Les carrières au sud-est de Marcoussis
Cette chronique, est consacrée plusieurs carrières situées dans ces lieux. Il est envisagable de penser qu'une partie des pierres du château de Montlhéry a pu provenir de ces endroits.
La plupart des informations commence au XIXe siècle.
J.P Dagnot - Mai 2015
Vue aérienne actuelle des carrières sur Marcoussis et Linas.
Vue aérienne de 1935.
Les carrières seront examinées selon leur référence cadastrale. Un entretien avec Pierre Noel nous dit qu'il se souvenait qu'un mulet faisait avancer les wagonnets que ces derniers étaient déchargés sur des camions qui amenaient les pavés à Paris (carrière Levacher ci-dessus).
Carrière dite de la Grange
Cette carrière se trouve sur Marcoussis parcelles F 928, 921, 924, 1038. Notons:
- En 1845, début d'exploitation par Levacher de la carrière de la Grange.
- En octobre, devant Prevost notaire à Savigny, Vigneulle architecte à Paris, Savalette se disant entrepreneur de travaux publics à Paris, rue Pigalle, et Porcier Levacher à l'effet d'estimer les indemnités qui pourront être dues à Levacher pour privation de jouissance dans le bois de la Grange par suite de l'extraction de grès autorisée par le préfet pour les parcelles F908, 921, 924, 1038, . Les intéressés se déplacent audit lieu , Levacher, contraint et forcé, se pourvoit contre le préfet au conseil d'état.m
- Deux ans après, à l'issue du recours, on apprend que le pavage du boulevard de la Contrescarpe à Paris est réalisé avec les pavés du sieur Levacher , et que le préfet adjuge au sieur Savalette en date du 20 mars les lots déjà cités sur Marcoussis. Apparemment le propriétaire est tenu de s'exécuter.
Plan napoléonien montrant la carrière de la Grange.
Plan associé à la visite des protagonistes. la partie teintée en rose est celle dans laquelle, Salavalette se propose d'extraire sur une largeur de 60 m sur toute la longueur de la propriété.
En août 1847, un extrait du greffe de la justice de Paris, dans lequel Isidore Salavalette, fournisseur d'une partie des pavés de la ville de Paris, le sieur Levacher propriétaire d'une carrière dans un bois dit de la Grange a ouvert une carrière en juillet 1845, que Salavalette autorisé par le préfet a fait expulser les ouvriers de Levacher, que Salavalette a extrait 600.000 pavés dont 200.000 frauduleusement à des particuliers ... de ces faits, Salavalette est condamné à payer 37.670 frs pour les grais, 4.443 frs pour les bois abattus, 350 frs pour l'ouverture de la carrière dont il s'est emparé et 5.000 frs pour dommages et intérêts... La fin du différend montre l'indemnisation du propriétaire.
Carrière Clérisse
La matrice cadastrale de Marcoussis signale Clérisse, entrepreneur de pavage à Palaiseau, pour des bois cadastrés F 968 à 1019. Cet entrepreneur a exploité également des carrières à Belébat et à la Folie Bessin.
Plan ses carrières Clérisse et des chômeurs.
Carrière des chômeurs
En mai 1936, le conseil municipal de Marcoussis se réunit autour du maire Massenat-Deroche. Pierre Noel est secrétaire. Le maire expose qu'il y a lieu d'employer la main d'oeuvre de chômage à des travaux communaux. Il propose d'acheter un terrain pour permettre l'ouverture d'une carrière afin d'extraire des pierres qui seront employées à l'entretien des chemins vicinaux. Il lui semble que le terrain de Madame François Petit, née Tessi, au plan de Soisson, parcelles F109 et 110 et contenant 2 hectares convient. La propriétaire accepte la vente moyennant 8.000 frs...
Un entretien en 2011 avec Pierre Noel, né en 1919, fils du secrétaire, dit qu'il se souvient avoir, le dimanche, lorsque cette carrière était fermée, joué dans les wagonnets amenant les pavés de la carrière au chemin où les camions venaient charger.
Carrière du bois des Vaugoulans
Plan du différend de 1891 de la carrière Deshayes-Couturier ...
Cette carrière située sur Linas nous apprend via les matrices cadastrales, que la parcelle D67 mentionne:
- en 1858, Anglade Paul Achille négociant rue de la Feuillade.
- En 1877, Achille Anglade, demeurant à Paris, annonce l'intention d'exploiter à ciel ouvert une carrière de pierres meulières ... un accord est donné par le ministère des travaux publics.
- Dix ans après, un traité sous seing privé est conclu entre Deshayes et Couturier entrepreneur à Cormeilles en Vexin pour la location dans les bois du Fay et des Célestins lieudit les Vaugoulants de 5.000 m2 pour extraire grès et meulières moyennant 5.000 frs, le bail finissant en 1891. Au fur et à mesure de l'exploitation, le terrain sera nivelé de manière à recevoir des plantations.
- En 1891, un dossier de plainte, avec plan, mentionne Deshayes propriétaire des bois du Fay, demeurant à Paris rue Saint-Denis, contre Couturier, entrepreneur de travaux publics. L'expertise rappelle la location de 1887 , signale un abandon de l'extraction sans respect des exigences demandées par le propriétaire.
- En 1892, le cadastre signale Artur Deshayes propriétaire, pour maison, ferme.
- En 1907, le cadastre mentionne Denis Lavaud à Paris pour un bureau et une forge,
- La même année, un constat par l'ingénieur des mines, au sujet d'un accident dans une carrière à ciel ouvert, de grès et meulières, dite des Vaugoulans, exploitée par Lavaud et Lemaître à Linas. Il a été reconnu que cette exploitation abattait les barres d'argile et de terres surmontant les assises sableuses par la méthode dite du souchevage. Cette affaire est identique à celles du 26 mai 1904 et du 11 juillet 1905.
- Toujours en 1907, le cadastre mentionne une construction nouvelle de bureau et forges pour la parcelle D67. Alphonse Lemaitre exploitant de carrières 10 rue Albert à Paris, sur le terrain Noel. Auparavant Denis Lavaud et Cie, 3 rue Coulmiers à Paris sur terrain Deshayes. Entre les bois de sainte-Catherine et des Vaugoulans.
- Enfin, la matrice mentionne Henri Lefèvre notaire à Orsay, nu propriétaire, et Arthur Deshayes.
- En 1908, entrée d'Arthur Deshayes rue saint Denis pour une maison.
- En 1911, le cadastre signale Lemaître, exploitant de carrières demeurant à Paris pour une voie et un train à la rubrique construction nouvelle.
De toutes ces informations on peut daffirmer qu'une carrière a existé entre 1877 et 1911.
Carrières du Fay
Ces carrières se trouvent sur Linas dans les parcelles D70 à 77,
La matrice cadastrale pour D70 à 77, mentionne Fremy François Edmé de Versailles pour les bois de sainte-Catherine. Une mutation en 1832, signale une demoiselle Simon.
Bois au sud-est de Linas.
Carrières sur Linas D67 et D70 à 77.