Le Déluge 1789-1798
Cette chronique, est le cinquième volet de l'histoire d'un lieu que nous avions laissé à la veille de la Révolution. Durant cette période, les biens religieux, et notamment ceux du Déluge, vont passer entre les mains de la Nation qui va les mettre en adjudication pour en tirer profit. Comme à l'accoutumée le récit sera chronologique.
J.P Dagnot - Août 2013 ajout à faire
Vue du Déluge par Morize 1868.
Les Récamier-Bernard
Faisons une entrée en matière peu commune et regardons pour commencer la famille Bernard:
Jean est un notaire lyonnais marié à Julie Matton, cette dernière est ravissante et coquette, ambitieuse et riche en profite pour séduire ceux qui l'approchent. Le mari impose au foyer conjugal, un ami de coeur Simonard, quitte à fermer les yeux sur les écarts de sa femme. Notons également l'amant de Julie, Jacques Récamier, homme cultivé remarquable financier et apprécié du beau sexe.
Le bruit court qu'une fille est née à Lyon, issue de l'épouse et de l'amant en 1777. Tout ce petit monte à Paris vers 1784. La Révolution arrive et en 1793 pendant la Terreur le père épouse sa fille âgée de 15 ans, dans le but d'assurer sa sécurité matérielle AE 17940413. Apparemment ce mariage restera blanc. La fille sera courtisée par Lucien Bonaparte et le mari deviendra régent de la banque de France.
Voyons maintenant ce qui se passe à Marcoussis .
Le Déluge pendant la Révolution
En 1790, le commandeur fait une déclaration à la municipalité de Linois: Edmond Huet commandeur de la commanderie du Déluge, en vertu d'ordre transmis par le procureur général de l'ordre de Malte, pendant la vaccance de l'ambassade, je déclare en tant qu'administrateur de ma commanderie, les biens situés dans le territoire de Linas:
- une pièce de bois de 14 arpens, une autre de deux;
- une pièce de pré appelée la fosse du Déluge de 7 arpens,
- 30 livres de menus cens correspondant à 60 livres de lods et ventes,
- cinq septiers de bled moison de rente sur le moulin des Suzeaux.
Les deux pièces de terres font partie de la ferme du Déluge et sont louées au sieur Tourtiaux.
En octobre 1790, Frère Huet, chevalier, magistrat de l'ordre Saint-Jean de Jérusalem, commandeur des commanderies du Temple de Rheims et du Déluge, demeurant à Paris rue Sainte-Catherine paroisse Saint-Paul, d'une part, et François Tourtiaux laboureur demeurant en la ferme du Déluge, lesquelles parties pour prévenir un procès prêt à naître entrelles, relativement à la demande que ledit commandeur entendait former en résiliation du bail de la ferme du Déluge fait pour trois, six, ou neuf années, moyennant la somme de 4.000 livres... Cette demande fondée sur ce que la vente ordonnée par justice et qui s'exécute présentement, des meubles, charrues, charettes, harnais, chevaux, vaches et autres bestiaux garnissant ladite ferme, ainsi que des grains, met ledit Tourtiaux dans l'impossibilité de continuer l'exploitation... En conséquence lesdites parties déclarent résilier purement et simplement le bail de la ferme du Déluge...
Quinze jours après, devant le notaire de Marcoussis, le sieur Edmont Huet, ..., de présent ce jour au Déluge, lequel a donné à loyer pour neuf années à Claude Paupe, le fils, laboureur, et Marie Louise Berrier son épouse, demeurants à Orsay, c'est à savoir la ferme dudit lieu du Déluge consistant en:
- une maison logeable pour le fermier, granges, écuries, bergeries, vacherie, poulaillers, moutonnerie, toits à porcs, volet à pigeons,
- 193 arpents de terres labourables,
- plus les coupes des bois taillis à raison de trois arpens et demy par chaque année,
Ne sont pas compris au bail, que le commandeur se réserve,
- tout le surplus des terres de ladite ferme
- les maisons et bâtimens entre cour et jardin dont ledit commandeur a toujours jouy,
- deux remises qui sont dans la cour de ladite ferme
- la jouissance quand bon semblera d'une écurie à huit chevaux,
Ce bail est fait moyennant le prix et somme de 2.800 livres... suivent les conditions, l'acte rédigé en la demeure du bailleur au Déluge. On retrouve mention de cet acte comme étant le premier article d'un registre informe de recette, la description des lieux diffère:
- maison du fermier, écurie, vacherie, deux granges, une cour, et trois petits jardins dont un clos de murs, les autres de hayes mortes contenant 32 perches,
- 200 arpents de terres.
