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Le Chênerond à Marcoussis (1679- 1831)

 

Nous avons vu dans la précédente chronique que ce lieu fut occupé par un couple de parisien qui s'en est servi comme la plupart des citadins de l'époque, comme résidence d'été et garde-manger (ferme).

 

J-P Dagnot septembre 2013.

Extrait du plan terrier de 1784

 

Louis Rullault

Le passage de Christophe Marichault dure neuf ans, un acte de 1679 prescrit: Christophe Marichaux, controlleur de la maison de la feue Reyne mère du Roy, demeurant à Paris rue de Poitou, paroisse Saint-Nicolas-des-Champs et se portant fort pour sa femme, Marie Harville, vend la propriété à Messire Louis Rullault, conseiller du roy, commissaire provincial de l'extraordinaire des guerres en la généralité de Paris, Orléans, Bourges.... , demeurant à Paris rue de la Cerisaye, paroisse Saint-Paul, une maison et ferme appelée le Chesne Rond size en la paroisse de Marcoussy, consistant en:
- un grand corps de logis, court, puy en icelle, cave, salle, escalier pour monter à ladite salle, cuisine et un cabinet, trois chambres attenant, avec cave au dessus de ladite salle, cuisine et plusieurs greniers au dessus desdites chambres, à costé desquels greniers il y a une volière garnye de pigeons, au dessous de laquelle il y a une lettrie, grange, escurie, estable, bergerie, toit à porc, poulailler au dessus desquels il y a aussi plusieurs greniers, le tout couvert de thuille, un jardin derrière ladite maison planté en arbres fruitiers espaliers et arbres nains, entourez de fossés et canal, revestu de pierre rempli d'eau avec la chaussée tout autour des dits fossez et un petit fossé de l'autre côté de ladite chaussée faisant séparation d'avec les prés du seigneur d'Entragues, un vivier au bout du jardin servant à abreuver le bétail et devant la grande porte est un clos où est un petit bois , avec toutes les terres labourables. En la censive du seigneur d'Entragues et chargés de huit livres, deux chappons et une poulle de cens par chacun an, la vente faite moyennant la somme de treize mil livres
... On notera un aménagement hydraulique autour de la demeure.

En 1681, Louis Rulault, vend tous les fruits estant sur les arbres fruitiers à luy appartenant estant dans le clos de la ferme du Chesnerond pour 110 livres.

L'année suivante voit le bail par le commissaire des guerres, à Louis Michel le jeune, laboureur, la ferme du Chesne Rond dont les batiments consistent en plusieurs logis, granches, estables, à l'exception des chambres hautes et d'une grande salle au dessus des caves ... le droit de faire cuire au four de ladite ferme pain et autres choses.Vient ensuite un autre acte où l'on voit les intéressés faire la visite des terres de la ferme ; la liste comporte plus de 10 pièces pour 33 arpents environ. Également un état du bétail, de la volière...

Le couple semble s'intégrer à la vie locale, en 1685, Louis Rulaut, commissaire des guerres est parrain d'un fils de maréchal. On assiste, la même année, à la naissance Philippe Hubert Rulault, fils de Messire Louis commissaire des guerres et de Marie Couturier, le parrain, Michel Rulault, capitaine au régiment de Beaujolais, la marraine la soeur du nouveau né. En 1686, Louis Rulault âgé de trois ans est inhumé dans l'église de Marcoussis. L'année suivante le couple donne naissance à Jean. De nouveau, en 1688, baptême de Michel dont le parrain se nomme Michel Rulault capitaine au régiment de Beaujolais. Notons en 1689 la sépulture de Jean. En 1691 la naissance de Louis Gabriel, le parrain Gabriel de Rousselet, fils d'Henri de Rousselet, sieur du Plessis Saint Thibaud qui ne sait signer. Encore en 1693 la naissance de Marie Madeleine. L'année suivante la sépulture de Gabriel.

Nous arrivons en 1696, les Marcoussissiens contestent l'imposition au rôle des tailles, ils se réunissent, se rendent au Chesnerond et décident de faire une nouvelle imposition à la personne de Louis Rulault propriétaire de la ferme du Chesnerond, et autorisent les collecteurs à définir la somme qui sera jugée à propos par ces derniers et lesdits habitans s'engagent au cas où ledit Rulaut entamerait un procès.

