Le prieuré de Notre-Dame de Longpont XVII. La famille Cocherel |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------------- _------------------ --------- Février 2011 C. Julien
Cette chronique, la dix-septième de la série sur le prieuré de Longpont, se rapporte à une famille aristocratique qui fut célèbre aux XIIe et XIIIe siècles pour posséder de nombreux fiefs dans le Hurepoix. Il s'agit des Cocherel connus sous la dénomination latine « Cochellus » ou « Quocherellus ». Nous les trouvons dans de multiples chartes du cartulaire de Notre-Dame de Longpont (1) comme dans les chartes de l'église cathédrale Notre-Dame de Paris (2), tant du cartulaire de l'évêque « Prævia » que du Grand Pastoral.
Bouchard 1er Cocherel Bouchard est un ancien prénom d'origine franque (germanique), dérivé de Burkhard , par le latin Burchardi qui signifie "burg", forteresse et "hard", dur avec les variantes : Burgardt, Burgart, Burkard, Burkardt, Burkart, Burkarth, Burkhard, Burkhardt. Plusieurs lieux utilise ce nom comme L'Île-Bouchard (Indre-et-Loire), Le Plessis-Bouchard (Val-d'Oise) ou Saint-Gilles-de-l'Île-Bouchard (Indre-et-Loire). Au XIIe siècle, ce nom était commun ; de nombreux personnages sont cités dans le cartulaire de Longpont ; ils étaient des aristocrates fréquentant assidûment les moines, comme Bouchard de Vaugrigneuse « Burchardus de Valle Grinosa », Burchardus Ruffus, Burchardus de Castris, Bouchard de Massy père de Sultan, Bouchard Froment, Burchardo de Scala, Bouchard d'Orsay, Bouchard de Savigny, Bouchard de Liers, devenu moine en 1140, Bouchard Poot, le chevalier Bouchard de Arione, en 1120 Burchardus de Monte Leterico, Bouchard de Plaiseau « Burchardus de Palesiaco » en 1145 , Buchardus de Caliaco en 1150, Bouchard du Coudray en 1140, etc. La famille Cocherel possédait de nombreux fiefs à Massy, Wissous, et de par leurs alliances des biens à Viry, Évry et Villebouzin. Vers 1115, Bouchard Cocherel « Burchardus Cocherellus » est parmi les témoins qui se pressent devant l'autel de la Vierge à Longpont quand le seigneur Tevin de Forges donne la moitié de l'église de Vert-le-Petit « apud Ver Parvum » avec l'atrium et la dîme sur dix hostises et un arpent de terre, la moitié du candélabre et le cimetière, la moitié du pressoir et toute la dîme, tant en chanvre, en lin qu'en laine (charte XXVII). Ce Bouchard dont nous donnons le premier du nom, est le chef de cette famille qui vivait à la fin du XIe siècle. Dans les chartes suivantes, nous allons découvrir toutes les personnes de sa lignée.
Thibaud Cocherel Plus tard, vers 1140, nous trouvons Thibaud Cocherel (T1) « Teobaldus Chocherels » en compagnie de Pierre de Ballainvilliers, l'oncle du donateur Rodolphe de Chailly qui lègue une maison et une terre de son patrimoine dans la tenure noble de Lambert de Ballainvilliers, chargée de 12 deniers de cens payables le jour de saint Rémy (charte XXV). À la même époque, Gui Cocherel prenant le froc à Longpont, constitue sa dot d'entrée dans l'Ordre Clunisien. Ses parents lèguent deux setiers de blé à prendre sur sa terre de Fontaines de Brétigny (charte XXXI). Voici la transcription de Jules Marion : « Theobaldus Cocherel, assentiente uxore sua et tota progenie, pro filio suo, Guidone, quem recepimus in monachum, nobis in elemosinam concessit II sex bladi apud Fontanas, de redditu, in perpetuum. Cujus rei testes sunt : Guido de Vallegrinosa, Buchardus, frater ejus ; Johannes, Yvotet, fratres ; Guido Blundus ; Albericus, filius ejus ». Une translation sommaire donne : «Thibaud Cocherel avec l'assentiment de sa femme et de tous ses enfants, parce que son fils, le chevalier Gui, est devenu moine, donna à perpétuité une aumône de deux setiers de blé situés à Fontaines. Les témoins de cette chose : Gui de Vaugrigneuse, son frère Burchard, les frères Jean et Yvotet, Gui Blundo, Alberic, son fils».
