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Les seigneurs de Marcoussis (1665-1751)

 

Cette chronique est le quarante huitième volet de l'histoire des seigneurs de Marcoussis. Nous nous étions arrêté avec le décès de Léon I de Balsac d'Illiers. Le récit qui suit, toujours chronologique, va montrer la décadence de cette famille qui se terminera en 1751 par la vente de la seigneurie.

 

 

J.P Dagnot - Décembre 2013

 

Tableau généalogique simplifié des Balsac concernés.

 

 

Léon II de Balsac

Après le décès de Léon I, son fils aîné Léon II, succède à son père selon la disposition de la donation de César de Balsac . La situation financière du père n'est pas brillante, de plus il a de nombreux frères et soeurs qui vont compliquer la situation en demandant leur part d'héritage, notamment après le décès de leur mère Catherine d'Elbène.

En juillet 1665, un mariage va unir deux grandes familles de Marcousis, Charles Lemaistre de la Robie, se marie avec Anne d'Illiers de Balsac, en présence de Léon II son frère, de Louis Lemaistre seigneur de Bellejame son cousin, et de Joseph d'Illiers son frère.

Le mois suivant, Léon II de Balsac estant de présent en son chasteau de Marcoussis, comme héritier de dame Catherine d'Elbène , sa mère consent par ces présentes qu'Alexandre d'Illiers, son frère, aussi héritier recoive du payeur des rentes de l'Hostel de ville ou d'aultres personnes les arrérages desdites jusqu'au partage de ladite succession.

En 1666, la veuve Poullier, demeurant au château de Marcoussis, n'arrive pas à gérer correctement les revenus de la seigneurie. Après l'aide de ses gendres, elle mandate Pierre Fontaine, notaire de Montlhéry pour continuer sa tâche ... Il va décéder à son tour et ce sera au tour d'Accurse Cornillier de prendre le relais.

Cinq ans après, nous trouvons un exemple de la situation financière de Léon II de Balsac, avec sa femme ils empruntent sous forme de rente 1.100 livres représentant un principal de 22.000 livres à l'Hospital des Cents filles orphelines de la Miséricorde. Il vit à Paris et à Marcoussis; on le retrouve comme parrain à l'occasion de deux baptêmes.

En mars 1677, l'incapacité de Léon II à honorer ses dettes de famille va aboutir à une sentence concernant la succession de Catherine d'Elbène. La même année, le seigneur de la Granche de Villeconin, n'ayant pas présenté, en tant que vassal, ses foy et hommage, a reçu une saisie féodale et vient régulariser par le paiement des droits. Côté vie locale, le baptême d'une fille de Maistre Léon Poullier, receveur de la terre de Marcoussy et de Madeleine Angoulian, voit comme parrain Léon de Balsac d'Illiers marquis d'Entragues, et la marraine Marie Anne de Vitambert.

En 1680, à la requeste des enfants de Léon I, héritiers de Catherine d'Elbène leur mère demandant à Léon II de rendre compte de tous les revenus saisis après le décès de son père Léon I , pour distribuer le reliquat aux créanciers de Léon I.

La vie locale nous apprend via un baptême que le château de Marcoussis possède un capitaine; notons le baptême de Nicolas Bassonnet fils de Guillaume, fermier de la ferme des Prés, le parrain Nicolas Molé capitaine concierge du chateau de Marcoussy. En 1683, notons le baptême de Louis Barillet fils du chirurgien de Marcoussis, le parrain Louis d'Illiers.

La situation entre les créanciers et les Balsac est fort complexe, certains créanciers le sont pour Léon I, d'autre pour Léon II, ils se portent en justice entre eux... Ainsi nous arrivons en 1685, à un arrêt qui déboute les créanciers de Léon I. Léon II, appelant des saisies faites par les consorts Charlet sur toutes les seigneuries dont Marcoussy le 16 décembre 1666, d'une part, les autres créanciers de Léon I qui poursuivent également pour que Léon II fut condamné les dettes de Léon I...Également les enfants ou héritiers de Léon I s'opposent aux créanciers, lesquels demandent à ce que Léon II rende des comptes de ses revenus pour être distribués au créanciers (1681). Au vu de tous ces dires, la cour annule tout et ordonne qu'en cas d'insuffisance de biens de Léon II pour payer dot et douaire de Catherine d'Elbène... ordonne que les directeurs des créanciers payent cette dot et douaire aux héritiers. Au fil du temps la situation empire et devient inextricable. Léon également passe outre ses droits et vend des coupes de bois qui ne lui appartiennent qu'en partie...