En 1704, damoiselle Marie Cousturier, épouse Louis Rulault, baille à loyer pour six ans à Jean Courbois le jeune & Estienne Arrranger vignerons, un arpen de vignes ruinées .... moyennant 13 livres de loyer ... Le domaine consiste en plus de 120 arpents; le notaire de Marcoussis n'enregistre que les baux de pièces de terre, celui de la ferme se passant à Paris.

L'année suivante, Louis Rullault, bourgeois de Paris ..., baille à rente perpétuelle, à Charles Manon, vigneron, un arpent tenant au chemin du chateau, au parc aux boeufs, item un autre arpent...

En 1705, Louis Rulault, ...., baille à loyer et prix d'argent pour six années à Michel Marlet et Antoine Flou, manouvriers, quatre arpents de terre, proche le Chesnerond, ..., moyennant 15 livres.

L'anne suivante, Louis Rulault, ..., et sa femme Marie Cousturier autorisée, pour bailler à rente annuelle & perpétuelle à François Sasseigne un arpen... moyennant dix livres annuelles, rachetable 200 livres.

La même année, le propriétaire du Chênerond fait sa déclaration censuelle au seigneur de Parcousis: Louis Rulault, bourgeois de Paris advoue tenir à titre de cens à Messire Alexandre de Balsac d'Illiers, marquis d'Entragues, seigneur de ... Marcoussis..., :
- une maison et ferme appellée la ferme du Chesnerond, consistant en plusieurs eddifices de bastimens couvertss en thuille, cour close à murs et grande et petite porte, jardin derrière, planté d'arbres fruitiers, clos de fossez revêstus de pierre remplis d'eaux en partie contenant cinq quartiers...
-
suit une liste de terres en 45 articles correspondant à 9 livres de cens.

Toujours la même année, le même demeurant à Paris rue des Bordes paroisse Saint-Benoit, de présent en sa maison du Chesnerond, baille à loyer et prix d'argent Pierre Renault vigneron, deux arpents ... moyennant la somme de huits livres.

Pour finir avec ce propriétaire citons en 1708, le bail pour six ans, à Pierre Cornu et Pasquier Renault, vignerons, trois arpens dans une grande pièce proche et derrière la maison du Chesnerond, tenant au chemin de Beauvairs au Chesnerond, moyennant 18 livres.

 

 

Philippe Rullault

En 1712, Louis Rullault vend la propriété à son fils: Louis Rulault, commissaire provincial de l'extraordinaire des guerres en la généralité de Paris Orléans et Bourges, demeurant à Paris rue du mail paroisse Saint-Eustache, lequel confesse avoir vendu à Philippe Rulault de Chesneron, son fils, bourgeois de Paris demeurant rue de Jouy paroisse Saint-Paul, une maison et ferme appelée le Chesnerond consistant en:
- un grand corps de logis, cour, puit dedans la cour, salle, escallier pour monter à ladite salle, cuisine et un cabinet, trois chambres attenant l'une l'autre audessus de ladite salle cuisine avec grenier au dessus,
- a costé une volière à pigeons avec laiterie au dessous, ....
- jardin derrière la maison planté en fruitiers espaliers arbres nains entouré de fossés
- un vivier au bout du jardin servant d'abreuvoir
la vente faite avec les meubles, lui appartenant par moitié à cause de sa deffunte femme .... en censive du seigneur d'Entragues chargé de huit livres deux chappons et une poulle, et outre moyennant 16.000 livres.
Notons que le fils emprunte pour l'acquisition.

En février 1713, à la requeste de Simon Breteau tailleur d'habits, au nom et comme commissaire aux biens saisis et à la requeste de Charles Marchant, des biens saisis sur Philippe Rullaud il va être procédé au bail judiciaire des biens saisis réellement sur ce dernier (description de l'acquisition de 1712)...

