La religion à Linas (1300-1500)
Cette chronique est le second volet de l'histoire de la religion à Linas. Les fouilles archéologiques très intéressantes faites à plusieurs périodes montrent une vie locale très ancienne. Avant 1145, les informations sur la religion deviennent lacunaires. Également troublante la mention de Sancti Mederici en 1152 avant la création de la collégiale en 1207. Le récit sera chronologique.
J.P Dagnot, C.Julien. Janvier 2014
L'église vue par J.V. Nicolle.
La religion au XIVe siècle
En mars 1300, Simon, évêque de Paris, approuve le règlement élaboré par le doyen, qui assigne aux chanoines de Linas les limites de résidence suivantes : « Apud sanctum Medericum infra terminos qui sequuntur, videlicet a fine terre cantorie dicte ecclesie, cujus finis terra medo est Stepnani Morin, clerici, usque ad finem terre capellante quam obtinet in ecclesia supradicta dominus Johannes de Rota, cujus terre tocus finatis vocatur Ortus Heuse, prout strata publica ex utroque latere ab uno terminorum predictorum usque ad alium se comportat vel sallim infra contum et sexaginta taisias ex utroque latere strate que est infra dictos terminos sex pedibus pro qualibet taisia computatis…etc ». Ce règlement est daté du 26 mars 1300. Fait à Gentilly [en la résidence de l'évêque]. C'est une terre bornée située à Saint Merry, qui appartient au chantre de cette église comme il est décrit au-dessous, bornée d'une part par la terre d'Etienne Morin, clerc et fini d'autre part par la terre du chapelain qui appartient en pleine possession à cette église du susdit seigneur Jean de La Roue, qui tient à la terre appelée le Jardin de Heuse, limité des deux côtés par le chemin publique contenant 60 perches le long du chemin à raison de 6 pieds par perche, etc.
L'année suivante, Philippe IV, roi de France, vidime deux lettres :
1° Quittance donnée au chapitre de Saint-Merry de Linas par Guillaume de Marigny, clerc du Roi, et enquêteur royal sur le fait des nouvelles acquisitions par gens de mainmorte et roturiers dans l'étendue de la Prévôté de Paris, de la somme de 163 livres tournois pour les biens nouvellement acquis par ledit chapitre depuis la première et la deuxième ordonnance du roi Philippe III, à savoir ; depuis la première ordonnance, un pré en la rivière de Buison, « de Buysone », près le moulin de l'Etang, « de Stanno » ; un cens au terroir de Chèvremont, donné par Philippe de Brétigny, chanoine, en arrière-fief du Roi au troisième degré ; une vigne près Saint-Lazare de Linas, une autre à Epinay, une maison à Saint-Merry, dépendant de la prébende du doyen Martin, une vigne au terroir de Gournay vers Châtres, dépendant de la prébende de Simon Morel, « Morelli », en arrière-fief du Roi au troisième degré, des terres à Longpont ; depuis la deuxième ordonnance, une maison à Saint-Merry avec ses dépendances, une vigne au terroir de Fos en la censive de l'abbaye des Vaux-de-Cernay, un cens à Leuville, mouvant en fief du Roi au premier degré, une vigne à Leuville mouvant du Roi au même degré ; 90 arpents de terre et une grange à « Boytiaus », ayant appartenu à Étienne de Viroflay « de Villoflain », chevalier ; différents biens au Plessis-Pâté, à Saint-Germain de Châtres, au terroir de Chanteloup, « de Cantu Lupi », un pré à Soucy, une vigne à Leuville en fief du Roi au premier degré.
2° Autre quittance par Guillaume et Philippe de Marigny, clercs du Roi, enquêteurs royaux, à Robert « Ferineti », chapelain perpétuel en l'église de Linas de la somme de 60 sols tournois pour acquisition à titre onéreux de 2 arpents de terre « juxta pressorium Regis subtus Montelethericum », aux termes de la deuxième ordonnance, et à Jean, curé de Linas, de la somme de 15 sols tournois pour acquisition à titre gratuit, depuis la deuxième ordonnance, d'un arpent de vigne, de la valeur de 5 sols tournois de revenu, sis à Saint-Merry.
Le Roi, en conséquence, approuve les acquisitions susdites et accorde mainmorte aux acquéreurs. Paris.