En 1697, la succession de Catherine d'Elbène suit son cour... une sentence aux requestes du palais où il est question de la vente et adjudication de la Ronce, que Joachim d'Illiers, dément, a été colloqué de plusieurs sommes des biens de sa mère et de ses soeurs... que les affaires en jugement se passent à Paris et en Bourgogne... où Léon a vendu Vaupillon bien hypothéqué... En résumé il faudrait de nombreuses chroniques pour décrire ces péripéties.

De nouveau en 1700, un arrêt est rendu entre Léon II, Alexandre. et les créanciers la congrégation de Saint-Lazare qui agissent pour Joachim d'Illiers (dément), saississant les fermiers des seigneuries et qui demandent à passer avant les autres, le collège de Montagu, les administrateurs de l'Hôpital des cent filles de la Miséricorde, Anne Choet de Bellebat, ...Louise de Grimonville, ..., Jean Pelage de Balsac (fils aisné de Léon II qui n'a rien pour subsister) ... Notons les réparations à faire à Gié et à Marcoussis, payer les dégradations des bois (coupes) faite par Léon II . Apparemment il ne reste plus pour payer les dettes que les revenus de Gié, Malesherbes, Marcoussis et l'hôtel d'Entragues qu'il faut entretenir. La dame de Grimonville réclame sa part de Catherine d'Elbène depuis 1664 jusqu'à 1700... représentant 32.500 livres.

Début 1700, les dettes de Léon II font l'objet d'un dossier imprimé duquel nous avons appris les renseignements qui suivent :
- Joachim d'Illiers est dément. Les prêtres de Saint-Lazare l'ont pris en charge et font partie des créanciers. La pension de Joachim réduite à 1.000 livres à compter de 1679.
- Les fermiers des seigneuries de Marcoussis et Bois-Malesherbes payent les créanciers selon les arrêts rendus au profit des créanciers. Notons comme créancier l'Hôpital des cents filles de la Miséricorde.
- Léon II, marquis d'Entrague obtient pour sa provision alimentaire les fruits et revenus de la terre de Marcoussis, sans qu'ils puissent être saisis. Mais il est obligé d'abandonner les revenus des terres de Gié et Malherbes.
- La vente de la Ronce est réalisée en 1697.
- L'Hôtel d'Entragues, est loué et les revenus reviennent aux créanciers soit 3.000 livres de loyer. Le petit et le grand hôtel d'Entragues sont vendus en 1698 en raison d'un exploit d'assignation à la requête de Léon Pelage d'Illiers et de Gié, appelé à la substitution à son profit de la donation de Marcoussis et autres faite en 1627, et condamner Léon II à luy payer la valeur de tous les biens dont les bois qui ne font pas partie de l'usufruit de la donation. À la suite de cet exploit Léon II est obligé de payer les réparations, 140.043 livres et les dégradations des bois, 93.083 livres. Léon Pelage obtient également à ce que Léon soit interdit de faire couper les bois de Malherbes, ce dernier passa outre en 1699...
- Suite à tous ces déboires Léon II démissionne au profit d'Alexandre de Balsac.

Léon II de Balsac décède en 1702 au château de Marcoussis. Son coeur est enfermé dans une urne et inhumé dans l'église paroissiale, son corps emporté à l'église des Célestins et mis dans le tombeau de ses ancêtres. présents Alexandre de Balsac, Henri d'Illiers, Louis d'Illiers, abbé, Alexandre d'Illiers.

 

 

Léon Pelage de Balsac d'Illiers

Intéressons nous maintenant à un personnage moins connu. Léon Pelage contrairement à ce qui se dit est né en 1655 et est l'aîné des enfants de Léon II. On le retrouve à Marcoussis en 1699, lors du baptême de Pierre Grain, le parrain Messire Léon Pelage d'Illiers d'Entragues, marquis de Gié, la marraine Marie Claude Erard, fille de Monsieur Erard ancien avocat.

 

 

Il se marie en 1700 avec Françoise de Betz. L'union est courte, il décède quatre mois après à Brest. À la requête de Françoise de Betz de la Harteloire, non commune en biens, représentée par son père François, chef d'escadre des armées navales de sa Majesté, d'Henry, comte d'Illiers, lieutenant de vaisseaux, du procureur de Léon II de Balsac, marquis d'Illiers ... L'inventaire comprend essentiellement les habits du défunt qui seront ensuite vendus aux enchères pour 598 livres.

De cette union naîtra Charlotte Césarine d'Illiers.