En mai , on passe au décret volontaire de la terre du Chesnerond sur Philippe Rullaud. Pierre Leroy le jeune, procureur en la prévosté de Montlhéry, pour Charles Marchand, bourgeois de Paris, pour la vente et adjudication des biens saisis sur Philippe Rullaud de Chesnerond, bourgeois de Paris demeurant rue de Jouy paroisse Saint-Paul, comme ayant acquis de Louis Rullaud, conseiller du roy commissaire principal de l'intendance des guerres en la généralité de Paris, ..., par contrat ... pour l'enchère et mise à prix d'une maison, lieux, masure, terre, héritages, rente, saisi réellement:
- une maison ferme appelée le Chesnerond consistant en un grand corps de logis cour, puits dedans, salle, escalier pour monter à ladite salle, cuisine, cabinet, trois chambres attenant à une autre au dessus de ladite salle ... grenier au dessus desquels il y avoit volière à pigeons, audedans laiterie, grange, écurie, étable, bergerie, toit à porc, poullailer audessus desquels plusieurs greniers, le tout couvert de tuilles,
- jardin derrière ladite maison, planté en arbres fruitiers, arbres nains, espalliers, entouré de fossés et canal, un vivier au bout du jardin servant à abreuver le bétail,
- bois, terres,
plus de 50 arpents détaillés, ...
mise aux enchères pour 8.000 livres...

Le propriétaire a dû régulariser ses dettes. On le retrouve début 1714, Philippe Hubert Rulault, bourgeois de Paris, demeurant rue de Jouy, paroisse st Paul, estant de présent en sa maison du Chesnerond, lequel confesse avoir baillé et délaissé pour six années à Jérome Reache, marchand demeurant audit lieu, c'est à savoir le logement nécessaire au preneur que le bailleur jugera à propos, en sorte que ledit Reache puisse estre clos et couvert, pour ses bestiaux et grains suivent les terres ...

En 1719, il figure dans un registre de déclarations censuelles.

L'année suivante, Marie Madeleine Rulault fille de Louis et soeur de Philippe ratifie la vente de 1712. En fin d'année, Philippe Hubert Rulault, agent de change, sieur du Chesnerond, baille pour six ans à Nicolas Renault, marchand demeurant à Marcoussis, six arpens de terres , moyennant 36 livres et 13 bottes de feurres provenant des bleds.

Quatre ans plus tard, ce lieu est décidément le centre de problèmes originaux : Alexandre de Balsac, seigneur de Marcoussis, désargenté, baille à rente toutes les terres qu'il peut trouver dans sa seigneurie et notamment 25 arpents autour du Chesnerond; Philippe Rulault, agent de change de Sa Majesté, sieur de la dite ferme exhibe ses titres de propriété et récupère "les terres soit disant être abandonnées depuis des temps immémoriaux". Immédiatement après il baille pour six ans les terres qu'il vient de récupérer.

Notons la même année la naissance de Jean Hubert Rulault.

En fin d'année, de présent en sa maison du Chesnerond, il baille à prix d'argent, pour trois ans, à François Guiruy, marchand demeurant au hameau de Beauvairs, trois quartiers, ... suit une liste de pièces moyennant 89 livres , outre dix livres de beurre ...

L'année suivante, François Jagu, manouvrier, advoue être propriétaire de terres, et que sur ces héritages Philippe Hubert Rulault, sieur du Chesnerond, bourgeois de Paris, propriétaire de la maison du Chesnerond a droit de recevoir et de prendre chacun an la somme de cinq livres six sols de rente, faite par Rulault père dudit en 1706, à Jean Jagu père dudit. Également cette année 1726, la naissance de Louis Hubert, le parrain est un vigneron... La présence de notable autour de cette famille semble terminée...

En 1727, relevons l'inhumation dans le cimetière de Louis Robert Rulault, âgé de sept mois en nourrice, fils de Philippe Hubert Rulaut, bourgeois de Pary et de dame Louise Des Aunoys.

L'année suivante, Louise Elizabeth des Aulnois, épouse de Philippe Hubert Rulault, sieur du Chesnerond, bourgeois de Paris, baille à loyer d'argent, pour trois ans, à Jacques Durant vigneron demeurant au Chesnerond, cinq arpents, moyennant 56 livres. La même année, elle procède de même pour deux arpents de terre avec Louis Moreau.

