Le prieuré Notre-Dame de Longpont XXIII. Les chartes relatives à Ris |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------------------- _------------------ --------- Mars 2012 C. Julien
Cette chronique est le vingt-troisième volet de la série des textes qui présentent les chartes du prieuré Notre-Dame de Longpont « ecclesia sancte Marie de Longo Ponte » dont certaines sont inédites (1). Il s'agit d'actes relatifs à Ris (ch.-l. cant., Essonne) « Regias, Reias, Reyas, Ries, Ris », paroisse dans laquelle l'église d'Orangis était à la collation du prieur de Longpont suite au legs fait aux moines au XIIe siècle (*). Selon l'abbé Lebeuf (t. IV, 374) la paroisse était déjà connue en l'an mil, un diplôme du roi Robert II le Pieux mentionnant des dîmes novales à Ris « De cetero jussimus inferere ecclesiam illius vill æ quam incol æ Regis appelant, novale cum decimis,… » dont une partie fut donnée à l'abbaye saint-Magloire.
Eudes de Ris Au début du XIIe siècle, Eudes de Ris et Fromond de Trousseau furent les témoins du chevalier Adam de Milly qui légua aux moines de Longpont l'église de Champlan avec l'atrium, le cimetière et les dîmes et la totalité de la censive qu'il possédait en ce lieu. Vers 1100, Eudes de Ris et son fils Albert assistent le seigneur Holderic de Trousseau, Tesza sa femme et leur fils Frédéric qui cèdent leurs alleux de Breuillet que Fromont, frère d'Holderic avait partagé les récoltes (charte CLXXXVII). Dans cette charte, l'expression « per quoddam lignum ; unum truncum Baculi » est utilisée lors de la présentation de la donation sur l'autel, il s'agit du sceptre ou du bâton de commandement du prieur qui était posé, à Longpont, en même temps que le voile de la Vierge. Cet attribut représentait l'autorité religieuse ou seigneuriale et avait la valeur symbolique de l'acte de donation, qui bien souvent était rédigé postérieurement par le scribe. Dix ans plus tard, le même Eudes de Ris est, avec Pierre de Linas, Aymon de Palaiseau et Vulgrin d'Orengis, le témoin de Teger de Palaiseau qui, préparant sa sépulture, fonda un obit par la donation de toute sa part des dîmes de toutes choses perçues dans le village appelé Villebon. Le dix-huitième jour des calendes d'octobre vers 1100, le jour de l'Exaltation de la Sainte Croix , Eudes de Ris fut le témoin d'Adelaïde, femme de Gautier d'Orangis, qui, pendant le priorat d'Henri 1er, donna, aux moines de Sainte Marie de Longpont, toute la dîme et le cimetière qu'elle possédait à Orangis. Les seigneurs de Ris étaient vassaux des vicomtes de Corbeil. Vers 1130, Rodolphe de Ris est témoin avec Guillaume de Viry, Hugues de Draveil, Jean et Renaud de Bondoufle lors de la donation d'Isembard dit Païen, fils d'Anseau d'Étampes ainsi que de Ferry, fils de Gaudry de l'église de Saint-Denis de Boudoufle, l'atrium, le cimetière et toutes les dîmes, à savoir de Fleury et de tous les lieux qui dépendent de l'église de Bondoufle (charte CLXXX).