 

 

Alexandre de Balsac et Philberte de Xaintrailles

Du fait du décès de Léon Pelage, Alexandre puiné devient l'aîné des enfants de Léon II . Après le décès de ce dernier en 1702, ce seigneur, chevallier, seigneur d'Entragues, Marcoussis.... réside à Paris rue de Tournon, paroisse Saint Sulpice, et baille à ferme d'argent pour quatre ans, les revenus de la terre et seigneurie de Marcoussis qui se consistent:
- pressoir banal,
- rente sur une maison au Guay,
- ferme de la basse cour, avec 150 arpens,
- ferme de la grange en dessous de l'église avec 120 arpens,
- item celle de Chouanville en mazure size proche Bellejame avec 20 arpens,
- ferme de Villiers à Nozay avec 163 arpents,
- ferme de Pilandry aussi 163 arpents,
- plus du droit de chasse par les meusniers sur tous les habitans de ces lieux à cause de la banalité du moulin à vent dudit Marcoussis, lequel droit de chasse par ledit meusnier, ledit preneur pourroit affermer si bon lui semble sans que le seigneur soit obligé de la garantie ...
- droits de couppes dans le grand parc,
- jouissance des batiments... à l'exception du coulombier,
Suit l'entretien... le bail fait moyennant 7.000 livres, fournir le pain et la paille aux prisonniers et criminels qui seront en prison de la justice dudit Marcoussis ainsi que leur transport en la conciergerie du Pallais...

En 1707, la seigneurie de Marcoussis va voir une dame qui va marquer son époque; en effet Alexandre de Balsac trouve une épouse: Haut et puissant Messire Alexandre de Balsac, sire d'Illiers, marquis d'Entragues, seigneur de Malesherbes, Marcoussy, Gyé demeurant à Paris sur le fossé des Anglois, paroisse Saint-Estienne du Mont, fils de Léon et d'Anne Marie de Rieux, d'une part,
Haute & puissante dame, Dame Louise Philberthe de Xaintrailles, veuve de Cloviadus de Choiseul, marquis de Lanquest, demeurant à Paris rue de Vaugirard, paroisse Saint-Sulpice, assistée de Joseph son oncle, chevalier, premier escuyer de son altesse sérénissime Monseigneur le duc, demeurant en l'hostel de Bourbon, Lesquelles parties en présence de Louis d'Illiers, docteur en Sorbonne, aumosnier du roy, frère de Joseph abbé d'Entragues, oncle d'Alexandre, ... se marient, communs en biens, tenus des debtes l'un de l'autre après leur mariage, lesquelles seront paiées sur les biens de celuy qui les aura contractées. Les biens de la future, terre et seigneurie de Montaux en Bourgogne pour 40.000 livres, ... soit un total de 90.000 livres.
De plus Joseph de Xaintrailles, oncle de la future, a donné à sa nièce entre vif, 75.000 livres, lors de son premier mariage en 1693, a augmenté sa donation de 45.000 livres; il se réserve l'usufruit des 45.000 livres. Le seigneur d'Entragues n'aura que la contemplation des 120000 livres. En cas de décès de l'épouse la donation retournera à la famille de Xaintrailles ou à l'aisné masle des enfans du futur mariage.
La dame future espouze aura pour son habitation tant qu'elle sera en viduité le chasteau jardin de Malesherbes meublé. Joseph de Xaintrailles a promi de prester au futur espoux jusqu'à 120.000 livres pour estre employé au paiement de la créance des représentants de Catherine d'Elbène son ayeulle maternelle, pour raison de sa dot et de son douaire, à laquelle créance César de Balsac son grand oncle a voulu que les terres de Malesherbes, Marcoussy et Gyé par lui données à Léon de Balsac fussent sujettes par le contrat de donation à ladite créance.
Du fait de la donation, Joseph de Xaintrailles aura la jouissance sa vie durant du chasteau de la terre de Marcoussy y compris les jardins, parc, prés, closture, à la réserve de ce qui est occupé par les fermiers de Marcoussis, desquels ledit seigneur touchera les six mille livres de rente à lui dues. En cas d'inssufisance il pourra toucher aux revenus de Malesherbes. Si le chasteau et les revenus de Marcoussy ne lui convenaient pas il pourra choisir Malherbes.
Ce contrat très détaillé montre que les dettes des Balsac sont restées attachées au seigneur de Marcoussis en place.

Suite au contrat de mariage, Joseph de Xaintrailles, lequel en exécution de la promesse qu'il a faite à Alexandre de Balsac, cède les rentes qui ensuivent .... ces rentes pour en jouir et disposer par les créanciers du marquis d'Entragues, en marge: pour parvenir à l'acquitement des debtes dues aux représentants la dame d'Elbène, son ayeulle paternelle, représentant en principal la somme de 120. 000 livres. Les parties recevant les créances: la dame marquise d'Illiers et son fils, les créanciers de la dame de Grandchamp.

Pour éviter d'engager les biens de Philberte de Xaintrailles, une sentence de séparation de biens entre les époux est officialisée en 1710.