Ainsi sous la dictée du prieur de Longpont, nous apprenons que l'un des frères de Thibaud Cocherel se nomme Bouchard, prénom traditionnellement porté chez les Cocherel ; par contre sa femme n'est pas nommée bien que donnant son consentement. Cette charte confirme les liens étroits qui lient la famille aux moines de Longpont. Thibaud Cocherel est encore nommé vers 1140 (charte CCXX) comme étant témoins du legs de Gui, fils de Walter de Bullion, qui atteint d'une maladie qu'il l'emporte au tombeau, donne, pour le salut de son âme, cinq sols de cens perçus annuellement sur la terre tenue en roture par Radulf Galopin avec 12 autres deniers pour un pré tenu par Jean Sancelin avec tous les droits de justice. Au cours de cette même année, Thibaud Cocherel est encore à Longpont quand Aymon de Bullion fonde un obit pour le salut de son fils Renaud. Ce chevalier donne un hôte nommé Georges à Saint-Michel-sur-Orge « Sanctum Micheelem » qui détient une droiture, paie une cens annuel de 20 deniers et est affranchit de la taille (charte CCCXLIX). En 1145, ce même Thibaud assiste à une cession aux moines de Longpont par Jean Cornet, quand est à l'article de la mort, il pense à son salut. Il s'agit de l'aumône de douze deniers de cens qui sont acquittés par la femme d'Étienne Lisiard le jour de la saint André. D'autres chevaliers dont Bouchard de Vaugrigneuse avec ses fils Tibert et Gilbert, Thibault Rufo, Hugues de Cochet et Guillaume de Guillerville sont témoins. Sans être nommée, il est possible que la situation roture pourrait être près de Châtres –alias Arpajon (chartre CCXVIII).
Bouchard II Cocherel Nous venons de voir que Bouchard Cocherel, IIe du nom, était présent lors de la cérémonie de prise d'habits par son neveu Gui. Cinq ans plus tard, le même chevalier est présent à Longpont, accompagné de Gautier et Haymon de Bullion, quand Heremburge, femme de Hugues de Châtres, donne quatre deniers de cens à Tousson, paroisse de la Brie (charte XXXVIII). Vers 1140, selon Marion, Bouchard Cocherel est présent avec Gautier de Bullion et plusieurs autres familiers des moines de Longpont, dont le serf Jean, quand Eremburge, femme de Hugues de Chastres, à son dernier souffle, donne six deniers de cens à Courson. Cette dame est la fille de Renaud de L'Hay et de dame Hersende (charte CCCXLV). Vers 1150, Bouchard II Cocherel est témoin de la constitution de dot par Renaud dit Cornut qui prend le froc de moine au prieuré de Longpont. L'aumône faite à la Vierge comprend la dîme du vallon entre Nozay et La Ville-du-Bois et trois sols de cens que rendent les tanneurs Georges Saccus et Radulf. Sentant sa fin prochaine, Bouchard Cocherel prépare son passage dans l'au-delà en faisant l'aumône d'un hôte nommé Robert Menuel à Massy (charte CCCXLIII). Voici le texte de Jules Marion : « Buchardus Cocherel, a presenti seculo transiens, dedit Deo et sancte Marie de Longo Ponte, monachisque ibidem Deo servientibus, unum hospitem apud Maciacum, nomine Robertum Menuel, concedentibus filiis suis, Tebaldo atque Burchardoi, et donum super altare ponentibus. Hujus donationis testes sunt : Teobaldus, frater ipsius Burchardi ; Gisbertus de Vallegrinosa ; Gaufredus de Vallegrinosa ; Galterius de Buelun ; Arnulfus et Aymo, frater ejus ; Reinaldus Escharez ; Johannes, famulus, et Ivo, frater ejus ».