En novembre 1790, la vénérable assemblée du grand prieuré de France, se tient dans la salle des Tours du Temple, à Paris, présidée par le bailly de Champigneulles, grand trésorier. Monsieur le commandeur Huet, titulaire du membre du Déluge, a présenté les brefs et bulles du grand maître et sacré conseil, qui l'autorisent à donner à bail pour plusieurs années, les terres dudit membre; ensemble l'état des baux fait au nombre de 35 à différens particuliers, pour la somme de 2.781 livres. Sur quoi la vénérable assemblée a approuvé l'opération et a donné acte au commandeur.
La Révolution arrive, en juillet 1792, Mr Edmond Huet commandeur de la commanderie du Temple de Rheims et de celle du membre du déluge, lequel constitue son procureur Jean Michel Jubin, pour percevoir les revenus de la commanderie excepté le bail de la ferme. En bref remplacer le commandeur. Deux semaines après le commandeur révoque la procuration Jubin et nomme Noel François Potron marchand de bois à Marcoucy... La signature du commandeur a considérablement changé. Quatre jours après la signature le commandeur fait coucher son testament. Edmond Huet demeurant en son hôtel rue Saint-Antoine, paroisse Saint-Gervais, en sa chambre à coucher d'une maison appartenant à l'abbé Gayet, , au lit malade de corps mais ain d'esprit bon jugement ainsi qu'il est apparu aux notaires, ... Je demande à être enterré le plus simplement possible et m'en rapporte à mon exécuteur testamentaire...
Je donne et lègue à Jacques Trumay domestique à mon srvice depuis 11 ans, Louis Elizabeth Jalloté sa femme, ma femme de charge depuis 10 ans, Antoine Deshors mon cuisinier depuis 12 ans et Ligier Lesrat, domestique à mon service depuis 4 ans, la cinquième partie de mon pécule, pour le partager entre eux dans la proposition du temps qu'ils ont passé à mon service... Le testateur déclare ne pouvoir signer vu sa grande faiblesse
et ses excès font que le commandeur reste sur Paris et y décède en juillet 1792. Notons le dépôt du testament du commandeur devant un notaire parisien ainsi que de la délivrance de legs à ses héritiers. Son inventaire après décès se fera à Marcoussis plus d'un an après.
Donc en 1793, à la requête de Jean-Baptiste Desprez administrateur des pauvres, demeurant à Paris comme exécuteur du testament du "citoyen Edmond Huet, commandeur du Temple de Rheims et du Déluge" décédé à Paris, ledit Desprez représenté par le citoyen Ducluzeau, et également en la présence de Noel François Potron de Marcoussis représentant Louis Destournel, procureur général du ci-devant Ordre de Malte, et enfin en la présence des citoyens administrateurs du district de Versailles représenté par Joseph Macé de Baigneux , commissaire... Etienne Charbonneau notaire en présence du maire et des officiers municipaux de Marcoussis, procèdent à l'inventaire des biens en une maison dépendant de la ci-devant commanderie en la paroisse de Marcoussis... Nous nous sommes transportés et avons trouvé Jacques Aguesta, fils, garde bois de la République demeurant au Déluge :
- dans le logis du commandeur, cuisine, vestibule, salle à manger, office ensuite,
- cave ayant son entrée au fond du jardin,
- cour, remise,
- chapelle, ayant son entré face à la porte cochère (il s'agit de la sacristie transformée en chapelle)
- chambre haute au dessus du logement du garde à côté de la chapelle,
- retour au logis du commandeur: chambre domestique face précédente, chambre à côté, grenier au dessus, salon au dessus de la cuisine, chambre à coucher, cabinet, garde robe, chambre domestique à côté, chambre domestique au second étage, chambre à droite, autre chambre et cabinet second étage, greniers au dessus .
