L'agriculture en Hurepoix au XIXe siècle (4) la région de Montlhéry |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------------- _------------------ ----------- Mars 2011 Carte du Hurepoix.C. Julien
Cette chronique est le quatrième volet de la série sur l'agriculture en Hurepoix au XIXe siècle. Après avoir décrit le monde agricole du sud Hurepoix, nous nous intéressons aux communes circonvoisines de Montlhéry dont les cultivateurs viennent alimenter le marché. Cette zone économique essentiellement rurale, exceptée la ville de Montlhéry et Saint-Michel-sur-Orge où habitent de nombreux cheminots, d'une superficie de 6.132 hectares , était peuplée de 8.418 habitants lors du recensement de 1896 (1).
Avant d'exposer l'état de l'agriculture des communes circonvoisines de Montlhéry, parlons brièvement des bestiaux et notamment des chevaux, seul moyen de traction avant la mécanisation. Dans toutes les communes, un nombre considérable d'animaux sont utilisés pour les travaux des champs, les bœufs ont pratiquement disparu, même dans les grandes fermes du Plessis-Pâté on y a renoncé. La race chevaline a gagné toutes les exploitations. Même à La Ville-du-Bois où la superficie moyenne des parcelles est inférieure à 600 centiares, on compte une centaine de chevaux. Ce sont en général des percherons et il n'y en a rarement plus d'un par exploitation. Bien souvent ce nombre suffit à assurer la moitié des labours, le reste se faisant à la main sur les petits lopins de terre. Il convient de noter que les chevaux servent à deux fins : à l'exploitation du sol et au transport, deux ou trois fois par semaine les cultivateurs se rendent au marché, à Montlhéry, Arpajon, Longjumeau, et vont même porter des produits aux Halles ou sur les marchés de Paris. Nous avons déjà parlé de l'arrivée de l'Arpajonnais vers 1894. Ce nouveau moyen de transport changea les habitudes et offrit des débouchés considérables aux cultivateurs des communes desservies. Marcoussis et La Ville-du-Bois étaient des gares de marchandises très fréquentées pour emmener, tard le soir voire la nuit, les légumes vendus sur le carreau des Halles, tôt le lendemain matin. Outre les chevaux de labours, nous trouvons deux élevages de chevaux de courses dans le haras de la famille Say à Longpont-Saint-Michel et dans celui de la Croix-Saint-Jacques à La Ville-du-Bois propriété de Mr. Gobin. Des fermes modèles furent installées avec des écuries très confortables renfermant une douzaine de juments poulinières. Quant aux bovins, seules les vaches laitières existent dans la région. Quinze vaches à La Ville-du-Bois, les huit vaches de Villejust produisent annuellement 240 hectolitres de lait. Une vingtaine de bêtes à cornes subsistent au Plessis-Pâté. À Linas comme à Montlhéry, il semble qu'aucun bovin conséquence de l'absence de prairies naturelles ou artificielles. Le cheptel de Nozay est également très réduit. De race normande achetées au dehors du Hurepoix et revendues dès qu'elles sont fatiguées ou usées, les vaches fournissent une quantité de lait pour la consommation journalière. Néanmoins le lait est encore fort cher en 1898, il faut compter entre 25 à 30 centimes le litre. On comprend dans ces conditions que les vaches soient d'un bon rapport et qu'il y ait plus d'avantage à vendre son lait que de le transformer en beurre et en fromage. Les litières des vaches comme celles des chevaux produisent d'excellents fumiers que les cultivateurs répandent à la place des engrais chimiques. On peut employer comparativement de grandes quantités de fumier ou de gadoue jusqu'à 150 tonnes à l'hectare. Notons que l'emploi des engrais chimiques reste onéreux, vers 1900 il faut compter :
La disparition du vignoble Avant 1870, la culture de la vigne était intensive sur les coteaux du centre Hurepoix et dans la vallée de l'Orge. Elle arrivait en premier rang à La Ville-du-Bois où plus de 100 hectares , un tiers du territoire environ, constituaient un important vignoble produisant un petit vin léger, très agréable à boire (selon Mr. Hesling) et qui jouissait d'une certaine faveur dans la région. En 1812, le vignoble de Marcoussis s'étendait sur plus de 67 hectares alors que deux hectares seulement sont déclarés en 1892. Les ravages causés par le mildiou, des insuccès dus aux intempéries des saisons, l'épidémie de phylloxéra découragèrent les cultivateurs qui de vignerons se firent maraîchers. Les vignes à l'exception de quelques hectares furent arrachées, bien à regret certainement, mais il fallait vivre et des champs de légumes les remplacèrent. Dans certaines communes, le chasselas cultivé en treilles dans les vergers et jardins potagers et qui est d'une très belle venue, est également d'un excellent rapport, concurremment avec les fruits de nombreux espaliers. Vers 1890, le vignoble ravagé par le phylloxéra, arrivé en France à partir de 1863, fut reconstitué en utilisant des porte-greffes issus des plants américains naturellement résistants. De nombreux essais furent suivis de succès, deux ou trois récoltes assez suivies, mais le développement des transports a participé au déclin de la viticulture francilienne qui, il est vrai donnait un vin de qualité médiocre, au profit des vins de la Loire, de Bourgogne et même du Bordelais.
