Le Doyenné de Châteaufort (4) Les paroisses méridionales |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------,,---------------- _------------------ --------- Octobre 2011 Carte de « l'Archevêché de Paris divisé en ses trois archidiaconez et en ses deux archiprêtrez et sept doyennéz ruraux » dressé par ordre du cardinal de Noailles (Besson, Paris, 1706).C. Julien JP. Dagnot
Cette chronique est le quatrième volet de la prescription des paroisses du doyenné de Châteaufort dans l'archidiaconé de Josas (1). Cette fois, après avoir donné quelques généralités, nous présentons les paroisses méridionales de ce doyenné qui comptait quatre-vingt-dix-neuf paroisses sous l'Ancien régime (*). Pour la plupart des paroisses nous donnons la traduction des visites du vicaire de l'archidiacre de Josas au cours du XVe siècle (2).
Marcouci Cette paroisse est éloignée de six lieues et demie de Paris ou environ. Elle est à droite du grand chemin qui conduit de cette ville à Orléans à la distance d'une lieue, compris le bourg. Le pays renferme un vignoble, des labourages, bois, prairies, étangs, un ruisseau nommé Salmouille , qui coule d'occident en orient, et un autre appelé Gadanine . Le bourg est dans le fond entre les deux côtes, dont l'une est au nord, et l'autre vers le midi. Cette paroisse est sur l'extrémité du doyenné de Château-Fort, les haras qui paroissent y avoir été dans les premiers temps, semblent avoir donné le nom au lieu, du mot celtique ou gaulois March ou Mark qui signifioit cheval, et d'où est dérivé le nom de Maréchal. Il n'y a qu'une seule et même église qui sert de prieuré et de paroisse. Il est drôle de constater que le nom de la feuille d'informations de la municipalité soit le nom d'un ruisseau secondaire! Le château de la terre de Marcoucì mérite une attention particulière par ses singularités ; il paroit avoir commencé par un vieux corps de logis qui étoit dans la vallée, et qu'on appelloit la Maison-Fort , quoique les anciens titres lui donnent le nom de la Motte. Il n'en reste plus qu'une petite tour quarrée couverte en pavillon. On l'appela dans la suite la Tour du Bûcher. Le sieur de Montaigu la fit enclaver dans un des quatre corps de logis de son nouveau château. Outre le défaut de la situation de ce château qui est au bas d'une roche, perpendiculaire presque comme une muraille, tous les escaliers étoient en saillie dans la cour; l'entrée est couverte par un ouvrage avancé ou avant-château dans lequel on ne peut entrer que par deux ponts-levis qui sont aux extrémités des flancs. Dans une petite tourelle qui est à côté de la grosse tour méridionale, on voit un moulin à bras qui servoit dans le besoin. Après avoir traversé une cour quarrée, on entre dans le château par un second pont-levis. Sa structure forme un édifice quarré oblong, dont les quatre angles font flanqués de quatre grosses tours rondes, couvertes d'ardoise, et les courtines toutes à mâche-coulis et galeries, et flanquées de demi tours découvertes. Le donjon est au-dessus de la porte d'entrée où est représenté Charles VI. Dans le fond de la cour sont deux chapelles l'une sur l'autre, toutes peintes; l'une au rez-de-chaussée, et qui est dédiée à la Sainte Vierge , et l'autre au niveau du premier étage. On voit dans le bâtiment et le grand escalier qui sont à droite, les armes de Graville, et les ancres qui désignent que c'est Louis de Graville, grand amiral de France, qui les a fait