Le fief de Bligny à Briis-sous-Forges (2) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------------- _------------------------------- Mars 2010 Extrait de la carte des Chasses du Roi (1756).JP. Dagnot C. Julien
Dans cette chronique le lecteur trouvera la seconde partie de l'histoire du fief de Bligny situé sur les commune de Briis-sous-Forges et de Fontenay-les-Briis (Essonne, arr. Palaiseau). Dans le texte précédent, nous nous sommes arrêté en 1750 quand le fief de Bligny appartenait à Gérard Heusch, écuyer, demeurant rue de Varennes à Paris. Par des achats successifs, ce gentilhomme deviendra seigneur de Janvry, Fresneau, la Brosse, Invilliers, Mulleron et Bligny.
Préambule Tout au long de la chronique précédente, nous avions appris que le fief de Bligny était mouvant de la seigneurie de Briis et de l'abbaye de Gif. La vente de décembre 1748, nous apprenait que le fief de Bligny était composé d'un manoir avec grand corps de logis, gallerie, colombier à pied, grange, logis et demeure du fermier, étables et bergerie, le tout enclos de murs avec deux arpents dans un closeau dudit fief pour quatre arpents relevant de la seigneurie de Briis unie à celle de Courson. Le surplus de toutes les terres exploitées conjointement avec celles ci dessus composant la ferme de Bligny ont une contenance de 260 arpents environ en grande partie labourable, prés et friches tenue en censive de la seigneurie de Briis.
La vente de 1748 avait comporté une clause de prise en compte au mois de janvier 1750. En juillet 1750, le nouveau propriétaire résilie le bail de la terre de Bligny que tenait Noël Lemaire depuis 1742 en indemnisant le fermier « pour les travaux engagés pour les prochaines semences ». En 1751, Jean-Baptiste Boisseau, prestre curé de la paroisse de Janvry , procureur de Thérèse Léger ratifie la vente faite devant Doyen du fief de Bligny ; un reçu de 7.700 livres est délivré. Le même jour, Gérard Heusch rend foi et hommage pour sa seigneurie de Bligny. Le testament de Gérard Heusch est rédigé le 24 février 1760, instituant Louis de Noailles légataire universel de tous ses biens, donc du fief de Bligny
Affermage de Bligny Un bail de la ferme est passé en 1760 par Heusch à Duvivier « Gérard Heusch, écuyer, seigneur de Janvry, Fresneau, la Brosse, Bligny, demeurant à Paris rue de Varennes, faubourg St-Germain, paroisse St-Sulpice, lequel donne à titre de ferme et prix d'argent pour neuf années, à Claude Duvivier, majeur de 25 ans, second fils du premier lit de Marie-Madeleine de Brie, veuve en premières noces de Jean Duvivier, fermier de la ferme de Fresneau, et en secondes noces de Félix Chartier, fermier conjointement avec elle de la ferme de Janvry, la ferme de Bligny, sise en la paroisse de Briis-sous-Forges , consistant : Un bail de l'enclos de Bligny est passé sous seing privée le 22 novembre 1763 par Baudy, fondé de procuration de Monseigneur Louis de Noailles, duc d'Ayen, seigneur de Janvry à Claude Marlet, à la suite de la résiliation dudit bail à Mr Haudry acquéreur de la terre de Bligny « le secrétaire du duc d'Ayen, seigneur de Janvris, et Claude Morlet, gardien demeurant au château de Bligny sont convenus que le propriétaire donne à titre de loyer d'argent pour neuf années, la petite maison du jardinier dudit château de Bligny, telle que l'occupe actuellement ledit Morlet, six arpents de terre dans le parc de Bligny, un arpent de jardin ou potager étant aussi enclos dans ledit parc avec les arbres à fruits et espalliers, plus deux arpents de vignes aussi dans le par, plus un arpent de pré aussi dans le parc. Le bail est fait moyennant 130 livres. »
La seigneurie de Bligny au duc de Noailles Un désistement des héritiers de Gérard Heusch est enregistré en 1764 . La seigneurie, le château et la ferme de Bligny est vendue la même année par Louis de Noailles, duc d'Ayen, légataire universel de feu Gérard Heusch, à André Haudry, seigneur de Soucy et Fontenay. La vente comprend les fiefs venant de Pierre François Loger :