Montlhéry En 1899, Montlhéry est une ville de 2.320 habitants dont la principale vocation est commerciale avec une faible composante rurale. À cause de l'air sain, de nombreuses institutions, pensionnats pour garçons et filles sont installés à Montlhéry. La propriété est divisée et morcelée de sorte que tous les habitants possèdent leur lopin de terre. L'activité agricole est tournée essentiellement vers la culture maraîchère. On produit en grande quantité la pomme de terre hâtive, la tomate, les haricots, les choux de Bruxelles, etc. La fraise y est renommée ainsi que les asperges. On y cultive le chasselas pour table. « … le sol est paraît-il inattaquable par le phylloxéra » nous dit Mr. Louis Cruchet, instituteur de Montlhéry. Montlhéry ne possède aucune industrie, mais forme un centre de commerce assez important (2). Les beurriers de la vallée de la Loire y viennent chaque lundi (principal marché de la semaine) apporter les beurres et fromages blancs salés et égouttés, dits fromages de Montlhéry, qui sont en grande réputation à Paris dans la classe moyenne et les ménages d'ouvriers, ils forment l'objet d'un commerce annuel que l'on n'évalue pas à moins de 80.000 francs en 1898. Le marché du lundi attire à Montlhéry un grand concours de cultivateurs, de fermiers, de négociants en grains, c'est un des principaux marchés qui fixent le prix des mercuriales pour la capitale. Ce jour-là, il faut voir l'activité, le mouvement, la gaieté même qui règnent dans la ville. Le jeudi matin se tient un autre marché pour les approvisionnements en denrées alimentaires.
Linas Sillonnée par le petit cours d'eau la Sallemouille, le territoire de Linas possède un sol sablonneux. Les propriétés composant la commune sont dans un excellent état de culture, on n'y voit que quelques rares parcelles de terrain en friche. La principale culture est la production maraîchère, légumes de toutes sortes : pommes de terre, haricots, pois, tomates en grande quantité livrées à Paris ou directement en Angleterre par Mr. Bosne, instituteur retraité, adjoint de la commune de Linas, représentant le Syndicat des Cultivateurs de Linas, dont le règlement et les statuts ont été soumis à l'approbation préfectorale. La culture des céréales représente peu d'étendue : 40 hectares de blé environ, 5 hectares de seigle et 60 hectares d'avoine ? Les prairies naturelles et artificielles comptent pour 20 hectares environ. Il y a 16 à 17 hectares de vigne représentant une production annuelle de 250 à 300 hectolitres de vin, année moyenne. L'élevage du bétail n'y est nullement appliqué.
