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La fabrique de Chevreuse (2) (1775-1794)

 

Cette chronique est le troisième volet de l'histoire de l'administration des institutions religieuses de Chevreuse au XVIIIe siècle. Après avoir donné des documents sur l'Hôtel-Dieu, nous analysons le registre la fabrique de l'église Saint-Martin qui se rapporte à la période 1775-1794 (1).

 

C.Julien . Avril 2014

 

 

 

 

La fabrique sous le règne de Louis XVI

Le 22 janvier 1775, réparations à l'horloge. Le 19 mars, décision de transporter le lieu des assemblées de la tablette de l'œuvre à une table par en bas à gauche dans la maison des ecclésiastiques. Contestations avec Charpentier serrurier chargé de réparer l'horloge. Le 9 avril, remboursement de rente. Le 30 juillet, Charles Guillé est élu marguillier. Le 20 août, adjudication de fourniture.

Le 28 janvier 1776, Jacques Delaplane est élu marguillier. Le 11avril, adjudication de fourniture. Le 15 août, Boutevillain n'ayant pas réparé les cloches conformément au devis, procès, cloches descendues, sauf la plus petite. Désunion dans la paroisse. Ouvrage fait par Charpentier pour 680 lt. Arrangement avec Boutevillain pour éviter les frais ; les frais faits payés par les habitans (2.002 lt.) Le 29 septembre, paiement d'une facture au sieur Charpentier.

Le 2 mars 1777, la fabrique déclare que des bancs vacants à vendre. Le 27 juillet, Pierre Cavillier est élu marguillier. Etat de la dépense pour les décimes de l'église qui se paient au mois d'octobre à Mr le curé :
- obits de fondations, 420 lt.,
- messe des trépassés 72 lt.,
- messe des trépassés 72 lt.,
- complies, avent et carême 24 lt.,
- au premier vicaire 475 lt. 10 s.,
-au bassin des trépassés 33 lt.,
- au second vicaire pour des messes et entr'autre le dimanche pour le bassin des trépassés 195 lt.,
- pour la prière du soir et autres services 226 lt.,
- au maître d'école des pauvres garçons 100 lt.,
- pour porter la chape 60 lt.,
- pour les sacristies et les deux autels 40 lt.,
- pour assister à l'administration des sacrements 40 lt.,
- pour les complies avent et carême 8 lt.,
Total 248 lt.
- au deuxième chapier 72 lt.,
- à l'organiste 150 lt.
- au souffleur 40 lt.,
- au facteur pour l'entretien de l'orgue 25 lt.,
- entretien de l'horloge 40 lt.,
- à Coquelet premier bedeau 120 lt.,
- au deuxième bedeau 40 l .t,
- au troisième bedeau 40 l .t,
- aux enfans de chœur 6 lt.,
- à la trésorerie des pauvres 3 lt.,
- à la communauté pour le blanchissage du linge de l'église…
- 3 portes en fer pour le cimetière 1.194 lt. au couronnement dans un cercle une tête de mort, une croix et 3 fleurs de lis.

En septembre 1781, construction d'un mur qui fermera la séparation du passage de la fabrique d'avec le jardin du sieur Coquelet. Maître d'école des enfans, Bourgeois et maîtresse d'école sont tenus de faire lesdites écoles au prix de 15 sols pour les enfans commençant jusqu'à l'écriture, lisant même dans les contrats 20 sols pour l'écriture, et 25 sols pour l'arithmétique, et on paiera 20 sols par teste pour être chauffé pendant l'hiver. Signé par Michau, administrateur de l'Hôtel-Dieu de Chevreuse, Chauvassaigue, procureur de la fabrique, etc.

Le 10 octobre 1784, réclamations des vicaires Le Blanc et Fauchier. Enumération de tous les avantages que la fabrique leur fait : 800 lt. de revenu, logement propre, commode, linge, draps, livres, jardin tenant leur maison un demi arpent, un clos de cinq quartiers tenant au jardin, charmille réservé de temps immémorial, jeu de boules. Les vicaires ont fait couper en deux fois les branchages desdites charmilles qui ont produit quatre cordes de bois et 400 fagots.

14 août 1785, les vicaires assignent la fabrique.

