Des Carneaux à la Bailloterie actuelle (1780-2009) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ----------------------------- _--------------------------NvemNovembre 2009 Extrait des plans napoléoniens de MarcoussisJP. Dagnot
Nous avions laissé les deux frères Moithey en querelle au sujet de la succession de leurs parents. Revenons à ces derniers pour décrire des informations ne concernant pas Marcoussis mais montrant leur vie parisienne. Jean Moithey leur père est un homme cultivé, professeur de mathématiques. Il a épousé une des filles Guérou, et de cette union deux enfants naîtront: Jean-Guillaume et Maurille Antoine. De la succession Guérou, ils se partageront leurs biens dont la résidence secondaire à Marcoussis, l'hôtel des Carneaux qui deviendra la Bailloterie et également à Montlhéry, une maison sur la place du marché. La vie à Marcoussis doit être un dérivatif et de plus leur procurer des revenus. Les biens sont donc baillés de manière emphitéotique. Ils vivront ainsi jusqu'aux années 1760.
Jean Guillaume l'aîné L'aîné des fils est connu comme dessinateur, graveur et sculpteur. Citons ses oeuvres trouvées pêle-mêle: Sans en avoir la certitude, mais probablement, la gravure ci-dessous représentant le château de Marcoussis est soit de ce personnage soit de son frère.
Maurille Antoine le jeune Le second fils, Maurille Antoine, est marié à Félicité Tauniet et trois filles naîtront de cette union: Marie-Anne, Marie-Philipine Denise & Marie-Louise. Nous savons de lui qu'il est qualifié d'ingénieur, géographe du roi, et auteur de plusieurs histoires de France. Au décès de ses parents, c'est lui qui héritera de la maison de Marcoussis. Les informations concernant ce personnage sont principalement d'ordre géographique et littéraire. Citons : Un autre auteur cite Moithey disant que l'histoire doit permettre de regarder avec horreur les lois faites par les tyrans! Charlemagne et Henri IV compris! Néanmoins, il reste convaincu que la France n'est pas encore prête pour la République et qu'il convient avant tout d'éviter la violence du peuple. L'ouvrage de Ghuzio nous apprend que Moithey avait été avant la Révolution, libraire, ingénieur géographe du Roy, et professeur de mathématiques des pages du prince de Conti. Il avait réalisé cartes et atlas qu'il avait publié et vendu lui même de 1776 à 1792, avait été le concepteur connu d'un dictionnaire hydrographique de France et d'une série de recherches historiques sur les villes de France. Il exprime également cette crainte constante d'une frange des élites libérales, soucieuses de se reporter au passé afin de rappeler les erreurs qu'il ne faut plus jamais commettre. Son histoire nationale est consacrée aux hommes de l'assemblée nationale qui ont donné au peuple le bien précieux de la liberté. Dans la préface de l'ouvrage, Moithey défend les principes de vérité et de justice engendrés par la Révolution française sur lesquels il faut fonder son discours: Moithey préconise également la régénération de la monarchie, conjointement à celle des corporations publiques s'employant à gouverner au nom du peuple souverain. Citons encore trouvé dans l' Esquisse d'un tableau du genre humain par Marie Le Masson Le Golft, qui avait connaissance du Tableau méthodique des minéraux suivant leur différente nature et avec des caractères distinctifs apparents ou faciles à reconnaître (1784-1801) de Louis Jean-Marie Daubenton vers 1780: Gravé par Maurice Moithey (1752-1810), ingénieur, professeur de mathématique et géographe, ce travail se présente telle une mappemonde. Pour terminer sur les Moihey du XVIIIe siècle, signalons un mariage Legendre-Moithey à Marcoussis en 1785. Malheureusement pour nous, il s'agit d'une homonyme, les mariés sont des gens simples et les frères Moithey ne sont pas présents, Maurille ayant néanmoins sa résidence secondaire à Marcoussis.