Marcoussis Marcoussis qui a été jusqu'en 1960 une commune rurale célèbre pour la production de primeurs et de la fraise, possède un sol tantôt sablonneux, tantôt argileux, les expositions y sont variées. Charles Mercier, instituteur à Marcoussis nous donne une grande leçon d'agriculture, aidé semble-t-il par l'école d'agriculture de Dourdan. Nous nous dispensons de redonner ce texte sur la faune, la flore et les méthodes agricoles modernes. Au cours du XIXe siècle, la superficie des terres labourables de Marcoussis a augmenté de 665 hectares (en 1812) à 1.056 hectares (en 1892), modification due aux vignes et bois essartés et convertis en cultures de primeurs. La répartition du domaine cultivable en 1899 est la suivante : 296 hectares de froment, 203 hectares d'avoine, 35 hectares de seigle, 160 hectares de haricots, 150 hectares de fraise, 100 hectares de pois et tomates et 112 hectares de d'asperges, pommes de terre, etc. La vallée de Marcoussis est fertile, produisant des légumes et des fruits qui sont vendus aux marchés de Montlhéry, alors que les fraises, haricots et fleurs sont expédiés la nuit à Paris par l'Arpajonnais dont une branche arrive au cœur du village, les trains arrivant vers deux heures du matin aux Halles centrales. En 1898, le volume des marchandises est assez considérable pour s'élever à 1.800.000 frs. Une importante main d'œuvre est employée aux récoltes et travaux des champs. Lors de la cueillette des fraises, plus de 300 ouvriers sont embauchés. Évoquons rapidement les malheurs des cultivateurs. Parmi les « ravageurs des vergers, champs et jardins » trouvés sur le territoire de Marcoussis, notons : le ver blanc ( botrytis tenella ) qui est la plaie des cultures. Vers 1890, plus de 100 hectares de fraisiers ont été dévastés par ce parasite. Tous les moyens employés furent vains pour le détruire ou l'éloigner. Il y a également le hanneton commun qui ronge les feuilles des arbres, le hanneton des champs qui se nourrit des racines de la vigne, la courtilière qui coupe les racines des plantes, le puceron lanigère qui affaiblit par sa piqûre le troncs et les branches du pommier, et bien d'autres insectes comme la pyrale, le taupin, le saperde, le charançon, le perce-oreille, etc.
Nozay Depuis le relevé cadastral de 1809 qui donnait 592 hectares de terres labourables, 24 hectares de vigne et 100 hectares de bois, la répartition a été bien modifiée au cours du XIXe siècle. Des terres plantées en vignes l'ont été en bois, des bois ont été défrichés et le terrain converti en terres labourables. Le sol du plateau de Nozay est généralement argileux et très fertile. La presque totalité de la surface du territoire est consacrée spécialement à la culture des céréales, quelques hectares seulement sont encore plantés en bois, d'autres en vignes, en fraisiers, en poiriers, etc., mais la grosse culture domine. La propriété est morcelée, mais il y a encore de grandes pièces dans la plaine. On élève des moutons à la ferme de Villarceaux.
Le mangeur de haricots, Carrache, XVe s. (Galleria Colonna, Rome).
La Ville-du-Bois Le territoire de la commune de La Ville-du-Bois, d'une étendue de 361 hectares 81 ares est réparti sur 6.333 parcelles dont 148 hectares de terres labourables, 9 hectares de vignes, 22 hectares de vergers et 122 hectares de bois. La commune toute entière repose sur un banc de sable argileux d'un jaune rougeâtre par les oxydes de fer. Le sol est très léger, très perméable et très facile à travailler. Aussi la moitié des labours se font à la main, soit la bêche, soit la fourche, et dans les pièces d'une grande étendue, un seul cheval, un âne même, suffit au besoin de tirer la charrue. Le vallon de la Croix-Saint-Jacques fait cependant exception. Le sol y est passablement argileux et beaucoup plus compact. Les labours ne s'y peuvent faire qu'avec deux bons chevaux. Notons que l'ouverture en février 1894 de la ligne du chemin fer sur route de Paris à Arpajon, que l'on appelait l'Arpajonnais, favorisa l'envoie des productions agricoles aux Halles de Paris. Deux stations desservaient la commune, celle de la Grange-aux-Cercles pour les voyageurs et celle de la Petite Ville-du-Bois pour les marchandises. Dix trains par jour dans chaque sens pour les voyageurs et de nombreux trains supplémentaires à la belle saison pour les produits maraîchers envoyés dans la nuit à Paris. La propriété est très morcelée à La Ville-du-Bois. On comptait 6.333 parcelles en 1809 sur une superficie de 361 ha 80, « … et il est certain que ce chiffre n'a fait qu'augmenter depuis par suite des partages successifs des héritages », nous dit Mr. Hesling, instituteur. On obtient une surface moyenne de 571 centiares par parcelle, mais beaucoup n'atteignent pas cette moyenne pour n'être que des lopins de quelques centiares. Le morcellement et l'éparpillement de la propriété qui en résulte sont certainement un obstacle sérieux à la culture par suite des servitudes, des enclaves et des pertes de temps sans nombre qu'ils entraînent. Néanmoins les terres se