La religion à Linas (1500-1700)
Cette chronique est le troisième volet de l'histoire de la religion à Linas. Nous nous étions arrêtés à la sortie de la guerre de Cent Ans avec les visites de l'archidiacre de Josas montrant un bourg peuplé d'une cinquantaine de paroissiens (hommes en âge de communier).
J.P Dagnot - Janvier 2014
Intérieur de l'église en 1924.
Le chapitre au XVIe siècle
Nous reprenons chronologiquement la vie quotidienne de la vie religieuse; ainsi en 1506, le chapitre bailla à Denis Roux, pour trois années, le droit de boucherie moyennant 6 lt annuelles.
En 1511, Maistre Guillaume Granchier, doyen et chanoyne de Monsieur Saint-Merry de Linois, comme soi disant procureur des doyens et chanoines dudit Saint-Merry et se portant fort d'eux, d'une part, et vénérable et religieuse personne Domp Guillaume la Vieille, religieux et prieur du prieuré Monsieur Saint-Wandrille de Marcoussis les Montlhéry, en tant que à luy touche seulement d'autre part, disoient maintenant que toutes les dixmes des grains venant et croissant en la paroisse dudit Lynois et appartenances d'icelles avoient jouy eulx et les prédécesseurs depuis le lieu chemin où sont assises les deux croix en allant du pont fermé et dudit pont en allant en hault au grand chemin soulloit avoir un chesne nommé le chesne Saint-Ladre assis dedans la pré audits administrateurs dudit Saint-Ladre de Montlhéry, et mesme des dixmes venant et croissant ou clos appartenant aux dits administrateurs de Saint-Ladre ou estoit ledit chesne, dessus en ensuyvant ledit grand chemin qui tend de la Roue au lieu et fief nommé Mortemer, et dudit lieu de Mortemer en allant contremont selon un chemin du roy qui tend dudit Mortemer aux terres du Fay, et ledit prieur de Marcoussis disoit au contraire qu'il avoit jouy luy et ses prédécesseurs des dixmes venant & croissant audit clos Saint-Ladre en allant tout droit contremont aux Castignerois appartenant aux hospitaliers Saint-Jehan de Latran de Paris, et de là en allant jusqu'aux prés du Fay au long des Castignoys et bois Sainte-Katherine du Val des Escolliers de Paris. Néanmoins, pour avoir paix et nourir et amour ensemble quy sont tous gens d'église et voisins, eulx conseillers et gens sages, et pour éviter procès, ... c'est à savoir due le chapitre aura toutes les dixmes depuys le chemin desdites deux croix en ensuyvant le chemin jusqu'au pont fermé de vers Linois et dudit pont fermé en allant en hault au grand chemin qui tend de la Roue audit chemin st Ladre, assis dedans le pré appartenant auxdits administrateurs, et ledit prieur aura les dixmes depuis le chesne & chemin allant tout droit au fief de Mortemer et dudit mortemer en allant par le chemin ancien jusqu'aux prés appelés les prés Pierre de Goutes, .., et depuys en allant dudit pré le long des boys ste katherine jusqu'à un chesne appelé le gros chêne et de ce gros chêne jusqu'aux mares du fay du côte de Linois .... resteront au chapitre. Ainsi, on devine toutes les communautés religieuses mises en jeu dans cette chicane : le prieuré de Marcoussis, les chanoines de Linas, la léproserie Saint Lazare de Montlhéry, le prieuré Sainte-Catherine du Val des Escolliers de Paris et la commanderie Saint-Jehan de Latran de Paris, tous possédant des héritages à Linas.
Huit ans après, des lettres de « Geoffroy La Maistre », garde de la prévôté de Montlhéry, portent que Messire Guillaume Grancher, doyen du Chapitre, Messire Hervé Boutet, chantre, Messire Jean Cordeau, procureur et receveur du Chapitre, et Messire Pierre Hochereau, chanoine, ont reçu de « haulte et puissante dame ma dame Jehannes de Graville, veuve de feu hault et puissant seigneur Messire Charles d'Amboise, en son vivant grand maistre et maréchal de France, fille et héritière pour une tierce partie de feu hault et puissant seigneur Loys, sieur de Graville, en son vivant admiral de France et sieur de Marcoussis et Viviers, par les mains de noble homme Roullant de Bielzchasteau, serviteur et procureur de ladite dame », la somme de 20 francs à laquelle ledit « de Bielzchasteau » a composé avec eux pour les devoirs non faits et les frais de l'arrêt de saisie exécuté sur le fief de Viviers, moyennant lequel paiement les chanoines ont donné main-levée...
Un registre daté de 1523, intitulé papier des cens, rentes, terres, préz, boys et autres droictz appartenant aux Doyen et Chappitre de l'église collégiale Monsieur Sainct-Merry de Lynois soubz Montlehéry , nous montre l'étendue des droits de ces religieux:
- Cens dus le jour de « Nostre-Dame en septembre ».
- Cens de Linas dus le jour de Saint-Rémy, « appelé le chef cens, portant amende », et le jour de Saint-Denis, « appelé le gros cens, sans amende »
- mention de maisons portant les enseignes suivantes : « le Lyon d'argent, l'Homme saulvalge, l'Ymaige Sainct-Jehan, l'Arbaleste, l'Ymaige Nostre-Dame, l'Ymaige Sainct-Michel, la Teste noire, le Beuf couronné, la Fontaine , les troys-Roys ».
