La seigneurie de Bévilliers à Choisel (1142-1596) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ----------------------------------- _------------------- --------- Novembre 2010
Extrait du plan d'intendance de 1784.JP. Dagnot
Cette chronique se propose de relater les informations secondaires collectées lors de l'étude Méridon à Chevreuse, et de Quincampoix aux Molières. Rappelons que ce lieu est bien connu aujourd'hui sous la dénomination de château de Breteuil à Choisel.
Les documents anciens Reprenons les travaux de Moutié, notamment les confirmations faites en 1142, par le roi Louis VII, à l'abbaye des Vaux de Cernay, des différents bienfaiteurs. Ne retenons que ce qui nous intéresse : « Gulermus Chosit dedit terram de Bivillis » , Guillaume [de Choisel] donna la terre de Bevilliers. La transcription de 1511 du même acte : « Guillelmus Choset dedit terram de Bivilles pro remedio animae suae », Guillaume de Choisel donna la terre de Bevilliers pour le salut de son âme . Dans le tome I du cartulaire de Notre-Dame de Paris, relevons sous l'épiscopat d'Eudes de Sully (1197-1208), le terme Buvilla qui apparaît dans la liste des fiefs de la châtellenie de Chevreuse. La suite nous vient du cartulaire des Vaux de Cernay: De ces énumérations on voit que le terme Bévilliers existait dès le XIIe siècle et que ces lieux ont été habités. Les actes qui vont suivre ne sont pas très originaux, il va s'agir soit de foys et hommage, soit d'aveux décrivant succinctement les fiefs de Bévilliers.
Befvilliers aux Poissy Un document important datant de 1372, mérite une transcription détaillée. A cette époque, Symon de Maintenon, dit de la Queue, est l'époux de Perrenelle de Denisy. Cette dernière a recueilli des biens importants que son mari va déclarer à son suzerain: " De vous mon redoubté seigneur, monseigneur de Chevreuse, advoue tenir de vous à trois foys et trois hommaiges liges tieulx comme les fiefs le doibvent, Monsieur Symon de la Queue, chevalier, seigneur de Soyse (Choisel), au nom et à cause de Perrenelle sa femme, jadis fille et héritière seulle et pour le tout de feu monseigneur Ferry de Denisy, jadis seigneur dudit lieu de Soyse, les héritaiges et possessions qui cy après sont divisées: En 1395, un autre aveu est rendu par messire Loys de Poissy, chevalier, seigneur de Buvillier probablement le fils de Jehan. Saichent que je, Loys de Poissy, chambellan de Monsieur de Bourgogne, advoue tenir de monseigneur Loys de Chevreuse, chevalier, seigneur dudit lieu, à cause de ses fiefs de Guigneville, les choses quy sensuivent: Faisons une pause dans ce récit et notons plusieurs faits: Revenons à Bévilliers, il faut attendre 1485, pour retrouver un nouvel hommage : Colard de Chevreuse, lors seigneur et baron dudit lieu de Chevreuse, avoit reçu foy et hommage par messire Anthoine d'Aveluys,chevalier, héritier par bénéfice d'inventaire de feu Jehan de Poissy et dame Catherine de Ballainville sa femme, de Messire Loys leur fils et de dame Catherine leur fille, les fiefs terres et seigneurie assis, l'un à Beufvilliers prez ledit Chevreuse, l'autre prez dudit Beufvilliers, que l'on dit fief du Boucq, un autre assis à la Ferté et l'autre assis à la Gratière.
Bévilliers aux Cauchon La guerre de Cent Ans a modifié la physionomie de la région. Suite aux ravages causés, les demeures sont en ruine. Les laboureurs et marchands venant de régions épargnées reprennent les lieux et les reconstruisent, les bourgeois achètent les fiefs.