Le citoyen Agueta dit qu'il a remis au maire trois fusils à giboyer. Les meubles trouvés représentent 2173 livres.
L'ordre de Malte est devenu étranger et souverain, se fait représenter pour récupérer les biens et les loyers que percevait le commandeur Huet. Selon une procuration ledit Huet devait de l'argent audit ordre.
Suite à cet inventaire a lieu la vente des meubles représentant 7.546 livres en assignats que se sont partagées les parties dont 1.400 pour frais de gardiennage.
En octobre a lieu la liquidation de la succession du commandeur.
En prairial an 2, les biens de la commanderie sont régis par la Nation, notons extrait du registre des recettes de Palaiseau:
- 101 livres d'Antoine Saulnier pour loyer de deux arpents à Balizy,
- 1.500 livres de Claude Paupe fermier de la ci-devant commanderie du Déluge
- 40 livres de Charles Boudinet pour quatre arpents dépendant de ladite commanderie.
En germinal an 2, le logis du commandeur est de nouveau visité cette fois en vue de le louer. Pierre Martin Delorme, officier municipal de la commune de Marcoussis, commissaire nommé par la municipalité, ... à l'effet de me transporter en la maison du Déluge, faisant partie des biens nationaux pour dresser l'état de ladite maison et dépendances, pour la location de ladite maison. Je me suis adressé au citoyen Agueta, fils, garde bois de ladite commanderye, à l'effet de me faire voir tous les lieux de la sus-dite maison:
- au rez-de-chaussée, une office et une salle à manger, une cave, une remise, une écurie de six chevaux.
- au premier étage, deux chambres à feux, deux cabinets,
- au deuxième, deux chambres à feux, deux cabinets, deux chambres de domestiques sans feux.
Tous lesdits logement garny de leurs serrures et clefs...
- cour à porte cochère servant d'entrée de ladite maison, une chapelle propre à faire un grand bucher,
- un jardin potager planté de fruitiers au nombre de 100, dans lequel il y a un puits,
- un verger d'environ 125 perches où il y a 25 fruitiers.
Observe qu'étant introduit dans la ci-devant chapelle, il y a trouvé un christ, quatre grands chandeliers, deux autres petits, un bénitier, un ciboire, le tout de cuivre, un calice et sa patène, deux burettes d'étain, lesquels laissés à la garde d'Agueta... Lesdits effets transportés au greffe pour départ sur Versailles. La chapelle dont il est question est la sacristie adossée à l'église.
Suite à ce procès verbal, la municipalité a mis en adjudication la dite maison, ... au citoyen Duvergier demeurant à Paris sous la caution de Jacques Agetta, moyennant 170 livres de loyer.
En prairial, notons extrait du registre de Palaiseau, le paiement par Sevrin Debout demeurant à Marcoussis de 180 livres pour loyer de 15 arpents dépendant de la ci-devant commanderie.
À peine loué, le district de Versailles décide de commencer à vendre les biens de la commanderie. Une première tranche de sept parties est mise en vente:
Extrait de l'affiche de mise en vente de la commanderie.
- la maison, ferme ... (voir texte ci-dessus) ...
- 57 arpents en six lots.