Le 6 janvier 1786, par acte de 1715 on avait délaissé à titre de rente foncière annuelle et perpétuelle et de bail d'héritages, Martin Bernard de Frédy, écuyer payeur des rentes de l'hôtel de ville de Paris, différentes pièces de terre et prés situés au terroir de Chevreuse contenant 24 arpens 96 perches à raison de 5 livres par chaque arpent et 12 livres pour un demi arpent de pré, total 117 lt. Droits de la fabrique lésée par ce contrat on se pourvoit contre. Le sieur de Coubertin jouit de deux bancs, l'un appuyé à la grille du chœur vis-à-vis de la chapelle Saint-Jacques, et l'autre vis-à-vis l'autel de Sainte-Barbe près la chaire. Dix places, on les lui retire et les met aux enchères.

 

 

Le 18 avril 1786, le contrat de 1715 attaqué en nullité. Réparations à l'église, élargissement de la porte du côté de la ruelle, celle qui existe attenante à la prison étant trop étroite pour le passage du dais. Monsieur Adant, curé désigné pour remplacer Monsieur Moret encore existant, demande un logement, la chambre d'en bas à gauche en entrant de la maison des prêtres, appartenant à la fabrique, où l'on tient actuellement le bureau d'icelle. Le 11 juillet, Jean-Baptiste Joseph Adant, licencié ès loix, aumônier du régiment de Languedoc dragons, natif de Fontaine-l'Évêque dans le Hainot français a pris possession de la cure de Chevreuse.

Le 6 août 1786, adjudications de cire et de vin à Monsieur Moret ancien curé. Réparations à l'église, entr'autres faire faire le toit convenable pour couvrir le patron de la paroisse situé sur le pilier en entrant à ladite église. Le clocher paraît d'une construction absolument distincte plus ancienne que celle du chœur, les réparations devraient peut-être être communes. L'inventaire des papiers est confié à Maillard de Jully avocat et procureur au bailliage de Chevreuse.

Le 12 novembre 1786, on obtient des dames de Saint-Cyr, dames de ce lieu qu'elles rétablissent et rouvrent les rigolles qui existaient autrefois et existent encore en partie dans la plaine de Haut Villiers et dans les bois de mes dites dames. Le bois du Clereau indiqué près du chemin de Milon et des rigolles. Le 10 décembre, Mr Ralé est agréé comme instituteur.

Le 2 septembre 1787, réparations aux murs collatéraux, 6 toises de long sur 9 pieds de haut à la chapelle Saint-Jacques. Reprises assises en grès 2 pieds au dessus du carreau, tranchée dans le jardin du presbytère le long du mur des bas-côtés. Le même jour, Sénichal, marguillier rend des comptes: recette 4.123 lt. 7 d., dépense 3.631 lt. 18 s. 7 d. Le 9 septembre, le procureur fiscal Maillard et neuf habitans s'opposent aux travaux décidés le 2 septembre. Le curé et neuf habitans protestent et se pourvoient devant le Parlement. Le 29 septembre, séance orageuse, interpellations de Monsieur Maillard, patience du curé. Séance levée pour éviter scandale. Jean Bonal avocat au Parlement était bailly de Chevreuse et Jenty procureur.

Le 12 mai 1788, Mr Chauvassaignes étant mort, on nomme à sa place procureur de la fabrique Maillard de Jully. Le 7 septembre, la fabrique perd son procès avec Monsieur de Coubertin, frais 97 lt. 6 s. 6 d. Reproches de négligence et de mal propreté fait à Lion, chantre sacristain et maître d'école des pauvres. Il est destitué. Le 12 septembre, visite de l'archevêque de Paris, Antoine S.L. et tâche de concilier les esprits. Le marguillier Lacoste avait surtout été fort attaqué. Lion réintégré à la prière de Monseigneur.

Le 25 février 1789, les fabriciens ne veulent ni loger, ni payer un prédicateur demandé par Monsieur le curé.

 

 

La fabrique sous la Révolution

Le 7 mars 1790, par économie on remplace les cierges par des souches… a signé Lacoste colonel de la garde nationale, etc., etc. Bonneuil, maire de la ville et municipalité de Chevreuse. Le 21 novembre 1790, le banc placé dans le chœur appartenant à la maison de Saint-Cyr et portant les armoiries de cette maison, et qui était cy-devant occupé par les officiers de la justice seigneuriale de cette ville, devenu inutile, gênant le service du culte, attestant encore le despotisme des cy-devant seigneurs, est ôté, les stalles rétablies telles qu'elles étaient avant la construction du banc. Réparations à la maison de Fourcherolles, à celles des Brulé à Chevreuse. Le 27 décembre, nouvelle demande formée contre Mr de Coubertin au tribunal du district de Versailles.