Le cartulaire se termine par la mention suivante : « Ce présent cartulaire a esté paraphé aux fins ne varietur par moy, greffier en la Prévôté et Chastellenie de Montlehéry, suivant le jugement donné à ceste fin par Monsieur le Prévost dudict Montlehéry, le mardy dix-septième jour du présent mois de septembre, entre les vénérables doyen, chantre, chanoynes et chappitre de l'église collégial Sainct-Merry à Linoys, demandeurs, et Denis Rousseau, hostellier, demeurant audict lieu, défendeur, dedict carthulaire contenant cent vingt-quatre feuilletz non comprins les premier feuillet, qui est blanc, et cestuy, le vingt-cinquième jour de septembre mil six cens deux. Signé : Hargenvillier ». Notons dans ce texte que la Sallemouille est nommée Buysone et qu'apparaît l'acquisition du pré à Soucy (Fontenay-les-Briis).
En 1302, le chapitre fait confirmer ses droits sur une maison, Michel Gautere, garde de la prévôté de Montlhéry, fait connaître que Philippe « aus Fèves », de « Goumez-le-Chastel », renonce à tous les droits et actions qu'il pouvait prétendre sur une maison à Montlhéry, en la censive du Roi, et que Philippe Pâté, en son vivant chanoine de Linas, avoit donnée au chapitre.
La même année, le chapitre achète à Thomas Pâté, boucher à Montlhéry et sa femme, une maison sise en ce lieu, ayant appartenu à feu Guillaume Soriz, en la censive du Roi. Également, la même année, un accord est conclu entre le prieur et le couvent de Saint-Éloi-lèz-Longjumeau, « juxta Longum Jumellum », d'une part, et le chapitre de Linas, d'autre part, au sujet d'une maison que le couvent tenait en censive du Chapitre à Montlhéry.
Enfin, une requête du chapitre de Linas est approuvée par Simon, évêque de Paris, ... du consentement de Jean et Pierre, prêtres, marguilliers en charge, où il est exposé que : attendu que pour remplir l'office de marguillier, un simple clerc ou même un laïque conviendrait mieux, et que l'église manque et manquera toujours de personnes pouvant faire fonction de diacre, le chapitre désire que les marguilliers soient déchargés désormais d'une partie de leur service et fassent l'office de diacre, qu'ils soient rétribués sur la bourse commune au gré du chapitre, et, pour à ce aider, lesdits Jean et Pierre, pour eux et leurs successeurs, ont abandonné 4 sols de cens « pro quibusdam terris de Cocheto » et 2 sols « pro prato Andree Abbatis, silo propre molendinum de Alneto », revenus qu'ils retirent annuellement des anniversaires, ce qui permettra à l'église d'acheter en la censive de la chapelle de Guillerville des biens jusqu'à concurrence de la somme de 40 livres parisis. Fait à Gentilly.
Notons en décembre 1302, Jehan de Leuville, chantre de Linas, autorisé par le roi, vend au chapitre les biens qu'il possède à Leuville.
L'année suivante, une requête est présentée par le Chapitre à l'évêque Simon, tendant à lui faire approuver le partage des biens de la communauté et des anniversaires, préparé par les soins de Jean, chantre, et d'André Labbé, chanoine et chapelain : seront affectés aux anniversaires des biens situés à Wissous, « Villa Cereris », à Épinay, « Espinolium », à Cochet, « Quochetum », à Mondeville « Mondonvilla », à La Norville , à Aunay, à Fosse, « apud Fous », à Chèvremont, « Caprimous », à Leuville au terroir de « Vallis Hermerii », à Linas, à Maupertuis, aux Bordes, au moulin d'Aunay, à Montlhéry, à Saint-Merry de Linas, à Châtres (Arpajon) « in vico Sancti Germani », à Lardy sur le cens de Saint-Spire de Corbeil, à Buison, à Breuillet, « Brolletum », ainsi que diverses rentes et revenus. Le reste appartiendra à la communauté.
Suit une lettre de l'évêque approuvant ledit partage, avec mention que ceux qui n'avaient pas voix au chapitre MM. Guy de Saint-Yon, Pierre Tricotel, Guillaume de Linas, et Étienne de Thoiry, et les chapelains MM. Pierre Touillié, Hébert de Sonchamps, « de Duo Campo », André Labbé, Robert « Farinelli », Pierre de Mennecy, « de Maneciaco », et Jean Simon de la Roue approuvent ledit acte.
En l'an 1304, un différend entre religieux se termine par une lettre de l'official de Paris portant que Guillaume « de Novo Vico », chapelain perpétuel de Linas, déclare s'en remettre à l'arbitrage de frère Eudes, prieur de Saint-Martin des Champs, et de Messire Girard « de Collauduno », archidiacre de Paris, pour régler une contestation survenue entre lui et les doyens et chapitre de Linas, qui voulaient l'obliger à faire résidence, à trois fois par semaine pour les âmes des défunts, etc., en disant que feu Mathieu, son prédécesseur, s'y était engagé par serment. Sentence arbitrale des susdits frère Eudes et Messire Girard « de Colaudo ». En marge est écrit « de capella sancti Dyonisii ». Ratification dudit arbitrage par Simon, évêque de Paris.
