Les carrières du Grand Parc à Marcoussis |
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------------- _----------------------- ------ Juillet 2011
Extrait d'un plan du Baillage de 1881.JP Dagnot
Cette chronique est la seconde d'une série consacrée aux carrières de Marcoussis, celles du Grand Parc. La particularité de ces carrières est pour l'une d'elles d'avoir été ouverte par une association de travailleurs. L'histoire de l'exploitation du grès en ce lieu commence en 1843, après le décès d'Aglaé Lepeletier d'Aunay, comtesse de Lamyre, épouse d'Alexandre Gabriel. L'inventaire après décès de cette comtesse est demandé par ses héritiers:
Les carriers à Marcoussis On voit apparaître carriers et maître-carriers à partir des années 1740. Notons parmi ces familles:
Actes enregistrés sur la commune de Marcoussis
De 1800 à 1823, notons les familles Chimbeaux et Payen. A partir de cette date, l'exploitation du grès doit commencer dans la commune au vu du nombre d'actes enregistrés. De 1840 à 1860, on constate cinq fois plus d'actes que vers la fin du XIXe siècle. Notons en 1825, Michaut, carrier à Marly pour une maison en dessous de la carrière des Fonceaux. En 1843, plusieurs carriers cessent leur activité et vendent leur matériel. Ainsi, Jean Pierre Petit, carrier demeurant à Marcoussis, lequel a vendu avec garantie à François Amédé Jules Sené, carrier demeurant au même lieu, une batterie composée de deux pinces, deux burins, trois enfons & onze coins pour 376 frs. L'année suivante , c'est au tour de Simon Groulon, carrier, demeurant place du champ de foire qui vend à Louis Bontems, maçon, une batterie de carrier par composée de: De 1830 à 1850, plusieurs entrepreneurs de fourniture de pavés monopolisent le droit d'extraction du grès. C'est alors que des carriers locaux décident de s'unir et de se passer des décideurs habituels. La comtesse de Lamyre décédée, ses héritiers ont recours à un fondé de pouvoir qui gère leurs biens et octroie aux carriers locaux une parcelle dans le Grand Parc . D'un autre côté la ville de Paris, le consommateur le plus important de la région parisienne, passe à ces derniers un marché de fournitures de pavés assurant ainsi une concurrence.
La création de la société fraternelle des travailleurs carriers de Marcoussis En 1848, la société est créée en bonne et due forme, sont comparus: Le mois suivant, une déclaration est enregistrée par les ouvriers carriers de Marcoussis: vingt cinq ouvriers nommés , suit la liste déjà mentionnée moins quatre qui ont déjà quitté le groupement, tous carriers à Marcoussis, lesquels déclarent qu'au moyen de la souscription faite par chacun des associés des syndics et du gérant s'élevant à 33 actions, la société fraternelle des travailleurs carriers de Marcoussis, est constituée définitivement . Tampon de l'associationLe mois suivant , Julien Costeau, gérant de l'association envoie un courrier au préfet : j'ai l'honneur de vous exposer que nous exploitons depuis peu, une carrière de grès, sise à Marcoussis au lieudit le grand parc, la masse de grès est de deux mètres soixante d'épaisseur et les déblais de un mètre trente. Suite à l'arrêté du 27 février 1830, je déclare être dans l'intention de continuer. L'ingénieur des mines attaché à la préfecture se rend sur les lieux et déclare que: la carrière est située au milieu d'un vaste parc qui l'isole de toute voie publique. Il n'y a donc à prescrire que des mesures relatives à la sûreté des travailleurs eux-mêmes, sans se préoccuper de la sûreté publique. Les terres de recouvrement devront être constamment déblayées en avant du front de masse sur une largeur égale à leur hauteur et coupées suivant un talus suffisant pour empêcher les éboulements. Cette note est confirmée par le préfet. Trois mois après le sous-préfet adresse une lettre au maire de Marcoussis relatant les prescriptions de l'administration , lui enjoignant de prévenir l'association des travailleurs carriers et de faire respecter les directives. En 1851, une vente par adjudication de 67.650 pavés se trouvant dans le Grand Parc, est demandée par la ville de Paris représentée par Charles Nicolas ingénieur des ponts & chaussées. Des lots sont formés par ensemble de 3.000 pavés. Au vu des enchères insuffisantes la vente est ajournée. L'adjudication est reprise la semaine suivante, un acheteur, Cossonet, maire de Leuville se voit adjuger trois lots représentant 10.150 pavés. Qui les avait fabriqués? L'association? ou un autre entrepreneur? La société n'a pas dû vivre longtemps, aucun acte n'a été retrouvé concernant sa dissolution.
