Le doyenné de Montlhéry (5) Les paroisses du sud Hurepoix |
|||
Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------- _------------ _----------------- -------- janvier 2012 Environs de Paris divisés par pays par le sieur Robert de Vaugondy (1768). La limite du doyenné de Montlhéry est marquée en bistre.C. Julien
Nous présentons le cinquième volet de la série des chroniques consacrées au doyenné de Montlhéry sous l'Ancien régime (*). Dans cette chronique, nous présentons les paroisses méridionales du pays d'Hurepoix (1). Pour chacune d'elles nous exposons les visites du vicaire de l'archidiacre de Josas au cours du XVe siècle. Encore une fois, les procès-verbaux du visiteur nous montrent un pays d'Hurepoix en ruines « destructa », conséquence de la guerre « occasione guerrarum », nous dit-il lors de son inspection de l'église d'Avrainville (2). Nous avons ainsi une photographie des environs de Montlhéry à la fin du règne de Charles VII.
Chamarante ou Bonnes La paroisse et le château de Chamarante (Chamarande) sont à dix lieues de Paris et à trois d' Étampes, dans une vallée proche le grand chemin d'Orléans. Le village s'appeloit autrefois Bonnes situé au pied d'une côte que les anciens titres appellent Cocatrix. L'église est dédiée à Saint Quentin, et étoit autrefois un prieuré dépendant de l'abbaye de Morigny, près d' Étampes. On connoît le lieu de Bonnes dès le temps de Louis le Gros et de Philippe Auguste ; mais le plus ancien seigneur de ce lieu dont on entend parler, est Jean Cocatrix, qui, en 1358, étoit échevin de Paris, et a donné fon nom à une rue de cette ville. Au XVe siècle, la terre de Bonnes appartenoit à Jean de Montaigu, seigneur de Marcoussy; au seizième, à la famille de Huraut; enfin, au XVIIe siècle, à MM. d'Ornaison de Chamarante, de qui elle a passé à MM. de Tallaru de Chalmazel. Visites archidiaconales . Le 27 juillet 1458, le vicaire s'est transporté pour visiter l'église paroissiale Saint-Quentin de Bonnes « sancti Quintini de Bonis » qui est unie à celle de Lardy d'après ce que disent les marguilliers Simon Odin et Mathieu Benoist en l'absence du curé dudit lieu de Lardy. À cause de défaut de service divin, sur propositions et complainte des habitants, les revenus de cette église sont confisqués. Suite à la commission ledit Mathieu Benoist promet de le remettre et d'en donner quittance. On dénombre sept paroissiens. Il n'y a pas d'eau bénite dans les fonts baptismaux et l'église présente un grand état de ruines, c'est pourquoi le vicaire transige. Le 22 août 1466, Jean de Sainct-Julien est marguillier de Bonnes « Bonis » possède plusieurs objets sacrés : une croix en argent d'une grande beauté pour être portée lors des processions avec plusieurs ornements que ledit Jean a inscrit dans l'inventaire. Dans cette paroisse placée sous le titre de Saint-Quentin, le curé est Dom Pierre de Faya, et les paroissiens sont au nombre de six. Marguerite, femme de Didier Barillier est condamnée pour vivre en concubinage avec Mathieu et elle est enjointe de revenir vivre avec son mari le jour de samedi après la Toussaint. Ledit Julien promet de produire un inventaire de l'église pour le même jour ?
Lardy Lardy est à neuf lieues de Paris vers le sud-ouest, c'est-à-dire en tirant un peu du midi vers le couchant « Larziacum » dans un titre de l'abbaye de S. Maur au XIe siècle. Le grand chemin de Paris à Orléans n'en est éloigné que d'une lieue et laisse ce village à main gauche. Il est situé dans un fond sur le bord de la rivière d'Étampes qui s'y sépare en deux bras et y former une isle qui a un quart de lieur de longueur. C'est un territoire de prairies, de moulins et beaucoup de bocages. C'est la dernière paroisse du diocèse de Paris en cet endroit-là, la rivière en faisant la séparation. L'église « ecclesia de Lardiaco » est sous le titre de S. Pierre, le chœur seulement est voûté. La cure est l'une de celles dont les évêques ont conservé la pleine et entière collation.