Extrait d'un plan terrier de 1785 (AD91)
Le 9 janvier 1766, un huissier se transporte chez Claude Duvivier, laboureur demeurant en la ferme de Bligny, et demande à ce dernier de payer au duc d'Ayen, la somme de 3.978 livres restant à payer du fermage en cours. L'homme de loi mentionne qu'il exécute le commandement en vertu du bail à ferme de 1760, fait par le sieur Heusch, « très hault et très puissant seigneur monseigneur Louis de Noailles duc d'Ayen, ..., légataire de feu Heusch ». De ce fait, l'huissier procède au recollement des meubles et marchandises sur lui saisis du procès-verbal du 22 août 1765, et continue à ladite saisie des autres meubles et marchandises, assisté de deux voisins qui ont refusé. Est présent Claude Mollet, jardinier et concierge du château de Bligny. Dans son procès-verbal, l'huissier mentionne la description des lieux : salle, entrée et vue sur la cour, et note tout ce qui peut "être marchand", 200 brebis ans l'estable, cinq muids de blé dans la grange, des bottes de foin dans le grenier au dessus de l'écurie,..., et de conclure « pour être vendu au marché de Montlhéry lundy prochain ».
La seigneurie de Bligny à André Haudry L'aveu du fief de Bligny est passé à Paris en 1766, par André Haudry, écuyer, secrétaire du roy, seigneur de Soucy, demeurant rue du Boulois, paroisse Saint-Eustache, à Guillaume de Lamoignon, demeurant rue Payenne, paroisse Saint-Paul. Le fief de Bligny est détaillé dans la déclaration devant Gaillard, tabellion à Launay Courson, en 1724, par René Loger et ses deux sœurs, à Nicolas de Lamoignon de Basville : Un autre commandement de saisie est expédié en 1766 par les représentant du duc d'Ayen auquel s'oppose André Haudry. Les premiers proposant la place du marché de Limours pour la vente au plus offrant. La description des objets est très instructive : fer à repasser, salloir, poele à frire, charrettes, couvertures, six chevaux, sept vaches, deux cents brebis, un porc, trente deux poules, sept cocqs, quatre canards, deux échelles, blé, seigle et foin. Toute la richesse de Duvivier, c'est peu dire ... La dette de 3.978 livres est transportée par le duc de Noailles à Haudry devant Denis le 21 août 1766. « Très haut et très puissant seigneur, monseigneur Louis duc de Noailles, pair de France, chevalier des ordres du roi, lieutenant général de ses armées, gouverneur du Roussillon et premier capitaine des gardes du corps de sa majesté , demeurant en son hôtel rue Saint-Honoré, paroisse Saint-Roch, cède et transporte à messire André Haudry, écuyer, conseiller et secrétaire du roi en la Grande Chancellerie, demeurant à Paris, rue du Boullay, la somme de 3.978 livres de principal dues par Claude Duvivier, fermier de la ferme de Bligny en vertu du bail de 1760, et reçoit par le sieur Haudry ladite somme ». Donc la dette passe de Noailles à Haudry, ainsi que les commandements de saisie !! La même année, Michel Martineau, bourgeois de Paris, fondé de procuration d'André Haudry, écuyer, secrétaire du roy, seigneur de Soucy, Fontenay, Le Plessis, Marivaux, Janvry, Mulleron, Fresneau et autres lieux, se rend avec le tabellion de Limours à l'abbaye royalle notre dame du val de Gif. Il entre au parloir ordinaire de mesdames les abbesses, ... mis en devoir de vassal un genou en terre, il présente la foy et hommage pour 58 ou 60 arpents du fief de Bligny, relevant en fief de l'abbaye à cause de leur fief d'Invilliers. En 1768, une lettre de résiliation de l'enclos de Bligny attenant le château, est adressée par Claude Morlet au sieur Haudry. Deux mois plus tard, le fils d'André Haudry, messire André Pierre Haudry, demeurant à Paris rue Boulloy, paroisse Saint-Eustache, de présent en son lieu de Soucy, et