- « Cens du Montouer du cousté de devers Linoys le jour Sainct-Remy ».
- Cens appelé le cens du jardin, dû à la Saint-Remy,
- Cens du chantier dit de Mauquartier.
- Cens perçus à Saint-Merry ; à Wissous ; à Briis, « sur noble homme Guillaume Du Moulin, seigneur de Briis » ; à Paris, sur « Maistre Jehan Jouvenel », pour sa maison, « sur la porte de laquelle est assize l'ymage Saincte-Catherine » ; à « Marcusset », près Villebousin ; à « Caillart », sur « noble homme Jaques Helegrin », sieur de Villebousin.
- Cens dus à « Val-le-Roy », autrement appelé la Haye-Sainct-Merry », par « noble homme Nicolas de Neufville, sieur de Villeroy et Chanteloup près Chastres ».
- Cens reçus au village de Lardy, etc.,
Au dernier feuillet est inscrite une mention constatant que le « présent pappier a esté paraphé, aux fins ne varictur », par le greffier de Montlhéry, en 1603.
Relevons dans les pouillés de l'année 1525, les bénéfices de la collégiale Sancti Mederici de Lynais, 27 livres pour Raymondus decanus, 20 livres pour Girardus Durandi cantor, 10 livres à P.Poulet, 10 livres à P.Veel, 70 livres à communitas ipsuis ecclesie.
Deux ans après, il est question du droit de four bannyer du chapitre en tant que seigneur : une sentence de la prévôté de Montlhéry condamne le nommé Alexandre Mézerac, « qui, puis ung an , se seroit faict érigé en l'hostel du Lion d'Argent à Linois, auquel lieu il estoit demeurant, un four, et en icelui cuire de jour en jour pain pour vendre et débiter en son estail de boullanger, dont il se mesle sans la permission dudit chapitre...
On trouve un titre nouvel de 1528, présenté par la veuve de Boniface Jacqueau Antoine Hubert, 32 sols parisis de rente à prendre sur une maison appelée le four à ban des seigneurs de Saint-Merry de Linois.
Nous retrouvons en 1535 deux personnages déjà évoqués: une notification par « Jehan Le Houx », juge et garde de la prévôté de Marcoussis, de la foi et hommage rendue entre les mains de Messire Jehan Guichard, doyen, et Nicolle Pillemy, chanoine et procureur, représentants du Chapitre, par « haulte et puissante dame, Dame Jehanne de Graville, dame de Marcoussis, Chastres-soubz-Montlhéry, Saint-Clerc, de Gommetz, Villejust, Nozay, Villedubois, et de Viviers », sans que « le contenu en ces prébendes ne luy puisse nuire ne préjudicier en aulcune manière que ce soit ou peult estre à la nullité du prétendu mariage et donation d'entre elle et feu René Dilliers, en son vivant seigneur de Milly ; lesquelles donations et prétendu mariage icelle dame de Marcoussis maintient estre nilz et abusifz ».
Côté recettes, la même année, un bail à ferme pour trois années est consenti par le chapitre au proffit de Simon Aboilard et Guillaume Peuvrier, laboureurs demeurants à Linois, de toutes les dixmes de grains qu'ils ont droit de prendre dans l'étendue de la seigneurie de Linois, moyennant trois muids de grains, les deux tiers bled et le tiers avoyne payable à la Saint-Martin d'hiver.
En 1542, les héritiers de Jehanne de Graville présente également ses hommages au chapitre. Des lettres de « Jehan Regnault », garde de la prévôté de Montlhéry, portant que « Maistre Nicolle Pillemy », doyen, et les chanoines de Linas ont reçu de « haults et puissants seigneurs Messire Guillaume et Thomas de Balsacq, seigneur de Marcoussis et de Viviers », la somme de 62 livres tournois moyennant quoi ils les tiennent quittes de l'hommage qu'ils devaient au Chapitre pour le fief de Viviers, dont lesdits seigneurs avaient hérité de dame Jehanne de Graville, dame de Marcoussis et de Viviers, leur tante.
La même année, Nicolas Pillemy, doyen, et le chapitre enregistrent le titre nouvel d'honorable homme Nicolas Hervy, marchand épicier et bourgeois de Paris, de 12 pieds de terre ou environ, « en rond, où soulloit avoir d'ancienneté coullombier », à Saint-Merry de Linas, derrière la maison dudit Hervy. Le 28 août 1550, une sentence est donnée à propos du four banal.
En 1551, Lunard Gautier musnier à Guillerville déclare à titre nouvel, une maison en la Chèr-rue au proffit de Messieurs du Chapitre de Linois. Également la même année, Messire P. Le Mareschal, chanoine de Linas et procureur du Chapitre, autorise noble homme Messire Nicolle Guesdon, avocat au Parlement, seigneur de Presles-en-Brie, et dame Martine de Saint-Regnon, sa femme, à faire construire un petit pont de pierre pour aller de leur maison en leur jardin sur le cours d'eau venant du moulin Chollet .
Notons en 1556, la vente par Denis Sallet au Chapitre de Linois d'une pièce de terre au terroir de Montlhéry, près le moulin de l'Etang, tenant à la rivière, en la censive des seigneurs de Saint-Jean-de-Latran et des chapelains de La Roue.
Trois ans après, un échange a lieu entre Messieurs du chapitre de l'église collégiale Saint-Merry et Messire Gilles Lemaistre, chalier, seigneur de Montelon, premier président du parlement de Paris par lequel le chapitre cède le petit fief appelé Saint-Médéric à Soucy consistant en 35 sols tournois de cens à prendre sur plusieurs maisons audit lieu ..., plus cinq arpens de pré appelés les prés de Saint Médéric, ... en contre échange de 25 sols tournois de rente sur une maison appelée la Borde ...
Une enquête de 1603 rappelle des évènements datant des guerres de religion en 1562 concernant le pillage de l'église. Il s'agit d'une enquête faite par le prévôt de Montlhéry au sujet des droits de forage dont le Chapitre prétendait avoir perdu les titres, laquelle contient les dépositions de plusieurs habitants de Linas. Le premier affirme que, « ès premières et secondz troublez advenus en ce Royaulme et à l'occasion d'iceulx, luy depposant se seroict avecq autres habitans dudict Linoys retiré aux bois du Fay, et aultres circonvoisins proche ledict Linoys, pour craincte qu'ilz avoient des gens de guerre appelez Huguenotz », et que, « lesdictz gens de guerres partant dudict lieu, mirent le feu en ladicte église Sainct-Merry, ce que ayant apperceu lesdictz depposant et aultres, et sceu que lesdictz gens de guerre estoient partiz, seroient sortiz desdictz bois et incontinant transportez en ladicte église, où ledict depposant auroit apperceu le feu avoir esté mis aux chaises du cœur d'icelle église, dont la plus part estoient bruslez, et luy feust dict par aulcun que desdictz gens de guerre avoient bruslé ung coffre en la chambre au dessus du revestière de ladicte église, dont toutes fois ledict depposant n'aperceu rien, pour ce qu'il n'y fut veoir ». Suivent sept dépositions analogues, constatant que ledit coffre fut « bruslé par une corne » et ouvert ; qu'il contenait des papiers, qui avaient été éparpillés et brûlés ; que la chambre où le feu fut mis était « communément appelé la chambre du trésor, et est au-dessus du revestière de l'église, joignant la tour d'icelle église », et renfermait deux coffres où les chanoines resserraient leurs joyaux et objets précieux ; qu'un « gros livre de parchemin notté » fut porté hors de ladite église et brûlé ; qu'on avait vu emporter par lesdits gens de guerre une « chartée d'image qu'ils firent charrier en l'hostel de l'Estoille, où estoient logés le cappitaine Lignery [ou Liguery] ». Le huitième déposant a dit « estre bien mémoratif que en l'année mil cinq soixante et deulx, et ung jour de dimanche feste de saincte…, plusieurs gens de guerre de la compagnie du cappitaine Lignery [ou Liguery] des troupes de l'armée conduicte par feu Monsieur le prince de Condé, lors logez à Linoys, et ledict cappitaine Lignery en la maison de l'hostellerie de l'Esthoille, furent en l'église Sainct-Médericq audict Linoys, où ilz bruslèrent et mirent le feu ès chaises du cœur de ladicte église, rompirent et ablatèrent les images d'icelle église, prindrent et emportèrent entre aultres deux grandez images de bois estant sur le maistre-autel d'icelle église, avecq la bannière, et mirent le tout avecq plusieurs aultres piesces de bois en une charrette qu'ils firent charrier et brusler audict hostel de l'Esthoille, et sy rompirent à coups de congnée les deux huis de la chambre du trésor…, et bruslèrent l'un desdictz huis avecq les coffres fort bandez de fer et les pappiers y estans dedans…, et firent lesdictz gens de guerre tel désordre en ladicte église qu'il n'y demeura images quelzconques, fortz l'image Saincte-Margueritte, que ledict depposant emporta en sa maison ».
En 1566, le chapitre baille pour trois années, à Pierre Henault, marchand couturier audit Linois, les dixmes de grains de la paroisse moyennant 10 septiers de grains les deux tiers bled l'autre avoyne.
Un bail analogue est conclu dix ans après par vénérable et discrette personne Guillaume Charretier, prestre doyen et& chanoine de l'église collégiale Saint-Merry de Linois, ... chantre, et trois autres chanoines ... lesquels recongnoissent avoir baillé à titre de ferme et moison de grain, jusqu'à six ans, à Martin Oppinel, laboureur de vignes à Linas, c'est à savoir toutes et chacunes les dixmes de grain comme bled orge avoyne et autres grains que les religieux du chapître ont droit de prendre et percevoir par an au dixmage et territoire dudit Linois, .... ce bait faict à l'exception et réserve du Fay, moyennant la quantité de huit sextiers de grain les deux parts de bled et le tiers moitié avoyne moitié orge, ...
Comme pour toute paroisse Saint-Merry possède une fabrique administrée par deux marguilliers; ceux-ci sont élus par les paroissiens le dimanche à l'issue de la messe. Ainsi en 1579, les citoyens actifs élisent François Gallet et Estienne Moreau.
L'église Saint-Merry comporte plusieurs chapelles; notons en 1581 la prise de possession de la chapelle de Saint-Denis en l'église de Linas, par Guillaume Richer, clerc.
L'année suivante, la scène se déroule dans l'auditoire de Montlhéry, le chapitre qui possède le moulin de Chollet et son meunier, sont demandeurs alencontre de Jehan Chartier, marchand et hostellier demeurant à Lynois, défendeurs, pour raison de ce que iceulx demandeurs auroient dict et maintenu que ledit défendeur auroit getté plusieurs infections, ordures et immondices dans la rivière de Lynois qui auroient empesché le cours d'eau passant par icelle, mesmes qu'il y avoit getté ung mouton ou brebis qui estoit puante et infecte et tant sous les arches du pond dudit Lynois... icelluy Chartier condamné à curer et oster les ordures infections... Ladite sentence lue au prosne de la messe...