Visites archidiaconales . Après avoir visité l'église de Bonnes, le 27 juillet 1458, le vicaire inspecte l'église paroissiale Saint-Pierre de Lardy « sancti Petri de Lardiaco » in présence de Jean Piffart, prêtre-curé résidant en ce lieu, Étienne Vachet et Jean Carqueville marguilliers et d'autres habitants. Il est exigé d'acquérir un étui de livre et de fermer le tabernacle avant la fête de saint André. Les marguilliers sont enjoints, avant la fin août, de faire réparer les fenêtres du presbytère sous peine de 20 sols et avant la mi-août, de remettre la grille du grand autel et une coupe pour y mettre le corps du Christ sous peine d'amende. La suite de la visite concerne les lieux annexes.
Fontenay-le-Vicomte Le nom de Fontenay est cité dans un acte d'échange de l'an 829 fait par l'abbaye de Saint-Denis. Sous le règne d'Hugues Capet, le surnom de Vicomte fut ajouté quand le fief sis sur la rivière d'Étampes releva de la vicomté de Corbeil. Éloigné de deux lieues de Corbeil, c'est un pays de labourages avec quelques vignes. L'église « ecclesia de Fontaneto » dont le patron est l'archevêque de Reims est un bâtiment voûté du XIIIe siècle. Dans le pouillé de 1648, on lit que la cure est à la présentation du Chapitre de Saint-Marcel de Paris. Visites archidiaconales . Le lundi suivant la fête de la Sainte Trinité 1458, Jean Mouchard vicaire de l'archidiacre de Josas visite l'église paroissiale Saint-Rémy de Fontenay-le-Comte « sancti Remigii in villa de Fonteneto Vicecomitis » où le curé est Dom Jean Moricet. On dénombre 30 paroissiens. La sage-femme est Jeannette, épouse d'Etienne Nourry. Le vicaire exige que les paroissiens élisent un nouveau marguillier avant la Nativité de Saint-Jean-Baptiste. De même les marguilliers sont enjoints d'établir un inventaire de la fabrique et de le rendre audit jour. Lors de sa visite à Fontenay-le-Vicomte du 22 juillet1464, jour de la fête de Marie-Madeleine, le vicaire prend plusieurs arrêts en présence d'un grand nombre de personnes : le curé Jean Morizet, les marguilliers Martin Charpentier et Guillaume Hebert, et Jean Nourry, Thomas Herault, Luc Happeau, Denis le Duc, Jean Bisart, Jean Pigné, Pierre Aubert, Jean Varennes, Jean de Vaulx et plusieurs autres. Jeannette, sage-femme, épouse de Jean Nourry s'excuse de ne pas avoir communié à Pâques passant la dernière et qu'avec la femme et Jean Allant et Guillemette la Duque il y a de la haine. Elle s'excuse pour les avoir traité en public de paillardes parce que Guillemette tenait la main du curé et que ladite femme de Jean était lisse, paillarde et louve; ce qui produisit le verbe de vieille enragée et que mon mari était un larron , etc. Le vicaire exige que ces injures cessent sous peine d'excommunication, tant de la part de ladite Nourrie et des autres personnes que des deux autres femmes sous peine de 10 livres parisis d'amende. De même, le vicaire enjoint ladite Nourrie à communier le jour de l'Assomption de la Vierge Marie, et que cela se fasse dans les bonnes règles. On dénombre 40 paroissiens. La dernière visite du vicaire le dimanche 25 juillet 1462 a lieu à Fontenay-le-Vicomte en l'absence du curé Jean Morisset. Les présents sont Jacob Feullet prêtre, Denis Breteau et Martin Charpentier marguilliers, Simon Ouvry, Pierre des Touches, Jean des Touches et Denis le Duc. On dénombre 40 paroissiens. La sage-femme s'appelle Jeanne la Nourrie. Pierre et Simon Durant sont convoqués mercredi prochain pour rendre les comptes de leur administration. Dom Pierre Jallet de Villeneuve pose les revenus de la paroisse dans les mains du seigneur archidiacre et la commission est faite à Etienne Bridou et Jean Launay de percevoir ces revenus. Le mardi 11 septembre 1470, le vicaire inspecte une nouvelle fois l'église paroissiale Fontenay-le-Comte où le curé Dom Jean Morizet est présent accompagné des marguilliers Imbert des Touches et Éloy Grogoire. On dénombre 40 paroissiens. La sage-femme s'appelle Jeanne la Pyonnière.
