Le château de Bellejame à Marcoussis de 1999 à nos jours
Il est bon de rappeler les faits et leur chronologie. L'équipe municipale en place, avec Eric Cochard comme maire et Olivier Thomas à la culture, se préoccupent du devenir du site dont le propriétaire ne demandait rien.
J-P Dagnot . novembre 2015
Vue du château début du XXe siècle.
La fin de Bellejame en 2000
En 1999, des partenariats sont conclus entre la FFR, les collectivités locales, et le département. La FFR dépose un permis de construire qui au vu de l'étendue des bâtiments va déclencher une première tranche de fouilles archéologiques durant l'été 2000. Suite aux résultats, la DRAC demande une seconde campagne qui se déroule d'octobre 2000 à fin janvier 2001. De ces travaux, on peut affirmer que le bâti existe depuis la fin du XIVe puis s'agrandit au XVIe, au XVIIe, enfin au XIXe deux nouveaux châteaux sont bâtis sur ceux du XVIIe.
Au premier semestre 2000, une modification du P O S est entamée; voyons les remarques au sujet de Bellejame et du patrimoine local:
- Claude Pasquette et Mr Fontaine demandent séparément à limiter la hauteur des constructions à 8 ou 9 mètres au lieu des 21;
- la fédération de rugby propose des aménagements pour contourner les zones définies...
- votre narrateur se pose seul la question du patrimoine du site de Bellejame et la protection des bâtiments d'ancien régime: orangerie, communs nord et pigeonnier, partie du commun sud... apparemment sans intérêt pour l'association historique locale.
Les idées ne sont pas très porteuses, et oh lumière!, la fédération de rugby cherche un lieu en France pour les entrainements nationaux; notre maire se précipite dans la brèche, la municipalité propose Bellejame.
En juillet 2000, Marcoussis et son projet sont retenus, les habitants n'ont jamais rien vu, ils sont informés que la ville est élue pour recevoir ce que l'on peut appeler un périmètre clos inaccessible ...
Fin juillet, un permis de démolir est délivré par le maire pour 2.118 m2, et ne conserve que 78 m2.
Maquette de présentation du projet par la FFR.
La dernière semaine d'août, voyant que rien ne bouge côté association intéressée par le patrimoine, je vais consulter le permis de démolir pour connaitre l'interlocuteur à convaincre, le jeudi 31 je me rends à la fédération de rugby où une maquette est visible, je prends une photo sans autorisation car apparemment la diffusion du projet avec trace n'a pas l'air de plaire, et je demande à la personne qui me reçoit, Monsieur Druet, d'exposer mes arguments; il me propose d'assister le lundi 4 septembre à une réunion de chantier où seront présent les différents corps de métiers avec pour ordre du jour la Salmouille et la démolition.
Orangerie (Photo du 20ème siècle).
Le lundi, à l'heure de la réunion, le maire de Marcoussis est présent et me demande ce que je fais, je lui réponds que je suis ici sur invitation avec des propos constructifs et je redemande à Mr Druet si je peux rester ce qui m'est accordé; la visite du chantier se déroule, l'intérêt des bâtiments parait secondaire, le seul point intéressant apparemment Mr Patachon, leader du projet à la FFR, réside dans la présence de caves que l'on pourrait récupérer pour le futur stockage des spiritueux de la fédération. Sachant qu'une attitude maximaliste serait suicidaire dans le contexte, je ronge mon frein en entendant comment seraient faits des tas de pierre, et qu'il fallait démolir afin que la responsable des fouilles sur le site ne soit pas mis en danger par les bâtiments. Vers 12 heures le maire de Marcoussis se retire et l'on passe à la fin de la visite des bâtiments; je demande que l'on se rende à l'orangerie datant du XVIIIe siècle, encastrée dans la maison de retraite et ne dépassant que d'un mètre du rectangle défini par cette dépendance. Je demande que ce vestige soit respecté, il ne gêne personne, et sera remplacé si l'on se réfère à la maquette à des arbustes. L'architecte n'y voit pas d'obstacle et on attend l'arrivée de Mr Patachon pour entériner la demande ce qui est fait.
Vue des communs côté sud.
Il reste peu de temps pour sauver les communs côté Salmouille, je contacte diverses personnes, plusieurs sont absentes et pour montrer que je ne suis pas seul, un membre de l'AHM et un riverain de l'association de Bellejame signent avec moi une lettre au président de la FFR.
L'association historique doit empêcher le lendemain la destruction côté Salmouille...
Vue des pierres du château de Montlhéry apparaissant lors de la démolition en 2000 et repérées par la flèche rouge.
Je fais parvenir par téléphone un message à la FFR demandant à surseoir pour sauver ce bâtiment. Le même jour la démolition du château commence et on voit apparaître sous quelques centimètres de mortier imitant la pierre, les pierres de l'ancien manoir du XVIIe siècle. Je reprends contact avec la DRAC pour savoir si on peut faire oeuvre utile, l'interlocutrice qui m'avait déjà répondu que l'architecte des bâtiments historiques avait fait un rapport en 1997 que les bâtiments ne présentaient pas d'intérêt, m'assure qu'elle contacte de nouveau cette personne en lui confirmant que ces pierres proviennent de plus des vestiges du château de Montlhéry... Je n'ai jamais eu de réponse...
Vues partielles des communs sud montrant un bâtiment qui aurait pu être réhabilité pour servir de lieu de vie pour les sportifs.