Carrière Lefort et Fouré Un rapport d'un ingénieur du service des mines nous apprend qu'en 1851, les sieurs Lefort et Fouré exploitaient une carrière de 76 ares au nord nord-ouest à une distance de 1.000 m du village de Marcoussis, au lieudit la carrière du parc . Cette concession appartient en 1854 au sieur Lesieur, entrepreneur de fournitures pour la ville de Paris. Vingt ouvriers sont employés à l'extraction de grès & trois seulement au déblai des terres. On produit en moyenne 10.000 pavés par mois.... les contraintes sont uniquement de sécurité. Conditions d'exploitation . Les terres de recouvrement seront coupées par un talus de 45° en réservant un palier de deux mètres au dessus de la couche de grès. Il ne devra jamais exister de partie en surplomb au dessus de la couche de grès. L'exploitation ne pourra être poussée à dix mètres des chemins à voitures, édifices et constructions quelconques. En 1857, notons la création de la société Francastel Frères . Ces frères vont bientôt exploiter une carrière dans le parc de Marcoussis. Deux ans après, un bail du Baillage (1) est conclu par le mandataire de la comtesse de la Myre à Jacques Marie Louis Léon Sagnier, ingénieur, entrepreneur d'appareils de chemin de fer, comprend: Nous arrivons en 1875, les frères Francastel exploitent déjà une carrière à Belebat. Ils décident de passer à la vitesse supérieure en faisant l'acquisition du baillage aux représentants de Marie Henri Louis de Durfort, comte de Civrac, propriétaire, membre de l'assemblée nationale, et de Gabrielle Geneviève Louise de la Myre son épouse, demeurant rue de Grenelle à Paris. La vente est faite à la société en nom collectif Francastel frères, entrepreneurs de travaux publics demeurant rue Voltaire & quai de Valmy à Paris: La même année , les frères demandent un permis d'exploitation d'une carrière de grès au dessus du Baillage au lieudit le Grand Parc . Le préfet, vu le rapport de l'ingénieur des mines, déclare qu'il y lieu de laisser exploiter ladite carrière sous réserve: En fin d'année, le reste du Grand Parc fait l'objet d'une vente. Il s'agit de la bagatelle de 103 hectares constitués de bois, roches et anciennes carrières exploitées. L'acquéreur n'est autre que le propriétaire de Bellebat qui agrandit quelque peu son domaine! De tout ce qui vient d'être dit, nous avons la preuve que des anciennes carrières ont été exploitées tant dans la partie achetée par les Francastel que dans le reste du grand parc. En 1880, a lieu la construction de la route de l'escargot qui conduit du Baillage à Nozay. Le maire entretient le conseil de la nécessité qu'il y a de déterminer la direction du chemin vicinal n°4 de Marcoussis à Nozay, afin que les études pour la construction de ce chemin puissent être faites de manière définitive. Que l'avant-projet partant de la place de l'église n'a pas été retenu par ce qu'il coupait une partie du cimetière. Que le conseil a déjà fixé le point de départ au Baillage plus haut de neuf mètres que la place de l'église. Que le projet de Mr Lelièvre est le mieux adapté et entérine définitivement ce tracé sinueux pour éviter des rampes trop élevées. Cinq ans après , la commune indemnise les propriétaires touchés par la construction de ce chemin vicinal, notons Louis Noel 1.200 frs, Louis Wiselle 1.200frs, Jean-Baptiste Dubois 500 frs, Charles Lumière 680 frs... En 1881, Marie Marguerite Joséphine de Viella, marquise de la Baume, résidant à Paris rue de Courcelles achète à Victor Delzant, ancien conseiller général de la Seine la maison du baillage construite fin XVIIe siècle, complètement restaurée ces derniers temps... On rappelle qu'au niveau des servitudes, il est question du chemin débouchant sur la route de Marcoussis à Versailles que pourront emprunter les frères Francastel dans la future carrière qu'ils se proposent d'exploiter (plan en début de chronique). Cinq ans après, les exploitants de la carrière ont terminé leur extraction de grès et les frères Francastel vendent à Marie Marguerite Joséphine de Viella :
La carrière Di Marco L'histoire de la carrière du baillage reprend en 1968
Notes (1) Baillage bâtiment construit par la comtesse d'Esclignac situé au bas de la route dite de l'escargot.
Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite |