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L'Hôtel-Dieu de Chevreuse

 

Cette chronique est le premier volet de l'histoire de l'administration des institutions religieuses de Chevreuse au XVIIIe siècle : l'Hôtel-Dieu et la fabrique de l'église Saint-Martin. Le premier volet se rapporte à l'Hôtel-Dieu.

 

C.Julien . Avril 2014

 

Plan d'intendance de Chevreuse (XVIIIe s.)

 

Chevreuse est une petite ville des Yvelines, chef-lieu de canton, située sur la rive gauche de l'Yvette, au pied des coteaux élevés de 80 mètres qui portent les ruines imposantes de l'ancien château. À la fin du XIXe siècle, L. Morize marque que «  l'hôpital-hospice, fut transféré en 1858 dans les bâtiments construits aux dépens de M. le duc de Luynes, contient 48 lits et possède un revenu d'environ 13.000 frs. Le bureau de bienfaisance distribue pour plus de 3.000 frs de secours chaque année  » (1). Dès la fin du Xe siècle, il y avait à Chevreuse «  Caprosia  » une petite abbaye sous le titre de Saint-Saturnin. Après les premiers seigneurs de la maison de Montlhéry, les terres des châtellenies de Chevreuse et de Maurepas étaient tenues en fief des évêques de Paris, des abbés de Saint-Denis et des comtes de Montfort-l'Amaury. Voulant agrandir le parc de Versailles, Louis XIV proposa un échange avec le duc de Chevreuse en 1692 et que la baronnie de Chevreuse fut donnée par le roi à la communauté des dames de Saint-Louis établie à Saint-Cyr (2).

L'abbaye de Saint-Saturnin, dépendant de l'abbaye de Bourgueil, occupait le côté méridional de la cour de l'église. Elle fut convertie en simple prieuré au XIIe siècle. Elle avait été tellement ruinée pendant les guerres de religion, qu'on réduisit vers 1597 sa chapelle à deux travées prises dans l'un des collatéraux de l'ancien édifice, qui comprenait six travées, est mesurait à l'intérieur 35 mètres sur 15 m 60. La porte extérieure présente les caractères et les ornements de l'architecture de transition du XIIe siècle. On remarque aussi avec intérêt quelques-uns des vigoureux chapiteaux sculptés dans la pierre meulière et couronnant les colonnes à huit côtés qui séparaient la nef des collatéraux. L'église paroissiale, sous l'invocation de saint Martin, est contemporaine du prieuré. Elle eut beaucoup à souffrir d'un violent ouragan qui renversa le clocher vers 1614. La chapelle de Saint-Lubin sur la route de Paris, a été reconstruite en 1845 sur l'emplacement d'une ancienne chapelle voisine de la Léproserie.

 

 

L'Hôtel-Dieu de Chevreuse

Sur le plan d'intendance du XVIIIe siècle, l'Hôtel-Dieu de Chevreuse est situé en fond de la vallée de l'Yvette, sur la rive droite de la rivière, au-delà du chantier de la Prairie.

Le premier établissement apparu à Chevreuse est la maladrerie de Saint-Lubin, qui existait au XIIIe siècle. L' hôtel-Dieu existait au XIVe siècle. Un hospice fut fondé par le duc de Chevreuse au XVIIe siècle. L'Hôtel-Dieu de Chevreuse était placé sous l'autorité du diocèse de Paris. Les fonds de l'Hôtel-Dieu de Chevreuse contiennent les délibérations depuis 1725; comptes depuis 1565; deux cartulaires contenant l'un des copies de titres depuis 1480 et l'autre, établi en 1653, des copies de titres depuis 1354; inventaire des propriétés ... Le 24 juin, on célébrait à grands frais la fête de saint Jean-Baptiste, le patron de l' Hôtel-Dieu de Chevreuse ; on décorait de chapeaux de roses les statues du grand autel. Le 17 août 1673, il est procédé à la constitution de procureurs de l' Hôtel-Dieu «  les habitants de Chevreuse constituent leurs procureurs généraux et spéciaux les personnes de vénérable et discrette personne Maître Louis Auvery, prestre et curé.. .  ».

