L'agriculture en Hurepoix au XIXe siècle (2) la région occidentale d'Arpajon |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------------- _------------------ --------- Février 2011 Carte du Hurepoix.C. Julien
Cette chronique est le second volet de la série sur l'agriculture en Hurepoix au XIXe siècle. Elle concerne sept communes (occidentales) qui alimentaient le marché d'Arpajon. Cette zone économique d'une superficie de 5.514 hectares était peuplée de 6.323 habitants lors du recensement de 1896 dont 3.338 habitants dans les communes rurales (1).
Au cours de la seconde partie du XIXe siècle, nous assistons à une évolution notable de l'agriculture du Hurepoix. La grande culture traditionnelle est progressivement remplacée par la petite culture des légumes et plantes fourragères, conséquence du morcellement opéré à la Révolution de 1789. Une autre caractéristique rurale de l'Arpajonnais est la culture des porte-graines par les petits cultivateurs qui y trouvent un profit important au moment de la grande crise agricole de 1890. En cette fin de XIXe siècle, bien que certaines techniques agricoles aient évoluées par un début de mécanisation : machine à vapeur, moissonneuse, batteuse. Le cheval employé aux travaux des champs reste le compagnon quotidien du paysan. C'est bien souvent le seul capital de son exploitation. Des sociétés mutualistes furent créées depuis 1896 pour assister les cultivateurs propriétaires de chevaux : en les garantissant contre la mortalité des bêtes par l'organisation de visites vétérinaires annuelles et par une assurance annuelle. Des syndicats agricoles sont aussi fondés à cette époque, comme à Breuillet en 1890, pour conseiller les paysans pour une « culture intelligente ». Enfin remarquons que, dès 1876, les communes concernées du Hurepoix demandent la construction d'un chemin de fer les reliant directement à la capitale. En 1893-1894, fut mis en service l' Arpajonnais , tramway ou chemin de fer secondaire sur route reliant Arpajon, Montlhéry et Marcoussis aux Halles de Paris.
Arpajon Situé dans la vallée de l'Orge moyenne creusée dans le plateau du Hurepoix, la commune d'Arpajon est assise sur un terrain de l'ère quaternaire au-dessus d'un calcaire grossier. Les prairies avoisinant l'Orge renferment un peu de tourbe. La commune d'Arpajon est essentiellement urbaine, industrielle et commerçante, le territoire s'étendant très peu au-delà des jardins et des prés qui entourent la ville. On y compte que très peu de cultivateurs. La culture des céréales occupe une place importante. Avant 1886, avant l'arrivée du phylloxéra, les vignes étaient nombreuses à Arpajon. Elles furent arrachées et les cultivateurs se sont donnés à la culture des porte-graines (oignons, poireaux, betteraves, carottes, radis, etc.) dans les terres qui avoisinent Ollainville et des tomates et haricots dans les terres proches de La Norville. Depuis 1895, le vignoble se reconstitue grâce aux plants américains greffés. L'élevage du bétail est nul à Arpajon. Les chevaux indispensables aux commerçants sont à peu près les seuls animaux domestiques. Deux vacheries entretiennent le nombre de vaches nécessaires à la production du lait. Depuis le Moyen-âge le commerce est très actif à Arpajon. Tous les vendredis se tient sous la Halle et sur la place de marché, de 8 heures du matin à midi, un marché très fréquenté où l'on trouve des denrées : légumes, viande volailles, poissons, étoffes, vaisselle, fleurs, articles de Paris, etc. Ce marché est immédiatement suivi d'un autre pour les grains et les légumes secs. Tous les mercredis, il y a un marché aux bestiaux où se rendent les bouchers, charcutiers et éleveurs des alentours. On y trouve surtout des animaux gras. La moyenne des animaux vendus chaque année est la suivante : 80 porcs, 110 veaux gras, 65 moutons, 3 vaches grasses, 20 veaux maigres. Trois fois par an, le jeudi-saint, le 1er mai et le 24 août a lieu à Arpajon, une foire aux chevaux et aux vaches. Chacune de ces foires ne dure qu'un jour ; on y compte environ une centaine d'animaux. La première foire dut établie en 1470 en faveur du sire de Graville alors seigneur d'Arpajon. Quant aux autres, elles existaient en 1570, ainsi que le marché du vendredi.