Notons début 1713 la présence d'Alexandre de Balsac dans un avis de parents concernant Charlotte Césarine d'Illiers fille Léon II Pelage d'Illiers d'Entragues, et de Françoise Claude de Betz de la Harteloire, marquise de Gié; il est question de trouver un tuteur pour des dettes venant de son oncle Alexandre. Le mois suivant, Alexandre de Balsac, au nom et comme créancier de la succession de defunt le marquis d'Entragues son père, tant pour raison de douaire constitué à sa mère que pour autres causes d'une part, Emmanuel Honoré Martin, tuteur de Charlotte Césarine d'Illiers, ladite seule héritière de son ayeul Léon II, par représentation de son père, d'autre part, lesquelles parties, disant qu'Alexandre s'oblige à indemniser ladite Charlotte, dans l'instance pendante en la seconde chambre des requestes du palais à Paris entre Alexandre contre les héritiers représentant le feu maréchal de la Ferté, à cause de la vente qui lui a été faite par Léon II de la terre et seigneurie de Vaupillon . En cas de gain du procès partage des biens s'il en reste.

Notons en août, Dame Louise Philberthe de Xaintrailles paie l'apprentissage de tailleur à un jeune de Malherbes, chez un maitre tailleur bourgeois à Paris, moyennant 150 livres pour trois ans. Les parents sont au service de la dame...

En octobre, rappelons le legs inscrit au testament de Joseph de Xaintrailles pour l'entretien d'un maître d'école . En décembre Joseph de Xaintrailles, décède au château de Marcoussis, âgé de 63 ans. Il est inhumé dans la chapelle seigneurialle de la paroisse, présent Alexandre d'Illiers, seigneur de Marcoussis et Jean Sévère de Rieux.

Début 1714, suite à la séparation de leurs biens, Messire Alexandre de Balsac, sire d'Illiers, marquis d'Entragues, demeurant à Paris, rue de Condé paroisse Saint-Sulpice, et Louise Philberthe de Xaintrailles, son épouse, séparée quant aux biens , lesquelles parties ont fait entre elles les traités et conventions suivantes :
- ledit seigneur cedde et abandonne pour six années entières et renouvelables, à ladite dame son épouse, tous les revenus des terres de Malherbes, .., Marcoussis, leurs appartenances, les baux seront passés par la marquise d'Entragues, en vertu de la procuration que le seigneur lui passera
( cet acte est présent dans les minutes),
- ledit seigneur cède et abandonne à ladite dame son épouse, pour la même durée, les trois quarts des proffits de fiefs, droits seigneuriaux sur casuel qui seront perçus à cause des terres de Gié et Marcoussis, se réservant ledit seigneur l'autre quart,
- comme aussi recevra ladite dame toutes les sommes dues pour arrérages de cens et rentes,
- ladite dame promet de payer les gages des domestiques et des gardes des châteaux, à l'exception de ceux des domestiques qui serviront ledit seigneur,
- comme aussi, ladite dame s'oblige à nourrir et loger le marquis pour six années, avec son valet de chambre et son laquais, deux chevaux de carrosse et un cheval de main,
- enfin la marquise paiera au seigneur 8.000 livres, par chaque an de trois mois en trois mois.
Le mari est-il volage? Ou bien, au vu de l'héritage de Joseph, la marquise prend les rennes du ménage et ne veut pas revoir les problèmes ayant existé sous les règnes de Léon I et II.

En mars, Louise Philberthe, ...., de présent au château seigneurial, légataire universelle de Joseph de Xaintraille, et l'exécuteur du testament dudit deffunt, ont compté les arrérages qu'Alexandre doit à Joseph venant du prêt de 120.000 livres de principal passé en 1707, remboursable sur tous les biens dudit marquis d'Entragues, faisant 6.000 livres de rentes essentiellement sur la terre de Malherbes, .... De cet état, Louise de Xaintrailles, héritière de son oncle Joseph de Xaintrailles, représentée par son exécuteur testamentaire Henry de Harcour, lesquels réclament à Messire Alexandre de Balsac, époux de Louise, les arrérages d'un contrat de 120.000 livres en principal, faisant 6.000 livres de rente annelle, assigné sur les biens de la terre de Malherbes... représentant 18.000 livres.

La dame de Marcoussis ne s'en laisse pas conter, en juillet, Louise Philberthe envoie Blondeau, notaire de Marcoussis, à dix heures du matin, à l'issue de la messe, en l'église de la Ville-du-Bois pour constater que le garde chasse mandaté par la dite Dame, a fait remarquer que la dame Evrard, bourgeoise de Paris, s'étoit mise en la place destinée pour le seigneur et la dame d'Entragues, au devant de l'autel de la très Sainte-Vierge...

