur de six pieds de haut à Pierre Cartaulx masson couvreur en thuile demeurant à Nozay et à Léon Le Bombard masson du pais de Limosin , lesquels ont fait entre eulx la marché qui ensuit « Léon Bombard avoit entrepris dudit Cartaul de faire les ouvrages & massoneries à faire en la maison de Villarceau, paroisse de Nosay, appartenant au sieur de Louvain, sans fourniture des matériaux et couverture de chaulme et aultres, pour faire la couverture des murs ceux ci à six pieds de hauteur hors de terre, non compris un pied et demi en profondeur pour les fondements, le prix celui convenu entre le sieur de Louvain et Cartaul ce dernier gardant 30 livres pour ses vaccations ». En cette année 1661, Claude de Louvain se portant fort pour Elisabeth Félissan, veuve de Louis de Louvain, baille et délaisse pour six ans à titre de ferme et loyer à Charles Goix, laboureur demeurant à Viljust, la ferme et basse-cour de la maison de Villarceau, logis estables, bergerie, escuries, granges, et toutes les terres labourables dépendant de ladite maison, le bailleur prendra à son proffit le tiers de tous les grains. Le 2 septembre1662, nous trouvons une grosse d'adjudication faite au siège royal de Montlhéry, audit Sieur Claude de Louvain sous le nom d'Estienne Robequin « d'une maison, lieux et héritages sur la saisie réelle » qui en avoit été faite à la requête dudit Robequin sur Jacques Lebas l'ainé laboureur à Fretay. Le même jour Mr de Louvain de Villarceau rend foy et hommage à Alexandre de Balsac à cause de l'adjudication de la maison de Robequin Lebas. Quelques mois plus tard, Guillaume Barthélémy, laboureur demeurant à Viljust cède trois quartiers au chantier des Villevents à Claude de Louvain, seigneur de Villarceau. Le 27 novembre 1664, nous trouvons damoyselle Anguilbert, dame de Villarceau (la femme de Claude de Louvain) qui assiste au mariage de la domestique de Elisabeth Mahy, dame et femme de noble homme Guillaume Charpentier, sieur de Lunaisy Charpentier. Puis, une nouvelle fois le 26 novembre 1669, les deux dames participent à un mariage de leur domesticité. En 1674, Claude de Louvain achète sous forme de rente, une maison à Villevent. En 1689, se trouvant seul, Claude, escuyer de la petite escurie du Roy, demeurant aux escuryes de sa majesté, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, se remarie et sa nouvelle épouse n'inspire pas ses enfants qui demandent leur part de la succession de leur mère Catherine d'Angilbert. Un partage est fait le 19 octobre entre Pierre « aussy escuyer de la petite escurie », tant en son nom que comme tuteur de sa sœur Françoise, novice à Poissy, et curateur de son frère Claude, mineur, lieutenant dans le régiment des fusiliers du roi, avec sa soeur Catherine majeure demeurant chez son père « lesquels sont héritiers pour un sixième de leur mère, et aussy d'Elisabeth et Henri leur frère et soeur décédés ». L'affaire devenant critique, le père pour éviter de grands frais occasionnés par la vente par décret, fait le « contrat de vente et abandonnement suivant », ses enfants reçoivent le fief de Villarceau et celui de Villevent . L'acte, très détaillé mentionne toutes les pièces et leur provenance. Villarceau est cité pour plusieurs espaces de logis, cour, grange, estables, bergerie, fournil, pressoir, couvert de tuilles enclos de jardin bois vignes et prez. Villevent, situé en la paroisse de Villejust, associé à Villarceau, représente six vingt treize arpents . Dans la description détaillée des pièces, la treizième contenant trente & un arpents assiz où souloit estre le moulin à vent tenant d'une part au clos de la maison, d'autre part au chemin tendant de Nozay à Rouillon, et d'un bout à la pièce suivante qui contient trente deux arpents en hache au dessous dudit moulin, tenant audit chemin, aux bois de Villarceau, à la pièce ci dessus et d'autre bout au ruisseau de Rouillon.