L'église d'Orangis Avant la fin du XIe siècle, l'église d'Orangis fut donnée aux religieux de Longpont avec atrium, une partie de la dîme et moitié du bois (charte XXXIX du cartulaire A). Dans sa transcription, Jules Marion donne la date de 1095 : « Commendare memorie volumus quod Oddo de Ver et mater ejus, Emelina, in die Assumptionis sancte Marie, donum quod prius secerant Deo et sancte Marie de Longo Ponte, et et monachis ejusdem loci, coram testibus confirmaverunt, videlicet ecclesiam de Orengiaco, atrium, decimam, nemoris medietatem. De surno autem medietatem in vita sua retinuit ; sed post mortem suam ecclesie concessit ». Voici une traduction sommaire de la langue latine : «Nous faisons savoir que Eudes de Vert et sa mère Emeline donnèrent, au jour de l'Assomption de Sainte Marie, à Dieu, et à Sainte Marie de Longpont et aux moines de ce lieu, l'église d'Orangis, l'atrium, la dîme et la moitié du bois. L'autre moitié est conservée durant leur vie et la totalité sera concédée à l'église après leur décès». Cette libéralité pieuse est faite conformément aux volontés de l'Église et notamment aux bulles pontificales pour restituer les biens ecclésiastiques au sein de l'Église. Ce transfert bénéficia en grande partie aux maisons religieuses, abbayes, prieurés, hôpitaux, léproseries, etc., mais aussi aux Chapitres Le transfert de l'église d'Orangis « Orengi, Orengiacum, Oringiacum » dans les mains des clunisiens s'inscrit dans ce cycle. Le choix de Longpont n'est pas un hasard, depuis sa création en 1061, le prieuré était devenu incontournable pour la rédemption des chrétiens du Hurepoix. Les donations, bien souvent pour la fondation d'obits, avaient pour unique objet, de se préparer au passage dans l'au-delà, le scribe écrivant : « libenti animo primam » ou « pro anime sue salute et uxoris sue », littéralement, pour le salut de son âme et celle de sa femme ou pour celle de ses ancêtres « pro salute animarum suarum atque antecessorum ». À partir de ce jour la cure d'Orangis est à la présentation du prieur de Longpont. Enfin, notons que cet acte est l'une des rares chartes qui ne mentionnent pas le nom des témoins de la cérémonie solennelle de la donation. Dans sa bulle du 21 février 1152, Eugène III confirme les privilèges et les biens du temporel de Longpont « … ecclesiam de Orengiaco cum decima et atrio » (charte I du cartulaire A). Un demi-siècle plus tard, en 1206, une charte du cartulaire B mentionne la confirmation de la donation des églises d'Orsay, les Fargis, Forges, Bondoufle, Pecqueuse, Orangis , Champlant et Saint-Julien-le-Pauvre. En 1232, un compromis est fait entre les curés d'Orangis, de Brétigny et le prieur de Longpont de s'en rapporter au doyen de Saint-Médéric de Linois pour terminer leur différend.
Les dîmes d'Orangis Quelques années plus tard, vers 1100, alors que l'église d'Orangis avait été mise dans les mains des moines de Longpont, Eudes de Ris, Vulgrin et sa femme Gisburge donnèrent toutes leurs parts de dîme et le cimetière dans la paroisse d'Orangis. Il n'en pouvait être autrement car les sépultures aussi bien que les dîmes étaient naturellement attachées à l'autel paroissial. Les enfants d'Adélaïde ne pourront réclamer ce bien qui restera dans les mains des moines (charte CCCIII du cartulaire A). L'acte de donation fait suite à celle d'Adélaïde qui, semble-t-il possédait, par héritage, l'autre partie des droits dîmiers à Orengis. La libéralité d'Adélaïde entraîna le legs d'Eudes qui ne pouvait rester en individision avec la communauté des moines de Longpont, lesquels bénéficièrent de la restitution des dîmes confisquées plusieurs siècles auparavant. « Sed et hoc notum fieri omnibus volumus quod Odo de Riis, et Wlgrinus et Girburgis, uxor illius, donaverunt sancte Marie de Longo Ponte, pro animarum suarum et omnium antecessorum suorum salute, omnem partem decime sue et sepulture, quam in ecclesia de Orengi habere videbantur. Promiserunt autem monachi ut, cum Adaleidis mortua suerit, si filii ejus aut parentes ad tantam devenerint inopiam ut non prevaleant eam adferre ad Longum Pontem, monachi aportate eam faciant et sepeliant honorifice. Hec omnia viderunt et audierunt supra scripti testes ». « Par ces lettres, nous voulons faire savoir à tous que Eudes de Ris, et Vulgrin et sa femme Gisburge, donnèrent à Sainte Marie de Longpont, pour le repos de leurs âmes et le salut des âmes de tous leurs ancêtres, toutes leurs parts de dîme et le cimetière qu'ils possédaient dans l'église d'Orengis. Puis, ils firent la promesse aux moines, quand Adélaïde sera morte, si ses fils ou ses parents tombent dans le besoin ils ne pourront prévaloir d'attribuer cela à Longpont, faisant par là disparaître l'honneur des moines. Tous ont été témoins de ce qui est écrit ci-dessus ». Une charte de 1246 concerne une donation au Prieuré de Longpont par Pierre Gragnac de Ris, faisant effet après sa mort et celle de sa femme, d'un demi arpent de vigne proche Ris, chantier du Sautemal, tenant et aboutissant, etc. Le nécrologe de l'abbaye Saint-Victor de Paris spécifie que Jean d'Orangy, chevalier, et Jeanne la Vigaire sa femme, donnèrent à ce monastère une partie des dixmes de Viry.