La famille semble résider à Marcoussis, en 1729, a lieu l'inhumation dans la nef, devant la chapelle de la vierge, de Georges Rulot, âgé de sept ans, décédé au Chesnerond, fils de Philippe et de dame Louis "Desaunay". Apparemment la famille a obtenu un caveau dans l'église.

En 1730, les ennuis financiers de la famille Rulault ressurgissent, les créanciers actuels pour s'assurer de l'hypothèque du Chesnerond demandent une visite des lieux pour constater les travaux à faire à la requeste d'Antoine Durand, vigneron demeurant à Marcoussis, fermier judiciaire d'une maison ferme & héritages appelée le Chesnerond, paroisse de Marcoussis, saisis sur Philippe Hubert Rullauld sieur du Chesnerond et Elizabeth des Aunois, son épouse,... d'une sentence des requêtes du Palais du 15 février 1730,... Ce procès-verbal va déclencher une vente sur saisie du domaine et ce sera la fin de la présence des Rulault au Chesnerond.

Les problèmes restent, l'année suivante, Dame Louise Elisabeth Doleüx des Aulnois, espouze non commune en bien de Phillippe Rulault, demeurant isle Notre-Dame, paroisse Saint-Louis, pour éviter des poursuites avec Guillaume Cordeau, receveur de cette terre et seigneurie de Marcoussis, vend une rente foncière...

 

 

Pierre Juliard

Ce qui devait arriver a lieu en avril 1732, Pierre Julliard, escuier, bourgeois de Paris, se rend adjudicataire par décret à la barre de la cour de parlement à Paris, sur François Rulault et demoiselle des Aunois son épouse, de la maison du Chesnerond et de ses dépendances...

Trois mois après, il porte la déclaration censuelle des biens acquis de ladite maison du Chesnerond et ses dépendances. Ledit sieur Julliard advoue à Messire Alexandre de Balsac... (description analogue à celle de 1713). Le tout représente 123 arpents chargé à 15 deniers l'arpent, oultre les redevances pour les logis et bastiment représentant une redevance de 10 livres, deux chappons, une poulle...

Trois ans après, on retrouve les baux habituels, Pierre Juliard, écuyer, demeurant à Paris rue du pont aux choux, estant de présent en sa maison du Chesnerond, donne à loyer & prix d'argent cinquante huit perches de terres à ..? Legendre.... extrait d'un document en lambeau.

Côté vie locale , relevons en 1741, l'inhumation de la femme d'Etienne Carpentier à l'âge de 76 ans, demeurant au Chesnerond, présent le sieur Juliard, écuyer, sieur du Chesnerond.

 

Généalogie simplifiée de la famille Juliard.

 

En 1749, une déclaration censuelle est faite par Pierre Juliard pour des acquisitions récentes il s'adresse au nouveau seigneur de Marcoussis Louis Auguste de Rieux. Également la même année son fils Pierre François achète la charge de procureur des comptes moyennant 40.000 livres.

En 1753, Pierre Juliard, baille deux lopins de terre par à Germain Mouton... L'année suivante il procède de même pour un arpent avec Jean Manon, ...

Nous arrivons en 1761, Pierre Juliard, écuyer, sieur du Chesnerond, demeurant à Paris paroisse Saint-Louis, rue Regratier, baille à loyer et ferme pour neuf ans, à Jacques Chevalier, laboureur de Wissous:
- la ferme du Chesnerond consistante en bastimens composés d'une grande grange de cinq travées, une grande écurie, une étable à vaches à costé, deux chambres au dessus du fournil, ledit fournil dans lequel il y a un petit escalier qui conduit auxdites deux chambres et le grenier au dessus, le tout carrelé, un colombier, deux toits à porcs dont un sous le colombier et l'autre à côté, les deux celliers et la laitterie étant dans la maison bourgeoise proche les bâtiments de la ferme, laquelle maison ledit bailleur se réserve,
- cent arpens de terre ou environ, ...
le bail fait moyennant 800 livres, en outre trois douzaines de pigeonneaux,... fournir deux voitures à trois chevaux pour aller à Paris, ...
Sont exclus du bail la maison bourgeoise, les bois, le jardin en entie
r attenant la maison bourgeoise, le clos de vignes entouré de hayes et de fossés, le poisson dans l'abreuvoir et dans les fossés, le plan d'osiers dans le fossé derrière la maison...

