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Le domaine de Belebat de 1798 à nos jours

Cette chronique est le quatrième volet de l'histoire d'une demeure de parisien associée à une ferme. Nous nous étions arrêtés au moment de l'acquisition du domaine par le couple Frizon.

 

J-P Dagnot septembre 2013.

 

Extrait d'une photo prise à l'orphelinat d'Auteuil.

 

Belebat aux Frizon

Rappelons la vente de l'an 6, François Jacques Perroud propriétaire et sa femme demeurant à Paris rue Helvetius, division Lepelletier, ont par ces présentes vendu à Laurent Frizon et Charlotte Chevalier, demeurant à Paris rue notre dame de Nazareth , division des groseilliers, le domaine appelé Bellebat, consistant en:
- maison bourgeoise, chapelle, pressoir, écurie, remise et autres batiments, corps de ferme,
cour, jardin, letout enclos de murs,
- plus la quantité de 79 arpens de terre labourables selon la déclaration faite au terrier en 1783,
- plus 69 ar
pens de bois, ..., plus 11 arpens de friches...
La vente faite moyennant 40.000 livres francs deniers en matière d'or ou d'argent .
Notons encore la présence d'une chapelle qui a traversé la Révolution.

Quelques mois après, Laurent Frizon baille pour neuf ans à Julien Rousseau de Nozay douze arpents faisant partie du domaine. Le même jour, une opération semblable pour trente arpents à Pierre Lecoeur de Villejust. Enfin, à Jean Claude Paupe le jeune, demeurant en la ferme de Villiers, aussi pour neuf ans, la ferme dudit Bellebat consistant ...(description de 1806). Le preneur aura le droit de cuir son pain au fournil existant en la maison du sieur Frizon attenant aux bâtiments sus nommés, jusqu'au moment où le preneur en aura fait construire un dans un des petits cabinets attenant à la chambre basse à feu. Les terres labourables représentent 19 arpents. Le bail est fait moyennant 500 francs de loyer.

En germinal an 6, Laurent Frizon demeurant à Paris rue N-D de Nazareth dépose une soumission d'acquérir le couvent des Célestins.

Le mois suivant, le couple se sépare de son domaine en Isère. Il vendent à Jean François Frizon, notaire, le domaine de Pachoudière en Isère. Cette vente va permettre de solder l'achat de Bellebat.

En vendémiaire an 8, la citoyenne Carbonnet demeurant à Chambon, reconnaît avoir reçu 4.200 frs du sier Frizon du parfait payement en pièces d'argent de la ferme de l'Hôtel-Dieu.

En floréal an 9, le citoyen Laurent Frizon, propriétaire du domaine de Belebat et son épouse baillent à rente annuelle et perpétuelle, à Etienne Chevalier demeurant à Fretay, onze hectares champtier de la Papillonerie, moyennant deux cents francs de rente foncière. Le couple optimise son achat par une source annuelle de revenus.

En germinal an 10, Joseph Martin et Marie Carbonnet, lesdits demeurant à Marcoussis, donnent main levée à Laurent Frizon pour sureté du paiement de 4.200 frs, de la vente de la ferme de l'Hôtel Dieu.

Nous arrivons en floréal an 11 Antoine Hyacinthe Chastenet Puységur, propriétaire demeurant ordinairement à Paris, place du corps législatif n°1550, lequel a vendu à Pierre Laurent Frizon, ancien inspecteur des subsistances militaires, demeurant à Bellebat, deux pièces de terre, la première d'un hectare à la garenne de Bellebat, l'autre de 2.500 m2 au Buisson Rond ...Ladite vente faite moyennant le prix et somme de 800 frs. Le domaine s'agrandit harmonieusement autour de la maison bourgeoise.

Fin nivôse an 13, le préfet écrit au conservateur des forêts: demande s'il y a lieu de vendre une parcelle de 1055m2 enclavé chez Frizon, provenant des Célestins. La réponse de l'administrateur général des forêts répond au préfet: une petite partie de bois est enclavée dans la propriété du sieur Frizon au buissond rond et contient 1055m2. Le fond en est mauvais et représente 400 frs/arpent et qu'on peut l'aliéner à 200 frs.

