Le prieuré Notre-Dame de Longpont
XXXV. Luciane de Rochefort
Nous commençons l'histoire de Luciane, demoiselle de la famille des Montlhéry-Rochefort qui fut une bienfaitrice du prieuré Notre-Dame de Longpont (Voyez Marion*). Sa destinée fut intimement liée à la politique du début du XIIe siècle et aux intrigues entre le pouvoir royal et la haute noblesse qui avait placé les Capétiens sur le trône de France. De par son père Guy le Rouge, seigneur de Rochefort-en-Yveline, (et non de Montlhéry comme de nombreux historiens ont marqué) cette demoiselle était prédestinée à un avenir des plus heureux. Revenu de la croisade, Guy avait recouvré la charge de sénéchal et occupait la position de ministre de Philippe 1er. Précisons également que du côté paternel, Luciane était la cousine germaine de Beaudouin, roi de Jérusalem, mais aussi de nombreux seigneurs du sud parisien; c'est dire l'aura de cette famille.
C.Julien. Juillet 2014
Dans la première partie, nous examinons la jeune vie de Luciane de Rochefort qui fut rapportée par nombreux historiens pour la raison qu'elle fut mariée (ou fiancée) au prince Louis, futur Louis VI le Gros. « Avant que d'épouser Adélaïde de Savoie, Louis-le-Gros, avoit contracté ou consenti deux mariages : le premier avec Lucienne de Rochefort en Iveline; le second, avec une fille de Boniface marquis de Montferrat : mais ces deux mariages, ne furent jamais consommés », dit M. Brial (1).
La promesse de mariage
Les raisons qui ont poussé Philippe 1er, père de Louis VI et actuel roi des Francs à arranger ce mariage restent encore flou de nos jours. Cette promesse de mariage fut conclue (ou même le mariage fut célébré) au cours de l'année 1104. Le roi était âgé de vingt-deux ans alors que Luciane était dans sa dixième année. Plusieurs raisons peuvent être avancées :
- La première version raconte qu'il aurait voulu rapprocher la famille royale et la maison des Rochefort pour les remercier des divers services rendus.
- La deuxième version stipule qu'au contraire Philippe 1er souhaitait contrecarrer l'influence grandissante de cette famille en reprenant leur seigneurie mais que Bertrade de Monfort, son épouse, aurait empêcher son mari de passer à l'acte et l'aurait même convaincu des biens fondés de ce mariage. L'idée de Bertrade de Montfort étant d'évincer l'héritier du trône en la personne de Louis, son beau-fils, pour y placer son propre fils. D'après elle ce mariage est donc un bon moyen d'y parvenir connaissant les sentiments de Philippe 1er pour la famille de Rochefort.
Le « projet de mariage » fut cassé par le pape lors du concile de Troyes sous l'impulsion de l'influent évêque Yves de Chartres. Le concile de Troyes ( Trecense ) eut lieu vers l'Ascension 1107 (23 mai). Pascal II exhorta les peuples à la croisade, et le concile excommunia tous ceux qui violeraient la trêve de Dieu, Le mariage de Louis le Gros avec Lucienne de Rochefort y fut déclaré nul sous prétexte de parenté. On y rétablit la liberté des élections, et on y confirma la condamnation des investitures , sur lesquelles les Allemands ne s'étaient point accordés avec les Romains dans la conférence de Châlons tenue quelques jours auparavant. (Edit. Venet. tom. XI. Mansi, Suppl. tom. II.).
Luciane selon les historiens
Pour l'abbé Velly, Guy de Rochefort eut d'Elisabeth de Crécy un fils de même nom, qui mourut sans postérité, Hugues de Crécy, et deux filles, toutes deux mariées, l'une à Louis le Gros, qui fut obligé de la répudier, l'autre à Anselme de Garlande, sénéchal de France (2).