construire. Dans la grand'salle de cet édifice est figuré en pierre un cerf de grandeur ordinaire avec son bois naturel. Il porte au col un écu aux armes de France, et sur le piédestal sont plusieurs salamandres ; ce qui peut indiquer que ce seroit en mémoire d'un cerf que François 1er auroit pris dans les bois de Marcouci. Sur les cheminées de la plupart des chambres sont de pareilles figures de cerf avec diverses armoiries des princes ou grands seigneurs. Plusieurs de ces chambres sont octogones et petites. Dans un cabinet qui est au rez-de-chaussée, se voit le portrait d'Henriette de Balsac , qui fut aimée d'Henri IV, et celui du duc de Verneuil, leur fils naturel. Anciennement les meubles de ce château étoient de chêne où l'on avoit entre-mêlé un peu de cèdre ou bois odoriférant; il y avoit des coffres ou buffets de ce bois, des tables longues ou caisses à nourrir des vers à foie, et jusqu'à des moulins et ustensiles à façonner les soies. On y voyoit un beau terrier en parchemin, rédigé par les soins de Jean d'Epinay , évêque de Mirepoix, intendant de Louis de Graville , seigneur de Marcouci. Le parc de Marcouci contient quatre-vingts arpens : on y voit de fort beaux ormes. L'un des revenus de cette terre consiste dans les deux étangs faits par Jean de Montaigu ; l'un est de quatre-vingt-dix arpens ; l'autre de cent vingt. Par la suite, l'un des deux fut appelé l'étang de Craon , et l'autre l'étang de Roucy , à cause des alliances de ces maisons. On les pêche tous les ans, et leur produit est estimé chaque année 3.000 livres . Le Couvent des Célestins. C'est le monument le plus remarquable de la piété de Jean de Montaigu et de sa femme. Il fut bâti en trois ou quatre ans, et la première pierre fut bénite et posée le 17 février 1404, par Pierre de Fresnel, évêque de Meaux, et dédié en 1408 par Jean de Montaigu, archevêque de Sens, frère du fondateur, en présence de Jean duc de Berry, et de tout le chapitre de Merry de Linas, qui continua d'y venir depuis en procession chaque année à pareil jour où les religieux furent introduits. Louis de Gravílle et Marie de Balzac son épouse augmentèrent cette première fondation de leurs libéralités en 1505 et1516. L'église est de structure gothique, bâtie en grande partie de grès. Comme elle est sous le titre de la Sainte-Trinité , ce mystère y est représenté par une figure faite d'une seule pierre. C'est une espèce de corps humain composé de trois corps à trois faces, et plusieurs mains, dont une tient le globe du monde, l'autre une croix, et la troisième une colombe, espèce d'emblème pour figurer au peuple l'unité d'un Dieu en trois personnes. Au côté gauche de ce portail est la figure du roi Charles VI, et celle de Jean de Montaigu en robe longue : au côté droit est représenté également en relief Jacqueline de la Grange , femme du fondateur, avec une fille, ou plutôt la reine Isabeau de Bavière , femme de Charles VI avec Jacqueline de la Grange. La devise du fondateur qui est Ilpadet , est peinte par-tout, et souvent partagée ainsi IL Padet , comme si c'étoit deux mots.
Dubreul rapporte qu'un Turc qui étoit à la suite de François 1er lorsqu'il vint à Marcouci, décida que c'étoit du syriaque, et que cela signifioit Dieu en mon espérance. Au côté droit de la porte du chœur, étoient de petits tableaux XVe siècle, qui représentent la vie de Saint-Pierre-Célestin, et qui paroissent fort bons. On les a ôtés pour placer un grillage, etc .
