Les carrières de Bellebat à Marcoussis |
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Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------------- _----------------------- ------ Août 2011 Extrait du plan d'intendance de Marcoussis.JP Dagnot
Cette chronique est la troisième consacrée aux carrières de Marcoussis. Quittons donc les carrières du Grand parc pour nous rendre à Belébat par la route qui mène de la Folie Bessin à Montlhéry. La localisation des lieux ne mentionnant pas de références cadastrales est donnée à titre indicatif. Nous verrons que deux endroits ont été utilisés pour ces carrières. Le premier dit au Bois des Roches, exploité depuis 1837 jusqu'en 1989, le second, à l'est proche le Grand Parc de Marcoussis . Dans ce dernier lieu, à flan de colline, se trouve adossée une construction en pierres sèches, composée d'une pièce en laquelle se trouve une cheminée et qui a dû être utilisée par des carriers au XIXe siècle. Le premier document concernant cet emplacement est une concession accordée en 1837 à un personnage que nous connaissons déjà, Charles Clérisse: Antoine Frizon, propriétaire demeurant à Paris, rue du Gros Chêne, de présent en sa maison de campagne à Bellebat, lequel par ces présentes cède pendant 20 ans à Charles Clérisse, entrepreneur des ponts et chaussées, demeurant à Palaiseau, le droit exclusif d'ouvrir et d'exploiter à ses risques & périls les carrières de grès qui peuvent exister dans la quantité de un hectare, huit ares de bois & friches d'une plus grande pièce appelée le bois des Roches à Bellebat, tenant à une route de chasse... Cette cession est faite moyennant 4.500 frs. Suite à cette concession, un bornage des lieux est réalisé par Jean Alexandre Breton arpenteur géomètre à la Ville-du-Bois. Sont présents Laurent Frizon, Charles Clérisse et le marquis de Salperwick. Le plan ne contient aucune référence cadastrale et de ce fait, la localisation sera éclaircie qu'en notant le nom d'un personnage Jean Baptiste Laury, à 30 mètres au sud-ouest de cette concession. L'appellation Bois des Roches ne figure pas sur les plans classiques. Nous verrons que ce terrain se trouve situé au sud-ouest de Bellebat et sera repris comme carrière de sable au XXe siècle, contigu au terrain d'accueil des gens du voyage... Trois ans après son acquisition du droit d'exploitation à Laurent Frizon, Charles Clérisse cède ses droits à Adolphe Lemoine & Joseph Baron, tous deux entrepreneurs du pavage de Paris. L'acte reprend tous les termes de 1837. La cession se faite moyennant la même somme de 5.400 frs réglée comptant. Entre 1844 et 1848, divers actes sous seing privé sont conclus entre Lemoine & Baron, associés, concernant les droits d'exploitation des carrières de Bellebat & de la Justice. En 1849, une nouvelle concession est accordée pour sept ans, par Laurent Frizon à Aimé Bouffar, entrepreneur demeurant à Paris, les conditions sont calquées sur celle de 1837. Le bois coupé avant exploitation appartient au bailleur. Il s'agit toujours du droit eclusif d'ouvrir et d'exploiter à ses risques et périls les carrières qui peuvent exister dans la quantité de un hectare deux ares et cinquante sept centiares de bois et friches, faisant partie d'un bois appelé le bois de Bellebat tenant d'un côté au surplus du bois du cédant, d'autre côté au chemin conduisant de Bellebat à Marcoussis et des deux bouts à Mr Frizon. la carrière s'étendra sur une longueur de 150 mètres et une largeur de 75 mètres. Les conditions annexes sont celles de 1837. Le preneur sera tenu d'établir un chemin sur le bois cédé, celui actuel allant au parc de Marcoussis étant détruit par l'effet de l'exploitation. En outre cette cession est faite moyennant 6.000 frs dont 3.000 à la signature. La localisation de cette carrière, à l'est de la précédente, du côté du Grand Parc, dans les lieux actuels à forte déclivité et proche la cabane des carriers.
Cabane des carriers.
Deux ans après, Louis Lefort, entrepreneur de pavage, demeurant à Voisin le Bretonneux, et Victor Fouré, aussi entrepreneur demeurant à Chateaufort, sont propriétaires d'une carrière à Bel & Bas et déclarent au préfet l'ouverture d'une carrière sur une étendue de terrain de un hectare dont l'épaisseur est de deux mètres et la profondeur aussi de deux mètres. L'ingénieur des mines se rend sur les lieux constate leurs dires. Cette carrière située en plein bois ne nécessite aucune mesure de sécurité publique, et estime que le préfet doit donner acte. Les terres de recouvrement doivent être constamment déblayées en avant du front de masse sur une largeur de 2 mètres et coupées suivant un talus suffisant pour empêcher l'éboulement. En 1851, François Adolphe Lemoine, propriétaire & Mélanie Sadourny sa femme, liquident leurs biens avant de s'exiler à Cherchelles en Algérie. Ils cèdent à Augustin Napoléon Petit, entrepreneur de fournitures de pavés demeurant à Nozay: En 1856, Laurent Frizon et son épouse de nouveau concèdent cette fois pour 15 ans à Vincent Legard fils, entrepreneur de massonnerie et débitant, demeurant à la Grange aux Cercles à la Ville-du-Bois, le droit d'ouvrir et d'exploiter les carrières de grès qui peuvent exister dans la quantité 17.095 m2 au bois des Roches. Dans les tenants, notons que cette carrière est mitoyenne de celle concédée en 1837. Cette cession faite moyennant la somme de 6.000 frs payable en 15 annuités. De ce fait, il est tenu de ne pas exploiter plus d'un arpent par an. Il aura la faculté d'établir un chemin de fer pour le débard de ses pavés sur un passage traversant les terrains exploités et rejoignant la route de chasse. Egalement il pourra prendre la quantité de terre dont il aura besoin pour un chemin arrivant à son exploitation vers le chemin dit de la Ronce. Nous retrouvons Auguste Napoléon Petit, en 1861, exploitant de carrières demeurant à Marcoussis reconnaissant pour le débar de ses pavés provenant de la carrière de Bellebat qu'il exploite, il est dans l'obligation de passer dans le chemin qui conduit de la route du petit Bellebat jusqu'à Bellebat? En 1866, Laurent Frizon est décédé, sa veuve concède aux frères Francastel, 70 ares au bois des Roches, elle était précédemment exploitée par Mr Petit aujourd'hui décédé. Il s'agit toujours d'une carrière de grès, la couche exploitée a une épaisseur de 2,5 mètres , recouverte de 6 mètres de terre. Le grès sert au pavage de la ville de Paris et l'ingénieur des mines recommande le recouvrement par banquettes avec talus pour empêcher les éboulements. Notons pour terminer en 1882, Louis Parfond, garde particulier, demeurant à la folie Bessin en l'Aventure, mandaté par Fanny Balaÿ concède pour cinq ans à Jean Malardier, entrepreneur de carrières , demeurant au Gué:
La carrière de Bellebat au XXe siècle En 1970, une petite exploitation sablière a été ouverte au bois des Roches sur 1,35 ha. Fin 1980, la SCREG demande l'ouverture d'une carrière de sable sur l'emplacement de celle accordée en 1970. Elle obtient du docteur Massenat, propriétaire de Bellebat et des parcelles concernées, une promesse de vente de ces parcelles. Deux ans après une demande d'extension est faite. La réserve exploitable représente 270.000 m3. En 1989, la SCREG fait état de la fin des travaux dans la carrière dite la Fontaine de Jouvence et le Bois des Carrés.
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