Le 26 août 1791, signature de Gautier fils secrétaire, Adant curé de Chevreuse, administrateur du district de Versailles, commissaire. Le 11 novembre, alors étaient vicaires Messieurs Hutin et de Gheud, maire Bonneuil, Lecture du nouveau cueilleret contenant 74 feuillets.

Le 20 novembre 1791, Monsieur Adant, curé et administrateur du département de Seine-et-Oise, et Guillaume Lacoste, administrateur du district de Versailles proposent d'échanger les vases et argenterie vieille de l'église contre de l'argenterie très belle et en bon état provenant des églises et des couvents supprimés. Cette argenterie devant être portée à la monnaie, il était préférable de conserver la nouvelle où différents artistes ont déployé tous leurs talents. 10 pièces à échanger :
1 un soleil, son croissant et son pied d'argent doré,
2 un grand ciboire et son pied d'argent,
3 un plus petit,
4 trois calices, un de vermeil et deux d'argent,
5 deux boites aux saintes huiles avec leurs fioles pour le baptême,
6 deux boites aux saintes huiles avec leurs fioles pour l'extrême onction,
7 trois patères dorées d'un côté,
8 une paire de burette,
9 deux chandeliers
10 une lampe, ses chaînes et porte-lampe en argent.
On décide aussi d'acheter des ornements quand on en vendra à Versailles. Les 10 pièces d'argenterie pesaient 18 livres 2 onces . Le 1er décembre 1791, l'argenterie échangée est remise par Mr le curé.
1 un soleil de vermeil garni de pierres de différentes grosseurs avec le croissant en or,
2 un ciboire de vermeil,
3 un ciboire d'argent doré en dedans,
4 neuf calices, un uni, deux relevés en bosse,
5 deux burettes et leur bassin en argent,
le tout pesant 18 livres 7 onces .

 

 

Le 20 décembre 1791, 61 livres de cuivrerie toute neuve échangée poids pour poids, pour de lavieille
1 six chandeliers de cuivre argenté et croix pareille,
2 une croix, un encensoir, une navette de cuivre doré en couleur,
3 une boite de cuivre argenté.
Outre trouvé ce que 25 livres de vieux cuivre à échanger, on achète 36 livres de cuivre à 24 sols la livre et le tout fut porté à Paris à la monnaie.

Le 22 février 1792, convocation par billet, 7 ou 8 années d'arrérages de rente sur l'hôtel de ville de Paris. Monsieur Gautier huissier est chargé de les recouvrer. Le 6 mai, trois ou quatre toises de murs tombés pendant l'hiver au clos appelé le cimetière aux pauvres, parce que Chrétien, afin de s'agrandir, avait abattu la berge sur laquelle le mur était construit. L'assemblée propose de relever le mur à frais communs et de rendre le mur mitoyen dans toute sa longueur sur l'héritage dudit sieur Chrétien.

Le 10 juin 1792, M . de Coubertin cité au tribunal de Versailles offre 15 francs de rente par argent au lieu de 5 frs. On refuse et on continue les poursuites. Le 24 juin, la fabrique exclut les tribunaux, où doit être porté l'appel contre le sieur Frédy, sauf celui de Montfort. Une messe de huit heures fondée le dimanche et les fêtes, un traitement de 150 lt. est accordé à Mr Alliot, prêtre demeurant en cette ville. Le 29 juillet, Jacques François Malfilâtre, élu marguillier pour remplacer Louis Cané. Pendant le marguillage de Mr Delanoix, août 1789 à avril 1790 : recette 5.119 lt. 13 s. 6 d., dépense 5.125 lt. 6 s. 7 d.

Le 7 janvier 1793, le citoyen Adant, curé expose au conseil général que les affaires de la République l'appelaient dans le Brabant, qu'il avait une commission pour s'y rendre. Se fait remplacer par le citoyen Alliot et le paye pour cela. Le 17 février, d'après la loi du 1er avril 1792, les municipalités étaient chargées de la régie des biens de fabrique, enchères et adjudications de baux expirés.
• un clos situé au Lanis contenant environ un quartier, loué pour 9 ans à Lion pour 23 lt. 10 s.,
• un demi arpent de terre labourable au terroir de Chevreuse, loué à François Fossé pour 29 lt. 5 s.,
• un demi arpent de pré au dessus des prés du Marais, loué à Louis Cauchois pour 40 lt.,
• trois quarts de pré à la porte de Paris, loué à Louis Cauchois pour 46 lt.,
• un arpent de pré à deux coupes près le moulin de la ville, loué à Louis Thomas pour 97 lt. 10 s.,
• un demi arpent de pré, sis à la Queue de l'étang, loué à Denis Pinson pour 57 lt. 5 s.,
• un demi arpent de pré, sis à la Queue de l'étang, loué à Jean Doucet pour 61 lt. 5 s.,
• un demi arpent de pré, sis à la Queue de l'étang, loué à Louis Thomas pour 49 lt. 10 s.,
Le 3 mars 1793, M . Bonneuil marguillier rend ses comptes du 1er août 1790 au 31 juillet 1791 : recettes 7.182 lt. 18 s. 4 d., recettes 5.417 lt. 3 s. 1 d., balance 1.765 lt. 15 s. 3 d.