En 1769, Pierre Juliard, baille de nouveau la ferme ..., étant de présent en sa maison de campagne du Chesnerond, donne à titre de ferme & prix d'argent pour neuf années, à Mathurin Bourgeron, laboureur d'Egly, la ferme du Chesnerond, consistant:
- bastiment de la ferme de deux travées appliquées à une chambre basse à feu servant de cuisine où il y aura un four à faire par le bailleur;
- une autre petite chambre à costé, un grenier au dessus, lequel bailleur s'oblige de faire carreler,
- laiterie attenant les deux travées,
- bastiment de quatre travées appliquée en écurie et vacherie, grenier au dessus,
- toit à porcs et poulailler que le bailleur s'oblige à faire construire en la nouvelle cour avec une grange de six travées ayant entrée sur le chemin du Chesnerond à Beauvert,
- cent arpents de terres et prés y compris un clos de 16 arpents d'arbres fruitiers ,
Le bail fait moyennant 1.200 livres et outre conduire le bailleur son épouse et deux autres personnes à la messe dans leur chaise, douze forts poulets bon à mettre à la broche, un dindon, trois douzaines de pigeonneaux, ... un septier d'orge et un d'avoine,
demeure excepté audit bail la maison bourgeoise, les bois, le jardin en entier attenant ladite maison, l'avant cour à costé, plantée en ormes et noyers, le clos planté en bois. non compris également le poisson dans l'abreuvoir et les fossés... .M
ention du colombier du côté de la maison bourgeoise. A noter la signature tremblante du bailleur.

L'année 1773 est fatale pour le couple du Chesnerond, Pierre décède en septembre et son épouse le suit le lendemain de Noël.

Le mois suivant, Ambroise Nicolas Juliard Defreville, écuyer, demoiselle Claude Aimée Juliard et demoiselle Marie Jeanne Juliard, toutes deux majeures demeurant à Paris rue Regratière, Isle Notre Dame, paroisse Saint-Louis, ledits frère et soeurs germains habiles à se porter héritiers chacun pour un cinquième de deffunt Pierre Juliard, écuyer, et de Marie Jeanne Robinot son épouse décédée leur père & mère. Lesquels constituent leur frère Pierre François Juliard écuyer, procureur en la chambre des comptes à Paris y demeurant, pour procéder à l'inventaire de tous biens meubles .... papiers, qui sont en une maison au village de Chesnerond paroisse de Marcoussy. Passé à Paris,...

En 1776, cette fois un inventaire est réalisé à la requête de Mathurin Bourgeron, fermier de la ferme du Chenerond à cause de deffunte Geneviève Chevalier sa femme ... Ce document n'a pas été numérisé, il doit permettre de connaître le matériel et le bétail présent.

Quatre ans après, Mathurin Bourgeron, marchand, laboureur, fermier, demeurant au Chesnerond, vend à Martin Robin, et Rémi Papillon, marchands fruitiers, demeurant à Orsay, tous les fruits qui se trouvent dans le clos du Chesnerond, attaché à la ferme, excepté la rangée d'arbres qui est dans la haye du coté de Beauvert et un poirier monté de deux sortes de poires savoir d'Angleterre et de dem...?, moyennant 500 livres . Paille fournie pour l'emballage.

 

 

Ambroise Juliard

Début 1786, l'aîné des enfants de Pierre se marie, Ambroise Nicolas Juliard, écuyer, sieur de Freville, fils majeur de feu Pierre, et de Marie Jeanne Robineau demeurant à Paris rue salle au comte paroisse Saint-Leu, Saint-Gilles, d'une part, et demoiselle Marie Angélique Coquillard, majeure habitant Fontenay en Brie demeurant rue salle aux comptes... il n'y aura pas de communauté de biens, les époux se sont donation pure et simple...