Selon André Duchesne (1624), Luciane de Rochefort fut espousée solennellement ( Orderic au Liv. XI. De son Hist et Suger en la Vie du Roy Louys le Gros ) par Louys le Gros, fils du Roy Philippe I, pour la grande amitié que ce roy portoit à Guy comte de Rochefort son seneschal. Mais avant la consommation du mariage, on vérifia qu'ils estoient parents. Ce qui causa la dissolution de telle alliance. Et depuis Luciane receut pour marу Guichard, seigneur de Beaujeu, duquel elle eut Humbert aussi seigneur de Beaujeu ( Voyez la Table d'Ildegarde, dame de Montmorencyn au Liv. II de cette Hist. ch. I ) (3).
D'or à la croix de gueulles accompagnée de quatre alerions d'azur.
Nous reproduisons ce que Mézeray a écrit sur cette page d'histoire. De toutes les fascheries que les troubles du royaume faisoient souffrir à Philippe, la plus grande estoit celle que luy causoit la maison de Montl'Hery. Il faut rapporter icy son origine et sa généalogie, pour l'intelligence des affaires de ce règne. C'estoit uue branche puissante de la maison de Montmorency. Bouchard I seigneur de cette baronie avoit eu Bouchard II et Thibaud surnommé File-estoupe, qui estoit seigneur de Bray et de Montl'Hery, et forestier du roy Robert. De ce Thibaud fut fils Guy I seigneur de Montl'Hery et de Bray. Ce Guy eut deux fils, Miles seigneur de Montl'Hery et de Bray, et Guy le Rouge, seigneur de Rochefort, et grand seneschal de France, dont nous avons parlé , et une fille nommée Alix, qui fut femme de Hugues sire du Puiset, et mère d'un fils de mesme nom. Miles épousa Lithiuse héritière vicomtesse de Troyes, dont il eut Guy Troussel, père d'Élisabeth, héritière de Montl'Hery, qui épousa Philippe fils du Roy Philippe, et comte de Mantes. Quant à Guy le Rouge, il eut d'Élisabeth dame de Crécy en Brie , veuve de Bouchard comte de Corbeil, deux fils et deux filles, les deux fils furent Guy comte de Rochefort, qui mourut sans enfans, et Hugues seigneur de Crécy. Des deux filles, Luciane épousa Louis le Gros , 1er l'autre, long-temps aprés, fut femme d'Anceau de Garlande, grand seneschal sous le règne du mesme Loüis.
Or le Roy , pour se délivrer des fascheries que luy causoit cette maison, accueillit avec de grandes démonstrations d'amitié Guy le Rouge à son retour de la Terre-Sainte , et lui remit la charge de grand seneschal. Aussi par son moyen il fit le mariage de la fille unique de Guy Troussel avec Philippe son fils, auquel il donna la comté de Mantes à condition que Guy luy délivrast le chasteau de Montl'Hery, comme il fit. En échange il luy donna le chasteau de Meun.
En mesme temps, ou peu aprés, Guy possédant entièrement les bonnes grâces du Roy, maria aussi Luciane sa fille, âgée seulement de dix ans, avec le Prince Loüis. Il sembloit que ces deux mariages eussent éteint la faction des seigneurs de Montl'Hery, quand Miles vicomte de Troyes, puisné de Guy Troussel , se plaignant avec quelque justice, de ce qu'on ne luy avoit point réservé sa légitime sur cette comté, assembla ses amis, et particulièrement Anseau et Estienne de Garlande, gentils-hommes de Brie, qui avoient grand crédit parmi la noblesse, assiège le chasteau de Montl'Hery, où estoient pour lors la comtesse de Rochefort et Luciane sa fille, et d'abord se rend maistre des dehors. Rochechefort furieusement irrité de cet attentat, y court avec des troupes, trouve moyen de gagner les Garlandes, et ainsi met en fuite le vicomte de Troyes, son neveu. Cela fait, il ramene la jeune reine, sa fille, en Cour, et remet les Garlandes dans les bonnes grâces du Roy.
Le Pape Paschal II ne voulant pas aller trouver Henry, parce que les Germains, disoit-il, n'estoient pas encore assez domptez, vint en France, passa à Clugny, à la Charité, à Tours et à Paris : de là il fut à Saint-Denis, où le roy et son fils luy rendirent leurs respects en s'inclinant jusqu'à terre. À Chaalons il traita avec les Ambassadeurs de Henry V et après il tint un concile à Troyes.