Escharcon Escharcon est cité dans une charte du prieuré de Longpont au XIIe siècle quand Galeran d'Orsay prit les habits de moine en donnant la moitié de tout ce qu'il possédait en hostises et champarts « apud villam quae vocatur Eschercum ». Cette paroisse est située à huit lieues de Paris, à deux environ de Corbeil, au soleil couchant d'hiver de cette dernière ville, sur un coteau qui est sur la rive gauche de la rivière d'Etampes. Cette pente est plantée en bocage et vignes. Les terres labourables sont dans la plaine au-dessus. La cure est marquée dans les pouillés de Paris à la pleine collation de l'évêque.
Visites archidiaconales . Le premier jour d'août 1460, le visiteur épiscopal inspecte l'église paroissiale d'Eschardon « Escherconiaco », annexe de l'église paroissiale de Vert-le-Grand en présence de Dom Simon Langloys, curé dudit lieu de Vert-le-Grand, Richard de Manici marguillier, Jean Macé, Simon Boucher, Clément de Hubert avec plusieurs autres paroissiens. Le trésor consiste en un calice en argent, un missel antique de belle facture. Le vicaire exige des marguilliers d'acquérir, avant la Saint Rémy, une coupe en ivoire pour y mettre le Corps du Christ. Les Sacrements sont en bon état. Lors de la visite de la paroisse d'Escharcon « Eschargonio » du 22 juillet 1464, Denis le Page et Jean Barre sont élus marguilliers sur proposition des paroissiens.
Menecy et Villeroy Menecy est éloigné de Paris de huit lieues, et d'une lieue, ou un peu plus, de Corbeil. Il est sur un coteau qui regarde le couchant au rivage droit de la rivière de Juine, dite d'Essonne ou d'Étampes. Il y a des labourages et des vignes. L'église est du titre de S. Pierre, S. Denis est le second patron. L'édifice est d'une structure assez délicate, construit sur le modèle de S. Jacques de Corbeil, et dans le goût des réfectoires des grandes abbayes, tels qu'on les bâtissoit, il y a quatre cents ans. Les seigneurs de Villeroy nomment à la cure. Il se tient une foire à Menecy le jour de S. Denis, dans un fond de prairie de bel aspect. Les danses et autres réjouissances y sont comme autrefois à Besons. Elle consiste principalement en bestiaux. Il y a, outre cela, tous les mardis de l'année, un marché privilégié pour le bled. Villeroy étoit un hameau de la paroisse de Menecy, ainsi nommé, parce que ce fut une terre que l'on conserva au domaine, au commencement de la troisième race, lorsque Fontenay qui lui est contigu, fut dévolu au vicomte de Corbeil, dans le temps qu'il devint seigneur et propriétaire de la ville. Il y a, dans les dépendances du château, une manufacture de fayence. M. de Tournefort faisant ses herborisations aux environs de Paris, remarqua à Villeroy un chicus pratillensis particulier. Villeroy. Je passe sous silence quelques paroisses de ces cantons qui n'offrent rien de remarquable, nous dit un autre historien du XVIIIe siècle, et je me rapproche de la terre et du château de Villeroy qui n'ont commencé à être bien connus qu'au XVIe siècle. Cette terre a suivi et partagé l'illustration de ses possesseurs, et surtout de Nicolas de Neuville, seigneur de Villeroy, secrétaire d'État sous quatre rois, Charles IX, Henri III, Henri IV et Louis XIII. La paroisse de Villeroy s'appelle ou s'appeloit Menessï , et tiroit son nom d'un seigneur nommé Manasses , qui vivoit, à ce que l'on croit, au XIIe ou XIIIe siècle, et que l'on dit avoir été de la famille des Garlandes autrefois si puissants. L'église paroissiale