En brumaire an 14, Charlotte Chevalier baille à Denis Arranger une maison au Guay: demoiselle Charlotte Chevallier, épouse séparée en biens du sieur Laurent Frizon, propriétaires du domaine de Bellebat, ladite autorisée par jugement à l'effet de gérer les biens de son mary, laquelle fait bail à loyer pour neuf années à Denis Arranger, vigneron, demeurant au Guay:
1°) une maison au hameau du Guay composée de trois espaces de bâtiments appliqués en une chambre basse à feu, allée à côté, servant de batterie et d'entrée, une autre petite chambre basse non à feu, écurie à côté et un petit fournil attenant l'écurie, grenier sur le tout,...
Il s'agit de la ferme de l'Hôtel-Dieu.

En 1806, Demoiselle Charlotte Chevallier, épouse de Laurent Frizon baille pour neuf ans à Marin Laporte et Etienne Chevalier de Fretay, la ferme de Bellebat consistant en:
- une chambre basse à feu, chambre haute sur icelle aussi à feu servant de logement pour le fermier, deux petites chambres à côté de la chambre basse, grange à bled de quatre travées attenant à ladite maison, poulailler au bout de la grange, remise de deux espaces faisant retour, écurie attenante, petit cabinet en retour, poulailler à côté, grange à avoine de quatre espaces de l'autre côté de la maison corridor entre deux, deux étables à vaches au bout de la grange, toit à pors faisant retour, sept cabanes à lapins attenant au toit à porc, cour en face entre les bâtiments close de murs entrée par deux portes une charretière une batarde.
- 11 hectares de terres près la maison bourgeoise.
Le preneur aura l'usage de la mare et du lavoir étant en face la porte de la ferme et de la maison bourgeoise, sans prétendre aux poissons de la mare. Le bail est conclu moyennant 550 francs de loyer.

Laurent Frizon décède à Grasse début 1807. Sa veuve, six mois après , Charlotte Chevallier, rédige son testament, malade de corps mais saine d'esprit, en une chambre au premier ayant vue sur les parterres et jardin... Je donne:
- à mes nièces Rabilloux ex-religieuses deux sommes de 1.000 frs,
- à Adélaïde Boudinet fille de mon jardinier, 500 frs, à mon cuisinier Ernest Shreiner 300 frs , au jardinier 400 frs.

- Quant au surplus de mes biens, je les donne à Antoine Pierre Laurent Frizon, mon beau-fils l'instituant mon légataire universel et le charge d'exécuter mon testament .

L'année suivante, dame Charlotte Chevallier, veuve Laurent Frizon, usufruitière des biens de son époux, demeurant à Bellebat, laquelle du consentement d'Antoine Laurent Frizon, demeurant aussi à Bellebat, propriétaire de la nue propriété, baille à loyer pour neuf années à Simon Rousseau cultivateur demeurant à Soucy, trois arpents en deux pièces... Un second bail est fait à Jean Baptiste Noel des bâtiments de la ferme de l'Hôtel-Dieu avec 48 ares de terres. Enfin un troisième bail est conclu avec Etienne Chevallier cultivateur de douze arpents en treize pièces.

Antoine Frizon en 1810 va régler la succession de son père: chef de bureau au ministère de la marine, demeurant à Paris rue de Vendôme quatrième arrondissement, agissant en tant qu'unique héritier de feu Laurent Frizon, décédé à Grasse le 4mars 1807, d'une part, et Charlotte Chevalier, veuve dudit Laurent demeurant ordinairement à Bellebat, séparée en biens, délègue la somme 26.294 livres à Charlotte Chevallier.

Voyons maintenant la matrice cadastrale de 1811, qui indique pour Antoine Pierre Laurent et la veuve Charlotte Chevalier, avec une mutation en 1869:
- 310, pièce d'eau,
- 311, jardin,
- 314, pièce d'eau d'agrément,
- 315, maison,
- 319, abreuvoir,
- 325, jardin,
- 326, mare,
Les terres et bois ne sont pas cités dans cette énumération. ainsi que le potager et une partie de la ferme de l'Hôtel-Dieu.

En 1814, le propriétaire de Belebat rédige son testament: en présence d'Augustin Dubois, propriétaire du domaine de Bellejame, ..., est comparu Antoine Pierre Laurent Frizon, propriétaire demeurant à Paris, rue de Vendôme au Marais, de présent en sa maison de campagne de Bellébat, déclare:
- je lègue à mon épouse Antoinette Roussel, la pleine entière propriété de tous mes biens meubles,
- dito immeubles, si toutefois elle se remarie ou si elle atteint l'âge de 35 ans avant mon décès, elle n'aura que l'usufruit et donne la nue propriété à sa soeur cadette.
Ce testament devient nul au cas où j'aurais des enfants.
Autre acte de procuration à son épouse pour gérer régir et administrer ses biens.