Les soeurs Moithey L'aînée de la famille Marie-Anne Henriette, se marie avant la Révolution. Son compagnon est un parisien Antoine-Côme Giraud. De cette union naîtront deux enfants Désirée et Henri. Cette famille vit à Marcoussis. Antoine est marchand de bois en 1802. Il achètera le presbytère de Marcoussis en 1804. En 1811, il est qualifié d'aubergiste avec comme bien l'ancien presbytère! Il décèdera en 1839. A cette occasion on apprend également que ces lieux contiennent une salle de danse! Les deux autres soeurs Marie Philippine et Marie Louise sont citées en 1811, lors du partage des biens de leurs parents. Ces dernières obtiennent la maison, sujet de la chronique, avec ses dépendances. Ces dernières, vieilles filles, ont fait de la Bailloterie leur résidence principale. Elles sont âgées respectivement de 45 et 47 ans. Pour finaliser leur fin de vie, elles décident de rédiger leur testament en se faisant une donation mutuelle de l'universalité de leurs biens, donc de la propriété de Marcoussis, la "barrioterie". Ces actes sont faits en présence du curé Pierre Tounian, de l'instituteur Paul Robin, d'un épicier Nicolas Royer , et de Jean-Denis Legendre, maçon. L'année suivante, un acte de notoriété de la mère Félicité Tauniet, décédée veuve d'Antoine Moithey, vivant ingénieur géographe du roy, demeurant à Marcoussis, laisse pour héritières les trois soeurs: Marie-Anne Henriette Moithey, épouse Antoine Giraud, Marie-Philipine Denise & Marie-Louise Moithey. En 1830, les deux soeurs âgées de plus soixante ans, toujours à Marcoussis, vendent la propriété. L'acquéreur n'est autre qu'un descendant de la succession de la comtesse d'Esclignac, il s'agit de Charles Louis Marie Lepeletier, comte d'Aunay & Elisabeth Colbert comtesse d'Aunay son épouse. Le bien est décrit de la manière suivante: Dans la foulée le comte d'Aunay, parisien demeurant rue de Grenelle, faubourg Saint-Germain, achète à François Mouton, cultivateur, une parcelle de l'autre côté de la rivière. Apparaît le nom du lieu " la Jacquemarderie" . Il s'agit d'agrandir les jardins au sud. La propriété à cette époque représente un peu plus de 4.000 m2. En 1835, la famille Lepelletier réalise une vente sous seing privé en famille. Charles Louis Marie, comte Lepelletier d'Aunay, propriétaire demeurant à Aunay, près de Chateau-Chinon, en son nom et se portant fort d'Elizabeth Marie Victorine Colbert de Maulevrier son épouse vend la propriété à Eugène Louis Lepelletier, marquis de Salperwick. L'acte, déposé deux ans plus tard chez un notaire, décrit l'état de la propriété: Curieusement, bien que le lieu paraisse agréable et en centre ville, les propriétaires ne restent pas et revendent la propriété. Ainsi en 1841, le marquis ayant reconstruit
la maison de campagne la revend à Les lieux deviennent cossus. La maison de campagne couverte en tuiles appelée la Bailloterie, comprend: Quelques mois plus tard le nouveau propriétaire agrandit les jardins par un achat à Jean Louis Dubocq. L'acte précise que le Baron de Martens, demeure à Berlin, et réside temporairement à Paris rue d'Anjou, il est le voisin de Désirée Clary, reine de Suède, que nous avons déjà rencontré à Nozay. La description de l'acquisition: un clos fermé de murs de toutes parts lieudit la Jacquemarderie ou le petit pré, comprenant 3.268 m2, 74 m2 de pré sis au même lieu, servant de passage pour aller à la rivière, 98 m2 à l'extrémité du clos. La vente est réalisée pour le prix de 2.000 frs. Philippine Denise Moithey, la vieille fille a survécu à sa soeur Marie Louise et nous la retrouvons, sept ans après, chez le notaire pour le paiement du solde de la Bailloterie par le marquis de Salperwick, qui a reçu l'argent de Martens !!! Section E correspondant aux jardins de la Jacquemarderie de l'autre côté de la Sallemouille.