Avrainville La commune d'Avrainville est un pays de plaine agricole de 917 hectares dont 807 de terres labourables et 47 hectares plantés en bois. La nature du sol est en majorité argileuse avec une petite partie siliceuse et une autre partie calcaire. La propriété est très morcelée à Avrainville, près de 2.500 parcelles pour une superficie cultivée de 881 hectares , d'où une étendue moyenne de 35 ares seulement par parcelle. Encore ce chiffre est-il exagéré car il faut déduire de la partie cultivée 375 hectares exploités en grandes pièces par les fermiers. À la fin du XIXe siècle, les principales cultures sont celles des céréales ( 450 hectares ), prairies artificielles ( 80 hectares ), pommes de terre pour l'alimentation et la féculerie ( 75 hectares ) betteraves fourragères et à sucre ( 55 hectares ), haricots en grains ( 40 hectares ), graines diverses (betterave, chicorée, carotte) pour les maisons de graineterie de Paris et d'Orléans. Au tournant du siècle, la culture de la vigne tend à renaître à Avrainville avec les procédés de la viticulture moderne en utilisant des plants greffés. Comme commune agricole, il n'est exercé aucun élevage à l'exception cependant de l'industrie du dressage de chien de chasse « pratiquée par le directeur du chenil modèle » nous dit Mr. Santerne, instituteur. Enfin tous les produits du sol qui ne sont pas consommés sur place sont portés sur les marchés d'Arpajon et de Montlhéry ou directement à Paris.
Le marché d'Arpajon (photographie sur gélatine, 1898).
Torfou La commune de Torfou est située à l'extrémité nord du plateau beauceron où l'eau est rare et profonde. Le pays essentiellement agricole est cultivé dans toute l'étendue du territoire en céréales. La propriété est très morcelée, on cultive à Torfou toutes les céréales, en blé 100 hectares , en avoine 75 hectares , en seigle 15 à 20 hectares , peu ou pas d'orge, la culture de la betterave et en général des plantes à racines pivotantes y réussit mal. Les vignes qui couvraient les vallonnements de l'est de la commune ont été détruites par le phylloxéra, le sol défoncé reçoit maintenant des cultures diverses. La culture des arbres fruitiers en plein vent ne donne que de médiocres résultats, il faut faire une exception pour les arbres à haute tige dont quelques-uns atteignent des proportions extraordinaires. Les prairies naturelles faisant absolument défaut, il n'y a que peu de bétail dans les fermes : 60 vaches laitières, 200 moutons environ, voilà une moyenne qui n'est jamais dépassée. Par contre comme dans les pays de grande culture la volaille abonde. Le pays est peu giboyeux. Les corbeaux sont un véritable fléau pour l'agriculture. Les produits de la ferme sont dirigés sur les marchés d'Arpajon et d'Étampes le vendredi et le samedi de chaque semaine. Les fermiers achètent leurs moutons à Étampes le premier samedi de chaque mois, leurs vaches à Auneau, leurs chevaux à Chartres.
Boissy-sous-Saint-Yon Le sol est composé généralement de terre franche, cependant en quelques chantiers, le sable domine. L'enquête agricole décennale 1880-1890 établit : 194 exploitations au-dessous de un hectare, 20 de 5 à 10 hectares , une de 10 à 20 hectares , une de 20 à 30hectares et quatre de 50 à 100 hectares . Quarante propriétaires cultivent eux-mêmes leurs terres et quatre-vingts sont locataires. La terre de première classe se loue 135 francs l'hectare (en 1899). À Boissy-sous-Saint-Yon, on cultive céréales, haricots, pois, pommes de terre, carottes, navets, asperges, betteraves. Certaines plantes, salades, choux, radis, oseille, etc. sont cultivées pour leur graine. Les prairies artificielles ont une étendue de 150 hectares . Les fourrages annuels comprennent : vesces 15 hectares , trèfle 15 hectares , maïs fourrage 6 hectares , seigle en vert 1 hectare , minette 6 hectares . Pas de prairies naturelles. Disséminés dans la plaine, se trouvent 6.102 pommiers et poiriers, 500 pruniers et 300 cerisiers. Chacun cultive avec agrément et profit son jardin. La vigne n'est pas en progrès. Quelques cultivateurs ont introduit le plant américain. On compte, année moyenne, 98 chevaux, 1 âne, 1 taureau, 80 vaches, 10 veaux, 235 brebis, 280 agneaux, 20 porcs, 2 chèvres, 800 poules, 20 oies, 83 canards, 37 dindes, 53 pigeons, 439 lapins.