paroît avoir été construite aussi vers le XIIIe siècle, ou si elle est plus moderne, on y a suivi le goût de ce temps-là; mais elle a été fort embellie depuis par MM. de Villeroy. Il se tient tous les ans, le jour de Saint-Denis, une foire dans une prairie fort agréable, entre Menessi et le château de Villeroy ; c'est une des premières faveurs que Messieurs de Villeroy aient procurées à ce canton. Ils obtinrent cette grâce d'Henri II en 1550. Comme la saison est ordinairement belle alors, cette foire est une fête pour tout le pays; elle est belle et brillante, d'ailleurs il s'y vend beaucoup de bestiaux. Villeroy n'étoit au quatorzième siècle , qu'un hameau, avec un petit château qui s'augmenta cependant au XVe siècle , au point qu'on y établit une cure dont l'abbesse d'Hieres eut la nomination, parce qu'une partie s'étendoit fur un terrain dépendant d'elle. Tout à la fin du XVe siècle, Pierre Legendre, trésorier de France, et qui fut prévôt des marchands, posséda Villeroy, apparemment par acquisition ; il fut le grand-oncle maternel de Nicolas de Neuville, auquel il la laissa en 1515. Celui-ci fut père du fameux secrétaire d'État, qui ne mourut qu'en 1617. Ce ministre étendit ses possessions, non seulement sur Menessi, qui se trouva, pour ainsi dire, confondu avec Villeroy, mais sur un grand nombre de fiefs et de villages voisins, et fit commencer le superbe château que l'on y voit encore. En 1615, Villeroy fut érigé en marquisat en faveur de Charles de Villeroy, fils du secrétaire d'État, à qui son père l'a voit cédé. Le fils de Charles, nommé Nicolas, fut maréchal de France et gouverneur de la personne de Louis XIV pendant sa jeunesse. Ce fut en sa faveur que Villeroy fut érigé en Duché en 1651. On a joint pour se former douze paroisses des environs, dont six du diocèse et de l'élection de Paris, et les six autres de ceux de Sens. Il y a quarante-trois terres nobles qui en relèvent. Le château est une maison qui n'a rien d'extraordinaire pour l'architecture, mais dont les dedans sont beaux et magnifiquement meublés. Elle est accompagnée d'un beau jardin et d'un grand parc, dans lequel il y a plusieurs allées d'arbres d'une prodigieuse hauteur ; il y a aussi d'autres embellissemens qui font ordinaires aux maisons des Grands ; dans la chapelle de ce château, on voit une descente de Croix, excellent tableau de Rubens. Louis XIV et sa Cour s'y arrêtoient en allant à Fontainebleau, ainsi qu'en revenant de cette Maison Royale : près du château de Villeroy, il y avoit un village appelle Menecy, où se tient tous les ans le jour de Saint Denis, qui est le patron du lieu, une foire aussi fameuse qu'étoit il y a quelque tems celle de Bezons. Visites archidiaconales . Le lundi après la fête de la Sainte Trinité 1458, le vicaire de l'archidiacre de Josas visite l'église paroissiale des Saints Apôtres Pierre et Paul de Menecy « beate apostolorum Petri et Pauli de Menessiaco » où le curé est Dom Jean Josse. Les marguilliers sont Adam Rousseau et Adam Villon qui montrent leurs lettres d'agrément. On dénombre 24 paroissiens. Le vicaire exige des marguilliers et des paroissiens qu'ils élisent prochainement de nouveaux marguilliers avant la Saint Pierre et Paul, lesquels doivent rendre l'inventaire de l'église. Le curé possède deux muids de blé du Chapitre de Notre-Dame de Corbeil. Il n'y a pas de sage-femme. La visite de l'église paroissiale Saint-Pierre de Menecy « sancti Pietri de Menesseyo » est faite