Deux années après, un bail emphytéotique est fait au chapitre de Linas par le trésorier et les chapelains de la Chapelle Royale de Paris, de 3 muids et demi de blé à percevoir à Linas sur la portion de terres, four et moulin précédemment acquise.
Jean Soycha, prévôt de Montlhéry, notifie en 1306, la vente faite au Chapitre, par Pierre du Ruel, clerc, et Isabelle, sa femme, d'un demi-arpent de pré « lez la planche d'Aunoy », tenant au pré du presbytère de Brétigny, en la censive de la chapelle de Guillerville.
L'année suivante un consentement est donné à Jean et Michel Gauterez, par « Perrenelle », veuve de Jean de Grignon, et « Jehannot », son fils, par Guillaume, sire de Guillerville, et Jehanne, sa femme, et par damoiselle « Eitace », fille de Jean de Saint-Cyr, en son vivant écuyer, en qualité de premiers seigneurs, deuxièmes seigneurs et troisième dame, à ce que Jean de Leuville, chantre de Linas, puisse vendre à qui il voudra les cens et droitures qu'il possède à Leuville, rue de Glatigny, qu'il tenait en fief de la veuve de Jean de Grignon. Un amortissement est accordé au chantre, par Perrenelle, veuve de Jean de Grignon, et son fils, comme premiers seigneurs, des biens sis à Leuville, rue de Glatigny, achetés par le Chapitre.
Les biens du chapitre s'accroissent régulièrement en 1308, ils reçoivent en donation de Philippe Pâté, une maison à Montlhéry, en la censive du Roi. Ce personnage décède et une autre approbation est faite par Jean Poucin, de Viry, et sa femme, comme cessionnaires des droits de « Eydeline La Quocherelle de Lonc-Jumel » sur la succession de Philippe Pâté.
En 1309, Simon de Forges, écuyer, et Isabelle, sa femme, vendent au chapitre, pour accroître les anniversaires, des terres à Marolles, au chantier de Gournay, mouvant en fief de Jehan de Leuville, chantre de Linas.
En 1311, donation au chapitre par Thomas dit « le Coursin, de Chastres », chanoine, d'une vigne au terroir de Montlhéry « subtus catellum ejusdem loci », en la censive commune du seigneur de La Roue et de l'Hôpital de Paris, pour fondation d'un anniversaire pour lui, ses bienfaiteurs et spécialement Jean « de Fonte » .
Deux ans après, Simon, doyen de Saint-Cloud, commissaire nommé par l'évêque de Paris, lequel, s'étant rendu à Linas et ayant examiné l'état des revenus et des biens du chapitre, règle les distributions tant en argent qu'en nature dans le plus grand détail. Il est spécifié notamment que 5 mesures du meilleur blé de la grange de « Botiaux » seront distribuées dans Linas, aux frais du chapitre et sous la forme qui lui conviendra. Des lettres de l'évêque de Paris Guillaume ratifient l'acte.
En 1313, une requête est présentée à l'évêque de Paris par le chapitre, pour lui faire approuver les mesures suivantes prises dans le chapitre général tenu le lendemain de la Saint-Merry. Après avoir constaté que les charges augmentaient, et craignant que, par suite, les distributions ne fussent diminuées, les chanoines avaient décidé de fonder un office appelé la bourse de Saint-Merry, « quoddam officium quod vocabitur bursa Sancti Mederici », et de lui attribuer :
1° la part de la distribution d'un chanoine,
2° la portion revenant à l'église « de annualibus prebendarum », et toutes les amendes,
3° les fruits de la prébende fondée par Messire Michel de Reims, « de Remis », pour le luminaire, et actuellement occupée par Messire Nicolas « de Mendrosa », aussitôt qu'elle sera vacante.
Lui appartiendront également « baculi qui pro emandactone dicte ecclesie capinetur, si in pecunla solventur », et les aumônes ou legs spécialement affectés par les fidèles à ladite bourse. Celle-ci servira à payer les frais du luminaire et de l'église, et, en cas d'insuffisance, on prendra sur les biens de l'église. Approbation donnée par l'évêque à ladite requête. Fait à Saint-Cloud.
Nous arrivons en 1326, Hugues de Croisi, garde de la prévôté de Paris et bailli de Montlhéry, constate le droit du chapitre de lever une amende de 60 sols sur chaque tonneau de vin vendu et défoncé à Linas avant que le forage n'en eût été acquitté, et ce à l'occasion d'une contestation, portée devant « Thomas Bechepois », prévôt de Montlhéry, au sujet d'un hôtelier qui n'avait pas acquitté ce droit. En marge : « Comme les seigneurs Saint-Merry de Linoys peuvent prendre soixante sols parisis d'amande sur les taverniers, cabaretiers, hosteliers et autres personnes vendant vin sur leur terre quant ilz ont deffoncé le muitz ou poinson avant que le forage soit payé ».