 

Extrait du cadastre napoléonien de Chevreuse, chantier de l'Hôtel-Dieu.

 

 

L'hospice de Chevreuse

Voici ce qu'a marqué l'instituteur, Monsieur Charles-Alexandre Genty, dans sa monographie de 1899. «  Il y avait à Chevreuse un Hôtel-Dieu, une léproserie et quelques autres établissements des bienfaisance. L'Hospice occupa d'abord le numéro 30 de la rue de la Mairie , puis en 1825, le numéro 25 de la même rue. Enfin, en 1858, un nouvel hospice a été transféré à l'ouest de la ville dans un bâtiment neuf et spacieux construit pour cet effet et que l'on doit à la générosité de M. le duc de Luynes. Il contient aujourd'hui (1899) cinquante et un lits, vingt-six pour les malheureux et vingt-cinq pour les vieillards  ». Le bâtiment de la rue Jean Mermoz est construit en meulière, moellon et enduit, sur un plan symétrique, avec un étage carré, et un toit à longs pans brisés à croupe, recouvert d'ardoises

Décret impérial qui autorise l'acceptation de legs faits à l'hospice de Chevreuse donné à Paris le 20 novembre 1809. Donation d'une maison d'habitation, d'une rente perpétuelle de 1.585 francs sur l'Etat, de divers meubles et deniers comptants évalués à 5.683 frs, le tout légué par le sieur Coupé à l'hospice de Chevreuse, département de Seine-et-Oise, aux charges, clauses et conditions imposées au testament.

Le dictionnaire topographique des environs de Paris de Charles Oudiette (Impr. Dentu, Paris, 1812) marque «  Il existe à Chevreuse un hospice jouissant d'environ 7.000 francs e revenus ; qui sont distribués à domicile aux indigens, et un local qui renferme quatre lits  ».

Dans le bulletin des lois de 1808, un procès-verbal du 27 août 1807 du Corps Législatif (Assemblée Nationale sous l'Empire) porte que l'hospice de Chevreuse est envoyé en possession définitive des biens désignés aux états de concessions provisoires annexés au décret du premier jour complémentaire an 13 ; le tout à titre de remplacement des biens et capitaux dont il a perdu la jouissance par l'effet de la loi du 23 messidor an 2, et sauf néanmoins la distribution des objets qui ne se trouvent pas disponibles. La loi d'envoi fut votée le 7 septembre 1807 (n°2923).

L'administration des hospices avait été réglementée par les ordonnances données par Louis XIV en août 1693 et décembre 1898. Parmi les droits seigneuriaux sur la censive de Chevreuse, une somme de 4 livres parisis devait être prélevée et attribuée à l'hospice de Chevreuse. Après l'abolition du régime féodal et la suppression des privilèges, la juridiction des hôpitaux et hospices fut l'objet de nombreux décrets et lois, car assimilés à des seigneuries ecclésiastiques, les biens de ces établissements avaient été confisqués :
• les lois des 12 et 13 juin 1790 prescrivent la répression de la mendicité et ordonnent l'établissement «  d'ateliers de secours  ».
• 22 janvier 1792, loi relative aux hospices, maisons et établissements de secours.
• 23 messidor an 2, loi sur la réunion de l'actif et du passif des hospices.
• 9 prairial an 5, loi relative au paiement des rentes dues par les hospices.
• 15 brumaire an 9, arrêté relatif au paiement des sommes dues aux hospices civils, et au remplacement de leurs biens aliénés.
• 9 ventôse an 10, arrêté qui déclare que les administrations d'hospices ne peuvent être poursuivies que suivant les règles établies pour les actions contre l'État.
• 28 fructidor an 10, arrêté relatif aux fondateurs de lits dans les hospices.
• 4 pluviôse an 12, arrêté sur l'acceptation des legs faits aux hospices et établissements de bienfaisance.
• 22 ventôse an 12, un arrêté sur la validité d'un remboursement de rente fait dans la caisse d'un hospice.
• 30 ventôse an 13, décret qui statue que tous les biens dont la jouissance provisoire, accordée aux hospices, n'aura pas été confirmée par décret, avant le 1er vendémiaire an 14, seront réunis au domaine national.
• 4 prairial an 14, avis du conseil d'État concernant les hypothèques établies sur les biens rendus aux hospices.
• 10 brumaire an 14, décret relatif aux constructions, reconstructions et réparations des bâtiments appartenant à des hospices.
• 20 juillet 1807, décret qui prononce l'extinction de rentes constituées par un hospice au profit d'une corporation supprimée.
• 17 juillet 1808, décret qui déclare celui du 10 brumaire an 14 applicable aux hospices des villes, bourgs et villages.
• 31 octobre 1810, décret relatif à un legs fait à un hospice, avec clause de substitution.
• 31 octobre 1821, ordonnance du roi relative à l'administration des hospices et bureaux de bienfaisance.