le dimanche 25 juillet 1462 par le vicaire archidiaconal et son greffier Penyot en l'absence du curé Jean Josse et son absence n'est pas justifiée. Les présents sont Adel Boullon et Pierre Guibouyn marguilliers, Adel Rousseau, Éloy Fournel, Jean Chapitas et plusieurs autres. Le mardi 11 septembre 1470, le vicaire est à nouveau dans l'église Saint-Pierre de Menecy où se trouvent le curé Dom Jean Vadeguy, son vicaire Dom Étienne Petault, les marguilliers Guillot Cantin et Gérard Chuppin ainsi que plusieurs habitants dont Adam Billon, Jean du Puys, Jean Charpentier et Gillot Charpentier. On dénombre 24 paroissiens. La sage-femme est Jeanne Chapitas. La fabrique possède deux calices en argent. Le vicaire exige que les marguilliers fassent faire des gouttières et réparer tous les trous de la toiture sous peine d'une amende de 100 sols parisis, avant la fête de la Toussaint.
Ormoy Petit village du doyenné de Montlhéry, situé sur le rivage droit de la rivière d'Essonne ou de Juine, à huit lieues de Paris, et dans une exposition un peu moins favorable à la vigne, que celle de Villabé. II a été autrefois fermé de murs ; on voit encore les restes des portes au midi et au septentrion. Visites archidiaconales . Le lundi après la fête de la Sainte Trinité 1458, le vicaire arrive dans la paroisse de Ormoy « Ulmeyo ». Le cuté Dom Pierre Vinelle est enjoint d'obtenir ses lettres d'intronisation avant la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste et qu'il doit se procurer, sous peine d'amende, un bassin pour baptiser les jeunes enfants. Les marguilliers Guillaume le Gruier et Jean Hubelin montrent leurs lettres curiales. On dénombre sept paroissiens. Il est exigé que les marguilliers récupèrent l'inventaire qui est dans les mains de Guillaume Hersant et qu'ils fassent remettre une vitre au-dessus de l'autel ou de fermer avant la mi-août. Au cours de l'été de l'année suivante, le vicaire visite l'église Saint Jacques et Saint Christophe de Ormoy en présence de Dom Pierre Vanelle, prêtre chapelain, Guillaume le Gravier et Jean Hubelin. On dénombre six paroissiens. L'église est de bon état de présent. Ledit chapelain s'amende de s'être constitué possesseur de la cure depuis deux années environ et porté le titre de curé sans l'intronisation du seigneur archidiacre.
La tour de Montlhéry (gravure, Breton, 1853).
Le Plessis-le-Comte Plessis-le-Comte ( le) village du doyenné de Montlhéry, éloigné d'Orengy d'un quart de lieue. Ce sont deux petites paroisses jointes ensemble, connues sous le nom d'Orengy et le Plessis. Le pays n'est qu'une plaine sans vignes. L'église qui est du titre de S. Barthelemi, est très petite. La Cure est à la pleine collation épiscopale. Cette église est une de celles du diocèse qui n'ont point de fabrique, vu le petit nombre des habitants. Visites archidiaconales . Lors de sa visite du 24 juillet 1462, le vicaire de l'archidiacre mentionne que dans l'église Saint-Denis de Viry, il y a une cloche qui appartient à l'église du Plessis-le-Comte « ecclesia de Plexeio Comitis ». Le 7 août de l'année suivante, le greffier garde du scel de l'archidiacre remarque que l'église de Viry contient trois cloches, deux sont de l'église de Morsang et l'autre du Plessis-le-Comte. Le vicaire enjoint les marguilliers de ne pas conserver ces cloches dans ladite église de Viry. La situation reste identique l'année suivante, le scribe note : une autre cloche regarde l'église de Plessis-le-Comte.