En ce concile, soit par le zèle des prélats, ou par la suggestion du prince Loüis, le pape prononça la dissolution de son mariage, non encore consommé avec Luciane, fille de Guy de Rochefort , sur cause de parenté dans le degré deffendu. Tandis que Rochefort avoit gouverné les affaires auprès de Philippe, et qu'il se remplissoit abondamment des fruits de cette suprême faveur, il avoit paru extrêmement zélé et fidelle.
Mais dès que les Garlandes l'eurent supplanté, et qu'Anseau, qui estoit son gendre, se fust emparé de l'esprit du prince Louis, il changea d'affection comme de fortune. Le divorce de sa fille, et son éloignement de la Cour, le mirent aux champs, et ceux qui avoient causé sa disgrâce ne manquèrent pas de lui faire des outrages secrets, et de noircir toutes ses actions, pour le jetter dans le crime d'où il les avoit tirez, et où ils retombèrent eux-mesmes quelque temps après…
La parenté de Luciane
Examinons la composition de la famille Rochefort-Montlhéry et les degrés de parenté entre Luciane et le roi Louis VI le Gros, causes de la dissolution du mariage de 1104. Luciane de Rochefort est la fille de Guy le Rouge, comte de Rochefort « Wido comes de Rupeforti », grand sénéchal ou grand-maître de France (né vers 1040, mort en 1108), et d'Élisabeth, dame de Crécy en Brie (née vers 1055, morte en 1108). Il semble qu'elle soit la troisième d'une fratrie de cinq enfants. Si l'on décompte les trois ans pendant lesquels une amitié continua entre la famille royale et les Rochefort « sic eorum per triennium continuata est amicicia, ut et pater et filius se ei supreme crederent », le père et le fils [Guy et Hugues] avaient en lui [Louis] une confiance sans bornes, nous dit Suger. Orderic Vital se contente de dire que Louis le Gros l'épousa dans sa jeunesse « In juventate sua Ludovicus fillia m Guidoms Rubei, comitis de Rupe-forti,desponsavit ». Sachant que le concile de Troyes eut lieu en 1107, le mariage font contracté en 1104, alors que l'épouse était âgée de 10 ans, ce qui fait sa naissance en 1094. Ainsi, la date de 1088 souvent donnée serait fausse de six ans.
La comtesse de Rochefort « la grande seneschale », comme dit Mezeray était devenue veuve en l'an 1077 par la mort du comte Bouchard II de Corbeil, tué par Etienne-Henri comte de Chartres, au cours d'une guerre contre le roi. S'étant retiré le temps du deuil dans sa terre de Crécy, Elisabeth convola en secondes noces au plus tard en 1083. C'est la lecture de la charte XXIX du prieuré de Saint-Martin-des-Champs, qui fournit un indice sur la date du mariage.
« Notum volo fieri omnibus Xristi fidelibus quod Wido , filius Widonis de Leuteriomonte , omni conditione remota, dedit æcclesiæ Beati [Petri] Cluniacensis et æcclesiæ Beati Martini de Campis quicquid habebat in villa que vocatur Clamart . Inde dederunt sibi prior, domnus Ursus , qui tunc temporis erat, et alii seniores, duos palefredos et uxori suæ Helisabet quadraginta solidos ». Gui le Rouge, fils de Gui de Montlhéry, renonce à tous ses droits sur les possessions de Saint-Martin à Clamart ; le prieur Ourson lui présente deux palefrois et donne à sa femme Elisabeth 40 sols. Cette donation de Gui étant souscrite par sa seconde femme , sans qu'il soit question d'enfants, doit être des débuts de son mariage avec Elisabeth, vers 1083 [selon J. Depoin]. Élisabeth, seconde femme du comte de Rochefort, s'identifie avec « Isabeldis, comitissa de Creciaco castro » qui, veuve de Bouchard II de Corbeil, assista à la première messe célébrée par saint Gautier, abbé-fondateur de Saint-Martin-de-Pontoise, sur l'autel de Saint-Nicolas de Morcerf ( Cartul. de St-M. de P ., p. 10, nº xi).