Une traduction donne : «Bouchard Cocherel, traversant le siècle présent, donna à Dieu et à Sainte Marie de Longpont et aux moines serviteurs de Dieu dans ce lieu, un hôte nommé Robert Menuel qui était à Massy, avec l'assentiment de ses fils Thibaud et Bouchard qui posèrent l'acte de donation sur l'autel. Les témoins de ce don sont : Thibaud, le frère de Bouchard, Gilbert de Vaugrigneuse, Geoffroy de Vaugrigneuse, Gautier de Bullion, Arnulf et Aymon, son frère, Reinald Escharez , le serviteur Jean et Yvon, son frère».
Bien que Jules Marion donne la date de 1140, il est évident que cette charte est écrite quand Bouchard Cocherel passe de vie à trépas puisque le scribe écrit « a presenti seculo transiens ». Il faut donc donner au plus tôt 1150. D'ailleurs dans la charte suivante, seule la femme de Bouchard est nommée sans doute parce qu'elle était veuve. Holdearde, femme de Bouchard Cocherel, donne douze deniers de cens et la justice de la terre, que rendait Gautier de Bullion, et un demi-muid de vin de son clos de Villebouzin au sacristain pour le service d'une messe (charte CCCXLIV). Voici la version latine « Notum sit tam presentibus quam futuris quod Holdeardis, uxor Burchardi Cocherel, a presenti seculo migrans, pro remedio anime sue, dimisit Deo et sancte Marie de Longo Ponte, monachisque ibidem Deo serventibus, XII denarios census et justiciam terre, quos reddit Galterius de Buelun. Dimisit etiam sacriste ejusdem ecclesie, ad servitium missarum, dimidium modium vini, in clauso suo apud Vilebosein unoquoque anno accipiendum et in perpetuum possidendum. Hanc donationem concesserunt ipse Burchardus et Teobaldus, filius amborum, et super altare beate Marie, cunctis videntibus qui aderant, diligenter posuerunt. Hujus rei testes sunt : Tebaldus, frater ipsius Burchardi ; Gislebertus de Valle Grinosa ; Galterius de Buelun ; Johannes ; famulus, Ivo, frater ejus ; Guido, pistor ; Galfredus Anglicus ; Herbertus de Opere ».
La version française est : «Nous faisons savoir tant aux présents qu'aux futurs que Holdearde, femme de Bouchard Cocherel qui a quitté ce siècle, donna, pour le repos de son âme, à Dieu et à Sainte Marie de Longpont et aux moines serviteurs de Dieu en ce lieu, douze deniers de cens et la justice de la terre, que rendait Gautier de Bullion. Aussi, elle abandonna au sacristain de cette église, qui possèdera à perpétuité pour le service de la messe, un demi-muid de vin à prendre chaque année dans son clos situé à Villebouzin. Cette donation est approuvée par Thibaud, le fils de Bouchard et d'elle-même et l'acte de donation est posé scrupuleusement sur l'autel de la bienheureuse Marie, autour des auditeurs présents. Les témoins de cette chose sont : Thibaud, frère de Bouchard, Gilbert de Vaugrigneuse, Gautier de Bullion, le serviteur Jean, Yvon, son frère, le boulanger Gui, Geoffroy Anglicus, Herbert de Opere». Cette charte est la fondation d'un obit pour l'anniversaire d'Holdearde. La date donnée par Marion (vers 1136) est erronée. Il est évident que Holdearde était veuve de Bouchard Cocherel puisque celui-ci n'est pas nommé, mais seuls son fils Thibaud et son beau-frère Thibaud sont présents, l'un posant le parchemin sur l'autel de la Vierge , l'autre comme témoin.