Val-Grand et Val-Petit Val-Grand, mieux dit Ver-le-Grand . Ce lieu de même que Val-Petit , autrement Ver-le-Petit , est situé au midi de Paris ; Ver-le-Grand , à huit lieues de cette ville, et l'autre, à une demi-lieue plus loin. Le premier est au bout de la plaine qui commence à Brétigny ; et le second, sur le penchant d'un coteau au midi duquel est la prairie marécageuse, à travers de laquelle passe la rivière qui vient d'Étampes ; c'est un pays de labourages avec quelques vignes, dans une plaine allez étendue et bien diversifiée. Il y a à Valgrand des fontaines dans plusieurs maisons au fond des jardins, et deux grands arbres terminés en pommes à côté du clocher qu'ils surpassent presque, et que l'on aperçoit de près de deux lieues. L'église paroissiale de Valgrand est sous l'invocation de Saint Germain, évêque de Paris. Il y a tout lieu de croire que Leudeville qui n'en est qu'à une petite demi-lieue et seulement un peu plus éloigné de Ver-le-Petit, comprenoit originairement le territoire de ces deux Ver, en sorte qu'il y avoit deux églises, l'une de Saint Martin et l'autre de Saint Germain. La cure est à la pleine et entière collation épiscopale. Ce lieu a été la résidence du roi Philippe de Valois en 1331. Il a donné la naissance à François de Saint-Pé , prêtre de l'Oratoire, auteur de quelques ouvrages de piété; et à Florence Pasquier , seigneur du même lieu, qui étoit singulièrement versé dans les langues et les arts. Val-Petit. Son église paroissiale, du titre de Saint Martin, est assez belle: c'est un bâtiment d'environ la fin du XIIIe siècle. La collation de la cure a toujours appartenu de plein droit à l'évêque de Paris. La rivière qui vient d' Étampes arrose le bas de la côte, et se joint en ce lieu à la Juine qui vient de la Ferté-Alais. La seigneurie de Ver-le-Grand qui avoit été érigée en baronnie, fut unie 15 ans après à celle de Ver-le-Petit et le principal manoir transféré en la maison du Boucher, au bas de ce dernier village laquelle fut appelée le château Valgrand. C'est un marquisat, dont les lettres-patentes furent registrées en Parlement séant à Pontoise le 5 septembre 1720. Visites archidiaconales . Le lundi 26 juillet 1458, l'église paroissiale de Vert-le-Grand, fondée en l'honneur de Saint-Germain, est visitée par le vicaire de l'archidiacre de Josas en présence de Dom Bruno Angici prêtre, curé dudit lieu où il réside. Dans cette paroisse il y a un marguillier en la personne de Guillaume Siblet qui est témoin de cette visite. Il réclame d'avoir un lieu de réunion car celui qui état naguère est détruit. Il est ordonné d'élire une sage-femme avant le premier septembre. Le 5 octobre 1461, l'église paroissiale de Saint-Martin de Vert-le-Petit est visitée en présence de Dom Jean Boussanges, prêtre, Jean Julien et Antoine de Maisières. Maître Gérard Jean, curé est absent. La fabrique n'a pas d'inventaire. Pierre du Jardin demande pardon d'être officier marguillier depuis un an et demi, sans avoir demandé l'agrément. Le dimanche 17 août 1466, une visite est faite à l'église paroissiale de Saint Martin de Vert-le-Petit, où maître Jean Jean est prêtre curé. La visite faite en présence de Antoine de Mésières, Jean Roger, Etienne Guibon, Jean Julien, Gervais Buisson et plusieurs autres. Il y a 12 paroissiens. Le vicaire