Le fief d'Armenon aux Molières (2) 1700-1790
Cette chronique est le second volet d'un domaine situé aux Molières en Essonne. Ce lieu ainsi que celui de Quincampoix sont entre les mains de la famille Gohier.
JP.Dagnot Juin 2013
Fief de Belleville, extrait d'un plan terrier de Gometz.
Armenon aux Gohier et Vivien
En avril 1710, Marie Gohier veuve de Vincent 1 Vivien, procureur au comté de Limours, demeurant à Paris paroisse saint-Severin, laquelle voulant dès à présent assurer à Vincent 2 son fils aisné hussier priseur au Châtelet un fonds certain de biens, déclare qu'elle donne entre vifs à son fils Vincent 2 demeurant rue Saint Jacques, la totalité de la part et portion qui lui appartient de la maison terre et ferme d'Armenon, telle qu'elle lui est venue par la succession de Marie Goubert et de Jacques Gohier ses père et mère, de laquelle elle est héritière par moitié au moyen de la renonciation de Marie Anne Gohier veuve de Pierre de Chavanne, capitaine du château de Rochefort. Plus 47 arpens en plusieurs pièces eschus à ladite veuve pour un cinquième de la succession de son père, plus une maison à Limours, ... lesdits biens estimés à 3.999 livres. La veuve se réserve l'usufruit desdits biens.
En 1713, a lieu la confirmation du partage des biens de Marie Goubert, Marie Gohier veuve Vincent Vivien et Jacques Gohier tous deux héritiers par moitié de Marie de Goubert au jour de son décès veuve de Jacques Gohier, au jour de son décès officier de Melle de Montpensier d'Orléans, leur père et mère. Ils font entre eux deux lots... Il s'agit pour chacun notamment de la moitié de la ferme d'Armenon . Cet écrit sous seing privé fut déposé chez Vatry (étude dont le répertoire et les minutes sont absentes).
En octobre de la même année, un intitulé d'un inventaire après décès mentionne que le dit Vivien en qualité d'adjudicataire par moitié de tous les biens mentionnés au décret, de la succession des héritiers de demoiselle Anne Gohier veuve Haultent, a reconnu avoir entre ses mains l'original en parchemin du décret des biens duquels il a promis ayder Jacques Gohier Darmenon aussi adjudicataire pour l'autre moitié des biens qu'il a aussi payé sa moitié. Ce paragraphe confirme la propriété d'Armenon à deux personnes.
En 1714, toujours un intitulé, cite le partage entre Vincent 2 et son oncle Jacques Gohier sous seing privé des biens de la succession de Anne Gohier veuve Haultemps qui obtient le second lot soit quinze arpens en plusieurs pièces.
Nous arrivons en 1722 et nous devons nous contenter d'un intitulé du partage des biens de la succession des père et mère de Vincent 2 Vivien héritier pour un quart, les autres parts revenant Marie Anne Vivien veuve Pierre Chenan, Nicolas Vivien bourgeois de Paris et Catheriene Vivien épouse Gaspard Cousin. Vincent hérite du second lot.
Notons en 1725, que le suzerain d'Armenon, seigneur de Belleville est désormais Paul Mestivier par la foy et hommage qu'il rend au roy.
En 1727, Barbe Geneviève Gohier Darmenon se marie à Cherbourg avec Claude Buirette. Les époux sont en communauté de biens
L'année 1728, va changer la donne dans la famille Gohier, Jacques décède le 9 septembre. Jeanne Gohier déclare que Jacques Gohier Darmenon son père ne pouvant signer à cause de la maladie dont il est décédé lui a fait une procuration... Ensuite commencent des réunions de famille, les héritiers sont au nombre de huit et disséminés en France; de ce fait, les provinciaux se font représenter par leur beau-frère Jean-Baptiste Target. Ce dernier, avocat au parlement et personnage efficace vend l'office d'huissier commissaire vendeur de biens meubles au Châtelet de Paris, du défunt Jacques Gohier à Michel Moreau, moyennant la somme de 8.000 livres, le preneur a dû verser 100.000 livres au trésor pour cet office.