Les fermiers et les domestiques à Villarceau L'été 1683 a été chaud et de violents orages ont balayé la plaine de Nozay, la grêle et la foudre sont tombées à Nozay la veille des récoltes des grains. Toutes les récoltes ont été perdues et les paysans ont eu de grandes difficultés pécuniaires. Rémy Barthélemy, laboureur demeurant à présent à Villejust a été dans l'impossibilité de payer ses dettes et d'honorer les baux d'affermage. Impitoyable, Claude de Louvain, sieur de Villarceau lui fit un procès à cause de « l'exploitation possédée par le sieur de Villarceau et louée audit Barthélemy ». Le 13 septembre 1683, un accord fut signé « pour terminer le procès qui est entre eux devant le prévost de Montlhéry ». Le 8 juillet 1693, au cours d'un mariage, nous apprenons que Villarceau possède un jardinier en la personne de Jehan Boullongne, et que Nicolas de Louvain, gentilhomme, escuyer et argentier de l'escurye de la Reyne mère du Roy, est présent également. Bien entendu c'était un grand honneur pour les mariés et leurs familles, mais c'était également l'occasion pour le seigneur « de saluer sa domesticité ». Au début du règne de Louis XV, la famille Guézard tient la ferme de Villarceau. D'abord, c'est Barthélemy Guézard qui est le maître ; il passe un bail d'affermage le 10 janvier 1698. Fin août 1707, la moisson faite, Pierre de Louvain, seigneur de Villarceau et Vilvans, ..., baille pour neuf années à Barthélemy Guézard, laboureur demeurant de présent audit Villarceau, c'est à savoir la ferme dudit lieu consistant en terres, bois, bâtiments, à la réserve de l'enclos du jardin et une pièce de 20 arpents Apparemment, Pierre de Louvain découpe les terres attribuées aux fermes. Il prend le clos de la ferme ruinée de Villiers, d'autres terres dépendantes de la ferme de Nozay. Les preneurs jouissent de la " maison vostée appelée la maison du fermier, despendances dudit Villarceau consistant en chambre laiterie, escurie voustée à costé de la cour au dessous de la maison et grange au dessus de laquelle ils feront leur habitation, plus jouiront les preneurs de la grange bergerie & grande escurie tenant à la bergerie, également jouissance du pressoir, colombier ". Un bail est passé avec deux clauses particulières : laisser paître deux vaches du jardinier, et un colombier bien garni, moyennant 872 livres à payer à Versailles au domicile du seigneur. Quelques jours plus tard, une déclaration est signée par Bernard Chevalier, laboureur de Villarceau à la ferme du sieur de Louvain. Pendant la période 1700-1715, des baux sont passés par Mr de Louvain à plusieurs laboureurs dont Paupe, Barthélemy, Binard. Le 18 septembre 1707, Pierre de Louvain, se portant fort de Marie-Marthe d'Arguiers, son espouze , délaisse à titre de rente annuelle à Jean Paupe, Jean Liberolle et Jean Maheu, sept arpents au chantier de la Croix , tenant au chemin de Montlhéry à St Clair, moyennant 20 livres de rente. Les preneurs devront planter les terres en vigne. Puis le 29 août 1711, le seigneur de Villarceau baille à prix d'argent pour cinq années à Barthélemy Guézard, laboureur demeurant audit Villarceau, c'est à savoir la quantité de 98 arpents de terres labourables, tenant au chemin de Nozay à Viljust, le preneur en jouissant. Le bail est fait moyennant 300 livres . En 1714, un échange de terres fait avec Lunezy. Le 12 novembre1714, le fermier de Villarceau Barthélemy Guézard, vend à Charles Beauvairs, la coupe de quatre arpents de bois sis dans le parc et enclos de ladite maison moyennant cent livres par arpent. En avril 1715, Pierre de Louvain renouvelle l'affermage de Villarceau et Villevens. Le bail est consenti à Barthélemy Guèzard, pour neuf ans, la ferme de Villarceau, y compris les terres de Pillandry pour 98 arpents acquits du marquis d'Entragues depuis 1706. Le tout représente 278 arpents, baillé moyennant 300 livres par chaque an. Il est fait aussi mention du colombier qui devra être rendu bien garny de pigeons . Puis vers 1728, Jeanne Senerat, la veuve de Barthélemy Guézard, afferme le domaine de Pierre de Louvain. En 1730, son fils Claude lui succède un moment comme fermier de Villarceau alors que son frère Barthélemy