La vente faite à Maurice de Sully En 1169, Maurice de Sully, évêque de Paris confirme la vente que fit Thibaud Cocherel « Theobaldus Quocherellus ». Moi, Maurice « Ego Mauricius, Dei gratia Parisiensis episcopus » par la grâce de Dieu évêque de Paris, nous faisons savoir à tous tant présents que futurs que Thibaud Cocherel a vendu de tout ce qu'il possédait à Évry « apud Ivriacum », tant en terres arables qu'en vignes, avec toutes les hostises et les serfs qui se trouvent dans notre fief moyennant le prix de 120 livres . D'un côté, la vente est garantie fermement par Thibaud, mais son frère promet de donner son consentement avant une année quand il sera fait chevalier, il le promet au cas où une accusation calomnieuse pourrait s'élever. De même leur sœur Adeline et son mari Pierre Pastillus engagent leur parole, acceptent, garantissent cette vente, ainsi que Thibaud Parvus, l'oncle maternel de Thibaud et Étienne de Balisy « Stephanus de Balisi ». D'une part, sur tout ce qui est dit, Thibaud en est le garant. D'autre part, sa femme Cécile qui en avait hérité de son père Gautier de Boulum approuve et garantit cette transaction. Plusieurs clercs assistent à cette chose, dont Jean chapelain de Sainte-Clotilde, Garnier chapelain de Victoire, Thibaud de Viri, Eudes Pareyo, parmi les laïcs il y a le maire Brunel, le doyen Hellouin et le boulanger Mathieu. De plus, Gui de Vaugrigneuse et Thomas de Châtres qui nous donnent leur caution et consentant à ladite convention. De nombreux autres témoignent : maître Manerius, Rémy, le doyen de Saint-Germain, Renard, chapelain de Saint-Germain, Mauger, le maire de Saint-Germain d'Auxerre, et plusieurs autres. Donné en l'an de grâce 1169, la neuvième année de notre épiscopat. Dans cette charte, nous retrouvons toutes les familles aristocratiques citées dans le cartulaire de Longpont. Thibaud de Viry est l'un des fils de Thibaud Cocherel, Guido de Valle Grignosa et Thomas de Castris sont les fils des seigneurs de Bouchard de Vaugrigneuse et de Bouchard de Châtres. En 1206, Eudes de Sully, évêque de Paris donne des lettres latines qui confirment que les hostises du chevalier Bouchard de Viry, fils de Thibaud Cocherel ont été transportés à l'Église Notre-Dame de Paris. Baudouin, Milon et Geoffroy, les frères de Bouchard sont cités. Voici un extrait de la version latine. « Odo, Dei gracia Parisiensis episcopus, omnibus ad quos iste littere pervenerint, in Domino salutem. Notum facimus quod, cum Renaudus, filius defuncti Ferrici, et Robertus, frater ejus, et Aubertus Russellus et Stephanus Chabridaux hospites essent Bocardi de Viri, militis, quicquid ab ipso tenebant emerunt ab eo… ». Ainsi nous connaissons le nom des serfs de Bouchard de Viry. Ainsi Renaud tient quatre arpents et un quartier de terre labourable, une masure au lieu-dit « Letro » et neuf quartiers de terre au chantier appelé « la Couture ». Aubert Roussel tient un arpent et une masure. La roture d'Étienne Chabridaux est constituée par trois arpents et demi, une masure et un arpent planté en vignes. Robert, frère de Renaud, tient quatre arpents à « Foveam » et deux arpents et demi au-dessus du village à côté de l'arpent de Gaudry et de la vigne de Palnel, plus un arpent de terre avec sa masure et un arpent de terre sous la Brosse « Brociam ». Ces quatre hostises qui appartenaient audit chevalier sont données en notre présence dans la censive de l'église Notre-Dame de Paris. Renaud paie 4 deniers de cens annuel pour sa masure contiguë à la grange dîmière et 8 deniers pour les quatre arpents et le quartier de terre. Pour un seul arpent de terre ou de vigne, ce serf paie 6 deniers. Aubert Roussel paie 5 sols