En juin, a lieu l'inventaire des biens de Pierre François Juliard, écuyer procureur en la chambre des comptes, demeurant comme locataire de la communauté des marchands brasseurs, en l'isle Saint-Louis rue Regratière. Ambroise Juliard stipulant en son nom comme habile à se porter héritier du défunt son frère, et comme créancier également, de Marie Marguerite, majeure, sa soeur, interdite, ledit Ambroise nommé à la curatelle, ladite héritère pour un tiers. Enfin Marie Jeanne fille majeure, héritière pour le dernier tiers... inventaire des meubles ... Ledit Ambroise déclare que ledit Pierre François étoit propriétaire d'un quart indivis dans différents biens fonds situés à Marcousy, Roissy en France, dans le Noyonnais, provenant des successions de leur père et mère.

Notons en 1792, Ambroise Nicolas Juliard, citoyen de Paris, y demeurant ordinairement rue salle au comte paroisse Saint-Leu, Saint-Gilles, de présent dans sa maison de campagne nommée le Chêne Rond, lequel constitue son procureur Eustache Monsinglan de Croully pour percevoir revenus, rentes et transporter les capitaux ... La signature est tremblante, l'homme doit sentir sa fin proche. En effet, il décède peu de temps après à Marcoussis, âgé de 74 ans, dans sa maison du Chesnerond.

De ce fait, début 1793, son épouse Marie Angélique Coquillard, veuve d'Ambroise Nicolas Juliard, demeurant à Paris, tutrice de ses enfans mineurs, et comme curatrice à l'interdiction de Marie Marguerite Juliard fille majeure, laquelle donne à titre de ferme et prix d'argent, pour neuf années, à Jean François Ronssin, la ferme du Chesnerond se consistante en :
- bastimens de la ferme composés d'une maison contenant deux travées appliquées à une chambre basse à feu servant de cuisine, où il y a un four et un petite chambre à côté sans cheminée, un grenier au dessus, une laiterie attenante, écurie, vacherie, bergerie au bout, et une cave au bout de la grange et grenier au dessus de la cave,
- maison bourgeoise, court, jardin entourés de murs et haiyes vives, sous la réserve par ladite Juliard d'un logement au second étage,
- 118 arpents de terre labourable, bois, prés, y compris un clos de 16 arpens planté en arbres fruitiers,
ledit bail fait moyennant 1.000 livres...

En messidor an 3, un juge de paix de la section des lombards nomme Nicolas Minot et Angélique Coquillard tuteurs des enfants Nicolas et Marie Angélique Juliard . Cette décision montre que le remariage d'Angélique Coquillard s'est passé avant cette date.

En fructidor an 3, cette affirmation est confirmée, quatre citoyens de Marcoussis attestent pour notoriété avoir parfaitement connu Marie Marguerite Juliard, tante de Nicolas et Marie Angélique, mineurs, seuls héritiers chacun par moitié de cette dernière; leur mère Marie Angélique Coquillard, veuve d'Ambroise, s'est remariée avec Nicolas Minot, tuteur des enfants. Le même jour, Louis Houdon, cultivateur au Chesnerond, achète des terres à l'officier de santé Pierre Charlemagne Lhomme, ancien agent national de Marcoussis.

En germinal an 4, Nicolas Minot, tuteur des enfants Juliard, propriétaires d'une maison à Paris, rue de l'homme armé, constitue un procureur ...

En nivôse an 6, le couple Minot-Coquillard habite la maison bourgeoise au Chesnerond. le citoyen Minot tuteur, donne à loyer et fermage, prix d'argent et comestibles, pour neuf années, au citoyen Pierre Froux, la ferme du Chesnerond composée de batiments pour fermier avec 100 arpents, moyennant 300 bottes de fourrage, 200 bottes de trèfle, 200 bottes de paille, d'avoine, 200 bottes de paile de bled, 10 septiers d'orge, dix septier d'avoine, six septiers de bled, ils ne pourront avoir de pigeons, outre moyennant la somme de 1.500 frs. La description des lieux est semblable à celle de 1793. Relevons le puits dans la cour commun au fermier et au bailleur.