Début 1588, une sentence est rendue au profit du chapitre obligeant Geoffroy Boursier à payer à Martin Opinel, marchand de Linois, comme fermier des dixmes des arrérages dudit droit à cause d'un terrain derrière sa maison...
Deux mois après, un acte plus intéressant concerne ce qui se trouve en l'église. À la demande de Messieurs du chapitre, le notaire Bligny fait l'inventaire suivant:
- une grande croix d'argent,
- item deux plats d'argent,
- item deux burettes d'argent,
- item deux assenciers d'argent,
- item ung libvre couvert d'argent dedans lequel sont les épitres et évangiles,
- item ung bras d'argent où ils ont dict estre enchassés les bras de Monsieur Saint-Vincent,
- item ung autre bras d'argent où ils ont aussi dict estre enchassé le bras de Monsieur Saint-Médéric,
- item une petite croix d'argent où il y a du boys de la vraie croix,
- item une autre croix de boys en fasson de Jherusalem,
- item une hoste de Mr Saint-Vincent enchassée des rayures dorée et verrières,
- item ung petit vase de cristal couvert d'argent où y a reliques de Mr St Loys,
- item une dem- de madame Sainte Appoline enchassée en argent,
- item une chasse décorée d'or en laquelle y a reliques de plusieurs saints et saintes,
- item ung grand calice d'argent doré où y a armoiryes de feu Mr ladmiral de Graville,
- item quatre autres calices d'argent,
- item ung grand corporallier de velours rouge cramoisi garni de corporaux et vollets,
- item und autre corporallier de velour rouge où y a ung crucifix dessus non garny,
- item ung autre corporallier de damas rouge où est figuré par dessus les images Saint Médéric et Saint Vincent sans garniture,
- item deux autres corporalliers commungs garny de leurs corporaulx et vollets,
- item trois chappes de velours rouge et une autre chappe de velours viollet cramoisy,
- ... suit trois pages de linge, chasuble, draps d'autel, ..., nappes, serviettes,
- item un tabernacle de boys servant à mettre ...
- item ung grand coffre de boy de chesne fermant à clefs estant en la chambre du trésor,
- item deux autres viels coffres en icelle chambre.
En février 1589, le chapitre renouvelle le bail des dixmes fait à Martin Oppinel avec néanmoins une diminutuion de prix soit neuf septiers de grains dont cinq de bled, deux d'orge et deux d'avoine.
L'année suivante, notons la double fonction de Messire Jehan Prudhomme, prestre curé de l'église Saint-Pierre de Montlhéry et chanoyne de l'église collégiale de Monsieur Saint Médéric de Linois, dans un bail de maison avec jardin à Linois.
En 1592, vénérable et discrette personne Messire Henry Lemaire, prestre bachelier, doyen et chanoyne de l'église collégiale Monsieur Saint-Médéric à Linois, ... chantre,.... chanoines, ... assemblés en leur chapitre, lieu accoustumé pour traité des affaires d'icelluy, nomment Marin Regnault aussi chanoine et lui donnent pouvoir de puissance et faire revenir tous et chacuns les deniers, grains et revenus quelconques de leur église et chapitre, tant pour moison des terres, fermes de moullins, cens, droits seigneuriaulx, rentes .... rendre compte, payer les messes des chapitres ...
En 1594, le même collège de religieux, assemblé, baille et délaisse à titre de moison de grain et loyer jusqu'à six ans à Martin Oppinel, marchand demeurant à Linoys, toutes et chacunes les grosses dixmes en grain appartenant audit chapitre sur Linoys avec cinq arpens de pré en plusieurs pièces à Leuville, ce bail faict moyennant pour les dixmes neuf septiers de grain dont six de bled et trois d'orge et dix escus sol pour les prés.
Comme on peut le remarquer, les moulins du chapitre ne sont pas évoqués car ils font l'objet de chroniques spécifiques. En 1599, une sentence est rendue au profit du chapitre contre Antoinette Louvet qui est condamnée à payer la dixme de vin pour deux arpents et demy de vignes à Linois.
Le chapitre au XVIIe siècle
En tant que seigneur de Linas le chapitre reçoit la foy et hommage du fief de Viviers à Orsay en 1601. De ce fait, Jean Lefèvre, procureur de François de l'Isle et de Dame Anne de Balsac son épouse, obtient la main levée de la saisie féodale faite à la requeste du Chapitre.
En fin d'année un litige est évoqué devant Jehan Porteau, prevost de Montlhéry. Anthoine Lanoullier, procureur du chapitre, d'une part, Loys Guignard et Laurent Lemercier représentant des vignerons de Saint-Merry de Linois d'autre part, lesdites parties ont été oyes, pour raison du droit de dixme de vin , ... à l'avenir le chapitre sera paié dudit droit de dixme de vin à raison de huit pintes par arpen au pressoir. Ledit jugement sera lu au prosne de la messe afin qu'aucun ne prétende pour cause d'ignorance...
Après les immondices dans la rivière, une sentence de la prévôté défend aux habitants de Linas de faire « aulcuns lavemens de choses villes et ardes au-dedans de l'auge de la fontaine dudict Linois, ny en ycelle aulge mettre aulcunes choses qui puissent infecter l'eaue de ladicte fontaine et empescher le cours d'icelle ».
En 1602 le chapitre de Linas adresse une requête au prévôt de Montlhéry pour obtenir l'autorisation de faire rédiger un cartulaire. L'année suivante le chapitre produit des pièces contre divers hôteliers et cabaretiers de Linas, au sujet des droits de forage et rouage qu'il prétend lui appartenir dans la paroisse de Linas. La même année cette fois le chapitre transige avec les sieurs curé et prieur de l'église Sainte-Madeleine de Marcoussis pour raison des droits de dixmes qu'ils prétendoient respectivement leur appartenant sur plusieurs héritages situés proche Chenanville au-dessus du parc de Bellejamme. ☺Également, François Loiseau, hôtelier à Linas, « en l'hostel où pend pour enseigne le Daulphin » obtient le droit de forage par le chapitre.
Rappelons l'enquête menée en 1603 par le prévost de Montlhéry à la requeste du chapitre de Saint-Médéric au sujet des titres brulés lors des guerres de religion... La même année Maistre Denis Chevrier prestre, muni de lettre de provision de sa sainteté, pour une place de chanoine en l'église Monsieur Sainct-Médéric de Linoys, vaccante par la mort et trépas de Pierre Leclerc... et estant entré en ladite église, vestu de sa robe simple, nu teste , à deux genoux devant l'image du crucifix, ... bref une prise de possession classique.
L'année 1604, le chapitre de nouveau dit qu'il adroit de four bannax sur ses sujets audit Lynois, et qu'il n'est ni loisible ni permy en leurs maisons four pour y cuyre du pain... et que les troubles derniers ont fait négliger ce droit, que plusieurs particuliers, boullanger ont fait faire de nouvels fours en leur maisons tant pour leur use que vendre... Une supplique est déposée devant le prévôt de Montlhéry.
L'année suivante le problème de l'auge ressurgit, une sentence de la prévôté demandée par le chapitre qui fait deffence à Michel Lhuissier et à tous les habitans de Linois de laver ny souffrir personne y laver aucune chose ville au dedans du bassin de l'auge de la fontaine ny mettre aucune incommodité dans ledit bassin.
20/6/1606, bail à loyer pour six années, par messieurs du chapitre au proffit d'Estienne Lhuillier demeurant à Linois des dixmes de la paroisse de Linois moyennant 18 septiers de bled mestail et trois mines d'orge
Notons que les troubles ont cessé et les récoltes sont à nouveau accepables; en 1606, le bail à loyer pour six années, par messieurs du chapitre au proffit d'Estienne Lhuillier demeurant à Linois des dixmes de la paroisse de Linois se fait moyennant 18 septiers de bled mestail et trois mines d'orge, soit le double de la décennie précédente.
En 1608, Messire Denis Lechappelain apparaît comme prestre curé de Marcoussis et chanoine en l'église collégiale Monsieur Sainct-Médéric, ... l'acte ne concerne pas Linas.
Nous arrivons en 1609, cette fois avec un acte et non un intitulé,
les chanoines du chapitre assemblés, baillent et délaissent à tiltre de ferme et moison de grain, jusqu'à trois ans, à Servais Gonesde, vigneron, demeurant à Mauvynet:
- la petite dixme en grain de l'église paroissiale,
- les grosses dixmes en grain, ...
Ce bail fait moiennant 22 septiers de grain. Après trois années, le bail est renouvelé pour 20 septiers à Servais Gonesde.
En 1613, nous retrouvons le fief de Viviers. Anne de Balsac, dame de La Roue ,veuve de feu Messire François de Lisle, s'est remariée avec « Messire Louis Séguier, chevalier, baron de Saint-Brisson, seigneur d'Ervaux et Saint-Firmain, conseiller du Roi, gentilhomme ordinaire de la Chambre et garde de la prévôté de Paris ». De ce fait, l'hommage du fief, terre et seigneurie de Viviers, tenu et mouvant en partie des église et chapitre de Linas, est rendu par Jean Lefebvre, procureur, « lequel s'est transporté au-devant de l'aigle servant de pupitre au chœur de l'église de Linois, où étant a demandé si Messieurs les chantre et chanoines de ladite église étoient audit lieu, ou s'il y a autre pour eux ayant charge de recevoir les foi et hommage de leurs vassaux, à quoi sont comparus vénérables et discrettes personnes MM…. ; et ledit sieur Lefebvre, ayant un genouil en terre, nue teste, sans épée ni éperons » a déclaré prêter foi et hommage...
La même année, "vénérable et discrette personne, Jacques Dervilliers, prestre, chantre et chanoine de l'église Saint Mery de Linois, confesse avoir érigé en fief par ces présentes, les maisons des héritages qui ensuivent à savoir:
- une maison consistant à présent en un corps d'hostel couvert de thuille appliqué en cuisine, salle, chambres, greniers, petite & grande court,
- aux logis entre les deux courts, appliqué en chambre basse et greniers,
- plus grange, estable, grande vollière, le tout couvert de thuille,
- ung petit jardin plus une petite maison couverte de chaulme, appliquée en chambre basse cave grenier, contenant lesdits logis cour et petit jardin, contenant demi arpen arpen ou environ,
- item le boys estant derrière lesdits logis et granges suivant les anciennes clostures,
Lesdits lieux appelés vulgairement la maison des frères, contenant selon les anciennes clostures, deux arpents et demy assis à st Mery de Linoys tenant:
1) au sieur requérant à cause de l'acquisition et augmentation par luy faite dudit clos et nouveau parterre qui est de présent dépendant dudit logis par le sieur Lemaistre et feu noble Nicolas Lefèvre, vivant conseiller et percepteur du roy, à présent dépendant du nouveau propriétaire des lieux.