Notons en 1353 une sentence du prévôt de Montlhéry, « Symon de Boucy », à l'occasion d'un procès qui s'était élevé entre « le procureur du Roy, nostre sire, en la chastellenie de Montlhéry, d'une part, et les doyen et chappitre de Saint-Merry de Linoys, le grant prieur de France, pour cause de l'ospital de Saint-Aubin en sa juridiction de Linoys et monseigneur Regnault de Trie, chevalier, seigneur de La Roe et seigneur en ceste partie, d'autre », sur ce fait « de prise de pain en la ville de Linoys ». Après enquête et dépositions de témoins qui, « sans variacion, ne mutacion, ne contraincte aucune », avaient déclaré que « passé à XL ans, ilz virent certains jurés de par lesdits seigneurs sur le fait dessudit, c'est assavoir feu Guillaume Morin, feu Martin Renart, et feu Guillaume Boisliaue, ausquelz ilz virent prandre pain non souffisant et en la présence des gens du Roy, notre sire, sans aucun contredit ne empeschement », le prévôt de Montlhéry reconnaît au chapitre de Linas, au Grand-Prieur de France et à Regnault de Trie « leur dite juridiction de prise de pain ès hostieux dont contens est et en toute leur juridiction de Linoys plainement et absolument ». En marge : «Touchant la confiscation du pain de Linoys ».
Le pain est toujours sujet de litige en 1364, une sentence de Jean Chartier, garde de la prévôté de Montlhéry, prélève une certaine quantité de pain « qui estoit exposé à la fenestre de l'ostel où demeure Gillette, jadis femme de feu Thevenot Romart, à Linois », ayant été saisie au profit du Roi, « pour ce qu'il estoit trop petit et de mendre pois pour le pris » fixé à « quatre deniers parisis la pièce ».
En 1383, un acte détaillé montre de manière détaillée les revenus et possessions de la collégiale. Cet aveu porté en la chambre des comptes par le collège des cens, revenus, et possessions dépendant de leur seigneurie, que tiennent et possèdent le doyen et chapitre de l'église collégiale de Saint-Merry-de-Linays soubz le chastel de Montlhéry en le diocèse de Paris :
- premièrement en la ville de Linays a plusieurs hostes et habitans, c'est à savoir la moitié de la ville ou environ en la censive dudit chapitre qui doivent rouage de vin vendu en gros, et si doyvent forage de vin vendu en destail et se ils faillent de payer ils doyvent amende telle comme il appartient,
- item en ladite ville a menues coustumes que ledit hostel qui vallent chacunes dix sols ou environ,
- item en ladite ville a un four auquel ils prennent la moitié et est baillé perpétuellement à quarante huit sols de rente si est pour leur moitié vingt et quatre sols,
- item en ladite ville a ung moulin appelé le moulin de Chollet sur lequel ils prennent le tiers et est baillé à deux muys et demi se font dix sextiers de moulture pour leur part,
- item un autre moulin appelé lestang en la paroisse assis entre buyson et Linays, lequel est baillé à deux muys de mousture sur lequel ils prennent la moitié, reserve hors quatre sextiers que les personnes dudit moulin prennent et ainsi ne demeure que vingt sextiers se est pour leur part et est de moulture,
- item la dixme de Linays vault seize sextiers de grain ou environ, moitié ble moitié avoine sur laquelle le prieur de Longpont prend le quart, et le curé de l'église l'autre quart et ainsi ne demeure que la moitié audit chappitre sur laquelle moitié ledit curé prend quatre sextiers de blé pour le dessert d'une lampe et ainsi ne demeure audit chappitre que quatre sextiers environ,
- item la dixme du vin est baillée à quarante sols sur lesquels le curé prend treize sols quinze deniers et ainsi ne demeure que vingt six sols huit deniers,
- item ils ont sur leurs hostes et habitans quant il eschoit une amende de cinq sols ...,
- item au jour de notre dame en septembre a en ladite ville soixante sols de cens ou environ,
- item au jour de Saint-Rémy en ladite ville xliiii sols de cens ou environ,
- item audit jour du cens de millet? de rozière et debien dobt qui se pair? audit lieu onze sols dix deniers ou environ,
- item au jour de Saint-Denis en ladite ville de Linays quinze livres quinze sols dix deniers de cens ou environ,
- item au jour de Saint-Martin dyver a en ladite ville soixante sols de cens ou environ,
- item .... Saint-Andry, ... Saint-Nicolas,
- item la veille a sur les moulins trois sols de cens,
- item en ladite ville de Linays a quatre maisons dont l'une est assise en la grand rue et les trois autres sont assises environ ledit moustier de saint Merry , lesquelles maisons valloient bien de loyer six livres ou environ,
- item au dessoubz du moustiers quatre arpens de prez ou environ,
- item au dessoubz de la maison du seigneur de bruières appelé le Fay a une pièce de bois de 25 arpens ou environ,
- item prez le moulin de lestang a une pièce de vigne baillée à 7 sols de rente,
- item a la dite chambre appartient troys ? que tient messire Adam Lebrun, chevalier, et l'autre messire Arnoul de Pisieux chevalier et le tiers aubelet Denise,
- item, ... Leuville, ...