En 1817, un bail de la ferme est conclu par Antoine Laurent Frizon, pour neufs ans, à Etienne Chevalier "jeune", demeurant à Bellébat dans ladite ferme, (description analogue à celle de 1806, les 11 ha passent à 12), droits semblables avec pâture sur les friches de Bellebat et coupes des joncs marins, le bail inclue un voyage annuel à Paris avec un attelage de deux chevaux, outre moyennant la somme de 700 frs en numéraire métallique ou 23 hectolitres de blé froment.

De nouveau en 1823, notons un bail de la ferme par Antoine Laurent Frizon, propriétaire demeurant rue de Vendôme à Paris au marais, à Jean Baptiste Lamant de Palaiseau, la ferme de Bellébat consistant:
- bâtiments (voir bail de 1806),
- 16 hectares en 21 pièces...,
Ce bail fait moyennant la somme de 1.098 frs ou 40 hectolitres de blé froment.

Les baux se succèdent, en 1834, Antoine Pierre Laurent Frizon, en sa maison de campagne, baille pour une année à Louis Chevalier, cultivateur demeurant à Marivaux une maison consistant en deux chambres basses à feu et une pièce de 27.344 m2 vis-à-vis des bâtiments entre le chemin et le parc de Marcoussis.

L'année suivante, c'est un bail à ferme pour quinze années, par Antoine Pierre Laurent Frizon, propriétaire demeurant à Paris rue du gros Chênet, à Honoré Baruzier, demeurant à Boissy-le-Sec la ferme de Bellébat qui se consiste d'une chambre basse à feu, ... (description analogue à celle de 1806), à la réserve d'un espace de grange occupée par le bailleur, 15 hectares de terre en vingt pièces, droit à l'abreuvoir devant la maison bourgeoise, au lavoir et au puits, le bail fait moyennant 1.100 frs en monnaie métallique ou 30 hectolitres de blé froment au choix du bailleur.

L'histoire de ce domaine consiste principalement à lister les baux , en 1850, il s'agit du renouvellement fait à Honoré Baruzier du bail de la ferme ... les terres passent de 15 à 16 hectares . Le bailleur se réserve la pêche des abreuvoirs, deux voyages à Paris, le bail fait moyennant 1.200 frs ou 30 hectolitres de blé froment.

En 1854, Antoine Laurent Frizon renouvelle son testament, la scène se passe en la salle à manger de Bellébat, étant sain d'esprist... lègue à Antoinette Adélaïde Roussel, tous ses biens, l'instituant légataire universelle. Également des donations à son personnel: Marguerite Salard domestique, Virginie Gautier, cuisinière, Louis Crétel jardinier, Jacques Chartier garde. N'ayant pas d'enfant, c'est sa belle-soeur et ses enfants qui hériterons de la nue-propriété des biens.

N'étant plus très jeune, la même année, Laurent Frizon et sa femme font bail à trois ans à Gérard Daniel, négociant demeurant à Paris rue Saint-Eustache, le droit de chasse sur 52 hectares excepté les dépendances de la maison bourgeoise. Ce droit ne pourra s'exercer qu'après la fin des récoltes.

En 1857, de nouveau un bail de la ferme, cette fois par l'épouse Adélaïde Roussel, mandatée par son mari Laurent Frizon, demeurant à Bellebat, laquelle donne à ferme pour neuf années, à Baptiste Alexandre Pelletier, cultivateur demeurant à Saudreville, la ferme de Bellebat, (description inchangée), et 16 hectares en 21 pièces, ... droit à l'abreuvoir devant la maison, la pêche exclue, la chasse également, deux voyages à Paris avec charette de deux chevaux pour les effets et provisions des bailleurs. Le bail fait moyennant un fermage de 1.500 frs.

Nous arrivons en 1859, la femme d'Antoine Laurent Frizon gère les biens, cette fois c'est le bail de la chasse fait à Jacques Marie Sagnier, ingénieur entrepreneur d'appareils de chemin de fer, demeurant à Paris rue du faubourg Saint-Denis "locataire du Baillage", du droit exclusif de chasse sur la propriété de Bellébat, soit 52 hectares, à l'exception des cour et jardin de la maison bourgeoise des bailleurs et de la ferme attenante. le bail fait moyennant la somme de 400 frs annuels. Nous voyons ainsi que des parisiens demeurant au baillage louent des bois pour chasser représentant 160 hectares.