vendent très bien. Sauf à la Croix-Saint-Jacques où l'hectare ne se paye que de 3 à 4.000 frs, les terres se vendent communément sur le pied de 10 à 15.000 frs et quelquefois même 20.000 frs l'hectare. Toutefois, malgré le prix élevé de la terre, l'exiguïté des lopins permet à chacun d'être propriétaire ou de le devenir. À la fin du XIXe siècle, les terres de La Ville-du-Bois sont en général très bien cultivées. Mais Mr. Hesling n'est-il pas trop élogieux quand il écrit : « …les cultivateurs se tiennent au courant des progrès et des découvertes de la science agricole par la lecture de publications périodiques, et l'esprit routinier a à peu près complètement disparu devant l'heureuse initiative de quelques cultivateurs hardis et éclairés. Les engrais chimiques y sont judicieusement associés aux fumiers proprement dits, selon les besoins des cultures diverses et après analyse des terres ». Les maladies de la vigne et des arbres fruitiers ainsi que celles des autres plantes cultivées particulièrement à La Ville-du-Bois sont traitées d'après les « nouvelles méthodes reconnues efficaces ». Un syndicat agricole a été fondé vers 1895 grâce à l'initiative de Mr. Albert Montgobert, natif de La Ville-du-Bois, professeur d'agriculture à l'école primaire supérieure de Dourdan, et « l'empressement des cultivateurs à répondre à son appel est une preuve de l'opportunité de la création qui répondait à un véritable besoin. On ne peut que souhaiter de voir prospérer cette utile institution appelée certainement à rendre de nombreux services aux cultivateurs et à contribuer pour une large part à la prospérité de l'agriculture à La Ville-du-Bois ». En raison de la proximité de Paris qui lui offre un débouché sûr et lucratif, la population de La Ville-du-Bois se livre presque uniquement depuis la perte de son vignoble à la culture maraîchère et alimente la capitale en primeurs. Sur 333 hectares en culture, 40 seulement sont consacrés aux céréales, principalement l'avoine et les fourrages pour la nourriture des chevaux. On peut citer comme spécialité, la fraise Ricard qui est justement appréciée pour sa saveur fine et son parfum délicat, la tomate, le cornichon, le potiron et l'asperge. La culture des fleurs, un moment en vogue, semble à peu près abandonnée depuis les années 1880, sauf en ce qui concerne la giroflée. La culture des arbres fruitiers y est menée de front avec celle des primeurs. On compte plus de 20.000 pieds d'arbres à haute tige ou nains parmi lesquels dominent les fruits à noyau.
Villejust La nature du sol de la commune de Villejust est généralement argileuse et sablonneuse. Une couche d'argile existe à deux mètres de la surface environ, elle retient l'eau et est la cause d'une grande humidité. « Il est impossible de creuser des caves qui s'empliraient d'eau en hiver. Aussi les gens n'ont–ils que des celliers », nous dit, Mr. Eugène Reyboulet, instituteur en fonction à l'école communale en 1899. Toute la commune s'étend sur un plateau ; la plaine ressemble à un paysage beauceron. Les principales cultures sont décrites dans le tableau suivant.
La fraise et le haricot occupent aussi beaucoup les cultivateurs de la commune. Les variétés de fraises les plus estimées sont la Héricart, la Elton qui sont hâtives ; la Jucunda, la Princesse, la Docteur-Morère qui sont tardives, la Victoria et les Quatres-saisons. Il y a, à Villejust en 1899, 64 chevaux, un âne, 8 vaches qui produisent 240 hectolitres de lait, des poules et des pigeons dans les basse-cour des particuliers.
Longpont-sur-Orge L'instituteur de Longpont, Mr. Chartier a pris le parti de décrive avec une grande précision la faune et la flore de la commune, mais il est quasiment muet sur l'agriculture. Autour du village de Longpont, la campagne est variée de prairies, vignes et cultures maraîchères : au nord et au sud ce sont des champs alternés de vignes ; à l'est des marais cultivés et les belles prairies du haras de Lormoy, à l'ouest la petite plaine admirablement cultivée et d'une étonnante fertilité qui sépare Longpont et Montlhéry (3). La nature du sol est la terre franche vers Villebouzin et le Mesnil, la terre devient calcaire sur un tuf marneux entre le Mesnil et Longpont, sauf le sable qui domine sur la butte du Moulin à Vent, devant Lormoy le sol est très sablonneux avec des veines rouges, au-dessus de Guiperreux et dans la pente, la terre forte est mélangées de cailloux. Le territoire de Longpont est généralement composé de petites propriétés sur 189 parcelles on en compte 80 de moins d'un hectare et 175 de superficie inférieure à 5 hectares . La surface total cultivée est de 465 hectares dont 361 hectares de terres labourables, 62 hectares de prairies et vergers, 20 hectares de vignes et 22 hectares de jardins. Les cultures alimentaires, grains, gros légumes occupent 315 hectares alors que les jardins de maraîchers et potagers ont une superficie de 10 hectares . Le recensement de la race chevaline donne 100 animaux de travail dont 25 juments ; il y a aussi 3 ânes à Longpont en 1899.