Au milieu du chœur devant le sanctuaire, est représenté Jean de Montaigu, couché les pieds étendus vers l'autel. C'est une statue de pierre couverte de grilles. Il fut inhumé en 1412. On lit ces expressions dans l'inscription : Lequel en haine des bons et loyaux services par lui faits au Roi et au Royaume , fut par les Rébelles ennemis du Roi , injustement mis à mort à Paris. Derrière le couronnement, qui est sur sa tête, sont ces deux vers: Non vetuit servata fides Régi Patriæque, Et au-dessus est ce quatrain Pour ce qu'en paix tenois le sang de France,
On a aussi inhumé dans cette église Gérard de Montaigu , évêque de Paris, frère du fondateur, Marie de Balzac, Thomas de Balzac , Anne Gaillard sa femme, et Charles de Balzac leur fils, évêque de Noyon ; Henri Pot , premier écuyer tranchant d'Henri III, etc. Louis Lemaitre , seigneur de Bellejame; plusieurs personnes de la famille des Viole du dernier siècle ; un officier nommé Raymond ; enfin un prieur de ce lieu nommé Pierre Julien , mort en 1540, où, parce qu'il y est dit que la mort l'a frappé de son étrille, il est au bas de son épitaphe, représenté couché sur le dos en chasuble et aube parée de plages avec la mort debout qui tient une étrille, et lui étrille la tête. On voit dans le trésor une croix de pur or, où il y a du bois de la vraie croix; et un bras de vermeil qu'on dit renfermer un os du bras de Saint-Joseph d'Arimathie. Le cloître est d'une grande étendue. Visite archidiaconale . Le jeudi 18 mai 1458, visité ce jour le prieuré et l'église de la paroisse de Saint-Wandrille et Sainte Marie, le prieur est absent, et en présence du prêtre Dom Vincent Folucque, curé de ce lieu et des nommés Jean Roger et Nicolas Charpentier, alias Loyseleux et d'autres paroissiens. L'église est sous le patronage de l'abbé de Saint-Wandrille au diocèse de Rouen. La fabrique possède la dîme sur sept arpents de terre situés devant la maison de justice du château de Marcoussis et huit sols parisis venant d'un bail à cens d'un arpent et demi de terre sur le territoire appelé Legay [le Gué]. De la même manière qu'en 1457, les marguilliers ont payé et signé le présent procès-verbal. Les paroissiens devront élire une sage-femme avant le mois d'août sous peine d'amende.
Janvry Village distant de sept lieues de Paris, ou environ, vers le sud-ouest, à deux lieues, ou un peu plus de Montlhéry, du côté du couchant. Sa situation est dans une plaine de labourages, sans aucunes vignes, mais fort voisine des bois qui font la séparation d'avec la vallée de Marcoucies, et dans lesquels est la Commanderie du Déluge. L'église de ce lieu est sous l'invocation de la Sainte Vierge. On n'y voit rien de considérable. On assure dans ce lieu, qu'on y conserve des cheveux de la Sainte Vierge. La cure est à la collation de l'évêque. Les écarts et hameaux de Janvry sont au nombre de six : Fresneau, Muleron, Marivaux, Chantecoq, Tuillières et la Brosse. Selon Hennique de Chevilly, cure Notre-Dame du Mont-Carmel de Janvry est à la collation de l'archevêque . Dès le XIIIe siècle, la Cure étoit établie. On y chérit encore la mémoire de l'épouse de M. de Beaufort Ferrand, seigneur du lieu, qui fut la bienfaitrice de sa paroisse et y donna l'exemple de toutes les vertus chrétiennes. Elle mourut vers le milieu du XVIIe siècle. Antoine de Saint-Martin de la Porte , Carme Billette, son directeur, écrivit et imprima sa vie dédiée â son mari.
