La seigneurie de Bonnes ( IXe siècle -1684) |
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Chronique du vieux Marcoussy___________________________________________---_ Février 2012 JP. Dagnot
Cette chronique est la première d'une série consacrée à ce lieu qui deviendra par la suite Chamarande. Bien éloigné de Marcoussis, l'auteur, étudiant la famille de Montagu dans la région, s'est retrouvé à Villeconin et ses environs et de ce fait en a profité pour compléter les notes sur cette paroisse. L'appellation Bonnes a été remplacée par Chamarande en 1685.
Les origines de Bonnes Les premières infos viennent de sources classiques: abbé Lebeuf (2), Dom Fleureau, ... Mahaux contenues en partie dans un dossier de Pierre-Yves Louis. D'après Taveau de Lavigerie (1), l'histoire de ce fief commencerait avec Arteld, le frère d'Eginhard, historien de Charlemagne. Arteld aurait, au début du IXe siècle, construit le premier château au lieu-dit Bonnes. En 1035, Guy de Montlhéry (2) devait avoir le domaine dans sa mouvance. Puis vers 1096, la propriété passait à Jocelyn de Courtenay époux d'Elisabeth de Montlhéry. Signalons fin XIe siècle, une charte du cartulaire de Longpont où « Bernard d'Estrichio & Hugues, le fils de sa femme, donnèrent à Dieu et à Sainte Marie de Longpont, pour son âme, & pour l'âme de son fils, & pour l'âme de ses parents, une hostise de son champ près de Butnas , qui rapportait annuellement deux pains, & deux chapons, & vingt-deux deniers et une obole, & deux setiers d'avoine, mesure d'Étampes. Les témoins de la présente donation : Arnulf, fils d'Arrald d'Étampes; Rannulf, serviteur du prieur; Payen, fils d'Armeri ». Butnae, Butnis, pourrait être Bonnes proche d'Etampes. En 1120, le roi Louis le Gros confirma à Thomas, abbé de Morigny, par une charte particulière, tous les biens du monastère de Morigny qu'avait donné son père Philippe 1er, parmi lesquels se trouve exprimée "Ecclesia de Bonnis " (1). En 1182, Philippe Auguste confirme les biens de l'abbaye de Morigny. Un registre de la chambre des comptes, de cette époque, porte que plusieurs chevaliers attestèrent par serment, que le village de la Briche, avec ceux de Mauchamps, & de Favières, & ce que Ferry de d’Huyson possedoit au village de Bonnes, pourquoy il étoit tenu d’aller faire le Guet à Montlhery, avoit été distrait de la Chastellenie dudit Montlhery, au temps que Hugues de Graville en jouïssoit. Cette déclaration est confirmée par l'abbé Lebeuf , Ursio de Bonnis, homme lige du roi Philippe Auguste (1179-1223) devait la garde au château de Montlhéry, Bonnes relevant à cette époque de la châtellenie de Montlhéry. En 1222, au parlement réuni à Vernon, pour juger une contestation, soulevée au sujet du comté de Beaumont, on voit figurer un Robert de Bona, qui appartenait au duché de France et devait être aussi homme lige du roi (4). D'autre part dans le pouillé du XIIIe siècle, on note que l'église de Bonnes appartient à l'abbé de Morigny. La seigneurie de Bonnes est tenue en fief du Grand Boinville en la paroisse de Challo-Saint-Mard. Quant à la haute justice elle relève du château d'Estampes .