cy après ensuyvent les charges et debtes:
- paiements courants,
- xxiiii sols à l'abesse et couvent notre dame de Gif, ....
- procession faite à la chapelle de la Roé au jour de notre dame en mars xvi sols,
- item au marguilier de ladite église pour sonner les cloches son office de marguiliers, bi sols,
- item les réparations des moulins montent bien chacun an a la part du chappitre xx sols ,
- item les réparations du moustier dont le tiers appartient au chappitre monte par an quarante sols,
cy après ensuyvent les cens rentes et revenus, qui appartient à l'office des anniversaires:
- ...,Wissous, Ville du Bois,...
- distribution de l'église trys sols six deniers qui vallent 63 livres annuelles,
- salaire d'un vicaire qui aide à faire le service divin quatre livres,
- salaire du procureur 40 sols,
- cens dus à plusieurs seigneurs 38 sols,
- au prieur de longpont pour le revenu de quatre sextiers de grain,
- au curé de Symeul,? et aux marg gliers, sur les revenus de deux sextiers de grain.
Retenons de cette énumération que le chapitre possède la moitié de la ville en cens, que Buyson est défini comme un lieu et que le chapitre contribue pour un tiers aux frais de l'église. La guerre de Cent Ans suit sans informations comme à l'accoutumée.
Visites de l'archidiacre de Josas
Faisons un chapitre spécifique consacré aux visites archidiaconales de Josas.
Le 6 octobre 1458, nous avons visité l'église et la paroisse Saint Merry de Linas, fondé dans l'église collégiale de Montlhéry en présence de Dom Nicolas Saudubreuil, prêtre curé de la paroisse, Jean Gillebert et Richard Bourdon marguilliers. Le présentateur est le doyen du chapitre de cette église . Il y a 60 paroissiens . Les paroissiens demandent une paroisse annexe à l'exception de la tierce partie de la campagne appartenant audit chapitre. L'ordre est donné pour élire une sage-femme.
Mercredi 3 octobre 1459, visite de l'église et la paroisse Saint Merry de Linas à l'autel sainte Marie. Dans la paroisse de ce lieu sont 60 paroissiens . Dom Nicolas Saudubreuil, est prêtre curé de la paroisse. Jean Gillebert, marguillier, et beaucoup d'autres paroissiens sont présents. Dans cette paroisse, il y a une très belle pièce en argent doré où sont disposés les hosties avec deux calices argentés. Les chanoines ont fait les réparations de l'église et payé le tiers, les deux autres parts sont versées par les paroissiens. Le curé demande pardon pour l'état immonde des fonts baptismaux, et le visiteur épiscopal exige que les marguilliers fassent couvrir les fonts avant la saint André l'Apôtre sous peine d'amende.
Et ce même jour, 1460, visité l'église paroissiale de Saint Merry de Linas en présence de Dom Nicolas Saudubreuil, curé, Jean Gillebert, Richard Bourdon marguilliers, Jean Boussanges, Jean Giffart curés, Jean Boniface l'aîné avec plusieurs autres. Le trésor est constitué par un vase doré d'une grande beauté contenant le Corps du Christ, deux calices en argent, un blanc, l'autre argenté. Le curé s'amende parce que les hosties sont dans un autre endroit . Il y a 70 paroissiens . Les marguilliers se plaignent que le vase en argent contenant le Corps du Christ n'est pas en sécurité dans la sacristie attendus que les lieux sont fréquentés par tout le monde. Le visiteur épiscopal donne un autre vase en cuivre qui pourra contenir le Corps du Christ d'une façon convenable.