La famille recomposée de Rochefort-Crécy s'articule de la manière suivante :
- les enfants d'Elisabeth issus du premier lit avec Bouchard II de Corbeil : Eudes, sixième comte de Corbeil , que Suger appelle « Odo comes Corboili ». Il succéda à son père en 1077 et fut loyal au roi bien qu'il fût injurié par Suger. Il épousa Eustachie de Beaudemont, fille d'André de Beaudemont, sénéchal du comte de Chartres. Il mourut vers 1116 sans postérité. Alix de Corbeil, dame de Villepreux , mariée à Ébrard ou Évrard, fils de Hugues Blavons et d'Alix de Montlhéry, qui devint seigneur du Puiset et vicomte de Chartres en décembre 1094 ; il partit pour la Croisade en 1096, et fut tué au siège d'Antioche le 21 août 1097. Alix n'eut qu'un fils, mineur à la mort de son père ; ce fut le fameux Hugues du Puiset, l'ennemi de Louis le Gros. Alix dut mourir peu après la naissance d'Hugues, car la garde-noble fut confiée à sa grand-mère Alix, puis à ses oncles Hugues et Guy.
- les enfants d'Elisabeth issus du premier lit avec Guy le Rouge : Hugues de Crécy (1085-1147), seigneur de Rochefort, Gournay, Gometz, Châteaufort et Crécy. Il fut sénéchal de France et finit sa vie comme moine clunisien. Biote mariée à Foulques de Château-Landon. Béatrix , mariée en premières noces à Manassès de Tournan puis à Dreux 1er de Pierrefonds. Luciane (1094-ap. 1137). Mélisende , marié à Thomas de Marle, seigneur de Coucy.
- les enfants issus du premier lit de Guy avec Adélaïs de Rochefort : Gui III (m. 1115) qui succéda à son père dans la châtellenie de Rochefort. Beatrix ou Agnès, épouse d'Anseau de Garlande, sénéchal de France (1069-1117).
Examinons maintenant les parentés entre Luciane de Rochefort et le prince Louis. Bien que la parole de Suger soit souvent, il est vrai, bien sibylline, nous savons qu'un des moyens employés à la dissolution du mariage (ou rupture des fiançailles était celui de la consanguinité. «Dominus Ludovicus… s ed quam sponsam recepit uxorem non habuit, cum ante thorum titulus consanquinitatis oppositus matrimonium post aliquot annos dissolverit ». Le seigneur Louis n'eut pas pour femme celle qu'il avait reçue comme fiancée, car avant la consommation du mariage, l'union fut dissoute des années après pour cause de consanguinité, dit Suger.
Quels étaient ces liens de consanguinité ? Il faut examiner les deux branches, paternel et maternel, comme il est montré dans les deux tableaux suivants. On observe que les degrés de cousinage sont différents dans les arbres, toutefois ils passent tous par Hugues Capet, l'un par le fils Robert II le Pieux, l'autre par sa fille Hedwige de France.
Degré de parenté des Montlhéry et Capet côté paternel.
Degré de parenté des Montlhéry et Capet côté maternel.
Il faut noter que les historiens qualifient communément Luciane en tant que reine de France. C'est en partie vrai, car bien que Louis n'ait pas encore succédé à son père Philippe, il avait été associé au trône après avoir été adoubé chevalier en mai 1098. Le sacre officiel eut lieu le 3 août 1108 dans la cathédrale d'Orléans.
L'avis du vénérable abbé
On rapporte communément le mariage ou les fiançailles de Louis-le-Gros avec Lucienne de Rochefort à l'année 1104. Cette époque n'est désignée bien positivement dans aucun historien ; cependant on peut l'appuyer sur un texte de l'abbé Suger, qui met trois années d'intervalle entre ces fiançailles et le concile de Troyes, où cet engagement fut rompu « Sic eorum per triennium continuata est anticipa ». Et comme le concile de Troyes, auquel présidait le pape Pascal II, est incontestablement de l'année 1107, on peut très bien conclure que les fiançailles de Louis-le-Gros avec Lucienne furent célébrées en 1104.