2) d'autre part à Guillaume Richer,
3) et d'un bout à la rue St Mery
chargé le tout de 10 deniers de cens à Devilliers à cause de sa chantrerie, les cens portant lods et vente.
En plain fief foy et hommage dudit sieur Devillers à cause de sa dignité de chantre et estre appelé le fief de Plainville, à perpétuité. Le tout appartenant à noble homme René Regnier, conseiller du roy & trésorier de l'extraordinaire de ses guerres en Bourbonnois et Nivernois.
En 1614, devant le chantre et les chanoines assemblés en leur chapitre, pour accorder aux marguilliers l'autorisation pour Messire Didier de Bourgeoin, procureur en la cour de parlement à Paris y demeurant et à dame Antoinette Louvet, sa femme, de faire dresser, construire à leurs frais dans l'église, à gauche de l'autel, à la charge de l'entretenir d'ornements convenables, ladite permission leur étant accordée en faveur et compensation [tant] de ce qu'ils ont fait les frais « d'une vitre et chassis de fil de séchal, pour la conservation d'icelle, qui est au-dessus de la place où sera édifiée ladite chapelle, que des bienfaits que les dits sieurs du Chapitre, marguilliers et paroissiens de ladite église espèrent que lesdits sieurs Bourgevin et sa dite femme feront à laditte église ».
De nouveau en 1615, le chapitre baille les dixmes de grain pour trois années à Jean Cordeau moyennant 17 septiers de bled mestail et un septier d'orge.
Notons en 1618, une sentence de la prévosté qui condamne Robert Guidon à payer aux sieurs du chapitre la dixme pour les vignes qu'il possède à raison de deux pintes de vin par chaque quartier de vignes. L'année suivante, une autre condamne Claude Pourcel, notaire à Paris, à payer huit pintes de vin pour une année du droit de dixmes sur un clos de vignes à Linois.
Les Célestins de Marcoussis sont négligents, une requête du chapitre est faite au prévôt de Montlhéry tendant à faire saisir féodalement le fief du Vivier sur ces derniers, qui l'ont acquit de Robert de Balsac, chevalier, seigneur de Montaigu, et n'en avaient pas baillé aveu.
En 1621, le bail des dixmes de vin devient l'objet d'un bail fait par le chapitre à Jean Payen pour trois années moyennant 12 poinçons de vin. En 1623, le chapitre regroupe les dixmes de grain et de vin et les baille à Jean Berthe moyennant 20 septiers de bled et une mine d'orge et 12 poinçons de vin.
Sect. unique. N°3. Fondation par Guillaume d'Orange, exécuteur testamentaire de Messire Marin Blanchon, en son vivant chanoine de Linas, de deux saluts par an moyennant 80 livres , 14 décembre 1625.
Rappelons la mort de Hiérosme Lemaistre seigneur de Bellejambe en 1626 , "le curé et un chanoyne de l'église Saint Médéric de Linoys se rendent muni de leur surpli et une estolle noire pendant au col, faisant porter la croix de la chapelle Sainte Catherine . Ils ont vu dans la chapelle le corps mort gisant à nu de deffunt Noble homme Maistre Hiérosme Lemaistre, vivant conseiller du roy nostre sire en sa cour du parlement de Paris, seigneur de Bellejambe, dudit Guillerville & aultres lieux, duquel corps Nicolas Canet , maitre barbier chirurgien, a retiré les entrailles en la présence de Charles Roger maistre appoticaire et de ses assistans et auroit fait prévoir proche ledit corps mort en la présence dudit notaire et tesmoings ung troup, avoit ledit curé demandé à vénérable & discrette personne Messire Pierre Lyoust prestre aulmosnier de Paris dudit deffunt, pourquoi ledit corps auroit esté ainsy apporté en ladite chapelle Ste Catherine et en faire ladite ouverture sans avoir esté adverty comme curé, comme aussy auroit ledit curé demandé à Pierre Leroy vigneron demeurant audit Guillerville lequel estoit en ladite chapelle en ung lieu proche l'autel d'icelle, près d'ung trou ou fosse carrée qu'on lui a demandé de faire et à l' instant auroit placé un petit baril fabriqué par Guillaume Marette, tonnelier dans ledit troup, ledit baril contenant les entrailles et le coeur dudit deffunt" ....
En 1629, le chapitre réduit son train de vie, il est contraint:
- de ramener les distributions de six septiers à quatre, de 36 à 30 livres.
- le vin de dixmes sera dorénavant vendu au profit pour acquitter les debtes d'iceluy ...
Un nouveau bail est fait uniquement pour les dixmes de grains à Pasquette Bouthery et Jean Berthe pour six années moyennant 20 septiers de mestail une mine d'orge et un demi cent de bottes de paille.
Notons en 1631 un aveu et dénombrement du fief de Vivier rendu par les Célestins de Marcoussis au chapitre.