Saint-Sulpice-de-Favières La commune de Saint-Sulpice-de-Favières s'étend sur 437 hectares décomposés en 278 hectares de terres labourables, 62 de prairies naturelles, jardins et parcs, 95 hectares de bois et 2 hectares de terrains rocheux incultes. Construit sur la pente orientale de la vallée du Renard, petit affluent de l'Orge, le village est resserré entre deux lignes de collines. Le sol est composé d'argile plastique en couche inclinée dans le sens de la vallée. Les grès de Fontainebleau et les sables dominent sur les collines. En 1899, le territoire est peut morcelé, 273 hectares de terres appartiennent à deux seuls propriétaires. Les 164 restants sont seuls divisés entre plusieurs petits propriétaires. La plaine produit les céréales, les fourrages artificiels et la pomme de terre à fécule, dans la vallée, la culture des graines, haricots, pois domine. Les vignes sont à peu près détruites par le phylloxéra. Il est élevé environ 300 moutons l'an dans l'une des deux fermes du pays.
Une ferme du sud Hurepoix (photographie sur gélatine, 1898).
Saint-Yon L'étendue de la commune de Saint-Yon est de 453 hectares dont le cadastre de 1895 donne 19 hectares de vignes et terres labourables existant dans le vignoble. Le territoire est composé de sol de nature sablonneuse, d'un sol argileux et de terre franche qui constitue le noyau agricole de la région. Le Rû de Renard et l'Orge sont les deux cours d'eau qui arrosent la commune de Saint-Yon. La propriété agricole est morcelée, bien que peu de champs de trois à quatre hectares existent dans l'étendue des terres labourables. Les principales cultures s'appliquent aux céréales, aux pommes de terre, aux haricots, aux graines de betteraves, de carottes et de radis. Les nombreux moulins qui existent dans les vallées de l'Orge et de la Remarde, les marchés d'Arpajon et de Montlhéry, ainsi que les maisons Vilmorin-Andrieux et Cie et Simon frères de Bruyères-le-Châtel offrent un débouché facile à toutes ces denrées. Il convient encore de citer le marché de Montrouge pour la vente des pailles et des fourrages. L'élevage des animaux domestiques est nul. La plupart des chevaux utilisés aux travaux agricoles proviennent du département d'Eure-et-Loir ou sont des réformés de la Compagnie Générales des Omnibus et des Petites Voitures. Quant aux vaches, elles sont achetées an Normandie et cédées aux cultivateurs par des intermédiaires. Les bœufs et les moutons n'occupent aucune place dans les exploitations agricoles de la commune et les volailles n'y sont élevées que pour le consommation familiale. L'instituteur, Mr. Bosquillon, est attentif à la situation cynégétique de Saint-Yon : « … le gibier se fait de plus en plus rare, c'est à peine si depuis plusieurs années on pourrait compter deux cents perdreaux et quelques lièvres à l'époque de l'ouverture de la chasse, le lapin de garenne est plus commun… ».
Égly Il faut bien avoué que Mr. Jugand, instituteur à Égly en 1899, n'est pas très loquace sur sa commune dont il parle en style télégraphique. D'une superficie de 383 hectares 68 ares, le territoire est formé d'un sol graveleux et peu accidenté. Les principales cultures sont : blé, luzerne, pommes de terre, haricots, vigne, graines de betteraves, de radis, de navets. Le cheptel est composé de : 68 chevaux et 70 vaches. Les cultivateurs élèvent des veaux, des porcs et une certaine quantité de volailles. Le territoire est peu giboyeux. C'est au marché d'Arpajon, le vendredi matin, que les ménagères portent le beurre, les œufs et la volaille, les fruits et les légumes qu'elles ont à vendre. Les affaires en blé se traitent surtout l'après-midi. Le mercredi a lieu le marché aux veaux. Le marche de Montlhéry qui est plus éloigné que celui d'Arpajon est beaucoup moins fréquenté par les cultivateurs d'Égly. Un marchand de chevaux habite la commune.