Les fiefs de Ris sur fond de plan du cadastre napoléonien.
Les seigneurs de Trousseau Trousseau « Trofolium » est un hameau, sur le territoire de Ris-Orangis. À cet endroit, à la fin du XIe siècle, vivait une famille aristocratique qui y possédait un fief vassalique de la châtellenie de Corbeil tenue par le comte. Trois personnages sont nommés dans le cartulaire de Notre-Dame de Longpont : Renaud de Trousseau et ses deux fils Fromond et Holdric « Fromundus et Holdricus, frater ejus, filii Rainaldi de Trosolio… ». Cette famille possédait des fiefs dans le village de Breuillet et en donnèrent une partie aux moines de Longpont. Nous présentons les trois chartes qui citent les libéralités pieuses constituées par des terres à Breuillet (chartes CLXXXIV, CLXXXV et CLXXXVIII du cartulaire A). Jules Marion propose une datation vers 1090-1095, c'est-à-dire au temps du prieur Henri. « Fromundus de Trosolio divisit terram de Braitello monachis sancte Marie de Longo Ponte et matas misit. Ad hanc vero divisionem sunt testes hii, ex parte ejus : Odo de Riis ; Wlgrinus de Plesseiz; Rainaldus Albus ; ex parte sancte Marie : Heinricus, prior, et alii fratres qui suerunt secum ; Gaufredus, major ; Georgius de Fertada ; Oylardus, famulus ; Ilbertus Calvus ; Rannulfus famulus ; Georgius, filius Josboldi » (Charte CLXXXIV). Voici la traduction succincte : «Fromundus de Trosolio partagea la terre de Braitello aux moines de Sainte Marie de Longpont et donna les récoltes. Et les témoins de ce partage sont, de sa part : Eudes de Riis, Wulgrin de Plessis, Rainal d'Ablon. Du côté de Sainte Marie : le prieur Henri et tous les frères qui sont avec lui, le régisseur Geoffroy, Georges de la Ferté-Alais , le serviteur Oylard, Ilbert Calvus, le serviteur Rannulf, Georges, fils de Josbold». Encore une fois, les témoins du prieuré de Longpont sont des serviteurs des moines sous la dénomination de « famulus » que l'on peut traduire par serf .
Extrait de la carte de la route sur le trajet de Versailles à Fontainebleau (XVIIe s.).
Charte CLXXXV - « Domnus Holdricus de Trosolio dedit Deo et sancte Marie de Longo Ponte, et monachis ibi Deo servientibus, terram de Braetello, sicut Fromundus, frater ejus, diviserat et metas miserat ; et misit donum super altare sancte Marie, per scyphum sancti Marcharii. Ex parte ejus hii suerunt testes : Tebaldus de Orengiaco ; Odo de Riis ; Wlgrinus de Plesseiz ; Hungerius de Roseriis ; ex parte sancte Marie : Joscelinus Gruel ; Gaufredus, major ; Oylardus, famulus ; Ascelinus, filius ejus ; Georgius, filius Josboldi ; Rannulfus, famulus ». Voici la traduction sommaire : «Le seigneur Holdric de Trosolio donna à Dieu et à Sainte Marie de Longpont et aux moines qui y servent Dieu, la terre de Breuillet que son frère Fromont partageait et de laquelle il donna les récoltes ; et l'acte fut posé sur l'autel de Sainte