La démolition continue, on découpe avec soin autour d'une arche du commun côté nord... Le lendemain, le site doit faire l'objet de visite de personnes pouvant donner des ordres, la voûte a disparu dans les gravats et je ne suis pas le seul témoin; le jeudi soir l'AHM me dit qu'elle s'opposera à la démolition des communs sud, je propose mon concours qui est refusé. le vendredi à 9 heures 05, je me doute que son action est inefficace car on entend un bruit affreux durant plusieurs secondes, c'est la charpente que l'on broie. Au début de la démolition, le personnel semblait respecter les ruines.
On peut quand même dire que détruire le site de Bellejame en 16 heures y compris le défrichage et la construction de chemin pour stocker les gravas ce n'est pas respecter le patrimoine du lieu et que se défausser sur son voisin n'est pas très glorieux...
Néanmoins si l'on se réfère à la Gadanine n°208 de septembre 2000, on peut lire: l'association historique de Marcoussis et la municipalité ont assisté la FFR dans le choix des pierres de caractère à conserver avant la démolition des bâtiments... On aimerait connaître le fin mot de l'histoire et s'il y a eu choix...
Une première campagne de fouilles réalisée par l'INRA a lieu du 21 août au 22 septembre 2000.
D'après une réunion du 28 août, une réunion comprenant la municipalité, l'AHM, la FFR et Mme Jourda, architecte, il a été convenu d'identifier les pierres de grès qui seraient mises en valeur dans les nouvelles constructions.
Au vu des résultats de la première campagne de fouilles, une seconde est demandée par la DRAC pour un montant de cinq millions de frs, l'AFAN est désignée pour la réaliser. Elle se déroulera du 25 octobre 2000 au 31 janvier 2001.
Fin septembre un sondage fait entre la château et Montlhéry à environ 300 mètres des bâtiments, montre un espace avec un mur de pierres en bon état, antérieur à la Révolution, des restes de construction, et un ouvrage, ressemblant à une cave ou un souterrain, se dirigeant vers la Sallemouille... après réflexion, il doit s'agir d'une arrivée d'eau conduisant à l'ancienne Sallemouille cette dernière alimentant le moulin de Guillerville; on peut voir dans le bois proche la clôture est, une faille dans le sens longitudinal qui lorsqu'on l'examine ressemble au conduit trouvé lors des sondages et qui lui aussi devait servir à alimenter ledit moulin.
Arcades observées lors des fouilles par l'AFAN.
Sous l'ancien château du XVIIe, côté Sallemouille se trouve une cave en état en partie emplie d'eau, et qui a servi en dernier lieu, de passage d'écoulement d'eau de la cour des communs.
En avril 2001, suite à un courrier fait à la FFR qui n'utilisait pas l'encadrement de l'entrée de la cave "Patachon" (spiritueux), j'ai demandé que cet encadrement soit déposé par le propriétaire et au vu des stockages précédents, j'ai adressé un courrier au maire de Marcoussis pour qu'il conserve l'appareillage temporairement aux ateliers municipaux.
En juin, la municipalité se réveille pour prendre ces pierres dans un chantier où les mouvements sont incessants et où ont déjà disparu les précédents tas numérotés. Voyant l'absence de mouvement de la mairie de Marcoussis, j'ai demandé au maire de Linas de faire la même démarche fin mai et les pierres ont été mise de côté dans les jours suivants la demande. La municipalité, par délégation de Mr Thomas m'a incité à rapporter les pierres en me menaçant d'être un voleur si je ne m'exécutais pas! (courrier avec AR).
Proposition de fontaine jaillissante dans la mare du parc de Bellejamme.
En décembre 2001, lors de la réunion de suivi du site de Bellejame, j'ai demandé à recréer dans le bassin existant un jet d'eau alimenté par la Fontaine de la Flotte. J'ai proposé de clore la fontaine telle qu'elle l'était il y a une vingtaine d'années, en utilisant l'encadrement stocké à Linas; la réponse très coopérative de la FFR représentée par M.Audi qui souhaite les récupérer: certainement pour les mélanger aux quelques m3 déposés en vrac le long de la rue de Montagu, prouvant ainsi la persistance de vouloir à tout prix être négatif. Des photos de ces pierres vont rejoindre les précédentes.
Notons en mars 2002, le vote d'une subvention de 76.225 euros par le commune de Marcoussis au CNTR pour participer au financement de l'implantation dudit. À cette époque, on parle de projet touristique, que des entreprises pourraient s'implanter, ... Où sont ces belles paroles?
En octobre 2002, l'AHM présente une exposition avec comme sources historiques une liste dont les pièces "originales" ont été fournies par votre serviteur à Mrs Celly et Bauchet de l'AFAN, que ces derniers m'ont remercié en citant leur provenance et qui auraient été introuvables sans avoir dépouillé systématiquement les études notariales de Montlhéry et Marcoussis. De plus pour confirmer ce pillage sans vergogne de documentation, j'ai gardé quelques références qui auraient dues être trouvées lors une recherche sérieuse ... le bassin oui ... mais les canalisations et le marché d'entretien, ceci est un exemple, il en sera de même pour le parc et les terres qui n'intéressant pas l'AFAN, n'ont pas été fournies, et de ce fait aucun acte n'a été présenté et pour cause...
Pour terminer signalons la présence d'un fantôme qui, mécontent de la manière dont la FFR a construit les bâtiments, hante les lieux et a jeté un sort à l'équipe de France...