Quinze jours après ont lieu les adjudications, ne retenons que deux articles adjugés à Claude Joseph Martin, demeurant à Paris, quai de l'école qui s'est rendu acquéreur moyennant la somme de 179.500 livres, des biens qui suivent, la maison, ferme, terre, prés, friches, connue sous le nom de la ci-devant commanderie du Déluge :
- la principale maison habitée ci-devant par le commandeur composée d'un rez-de-chaussée et deux étages quarrés de huit thoises de face sur cinq de profondeur,
- une ci-devant chapelle avec son autel et tabernacle en bois,
- un logement de jardinier, composé de rez-de-chaussée, premier étage et grenier,
- un jardin potager de 50 perches, puits pièce d'eau servant de lavoir,
- tous les bâtimens, cour et jardin et compris cour et emplacement de la ferme, contenant deux arpens,
- un verger contenant trois arpens,
- friches et joncs marins contenant 21 arpens,
Les bâtimens de la ferme consistant en un logement pour le fermier, cour fermée de murs et bâtimens ayant son entrée par deux portes charretières, granges, écuries, bergeries, vacherie, poulailler, toit à porcs, volière, charterie, et deux grandes remises,
- 193 arpens de terres labourables en deux pièces,
- une pièce de trois arpens,
Le tout contenant 224 arpens. Lesquels bâtimens de la ferme et terre sont loués...
Également le second article, une pièce de terre de 15 arpents pour 12.000 livres
Nous venons de voir une première série de ventes faite par la Nation, un mois après, une seconde tranche composée uniquement de terres dont nous ne retiendrons qu'une parcelle qui doit contenir le cimetière médiéval du Déluge.
Nous allons voir défiler une succession de propriétaires qui acquièrent des parties de ce domaine; en effet, cinq mois après son acquisition, le citoyen Claude Joseph Martin, demeurant à Paris, quai de l'école, section du Museum, lequel vend au citoyen Louis Roch, demeurant à Paris, rue de la Lune, section Bonne Nouvelle acceptant, les domaines nationaux cy-après désignés:
1°) les maisons, ferme, terres, prés, friches, connus sous le nom de la cy-devant commanderie du Déluge, loués à Paupe,
2°) 15 arpents loués à Debout, adjugés 12.000 livres,
la vente est faite moyennant 194.000 livres dont 22.000 en assignats reçus par Martin. Cette vente semble curieuse, Martin se réserve le droit de racheter et Roch celui de déclarer command.
Pierre Alexis Caron, agent de change à Paris, fait bail pour neuf années au citoyen Louis Roch de 20 arpens de terres à Marcoussis, d'une pièce plus forte, le présent bail fait moyennant 20 septiers de bled froment à disposition dans les greniers du Déluge . D'un acte non vu, le citoyen Roch aurait vendu la terre correspondante. Quatre jours après il aurait fait également la même procédure avec Jean Baptiste Clément.
En floréal an 3, Claude Paupe toujours fermier, règle son loyer de la ferme du Déluge à la Nation au canton à Palaiseau, à savoir 3.156 livres d'une somme de 4.000 due annuellement.
Le même mois, le citoyen Louis Roch, ..., en vertu de la faculté qu'il s'est réservée, déclare que dans les terres de la commanderie acquise en brumaire dernier, il y a eu 20 arpens qui appartiennent à Jean Baptiste Clément, moyennant 20.000 livres, ce document pour parfaire cette acquisition.
En prairial an 3, Louis Roch citoyen non marié, lequel a vendu à Antoine Bourgeois citoyen de Paris demeurant rue Jacques, vingt arpents de terre moyennant le prix et somme de 40.000 livres. Le citoyen Bourgeois fait bail pour neuf années de ladite terre au citoyen Roch moyennant vingt septiers de blé froment.
Le même jour, le même scénario se déroule entre Roch et le citoyen Louis Caron, négociant à Paris demeurant rue Leppelletier pour également vingt arpents, 40.000 livres et un bail analogue.
Également, le citoyen Roch continue de vendre des parcelles de terres notamment à Bourgeois et à Caron . Nous arrivons en messidor an 3, Louis Roch, citoyen français non marié, demeurant rue de la Lune à Paris, Pierre Caron, agent de change, demeurant rue Chavenais, et Louis Caron, négociant demeurant rue Leppelletier, lesquels ont vendus à la citoyenne Christine Bondidier, fille majeure, marchande lingère, demeurant rue Montorgueil, acquéreure pour elle ou ses commands
1°) 81 arpens de terres labourables...