Bonnes au XIVe siècle En 1350, notons un arrest de la cour de parlement donné au prouffit de Marguerite de Bonnes comtesse de Roussy et de Brayne à l'encontre de Guillaume Paniel touchant les revenus de Milly de trois années . Cette dame d'après certains serait dame de Baumez (Bommiers, 36)? En 1358 , Jehan Cocatrix, ou Coquatrix, est seigneur de Bonnes (2). Il a laissé son nom à l'ancien vignoble de Chamarande, dont l'abbé Lebeuf nous dit que le vin qu'on en tirait avait du feu. L'arrivée de Jehan de Montagu, secrétaire du roy en 1389, par l'achat devant Gerard Accar et Jehan Muger, clercs de notaire jurés au chastelet de Paris, de sire Nicolas de Mauregard, trésorier de France, la terre et seigneurie de Bonnes et ses appartenances, ainsi come elle se comporte, avecqs autres terres, cens, rentes et revenus, assises tant à Estampes, come à Brières les Selées près dudit Estampes, ceste vente faicte pour le prix et somme de quatorze francs dor du coing du roy de France & de bon pois que iceluy vendeur confesse avoir eus & reçus susit acheteur. Ainsi signé Maugier & Acard. Les hommes se connaissent, l'acquisition par Montagu de l'hôtel Barbette à Paris est faite également du trésorier. Le nouveau seigneur de Bonnes, baille les biens qu'il a acheté en 1394, A tous ceux qui verront Jehan Pilant, prevost de Montlhéry, salut, Savoir faisons que par devant nous vint en jugement As..? Robin, sergent demeurant à Villeconnin, lequel de son bon gré et bonne voulonté confesse avoir eu afferme de Estienne Delacroix procureur de noble homme Jehan seigneur de Montagu, vidame de Laonnois, seigneur de Marcoussis et de Bonnes, jusques à deux ans, la prevosté de Bonnes appartenant audit seigneur, ensuivant le tout, les amendes, saisines, ventes, rouages et tous autres prouffiz venant et appartenant à ladite prevosté, en la manière accoutumée jusques à prix de 10 sols et au dessoubz, en telle manière ... à faire faire par personne souffisant et demeurer en lostel dudit seigneur, à Bonnes, et labourer les jardins dudit hostel avec la moitié des prouffits qui naytront dans ledit temps, et l'autre moitié pour le bailly dudit seigneur qui yra tenir les assises... Ces deux document attestent sans ambiguïté que Jehan de Montagu est seigneur de Bonnes, et qu'à cette époque, il n'y a qu'un hôtel. En 1400, une lettre de réception faicte par le procureur de Mondit seigneur d'Estampes, à Monseigneur le vidasme de Laonnois de quatre aveux donnez soubz le propre seal dudit chevalier, iceulx adveux faisant mention de la terre & seigneurie, haulte justice fiefs et appartenances de Villesauvage, le deuxième de la terre & seigneurie haulte justice fiefs et appartenances de Saclas, le troisième de la haulte justice de Bonnes, appartenances, la quatrième de la haulte justice de Mauchamp, Saint-Sulpice, et appartenances avecques tous les droits , lesquels ledit chevalier tient en fief de mondit seigneur à cause de son comté d'Estampes. Ces quatre actes montrent le peu d'importance de Bonnes dans les biens de Montagu.
Bonnes au XVe siècle Si l'on en croit Dom Fleureau dans son histoire d'Etampes, Pierre de Mareschot, neveu de Montagu, aurait reçu cette seigneurie en qualité de donataire et rendu un aveu de Bonnes au Roy le 4 Décembre 1410. L'abbé Lebeuf reprend cette affirmation en disant toutefois que Jehan de Montagu la donna . Mahaux également . Malheureusement ni le lien entre Montagu et Mareschot, ni la position de son épouse n'ont pu être trouvé on est amené à penser que la relation vient du côté des Cassinel.
Généalogie de la branche Cassinel aboutissant à Jacques de Chastillon.
D'après Mahaux, vers le milieu du XVe siècle, cette terre fut possédée par Jacques de Châtillon qui l'avoit eu en partage. Il vivoit encore en 1495.