Le lieu ou le voisinage ne doit pas être du goût du baron, il revend en 1844 sa maison de campagne à Jean Brunton, propriétaire demeurant à Paris rue de la Paix. Les lieux comprennent maintenant : Brunton est un militaire originaire de Normandie. Il est décoré de la légion d'honneur. Il a également reçu des décorations étrangères: Ce personnage va continuer à agrandir la propriété et c'est à lui que l'on doit la construction du lavoir au bord de la Sallemouille. Ainsi, quelques mois après l'acquisition partir de 1844, il achète successivement : À la fin de l'année, Brunton propose à la commune d'échanger deux terrains à charge par lui d'en faire un abreuvoir et de construire à côté un lavoir public couvert. Les transactions avec la commune sont enterinées par la préfecture. Ces échanges seront conclus avec Jean Nicolas Maitrejean, adjoint au maire, lesquels consistent en : Finalement ce personnage annexera les terres en dessous de la Bailloterie de l'autre côté de la Sallemouille et formera ce que l'on dénomme de nos jours la Jacquemarderie. Marcoussis n'est décidemment pas un lieu de rêve! En effet en l'année 1851, le couple Brunton mandate Louis Joseph Hurel clerc à Paris, à l'effet de vendre leur maison de campagne, et une petite ferme avec leurs circonstances et dépendances, et la totalité ou partie des meubles meublants se trouvant audit Marcoussis. Les Brunton se sont retirés à Pau. En 1852, Louis Joseph Hurel, nous apprend qu'il se décharge d'une somme de 34391 frs qu'il a touché de Mr & Mme Chevalier, acquéreurs de la maison de campagne de Marcoussis. Les notables de Marcoussis doivent se fréquenter... Ce parisien a une fille qui s'unira à Jean-Emile Héluis du Déluge. Trente cinq ans passent. Le fils Héluis, descendant des propriétaires du Déluge demeure à Paris rue François 1er. Son épouse Marie Louise Chevalier vient de décéder à Paris. Sa fille Marie Emilie hérite de sa mère de la propriété de la Bailloterie. Héluis, mandaté par sa fille, donne à loyer à Eugène Robert, vicomte de Rougé, propriétaire demeurant à Paris rue du Bac, la maison de campagne & cottage dit la Bailloterie consistant en : L'énoncé ci-dessus montre une nouvelle acquisition faite par Etienne Chevalier, face au corps de logis principal, qui faisait partie des anciens jardins du prieuré Saint-Vandrille avant la Révolution. On comprend alors l'erreur commise par l'instituteur en 1999, lors de la rédaction de son mémoire sur Marcoussis, déclarant la Bailloterie comme provenant du prieuré. Du fait du décès de son épouse la Bailloterie deviendra un bien de Jean Emile Héluis jusqu'à son décès en 1898. Un changement de propriétaire intervient l'année suivante, la propriété est restée dans la famille. Marie Emilie qui s'était unie avec Julien Gréau, est maintenant veuve. Elle réside dans la demeure parisienne rue François premier. Elle loue à son cousin, Charles Louis Nélaton, docteur en médecine, chirurgien des hôpitaux, également parisien résidant rue Saint Honoré, la maison de campagne,"cottage dit la Bailloterie" , dont la description est analogue à celle faite pour la location au vicomte de Rougé. Apparemment le fameux médecin doit déjà être le locataire actuel. Au début du siècle suivant Charles Louis hérite de sa cousine et devient le propriétaire. Il le restera jusqu'à son décès en 1911. Les archives du XXe siècle n'étant pas dans le domaine public, les informations sont rares et la Bailloterie appartiendra à Louis-Théodore Lainé et à son épouse Adeline Louise Coiscaud. Ce couple a deux enfants Louis Denis et Mathilde Honorine. La propriété est vaste et va être scindée en deux. Louis Denis Lainé obtient le cottage par donation partage anticipée. Il est fait mention de la source qui sera partagée et dont l'origine est dans la cave. En 1944, au décès de Louis Denis Lainé, sa femme Germaine Garreau conserve l'usufruit des biens, jusqu'en 1981, décès de Germaine Garreau. Trois enfants sont issus du couple, chacun héritier est pour un tiers. Madame Lainé épouse Arranger , Madame Lainé épouse Schohn, et René leur frère vendront cette propriété en 1982 à la commune de Marcoussis. Il n'est plus question de maison de maître, la description est devenue: On connaît la suite, ce bien est transformé en maison de retraite pour personnes âgées, et en partie en bureau du CCAS. Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite |