Le fief de Belébat à Marcoussis (3) (1725-1797) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ----------------------------------- _---------------------- --------- Février 2011 Plan cadastral napoléonien de Marcoussis (1811).
JP. Dagnot
Cette chronique est le troisième volet de l'histoire de ce domaine. Nous nous étions arrêtés en 1725 avec la prise de possession des lieux par les Desmaisons . Cette famille n'a pas laissé de traces significatives, sinon qu'elle a restauré le domaine.
Belébat aux Josse Que s'est-il encore passé? une vente par adjudication nous apprend que: Nicolas Josse, marchand bourgeois de Paris, demeurant rue de la Ferronerie, lequel acquis au moyen de l'adjudication par décret à luy faite aux requeste de l'hôtel du roy sur Marie de Tourtelle, épouse non commune en bien d'avec le sieur Desmaisons, de la maison de Bellebat et ses dépendances size en la paroisse de Marcoussis...
Ce marchand est uni en premières noces avec Catherine Bouillerot. De cette union est issu un fils, Nicolas Pierre. Cette épouse décède en 1724. En 1726, l'époux convolera en secondes noces avec Claude Marie Dubu, en communauté de biens. Il demeure quai de la Mégisserie, paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, et fait une déclaration confirmant qu'il était en communauté de biens avec sa première épouse, et qu'il est tuteur de son fils unique. Revenons à l'acquisition de Bellebat de 1731. Nicolas Josse se rend une première fois devant le tabellion de Marcoussis et reconnaît tenir à titre de cens annuels et perpétuels portant lods et ventes de Messire Alexandre de Balsac, ..., Six années passent. Le marchand bourgeois de Paris, demeure rue Betisy paroisse Saint-Germain l'Auxerrois, et fait venir le tabellion en sa maison de Bellebat, pour déclarer de nouvelles acquisitions. Passons sur les détails, et signalons qu'il étend ses biens sur Nozay et Mocquesouris. Les achats sont au nombre de 12 et représentent 43 arpents. Puis en 1745, une nouvelle déclaration pour 35 arpents en 26 acquisitions. L'ensemble de la propriété représente 180 arpents. En 1740, Nicolas Josse, bourgeois de Paris, réside maintenant rue Saint-Martin, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs, et ne s'en laisse pas compter des sur-cens et droits d'affoirage: Alexandre de Balsac, par bien veillance et pour faire plaisir au sieur Josse accepte de revoir le remboursement de ces droits sans déroger aux cens à luy dus... Il n'est plus question de berner les sujets qui sont instruits et la vérité est que la seigneurie de Marcoussis ne vaut plus rien, en raison de ses dettes et que la succession d'Alexandre, deux ans plus tard sera vacante! Le couple Josse ne doit pas s'entendre car en 1744, un jugement est obtenu par la seconde épouse du sieur de Bellebat pour obtenir la séparation de leurs biens. L'autre raison vient de l'acquisition de la maison rue Saint-Martin, qui sera revendue par adjudication après le décès de Nicolas Josse. L'époux est condamné à lui verser 19.330 livres. En 1746, le fils Nicolas Pierre Josse se marie avec Angélique Fremeau habitant à Rosny en Vermandois; les époux sont communs en biens. Le père de l'épouse Pierre Denis, marchand, apporte 15.000 livres dont 6.000 en deniers comptant. L'époux doue le future de 300 livres de rentes et déclare que ses biens représentent 20.000 livres venant de la succession de sa mère. Nicolas Josse, décèdera en 1754, âgé de 75 ans, en sa maison de Bellebat. Il sera inhumé dans l'église de Marcoussis, en présence de Nicolas Pierre son fils, bourgeois. Présent Pierre Juliard, sieur du Chênerond. L'inventaire après décès commence à Paris ... puis à Marcoussis, et va nous faire visiter la nouvelle demeure : De ces informations volontairement non triées, on peut affirmer que la ferme n'a pas été l'objet de grandes transformations par contre la maison bourgeoise comporte au rez-de-chaussée, salle à manger, salle de compagnie, office, cuisine, au moins deux chambres. Au premier étage on trouve plusieurs chambres y compris celle de la domestique. La chapelle a été conservée et les alentours sont aménagés, parterre, orangeries. L'ensemble semble reconstruit sur les bases anciennes, l'accès aux caves bien significatif existant encore de nos jours et similaire. Nicolas Pierre Josse devient le nouveau sieur de Bellebat, il va de ce fait trouver le nouveau seigneur de Marcoussis, Louis de Preissac de Marestan, comte d'Esclignac, et Elizabeth Chevalier son épouse, seigneur et dame de Marcoussis, Nozay, ... Il déclare 238 arpents: Notons en 1763, le sieur Nicolas Josse, bourgeois de Paris, de présent en sa maison bourgeoise de Bellebat, qui baille à prix d'argent, pour neuf années, à Jean-Baptiste Guidon, boucher de Marcoussis, trois arpens au froid cul ... L'année suivante, il est devenu escuyer, conseiller du roy, controleur ordinaire des guerres de la seconde compagnie des mousquetaires de sa majesté. Il vend à Marie-françoise Egaze, domestique du desservant de Nozay, un arpent, venant de l'héritage de son père. Angélique Fremeau, épouse du sieur de Bellebat, va finir ses jours auprès des siens à Pontavert en 1768. Un inventaire aura lieu deux ans plus tard. Nicolas Josse déclare qu'il demeure à Bellebat. Il agit comme tuteur de ses cinq fils. Les cinq sont héritiers de leur mère. La