Bruyères-le-Châtel Peuplé de 690 personnes, d'après le recensement de 1896, le village de Bruyères-le-Châtel compte 534 habitants, le reste de la population, soit 156 habitants, habite dans les hameaux et écarts dont les plus peuplés sont Verville (41 h.), Arpenty (40 h.) et Arny (26 h.) sur une superficie totale de 1.290 hectares (2). La nature du sol est hétérogène : sablonneux au nord où la fougère et la bruyère y croissent en abondance, il devient caillouteux sur le coteau avec un sous-sol argileux. Le village est repose sur le sable de Fontainebleau assis sur des marnes vertes étanches puis du gypse. Dans la vallée de la Remarde le sol devient noir, tourbeux et de mauvaise qualité. Les cultures de la commune sont assez variées. À côté des céréales, des prairies artificielles, betteraves fourragères, etc. composant la grande culture, nous trouvons la petite culture : pommes de terre, haricots, asperges, fraises, violette, etc. La culture du chanvre, étendue au début du XIXe siècle, a complètement disparu pour faire place à la culture des graines de plantes potagères. Cette culture introduite en 1820 a occupé un certain moment près de 100 hectares de ces terres légères, sablonneuses qui conviennent particulièrement aux plantes porte-graines. Elle comprenait surtout les betteraves, carottes, chicorée, oignons, radis, choux, salades fleurs. Ce travail très rémunérateur a amené dans le village une grande prospérité et l'on cite tels cultivateurs qui avec une propriété de quelques hectares réalisaient chaque année de beaux bénéfices. Après l'annexion de Metz à l'Allemagne, en 1871, la maison Simon-Louis frères vint s'installer à Bruyères-le-Châtel qui était considéré comme le principal centre producteur. Quoique cette activité ait beaucoup diminué, on peut estimer à 50 hectares la superficie consacrée aux grains, en 1899. On compte environ 150 hectares de blé. La variété la plus cultivée est le blé de Bordeaux. Les engrais en usage sont le fumier de cheval dit de champignon et les engrais chimique particulièrement le nitrate de soude. La moyenne du rendement des blés est satisfaisante ; en 1898, elle a été évaluée à 35 hectolitres par hectare (3). La paille est consommée dans le pays et le grain vendu aux meuniers de la région. L'avoine occupe environ 20 hectares . Malgré les rendements qui peuvent s'élever à 45 hectolitres par hectare, la production ne suffit pas pour la nourriture des chevaux. À Bruyères-le-Châtel, la pomme de terre occupe environ 30 hectares . Les variétés les plus cultivées sont : la jaune de Hollande, la Télard, la Kinney. Les haricots occupent la même superficie. Une partie est cueillie en vert, ce sont les variétés Noir de Belgique, Gloire de Lyon, etc. Mais la plus grande partie est vendue en sec comme semence surtout les flageolets d'Etampes et Chevrier. La culture des asperges prend un développement assez important, elle s'étend aujourd'hui sur environ 4 hectares . Le vignoble s'étend sur trois hectares. Mais les maladies dont la vigne est attaquées : phylloxéra, pourriture, mildiou, etc. font de grands progrès malgré les soufrages et sulfatages. Le vin obtenu est en général de qualité médiocre, c'est donc une culture peu rémunératrice. À ce propos, Mr. Royer, instituteur ajoute « Quelques essais viennent d'être tentés de remplacer les anciens plants par des cépages américains, mais ce n'est que dans quelques années que l'on pourra juger des résultats ». Les prairies artificielles occupent environ 60 hectares . Elles sont formées de plantes annuelles telles que le trèfle incarnat et la vesce donnés en vert aux bestiaux ou de plantes légumineuses comme la luzerne qui est semée seule ou mélangée à du sainfoin. Les prairies naturelles occupent une superficie de 120 hectares . Elles se trouvent dans la vallée, dans un terrain argileux, renfermant un humus très acide. Ce terrain est sujet à inondations malgré les boêles d'écoulement. Considérés autrefois comme des prés de première qualité, de nos jours (1899) ils produisent une herbe mauvaise. L'élevage du bétail est nul dans la commune de Bruyères-le-Châtel. Le recensement du cheptel donne 110 chevaux, 50 vaches, 6 ânes, 1 mulet, 250 moutons, 10 chèvres et 20 porcs. Pour combattre les oiseaux considérés comme animaux nuisibles, les cultivateurs emploient des « gardiens des champs de pissenlits qui agitent des sonnettes et crécelles, des grelots ou poussent des cris pour effaroucher la gent emplumée ». Parmi les ennemis du cultivateur, il ne faut pas manquer de citer le phylloxéra qui a fait son apparition dans la commune il y a quelques années ; le ver blanc qui fait de si grands ravages dans les champs de betteraves de haricots, etc. et la courtilière qui dans certains chantiers de la commune accomplit une œuvre de destruction des plus complètes.