Bonnes au XVIe siècle Toujours par Mahaux, en 1515, le seigneur de Bonnes porta au Parlement des lettres au roi sur le fait des Armagnacs, mais le nom est inconnu. Le même cite pour 1532, un hommage de la haute moyenne et basse justice de la terre et seigneurie de Bonnes, mouvant du château d'Estampes, rendu par Jacqueline du Fresne, veuve de Jehan de Sens, écuyer, seigneur de Morsang, héritier son père. Enfin il termine en citant en 1556, Jean de Sens, écuyer comparaissant à la coutume d'Etampes comme seigneur de Bonnes en partie et de Boischambault. Ladite seigneurie va ensuite se retrouver entre les mains de l'abbaye de Morigny jusqu'en 1563. Pour toute cette période les actes restent à trouver.
Bonnes aux Hurault Par contre le document suivant décrit l'acquisition de la seigneurie de Bonnes: dans l'estat des ventes et adjudications faites au baillage d'Estampes, de partye de biens et revenu temporel des personnes ecclésiastiques, se trouve le vendredi 18 septembre 1563, à Messire André Hurault la seigneurie, justice de Bonnes avec les droits qui en dépendent appartenans aux religieulx, abbé et couvent de Morigny les Estampes, diocèse de Sens, ledict Bonnes assis au diocèse de Paris. Ladicte seigneurye se consistant en :
La famille Hurault , abbés de Morigny et seigneurs de Bonnes.
Le même jour, Anne Maillard, veuve de Nicolas Hurault, vivant conseiller en la cour de Parlement de paris est adjudicataire de la seigneurie de Courdimanche pour la somme de 650 livres. Nicolas est le père d'André. On voit ainsi que la mère ou belle-mère d'André gère séparément ses biens. Signalons également la semaine suivante l'adjudication de droits en la censive des Moines Blancs à François de Brisay seigneur du Saussaye et à Jacques de Cochefilet seigneur de Vaucelas. Quelques mois après, André cède par déclaration la seigneurie de Bonnes à son frère Jehan Hurault. Ce dernier était abbé de Morigny de 1560 à 1564. Il quitte le froc pour se marier avec Antoinette Le Clerc. De cette union sont issus: En 1567, un différent naît entre les religieux de Morigny et Jehan Hurault au sujet de Bonnes; le procès se déroule à Paris mais nous n'en avons que l'intitulé. Durant les années qui suivent, les guerres de religion vont désoler la région, notons que l'église de Bonnes a été brûlée par les calvinistes.
Bonnes aux Miron En 1603, la seigneurie de Bonnes change de propriétaire. Fut présent Françoys Hurault, escuyer, seigneur de Bonnes, y demeurant, et damoiselle Ysabel de la Tronche sa femme, confessent avoir vendu à toujours à Messire Françoys Myron, chevalier, seigneur de Tremblay et dudit Bonnes en partye, conseiller du roy en ses conseils destat et lieutenant civil de la prévosté de Paris, ladite terre & seigneurie de Bonnes, lui appartenant de son propre et consistant en: En 1603, la vente portait des clauses de garantie qui stipulaient que la terre et seigneurie de Bonnes pourraît être mise en adjudication pour se libérer des hypothèques. C'est ce qui arriva deux ans après, l'adjudicataire n'étant autre que le propriétaire François Miron. Le règlement de l'acquisition de Bonnes se poursuit en 1607, François Hurault devenu seigneur de Aubépine, demeurant audit lieu en Brye, confesse avoir reçu de Francoys Myron, Seigneur de Lignières, Tremblay et Bonnes, la somme de 3.000 lt ... Ledit Hurault s'est dit content et satisfait du paiement de la somme de 9.000 lt, restant à payer de 10.600 lt, pour le prix de la terre et seigneurie de Bonnes; et partant ne reste plus à payer que la somme de 6.000 lt... En 1618, Jean Miron escuyer sieur de Bonnes porte la foy et hommage au roy et au seigneur de Vendôme et d'Estampes à cause de la grosse tour d'Estampes. En 1631, le procès des religieux de Morigny envers le seigneur de Bonnes s'éteint, Louis Archambault, abbé commandataire de l'abbaye de Morigny se désiste d'une action envers Jean de Miron, seigneur de Bonnes de quoy il l'avait assigné aux requestes du Palais. Notons en 1644, un acte de foy et hommage rendu par Michel Dubois, bourgeois de Paris, curateur à la personne et biens de Jean Miron, es sieur de Bonnes à cause de son interdiction, au roy et Monseigneur le duc de Vendosme et d'Estampes pour raison de la terre et seigneurie de Bonnes, ses appartenances, … relevant de sa majesté à cause de sa grosse tour d'Estampes. Effectivement le seigneur de Bonnes est atteint de démence. En 1647, le curateur baille la terre et seigneurie de Bonnes, alors en bon état, au sieur Langlois, avec un château en construction. La Fronde arrive...