Plusieurs ordonnances données les 8 janvier 1817 et 16 janvier 1822 par le roi Louis XVIII portent qu'une fabrique est sans qualité pour demander l'annulation de l'arrêté d'un directoire de département qui a autorisé le remboursement, dans la caisse du domaine, d'une rente à elle due, si ce remboursement a été effectué pendant que l'état exerçait les droits des fabrique. «  Louis, roi de France, etc. Vu la loi du 29 décembre 1792, qui déclare rachetables toutes les rentes foncières perpétuelles, soit en nature, soit en argent, de quelque espèce qu'elles soient et quelle que soit leur origine. Vu la loi du 13 brumaire an 2, portant que tout l'effectif affecté aux hospices fait partie des propriétés de l'État. Vu aussi l'arrêté du 7 thermidor an 11, qui restitue aux fabriques leurs biens non aliénés. Considérant que, par l'arrêté du 22 frimaire en 2, le directoire du département de Seine-et-Oise a autorisé le remboursement de la rente dont il s'agit, que ladite rente a été éteinte par le versement tant du capital que des intérêts, fait en conséquence dans la caisse du domaine, le 27 pluviôse suivant, par le sieur Fredy de Coubertin, et que l'État exerçant alors les droits des fabriques, celle de Chevreuse est sans qualité pour demander l'annulation du susdit arrêté. Art. 1er. La requête de la fabrique de l'église de la commune de Chevreuse est rejetée  ». La raison donnée par le conseil d'État du 21 décembre 1808 en est que l'envoi provisoire ou les préliminaires du transfert ne peuvent constituer aux hospices un droit préférable au droit définitif, que les fabrique tiennent de l'investiture de l'arrêté du 7 thermidor an 11. Le décret du 11 novembre 1830 marque que «  généralement aussi c'est aux bureaux de bienfaisance à administrer les sommes destinées aux pauvres. Mais les actes, en vertu desquels le legs a été délivré et la rente transférée à la fabrique, ont été approuvés par une ordonnance royale, et si la fabrique a joui de cette rente, pendant longtemps, l'opposition des hospices serait inadmissible  ».

 

 

Plan archéologique de Chevreuse en 1836.

 

Aux termes d'un testament olographe, en date à Chevreuse, du 20 juillet 1905 déposé en l'étude de Maître Menguy, les dispositions portent sur la donation à l'hospice de Chevreuse d'une somme de 2.000 francs que les membres de l'hospice placèrent en rentes sur l'Etat.

Le premier établissement hospitalier apparu à Chevreuse est la maladrerie de Saint-Lubin , qui existait au XIIIe siècle. La léproserie de Chevreuse attenait à la chapelle de Saint-Lubin, elle avait appartenu aux Templiers. En 1825, l'hospice de Chevreuse aliéna la ferme de Saint-Lubin en même temps que la ferme de l'Hôtel-Dieu située au midi de Chevreuse. Il est permis de croire que la léproserie ou maladrerie était sur l'emplacement de la ferme de Saint-Lubin. Dans la chapelle de Saint-Lubin était la belle pierre tumulaire de Guillaume Sal-en-Bien, bourgeois de Paris (1270).

 

 

Règlement pour l'Hôtel-Dieu de Chevreuse

Un arrêt du Parlement de Paris publié à Paris, chez Pierre Simon, imprimeur du Parlement, rue de la Harpe , en 1725 a pour objet du règlement pour l'hôpital de la ville de Chevreuse.