En août, Jacques marquis d'Illiers, légataire de Louise de Grimonville et de Henry d'Illiers, reconnait avoir reçu d'Alexandre de Balsac, sire d'Illiers, 23.181 livres, cette somme donnée par un bourgeois de Paris au nom et comme tuteur des enfants à naître de l'épouse séparée en biens Philberthe, et d'Alexandre, venant d'un legs fait par Messire Joseph de Xaintrailles... On apprend qu'à la fin du document annexe que la succession de Léon premier serait restée vacante...

Quatre ans après, le seigneur de Marcoussis est aux abois, il vend la terre et seigneurie de Bois-Malherbes à Guillaume de Lamoignon. Deux mois après, Louise Philberthe de Xaintrailles épouse séparée quant aux biens de son mari Alexandre, demeurant à Paris en leur hôtel rue Saint-Thomas, porte Saint-Michel, paroisse Saint-Benoist, reconnait qu'en déduction de ce qui reste dû par Guillaume de Lamoignon par la vente de Bois-Malherbes, elle a reçu 28.000 livres que lui devait son époux.

Rappelons le rachat par Alexandre de Balsac à Jacques d'Illiers de Chantemesle, seigneur de la Ronce, la terre et seigneurie de la Ronce comprenant la ferme et les deux estangs, consistant en:
- un corps de logis, granges, écuries, estables, bergerie, toit à porc et poulailler,
- cour, jardin potager enclos de murs,
- 450 arpents de bois taillis, terres,
- deux estangs,
- droit de chasse,
le tout mouvant du roy à cause de son chateau de Montlhéry, ces biens lui venant de sa mère Louise de Grimouille, et moyennant la somme de 135.000 livres.
Suite à cet achat, un décret volontaire de la terre de la Ronce est réalisé.

En juin 1720, Henry d'Illiers, frère d'Alexandre, âgé de 64 ans, se marie avec Charlotte Césarine de Balsac d'Illiers. Alexandre fait donation pure et irrévocable à son frère des terres de Marcoussis et la Ronce, à la réserve de l'usufruit. Le document n'existe plus à la suite d'un incendie dans l'étude.

En décembre un imprimé est publié: les créanciers de Joachim d'Illiers, abbé d'Entragues, de Léon de Balsac marquis d'Entragues et d'Alexandre d'Illiers poursuivant la distribution des deniers saisis sur le marquis d'Entragues... Extrayons les conséquences:
- un arrest du conseil du 26 mars 1700, saisit les revenus du marquis d'Entragues, et ordonne la distribution des deniers saisis,
- les revenus des terres de Malherbes, Marcoussis, Gié servent à régler les créanciers.
- les biens du receveur de Marcoussis Denis Chartier ont été vendus,
- Louise Madeleine de Grimmonville, veuve Henry d'Illiers est créancière pour 100.853 livres et proviennent de la dot de Catherine d'Elbène....
- le collège de Montagu est cité pour la rente de 100 livres.

Néanmoins Alexandre de Balsac paraît gérer Marcoussis, il baille en 1721 à Guillaume Cordeau, pour neuf années, le revenu de la terre et seigneurie de Marcoussis comprenant la ferme de la Ronce, les deux étangs, les droits de rouage, forage, étalonnage ... moyennant 9.250 livres...

Notons en 1723, la foy et hommage de la Ronce: Alexandre de Balsac, demeurant à Paris en son hôtel, rue Pot de fer, paroisse Saint-Sulpice, accompagné de deux notaires de Montlhéry, s'est transporté au devant de la grande tour de Montlhéry, au lieu où estoit cy devant la grande porte & principale entrée du chasteau dudit lieu où en étant en devoir de vassal ...

À Marcoussis, la dame de Marcoussis s'intègre à la vie locale, ainsi en 1727, elle assiste au mariage de Pierre Magaud receveur de la terre de Leuville avec Jeanne Machelard, fille du receveur du Déluge.

En 1730, Alexandre de Balsac d'Illiers, seigneur de Marcoussis rend aveu à sa Majesté:
- le château de Marcoussy avec le boulevard attenant, cour y étant le tout clos de fossés et de murailles avec pont-levis,
- colombier à pied à l'entrée de la basse cour,
- grande basse cour aussi close de fossés à eaux, granges, estables ...
- le petit parc contenant 17 arpens, clos de murs de toute part dans lequel sont quatre arpens de parterre et viviers à poissons, tenant à l'ancien presbytère...
- ...

Deux années après, l'archevêque de Tours permet à Henry, marquis d'Illiers de suppléer les cérémonies du baptême de son fils Alexandre Louis Henri d'Illiers et de Charlotte d'Illiers, présents Alexandre de Balsac d'Illiers et Louise Philberte de Xaintrailles, ledit Alexandre Louis Henri Mme Dalbon de Bretonvilliers, Anne d'Albon, huit frères Célestins.