Et ce même jour, 7 octobre 1461, visité l'église paroissiale de Saint Merry de Linas près de Montlhéry en présence de Dom Nicolas Saudubreuil, curé, Richard Bourdon et Jean Gillebert, marguilliers, Michel Garnier, Guérin Renou, Jean Conart le jeune et Jean Champion, Dom Philippe Gorgette, Antoine Villatelli. Il y a 80 paroissiens . La fabrique possède un trésor qui a été décrit l'année précédente et qui est inventorié dans un registre. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers d'avoir des chaussures. Il nomme deux nouveaux marguilliers Jean Couart le jeune et Guérin Renou en remplacement des anciens Jean Champion et Michel Garnier pour selon l'exposé dudit curé. Il exige que les lettres d'agrément soient reçues avant le synode. Le visiteur épiscopal exige également des marguilliers que tout soit en bon état avant la Nativité sous peine d'amende. Le curé demande pardon pour l'animal tombé dans les fonts baptismaux. Aujourd'hui, Edeline est nommée sage-femme en remplacement de feue Egide Cormelles. Pierre Coulanges demande pardon pour avoir été en concubinage avec sa servante Mariona.
Le même jour, 1462, visite de l'église paroissiale de Saint Merry de Linas avec Dom Nicolas Saudubreil, curé, Guérin Benon, marguillier, le doyen Dom Pierre Panier, Dom Jean Boussanges, chantre de l'église et prêtre, Simon Payen, Jean Gilbert, Gamino Payen et Jean Nufray avec une multitude de paroissiens. L'autre marguillier Jean Couart est absent. Une plainte est émise par des paroissiens, du doyen et du chantre pour les réparations de l'église. Le contentieux porte sur la répartition des dépenses, le doyen et le chantre paient le tiers des factures et le reste par les paroissiens alors que par négligence des doyens et du chapitre l'église tombe en ruine en plusieurs endroits. D'une part, le doyen Pierre Panier et le chantre Dom Jean Boussanges répondent qu'étant dévoués, ils sont disposés à faire les réparations. De même, les paroissiens déplorent que les religieux ne paient que la tierce partie du clocher et demande la totalité et exposent exactement le contraire.
Ayant entendu ces paroles, un concordat est établi entre les parties, à savoir : les réparations seront faites avant le 1er septembre d'une part en toute coopération, les paroissiens et les habitants contribueront à hauteur de deux parts, la troisième part sera honorée par le doyen, le chantre et le chanoine ; ainsi, les paroissiens qui approuvent sont Jean Gilbert, Jean le Maistre , Jean Mainfray, Guillaume Renou, Pierre le Grant, Gervais Gilbert, Simon Chevrier, Simon Payen, Gamin Payen et Pierre Chaumont. Aussi il y a danger avec la flèche de l'église et les que les doléances étant faites, les réparations sont nécessaires, et nous ordonnons aux différentes parties de ne rien négliger et d'œuvrer avant le Pentecôte sous peine d'amende, etc.
De même une plainte s'élève, tant des marguilliers, que du curé, du chantre et du chanoine, que les paroissiens ne participent pas aux messes dominicales et des jours solennels servis par le curé et les chanoines qui chantent haut et fort. Ces derniers proposent de conserver l'appel à la messe à neuf heures et ensuite faire un service commandé. De ce fait le vicaire épiscopal ordonne au curé de sonner et de commencer sa messe à huit heures. Cette proposition convient à tous les présents, marguilliers, doyen, chantre et curé, fait le mercredi et année susdite. Signé L. Penyot.
Ce même jour 1463, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas en présence de Dom Nicolas Saudubreil, curé, Michel Garnier et Jean Gilbert, marguilliers, le doyen Pierre Panier, Jean Boussanges, chantre de l'église et prêtre, Simon Payen, Guérin Renou et Jean Conart le jeune avec plusieurs autres. L'ordre est donné de faire réparer l'église sous peine d'amende.
Le mercredi 18 juillet 1464, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas en présence du curé Dom Olivier Le Maistre. Les marguilliers sont Guérin Desrenon et Jean Couart qui est absent. Sont aussi présents Etienne le Paige, Pierre Lullier, Michel Garnier, Simon Payen son fils. Le visiteur épiscopal ordonne au marguillier de faire un inventaire sur un nouveau cahier, et ce avant la Nativité de la Vierge. De même, il faudra faire la prisée du trésor. De même, il devra faire état des rentes dans le même temps.
Le mercredi suivant le 2 décembre 1465, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas en présence du curé Dom Olivier Le Maistre , Guérin Renoult et Gamyno Payen qui a juré aujourd'hui et qui accepte l'exercice d'officier marguillier pendant une année et jure devant notre Seigneur le Christ. Le doyen présente ses excuses pour être seul lors de la visite de messire l'Archidiacre et est en bonne relation avec le curé et ledit Renoult. Sont aussi présents Denis Simonet, curé de Marolles et Guillaume Hervy.
Le 19 août 1466, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas en présence de Dom Olivier le Maistre, curé de ce lieu . Guérin Renoult, Gamin Payen marguillier, Michel Garnier, Jean Champion, Dom Jean Garnier sont également présents. Les fonts baptismaux sont trouvés être vermoulus, le couvercle est défectueux et en putréfaction. Payen est nommé marguillier responsable de ce problème.
