Les fermes de Chenanville et du Bouchet |
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Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------------- _------------------- ------___--- Mai 2011
Extrait du plan d'intendance de Marcoussis.JP. Dagnot
Cette chronique se propose de narrer l'histoire de lieux situés à l'est de Marcoussis. Ce récit vient compléter l'histoire des autres fermes de Marcoussis.
Hôtel du colombier ou de Chenanville Le premier acte date de 1491, il a souvent prêté à confusion étant associé à l'histoire de Bellejambe. Devant Jehan Hernault, tabellion juré en la prévosté de Montlhéry, noble homme Amanion de Garlande seigneur de la Roue, baille à Yvonnet Hubert lostel de Chenanville appelé lostel du coulombier à titre de ferme de grain contenant 40 arpens de prés en trois pièces: Amanyon de Garlande décède et ses héritiers vendent à Loys de Graville les seigneuries de la Roue et de Chenanville (1). Le fief de Chenanville est constitué principalement par l'hôtel du Colombier. Notons qu'au cours d'une réunion de notables en 1502, Michel Lenormant, prevost et fermier de la justice de Marcoussis et maire de la mairerie de Guillerville pour Loys de Graville aagé de 50 ans, Heruy de Busic, sergent officier pour les lieux de Guillerville et Chenanville Marcoussis aagé de 44 ans, Jehan Petit laboureur à Chenanville aagé de 30 ans, Jehan Closeau, laboureur demeurant audit lieu aagé de 30 ans , Robin Michel, laboureur demeurant audit lieu aagé de 50 ans, Charles Palourde sergent officier pour le seigneur de Graville, demeurant audit lieu de Guillerville, aagé de 40 ans, lesquels affirment en parolle de vérité que des vingt ans et plus ils ont congnus feu Jehan Lehoux en son vivant receveur du seigneur de Marcoussis que la terre et seigneurie de Chenanville et Guillerville ne valloit plus de 12 à 14 livres ... Cet entrefilet pour montrer qu'à cette époque une structure invraisemblable existait pour ces lieux, sans parler du geolage, du forage, de la clergie ... Le second document concernant ce lieu date de 1518. Loys de Graville est décèdé, sa succession complexe est assurée par des commissaires. Yvonnet Hubert, laboureur demeurant à Chenanville paroisse de Marcoussis confesse avoir prins à titre de ferme et moison de grain jusqu'à neuf ans et neuf despouilles, à noble homme Jehan Motelot notaire et secrétaire du roy, et Jehan Basannier bourgeois de Paris au nom et commissaires ordonnés par ordonnance de la court de Parlement, au règne et gouvernement des terres et successions de feu Monseigneur Loys de Graville, en son vivant admiral de France,seigneur de Marcoussis, ..., Yvonnet Hubert a la vie longue, on le retrouve en 1527, méfiant et quittant la ferme de Chenanville: Yvonnet Hubert, laboureur demeurant à Chenanville recongnut et confessa avoir aujourhuy renoncé et quitté et remys entre les mains de hault et puissant messire René Dilliers, chevalier, seigneur de Marcoussis, sa ferme et mesttairie de Chenanville, appartenances et deppendances, que audit Hubert avoit estre baillé par Madame de Marcoussis... Oultre délaisse tous et chacuns les bleds et grains à présent ensemencés en les terres de ladite mestairie sans rien en excepté avesques toutes les bestes à layne, deux vaches et une génisse, au proffit du seigneur, moyennant aussi que ledit Hubert demeure quite... a été accordé que la moitié des bestes à layne appartiendront audit Hubert... Présents Jehan de Villeneuve et Anthoine Monnetier (2). La semaine suivante, hault et puissant seigneur, messire René Dilliers, ..., recongnut et confessa avoir baillé et délaissé à tiltre de ferme et moison de grain daujourdhuy jusques à neuf années et neuf despouilles à Haniart Drouet, laboureur demeurant audit Marcoussis, la ferme et mestairie de Chenanville, qui se consiste en: Lors de la succession de Jehanne de Graville en 1545, la ferme de Chenanville est mentionnée rapportant six muids de grain. La visite signale que le logis seigneurial se consiste en maison commencée à faire de neuf, le boys dressé en ung aultre corps dhostel, une granche couverte de chaulme, une vieille masure où y a ung grant portail, lesdits lieux sans closture contenant ung arpent et demy quartier comme appers par l'ancien mesuraige prisé et estimé à la somme de 400 lt. Notons le 30 avril 1569, l'intitulé d'un bail à moison de la métairie de Chenanville. Le classique aveu de François de Balsac en 1574 où