En 1635, suite aux guerres de religion, le chapitre s'associe au commandeur du Déluge pour récupérer des droits usurpés: Messire Estienne Mesnard prestre bachelier en droit canon, doyen du chappitre assemblez avec ses prestres constituent leur procureur général et spécial, vénérable Claude Couasse, chevalier de l'ordre Saint-Jean de Jérusalem, commandeur du Déluge et ayant les droits de Monseigneur le grand prieur de France, commandeur de Saint-Jean de Latran, aussy seigneur en partie dudit lieu de Linois, pour récupérer des droits sur des baux emphithéotiques ou de longue durée usurpés par quelques personnes et soulz quelques prétextes desquels ils ne jouissent point en part, et spécial Mr Langlois chappelain de la chapelle Notre-Dame de Harblay pour usurpation du droit de mynage mesurage et étalonnage des bleds grains qui se vendent à Linois.
L'année suivante, le chapitre baille à Laurent Goix pour six années, les dixmes de la paroisse de Linois tant grain que vin moyennant 20 septiers de bled mestail une mine d'orge 60 bottes de paille et 10 poinçons de vin.
En 1642, les exécuteurs testamentaires du sieur Etienne Ménard, en son vivant doyen du Chapitre, acquièrent la fondation d'un obit, le jour de la Pentecôte, moyennant 220 livres 11 sols 14 deniers.
En 1648, un vicaire se fait rappeler à l'ordre, une signification est adressée à Michel Brisse, vicaire perpétuel de Linas, par l'official de Paris déclarant que le doyen du Chapitre de Linas devra faire la procession du Jubilé, en désignera les stations sur l'avis du Chapitre, et que ledit Brisse devra y assister.
L'année suivante, la Fronde a commencé et les murailles de Montlhéry ont été remaniées. À Linas les chanoines, veulent faire la procession le jour de l'octave de la Fête-Dieu , comme de coutume, et « estant arrivés jusques à la croix appellée vulgairement la Croix des Poustils ou la Croix Rouge , en l'intention de continuer ladite procession au-dedans de la ville de Montlehéry ainsy qu'ils ont accoustumé de tout temps immémorial, auroient… trouvé une des portes de ladicte ville de Montlehéry, appellée la Porte du Montoir, murée entièrement, au moyen de quoi n'auroient peu parfaire ladite procession… et auroient esté contraints retourner par la mesme voie ».
À cette époque des mouvements de troupes passent par Linas dont certains en raison de l'enfermement des Princes au château de Marcoussis. Une enquête rappelle qu'en 1649 des paroissiens sont mémoratifs que les troupes de sa Majesté, conduites par le sieur Boysec arrivant à Linois durant trois jours pendant lesquels ils firent de grands dégasts en la paroisse mesme gastèrent et bruslèrent tous les bois qu'ils trouvaient à leur disposition, entre aultres que ung carosse estant en une grange de Mesnard marchand boucher, ils défoncèrent et bruslèrent ledit carosse et emportèrent l'étoffe et le cuir et ny ayant presques aulcuns habitans audit Linois, lesquels saccagèrent ...
En 1651, un notaire collationne la fondation d'un obit qui se trouve escrit sur une épitaphe au troisième pillier de la seconde voulte en entrant à main gauche dans l'église collégiale... Il s'agit de Pierre Lhuillier bourgeois de Paris et de Jehanne Robineau sa femme décédée en 1536.
L'année suivante, une assignation est donnée à la requeste de Gilles Hervet marchand à comparaitre devant le prévost, pour dire que ledit Hervet sera déchargé du loyer et fermage de la dixme des grains de la paroisse de Linois qu'il tient à loyer du chapitre de Linois, pour la présente année à cause des dégats qui ont été faits aux grains tant bled avoine orge qui dépendent du dîmage des sieurs du chapitre tant par les gens de guerre pendant que l'armée du roy a été campée à Chastres que depuis par celle des princes par les allées et venues desdits gens de guerre à travers des grains et en ont soyé une partie por donner à leur chevaux. La Fronde montre ses conséquences à Linas.
Notons l'année suivante une procédure entre le chapitre et Michel Brin prêtre curé de la paroisse et les marguilliers, pour raison des droits de sépulture et inhumation, des fruits et herbes du pré Chauffour dont les sieurs du chapitre prétendent en tant que curés primitifs de ladite paroisse de Linois. Cette procédure n'aurait apparemment pas eu d'effet.
Notons en 1663, la constitution par Michel Brice doyen du chapitre, fondé de procuration du chantre et des chanoines d'une rente au proffit de demoiselle Marie Duclos veuve de Nicolas Morizet bourgeois de Paris de 50 livres de rente à prendre sur deux moulins appelés Chollet et de l'Etang et sur 20 arpens en plusieurs pièces. Ladite constitution faite moyennant 1.000 livres laquelle somme a été employée à l'achat d'une chasse d'argent pour mettre les reliques de Saint-Merry.
En 1680, des conventions sont passées entre Messieurs du chapitre et les marguilliers tant anciens que nouveau et les principax habitans de la paroisse de Linois, par lesquelles ils sont convenus:
1°) que l'autel avec le tabernacle sera transféré au dessus de celui du choeur desdits sieurs du chapitre, lequel autel servira à chanter et célébrer les messes, obits, tant desdits sieurs du chapitre que ceux de ladite paroisse, à communier les paroissiens et faire leurs mariages, lesquelles messes seront dites à sept heures du matin de Pâques à la Toussaint et le reste de l'année à huit heures.