Louise Philberthe s'associe toujours à la vie locale elle assiste en 1742, au baptême d'Alexandre Rochoux fils du chirurgien de Marcoussis, le parrain est Jean Labbé, équiers, seigneur de Villebouzin.

Début 1741 Alexandre sent sa fin proche et rédige un testament olographe: ce sy est mon testament, je veux êstre enterré dans l'église des Célestins de Marcoussy, je veux quaussitost mon décès il soit dit cinquante messes dans chaqunne de mes deux paroisses de Marcoussy et Avinsol? je veux qu'il soit remis par mon exécuteur testamentaire à chacun de mes deux curés la somme de cents livres pour estre distribué au pauvres de leur paroisse et autant aux Cordeliers de Malesherbes, je domme à mon valet de chambre 300 livres de rente et ma garde robe, je veux que l'on continue à donner au sieur Martin mon homme dafaires pendant sa vie les 600 livres que je paye actuellement et pour le surplus de mes biens je le lègue à mademoiselle Dilliers ma niepce que j'institue ma légataire universelle ; Je prie Madame d'Entragues ma femme de bien vouloir se contenter pour son préciput de la jouissance du château de Marcoussy du petit parc des jardins et potagers et de la chasse.

Le 18 septembre 1742, Alexandre de Balsac décède dans sa quatre-vingt unième année, son corps a été apporté en l'église Sainte-Madeleine le 20 de ce mois, puis après les prières a été transporté par nous prieur et curé au monastère des Célestins. En marge, son coeur a été inhumé dans une urne dans le sanctuaire de notre église. Le 18, le bailly de Marcoussis à la réquisition de Philberthe de Xaintrailles se transporte au château où il trouve la marquise qui lui dit de procéder à l'apposition des scellées. À Marcoussis le 11 octobre se présente Emmanuel Martin, procureur d'Henri d'Illiers, frère d'Alexandre seul et unique héritier de son frère et en la présence de Philberthe, créancière de son époux suit l'inventaire d'une personne de piètre condition.

Ce décès est l'objet d'un différent entre le curé et les Célestins au sujet du coeur du défunt. Mathieu Rousseau prieur et curé de Marcoussis reconnait comme inhumant comme il l'a fait dans l'église, le coeur du marquis décédé au château, le 18 septembre dernier, il n'a point entendu porter préjudice aux Célestins qui veulent inhumer le corps entier... consentement de ces derniers par condescendance avec les volontés de la marquise.

En novembre, Emmanuel Honoré Martin, bourgeois de Paris, l'homme d'affaires d'Alexandre de Balsac, reçoit un acte de renonciation de succession expédié par Henry, frère d'Alexandre qui demeure à Tours, ledit Henry s'en tenant aux avantages luy appartenant par son contrat de mariage. Cet acte précise qu'ils ont deux enfants Alexandre Louis, mineur, lieutenant dans l'armée de Bohême et Anonine mineure pensionnaire en l'abbaye de Beaumont.

Le mois suivant, Emmanuel Honoré Martin, bourgeois de Paris, apporte une procuration à luy donnée par Henry marquis d'Illiers d'Entragues, seigneur de Marcoussy la mothe Souzay, donnant pouvoir de se transporter au chasteau dudit Marcoussy pour conjointement avec la marquise Philberte, sa belle-soeur, convenir à l'amiable ou judiciairement, pour dresser procès verbal de l'estat des réparations à faire audit chasteau, tel qu'elles sont restées au décès d'Alexandre, son frère. Un expert des bâtiments de France visite le château de Marcoussis et liste les réparations à y faire.

Extrait de l'inventaire après décès d'Alexandre qu' Alexandre Louis et Claude d'Illiers sont légataires universels de leur oncle Alexandre. En janvier 1743, René Linacier, notaire et procureur d'Henry d'Illiers se présente à la chambre des comptes pour porter la foy et hommage de la terre de Marcoussis à cause de la donation faite par Alexandre de Balsac son frère lors de son mariage avec Charlotte d'Illiers. La renonciation ne paraît pas déclarée.

En mai, la comtesse de Xaintrailles obtient par transaction la mise au point de la succession de son mari:
- Pierre de Fresnes, fondé de procuration de Philberthe de Xaintrailles,
- Emmanuel Honoré Martin, tuteur d'Alexandre Louis Henry d'Illiers d'Entragues, seigneur de Marcoussis, la Ronce,
- Charles Roger, curateur créé par justice à la succession vaccante dudit feu seigneur marquis d'Entragues,
Lesquels au vu des conditions du mariage avec le deffunt, le curateur est tenu de payer à la marquise:
- 6.000 livres annuelles pour son douaire
- 20.000 livres pour son préciput avec les intérêts,
- 4.000 livres pour son deuil avec les intérêts,
Tous calculs faits le mineur devra 4.701 livres. Vu l'impossibilité de payer par le mineur, la marquise se contentera de mille livres de rente annuelle avec hypothèque de la terre de Marcoussis. La mineure demoiselle de Gié légataire de son oncle Alexandre obtient compensation des frais de deuil du seigneur de Marcoussis. La marquise continuera à jouir du château.