L'abbé Suger nous explique les motifs de cette alliance assez disproportionnée. Reprenons le texte de M. Brial. « Le roi de France étoit déjà maître du château de Mont-Leheri, qui étoit entré dans sa maison par le mariage de Philippe, fils de Philippe 1e r et de Bertrade, avec la fille unique de Gui Trousseau, à qui ce château appartenoit; mais il falloit encore s'assurer de Rochefort, de Châteaufort, et d'autres châteaux voisins de Paris, qui, en temps de guerre, ne gênoient pas moins les communications avec Orléans. Toutes ces places, qui formoient un comté considérable, appartenoient à Gui le Rouge, oncle paternel de Gui Trousseau ». II s'agissait de le mettre dans les intérêts du roi : c'est ce qu'on fit en le rétablissant d'abord dans la charge de sénéchal ou « dapifer » qu'il avait exercée avant son voyage à la Terre Sainte; et l'intimité, dit Suger, devint si grande entre le Roi et son vassal, qu'à la persuasion de son père, Louis le Gros consentit à épouser la fille de Gui, quoiqu'elle ne fût pas encore nubile. Quorum mutua eo usque processit familiaritas, ut, patris persuasione, filius dominus Ludovicus filiam ejusdem Guidonis, necdum nubilem , matrimonio solemni reciperet. Mais ce mariage, ajoute-t-il, fut cassé trois ans après, avant qu'elle eût été admise au lit nuptial « Sed quam sponsam recepit, uxorem non habuit, cum ante torum titulus consanguinitatis oppositus matrimonium post aliquat annos dissolverit. Sic eorum per triennium continuata est amicitia, &c. ».
En effet, ce mariage était trop disproportionné pour ne pas exciter le mécontentement ou la jalousie des grands du royaume. Les trois frères Garlande, courtisans assidus, étaient devenus maîtres en la matière. Le mariage fut attaqué, dit encore Suger, au concile de Troyes, en présence du pape, sous prétexte de parenté, par des gens qui jalousaient la haute faveur dont jouissait le comte auprès du roi : « Æmulorum machinatione, matrimonium quod contrahebatur inter dominum designatum et filiam suam, consanguinitate impetitum, divortio solutum in prœsentia domini papœ fuerat ». Mais cette parenté ne fut vraisemblablement qu'un prétexte; car une ancienne chronique des rois de France, écrite en latin sous Philippe-Auguste, dit simplement: « Quod quia dignitati regiœ indecens erat, et consulibus Regis displicebat, auctoritate Paschalis papa dimisit ». N'oublions pas que les hauts dignitaires de l'Église, des gens comme Suger ou Ives, évêque de Chartres, ou Manassès II de Châtillon archevêque de Reims, étaient à la manœuvre dans cette affaire.
D'autre part, la chronologie exclut complètement la filiation possible d'Isabelle, fille de Louis le gros, née hors de son mariage avec Adélaïde de Savoie (cf. chronique N.-D. de Longpont, XXIX). Il n'est donc guère probable que Louis le Gros eut eu un enfant de Lucienne , puisque l'abbé Suger atteste qu'elle n'étoit pas encore nubile lorsque le jeune prince consentit à l'épouser, et que son mariage fut cassé avant qu'elle eût été admise au lit nuptial.
À suivre…
Notes
(*) J. Marion, Le Cartulaire du Prieuré de Notre Dame de Longpont de l'ordre de Cluny au diocèse de Paris (Impr. Perrin et Marinet, Lyon, 1879).
(1) M. Brial, Histoire et Mémoires de l'Institut royal de France, Académie des inscriptions et belles-lettres , vol. 5 ( chez Firmin Didot, Paris, 1829). p. 94
(2) Abbé Velly, Histoire de France depuis l'établissement de la Monarchie , t. III (chez Saillant, Paris, 1767), p. 38.
(3) André Duchesne, Histoire généalogique de la maison de Montmorency , vol. 12 (chez S. Cramoisy, Paris 1624).
(4) F.E. de Mézeray, Abrégé chronologique ou extrait de l'Histoire de France , tom. 2 (chez D. Thierry, Paris 1690), page 66 .