2°) une grange, le jardin qui y tient et qui va aboutir au batiment servant de remise, plus ledit batiment un autre batiment servant de bucher, un autre servant de fournil, un autre servant de logement au fermier, un autre servant d'écurie et la moitié d'un autre servant d'étable... il sera construit un mur...ainsi que le morceau de terre situé de l'autre coté du grand chemin et que l'on nomme le cimetière ...
en outre cette vente faite moyennant la somme de 239.500 livres. Le déluge comprend dorénavant une ferme et une maison de chef possédé par deux propriétaires.
Relevons un intitulé utilisé en raison de l'échec rencontré pour trouver l'acte de brumaire an 4, à savoir une déclaration par Christine Bondidier au profit de Jacques Récamier, probablement de la ferme du Déluge. C'est le début de la présence du couple Récamier au Déluge.
En frimaire an 4, notons côté municipal, notons une lettre adressée au citoyen Moussu, adjoint municipal de Marcoussis par le citoyen Roch: il nous seroit difficile pour ne pas dire impossible de satisfaire à la demande que vous me faites de fournir au magasin de Versailles quarante quintaux de paille, la ferme du Déluge dont je suis propriétaire et que le fermier précédent quitte en ce moment, n'a été en mauvais renom, qu'à cause de son défaut de paille...
Le premier nivôse an 4, quatre propriétaires sont présents au Déluge:
- le citoyen Louis Roch, au nom et comme propriétaire en partie de la ferme du Déluge, y demeurant, lequel donne à loyer pour neuf années au citoyen Jacques Boette, 36 arpents de terre en deux pièces... moyennant 23 septiers de bled en sa demeure,
- le citoyen Jacques Recamier, négociant demeurant à Paris donne à loyer pour neuf années, les batiments composant ladite ferme appliqués en une maison de fermier composée d'une cuisine par bas, chambre à feu à côté, grenier et chambre au dessus, grange à bled, remise, bucher, fournil écurie, moitié de l'étable actuellement existante qui sera séparée par un mur de refend aux frais du bailleur, deux jardins..., tenant au citoyen Roch propriétaire en partie de ladite ferme et 80 arpents de terres labourables...
- le citoyen Antoine Isidore Bourgeois, négociant demeurant à Paris rue Saint-Jacques, baille à loyer pour neuf années au citoyen Jacques Boette, 20 arpents de terre labourables moyennant 15 septiers de bled et 3 d'avoine... les récoltes seront renfermées dans les bâtiments de la ferme du Déluge appartenante au citoyen Récamier,
- le citoyen Jean Baptiste Clément, négociant demeurant à Paris section de l'Arsenal, donne à loyer pour neuf années au citoyen Jacques Boette, laboureur à Fontenay, 20 arpens en face la porte d'entrée de la ferme du Déluge, tenant au citoyen Roch propriétaire en partie de ladite ferme, au couchant au citoyen Récamier.
De ces baux, nous avons confirmation des ventes faites par Roch. de plus en nivôse an 4, le citoyen Boette, cultivateur demeurant à Fontenay les Briis, déclare comme locataire de la ferme du Déluge suivant le bail du premier nivose dernier, jouir des batiments, et le citoyen Paupe le jeune, cultivateur demeurant en ladite ferme déclare qu'en vertu de l'expiration du bail déclare qu'il est dans l'intention de vuider les batiments... Le citoyen Paupe s'engage en faveur du citoyen Roch d'approcher les matériaux tels que terre, pierre, pour construire le mur de séparation que se propose de faire ledit citoyen Roch, tant de la cour que de la vacherie tel qu'il est énoncé au contrat de vente fait par ce dernier à la citoyenne Boudidier... Cet accord montre que Roch a bien vendu la ferme à la citoyenne Boudidier.