Le 19 août 1466. Visite de la chapelle Sainte Katharine de Guillerville dans laquelle nous avons trouvé un calice en argent qui appartient au maître Pierre Panier, doyen de Linas. Le chapelain de cette chapelle est Pierre Chaumont présenté par notre seigneur l'évêque de Paris . Il y a également plusieurs ornements qui sont possédés par Jean Fichet, agriculteur. Selon les dires de Panier, il y a un calice fabriqué récemment qu'il avait conservé auparavant, il reconnaît que ledit Fichet a les ornements en sa possession et ledit Panier confesse qu'à la fin cette histoire finira en justice. Le visiteur s'interroge si le calice est égaré ou s'il n'y a pas eu une malversation. Il est répondu que le plat aurait été perdu et que le calice était entier pesant 6 à 7 onces d'après le dire de Panier. Ledit offre un calice au cas ou le précédent soit perdu, avec un plat d'un poids de 8 onces ; aussi, il restitue 16 sous parisis. Estimant qu'un nouveau calice est offert et que le poids de 6 onces est un poids juste, le calice est posé dans les mains du chapelain avec l'argent et la caution de Michel Garnier et Michel Fichet qui promettent de faire argenter ledit calice, ainsi un calice identique est restitué.
Et ce même jour, est comparu Jacques Loche, marguillier de Nozay, avec Jean Denis, dit Blanchet, qui exposent que la paroisse est redevable de 20 francs utilisés pour la réparation de la maison presbytérale et pour des ustensiles du curé et demandent d'abandonner la faute du calice et des deniers susdits, et de les dépenser pour l'usage susdit. De cette plaidoirie, il font un serment, Dom Jean de Boussanges, curé, jure en premier, puis ledit Jacques Loche, marguillier, tous jurent que c'est ce qui manque en premier dans la paroisse. Le visiteur lui-même, nommant la fabrique et la paroisse, donne la susdite somme de 20 francs. Et ledit Loche jure fidélité. Messire le visiteur ordonne au chapelain de faire l'inventaire des ornements et des rentes de la chapelle et d'en faire état à la cour avant la fête de Notre Seigneur de septembre avec doublement de la peine s'il ne s'exécute pas. Ensuite, Jean Fichet recueille le don et jure de partager ce qui est reçu.
Le même jour Guérin Renou, Gamin Payen, marguilliers de Linas, avec Pierre le Grant, Michel Goys, Guillaume Veau, Michel Garnier, Jean Fichet, Jean Gilbert, Guillaume Bérault supplient humblement d'employer 30 livres parisis pour faire les réparations du presbytère et l'achat d'ustensiles pour le curé. Avec Michel Garnier, Jean Gilbert, Guillaume Bérault, le marguillier Gamain jurent d'exécuter ce qui vient d'être décidé.
Le mardi 22 décembre 1467, nous avons fait la visite de l'église de Saint Merry de Linas où nous avons été bien reçus. Le curé Dom Jean Guernier demeure en cet endroit. Le présentateur est le doyen et le chapitre de ce lieu. Il y a 50 paroissiens environ . Les marguilliers Gamin Payen et Etienne de Goutes ont l'instruction du Josas. La sacristie est honnête. Les hosties sont bonnes et récentes. L'huile sainte et le Saint Chrême sont récents. Les fonts baptismaux sont bons et acceptables. L'eau bénite est claire et acceptable. Une sage-femme est élue. Tous les paroissiens communient. Nul n'est excommunié ni concubin. Le curé nous fait une grande réclamation qu'un paroissien, nommé Jean Gilbert ne vient pas à la messe dominicale, et a blasphémé et disputé le curé ne venant pas à la messe. Le procès-verbal est établi en présence du curé de Ris et de Longpont, de Dom Martin Pevrier, de Dom Pierre Chaumont, chanoines de ce lieu qui ont signé.
Le jeudi 3 septembre 1468, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas, où la présentation appartient au doyen et chapitre de ce lieu. Sont présents Dom Jean Garnier, curé, Gamin Payen et Etienne de Goutes, marguilliers ; Jean Gilbert, Michel Garnier et Simon Chevrier sont présents. On compte 50 paroissiens et plusieurs sont partis cette année . Jeannette la Corneille est sage-femme. Nul n'est célibataire , des gens d'armes continuent de camper à proximité . Tous ont de bonnes dispositions. Nous ordonnons à Pierre de Goutes, et aux autres qui sont marguilliers, de recevoir les lettres d'agrément avant la Nativité de la Vierge.