Nous arrivons en 1744 pour assister à un baptême peu ordinaire, celui de Claude Louise d'Illiers âgée de 26 ans, dame de Marcoussis, fille de feu Henry d'Illiers et de feue Charlotte Cézarine d'Illiers, le parain Jean Dumerle de Blanbuission, commandeur du Déluge, la maraine Claude Louise de Beth, dame de Vilbon.

La semaine suivante, Louise Philberthe de Xaintrailles, demeurant en son château de Marcoussis , gisante dans un fauteuille, malade de corps, en un appartement par bas sur la droite en entrant dans ledit chateau qui a veue sur le fossé du costé du village, ....
- déclarant ses biens estimés à 10.000 livres de vaisselles d'argent, et 12.000 livres tapisseries et meubles,
- ordonne que son corps soit porté à l'église de sa paroisse et ensuite dans celle des Célestins pour estre inhumée dans le tombeau des encestres de son dernier mary,
- donne à l'église Sainte-Madeleine, 450 livres et quatre flambeaux d'argent, à charge qu'il soit dit tous les deux premiers jeudi du mois à l'issue de la messe un de profondis pour le repos de son âme,
- donne à madame Lacour sa femme de chambre u
ne année de ses gages pour les bons services qu'elle lui a rendu pendant sa maladie,
- donne à demoiselle Boulogne autre femme de chambre, ... ses deux laquais, son concierge, son cuisinier, sa fille de cuisine, son cocher ...
- 1.000 livres à son notaire pour acheter la charge de notaire royal.
- institue les pauvres de Marcoussis ses légataires universels.

Les héritiers côté Balsac n'auront rien ... De ce fait, il ne restera plus grand mobilier dans le château. Le lendemain du décès de Philberte a lieu l'apposition des scellées et l'inventaire des meubles analysé dans une prochaine chronique consacrée au château.

 

 

Louis de Rieux et Claude d'Illiers

En 1745, Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues, dame de Marcoussy, Gié et autres demeurant à l'abbaye de Port Royal, mineure émancipée, constitue son procureur général et spécial, Lhéritier ancien procureur en la prévosté de Montlhéry, pour faire sommation au sieur Regnault demeurant en la bassecour du chateau de Marcoussy pour lui demander s'il est fondé en bail, sinon de vider les lieux; également lui donner pouvoir de se transporter sur les terres de Fretay, la Poitevine et autres pour être présent au procès verbal d'arpentage et bornage que la demoiselle d'Orsay entend faire faire de la seigneurie de Courtabeuf. Fait à l'abbaye de Port Royal.

La même année, nous assistons au mariage Rieux-Illiers :
- Louis Auguste, sire marquis de Rieux, lieutenant général des armées du roy, demeurant à Paris rue Saint-Dominique, paroisse Saint-Jacques du Haut Pas, veuf de dame Marie Marguerite Butault de Malsan d'une part,
- Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues, marquise de Gié, fille de deffunt Henry marquis d'Illiers et de Charlotte Césarine d'Illiers son épouse demeurante à Paris à l'abbaye de Port Royal, paroisse Saint-Jacques, émancipée d'âge,
lesquels font un mariage commun en biens... les biens de la demoiselle consistent en la terre et seigneurie de Marcoussis, les terres de Gié proches Bar-sur-Seine, 800 livres de rentes,... 3059 livres de rentes. Les meubles qui sont dans le château de Marcoussy valent 10.000 livres. Les droits de la demoiselle sont contenus dans les inventaires après décès de ses père & mère et de son frère. Le futur doue son épouse de 6.000 livres de rentes, en espèces sonnantes d'or et d'argent; si ses biens ne sont pas suffisants, son frère le comte de Rieux, s'oblige personnellement au payement sur des biens à Saint-Brieux.

À la suite du mariage, Claude Louise Jeanne d'Illiers, déclare qu'elle renonce à la succession d'Henry marquis d'Illiers son père, plus onéreuse que profitable, et qu'elle n'a pas touché à la succession, de ses parents.

Louis Auguste marquis de Rieux, devenu seigneur de .... Marcoussy, et sa femme, lesquels prient le comte de Rieux frère du marquis de régir les biens de ce dernier. Également nomment un procureur pour surveiller d'autres biens en Touraine (Harteloire).