Bonnes à Pierre Mérault En 1654, la terre et seigneurie de Bonnes est vendue: Anne de Baillon (fille de Claude seigneur de Forges) femme de Jean Miron, seigneur de Bonnes, demeurant à Saint-Germain-des-prés-les-Paris, Daniel Jacquinot et Nicole Miron, sa femme, demeurant à Fontainebleau, lesdits curateurs des enfants dudit Miron d'une part et Pierre Mérault seigneur de Corbeville, …, et Anne Glué sa femme d'autre part font les eschanges qui ensuivent :
Généalogie simplifiée des Mérault.
Quatre mois après, Guillaume de Lamoignon, baron de Saint-Yon... premier président en la cour de Parlement et le sieur Mérault font procéder à un procès-verbal de bornage pour séparer les terres et seigneuries de Blanchefouasse, le Mesnil, Sermaize, Saint-Evroult, Saint-Chéron, Chantropin , Migaudon, Saint-Sulpice, Boissy, Saint-Eloy, Saint-Yon et Torfou, appartenant au premier président, et des terres et seigneurie de Villeconin, la Grange sur Villeconin, Mauchamp, le bois Desnotz et de Bonnes appartenant au sieur Mérault . En 1655, un escrit soubz seing privé est rédigé entre dame Marie-Charlotte de Balsac, veuve du maréchal de Bassompière, et le sieur Mérault: elle a esté payée par de tous les droits de relief quints et deniers lods et ventes deubz à cause de l'acquisition de la terre de Bonnes. Egalement un acte de foy et hommage fait par ledit sieur Mérault à Charlotte de Balsac d'Entragues, lors dame de Saint-Yon pour raison du bois Desnotz acquis avec la seigneurie de Bonnes, reçu par Brebier tabellion à Boissy-le-Sec. Un second hommage est porté toujours pour la même acquisition au duc de Vendosme et d'Estampe relevant du roi à cause de sa grosse tour d'Estampes. Enfin un troisième serment au seigneur du Grand Boinville pour raison du lieu et manoir nommé le grand hostel de la seigneurie de Bonnes. L'année suivante, le nouveau seigneur de Gif, Corbeville, Bonnes acquiert de la famille Regnonard, la terre et seigneurie du Grand Boinville consistant en maison seigneurialle ... moyennant le prix et somme de 20.000 lt payées comptant. En 1657, du fait de cette acquisition, le sieur Mérault porte foy et hommage au duc d'Estampes, pour raison de la terre et seigneurie du Grand Boinville et encore pour raison des terres et seigneuries de Mauchamp et saint-Sulpice, relevant de sa majesté. En 1659, Mérault optimise son domaine, il revend à Guillaume de Lamoignon la terre et seigneurie de Saint-Yon. Néanmoins, il a été accordé qu'attendu que partye des fourches patibulaires de la justice de Bonnes estoit tombée en ruines, et que ledit sieur Mérault entendit les faire restablir au mesme endroit où elles estoient posées, proche le grand chemin au dessoubz du lieu de Coquatrix, avec les trois pilliers qui y estoient anciennement, ledit sieur Mérault pourroit les faire restablir quand bon lui semblera... trois