« Louis par la grâce de Dieu Roy de France et de Navarre, au premier notre huissier et sergent sur ce requis, sçavoir faisons que vû par la Cour la requête à elle présentée par les supérieure, religieuses et communauté du royal monastère de Saint-Louis de Saint-Cyr, dames de la ville, terre et seigneurie de Chevreuse, contenant, que les contestations survenues au sujet du gouvernement des biens de l'Hôtel-Dieu de Chevreuse, ayant esté examinées dans le Conseil establi par le Roy pour l'administration du temporel de la maison des Suppliantes, par les lettres patentes du 3 mars 1694, enregistrées en la Cour , il a sous le bon plaisir de la Cour donné son avis en forme de règlement le 8 mars 1725 pour la direction dudit Hostel-Dieu, et arresté que pour en faire ordonner l'exécution, les Suppliants auront recours à l'autorité de la Cour.

« À ces causes, il plut à ladite Cour homologuer l'avis du Conseil établi par le Roi pour l'administration du temporel des Suppliantes, en forme de réglemens pour la direction de l'Hostel-Dieu de Chevreuse du 8 mars 1725, et en conséquence qu'il sera exécuté selon sa forme et teneur. Vû aussi ledit avis et lettres patentes attacchées à ladite requeste signée Huart procureur, conclusions du procureur général du Roy. Oui le rapport fde maître Philipes-Charles Gauthier Dubois, conseiller, tout considéré, Nostre dite Cour a homologué et homologue ledit avis du 8 mars 1725, pour la direction de l'Hostel-Dieu de Chevreuse, pour estre exécuté selon la forme et teneur, et en conséquence ordonne ce qui suit.

1° Qu'il sera incessamment establi un bureau ordinaire de direction dudit Hôpital, qui sera composé de trois directeurs et administrateurs néz, sçavoir le Bailly, et en son absence le lieutenant de Chevreuse, comme premier officier de la justice du lieu, le procureur fiscal et le curé.

2° Qu'outre les directeurs néz, il en sera choisi deux autres par les habitans assembléz, dont l'un demeurera trois ans en fonctions pour cette première fois, et l'autre sortira au bout de deux ans ; auquel temps sera procédé à l'élection d'un autre administrateur, pour estre en fonctions pendant deux ans ; sçavoir une année avec l'ancien administrateur restant, et l'autre année avec celui qui sera choisi pour succéder à l'ancien, sans qu'ils puissent sortir tous deux ensemble, et sera à l'avenir successivement d'année en année élu un administrateur pour servi deux années entières, dans la première desquelles l'administrateur élû prendra ses instructions avec l'ancien, et dans la suite instruira le nouveau ; pourront néanmoins les administrateurs élûz estre continuez au bout de leur temps, s'il est ainsi trouvé à propos dans l'assemblée générale des habitans.

3° Que le bureau de direction se tiendra de quinzaine en quinzain en les dimanches après vespres, et plus souvent su l'occasion le requiert, dans la maison appartenante et joignante à l'Hôtel-Dieu.

4° Q'outre ce bureau ordinaire, il sera tenu des assemblées générales deux fois par chaque année les jour et fêtes de Saint-Jean-Baptiste, et de Saint-Jean-l'Evangéliste après vespres, et sera l'assemblée générale composée des anciens administrateurs, outre le bureau ordinaire, et des autres habitans qui ont droit d'assister aux assemblées de la ville.

5° Que les délibérations qui seront prises dans les assemblées générales, et dans le bureau de direction seront écrites sur un registre paraphé par le bailly, et signées, sçavoir celles du bureau ordinaire par tous ceux qui auront assisté, et celles des assemblées générales par les principaux et plus notables du lieu.

6° Que les revenus dudit Hôpital seront reçûs par l'ancien des deux administrateurs élûs pendant la seconde année de son exercice, et seront lesdits revenus employez à l'acquit des charges, à la subsistance et entretien des pauvres et autres dépenses utiles et nécessaires.