Bries ou Briis Village éloigné de Paris de sept à huit lieues, situé sur une petite éminence au bas de laquelle passe un ruisseau qui vient de Limours. Il y a très peu de vignes. L'église paroissiale est sous le titre de Saint Denis, ce qui confirme que ce lieu est le Bragium de l'extrémité de la forêt d'Iveline, qui fut donnée à l'abbaye de Saint-Denis par le roi Pépin peu avant sa mort. La cure de Saint Denis de Bris est placée sous le patronage de l'abbaye Saint-Magloire de Paris « de donatione Sancti Maglorii Parisiensis », qui avait été gratifié de ce sanctuaire avec la moitié du village et la justice par l'évêque de Paris. Le clocher construit en dehors de l'église est une tour carrée haute de 39 mètres terminée par quatre pignons. Un abbé du même monastère avait fait construire à Briis un couvent et une église priorale sous l'invocation de Sainte-Croix avec les dixmes. La bulle d'Adrien IV d'environ l'an 1155 et le diplôme de Louis-le-Jeune de l'an 1159 confirmèrent ces possessions. Le prieuré de Sainte-Croix est nommé dans le Pouillé parisien du XIIIe siècle comme compris dans le doyenné de Macy. Jehan de La Queue était prieur de cet endroit en juillet 1318. Il n'y a pas d'autres écarts à Bries que le hameau ou la ferme de Bligny qui en est à un quart de lieue du côté du levant, et un autre du côté de Vaugrigneuse vers le sud-ouest. L'église et le couvent furent démolis en 1618. Visites archidiaconales. Le 18 mai 1458, le vicaire épiscopal a visité l'église Saint-Denis de Briis et l'autel paroissial de ce lieu qui est une dépendance fondée par l'abbaye Saint-Magloire de Paris, ordre des Bénédictins. Le curé est absent, son nom est Philibert Jouvin, prêtre et ce lieu est desservi par maître Pierre Dudoit. Les marguilliers Jean de la Planche et Lucas Potin sont priés de fournir la composition de la paroisse avant la saint Martin d'hiver sous peine d'amende. Ce jour, Denise femme de Luce Corbeau est nommée sage-femme. Le visiteur affirme que l'eucharistie est en bon état. Fin juillet 1459, l'église paroissiale Saint-Denis de Briis est visitée en l'absence du curé Philibert Jovini. Les présents sont Dom Pierre Dudoit, chapelain, Jean Chameau et Lucas Potin, marguilliers, Pierre Alaire, Étienne de Briches et Étienne Jousse avec plusieurs autres habitants. L'assemblé désigne Jean Chevalier comme nouveau marguillier. Les hosties sont immondes, les fonts baptismaux sont sales et l'huile sainte est ancienne ; il est intimé au chapelain de tout mettre en ordre sous huitaine. Celui-ci présente ses excuses. Les marguilliers sont priés de nettoyer les fonts avant la Toussaint. Notons que le prieuré dépend de l'abbaye de Saint-Magloire de Paris. Le même jour le vicaire visite le prieuré de Briis-sous-Forges où le prieur est absent. Son nom est frère Jehan le Françoys. Il est arrêté que tous les fruits des dîmes de ce prieuré serviront au paiement de la procuration dont une quittance est exigée des marguilliers. Les paroissiens sont au nombre de 30 alors qu'il y en avait 300 dans les anciens temps.
Fontenay-sous-Bries De tous les villages nommés Fontenay, celui-ci est le plus ancien « Fontanetum ad Brias », mentionné dès le VIIe siècle. Il est situé à l'entrée d'une plaine, à la descente d'un coteau de vignes assez roide, qui est sur le chemin de Janvry, et à l'extrémité des bois qui sont de-là jusques vers Marcoussy. Il est éloigné de Paris d'environ sept ou huit lieues, et placé au couchant de Montlhéry, à la distance de deux grandes lieues. L'église est sous le titre de Saint-Martin, et n'a rien de remarquable. La cure est à la collation pure et pleine de l'archevêque de Paris. M. de Laistre, ancien secrétaire du Conseil, et seigneur de Fontenay, a fait construire en 1738, un pont-levis de fer à bascule, qu'il a fait placer sur les fossés de son château, et sur lequel toutes les voitures peuvent palier. On prétend que ce pont est le premier de cette espèce, qu'il n'a point les inconvénients des ponts-levis de bois, dont la pesanteur n'est ni fixe ni égale, comme dans celui-ci. La plus foible personne peut le lever. M. Odry , seigneur de Soucy, a acquis cette seigneurie de M. de Laistre , ci-devant greffier du Conseil. II a agrandi et embelli ce lieu. La seigneurie, dit-on, s'étend sur la Paroisse de Bruyères ; elle relève du roi par Montlhéry. Selon Hennique de Chevilly, Fontenet-sous-Bries dont la cure saint Martin a pour patron l'archevêque, appartenoit, en l'an 670, à une dame, nommée Chrotilde , qui y fonda un monastère sous le titre de Notre-Dame. Dans le château de Soucy est une chapelle du titre de Saint Éloy, qui servit de paroisse à plusieurs hameaux circonvoisins, pendant les guerres de la minorité de Louis XIV. Visite archidiaconale. Le mercredi 28 juillet 1462, plusieurs habitants de Fontenay-les-Briis : Pierre le Mère alias l'Escossays et Pierre Guitet viennent à l'église de Briis pour rencontrer le vicaire de l'archidiacre. Ces paroissiens prétendent que la provision est annexée à Bruyères. Ledit Pierre Guitet confesse qu'il perçoit les dîmes de l'église qui s'élèvent annuellement à deux setiers de blé et un setier d'avoine. Ledit Guitet doit rendre la dîme des trois setiers, en nature ou en numéraire.