Breuillet Le sol de la commune de Breuillet est des plus variés. Dans les fonds de vallée la terre d'alluvions est d'une fertilité extraordinaire. Les coteaux dominants l'Orge et la Rémarde sont pierreux, le sous-sol est argileux. Le plateau couronnant des coteaux est de même nature. La propriété à Breuillet est très morcelée, une des conséquences de la « Grande Révolution qui donna au peuple la terre qu'il arrosait de ses sueurs depuis des siècles ». On constate une foule de lopins plus ou moins grands.
Breuillet a été depuis les origines jusque vers le milieu du XIXe siècle, un pays essentiellement vignoble. Depuis cinquante années de nombreuses vignes ont été arrachées à la suite de récoltes précaires insuffisamment rémunératrices. Les coteaux ont été complètement défrichés. Les paysans s'adonnent à la petite culture. Les champs produisent toutes les céréales, en particulier le blé dont la vente est assurée et pour ainsi dire sans frais par suite de la proximité des moulins. Peu d'orge et de seigle. Le maïs est mangé en vert par les bêtes des étables, sauf la réserve d'hiver conservée en silos. La carotte et la betterave fourragères, la luzerne, le sainfoin, le trèfle incarnat que les cultivateurs appellent « trèfle carnat », sont produits jusqu'à la concurrence des besoins de chacun. On cultive encore la carotte et la betterave à graines pour la maison Vilmorin de Paris. Puis, aussi, en grande quantité, la pomme de terre et surtout le haricot dit « Chevrier » dont l'épluchage, fait en hiver, occupe l'agriculteur désoeuvré. Le jardin, attaché à chaque maison, donne les plantes alimentaires et les fruits nécessaires aux ménages. Le surplus est porté au marché. Dans chaque maison, la ménagère soigne le clapier et le poulailler dont les produits sont vendus à bon prix sur le marché d'Arpajon. Enfin Mr. Yvon, instituteur à Breuillet disserte sur les animaux domestiques « … à vrai dire, les 90 chevaux de Breuillet ne constituent pas une cavalerie d'élite. L'armée trouve difficilement, bon an mal an, parmi eux une quinzaine des bêtes susceptibles d'être mobilisées. Mais enfin ce sont des chevaux… Si l'homme a son cheval, la femme a au moins sa vache. On signale à Breuillet 60 bêtes à cornes qui, au contraire des chevaux sont magnifiques. Très bien soignées de reste. Il est vrai qu'une vache dont le lait est vendu 25 centimes le litre a droit à des égards. Et il y a encore le beurre, le fromage, les veaux. C'est la vache qui assure l'aisance du cultivateur ». Breuillet ne compte qu'un seul troupeau de moutons de 100 têtes environ. Il appartient au boucher qui se crée ainsi une spécialité très profitable à sa maison. Quelques chèvres « la vache du pauvre ». À suivre
Notes (1) Les données sont celles relevées dans les monographies d'instituteurs rédigées en 1899 à la demande de Mr. le Ministre de l'Instruction Publique à l'occasion du siècle nouveau. (2) Le plan terrier de la seigneurie de Bruyères dressé en 1784 évalue le territoire à 4.138 arpents. L'arpent étant de 100 perches et la perche de 20 pieds carrés (42,21 centiares), on a ainsi une superficie de 1.745 hectares . La superficie actuelle de la commune d'après le cadastre terminé en 1826 n'est plus que de 1.290 hectares . Il y aurait donc depuis la fin du XVIIIe siècle une diminution de près de 500 hectares . Cette différence provient de ce que des dépendances de la châtellenie ont été annexées à des communes voisines : Ollainville, Fontenay, Breuillet. Seuls 542 hectares , soit 45% de la superficie totale, sont en terres labourables. (3) La densité du blé est 1,32 environ. Ainsi 35 hectolitres pèsent 26,5 quintaux.
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