de cens pour la tenure susdite, 12 deniers pour sa terre et 4 sols pour sa masure. Quant à Etienne Chabridaux, il doit payer 4 sols de cens, 6 deniers pour ses terres labourables, deux deniers pour les vignes et le reste pour la masure. Le cens est acquitté à la grange de Notre-Dame de Viry chaque année le jour de la saint Denis d'octobre. Ledit chevalier et sa femme Elizabeth promettent de quitter les susdites hostises et que personne ne pourra contesté ce transport. De plus, le chevalier Ferry de Cramuel, de qui les hostises sont dans la mouvance, accepte et approuve cette vente. Ensuite, Thibaud Cocherel, père dudit chevalier Bouchard, et Baudouin et Milon, frères dudit Bouchard, promettent fermement d'approuver cette chose. Pierre de Berchère, chevalier « Petrus de Bercheriis, miles », qui possédait une partie de ces hostises, promet devant nous que ni lui ni personne d'autre contestera cette transaction. Enfin, le scel de l'évêque est apposé sur le parchemin pour confirmer perpétuellement cet acte. En mars 1209, Pierre II de Nemours donne des lettres de confirmation pour le règlement d'un conflit entre le chevalier Bouchard Cocherel, sa femme Elisabeth et les chanoines de Paris. Il s'agit de la dîme novale dans la grange de Viry. Voici brièvement la traduction de cette charte en langue latine. À tous ceux, que ces présentes lettres, verront, moi, Pierre, évêque de Paris par la grâce de Dieu, salut au nom du Seigneur. Nous faisons savoir qu'entre nos doyen Hugues et le Chapitre de Notre-Dame de Paris, d'une part, et Bouchard Cocherel, chevalier et Elizabeth sa femme, d'autre part un contentieux s'était élevé à propos de la dîme novale sur le bois que ledit Bouchard et Elisabeth sa femme ont arraché dans le canton dîmier de l'église Notre-Dame de Paris. En notre présence il a été convenu avec regret que toute la dîme novale de la terre défrichée sera intégrée à la dîme de l'église Notre-Dame. Et pour témoigner de la fermeté des présentes lettres et conforter cet acte, nous apposons notre scel. Donné à Paris, l'an de grâce MCC°VIII, au mois de mars.
Le transport de Nicolas Cocherel En mars 1216, le même évêque confirme une acquisition d'héritages à Wissous « apud Colleriz », fief de l'évêque de Paris au Moyen âge. Il s'agit d'un transport de droit dîmiers que détenaient des seigneurs laïcs. Ce sont Nicolas Cocherel « Nicholaus Cocherel », sa femme Marie et leur fils Regnault qui promettent à transporter la dîme de Colleriz à Wissous « in decima de Colleriz apud Viceor ». Leur interlocuteur est maître Nicolas de Carnot « magistro Nicholao de Carnoto », chanoine de Notre-Dame de Paris (charte LVI). « Pierre, par la grâce de Dieu, évêque de Paris à tous ceux que ces présentes lettres verront, salut au nom du Seigneur. Que tous sachent que, avec Nicolas Cocherel et son épouse Marie avec le consentement de leur fils Renaud, présents devant nous, ont délaissé à maître Nicolas de Carnot, chanoine de Paris au nom de l'Église de Paris, pour trente livres parisis qu'ils recevaient en dîme de Colleriz tant en blé qu'en vin, exempt et libre de tout service de mars à mars, et s'engagent à demander les parts qu'il viendrait à racheter. Par la suite le susdit chanoine donnera à Nicolas Cocherel par réciprocité huit livres parisis sur cette dîme et ainsi elle est fixée à trente-huit livres parisis. Nicolas Cocherel et son fils promettent aussi de défendre fidèlement cela. Marie, épouse de Nicolas, en mauvaise santé, promet de donner sa foi en garantie de la rendre fidèlement à nous et à notre régisseur de Lonjumel [Longjumeau] que nous avons spécialement envoyé pour qu'il reçoive leur promesse. Simon de