Lion rend compte de la mission qui lui a été donnée de transporter au district de Versailles l'argenterie de l'église conformément à la loi. Remis la décharge de 14 livres 10 onces d'argent et de la cloche de Saint-Saturnin aussi relise au district.

Le 28 mars 1793, la citoyenne Augustine Renée Masson, l'une des maîtresses d'école de la ville se charge du blanchissage du menu linge de la fabrique moyennant 40 lt. par année. Le 2 avril, paiement trimestriel aux officiers de l'église :
- au citoyen Adant, curé 120 lt.,
- au citoyen Hutin, premier vicaire 95 lt .,
- au citoyen Oriant, second vicaire 76 lt. 5s.,
- au citoyen Lion, maître d'école, premier chantre 77 lt.,
- au citoyen Fossé, second chantre 25 lt.,
- au citoyen Mauge, organiste 37 lt. 10 s.,
- au citoyen Coquelet, premier bedeau 49 lt. 10 s.,
- au citoyen Lamy, deuxième bedeau 13 lt. 10 s.,
- au citoyen Baillot, troisième bedeau 13 lt. 10 s.,
- au citoyen Ivry, quatrième bedeau 13 lt. 10 s.,
- au citoyen Coquelet pour fourniture de cire 75 lt.,
- au citoyen Alliot, prêtre 37 lt. 10 s.
- au citoyen Lion, pour l'horloge 12 lt. 10 s.
Total 621 lt. 15 s.

Le 21 avril 1793, vente du bois provenant de la charmille des citoyens vicaires, ¾ bois à calin, une corde et demie de bois à charbon, cinq quarterons de bourrées. Le premier 24 lt., 10s la corde, le second 14 lt. 15 s. la corde.

Le 28 avril 1793, assemblée du conseil général : Fossé maire, Coquelet, Chambon, Bestinière officiers municipaux, Lamy procureur de la commune, Gautier fils secrétaire. Un membre représente que les rafraîchissements qui se donnaient pendant les jours des Rogations aux différents membres des processions qui viennent coûtoient fort cher à la fabrique, et coûteroient encore davantage cette année attendu le prix du vin qui est fort cher et dont il se consomme en grande quantité. Ouï le procureur de la commune, on arrête qu'il ne sera donné aucun rafraîchissement aux processions que la procession de Chevreuse ne prendra rien non plus dans les paroisses où elle ira, qu'en conséquence il sera aux paroisses de Saint-Rémy, Saint-Forget, Milon et Choisel. Une somme de 48 lt. est allouée aux officiers de l'église pour remplacer les rafraîchissements dont ils la trouveront privée par suite de la délibération précédente.

 

 

Le 13 août 1793, la fabrique pour un revenu de 1.829 lt. 4 s. paye 228 lt. 7 s. plus charges locales de 34 lt. 1 s, font 262 lt 8 s. de dépense. Le 1er septembre, le citoyen Gilbert est chargé d'enlever les fleurs de lys et les couronnes sur la bannière de la sainte Vierge et de saint Martin. Le 29 septembre, à cause de la cherté des vivres, on augmente de 50 lt. les traitements des bedeaux de Lion (318 lt.).

Le 22 brumaire an II (12 novembre 1793), un membre du conseil général de la commune se plaint de ce qu'on voit encore des signes de féodalité sur le clocher de l'église. Il présente le citoyen Perrin, commissaire du district de Versailles à l'effet de faire disparaître dans le canton de Chevreuse tout signe de féodalité. Il propose le citoyen Lefort qui demande 60 lt. pour l'église, le clocher et la couverture de l'église.