En octobre commence l'inventaire après décès, à la requête de :
- Jean Baptiste Target, avocat en parlement, et dame Marie Madeleine Gohier Darmenon sa femme demeurant à Paris, rue de Moussy paroisse Saint-Jean en Grève, à cause d'elle;
- demoiselle Jeanne Gohier Darmenon, fille majeure, demeurant même adresse,
- ledit Target procureur de Pierre Jacques Gohier Darmenon receveur des traites à Jugrande en Anjou,
- également pour Guillaume May, receveur des domaines et bois de la généralité d'Orléans et du comté de Blois et dame Anne Geneviève Gohier Darmenon sa femme,
- aussi pour Louise Germaine Gohier Darmenon fille majeure demeurante à Blois,
- pour Louis François Gohier Darmenon, employé dans les fermes du roy (près de Rambouillet),
- pour Anne Josse Gohier Darmenon, directeur et receveur des aydes de l'élection de Saint-Maixan,
- pour pour Elie Mayjonnade, bourgeois de Paris demeurant rue Geoffroy Lanier paroisse Saint-Paul, procureur de Guy Gohier Darmenon, receveur général des finances de la généralité d'Auch
Tous habiles à se porter héritiers chacun pour un huitième du deffunt Jacques leur père, vivant huissier commissaire priseur au Châtelet, et de deffunte Geneviève Josse son épouse. Passons sur l'inventaire des meubles à Paris rue de Moussy dans une location de trois étages...grenier et cave.
Mention de 80 livres pour sortage de meulles par les carriers des Molières. Jeanne Gohier déclare qu'elle a connaissance que les titres de la propriété d'Armenon et de celles du Buisson sont produites au procès pendant en la grande chambre de parlement pour raison de la terre d'Armenon. On apprend dans les dépenses que le défunt avait Chargé Target de le défendre au sujet de la ferme d'Armenon contre le seigneur du fief de Belleville 17281244a. 17281279a, le procès dont s'occupe le sieur Target concerne la ferme d'Armenon dont deux seigneurs se disputent la directe seigneurie, le seigneur de Belleville qui prétend que cette ferme est un fief qui relève de luy au lieu qu'elle n'est qu'une roture relevant du comté de Limours et c'est en cette qualité qu'elle figure au partage.
Plan de la ferme d'Armenon en 1776 .
En décembre a lieu le partage des biens couple Jacques Gohier Darmenon . Ne retenons que ce qui concerne cette chronique: Estimation de la ferme appelée Armenon: le droit de la succession consiste en la moitié des bâtiments, cour, jardin estant en la ferme, l'autre moitié appartenant au sieur Vincent Vivien, venant du partage entre le deffunt Jacques Gohier et la veuve Vivien.
La totalité de la ferme est louée 550 livres, ce qui fait pour la succession 275 livres, ramené à un principal de 5.500 livres . La moitié de la ferme d'Armenon composera le cinquième lot avec une soulte. A ce lot appartiendra la moitié des bastiments, jardin, petit clos de la ferme située au lieu appelé Armenon, les terres, prés dépendant et joints à la ferme, pour en jouir comme le deffunt Gohier, en qualtité d'héritier de Marie Goubert lors du partage de 1713.
Tirage au sort: le
cinquième lot, Armenon, est attribué à Pierre Jacques l'aîné. Le nom d'Armenon pourra continuer d'être utilisé par les héritiers.
Le procès pendant en 1728 voit sa fin provisoire en 1741, par un arrêt qui déboute Dudere de Graville, seigneur de Belleville de la mouvance par lui prétendue sur les fiefs des grand et petit Armenon . En 1751, un autre arrêt du parlement a jugé que le roy qui était propriétaire des fiefs des grand et petit Armenon ne pouvait relever de personne.
La famille Vivien concernée par Armenon.
Du partage de 1728 où Armenon était échu à Pierre Jacques Gohier, sa fille Barbe en hérite ; cette dernière se marie avec Claude Buirette.
En 1738, Armenon est toujours coupé en deux, Vincent Vivien, huissier commissaire priseur au Châtelet de Paris demeurant place Maubert propriétaire pour moitié d'une ferme appelée Armenon et des bâtimens en dépendant et des droits de commune, friche, paturage en dépendant, et encore étant propriétaire de la totalité des terres labourables et prez cy-après déclarés, lequel baille pour neuf années à Jean Maréchal, laboureur demeurant à Quincampoix c'est à savoir :
- la moitié de tous les batimens composant icelle ferme ce consistant en chambre basse, chambre haute, grenier au dessus, écurie, bergerie, étable, grange, chartrie, court, jardin, petit enclos attenant les batimens,
- avec la moitié des droits de commune qui n'ont point été partagés avec le sieur Jacques Gohier avec la totalité de 45 arpens de terre labourable et 3 arpens de prez qui composent la moitié des terres labourable et prez dépendans dicelle ferme d'Armenon selon le partage de 1713...
ce bail fait moyennant 550 livres de ferme savoir 350 livres pour la moitié des batimens de la ferme et des 45 arpens de terre et 200 livres pour les terres labourables provenant de la succession de la veuve Hautemps, un jambon de 12 livres, 12 poulets.