Notons en 1861, le décès à Bellébat d'Antoine Laurent, fils de Laurent Frizon et d'Éléonore Collet, âgé de 84 ans, époux d'Antoinette Adélaide Roussel . Du côté notarial, notons en mars un intitulé de notoriété après décès d'Antoine Pierre Frizon, déclarant qu'il na laissé aucun héritier ayant droit à une réserve légale dépendant de sa succession et constatant qu'Antoinette Adélaïde Roussel son épouse a seule droit à une pension de 4.000 frs…

La veuve réside toujours à Bel Ebat, elle vend en 1865 à Louis Crétel, son garde, un lopin de terre et déclare qu'elle est légataire universelle de son époux.

Notons encore un bail de la ferme en 1866, Antoinette Roussel, propriétaire, demeurant à Bélebat, veuve Pierre Frizon , donne à bail pour 15 années à François François, cultivateur à Fontenay:
- la ferme comprenant maison d'habitation ...
- 16 hectares ...
Sont exclus du bail la pêche de l'abreuvoir et la récolte des arbres fruitiers. Le bail fait moyennant 1.750 frs de fermage annuel.

 

 

Belebat à Eugène Julien Baude

En 1868, Antoinette Roussel vend, à Eugène Julien Baudé, le domaine de Belébat moyennant 121.200 frs; il ne s'agit que d'un intitulé. La matrice cadastrale 810 confirme Baudé Eugène Julien à Paris. La matrice du foncier bâti case 27 donne Julien Baude à Paris.

Conséquence de cette vente, à la même époque, Antoinette Adélaïde Roussel, propriétaire demeurant autrefois à Belebat, actuellement à Orsay, procède à la vente par adjudication publique audit lieu de Bel-Ebat , d'un mobilier lui appartenant. Le dimanche, le notaire assisté de deux assesseurs, procède en l'ancienne demeure, à la vente aux enchères par lots de meubles se trouvant dans ladite maison… La liste ne comprenant pas de lit semble montrer le reste d'un déménagement, représentant soixante lots pour 286 frs.

C'est à cette époque qu'"Etienne" Baudé construit le château actuel de Bel Ebat, comme l'indique le répertoire cadastral des augmentations, pour un achèvement en 1869 et une taxation en 1872.

Fin 1875, un mandataire de la famille de Civrac vend à Eugène Julien Baude propriétaire ancien négociant, demeurant à Paris rue Soufflot, une propriété boisée lieudit le grand parc, nature de bois, roches et anciennes carrières exploités close de murs, contenant 103 hectares, après le prélèvement de 12 hectares correspondant du terrain et maison d'habitation dite le Baillage... La famille Baude obtient ainsi un domaine de chasse de plus de 160 hectares avec un château à Bellebat.

De nouveau notons un bail de la ferme en 1883 , Eugène Baude et Catherine Bernard son épouse demeurant rue Soufflot à Paris, étant ce jour en leur campagne de Bel Ebat, lesquels ont donné à ferme pour quinze années à Prosper Béreau une ferme composée de:
- une maison d'habitation pour le fermier comprenant une chambre basse à feu, une autre contigüe, chambre aussi à feu au dessus de la première,
- bâtiments d'exploitation, consistant en grange à blé de quatre travées attenant à la maison à droite en entrant, vacherie de deux espaces faisant retour sur ladite grange, poulailler à côté, grange à avoine de trois espaces de l'autre côté de la maison d'habitation,
- cour close au milieu ayant son entrée par trois portes, l'une charretière les deux autres cavalières,
- quatre hectares en deux pièces,
de fournir aux propriétaites lait, beurre, volailles, oeufs, le tout au cour du jour du marché de Montlhéry, faire deux jounées à un cheval attelé pour différents transports...
Les preneurs ont droit à l'abreuvoir devant la maison bourgeoise, au lavoir derrière la ferme; est exclu du bail le droit de chasse... en outre moyennant un fermage de 775 frs.

L'année suivante, le bail à rente de floréal an 9 ressurgit, Eugène Julien Baude, propriétaire demeurant rue Soufflot en sa propriété de Bel ébat, rappel de vente du 29 floréal an 9 par Laurent Frizon à Jacques Noel de 2,7 hectares au buissond rond moyennant 60 frs de rente annuelle, remboursable pour 1800 frs ... Les héritiers remboursent le principal de 1.800 frs pour liquider le bail.

Notons en 1888 le décès d'Eugène Baude, âgé de 75 ans, en sa demeure de Bellebat.