l'on retient ce qui nous intéresse : ... une aultre mestairie assise en ladite seigneurie appelée vulgairement Chenanville qui se consiste en maison , granches, estables, court, jardin, avec la quantité de 97 arpens de terre labourable, de présent affermé à Loys Gourby ... Ègalement l'aveu rendu en 1648 par Léon de Balsac où la ferme de la Grange est réunie aux terres de Chenanville, y compris la chaussée de l'étang, lesquels prés et aulnoys faisaient antiennement ledit estang neuf .... et pour le surplus de l'autre ferme appelée Chenanville qui fut jadis un fief séparé relevant de Montlhéry et maintenant incorporé à Marcoussy, il en a été baillé 50 arpents à 25 sols parisis de cens portant vente et ce pour planter vigne... La maison jardin avec quatre arpents de prés en deux pièces faisant partie dudit Chenanville est presque ladite maison en ruine et décadence ... En 1650, Pierre Poullier receveur de la terre de Marcoussis, baille à titre de loyer d'argent, pour 7 années, à Pierre Groulon, vigneron, les bastiments appelés la ferme de Chenanville se consistant en une maison manable, estable, et autres bastimens, cour, prés, ledit preneur disant bien scavoir congnoistre, moyennant le prix et somme de 100 lt... Notons en 1657, le bail fait par François Chevrier, maître d'hôtel du seigneur de Marcoussy, à tiltre de ferme et prix d'argent, pour le temps de neuf années, à honorable femme Romaine Lanoullier, André Josse & François Leroyer, preneurs, le revenu de la terre et seigneurie de Marcoussis... et pour ce qui concerne Chenanville: les fermes de la Grange et Chenanville, prés, terres en dépendant, pour dicelle maison et enclos de Chenanville que ledit seigneur a dessein de bailler à rente pour se décharger de l'entretien dicelle... La veuve Poullier renouvelle également le bail fait par son défunt mari. La maison est size à Chenanville comprend trois espasses couverts en thuilles, avec le clos, pré et aulnoys en dépendant contenant quatre arpens de terre, en une pièce proche et autour de ladite maison, moyennant le prix de 130 lt ... En 1677, la famille Poullier régit toujours les revenus de la seigneurie de Marcoussis. Cette fois c'est Léon Poullier qui baille pour quatre ans à Jean Groulon le jeune, vigneron demeurant en la dite ferme, et à Madeleine Harenger sa femme, ... la description analogue avec toutefois les fruits qui proviendront des arbres plantés par les Groulon! à la réserve faite par le bailleur des terres labourables estant autour de la ferme, moyennant 24 lt. Le preneur devra régler 160 lt de loyer impayés... En 1690 lors du bail de la ferme de la Grange, il est toujours fait mention de la jouissance des terres de la ferme de Chenanville... Sept ans après, lors du bail des revenus de la terre de Marcoussis, il est toujours cité la jouissance des jardins, terre et pré de la ferme de Chenanville, cette dernière en masure. Ègalement en 1706, lors du bail des revenus de la seigneurie, la même phrase est toujours citée.
Ferme du Bouchet Passons maintenant à une autre ferme qui n'était à l'origine, pas tenu par des seigneurs locaux. Nous sommes en 1582, Anne de Courcy devenue veuve est accueillie au domaine de la Roue à Linas. Pour s'assurer un complément de revenus, elle va faire un certain nombre d'acquisitions: Ce domaine fait l'objet d'un certain nombre d'hypothèques que le vendeur doit purger et confirmer à la suite de la vente: noble damoiselle Anne de Courcy, veu de feu Hiéraulme de Bouville, lui vivant seigneur de Villeuve sur Auvers, demeure à la Roue paroisse Saint Mery à Linoys au logis du seigneur de Montagu. Elle reçoit six lettres en parchemin venant de Anthoine Jacquemard, sergent au baillage de Marcousis: En 1584, elle doit rentabiliser son acquisition et le loue à son acheteur: noble damoiselle Anne de Courcy, demeurant à la Roue baille jusqu'à troys ans à Anthoyne Jacquemart, marchant de Montlhéry, une maison granche estable fournil le tout couvert de chaume court jardin, et terre contenant cinq arpens assis audit lieu du Bouchet, le tout enclos de fossez moyennant la somme de cinq escus sol. La damoiselle vit toujours à la Roue où en 1586, lors du baptême de Charles Caillet, le parrain est Charles de Balsac protono? du siège apostolique et la marraine damoiselle Anne de Courcy. Nous retrouvons Anthoine Jacquemart et Anne de Courcy devant la justice de Montlhéry en 1588. La damoiselle demanderesse pour des dettes