7° Qu'il ne pourra estre fait aucun payement par le receveur que sur les mandements qui seront signez par deux directeurs nommez à cet effet par chacun an dans l'une des assemblées générales, faute dequoi la dépense ne pourra estre allouée dans le compte du receveur.

8° Que les baux à ferme des biens et revenus dudit Hôtel-Dieu ne pourront estre faits que dans le bureau de direction, après les publications nécessaires, et après avoir reçû les enchères.

9° Qu'il ne sera fait aucun voyage pour les affaires de l'Hôtel-Dieu, ni procédé à aucune réparation, ni accordé aucune diminution aux fermiers, que par délibération prise dans le bureau de direction.

10° Qu'il ne pourra estre entrepris aucun bâtiment ni autre ouvrage, intenté ni soûtenu aucun procès, fait aucun emprunt ni acquisition, sans une délibération préalable de l'assemblée générale.

11° Que celui des administrateurs qui sera chargé de la recette des revenus sera tenu de présenter au premier bureau de direction de chaque mois l'estat de sa recette et dépenses du mois précédent, qui sera arresté et signé par ceux qui seront présens au bureau, et à l'esgard du compte de l'année, il sera présenté au bureau dans les trois premiers mois de l'année suivante, et y seront joints les estats arrestéz par chacun mois, avec les autres pièces justificatives, pour estre le compte arresté dans le bureau et signé par tous ceux qui y auront assisté.

12° Que celui qui se trouvera chargé de la recette pour l'année suivante, se chargera en recette du reliqua du compte, si aucun y a, et des reprises.

13° Que les pièces justificatives seront paraphées par celui qui rendra le compte , et par celui qui présidera à l'examen de closture.

14° Que le compte clos et arresté dans le bureau de direction sera représenté et lû dans la première assemblée générale qui sera tenue ensuite, et en cas qu'il y soit reconnu quelque abus, il y sera pourveu par l'assemblée, ainsi qu'elle le jugera à propos.

15° Qu'il sera fait choix d'un lieu commode dans l'Hôtel-Dieu, où seront placées une ou plusieurs armoires, dans lesquelles seront enferméz et mis en ordre les titres et papiers de l'Hôpital, et seront lesdites armoires fermantes à deux clefs, qui seront gardées par deux des administrateurs nez ou électifs, qui seront nomméz à cet effet dans l'assemblée générale.

16° Qu'il sera fait inventaire de tous lesdits titres et papiers qui sera mis dans les armoires, et seront joints audit inventaire les nouveaux titres, ensemble les comptes qui seront rendus chacune année, avec les pièces justificatives d'iceux.

Si mandons mettre le présent arrest à exécution, de ce faire te donnons pouvoir. Fait en Parlement le vingt-deux juin, l'an de grâce mil sept cens vingt-cinq, et de nostre règne le dixièmes. Collationné. Cavelier. Signé par la chambre, Mirey. Et scellé le vingt-sept dudit mois de juin. Delamet.

 

 

L'hospice de Chevreuse au XIXe siècle

Notes extraites d'un registre de Saint-Martin de Chevreuse, 1711-1794 et dont les derniers feuillets ont servi pour les délibérations de l'administration de l'hospice.

Le 17 mai 1825, acquisition d'une maison sise rue Neuve, vis-à-vis le marché au blé, prix 9.000 frs. En 1825, on a recensé 7 malades un décès, la femme Verdureau est infirmière à l'hospice. Vente de diverses propriétés peu productives :
1° une maison rue Neuve,
2° la ferme de Saint-Lubin,
3° la ferme de l'Hôtel-Dieu des Champs

Le 11 juillet 1826 : compte rendu de la recette de 1825 : 29.938 frs 75, dépense : 8.846 frs 54, reste 21.092 frs 21. Pendant toute cette année il n'ait entré aucun malade. Il y avait un homme et deux femmes, vieillards indigents.

Etat des employés :
• Rayé receveur 400 frs
• Maillard secrétaire 150 frs
• Elleaume chirurgien 200 frs
• Verdureau infirmière 144 frs
• Plus 192 kg de pain et 54 kg de viande.