Le 11 nivôse an II (1 er janvier 1794), le conseil général considérant que l'église ayant été fermée le... (15 décembre ?), les ci-devant officiers de l'église n'ont exercé leurs fonctions que pendant deux mois et demi, ils sont payés pour ce temps seulement. Est payé à Lami 5 lt. pour avoir conduit une cloche à Versailles. Est payé à David 5 lt. pour deux cloches, à Lion, Coquelet et Salembier 5 lt. à chacun pour avoir conduit aussi à Versailles l'argenterie, cuivrerie et les ornements de la ci-devant église de Chevreuse ; payé à C. Fossé, maire 3 lt. pour avoir enrubanné le coq lors de l'abattage des fleurs de lys.

Le 23 nivôse an II, 73 lt. 6 s. payés pour le blanchissage pendant un an quatre mois du linge de la fabrique, aux ci-devant Masson, Matneuf, Thiébault (sœur Louise), sœurs dites de la communauté de Chevreuse (signature de M. Girard). Le 12 pluviôse an II, Chellé maire ; Lami agent national, Gautier secrétaire.

 

La reconstruction du clocher de Chevreuse (dessin L. Morize, 1867).

 

Le clocher de Chevreuse

Restauration du clocher : projet présenté par Monsieur Morize (2). « Le clocher ruiné en partie par l'ouragan du 25 mai 1308 n'a jamais été complètement rétabli. On a recouvert la tour à différentes époques pour lui rendre la hauteur qu'elle avait perdu. Maintenant que la nécessité des réparations importantes se fait sentir, il serait peut être avantageux tout en ménageant les ressources de la commune, de préparer la construction d'un clocher qui ferait honneur à la localité. Il faudrait pour cela, découvrir entièrement le clocher, achever la tour et de remettre à des temps plus prospères la construction de la flèche, la dernière voûte au dessus du beffroi recouverte d'une chape en ciment protègerait efficacement pendant de longues années l'intérieur de la tour. On pourrait citer un très grand nombre d'églises, même de Paris, dont les clochers sont ainsi terminés par une plateforme (Saint-Germain l'Auxerrois, Saint-Merry, Saint-Gervais). Ce ne serait du reste, pour notre clocher qu'un état transitoire, la préparation d'une restauration complète. L'achèvement de la tour coûterait beaucoup moins que la restauration de sa toiture telle qu'elle est proposée ».

Tour du clocher. Le dernier étage sous le comble n'a plus que deux mètres, pour être proportionné aux autres étages, il devrait avoir au moins quatre mètres de hauteur y compris la corniche. Pour obtenir ce résultat, il faudrait :
1° reprendre environ 0,50 m de maçonnerie, 0.50 × 21 m développés = 10 m 50 × 0.80 d'épaisseur = 8 m 40 à 10 frs, soit 80 frs.
2° construire 1 m 50 de mur neuf, 1 m 50 × 21 m = 31 m 50 × 0.80 = 25,20 m2 à 19 frs soit 478 frs 40.
3° 44 corbeaux et cornières, soit 932 frs,
4° chape en ciment sur la voûte, 4 4 = 16 m2 à 5 frs, soit 80 frs
5° découverture et descente de la charpente, soit un total de 1520 frs

Voici le récit, en langue latine, de la tempête à Chevreuse le 25 mai 1308 (Chronique de Girard de Frachet, Rec. Des Hist. de Fr., t. XXI, p. 31). «  Die sabbati post Ascensionem Domini, damnosa nimium et impetuosa tempestas, tam grandinis quam ventorum flatu, precipuce juxta Caprosiam, cica vesperas est exorta. Nam segetes cum granis et vinee cum botris penitus perierunt plures arboras radicitus sunt avulsae ; campanile quoque parochialis ecclesiae de Caprosia corruit ejus die  ».

 

 

Voici ce que nous lisons dans la Chronique de Saint-Denis (Rec. Des Hist. de Fr. t. XX, p. 683) : «  Et en ce meisme an (1308) le samedi après l'Ascension une tempeste moult domageure et moult impétueuse tant de vent comme de grêle advint et mesme mout environ Chevreuse et à heure des vespres ; quar les bleds qui encore es champs et les raisins qui estoient es vignes furent perdus et plusieurs grands arbres tombés à terre et le clochier de ladicte église de Chevreuse ce meisme jour fu trébuchié pour la force du vent  ».

À suivre…

 

 

Notes

(*) Nous avons conservé l'écriture et l'orthographe des documents originaux.

(1) Croquis de l'église de Chevreuse et analyse d'un registre de la fabrique (A.D. Yvelines, cote 121 J 57).

(2) Restauration du clocher de la ville de Chevreuse, notes et dessins, 19 pièces (A.D.Y., cote 121J 55).