dues par le Jacquemard et également par l'omission par le vendeur du Bouchet en 1582 de mentionner une rente de 22 sols 6 deniers constituée par Pierre Caillet tuteur de Marie Petit mineure sur une maison et lieu appelé le Bouchet et jamais onoréé... La demanderesse se trouvant poursuivie par ledit Caillet! En 1593, nous retrouvons Anne de Courcy, estant à présent à la suite de la dame de Montagu, laquelle estant en bonne santé de sa personne, mémoire et entendement que il est apparu au notaire soussigné... procède à la rédaction d'un premier testament. Nous retiendrons: En 1601, toujours en bonne santé, Anne de Courcy, résidant actuellement à la Roue, confirme avoir baillé à titre de ferme & moison, à partir d'aujourhuy jusqu'à six ans, à Marin Gelles, laboureur demeurant à Marcoussis, et Cantienne Guillemard sa femme, la ferme & mestayrie du Bouchet qui se consiste en maison manable, granche, estables couverts de thuiles et chaulmes, cour et jardin contenant en fond de terre cinq arpents, avesques vingt quatre arpents en plusieurs pièces, troys de prés au Chesnerond, moyennant sept septiers de bled métail mesure de Marcoussis, suivent les conditions habituelles. L'année suivante, la bailleresse loue cette fois à son fermier, deux vaches l'une à poil noir et blanc l'autre soulz poil brun, moyennant quarante livres de beurre sallé provenant desdites vaches .... Elle apporte à son premier testament un codicille et donne: Ce codicille va être confirmé en 1605 devant notaire pour la part revenant à l'église Marie Madeleine. Elle confirme les 22 sols de rente dus par Mathurin Cossonet sur un arpent de terre au Bouchet. Cette fois ce sera à charge de faire dire chanter célébrer un obit solemnel d'une messe haulte vigilles à neuf psaumes et neuf leprons par chacun an le jour Saint Anne le 28 juillet et ledit libera chanté devant le coux fix? pendant la vie dicelle et après son décès sera dit et chanté sur sa fosse ... La damoiselle vit toujours en 1608, cette fois elle confirme avec les Célestins. Elle donne deulx arpens au lieudit le Chesnerond, ... ceste donnation faicte pour la bonne amour et dévotion qu'elle a à ladite église des Célestins affin destre participante des prières et bienfaits qui se font journellement en icelle église, ... seront tenus faire dire chanter céléber doresnavant chacun an le jour et feste madame Sainte Anne une messe basse et en fin libera de profondis et oraisons accoustumées... Il n'est plus question d'inhumation. En 1611, les héritiers d'Anne de Courcy rencontrent le seigneur de Beljambe. Ils font mention d'un testament datant de 1606 instituant les personnages qui vont suivres ses héritiers: Jehan Hauvecque, escuyer, sieur de Quiry et Renée de Bouville sa femme demeurant à Saint-Remy, Marguerite de Marivast .., lesquels vendent à Hiérosme Lemaistre seigneur de Bellejambe,.....demeurant rue Pierre Sarrazin paroisse st Benoist : En 1616, comme nous l'avons déjà décrit dans la chronique consacrée à Hiérosme Lemaistre, c'est le receveur amodiateur de la terre & seigneurie de Beljambe, Loys Blanchard qui baille à titre de ferme et moison de loyer pour six ans, à Jehan et Jacques Léger, laboureurs du Mesnil Furger, la ferme et mestairie dudit lieu de Beljambe. L'ensemble consiste en : Trois ans après, Médard Mestiviers, laboureur demeurant à Epinay lequel baille à Pierre De.? preneur, une maison grange estables couvert de thuille & chaume court jardin et terre plantée d'arbres fruitiers contenant cinq arpents ce bail & prisée fait moyennant 23 livres par an. La semaine suivante, nous retrouvons le bailleur avec Charles Asselin, voyer & arpenteur, demeurant à Montlhéry, lequel au nom de Mr Hiérosme Lemaistre, ..., de son bon gré & vollonté, a recongnu avoir baillé par ces présentes à titre de ferme & moison de grain par an, ..., jusqu'à neuf ans, à Médard Mestiviers, laboureur demeurant à Epinay et Martin Mestiviers son fils aussy laboureur demeurant à présent audit Beljambe, la ferme & mestairye dudit Beljambe qui se consiste en ce qui ensuit: La suite de l'histoire de ce lieu est celle d'une maison classique et non d'une ferme.
Notes (1) chronique à venir: Les seigneurs de Chenanville. (2) Jehan de villeneuve est maître d'hôtel et régisseur de René d'Illiers, Anthoine Monnetier le premier propriétaire du Chesnerond. Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite
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