Marie, devant la coupe de Saint Macaire. De sa part, les témoins sont : Thibaud d'Orengis, Eudes de Ris, Wulgrin de Plessis, Hunger de Rosières. De la part de Sainte Marie : Joscelin Gruel, le régisseur Geoffroy, le serviteur Oylard, Ascelin, son fils, Georges, fils de Josbold, le serviteur Rannulf». Charte CLXXXVIII - « Fromundus et Holdricus, frater ejus, filii Rainaldi de Trosolio, dederunt Deo et sancte Marie de Longo Ponte, et monachis ibi manentibus, pro anima patris sui et matris sue et pro animabus suis, terram de Braetello, videlicet alodium suum quod eis de patre suo et antecessoribus suis remansit ; et hoc donum ambo frates, Fromundus et Holdricus, posuerant super altare sancte Marie cum sciffo sancti Macarii. Et, ad hoc donum faciendum, suerunt de sua parte : Hugo de Campiniaco ; Hungerius de Cavanvilla ; Dodon de Balisiaco. Ex parte monachorum suerunt isti : Arnulfus de Gomez ; Nanterius Scrabo ; Teolus, famulus ; Rannulfus, famulus ; Oylardus, famulus ; Rogerius, pistor. Et, propter hoc donum quod Fromundus et Holdricus, frater ejus, dederunt eis monachi pro caritate XXti solidos. Hoc autem donum sistum est tempore prioris Heinrici ». Voici la traduction succincte : « Fromont et Holdric, son frère, fils de Renaud de Trosolio donnèrent, pour leur âme, l'âme de leur père et celle de leur mère, à Dieu et à Sainte Marie de Longpont et aux moines qui y séjournent, la terre de Breuillet, c'est-à-dire le champ qui leur vient de leur père et de leurs ancêtres ; et les deux frères Fromont et Holdric posèrent l'acte de cette donation sur l'autel de Sainte Marie avec la coupe de Saint Macaire. Et, de ce don réalisé, sont de leur part : Hugues de Champigny ; Hunger de Cavanville ; Dodon de Balisy. Et de la part des moines : Arnulf de Gomez ; Nantier Scrabo ; les serviteurs Teolus, Rannulf, Oylard ; le boulanger Roger. Et, à côté de ce don que Fromont et son frère Holdric firent, ils donnèrent aux moines vingt sols pour la charité. Quant à ce don, il fut fait du temps du prieur Henri ». Les deux premières donations datées de 1095, impliquent séparément Fromond et Holdric, les fils de Renaud de Trousseau . Il semble que ces deux actes ne furent pas rédigés le même jour car la donation de Holdric est faite sur la coupe de Saint Macaire placée sur l'autel de la Vierge à Longpont, alors qu'il n'est pas parlé de ce trésor lors du legs de Fromond. Les deux frères cèdent, aux moines, l'usufruit de la terre de Breuillet qui leur venait de l'héritage paternel. Cinq ans plus tard, les deux frères donnèrent finalement la nue-propriété de la terre de Breuillet. Une fois encore, la donation est faite sur l'autel de Sainte Marie avec la coupe de Saint Macaire. De plus, les frères firent une aumône de vingt sols pour la charité, tout en précisant que la libéralité est faite pour le salut de l'âme de leurs parents et d'eux-mêmes.