liste des pièces ne sera pas reprise étant analogue à celle de 1754. Notons les factures faites et non réglées: Citons pour mémoire la déclaration du sieur de Bellebat de sa maison et terres à Mocquesouris (1). En 1775, les enfants réclament la part leur revenant de la succession de leur mère. La vie continue Nicolas Josse demeure à Bellebat et est toujours contrôleur des guerres de la de la seconde compagnie des mousquetaires du roy. Il est présent lors de l'inhumation de Messire Mathieu Rousseau, prieur & curé de Marcoussis. Charles marquis de Bullion seigneur de Bellejame est avec lui. Peu avant son décès, fin 1789, le sieur de Bellebat adresse au premier ministre des finances un mémoire disant qu'en 1787, il a affermé les trois quarts de ses terres à un particulier, qu'il a été forcé de renvoyer pour cause d'insolvabilité. Quant à l'autre quart il se l'est réservé, pour le faire valoir par lui-même. Il ajoute que la même année 1787, le commissaire des tailles a imposé par erreur le propriétaire et le fermier à une somme de 538 livres et qu'on lui demande aujourd'hui la totalité de cette taxe et le propriétaire de Bellebat ne doit être tenu que du quart de l'imposition (adressé aux officiers municipaux de Marcoussis). La Révolution arrive Nicolas Pierre décède en mars 1790. Jacques Denis Josse, bourgeois demeurant actuellement à Bellebat, habile à se porter héritier pour un quart de feu Nicolas Pierre Josse, ancien controleur des guerres de la maison du roi, décédé la nuit dernière, demande l'apposition de scellées. C'est encore le bailly qui procède! Le personnel au service du défunt est présent: Henriette Leglay cuisinière, Geneviève Peuvrier fille de basse-cour, et Louis Letartre charretier. Se présentent également alors Nicolas Josse, bourgeois demeurant à Paris paroisse Saint-Etienne-du-Mont, Jean Louis Josse, laboureur de Marcoussis, et Henry Nicolas Josse de Nancy, tous quatre héritiers de leur père. Ils demandent et obtiennent la levée des scellées. L'inventaire est réalisé; notons les pièces : Six mois après, les quatre héritiers Josse rachètent les cy-devants droits seigneuriaux sur le domaine de Bellebat aux héritiers de la Comtesse d'Esclignac, pour la somme de 2.200 livres en assignats. Le domaine est libre de tous droits et le mois suivant, Nicolas Josse bourgeois de Paris, demeurant rue perdue paroisse Saint Etienne du Mont, fondé de procuration pour Henry, huissier à Nancy, Jean Louis, laboureur à Moras, et Jacques ancien gendarme demeurant à Marcoussis, tous frères, vendent à Jacques Guérin, marchand mercier de Paris, le domaine appelé Bellebat situé paroisse de Marcoussis consistant: Après le décès du père, le bourgeois de Paris trouve Marcoussis agréable à tous points de vue. On le voit en 1791, moins enthousiaste, avec le père de la fille de basse-cour: Jacques Denis Josse, bourgeois demeurant à Marcoussis, d'une part, et Geneviève Peuvrier, assistée de Jean-Louis Peuvrier, demeurant au Guay, d'autre part, ces derniers par ces présentes, quittent et "déchargent" ledit sieur Josse de toutes choses généralement quelconque qu'elle avoit droit de prétendre contre luy pour raison du commerce qu'il auroit eu avec elle, dont elle est enceinte de sept mois ou environ, moyennant la somme de deux cents livres payables en deux paiements égaux, savoir cent livres au moment de l'accouchement de ladite Geneviève, et pareille somme de cent livres dans six mois à compter du jour de l'accouchement, pour lesquelles sommes ledit sieur Josse s'est obligé à affecter et hypothéquer ses biens meubles et immeubles présents et à venir...
Bellebat à Guérin... Marescaille... Barral et Perroud En décembre 1792, Jacques Denis Josse, citoyen, et Marguerite Macon son épouse, suite à la vente de Bellebat reçoivent de Jacques Guérin, 1260 livres restées pour le fonds du douaire lors de la vente de Bellebat. L'année suivante, il a démissionné de son poste de major de la garde nationale et revend la maison achetée en 1790. En 1793, le citoyen Jacques Philippe Guérin, ancien marchand mercier , et la citoyenne Marie Madeleine Bizet, son épouse demeurant à Paris, rue Saint Pierre, au Pont aux Choux, section de Popincourt, lesquels ont vendu à André Jean-Baptiste Marescaille, citoyen demeurant à Paris, rue et section des Gravilliers, le domaine appelé de Bellébat, paroisse de Marcoussy, consistant en maison bourgeoise, chapelle, pressoir, ... description de 1790, ..., la vente faite moyennant 85.000 livres en assignats. Trois mois passent, le dénommé Marescaille fait de même avec la citoyenne Anne-Marie Barral, épouse séparée quant aux biens de François Jacques Perroud, citoyen françois son mari, néanmoins authorisée acquéreuse pour les héritiers, demeurant ensemble rue de Louvois section de 1792. Cette fois le couple restera quatre années. Nous sommes en l'an 6, François Jacques Perroud, et son épouse demeurant à Paris rue des Helvetiens, division Lepelletier, vendent à Laurent Frizon, citoyen et Charlotte Cevallier son épouse, demeurant à Paris rue N-D de Nazareth, division des Gravilliers, le domaine de Bellebat, ... Nous verrons dans la prochaine chronique que cette famille va s'intégrer à Marcoussis. À suivre…
Notes (1) Ce lieu fera l'objet d'une prochaine chronique.
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