En 1526, le 26 février, le sieur Dauphin de la Cauchonnerie, écuyer, fils et héritier de feu Elye de la Cauchonnerie, advoue tenir de la manière qui suit, de Yde de Chevreuse, à cause de sa baronnye de Chevreuse , scavoir: En 1528, les héritiers n'ont pas présenté le serment de fidélité dû à leur suzerain, et, de ce fait, Yde de Chevreuse fait saisir l'ensemble des biens décrit par Dauphin deux ans plus tôt. Bévilliers est passé aux mains de sa soeur Jehanne. En effet on retrouve le procureur de son époux, Heliot Hermoigie, au nom de Jacques de Hervieu, avoit baillé pour six années à Jehan Chaulderon et Guillaume Molle, le prouffict, revenu, et esmolument du gibier qui pourroit estre durant ledit temps sur la terre dudit lieu de Beufvilliers... En juillet un cousin Pierre Chauldron demeurant à Méridon représente Jacques de Hervieu et va présenter " devant la principalle porte du château de Chevreuse, la foy et hommage pour la terre de Bévilliers ". Comme le veut la coutume, en septembre, suit l'aveu " baillé par Jacques de Hervieu et Jehanne de la Cauchonnerye sa femme, à Jehan de Bretaigne, duc d'Estampes, baron de Chevreuse ", ce document est présenté par Pierre Chauldron la quinzaine suivante. En 1549, la seigneurie est baillée à Henri Pajot. Nous ne pouvons reproduire que les intitulés, ces pièces étant connues comme celles fournies dans la vente de 1560. La raison de l'absence du couple Hervieu est simple, l'époux est aussi seigneur de Doains près de Gournay en Normandie. Cette absence va déclencher une saisie des fiefs qui va amener en 1555, " Pierre Chaulderon, escuier, sieur de Méridon, paroisse de Chevreuse, au nom et comme procureur de noble homme Jacques de Hervieu, seigneur de Bévilliers et de damoiselle Jehanne de la Cochonnerie son épouse," à trouver le suzerain pour corriger cet état de fait. Il se rend à Chevreuse, " s'est transporté par devers la personne de noble homme Nicole Hurault, procureur du duc de Chevreuse, pour porter les foys et hommages et serment de fidélité, qu'ils sont tenus à cause de sa femme, tant de son chef que comme héritière de feu Dauphin de la Cauchonnerie, frère d'icelle damoiselle, pour raison des fiefs de Bévilliers, Au Bouc, la Grange et la Ferté, ... De cette présentation, il est mis en pleine et entière délivrance, pour que ledit Hervieu puisse joyr et user paisiblement sans aucun contredit ou difficultés, par faulte desdits foys, hommages, droits et devoirs non faicts et non payés ... La saisie est la méthode efficace pour obtenir du vassal la régularisation et le paiements des droits associés. En 1559, Jacques Hervieu décède et ses trois filles vont hériter notamment de Bévilliers. Le suzerain va de nouveau pouvoir recevoir les classiques "serments, droits de quint et requint ".
Bévilliers aux Hotman Les filles Hervieu sont unies à des normands, et ces derniers, pour ne pas encourir les mésaventures de leur beau-père, décident de vendre les biens de Choisel. Le 31 mai 1560, Nicolas Lebouracher, gendre de la veuve Jehanne de la Cochonnerye, se rend à Paris pour réaliser la vente. Ce dernier fondé de procuration de son épouse, de sa belle-mère et de ses deux beaux-frères, échange avec Guillemette Hotman, la terre et seigneurie de Beufvilliers, les fiefs Aubouq, Quincampoix et de la Grange, leurs appartenances et deppendances, le tout assis en les paroisses de Saint-Jehan de Choisel et des Mollières, ..., ladite demoiselle Hotman veufve de feu noble homme Mr Jehan Letellier, en son vivant conseiller du roy en son grand conseil, grand rapporteur et correcteur en chancellerie de France et maistre des requestes de la Reyne, seigneur des Obrieulx,... ledit fizf qui se consiste en maison manable, granges, estables et aultres eddifices, droit de colombier, item 9 x 20 arpents de terres labourables ou environ, 40 arpens de bois taillis. En contre eschange ladite Guillemette Hotman verse 701 livres de rente rachetable au denier douze, oultre une somme de 86 livres. Les mois qui vont suivre vont consister pour la nouvelle dame de Bévilliers : L'année suivante, la dame de Bévilliers fait dresser, devant le prévost de Chevreuse, un procès-verbal des bornes plantées autour de ses terres .
Nous arrivons en 1577, Guillemette Hotman, dame de Bévilliers décède. Ses quatre enfants vont se partager ses biens; la terre de Bévilliers est attribuée à Nicolas. En novembre de cette même année, il rend hommage de la seigneurie au duc de Guise. Début 1578, suit l'aveu: Nous Nicolas le Jay, escuyer et conseiller du Roy et correcteur ordinaire de ses comptes, seigneur de Beuvilliers, de la Grange et Aubouc avons à tenir en fief à une seulle foy de vous à cause de votre duché de Chevreuse lesdits fiefs terres et seigneuries à moi advenues et eschues par la succession et hérédité de feue noble damoiselle Guillemette Hotman notre mère... lesquelles fiefs, terres et seigneuries se consistent à scavoir est: Nicolas Le Jay mourut au début de l'année 1585 et fut enterré en l'église de Choisel. Il laissait son épouse Madeleine Gron, qu'il avait épousé en 1573. Cette dernière obtint, devant le bailly de Chevreuse, un jugement de délai et souffrance permettant d'attendre que Nicolas son fils aîné soit en âge de rendre hommage au duc de Guise. Elle préféra se séparer de Bévilliers et ainsi en 1587, Madeleine Gron veuve de feu Nicolas Le Jay, vivant correcteur en la chambre des comptes du roy, seigneur de Bévilliers, demeurant paroisse Saint-Cosme, en son nom et comme tutrice des enfants myneurs dudit deffunt et d'elle, d'une part, et Jehan Allamant escuier, sieur du Châtelet et de Guypean, d'autre part, confessent avoir fait les eschanges quy ensuivent, but à but: Cet échange a permis, par les titres apportés, de préciser la chronologie des lieux de Bévilliers et Quincampoix.
Bévilliers aux Allamant Le nouveau seigneur de Bévilliers ne profita pas longtemps de son acquisition, il décèda en décembre de la même année. Jehan Allamant laissait de son mariage avec Phillipe Sorre deux enfants: Notons qu'il n'est pas encore fait mention de château et que le manoir à cette époque doit avoir souffert des guerres de religion.
À suivre…
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