2°) les services funérailles, vigilles et matines des trépassés de ladite paroisse se chanteront pareillement au choeur de ladite église. Les corps des deffunts seront posés à la neffe devant le crucifix,
3°) que lesquelles se feront comme de coutume par les marguilliers avec ceux des confrairies érigées en ladite église , lesquels marguilliers demeureront en possession de tous les droits d'inhumation qui se feront dans toute l'église, à l'exception de celles qui se feront au choeur.
4°) que les concessions qui se feront à l'avenir de tous les bancs dicelle église, les deniers en provenant seront partagés, savoir un tiers aux sieurs du chapitre et les deux autres tiers à la fabrique de Linois,
5°) que les réparations qui seront à faire à ladite église seront payés savoir un tiers par lesdits sieurs du chapitre, et les deux autres tiers par la fabrique.
Ces conventions sont certainement l'aboutissement de la procédure avortée de 1653.
La même année, une fondation est constituée par le chapitre à dame Antoinette Hervet, veuve de Jacques Lubin, bourgeois de Paris, d'une messe haute le 17 janvier, jour de Saint-Antoine, et d'un salut du saint-Sacrement le 1er janvier, « de faire inscrire icelle fondation en une épitaphe de pierre ou de marbre qu'elle fera poser à ses dépens au pilier tenant au banc à elle concédé », moyennant 170 livres.
L'année suivante, Robert Champagne maistre masson couvreur lequel confesse avoir fait marché avec vénérable et discrette personne André Sarrazin, ... tous prestres et chanoines de l'église collégiale de Linois, Charles Desnotzs prestre chanoine vicaire perpétuel et Jacques Pissou marguillier de l'oeuvre et fabrique de la dite église, de bien et duement carreler et paver le dedans de ladite église sauf le choeur, ... faire le transport des terres de l'aisle gauche pour rendre l'aire de la droite esgale à icelle aisle gauche, et rendre de niveau la nef sur une règle droite qui régnera depuis le seuil de la porte principale dicelle église jusqu'au bas de la première marche de la porte en montant et entrant au choeur dicelle église et donner la pente nécessaire... travailler auxdits ouvrages, ... ce marché faict moyennant 18 sols par toise, ... les demandeurs seront tenus de fournir audit entrepreneur, tous les plastres sable et carreau, pour que le pavé de la nef et des deux aisles et le contour de ladite église...
En 1690, le doyen et ses chanoines assemblés, rappellent une fondation de 1261 faite par les religieuses de Saint-Antoine des Champs lez Paris au proffit de Philippe de Linois seigneur dudit lieu, et d'une transaction de 1490, le chapitre est redevable de 48 sols parisis de rente qu'ils s'obligent à payer...
L'année suivante le doyen du chapitre est sur la sellette, des délibérations portent enregistrement d'une sentence du Châtelet du 12 août 1686, qui maintient le sieur Houstet dans les droits honorifiques attachés à sa dignité de doyen, que le 16 janvier 1687 une autre annule la décision précédente, attendu l'absence du doyen depuis quatre mois, enfin le 1er mars 1691 porte que le doyen sera remercié de sa dignité.
En 1693, notons un nouveau bail des dîmes, Claude Legrand chantre, Dominique Rioust, ... tous chanoines de la collégiale du chapitre, baillent et délaissent à titre de loyer, pour neuf ans, à Toussaint Geufroy, vigneron de Saint-Médéric, toutes et chacunes les dixmes tant de bled, orge, avoine, vesse, poix, vin, et autres qui appartiennent aux bailleurs comme seigneur, le bail fait moyennant 20 septiers de bled, une mine d'orge et 100 livres en argent.
Deux ans après, à la requette de Messieurs du chapitre de Linois, ils font assigner devant le prévôt de Montlhéry, Claude Pochonnet marchand épicier et Jacques Larsonneur marchand boulanger comme marguilliers en charge de la fabrique à faire incessamment et conjointement avec le chapitre les réparations qui sont à faire en ladite église et faire marché avec les ouvriers et payer leur part. Malheureusement on ne connaît pas la nature des travaux.
En 1695, l'archevêque de Paris donne la permission aux chanoines du chapitre de faire faire à neuf le maître-autel du choeur avec les derniers provenant des cens, « le maistre-autel du chœur est si caduc par son antiquité qu'il tombe en pourriture ». Le marché est passé par Claude Legrand, chantre et chanoine, à Charlemagne Badin, maître sculpteur, demeurant à Paris, paroisse de Saint-Nicolas du Chardonneret », lequel s'engage à « abattre l'ancien autel du chœur, et à en construire une autre derrière », conformément au devis de massonnerie sculpture et menuiserie spécifié, moyennant 650 livres.
Deux ans après, le chapitre assemblé, met en adjudication, les droits de plaçage sur la rue Saint-Médéric au devant de ladite église, et le jeu de quilles aux jours de Pasques et Saint-Médéric, ont donné au plus haut prix à Michel Legas vigneron, moyennant 10 livres de loyer.
Notons en 1699, un marché d'entretien passé par Messieurs du chapitre, Georges Benoist maistre charpentier, marguillier , et Denis Chartier maistre vitrier demeurant à Linois à savoir ledit Chartier a entrepris d'entretenir toutes les vitres de ladite église et sacristie, bien et duement, tant vitre que plomb, pendant le temps de six années à l'exception que si les vitres fussent cassées par accident de gresle, guerre, feu du ciel ou foudre, moyennant le prix de 21 livres tournois annuelles.
À suivre...