Toujours en 1745, le procureur d'Auguste de Rieux, seigneur de Marcoussis et de dame Claude Louise son épouse, seule héritière de son deffunt frère Louis Henry, font nommer un gardien pour surveiller les meubles de Nicolas Regnault, receveur de la seigneurie qui doit 22.000 livres ....

L'année suivante, Claude Louise Jeanne d'Illiers d'Entragues, fondée de procuration de son mari Louis Auguste de Rieux, seigneur de Marcoussy, lieutenant général des armées, fait à la chambre des comptes en vertu de son arrest du 7 juillet dernier, les foy & hommages qu'ils estoient tenus de faire pour raison de la terre et seigneurie de Marcoussy relevant de nous à cause de notre tour de Montlhéry venant de son contrat de mariage... Le couple ne s'est pas présenté à temps, le receveur général des domaines de la généralité de Paris, faisant référence à deux exploits, condamne le marquis de Rieux et son épouse à exhiber sous trois jours les titres de propriété de la terre et seigneurie de Marcoussis comme aussy à luy payer les trois sols pour livre du montant des droits de relief à cause des mutations arrivées dans la propriété de cette seigneurie soit trois mille livres dûs au comté de Montlhéry.

Nous arrivons en 1751, une estimation de la terre et seigneurie de Marcoussy est réalisée pour Madame la marquise de Rieux mineure. Elle est propriétaire par donation faite par le marquis d'Entragues son oncle de la terre de Marcoussy et de la Ronce. Les revenus d'environ 14.000 livres qui se trouvent annuellement réduits par les gages du concierge, gardes, jardinier, et par les réparations tant du château que des fermes, ne repésentant qu'environ 10.000 livres. Que ladite dame à cause du legs universel à elle fait par son oncle, et de la succession de la comtesse de Gié son aieulle maternelle, est chargée de payer annuellement 13.802 livres de rentes à plusieurs particuliers. Que ladite marquise est en outre condamnée par sentence du 2 juillet 1745, à payer aux héritiers de la feue dame marquise d'Entragues (Xaintrailles) pour remploy de ladite dame, la somme de 99.000 livres avec intérêts du prix des biens vendus antérieurement à la séparation de ladite dame marquise d'Entragues à compter du jour de la sentence de séparation des biens du 26 juillet 1710. Que dans ces conditions il devient indispensable de vendre au meilleur prix lesdites terres de Marcoussy et la Ronce circonstances & dépendances, de manière à apurer les dettes sans recours à jugement et permettre ainsi d'augmenter les revenus de la marquise de Rieux.

C'est le marquis de Rieux époux qui demeure tuteur de sa femme contrairement aux idées reçues. Le début de l'expertise est faite en présence de Thomas Claude Lardenois, receveur des domaines du Roy, et fondé de procuration des époux, et chargé de recevoir tous les revenus droits appartenant à ladite terre de Marcoussis. Citons les fiefs restants:
- la Ronce,
- Vaularon,
- bois des petits, fief de la Brosse proche Chouanville,
fiefs relevant de Marcoussy:
- Mesnil Froger, n'est dû que le relief lors de mutation de l'homme vivant et mourant,
- bois des luisants et de la croix à Marcoussy détenus par les Célestins,
- Villarceau, la plus grande partie en fief, le reste en roture,
- Beaulieu à la Ville-du-Bois appartenant à Mr l'abbé Langlois, conseiller au parlement, consistant en une maison et jardin d'environ dix arpents, le tout clos de murs de la valeur de cinq mille livres à cause du mauvais état des bâtiments.
- le fief des Biés appartenant à l'Hôtel-Dieu consistant en 5 à 6 arpents de pré au dessous de la chaussée du grand étang d'environ 25 livres de revenus, dont il est dû le relief et pour lequel le seigneur à droit de faire faire dans ledit pré des réservoirs et coulants d'eau lors de la pesche de son grand étang.
- Bellejame, consistant en manoir basse cour, jardin potager, bois taillis, vignes & terres labourables relevant en plein fief de Marcoussis, valant environ 80.000 livres de revenus dans lequel fief le seigneur de Marcoussy a droit de chasse en personne.
- Leudeville, à madame la présidente consistant en partie de château d'environ 100.000 livres, la moitié en mouvance de Marcoussy.
- Marivas à Arpajon maison,
- Cornillon à Marolles, 12 arpents de terre,
- Fresne à Brétigny, nombres d'arpents pour 10.000 livres.
...cens à Fretay & la Poitevine .

Conclusion: vû la situation que le château est un ancien chateaufort aux bâtiments duquel il y a nombre de grosses réparations à faire sans lesquelles il ne peut être habité, celles à faire à tous les murs de terrasse des fossés au mur du petit parc à la pièce d'eau, à la ferme aux pressoirs estimons la seigneurie à 500.000 livres .

À suivre ...