Forges Ce lieu est situé sur une montagne, à sept lieues ou un peu plus de Paris, vers le couchant d'hiver. C'est un pays contigu aux bois de Limours, anciens restes de la forêt d'Iveline. II y a des vignes, et du côté du midi, un vallon et un coteau assez escarpé et roide. Il est à trois lieues ou environ de Montlhéry, qui est vers le soleil levant. Le petit ruisseau qui y passe, n'a point de nom; il coule du côté de Brie. L'église du lieu, qui est sous le titre de la Sainte Vierge , devint priorale par la donation qu'en fit le seigneur de Tevin , aux moines de Longpont, au plus tard vers les premières années du règne de Louis-le-Gros. Ce bâtiment est tout de grès, de même que la tour. L'église a toujours servi de paroisse et de prieuré. Le Pelletier, dans son pouillé de 1691, met deux prieurés de Forges au diocèse de Paris; l'un à la nomination du prieur de Longpont ; et l'autre à celle du prieur de Saint-Martin-des-Champs. Visites archidiaconales. Aujourd'hui, 2 juillet 1463, Martin Coulon et Jean Luas habitants de Forges-les-Bains sont désignés marguilliers sur la recommandation de Guillaume Comperault, Jean Chevallier et Lormeri le Gros. Aujourd'hui, le visiteur régularise la vente d'un arpent de pré situé dans la paroisse de Forges qui appartenait à la fabrique, la vente moyennant 18 sols parisis, monseigneur l'archidiacre a retenu tous les revenus et les conservent. Le 6 septembre 1470, les marguilliers de Forges, savoir Jean Luart et Mathurin Coulon se rendent à Briis disant que le lundi suivant le fête de Saint-Michel ils ont produit leur inventaire avec le curé et autres paroissiens, mais n'ont pas les lettres.
Vaugrigneuse Cure titrée de Sainte Marie-Madeleine, dont l'archevêque est le patron. Le nom latin de ce lieu, est Vallis grinosa ou Griniosa, Quasi vallis granosa, ou bien Quasi vallis grandior. Cette paroisse, située à environ neuf lieues de Paris, n'étoit d'abord qu'une chapelle dépendante de Briis. On lit dans l'église du lieu une épitaphe de Jean Hervuard, premier médecin de Charles IX, de Henri III, de Henri IV et de Louis XIII, décédé devant la Rochelle en 1628, que le seigneur du lieu en fonda la cure en 1618. Les seigneurs de Vaugrigneuse sont célèbres dès le commencement du XIIe siècle. Du temps que la collégiale de Montlhéry subsistoit sous le titre de Saint Pierre, Burchard de Vaugrigneuse lui donna du grain à prendre à Boissy sous Saint-Yon pour l'entretien du luminaire. Un Guillaume de Vaugrigneuse, chanoine de Paris, fut fait doyen de l'église cathédrale en 1260 et devint archidiacre de Josas.