Le même jour 10 mars 1469, visite de l'église paroissiale Saint Merry de Linas près de Montlhéry à la présentation du doyen et chapitre de cette église. Le curé Dom Jean Garnier est présent avec Etienne Goules, Dom Pierre Chaumont, maître Jean Hyet, Jean Champion et beaucoup d'autres. Denis de Villiers, marguillier est absent. Les paroissiens sont au nombre de 60. La sage-femme est Jeanne la Corneille. De même, les fonts baptismaux n'ont pas d'eau. Le visiteur épiscopal ordonne aux marguilliers et aux habitants de remettre les fonts en ordre avant Pâques sous peine d'amende.
Le vendredi 7 septembre 1470, visite de l'église paroissiale Saint Méry de Linas pour laquelle la présentation appartient au doyen et au chapitre. Sont présents Jean Garnier, curé, Etienne de Goutes et Denis de Villiers, marguilliers, Barthélemy Payen, Jean Gilbert, Jean Couart et Michel Bourdon. Il y a 60 paroissiens. La fabrique possède deux calices en argent doré, un autre en argent où l'on pose les hosties. Denis de Villiers est élu pour cette année. Le visiteur épiscopal ordonne que le marguillier obtienne sa lettre d'agrément avant la saint Rémy.
Le vendredi 1er mai 1468 – Présentation par le Chapitre à l'archidiacre de Josas ou à son vicaire de la personne de Jean Garnier, prêtre, pour la cure de Saint-Merry, vacante par la mort d'Olivier Lemaître, « dominus Olivertus Magistri », prêtre, maître ès arts, le droit de présentation appartenant en premier lieu au Chapitre, en second lieu audit archidiacre, et la cure étant soumise à la collation de l'évêque.
Le chapitre au XVe siècle
Notons en 1442, extrait des présentations faites à l'archevêché de Paris, la présentation d'une chapelle par Guillaume de Bosco, prestre chapelain perpétuel, en raison d'une succession vacante... Le détail n'est pas donné vu l'état du document.
Voyons le reste du quotidien des religieux , en juin 1469 on assiste à l'élection de Martin Peuvrier en qualité de doyen, pour remplacer Pierre Peuvrier, décédé, en présence de Messire Jean Bodin, prêtre, chapelain de l'église de Paris, procureur apostolique et impérial et notaire public du chapitre de Paris, de frère Guillaume Gaudoul, prieur de Saint-Éloi de Longjumeau, de Messire Albert Jagault, curé de Notre-Dame de Montlhéry, et de Pierre Nepveu, choisis comme témoins...
En novembre 1480, « Presentatio duarum capellaniarum ad majus altare ejusdem ecclesie », une requête est présentée par le chapitre de Linas à l'évêque de Paris ou à son vicaire, à l'effet de nommer comme successeur de Jean Hyet, en son vivant l'un des deux chapelains perpétuels du maître-autel, Jean Legrand, clerc.
Nous arrivons en 1482, une transaction est conclue entre messieurs les doyen, chantre et chanoines du chapitre de Linois et les dames de Saint-Antoine du couvent de Paris, par laquelle lesdites dames ont consenty que lesdits sieurs leur payent dorénavant que 2 livres 10 sols parisis de rente au lieu de quatre, que les dames avoient cy devant droit de prendre sur les cens de la terre de Linois dont le chapitre est propriétaire par moitié.
L'année suivante, le chapitre baille "en blanc" le droit de boucherie qu'ils ont audit Linois.
En 1487, une sentence des requestes du Palais est rendue entre messieurs du chapitre de l'église Saint Benoist à Paris et les chanoines de Linas. Ce document mentionne qu'ils jouissent de temps immémorial des droits de rouage, forage, et autres sur leur seigneurie de Linas, et ne sont pas sujets aux minage et mesurage de Montlhéry, de même que les seigneurs de Bruyères, du Plessis-Pâté, de Saint-Yon, de Longpont et, à Linas pour l'hôtel « Guillaume Jehan » et les « moines blancs ».
En 1490, le collège du chapitre fait un titre nouvel aux religieuses de Saint-Antoine des Champs les Paris de 48 sols parisis. Cette transaction est faite entre Jeanne, abbesse, et le couvent de Saint-Antoine des Champs, d'une part, et le chapitre de Linas, d'autre part, au sujet d'une rente que Philippe de Linas, chevalier, leur avait donnée en décembre 1201 et dont le chapitre prétendait ne devoir que la moitié, alléguant en outre que le revenu des cens « n'estoit souffisant à paier les charges à quoy ils estoient et sont chargés envers aucuns autres seigneurs, et estoient de très peu de valeur au moien des guerres et divisions qui par cy-devant ont eu cours en ce royaume eu lieu de Montlehéry où iceulx de Saint-Merry et cens sont situez et assis ».
À suivre...