est fermier de Lunézy. Une nombreuse domesticité est alors au service du maître de Villarceau : le charretier Guillaume Labbé, le jardinier Pierre Biron, la cuisinière Catherine Thibaut, la domestique Antoinette Benoix et de nombreux bergers dont Simon Foucault, Pierre Dubernay. Ce dernier, marié à Jeanne Ory, eut un fils nommé Philippe né le 2 mai 1738 dont le parrain fut Philippe Guézard, le fils du fermier de Villarceau. Le 6 novembre 1735, le curé de Nozay signa l'acte de sépulture de Jacques Rhedon le vieux, fermier de Villersault , âgé de 65 ans. Puis, on trouve Jacques Rhedon le jeune à l'âge de 32 ans, laboureur, et « fermier de Villersaux, chez Monsieur Louvain », écrira le curé de Nozay. C'était le 5 février 1742, jour de ses noces avec Marie Anne Morin âgée de 25 ans. Être fermier donnait une position sociale importante, et dans ce monde clos du XVIIIe siècle, on se mariait entre gens de même condition. C'est ainsi que les filles Guézard se marièrent avec des fils de fermiers de la région. Le 14 février 1730, Anne Marie Guézard épousa Pierre Pernot, fils du fermier d'Avrainville, Jean-Nicolas Pernot ; le 10 juin de la même année c'est Jeanne, la fille cadette, qui épousa Marin Huart, fermier de Villefavreuse, paroisse de Bruyères-le-Châtel. L'évènement fut d'importance dans l'église de Nozay où une foule nombreuse se pressait ; tous les fermiers des environs étaient venus dans leurs carrioles ; il y eut une grande fête à la ferme où la plupart des Nozéens étaient invités. Le curé de Nozay écrira " Vilersaux " sur son registre.
Villarceau sous Pierre de Louvain Donc en cette fin de XVIIe siècle, Villarceau est dans les mains de messire Pierre de Louvain, écuyer de la Petite Ecurie du Roi, seigneur de la terre et seigneurie de Villarceau, demeurant ordinairement à Versailles à l'hôtel des Petites Ecuries du Roy. Le 14 juillet 1700, le seigneur de Villarceau, de présent à Viljust, vend à Hector de Bourges, prestre curé de Viljust, une rente annuelle de 50 livres , sur la maison terre et seigneurie de Villarceau, rachetable moyennant la somme de 1.000 livres . Au début de 1702, le partage de la succession de Catherine d'Angilbert, mère de Pierre de Louvain, est liquidé. Le 19 janvier, Pierre de Louvain se marie à Versailles en présence du roi de France. Le 19 novembre 1718, Pierre de Louvain rend foy et hommage du fief de Villarceau.
Signatures royales ( Louis XIV, son fils Louis le Grand Dauphin et son petit-fils, Louis duc de Bourgogne ) au mariage de Pierre de Louvain.
Le 12 décembre 1721, les nommés Corneille, Paupe et Redon passent déclaration de bail à cens et rente à Pierre de Louvain, de présent en son hostel de Villarceau , pour les terres qu'ils tiennent en roture à Villevent. Pierre Paupe déclare un titre nouvel de bail à cens et rente non rachetable pour un héritage de trois arpents en friches moyennant trois livres. Le même jour François Terrey déclarent trois arpents un quartier en friche, chantier dit les Mazures de Villevent, chargé de trois livres par arpent et Jacques Cornil déclare également trois arpents au même chantier pour le même prix. L'année suivante le seigneur de Villarceau, de présent en sa maison de Villarceau , lequel baille pour neuf années, à Jeanne Senerat, veuve Guézard, et Claude son fils, demeurant en ladite ferme, la dite consistant en un logement pour le fermier, cour, ..., et terres, prés, bois taillis selon le bail de 1715, lequel demeure résolu des trois années restantes, moyennant 2.600 livres d'affermage. En avril 1723, Pierre de Louvain baille à nouveau cens à Jeanne Senerat, veuve Guézard, demeurant en la ferme de Villarceau, un arpent au fond des Villevents, tenant aux murs du parc de Villarceau, moyennant trois livres. Le notaire Blondeau finit l'acte en mentionnant, selon la formule consacrée, que « ladite la veuve ne sçait pas signer ». En juin de la même année, c'est André Cossonnet qui déclare, au profit de Monsieur de Louvain, le bail à cens et rente d'un arpent de friches, délaissé de temps immémorial, en la censive de Villevent, chargé de trois livres par arpent. Le 6 avril 1725, le seigneur de Villarceau et du fief de