L'Aunay-Courçon ou Launay-Courson Dans le Hurepoix, au gouvernement général de l'Isle-de-France, diocèse, parlement, intendance et élection de Paris, a tiré son patronyme des aulnes « alnetum ou aunetum » et Courçon le nom d'un propriétaire de la terre. La paroisse de Courson est à une demi-lieue de Montlhéry et une lieue et demie de Paris. Le territoire peu étendu de Courson comme il confinoit à un autre canton nommé Cincehour on les confondoit souvent. Cette paroisse fut érigée en l'an 1559 pour satisfaire la dévotion du seigneur et pour le soulagement des habitants de ces lieux. Cette chapelle fut bénie par Charles Boucher d'Orçey, évêque de Mégare sous l'invocation de Saint Claude. Pour fonder un vrai bénéfice, le seigneur attribuait 10 livres de rente perpétuelle non rachetable, avec une maison et un quartier de vigne tous biens amortis. La paroisse de Launay-Courson ne se trouve pas dans les Pouillés de 1626 et 1648. Le Pelletier l'a mise dans le sien en 1692, et dit que la cure est à la présentation du seigneur. D'abord composée que du village de Courson, du hameau de Monthelou et d'une partie du hameau de la Roncière , la paroisse fut augmentée en 1671 par la ferme de Gloriette, séparée de Vaugrigneuse et quelques maisons du hameau de la Charmoise ôtées de la paroisse de Fontenay-sous-Brie. La terre de Launay-Courson, seigneurie possédée la famille de Lamoignon qui donna des présidents au parlement de Paris, fut érigée en comté par lettres de décembre 1670 . Voici ce que nous dit Pierre Hurtaud. Nouvelle paroisse détachée de Bries ou Briis, à sept ou huit lieues de Paris, et trois de Montlhéry. Elle n'étoit d'abord composée que du village de Courson, du hameau de Monthelou, et d'une partie du hameau de la Roncière , mais en 1671, la ferme de Gloriette fut séparée de la paroisse de Vaugrigneuse, et quelques maisons, du hameau de la Charmoise , ôtées de la paroisse de Fontenay-sous-Bries. L'église paroissiale est située dans la cour du château, sur le bord du fossé qui les sépare. La maison du curé est hors du château, accompagnée de deux ou trois fermes de la seigneurie. La cure est à la présentation du seigneur.
Bruyères-le-Châtel et Bruyères-la-Ville La paroisse la plus méridionale du doyenné de Châteaufort. Nouvellement dits par quelques uns Brières. Le nom du village est reconnoissable dans Brocaria, sa situation dite proche de la petite rivière d'Orge lui convient aussi parfaitement. La distance de Paris à Bruyères est de huit lieues. Un monastère de filles aurait été fondé dès 670 par une riche dame nommée Chrotilde sous le titre de la Sainte Vierge (à moins que ce fut Champlant ou Fontenay-sous-Briis) alors que le hameau d'Ollainville est désigné pour avoir accueilli, en 690, un monastère d'hommes fondé par Vandemir et Ercamberte sa femme qui fut dirigé par l'abbé Vigor « ad monasterio Aolinivilla ubi Vir venerablis Vugur abbas præesse videtur… ». Le village possède une double cure : la chapelle de Notre-Dame et la cure-prieuré sous le titre de Saint-Didier, évêque de Langres et martyr, que l'abbé de Saint-Florent de Saumur obtint en 1070 de Geoffroy évêque de Paris. L'église de Saint-Didier sert d'unique lieu pour les assemblées de paroisse qui est desservie alternativement par semaine parles deux curés pour l'office, les Sacremens et Enterremens. Le Pape Calixe II en confirma, l'an 1121, la possession à l'abbaye de Saint-Florent de Saumur « Ecclesiam S. Desiderii de Bruyeriis cum Capella S. Mariæ ». Thibaud, évêque de Paris donna aussi de son côté l'an 1150, le 28 