présentement en la ferme seigneuriale de Freneau, lequel donne à titre de ferme et loyer pour neuf années à Claude Duvivier, fermier demeurant à Bligny paroisse de Briis, c'est à savoir : la ferme de Bligny, consistant en un logement pour le fermier, composée d'une cuisine, chambre à coucher à côté de la cuisine, cave, laiterie, grande grange à bled, autre moins grande pour l'avoine, écurie, vacherie, bergerie, toit à porcs, poulailler, grenier à bled, ..., 85 arpents de terre labourable, 10 à 12 arpents de prés, et autre petite maison à Chantecocq. Le preneur s'engage de laisser le passage libre par la cour de ladite ferme pour aller en tous temps et à toute heure dans le château de Bligny et ses bâtiments au seigneur bailleur ses domestiques et ses voitures, s'il juge à propos de louer le château. Le seigneur bailleur se réserve l'enclos contenant le jardin, la cour du château et bâtiments avec le logement du jardinier. L'usage du grand puits qui est dans un pavillon du château est commun. Enfin, le preneur devra assurer le voiturage pour remplir les glacières de Soucy. Le bail fait moyennant 1.665 livres. Quelque temps plus tard, une convention est passée entre Lebrun locataire du château et Haudry. Le 12 juillet 1775, Jeanne de Nogué acquiert la ferme d'Invilliers des héritiers Lamoignon. Nous arrivons à la période où André Pierre Haudry, par ses acquisitions à Saint-Domingue et également les frais occasionnés par sa danseuse , lui sont fatals, ses biens sont saisis (chroniques sur Haudry à venir).
Adjudication à Paul Prault Un jugement est rendu en 1784, à la barre du parlement de Paris par adjudication à Paul Prault et sa femme Marie-Jeanne Castel, fait à la requête du syndic et directeur des droits des créanciers unis sur André Pierre Haudry , lors fermier général. Par la ratification en la chancellerie au Châtelet le 10 janvier 1785; le montant de l'adjudication des 349 arpents de terres est de 61.400 livres. Pour payer l'adjudication Marcel Prault, écuyer, sieur de Saint-Germain et dame Marie-Jeanne Castel, son épouse, demeurant rue Traversière, paroisse Saint-Roch, empruntent 24.000 livres plus 5.000 autres hypothéquées sur le fief, lieu et manoir seigneurial de Bligny. En1786, devant Provost, Paul Prault, cède à titre d'échange, à Guillaume Joseph Dupleix de Bacquencourt, onze pièces de terre dont trois dépendent de Bligny. Les nouveaux propriétaires de Courson et Bligny harmonisent leurs domaines... L'année suivante, le sieur de Saint-Germain, seigneur de Thorigny, ... , et du fief de Bligny en la paroisse de Briis, demeurant à Paris rue Traversière, paroisse Saint-Roch, de présent en son château de Bligny, lequel fait un bail pour neuf années à Paul Billard, laboureur et thuillier, demeurant à Fontenay, de la ferme de Bligny consistant en maison, …, excepté la grange à avoine où le seigneur va construire un pressoir, un jardin planté de fruitier, 130 arpents de terre, 34 arpents de bas pré . Le bailleur se réserve la demi lune à l'entrée de la ferme du château, les avenues, deux pièces d'eau, les vignes, le canal le long du parc, 5 arpents de pré et en avenues ensemencées par le bailleur qui aura la jouissance de la première coupe. Le bail fait moyennant 2.500 livres, six pièces de cidre, deux jambons de dix livres, bien salé, cinq muids de vin, 1.800 bottes de paille, 150 livres de beurre, cent poulets, 25 dindonneaux, 25 canards, 100 douzaines d'œufs et 150 pintes de lait . Le 21 novembre 1794, la terre de Bligny fait l'objet d'un procès-verbal d'arpentage: l' emplacement des bâtiments du principal corps de logis, cour, ferme, petit jardin, parc clos, marais en potager, bois prés vignes pour 30 arpents, l'ensemble pour 324 arpents ou 296 à raison de 18 pieds pour perches. La description montre une propriété bourgeoise arrangée avec soin, bois avec allées en étoiles ...