Huit ans après, notre huissier renouvelle le bail d'Armenon cette fois en deux actes distincts Vincent Vivien, propriétaire des terres situées sur le terroir d'Armenon suivant le partage fait entre lui et Jacques Gohier, en 1713, lequel a donné à titre de loyer et prix d'argent pour neuf ans au sieur Jean Maréchal, laboureur demeurant à Quincampoix, toutes les terres citées ci-dessus dont il jouit actuellement, le bail fait moyennant 200 livres de ferme et loyer. L'année suivante le bail est confirmé par l'épouse devenue veuve et remariée à Jean Quiclet. Côté propriétaire l'huissier est également décédé et son fils Jean Baptiste Vivien le remplace. Le second bail concerne la moitié de tous les batimens de la ferme d'Armenon avec les terres décrits de manière identique au bail de 1738, le bail fait moyennant 350 livres de loyer ...
En novembre 1746, Pierre Jacques Gohier Darmenon, receveur au bureau des traites à Ingrande, décède; il est inhumé dans la neffe de l'église. Son inventaire après décès, fait à Angers par Gaudin, laisse son épouse seule héritière. À la requeste de Claude Buirette, bourgeois de Paris, époux de Barbe Geneviève Gohier fille du défunt Relevons dans les titres et papiers du défunt le partage en 1728 lui attruant la moitié d'Armenon et une rente, quue ce partage n'était pas exact...
En 1747, Vincent 2 Vivien décède . À la requeste de Anne Legast demeurant paroisse Saint-Nicolas du Chardonnet et de Jean-Baptiste Vivien avocat demeurant paroisse saint-Sulpice seul et unique héritier pur et simple de son père… Cet acte n'apporte rien sur Armenon.
En fin d'année notons le partage des biens de Vincent 2 . Une fondation fondation de deux messes à perpétuité est faite moyennant une maison aux Molières; À l'issue de la messe de la feste de la Pencoste, dans l'église paroissialle Saint Pierre de Limours, sur le réquisitoire de Jean Lerasse curé, des marguilliers de ladite église, suit la liste des habitants représentant la plus grande et saine partie de tous les paroissiens... ont exposé que dame Anne Legast veuve de Vincent 1 Vivien et Jean Baptiste Vivien son fils avocat désirant exécuter les pieuses intentions du deffunt... que dans cette vüe le curé a proposé deux grands messe hautes à toujours également pour le père et mère de ladite Legast que pour la fondation la veuve délaisse une maison et clos aux Molières . IL sera permis de faire poser une épitaphe au pilier attenant leur banc.
la veuve jouit des revenus d'Armenon.
22/3/1748 achat office de notaire ae
17/6/1748, bail Claude Buirette bourgeois de paris et Barbe Geneviève Gohier Darmenon son épouse, demeurant paroisse saint-Jean-en-grève, lesquels ont donné à ferme et prix d'argent pour huit années à Jean Quiclet fermier laboureur demeurant à Armenon, la moitié de tous les bastimens de la ferme d'Armenon qui se consiste en chambre basse à feu, chambres hautes grenier dessus, écuries, bergeries, estables granges laiterie cour jardin petit clos avec la moitié des droits... plus la moitié d'une liste de terres... ce bail fait moyennant la somme de 350 livres, un jambn six poulets
Cinq années après, l'examen des procédures faites lors de la vente du comté de Limours par le roi au comte d'Eu nous permet d'affirmer, qu'un arrêt du parlement du 6 may 1751 a déclaré le roy propriétaire des fiefs d'Armenon. Comme le roi ne peut être vassal de personne, il est dû une indemnité au seigneur de Belleville, et elle doit être proportionnée à la valeur de la totalité des fiefs d'Armenon, tels qu'ils ont été reportés dans tous les aveux et dénombremens comme consistant en manoirs, cours, jardins contenant un arpen et demy, 80 arpens de terres labourables et un arpen de pré, le tout pouvant être évalué à 36.000 livres...
19/8/1753 mariage vivien Goblet AE
En 1753, notre notaire se marie: Jean-Baptiste Vivien, avocat en parlement, notaire au Châtelet de Paris, demeurant rue de la Verrerie, majeur, fils de deffunt Vincent 2 Vivien, huissier commissaire priseur, et de Anne Legast, d'une part, et le sieur Pierre Goblet, chef de gobelet du roy, ancien consul de Paris, et Marguerite Pennier son épouse, stipulant pour Marie Madeleine leur fille mineure, d'autre part, ... les futurs seront communs en biens, ... le sieur Goblet apporte 40.000 livres en avance d'hoirie, ... le futur doüe sa promise de 30.000 livres de douaire.