pilliers comme seigneur haut justicier dudit Bonnes... L'année suivante, Pierre Mérault est qualifié de seigneur de Gif, Corbeville, Bonnes, Mauchamps, Vaucelas, Villeconin , la Grange de Villeconin. Il se rend à la chambre des comptes et déclare les foys et hommages dûs au roy pour la terre et seigneurie de Gif prez Chevreuse, ... la terre et seigneurie de Bonnes prez Estampes, ... la terre et seigneurie de Mauchamp, ... la terre et seigneurie du Grand Boinville, ... la terre et seigneurie de Vausselas, partie de la seigneurie d'Estrechy et de la terre et seigneurie de Villeconin. Signalons en 1663 le bail de la terre et seigneurie du Grand Boinville, à Olivier Thiercelin laboureur en ladite ferme, moyennant 700 livres et 12 chappons. La même année, il procède de même avec la petite ferme de Bonnes, à la réserve du pressoir, avec 27 arpens de terres labourables, moyennant 200 lt. En fin d'année l'archevesque de Paris lui donne la permission d'avoir une chapelle pour célébrer le service divin en son chasteau de Bonnes. Afin de finaliser l'étendue de son domaine, il s'adresse à Pierre Garsault, sergent royal à Estrechy pour faire les cartes, plans et description de l'estendue des terres et seigneuries de Bonnes, Mauchamps et deppendances, faire les papiers terriers desdites terres, moyennant la somme de 360 lt. Fin 1664, Ambroise Ruelle, sieur des Marest, vend au sieur Mérault une mestairye scis à Boinville... , Durant toutes ces années, le seigneur de Bonnes engage de nombreux travaux consignés sur des registres qui ne sont malheureusement pas détaillés. Notons un marché fait par Roland Charlemagne, tailleur de pierre au Bourg la Reyne, en 1667, qui s'oblige à faire la base de la croix de pierre davenue à Bonnes, moyennant la somme de 220 livres. Notons la même année, le bail à ferme pour six ans à François et Nicolas Martin, thuilliers demeurant à Bonnes, de la thuillerye dudit Bonnes, moyennant la somme de 300 livres en argent, et 6.000 de thuilles... Sans avoir cherché les marchés, reprenons les affirmations de plusieurs auteurs, dont l'instituteur dans son excellente monographie, qui citent Pierre Mérault qui fit construire le château actuel, sous l'habile direction de Mansart. Ce château remplaça la vieille demeure seigneuriale dont on ne laissa rien subsister, sinon peu-être les fossés, qui, larges de 20 mètres, subsistent encore aujourd'hui. Il est trè joli, d'un aspect sévère, "bâti à la moderne" et "couvert d'ardoises, à la Mansard". Partout la brique égaille les encadrements de la pierre.
vue par Lapointe en 1689.
Pour notre part, lors de la vente audit Mérault, la construction du château était commencée pour le gros oeuvre, et fut interrompue par les ravages de la Fronde. Anne de Baillon laissant les portes , croisées, cœurs de cheminée, non encore posées au chasteau.