Villemoisson dans le fief de qui se trouve cette dîme consent à cela et s'en réjouit et donne sa promesse en garantie. Guy de Balisy, le chevalier Buchard Cocherel, Pierre de Villiers, Pierre Baiguenel, Baudoin Cocherel sont solidaires et promettent que, à la demande dudit chanoine Nicolas de mars en mars la susdite dîme sera rachetée. Et pour qu'un jour cela ne soit pas mis en doute, nous faisons consolider le présent acte à la demande des parties en présence, par apposition de notre sceau qui le garantit. Donné en l'an de grâce 1216, au mois de mars». Cette dîme pour trente livres mutuellement données était déjà engagée par eux depuis le mois de décembre 1213. Juin 1220 - À tous ceux que ces présentes lettres verront, Étienne, archidiacre de l'Église de Paris, salut au nom du seigneur. Nous faisons savoir qu'en notre présence Regnault, fils de Bouchard de Viry, chevalier, « Reginaldus, filius Bochardi, militis, de Viri » s'acquitta dans mes mains de quatre hostises avec les dépendances à Viry, que le père du susdit Bouchard avait vendu à l'Église de Paris, et pour cela donna une quittance pour avoir reçu une somme de 100 sols parisis du Chapitre de Paris. Les tenanciers desdites hostises sont : Regnault, fils de Ferry et Robert son frère et Albert Rufus et Étienne Cabridel. Le seigneur Adam de Cramoel, de qui le fief, où sont lesdites hostises et leurs dépendances, était dans la mouvance, consent, accepte et promet de garantir cette chose. Les plèges de cette chose sont : Simon de Bosco, chevalier, Baudouin Chocherel et Milon son frère. Pour consolider cette chose nous apposons notre scel. Donné en l'an de grâce MCC°XX°, au mois de juin (charte LXVIII). En février 1223, devant Guillaume évêque de Paris, Nicholaus Cocherel et Maria, sa femme, avec l'approbation de leurs enfants Regnault et Pierre Borgoilnel, ont vendu à l'église Notre-Dame toute la dîme qu'ils possédaient à Wissous, sur le terroir de Colleriz moyennant une somme de 48 livres parisis. Donné en l'an de grâce MCC°XXII, au mois de février (charte LIX). Désormais, le chapitre cathédral de Notre-Dame Paris possède tous les droits dîmiers dans leur fief de Colleriz. Outre, le fief de Wissous, la riche Église de Paris avait acquis de nombreux héritages dans les paroisses voisines. À cette époque, c'est le chantre Nicolas, second personnage du Chapitre, qui est désigné comme procureur des chanoines parisiens. En mars 1228, Rolland de Guallande et Odeline sa femme vendent un demi arpent de pré contigu au pont de L'Haye [sur la Bièvre ] pour 9 livres parisis. En avril 1231, le chantre Nicolas acquiert un demi arpent de pré, dans la prairie de L'Haye moyennant 11 livres . En décembre de la même année, ce clerc achète un autre pré d'un arpent contigu au moulin de L'Haye « juxta molendinum Laiaci » pour 11 livres parisis. Par la suite de nombreuses chartes donnent le détail des acquisitions et legs à L'Haye et à Chevilly, deux importants fiefs du Chapitre de Paris. À suivre…
Notes (1) Jules Marion, Le cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Longpont de l'Ordre de Cluny (Impr. Perrin et Marinet, Lyon, 1879). (2) Benjamin Guérard, Cartulaire de l'Église Notre-Dame de Paris (Impr. De Crapelet, Paris, 1850). (T1) Thibaud est un dérivé du prénom germanique Theudbald, composé des termes theud - et - bald dont le sens est " peuple " et " courageux ". Saint Thibault (ou Thibaud) fut un abbé cistercien du XIIIe siècle. Il est honoré le 8 juillet. Les prénoms dérivés sont : Tebald, Tebaldo, Teobaldo, Teobaldus, Theobald , Thibault , Thibaut , Thiebault , Thiébaud, Tibaldi, Tibalt et Tybalt .
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