Aux Molières en 1757, Claude Buirette, bourgeois de Paris, et Barbe Geneviève Gohier Darmenon son épouse, demeurant à Paris paroisse Saint-Paul, lesquels ont donné à ferme et prix d'argent pour neuf années à Jean Quiclet, fermier laboureur demeurant en la ferme d'Armenon, les terres héritages ci-après désignés à savoir la moitié de tous les biens de la ferme d'Armenon qui consiste en chambre basse à feu, chambre haute, grenier dessus, écuries, bergeries, étables, granges, laiterie, cour, jardin, petit clos, avec la moitié des des droits ...
- plus 4 arpens appelés le grand clos d'Armenon,
- suivent deux pages de pièces de terres,
Le bail fait moyennant 450 livres, un jambon, six poulets. Notons que le notaire qui rédige l'acte est un cousin du bailleur et qu'il possède déjà l'autre moitié de la ferme.
En juillet, devant Dupont, la femme Buirette, Barbe Gohier fait rédiger son testament, Barbe Gohier épouse de Claude Buirette bourgeois de Paris, demeurant en une maison appartenant à l'hôpital du Saint Esprit, rue Sainte Croix de la Bretonnerie, au lit malade du corps mais saine de mémoire et jugement, ... rien d'original notons que l'exécuteur testamentaire est Mr Target avocat au parlement. Cette personne décède quinze jours plus tard. À la requeste de Jean Baptiste Target, ancien avocat au parlement, exécuteur du testament de Barbe Geneviève Gohier Darmenon, comme à la requeste de Claude Buirette son époux, ayant à cause de la communauté de biens la jouissance tant qu'il restera en viduité des biens de son épouse, et à celle de Jacques Pierre Buirette, bourgeois de Paris, habile à se dire seul héritier de la deffunte sa mère... Notons que cet acte nous apprend que Target s'est occupé de l'éducation du fils Buirette.
Dix années après, 1761, le seigneur de Belleville, Pierre Juvenal Gallois, seigneur du fief de Belleville porte l'acte d'hommage au roy en sa chambre des comptes.
Nous retrouvons la même année, Jacques Pierre Buirette, qui devant la justice est déclaré seul héritier de sa mère Barbe Gohier Darmenon, et se voit attribué par Maître Chenu commissaire au Châtelet qui opère la liquidation des biens de cette dernière, le second lot d'un partage non retrouvé mais qui comprend Armenon.
Armenon aux Vivien
Le mois suivant, Jacques Pierre Georges Buirette, bourgeois de Paris, y demeurant paroisse Saint Leu, Saint Gilles, vend à Jean-Baptiste Vivien, avocat, notaire au Chatelet (étude IX), demeurant rue de la Verrerie paroisse Saint-Merry, la moitié de tous les bâtiments de la ferme d'Armenon paroisse des Molières, consistant:
- chambres basses et hautes, greniers au dessus, escuries, bergeries, étables, grange, laiterie, cour, jardin, petit clos commun entre ledit vendeur et le sieur Vivien.
- suivent les terres détaillées en 25 articles ... ,
lui appartenant par la succession de Barbe Gohier dernière épouse de Claude Buirette, bourgeois de Paris...
La vente faite moyennant 10.000 livres francs deniers. Ledit sieur Buirette s'engage à :
- payer tous les frais de la succession de sa mère,
- à se faire recevoir marchand mercier,
- à acquérir les marchandises nécessaires à son fonds de commerce.