Succession de Pierre Mérault Le seigneur de Bonnes décède en 1668 sans postérité. Son inventaire après décès mentionne la qualité du deffunt, conseiller et secrétaire du roy, maison et couronne de France et de ses finances, maistre dhostel de la Reyne Marye de Médicis, ayeulle de sa Majesté, seigneur de Bonnes, Giffe, Corbeville, Vausselas et autre lieux, demeurant à Paris marais du Temple... Son épouse Anne Glué est commune en biens, elle est assistée de François Glué son neveu, maistre dhostel de Monsieur frère unique du roy, duc d'Orléans. Présents côté du défunt de son frère Nicolas Mérault, maistre ordinaire en la chambre des comptes, de Hiérosme Mérault, seigneur de Boinville, ... la liste se poursuit, tous frères et oncles...Notons dans l'inventaire à Paris: trouvé trois carrosses dont deux vieux , deux chevaux de selle, cinq de carrosse, une mule, mention du château de Gif, également celui de Bonnes dont l'inventaire a été également fait, mais non retranscrit à Paris. Une succession à tiroir va commencer. Vu la complexité, deux branches et les décès successifs des héritiers collatéraux de Pierre Mérault. L'épouse décède également et son neveu François Glué est son légataire universel... Afin de procéder au partage il faut estimer les biens . En ce qui concerne Bonnes: la terre et seigneurie de Bonnes au baillage d'Estampes avec le fief du bois Desnotz, consistant en un château, cour, bassecour, grand colombier, grand parterre, cave cannaux fosséz justice haute moyenne basse cour rentes seigneuriales et pressoir banal, une tuilerie, droit de rouage de pesche en la rivière d'Estampes, et de chasse, terres labourables prés bois, vignes et autres dépendances, de la terre tant en fief qu'en roture, ..., tel qu'en à jouit le sieur Mérault, estimé à la somme de 160.000 livres. L'énumération est brouillonne. Ensuite les intéressés, au travers de leurs avocats réalisent un compromis, et enfin le partage des biens intervient. Relevons les termes château, grand parterre, canaux, fossés qui confirment la fin des travaux du domaine. François Glué obtient Bonnes... Il ne peut honorer les droits et créances attachées à la succession de sa tante. Devant les nombreux créanciers, il est dans l'obligation de céder tous ses biens... Il consent aux directeurs des créanciers de mettre à disposition les châteaux et maisons seigneuriales de Bonnes, Villeconin, Boinville, Vaucelas, et leur fournira toutes les clefs sans enlever aucune chose; les crénciers déchargent le sieur d'Espinville de tous ses deubs et lui accordent 1.000 livres de pension viagère. Seront ainsi vendus successivement les offices de conseiller du roy, puis les maisons à Paris... Nous arrivons en 1683, une mise en adjudication de Bonnes est faite par les créanciers, un adjudicataire fait une proposition qui sera retenue. Des affiches sont posées aux églises d'Eglys, de Bonnes, Mauchamp, Villeconin, Chalot-Saint-Mars, Boissy-le-Sec, Souzy, Sermaise-sous-Dourdan, Saint-Chéron, Avrainville, Lardy, Torfou, Boissy-Saint-Yon, La Briche, Saint-Sulpice de Favières, Chauffour, Estrechy, Dourdan, Estampes.
En 1684 a lieu la régularisation de l'adjudication de Bonnes, Pierre Mérault (fils de Nicolas), ..., commandeur et chancellier de l'ordre de Notre-Dame du Mont Carmel et de Saint-Lazare de Jérusalem, ..., tous créanciers de François Glué, Seigneur d'Espinville, ..., suite à l'abandonnement et à la procuration donnée auxdits créanciers pour vendre les biens qui ensuivent, les terres et seigneuries de Bonnes, Grandboinville, Vaucelas, Villeconin, la Grange, Mauchamp, avec une ferme à Boissy-le-Sec , fief d'Ardenelles, Vausalmon , Estrechy en partie, fief du bois Desnotz, fief du Colombier, selon le partage fait en 1675, vont faire saisir les biens les mettre en adjudication ... Bref après neuf années, l'ensemble est estimé à 220.000 livres, une enchère portée à 236.000 livres, ils adjugent purement et simplement à Clair Gilbert d'Ornaison, comte de Chamarande, et Louis d'Ornaison aussi comte de Chamarande , c'est à savoir les terres et seigneuries de Bonnes, ..., la vente faite moyennant 236.000 livres. À suivre ...
Notes (1) Taveau de la Vigerie, Le château de Chamarande, Paris (1891) (2) Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris par l'abbé Lebeuf . (3) cité en reprenant une note de Mahaux contenue dans un dossier de Pierre-Yves Louis. (4) Maxime Legrand, Etampes pittoresque.
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