décembre, des lettres qui portoient la même confirmation, l'église de Saint Didier de Bruyères et la chapelle du Château dépendante d'icelle. Une Bulle d'Urbain III de l'an 1186, marque non seulement ces deux églises comme appartenantes à Saint-Forent de Saumur ; elle y joint encore la chapelle de Saint Thomas. Une observation encore plus importante pour la singularité est que la cure de cette paroisse est divisée en deux portions ; ce qui est maintenant unique dans le diocèse de Paris, depuis que les deux portions de la cure de Brie-Comte-Robert ont été réunies. Il y a donc à Bruyères le curé de la première portion et le curé de la seconde, ou bien le premier curé et le second curé. Dans le Pouillé, écrit vers 1450, il y a « Curatus de Brueriis XX libr. Alter curatus XX libr. ». En 1201, le chevalier Thomas de Bruyères donna, en guise de perpétuelle aumône à l'Église de Paris, la chapelle Saint-Thomas de Plessis « capellanum Sancti Thome de Pleisseiz » à laquelle est attaché la dîme de blé de Briis et deux muids de vin provenant de Ollainville. Si les deux muids n'étaient pas perçus en ce lieu, il doit être fourni la dîme provenant d'un autre endroit. Le legs comprend également le pourpris où est située la maison du chapelain et le droit de prendre, chaque semaine, à perpétuité trois fagots de bois pour le chauffage du chapelain dans le bois de Buisson « porprisium in quo sita est domus capellani et tres summas lignorum… ». Eudes de Sully, évêque de Paris, confirma les présentes lettres de donation. Visites archidiaconales. Le vendredi 8 juillet 1458, le vicaire épiscopal a visité l'église paroissiale, le prieur et le prieuré de Bruyères fondé en l'honneur de Saint-Didier. Sont présents frère Jean Boileau, prieur et Dom Louis Badin, curé, et plusieurs paroissiens. Le présentateur est le prieur de ce lieu. Les marguilliers sont Ancelin Hémart et Guillaume Brachier à qui le visiteur épiscopal ordonne de mettre l'église en état avant la Saint-Martin d'hiver. Le nombre de paroissiens de Briis est 40. Ledit prieur nous satisfait, et la fin de la visite acquitte la procuration de monseigneur l'Archidiacre de la somme de 42 sous parisis. Les sacrements sont dans un bon état. Le présent curé acquitte la somme de 22 sols parisis pour la part de la procuration, supplément correspondant au terme de son loyer. Il n'y a pas de sage-femme, c'est pourquoi il y aura une élection. Le jeudi 2 août 1459, nous avons visité le prieur et le prieuré Saint Didier de Bruyères-le-Châtel où la procuration appartient au prieur, frère Jean Boyleau qui est présent. Le prieur administre tout se que nous avons visité dans ledit prieuré. Les paroissiens nommés Guillaume Brechier, marguillier, et Jean de Saint-Germain, Philippe Boulart, Jean Martin, Louis Cornées avec plusieurs autres se plaignent du prieur parce que celui-ci ne fournit pas le luminaire dans ladite église Saint Didier, que ce serait le minimum qu'il fasse, et qu'il faut un cierge pour honorer le Corps du Christ. Ledit prieur contradictoirement prétend que ses prédécesseurs ne l'ont jamais fait. Le prieur implore l'indulgence pour le concubinage vieux de deux ans déjà qu'il a eu avec sa servante Michèle et demande pardon pour cela. À suivre…
Notes (*) Nous avons conservé l'orthographe du XVIIIe siècle. (1) P. Hurtaut, Dictionnaire Historique de la Ville de Paris et de ses envions (chez Moutard, Paris, 1779). (2) Abbé J.M. Alliot, Visites Archidiaconales de Josas (Alphonse Picard et fils, Paris, 1902).
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