Le 28 décembre 1826, on décide de placer douze lits à l'hospice, six d'abord et confie le service à trois religieuses, que l'une des sœurs ferait l'école aux jeunes filles pauvres de Chevreuse. Le 20 février 1827, acquisition d'une maison contiguë à l'hospice pour 5.800 frs. La commission administrative de l'hospice était composée de cinq membres, le maire et 4 membres. Le conseil de l'hospice était composé de trois membres, Mr le curé et Mr le juge de paix. Le 29 février 1828, Mr Elleaume succède à son père comme médecin de l'hospice. En octobre 1828, l'hospice possédait en biens :
• sur la commune de Milon, quatre hectares 54 ares 85 centiares loués avec les terres et pré composant la ferme de Boeselin.
• Sur la commune de Magny, 1 hectare 26 ares 54 centiares loués avec les terres composant la ferme de Villeneuve.

Délibération de 1845. En contribuant pour 5.000 frs dans la dépense que la ville de Chevreuse est obligée de faire, l'hospice ne donne réellement rien à cette ville et ne fait que racheter des charges qui le grèvent, moyennant un pris inférieur aux avantages qu'il retirerait de la combinaison proposée.

 

 

Le prieuré de Saint-Saturnin

Vis-à-vis de l'entrée principale de l'église, on avait les restes de l'abbaye de Saint-Saturnin dépendant de l'abbaye de Bourgueil et dont l'origine remonte à la fin du Xe siècle. Deux siècles après, elle était convertie en simple prieuré. Fort maltraitée par les guerres de religion, l'église fut réduite, vers 1597, à deux travées dans l'un des collatéraux, le prieur Jean Baguereau, conseiller au Parlement obtint de l'évêque l'autorisation de rétrécir le sanctuaire. Enfin, en 1698, le prieuré qui était depuis longtemps sans religieux, fut uni par Louis XIV à la maison de Saint-Cyr.

 

L'église de Saint-Saturnin – ce croquis fait sur un dessin de 1847, n'a d'autre intérêt que de figurer le passage établi à la fin du XVIe s. en travers de l'église primitive, et d'indiquer la disposition et la forme des trois fenêtres ménagées dans le pignon de la chapelle. (dessin par L. Morize)

 

On voit encore, dans la maçonnerie, quatre des anciens piliers octogones de la nef de l'église. L'école communale des garçons de Chevreuse a été installée jusqu'en 1880 dans une des parties du prieuré et au-delà du passage ; l'autre partie est convertie en magasin. La porte principale est ouverte au nord, vis-à-vis de l'église paroissiale ; c'est avec trois contreforts assez inutiles, tout ce qui reste du prieuré de ce côté. Elle présente tous les caractères de l'architecture de transition de la fin du XIIe siècle. On y remarque comme décoration des moulures, des chevrons brisés, des fleurons à quatre lobes, des feuilles en forme de raies de cœur et à la naissance de la moulure supérieure d'énormes têtes grossièrement sculptées prises dans les assises des contreforts.

 

Chapiteaux de Saint-Saturnin de Chevreuse (d'après L. Morize)

 

Bien qu'élevée en meulière, l'église de Saint-Saturnin était une construction soignée dont les voûtes surtout accusent une certaine expérience de l'art. Il y avait encore à Chevreuse une chapelle dédiée à Saint-Jean-Baptiste et attenante à l'ancien hospice.

À suivre…

 

 

Notes

(*) Nous avons conservé l'écriture et l'orthographe des documents originaux.

(1) L. Morize, Le canton de Chevreuse, notes topographiques, historiques et archéologiques (Impr. Raynal, Rambouillet 1869).

(2) Après l'érection, par François 1er de la baronnie de Chevreuse en duché en faveur de Jean de Brosse et Anne de Pisseleu, Charles IX ordonna que le duché de Chevreuse, avec les autres terres incorporées seraient tenus en foi et hommage de la Couronne , à une coupe d'or du poids de trois marcs armoriées de France, à chaque mutation et ouverture de fiefs, pour tous droits de devoirs et rachat, et que les appellations du bailli de Chevreuse ressortiraient au Parlement de Paris.