Bligny sous la Révolution et l'Empire Le 19 pluviôse an III (7 février 1795), sont présents Marcel Prault, citoyen français, demeurant ordinairement à Briis, et Marie Beaune Castel, épouse divorcée avec un enfant dudit citoyen suivant acte de divorce de floréal an II; ladite pour garantir la validité de la vente, et si elle le juge utile accepter ou renoncer à la communauté; lequel Prault vend au citoyen Bacquet Guérard, négociant à Paris, la terre de Bligny consistant :
Le 24 prairial an IV (12 juin 1796) un bail d'affermage de Bligny est passé : Le citoyen Jacques Guerard, négociant demeurant à Paris, rue Honoré, section de la place Vendôme, de présent en sa maison de Bligny, lequel fait bail et donne à loyer et fermage pour neuf ans au citoyen Paul Billard, laboureur demeurant en la ferme cy après : la maison de Bligny à exception de la grange à avoine attenante aux écuries et remises du château, un petit jardin planté en fruitiers derrière la ferme, 130 arpents de terres labourables, 23 arpents ensemencé en sainfoin près de la ferme, 5 arpents de prés à Briis, la demi lune et avenue nouvellement plantée face à la porte de la ferme et maison principale de Bligny, à l'exception du canal. Le bail est fait moyennant 77 septiers de pur bled froment et 400 bottes de foin, également le quart du cidre produit dans des tonneaux fournis par le bailleur. Le domaine de Bligny change une nouvelle fois de mains le 13 ventôse an VIII (4 mars 1800), Jacques Guérard, négociant patenté pour l'an huit, demeurant rue Caumartin division de la place Vendôme, vend à Hilaire Noyer , homme de loi, demeurant rue Martin, division de la Réunion à Paris, preneur pour lui et ses héritiers ». C'est à savoir la terre de Bligny, sise à Briis, consistant en une grande et belle maison d'habitation, les meubles garnissant ladite maison, les instruments ruraux et le bétail, plus un parc, terres labourables pour 138 hectares. La propriété est divisée en deux articles comme en 1795, un lot pour le propriétaire, l'autre lot affermé à Billard, fermier. L'acquéreur s'engage à poursuivre le bail actuel. La vente est faite moyennant 60.000 frs en espèces sonnantes d'argent ayant cours dont 45.000 comptant. Le nouveau propriétaire est « notaire et agréé au tribunal de commerce de Paris » . En 1812, un bail de la ferme de Bligny est passé devant Devaux par Noyer à un nommé Rousseau.