Villevent, baille à nouveau cens et rente non rachetable, à Pierre Lamoureux, marchand demeurant à Courtabeuf, paroisse de Villebon, trois arpents de friches délaissées au chantier des Villevents à Villejust, tenant au chemin de la Poitevine au Rocher. Le 1er septembre 1726, messire Pierre de Louvain, écuyer ordinaire du Roy, seigneur de Villarceau, de présent en son hôtel dudit Villarceau, quitte et délaisse 58 perches de terre, tenant au mur de clôture dudit sieur, proche Villiers, au sieur Louis François de Sainville, bourgeois de Paris, demeurant rue Saint-Dominique, paroisse Saint-Sulpice. Le 8 août 1729, Messire Pierre de Louvain, seigneur de Villarceau, rend foy et hommage suite à l'achat de la Saussaye. Pendant la période 1730-35, Monsieur de Louvain baille des terres situées dans sa censive des Villevents. Ce sont deux arpents au nommé Louis Lécrivain ; puis il afferme à Jacques Redon les terres et la métairie de Villarceau et Saussaye. Jacques Reddon, laboureur à Villarceau passe une déclaration de titre nouvel de bail à cens et rente non rachetable pour trois arpents de friches à Villejust en la censive des Villevents, moyennant trois livres par arpent. En 1735, Monsieur de Louvain obtient l'inféodation de Villarceau de Monsieur d'Entragues, seigneur de Marcoussis. L'acte est passé devant le notaire Blondeau le 30 juin. Nous ignorons la raison de cette inféodation, mais nous pouvons envisager un besoin éminent de finance de la part du seigneur de Marcoussis qui vit continuellement à la Cour à Versailles. Un acte de complaisance peut être également évoqué envers l'écuyer du roi. Pierre de Louvain meurt en 1738. Un inventaire après décès du domaine de Villarceau est dressé le 19 novembre 1738, sur la réquisition de Marthe Dargnies, veuve de messire Pierre de Louvain, en son vivant commandant de la petite escurie du roy. La dame de Villarceau est tutrice de Marie-Louise, Laurent et Marie Françoise ses enfants. La ferme de Villarceau comprend les pièces suivantes : cuisine, fruiterie, autre cuisine en vis à vis, chambre haulte vue sur le jardin, à gauche, autre chambre haulte à droite de l'escalier, deux cabinets entrée par la chambre, autre chambre vue sur le jardin, greniers le long de ladite maison. Le commissaire note que les titres intéressants sont chez Decourchant, notaire, qui rédige actuellement un terrier. Le 29 avril 1739, Marie Françoise de Louvain, fille majeure demeurant rue Saint-Denis à Paris, héritière pour un tiers de sa mère Marie-Marthe d'Arguiers veuve de Pierre de Louvain, demande l'inventaire des biens. La succession partage des Louvain est réglée le 24 février 1740. En juillet 1741, un pouvoir donné par Laurent de Louvain à Pierre Decourchant pour continuer le terrier de la terre et seigneurie de Villarceau, des fiefs de Vilvents et des Planières. Jacques Fontaine était garde-chasse et fondé de pouvoir de Laurent de Louvain pour la terre et seigneurie de Villarceau. Dès le début de 1746, Laurent de Louvain décide de se séparer de Villarceau. Un architecte visite les lieux le 30 avril 1746 et en dresse un inventaire complet. La vente de Villarceau est signée en juillet 1746, l'acquéreur est Jean de Cossé, duc Brissac, marquis de Thouarcé et chevalier de Malte. C'est le descendant d'une très vieille famille angevine. À suivre ….
Notes (1) À l'origine, le titre d'écuyer ( armiger ) était donné à un gentilhomme au service d'un chevalier. À partir du XVIe siècle, il désignait un noble du dernier rang, non titré. (2) Léon 1er d'Illiers devint en 1634 par la mort de son oncle César de Balsac de Gié, seigneur de Marcoussis. Veuf de Marie de Maillé, il épousa Catherine d'Elbène qui lui donna onze enfants. Léon II de Balsac d'Illiers succéda à son père dans la seigneurie de Marcoussis en 1669. Il mourut le 17 juillet 1702 à l'âge de 67 ans, laissant la seigneurie de Marcoussis à son fils, Alexandre d'Illiers de Balsac d'Entragues. (3) Nouveau recueil de comptes de l'argenterie des rois de France (Libr. Renouard, Paris, 1874). (4) Il s'agit de la reine Anne d'Autriche ( morte le 20 janvier 1666 à Paris), mère de Louis XIV.
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