Notons en pluviôse an 4, le citoyen Jacques Récamier, négociant, demeurant à Paris rue du Mail baille à loyer pour neuf années au citoyen Charles Boudinet, cultivateur demeurant à Beauvert, un demy arpen de friches au lieudit le cimetière du Déluge, tenant d'un côté du levant en pointe, d'autre du couchant et d'un côté du nord au bois du citoyen Laideguive et d'autre au midy au chemin pavé de Versailles à Dourdan, à charge de le défricher et moyennant trois septiers de pommes de terre en la maison du Déluge. L'amant, devenu le mari de sa fille Juliette Recamier, est donc présent au Déluge.
La vie continue, le citoyen Louis Roch propriétaire de la ferme du Déluge en partie, y demeurant,lequel baille au citoyen Charles Boudinet, pour 9 ans, un arpen et demi au chantier de la pièce de la Tour, moyennant cinq septiers de pommes de terre et deux boisseaux d'arricots.
Nous arrivons en thermidor an 4, après l'arrivée de l'amant c'est au tour du trio, Jean Bernard, sa femme et Pierre Marie Simonard, d'entrer au Déluge, ce dernier achète pour le couple les biens de Louis Roch. Suit dans la quinzaine, un acte entre le mari et l'amant des droits d'usage indivis, cour de la ferme, entre la maison bourgeoise et la ferme.
Au début de l'an 5, la Nation a retrouvé deux pièces de terre qu'elle met en adjudication, les 11 arpents concernés seront adjugés au citoyen Gervais Hébert moyennant 3.204 livres.
Le Déluge et sa maison de maître ne conviennent pas au couple Bernard, en ventôse an 5, Marie Julie Matton, épouse du citoien Jean Bernard, l'un des receveurs des impositions du canton de Paris, demeurant audit quay d'Orsay, laquelle vend à André Cristy citoien français demeurant à Paris rue des Petits Champs division de la Butte des Moulins, un domaine appelé le Déluge consistant:
- 1°) une maison de chef ayant son entrée par une avenue et demi-lune, porte cochère et grande cour; composée au rez-de-chaussée d'un vestibule, office, cuisine, salle à manger, au premier, ..., en montant au second ...,
plus maison de concierge, cuisine et trois chambres,
bâtiment servant cy-devant de chapelle, remise, écurie,
2°) ...., grange servant autrefois d'église, laiterie, ... écurie pour huit chevaux, ...
bâtiment en démolition servant de bergerie,
3°) Suivent les terres.... arpents de terres...
La vente faite moyennant 14.000 frs en numéraire métallique . Les parents de Juliette Récamier ne seront restés que six mois dans la maison de maître. Le dénommé Cristy a agi pour le compte des citoyens Vertois et Leculant.
L'année suivante c'est au tour de l'amant de vendre ses biens: Jacques Récamier, banquier demeurant à Paris, rue du Mail, lequel vend à Jacques Blondel, receveur des contributions du quatrième arrondissement, demeurant à Paris, rue Bailleul, division des gardes françaises, savoir:
1)° portion tant divise qu'indivise d'un corps de ferme dont le surplus appartient au citoyen Veslin aux droits de la citoyenne Bernard ,
2°) un jardin situé en dehors de la ferme ,
3°) 81 arpents de terres labourables dans une pièce de 117 dont le surplus appartient à Lhomme & Clément ,
4°) les friches qui sont derrière les bâtiment et le grand chemin et un morceau de terre de l'autre côté du grand chemin qu'on nomme le cimetière, si ces deux objets dépendent de l'adjudication faite au citoyen Martin suivant le procès verbal ci-après énoncé. Ledit Récamier est son intention de vendre tous ce qui lui appartient dans la ferme du Déluge, tel qu'il en a droit. Tous les lieux affermés scavoir un demi arpent ou environ dit le cimetière, au citoyen Boudinet pour neuf années
La
vente est faite moyennant 10.000 livres métalliques francs deniers. L'épouse mineure émancipée approuve la vente. Ce sera la fin de la présence de ce couple célèbre au Déluge.
Signature du couple Récamier Bernard.
À suivre...