Saint-Michel-sur-Orge Avec 511 hectares de superficie totale, la commune de Saint-Michel-sur-Orge possède 350 hectares de terres labourables, 50 hectares de prés et 105 hectares de bois. La nature du sol est sablonneuse et pierreuse au nord, argileuse et calcaire dans la partie sud ou le sol est meuble et très propre à la culture maraîchère surtout dans les prés de la rivière d'Orge. Le territoire est divisé en petites parcelles dont les grandeurs varient entre un are et un demi hectare. La ferme de la Noue est formée de pièces entre un et dix hectares. À l'ouest le parc du château de l'Ormoy appartenant à Mme veuve Say et la forêt de Séquigny forment une grande propriété. La petite propriété est cultivée en céréales et primeurs (cerises, pois, haricots, tomates, artichauts, melons, potirons, etc.) qui sont écoulés sur le marché de Paris et même expédiés directement en Angleterre. À la ferme de la Noue-Rousseau, on cultive les céréales et les fourrages. Dans le parc de Mme Say existe un haras d'élevage de chevaux de course. À la rencontre de la route et de l'Orge se trouve une vacherie dont les produits sont écoulés à Montlhéry, à Saint-Michel et à Paris. Dans la forêt de Séquigny appartenant à Mme say, on fait des élevages de faisans et de cailles. Au « Rendez-vous de chasse » en plein bois, on fait couver en moyenne deux à trois mille œufs.
Plessis-Pâté La superficie total de la commune du Plessis-Pâté est de 758 hectares dont 679 hectares de terre labourables et 52 hectares de bois. La plupart des terres sont fortes et froides et à cause de l'absence de pentes, conservent l'humidité et sont drainées. Le sol est excessivement fertile. Bien que le nombre des parcelles cadastrales constituant le territoire agricole de la commune soit de 980 qui appartiennent à 136 propriétaires, on ne peut pas dire que la propriété soit morcelée. Deux propriétaires possèdent chacun plus de 100 hectares et ont ensemble une imposition foncière de 232 frs 70 centimes (cote de 1898). 115 autres propriétaires possèdent environ un hectare chacun en moyenne. Les cultures principales des grosses et moyennes exploitations agricoles sont les céréales : blé et avoine, prairies artificielles, pommes de terre pour féculeries. Les petites exploitations s'occupent en outre de denrées alimentaires : pommes de terre et haricots. On ne fait aucun élevage de gros bétail. 80 chevaux sont employés aux travaux agricoles, les fermiers ont employé à plusieurs reprises des bœufs mais ils y ont généralement renoncé. À propos de la chasse au Plessis-Pâté, Mr. Davoust, instituteur dit « le syndicat formé par les propriétaires qui ne jouissent de la chasse que s'ils possèdent environ 20 hectares ou qui la louent à une société de chasseurs, de telle sorte que l'action de chasse coûte par fusil 250 frs. (Rappelons que le litre de lait coûte 25 à 30 centimes en 1898, une journée d'ouvrier agricole est payée 3 frs 50 en moyenne). À suivre
Notes (1) Les données sont celles relevées dans les monographies d'instituteurs rédigées en 1899 à la demande de Mr. le Ministre de l'Instruction Publique à l'occasion du siècle nouveau. (2) Le marché de Montlhéry est cité dans la charte de donation faite en 991 par le roi Hugues Capet à Thibaud File-Etoupe. (3) Avant 1951, la commune s'appelait Longpont (tout court) pour devenir Longpont-sur-Orge par décision du ministre de l'Intérieur afin de ne pas confondre la commune avec celle de Longpont dans le département de l'Aisne. Longpont a fait partie du canton de Montlhéry de 1793 à 1801, puis du canton de Longjumeau de 1801 à 1967.
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