Bligny au comte de Montesquiou Bligny ne resta pas longtemps la propriété du notaire de Paris. En 1818, Hilaire Noyer, homme de loi demeurant à Paris, vend Bligny à Monsieur le Comte de Montesquiou moyennant 80.000 frs. À cette époque Hilaire Noyer, ancien agréé au tribunal de commerce de Paris, ancien notaire, et Catherine Blinck, son épouse, demeurent à Bligny, commune de Briis. La vente est faite au profit du comte Ambroise Anatole Augustin de Montesquiou-Fezensac, chevalier de l'ordre Saint-Léopold d'Autriche, du mérite militaire de Bavière (1) et son épouse, demeurant rue de Monsieur à Paris: Le 23 novembre 1833, un contrat est rédigé devant Berceon pour le mariage Montesquiou-Cuiller. Célébré quatre jours plus tard. L'époux apporte de l'argent 40.000 frs, et une rente de 5.000 frs sur la ferme d'Invilliers. Le 21 mai 1834, le général Cuiller décède en son château de Fresnes à Authon. Sa fille est héritière pour un sixième. La masse brute de la succession se monte à 5.826.024 frs. Ayant obtenu une dot d'un million de francs, elle a été débitrice de 1.468 frs [une bien modique somme pour cette riche héritière]. Le 6 août 1834, la succession du général Cuiller est approuvée. Le 27 mai 1837, Ambroise Anatole, comte de Montesquiou , chevalier de la reine, commandeur de l'ordre de Léopold, chevalier en Bavière, de l'épée de Suède, de Saint-Léopold d'Autriche, cède le domaine de Bligny en tant que donation en avance d'hoirie au vicomte son fils, Napoléon Pierre Marie Louis Anatole , demeurant faubourg Saint-Germain (2). La désignation du domaine de Bligny, le tout contenant 83 hectares, est la suivante : Un échange entre le marquis d'Anjorrant et le vicomte de Montesquiou-Feranzac est fait le 27 juin 1838. Le marquis d'Anjorrant demeure à Flogny, tandis que Napoléon Pierre Marie de Montesquiou demeure ensemble avec sa femme Elizabeth Perron , vicomtesse de Montesquiou, en leur château de Bligny . L'échange comprend un hectare de terre dite la pièce Saint-Simon à la mare du Bas Rocher cédé par le marquis contre un hectare de terre à Briis par le vicomte. L'origine de propriété remonte jusqu'au jugement d'adjudication de la ferme de Janvry dite de Saint-Simon en 1793 à la requête des héritiers de Simon Cranson et Elisabeth Langlois pour le côté Janvry et en 1788 pour le côté Lamoignon. La vente est faite moyennant 430.000 frs dont 100.000 frs en avance d'hoirie, la femme Perron apporte 230.000 frs.
Période Montesquiou-Fezansac jusqu'en 1899 À cause des émeutes de février 1848, la duchesse d'Orléans est chassée de Paris et se réfugie dans la nuit du 24 février avec son fils, le comte de Paris, au château de Bligny. Elle y fut rejointe par le duc de Chartres le 26 et partit pour l'étranger accompagnée par de Mornay. L'inventaire après décès de la vicomtesse Montesquiou Fezensac, décédée en son hôtel avenue de la Tour-Maubourg, est rédigé le 20 mars 1867 par maître Berceon, notaire. Parmi les intervenants, il y a : d'une part Napoléon Pierre Marie Louis Anatole, vicomte de Montesquiou-Fezensac, propriétaire, veuf d'Anne Elizabeth Cuillier-Perron, d'autre part Joseph Riquet, premier secrétaire de l'ambassade de Belgique à Saint-Pétersbourg, pour sa femme Joséhine Montesquiou, et plusieurs enfants mineurs, en tout six. Le vicomte fait voter que sa rente apportée au mariage a servi à acheter Bligny. Il explique que le domaine existe toujours à l'exception de la petite maison de Mulleron, vendue 400 frs, alors que des pièces de bois, terre, vignes ont été réunies à Invilliers et au parc de Bligny. L'inventaire après décès du vicomte Montesquiou-Fezansac est dressé le 24 avril 1872 à la requête de Joséphine de Montesquiou-Fézensac, princesse de Caraman. La description du château de Bligny est identique à la précédente. Au rez-de-chaussée : vestibule, salle à manger, salle de billard, cuisine, salle de bain, chambre du garde, du domestique, et 3 autres chambres, grange, au premier étage 12 chambres dont celle du vicomte et celle de la vicomtesse, chapelle, au second étage six pièces. Les biens sont estimés 9.000 frs à Bligny et 61.000 à Paris. Le château et le parc sont libres de location. Une procuration est délivrée à Riquet, gouverneur du Hainaut. En 1877, les Montesquiou, font un cahier des charges pour vendre quelques terres du domaine de Bligny, petit Chantecoq et clos d'Aulne à Invilliers. Ces biens viennent de l'héritage de Napoléon Pierre Marie Louis Anatole, vicomte de Montesquiou-Fézensac, leur père décédé le 5 mars 1872. Tous ces biens avec plan sont achetés par les femmes Godon de Frileuse.