En pluviôse an 11, Noel François Potron, et Antoine Cosme Giraud, marchands de bois, vendent au citoyen Nicolas Minot, bourgeois et Angélique Coquillard son épouse, demeurant au Chesnerond, auparavant veuve de Nicolas Ambroise Juliard, et comme tuteur et tutrice de Nicolas et Marie Angélique Juliard, 10 hectares 24 ares de bois à la Ville-du-Bois, provenant d'une adjudication de biens nationaux de l'an 10 venant de la nationalisation des biens du couvent de Saint-Eloy ... la vente faite moyennant 8.600 frs.

En 1806, Les enfants d'Angélique Coquillard sont devenus majeurs, lesquels demeurant au Chesnerond, propriétaires dudit domaine, ont donné à loyer pour neuf années, au sieur Pierre Floux, cultivateur demeurant au Chesnerond, ladite ferme propre à son exploitation appliquée en:
- une chambre basse à feu servant de cuisine, d'une autre chambre basse sur la même ligne en laquelle il y a un four à cuir pain, et entre lesquelles une petite pièce servant de fruitier, deux greniers à grain sur le tout, carrelés en carreaux de terre cuite, du même côté, une écurie, une étable à vache y attenante, sur icelles un grand grenier à foin, de suite une bergerie, à côté toit à porc, et une laiterye, une grange de six espaces, un poulailler, une cave sur icelle un grenier attenant à la grange et la maison bourgeoise, cour en l'intérieur des dits bâtiments ouvrant à deux portes, une charretière l'autre batarde, puits en icelle, abreuvoir derrière les chambres, jardin derrière les bâtiments pour 1.200m2, passage de la maison bourgeoise derrière la grange.
- 34 hectares de terres labourables,
- 6 hectares de bois,
Le bail est conclu moyennant, 200 bottes de paille, six poulets, quatre canards, deux poules six douzaine d'oeufs, droit de chasse, et en outre moyennant la somme de 1.800 francs.

Trois ans plus tard, Nicolas et Marie procèdent au partage du domaine du Chesnerond provenant de leur père Ambroise écuyer du roy. On apprend qu'ils résident à Paris rue neuve Sainte-Geneviève dans le douzième arrondissement, l'un au 8, l 'autre au 21. Un procès verbal de mesurage est réalisé, deux lots sont constitués:
1°) le domaine du Chesne Rond consistant e une maison bourgeoise, ferme, cour, basse-cour, parterre, potager, pièce d'eau, canal et fossés en eaux vives le tout clos de murs. Les terres 43 hectares, les bois 15 hectares .
2°) des rentes et 5 hectares de bois
.
Marie obtient le domaine et Nicolas les rentes.

En octobre de la même année, Marie Angélique Juliard, majeure, en pension à Paris chez Edmé Bardot, laquelle vend à Mr Jean Remy Chocardelle, marchand fayencier et Marie Pesnon son épouse, dix hectares de bois à la Ville-du-Bois moyennant la somme de 10.000 frs.

Quatre jours après, Ignace Rémy Chocardelle, majeur de 24 ans, demeurant à Paris rue des fossés Saint-Germain des Prés 11 ième arrondissement, d'une part, et Marie Angélique Juliard 24 ans, demeurante en sa maison bourgeoise du Chesnerond, son père Ambroise décédé, sa mère Marie Angélique Coquillard, remariée à Nicolas Minot, présent comme ami Augustin Dubois, propriétaire de Bellejame, le curé Tournyan du canton de Limours, ... Les époux seront communs en biens les parents de l'époux apportent 12.000 frs, l'épouse s'est constituée en dot 12.000 frs dont 10.000 frs venant de la vente de dix hectares de bois. Ils se font également donation mutuelle. De ces éléments le couple Ignace Chocardelle-Angélique Juliard possède le Chênerond.

Notons pour terminer en 1831, le décès de Marie Angélique Juliard. Ignace Rémy Chocardelle, marchand de cristaux de Venise, demeurant Boulevard Poissonnière à Paris, agissant en son nom, et comme tuteur de ses deux filles Angélique Virginie et Marie Joséphine, et Marin Rémy fils majeur ... Notons l'inventaire du magasin de cristaux évalué à 155.747 frs...

À suivre...