 

 

 

Belebat à Antoine Massénat Déroche

De l'union Eugène Baude-Joséhine Bernard est issue Anastasia Baude. Cette dernière s'est mariée avec Octave Massenat. La matrice des propriétés bâties confirme en 1890, case 27, qui mentionne Octave Massenat Deroche, Belebat et Paris. Le folio de la matrice générale 810, mentionne Octave Massenat Desroches à Bel Ebat et 240 bd Saint-Germain, à la suite d'Eugène Baude. Un des héritiers actuels des terres de Bellebat réside toujours à cette adresse.

Relevons en 1891, un bail fait par Antoine Octave Massénat à 18 cultivateurs, Pierre et Félix Noël, Sophie Kommenaker..., pour 9, 12 ou 15 ans, de 16 hectares de terres au grand parc moyennant 4.000 frs de loyer. Ces terres correspondent à des lieux qui ont servi de carrières et que l'on change de destination.

Quatre années après, Antoine Octave Massenat Déroche propriétaire, ...actuellement en sa propriété de Bel Ebat accepte la résiliation de deux baux dans le grand parc... Il doit s'agir de terres non rentables.

Revenons au cadatre qui mentionne pour 1910, la veuve d'Octave Massenat Desroches à Bel Ebat, les biens identiques . D'après deux cartes postales, possédées par Madame Bouzinac, le château s'est élevé d'un étage, les timbres et l'affranchissement permettraient de trouver l'époque. Malheureusement pour l'instant, ces cartes prêtées n'ont pas été retrouvées.

En 1913, Anastasia Honorine Baude, propriétaire demeurant à Paris Bd Saint-Germain en sa propriété de Bel Ebat, veuve de Antoine Octave Massenat, baille par pour 3,6,9 ans, à Prospere Boutineau de 45 ares à Bel Ebat. Ce sera le dernier acte passé par cette femme, qui sera confirmé par sa sortie de la matrice des propriétés bâties en 1916, case 198.

On va par la suite retrouver son fils Lucien:
- en 1919 pour une main levée d'une inscription d'hypothèque de sa mère décédée contre Louis Pelletier,
- la même année plusieurs baux d'un hectare dans le grand parc,
- en 1921, également trois baux d'un hectare au grand parc,
Pour terminer avec ce personnage relevons qu'il sera maire de Marcoussis de 1925 à 1947.

Cette même année, les époux Lemoine agriculteurs à Longjumeau prennent à bail, la ferme et les terres représentant 21 hectares de terres au nord et à l'est de la ferme. Ce couple pratique l'élevage de vaches et les terres servent à produire l'alimentation du bétail.

 

 

Démantèlement de Bel Ebat

Après le décès de Lucien Massenat Deroches en 1952, la famille Massenat cherche un acquéreur unique pour liquider la succession; faute d'en avoir trouvé un, ils décident de fractionner le domaine.

Ils vendent le château, les communs et 14 hectares de forêt à Jean Bouzinac, marchand de biens, et son épouse Jacqueline Boyard. Puis c'est au tour du grand parc d'être acquis par la compagnie générale d'électricité en 1959 pour en faire un centre de recherche. La ferme et les terres continuent d'être louées jusqu'en 1975 à la famille Lemoine. Mr Lemoine père arrive à l'âge de la retraite et parvient à acquérir le corps de ferme avec un hectare de terre. Vingt quatre hectares de terres restent actuellement la propriété des héritiers Massenat-Deroches.

En 2007, la société Harmonia, créée par Vincent Lartigue, acquiert à la famille Bouzinac le château et des terres l'environnant représentant 25.000 m2. Le but est d'implanter un centre de gymnastique , qui utilise les pièces du bâtiment pour différentes activités sportives et la prairie pour des parcours spécifiques.

En 2011, la région, toujours à l'affut pour préempter des biens privés, se rend acquéreur de la forêt se trouvant au sud de la propriété, soit 16 hectares qui réduisent la propriété de Bernard Bouzinac. Nous avions vu que le bois de la Greffière au nord du Déluge avait subi le même sort. Actuellement la forêt domaniale sur Marcoussis représente 1.714.000 m2.

Actuellement, le corps de ferme et 11.000 m2 sont détenus par Guy Lemoine, fils du fermier qui l'utilise comme lieu de détente et l'a restauré harmonieusement en conservant son aspect rustique. Les bâtiments entre la ferme et le château, avec 17.000 m2 de prairie et bois (pour s'isoler des promeneurs), sont en cours de réhabilitation par Annick Pellerin, veuve Bernard Bouzinac .