Une inauguration à Bligny en 1909.L'hôpital de Bligny En 1898, Gilgert Sersiron soutenant sa thèse à la faculté de médecine de Paris rend compte de voyages dans les sanatoriums existants et lance un appel pour l'initiative privée avec but de la création d'un sanatorium. En 1899, Mr Becker demeure au château. La veuve Bourreau-Berry, qui avait acheté Bligny, vend le domaine avec son parc de des 87 hectares à l'oeuvre des sanatoriums de Paris constituée en 1900. Les travaux de construction d'un sanatorium de 600 lits démarrent en 1901, année de naissance de la fameuse loi sur les associations. Le château est démoli en 1902. L'association est reconnue d'utilité publique en 1902 ; elle recevra ses premiers malades en 1903. Le sanatorium bénéficiera pendant plus de 80 ans du concours des religieuses de la congrégation des soeurs de Saint-Joseph-de-Cluny. Les professeurs Calmette et Guérin travailleront à la mise au point du vaccin B.C.G. à Bligny. La tuberculose enfin maîtrisée l'association, devenue Centre Médico-Chirurgical de Bligny en 1971, procède à la transformation de l'établissement admis à participer au service public hospitalier à partir du 1er janvier 1977. En 2003, elle change de nom pour devenir : Association Centre Médical de Bligny (3). Le théâtre de l'hôpital de Bligny est un bâtiment autonome au cœur du parc, construit en 1934 dans une architecture empruntant à l' "art déco" . C'est un lieu hors norme, riche d'un passé artistique et historique de grande valeur. C'est dans ce théâtre que se donna la première mondiale du film " Le pont de la rivière Kwaï ". De nombreux artistes de renom s'y produisirent : Bourvil, Renaud-Barrault, Noël-Noël, sans oublier bon nombre de chansonniers célèbres tels que Maurice Baquet, Jean Nohain, Robert Rocca, Raymond Soupleix, Pierre Dac, Maurice Horgues, Micheline Dax, Françoise Dorin, etc. (4).
Localisation du château dans le centre médical actuel Pour les lecteurs désirant se localiser dans le centre médical actuel, le montage ci-dessous permet de faciliter le repérage.
Plan de Bligny par superposition de plans cadastraux napoléoniens de Briis-sous-Forges montrant l'emplacement du château et celui du centre médical au milieu du XXe siècle.
Notes *Selon le parti pris des Chroniques du Vieux Marcoussis nous donnons les textes conformément aux actes anciens, d'où une orthographe approximative pour nos contemporains. (1) Le comte de Montesquiou, né à Paris le 8 août 1788, mort au château de Courtanveaux le 22 janvier 1878, fut député de la Sarthe de 1834 à 1841 et pair de France. Il participa aux campagnes napoléoniennes ; décoré de la Légion d'honneur à Essling en 1807 et de l'ordre du Mérite militaire de Bavière en 1809, capitaine à Wagram, il fut blessé pendant la campagne de Russie et obtint le grade de colonel en 1813. Il se maria par le contrat du 8 mars 1809. Il est considéré comme un champion de l'orléanisme et, en 1848, suivit Louis-Philippe dans son exil. (2) Napoléon Pierre Marie Louis Anatole comte de Montesquiou est né à Parie le 3 décembre 1810, et mort le 5 mars 1872. La notice de l'assemblée Nationale précise qu'il était propriétaire à Briis-sous-Pages ( ?) quand il fut élu député de la Sarthe, circonscription de Saint-Calais, en 1841. (3) Abrégé d'histoire tiré de la Notice du centre médical de Bligny . (4) La réhabilitation et l'équipement du théâtre de Bligny ont été financés par la DRAC Ile-de-France, le Conseil régional d'Ile-de-France, le Conseil général de l'Essonne et l'association du Centre médical de Bligny.
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