7/6/1763 achat du fay par Vivien aux Cousteau de la Barrère AE maison bourgeoise
En 1763, cette adjudication est confirmée, les consorts Cousteau de la Barrère vendent leur propriété du Fay à Jean-Baptiste Vivien: Pierre Jacques Cousteau de la Barrère, seigneur de Pecqueuse, huissier de la chambre du roy, Jean Coullon et Edmée Cousteau, …, Anne Jacques Cousteau … lesquels ont vendu à maistre Jean-Baptiste Vivien, avocat, conseiller du roi et notaire au Chastelet de Paris, et Marie Goblet sa femme, demeurant à Paris rue de la Verrerie, une maison et habitation bourgeoise nommée le Fay paroisse des Molières, consistant:
- en avant cour en demi lune servant ladite maison, fossés en face du château entourant les cours,
- deux petits pavillons de chaque côté de l'entrée pour jardinier et concierge, cour pavée, puits en icelle, chapelle à droite au bout d'un fossé, le corps de la maison formant un pavillon à la moderne composant :
1) au rez de chaussée, un peron, vestibule, cuisine, four, office, salle à manger, salle de billard, salle de compagnie, petit cabinet ensuite,
2) au premier étage, neuf chambres dont sept à cheminées, au dessus en mansarde, chambres de domestiques et grenier,
3) donjon au dessus à quatre croisées,
4) caves dessous lesdits bastimens,
le tout couvert d'ardoises,
- jardin planté de tilleuls et d'arbres fruitiers, clos de murs de deux costés et fermé par un fossé d'eau,
- plus une ferme attenante consistant en maison et batiments pour le fermier, cour, grange, écurie, bergerie, pressoir, abreuvoir, jardin,
- 97 arpens de terre,
Ledit Vivien disant bien savoir congnoistre; lesdites parties observent que la maison bourgeoise , cour, fossés, chapelle ont été fait et construit sur la partie voisine des bastimens de la ferme... La vente est faite moyennant 31.000 livres. Notre notaire a désormais une résidence secondaire de qualité dépassant Armenon qui se trouve réduit à être une source de revenus.
En 1764, à la demande de son fils Jean-Baptiste notaire à Paris, est effectué l'inventaire après décès d'Anne Legast, épouse de feu Vincent 2 Vivien. Ce document se résume à dire que son fils est seul héritier de sa mère.
Début 1767, Pierre Juvenal Gallois seigneur de Belleville n'a toujours pas été indemnisé, il exprime des réserves et demande une indemnité en raison du fief des grand et petit Armenon relevant du fief de Belleville, de la mouvance duquel il a été privé par l'arrêt de 1751 jugeant le roy propriétaire.
Ferme d'Armenon.
Revenons en 1776, par devant le tabellion de Limours, commissaire à terrier de la marquise de Brionne, Jean Baptiste Vivien rend l'aveu de :
- la ferme d'Armenon consistant en bâtiments pour le propriétaire et du fermier, granges, écuries, étables, greniers, remises, cour, jardin, viviers, et fossés remplis d'eau, pastis, pâtures le tout formant un clos autour des bâtiments à la contenance de quatre arpens,
- 17 arpens formant le grand enclos d'Armenon, ...
apppartenant lesdits biens, la moitié par la succession de Vincent Vivien son père, et l'autre moitié au moyen de l'acquisition qu'il en faite de Pierre Jacques Buirette en 1761.
En 1780, le seigneur de Belleville fait également sa déclaration au terrier de Limours: Messire Pierre Juvenal Gallois, conseiller du roy, auditeur ordinaire en sa chambre des comptes, chevalier, seigneur des fiefs de Belleville, Baudreville, Lambert … demeurant à Paris paroisse et île Saint-Louis, lequel est venu à Limours pour rendre à son altesse la comtesse de Brionne, la foy, hommage et serment de fidélité qu'il lui doit à raison du fief et seigneurie de Belleville relevant en plein fief du comté de Limours à cause de la baronnie de Gometz le Chastel dit Saint Clair… nous sommes transportés devant l'entrée du château de Limours … la comtesse est à Paris…. Le fief de Belleville lui appartenant comme seul héritier de messire Jean Gabriel Duderé, chevalier, seigneur de Graville et de Belleville, son oncle maternel, comme l'ayant acquis de dame Françoise Mestiviers, veuve de Laurent Beasse de la Brosse, à laquelle ledit fief appartenoit comme seule et unique héritière de Paul Mestiviers son frère, héritier substitué de Gilles de Trappu son ayeul…
Côté familial, relevons le mariage:
- en 1782, le mariage d'Anastasie Vivien avec Pierre Chotte,
- en 1787, celui d'Euprasie Vivien avec Charles Tirlet,Charles Marie Tirlet procureur au Châtelet de Paris, fils de feu Nicolas, maître en l'art de chirurgie d'une part et Jean Baptiste Vivien, écuyer, avocat en parlement secrétaire du roy maison couronne de France et de ses finances, notaire honoraire au Châtelet de Paris, seigneur de Goubert, le Fay, Despinoy, lez Craches, Darmenon et autres lieux, et Madeleine Gobelet sa mère, stipulant pour Amable Euphrasie leur fille mineure , ...., les époux communs en biens, l'époux apporte sa charge de procureur estimée à 50.000 livres, les parents de l'épouse en avance d'hoirie 25.000 livres l
- en 1790 , le remariage d'Anastasie avec Jean Perrot.
À suivre...