Les religieux de Saint-Magloire Dans le sud Hurepoix, l'abbaye Sainte-Magloire de Paris « monasterii Sancti Maglorii Parisiensis » possédait cinq domaines ruraux, dont quatre églises à la présentation de l'abbaye : Notre-Dame de Ris, Sainte-Geneviève-des-Bois, Vaugrigneuse, Sainte-Croix de Briis-sous-Forges, cette dernière abritant le prieuré Saint-Denis et deux seigneuries Ris et Morsang-sur-Orge. Une première mention de l'église Notre-Dame de Ris est fournie dans une charte qui énumère les biens de l'abbaye Sainte-Magloire confirmés par les rois Lothaire et Louis V à la demande du duc Hugues. Bien que cette charte soit donnée pour fausse, on peut considéré l'antiquité de la possession du fief de Ris par ce monastère « in episcopio Parisiaco et comitatu ecclesia sancte Marie nomine sanctificata… ». Un acte royal de 1133 mentionne de façon indiscutable les droits de Saint-Magloire en ce lieu. Un manoir, des vignes, des droits de haute justice sont précisés dans l'état des biens de 1294 et la déclaration des revenus de 1385. Nous retrouvons une autre mention dans la confirmation du roi Robert le Pieux à la prière de sa mère Adélaïde. Bien que suspect, ce second acte porte la même formule. À cette époque le monastère possédait des fiefs à Savigny et Mons-sur-Orge, la seigneurie de Morsang-sur-Orge et le hameau de Séquigny « Sienis Villare » et la chapelle construite en l'honneur de Sainte-Geneviève « cum capella inibi in honore sancte Genovefe aedificata ». Après le 3 août 1133, l'exemption de la taille perçue à Ris « in eorum villa quam Regias dicunt ab officialibus nostris extorquebatur » par les officiers royaux est accordée à l'abbaye de Saint-Magloire, à la prière de son abbé Robert II « venerabilis abbas ecclesie Sancti Maglorii, Robertus nomine », par Louis VI roi des Francs avec le consentement de son fils Louis, déjà couronné roi (charte XXVIII). En août 1143, le roi Louis VII accorde une autorisation aux religieux de Saint-Magloire, à la prière de leur abbé Robert II « Carta quomodo rex Ludovicus, ad peticionem Roberti abbatis, concessit nobis molendinos et gurgites construere in aqua Sequane sub villa que dicitur Reyas » (Charte XXXIII du cartulaire A de Saint-Magloire). Le roi de France et duc d'Aquitaine permet d'établir des moulins et un gord dans la Seine , à Ris (2). Puis le roi mentionne d'autres privilèges « Cujus peticioni benigne assemsum prebentes, concedimus ut in predicto fluvio molendinos et gurgitem et omnem justiciam habeant, ac libere et quiete possideant, remota omni exaccione et consuetudine cujuslibet condicionis persone ». Il leur concède la justice du lieu et les exemptant de toute exaction et de toute coutume. Le même souverain étant dans son Palais parisien, redonna, en décembre 1159, à la prière de l'abbé Pierre II, la confirmation des biens et privilèges du couvent de Saint-Magloire « item in castellaria Corboili, parsville que dicitur Reyas, cum ecclesia ejusdem ville et decima », c'est-à-dire dans la châtellenie de Corbeil, une partie du village de Ris avec l'église et les dîmes. En 1156, le pape Adrien IV donna une bulle de confirmation à son cher fils Pierre abbé du couvent de Saint-Magloire de Paris « ecclesiam Sancte Marie de Reiis, cum pertinenciis suis ». Une vingtaine d'année plus tard, le pape Lucius III reprend les mêmes termes. En juin 1238, Pons d'Ablon, précepteur du Temple en France « frater Poncius de Aubon, domorum milicie Templi in Francia preceptor », cède avec l'assentiment de ses chevaliers, à Jobert, maire de Ris, d'une pièce de terre sise au lieu-dit Murgiers, libre de toute redevance, en échange d'une autre pièce sise près du moulin du Temple, dans la seigneurie de Saint-Magloire, et grevée d'un cens envers l'abbaye. En effet, les Templiers possédaient une commanderie à Fromont sur le territoire de Ris. En juillet 1255, Pierre, archidiacre de Paris ratifie l'accensement par l'abbé et les religieux de Saint-Magloire à Adam, curé de Ris, moyennant 10 sols parisis d'un terrain sis en face de la maison presbytérale, les hôtes que le curé pourrait y établir devant être soumis aux mêmes coutumes que les autres hôtes de la seigneurie (charte CLXXX). « quandem plateam sitam apud Ris, ab oppositis domus presbiterii dicte ecclesie, in censiva dictorum abbatis et conventus, que siquidam platea quondam fuit defuncti Hergot, ad decem solidos parisiensis… ». Ce terrain était autrefois occupé par feu Hergot qui payait 10 sols parisis de cens annuel, la moitié à la Saint-Denis d'octobre et l'autre le jour de Noël. À suivre…
Notes (*) L'église d'Orangis sera traitée par une chronique spécifique. (1) J. Marion, Le cartulaire du prieuré Notre-Dame de Longpont de l'Ordre de Cluny au diocèse de Paris (Impr. Perrin et Marinet, Lyon, 1879). 2) « gurgitem », gord, pêcherie formée de deux rangs de perches convergentes plantées dans une rivière et dont l'angle intérieur est fermé par un verveux.
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