épiscopal ordonne aux marguilliers de faire plomber la moitié des fonts baptismaux avant le milieu du Quadsragésime, et de réparer une vitre devant l'autel paroissial sous peine d'amende. Les marguilliers demandent pardon parce qu'ils ne présentent pas un bon inventaire et n'ont pas leurs lettres d'accréditation et il leur est ordonné de produire un bon inventaire avant la fête de Notre-Dame de septembre et de s'acquitter de leurs lettres. Le dimanche 17 août 1466, le vicaire fait la visite de l'église paroissiale de Saint Germain de Vert-le-Grand, où le curé s'appelle Dom Simon Langloys. La visite faite en présence de Jean Langloys et Olivier Langloys, marguilliers, Jean Jujon, Jean Carré, Robin Gaulchier, Jean Barrier, Pierre Brujon, Simon Renault, Philippe Mathieu et plusieurs autres. Il y a 25 paroissiens. La sage-femme s'appelle Margret, épouse de Simon Regnoult. Jean Carré qui est présent avec Pierre de la Barre , sont élus marguilliers et Carré prête serment, de même Pierre de la Barre prête serment. Le 11 janvier 1469, l'envoyé de l'archidiacre de Josas fait la visite de l'église paroissiale Saint Germain et Saint Vincent de Vert-le-Grand en présence de Dom Simon Langloys, curé, Denis Regnout, Pierre Becquet marguilliers, Jean Carré Jean Jugeon, Guillaume Cibelet et Pierre Belotin paroissiens de cette église. Le 12 janvier 1469, la caravane de l'archidiacre atteint l'église Saint Martin de Vert-le-Petit que nous n'avons pas pu visiter car le curé était absent et que la serrure était défectueuse. Ceux qui étaient présents Dom Simon Langloys, curé de Vert-le-Grand, Antoine de Mesières, Anatole Julien paroissiens de cette église. Le mercredi 10 octobre 1469, c'est la visite de l'église paroissiale de Vert-le-Petit fondée en l'honneur de Saint Martin à la collation de monseigneur l'évêque de Paris. Le curé est maître Gérard Jean. Antoine de la Masure et Jean le Royer sont les marguilliers. Ledit Royer demande pardon pour avoir servi la fabrique pendant quatre ans sans avoir ses lettres officielles et pour ne pas présenter un inventaire. La fabrique possède une croix d'argent, conservée avec plusieurs livres et ornement dans les mains d'Etienne Lambert, qui provient et vie à Corbeil et y travaille au vignoble. Le vicaire épiscopal ordonne de récupérer ces biens et d'en faire un inventaire. De même, le vicaire épiscopal ordonne aux marguilliers et nommément à Jean le Royer, de faire clore la fenêtre ouverte devant l'autel, ce qui empêche le curé de célébrer son office divin , et cela avant Pâques et de faite les réparations et de couvrir l'église dans le même délai.
Saint-Vrain ou Verain, anciennement Escorchy ou Escorcy Le nom de S. Vrain que porte aujourd'hui la paroisse d'Escorchy, est celui qu'avoit un petit couvent de la forêt de Brateau, lequel ayant été détruit , les charges en furent acquittées dans l'église paroissiales à laquelle il communiqua son nom et les revenus de ce prieuré réunis à la cure. Cette paroisse est à neuf lieues de Paris, dans un vallon fort ouvert et peu éloigné de la rivière d'Étampes qui en borde les prairies. Les principaux biens sont des terres labourables. Les plaines étant assez étendues, le seigneur la fit ériger en marquisat en 1658, et obtint des lettres qui y établissaient un marché par semaine, et deux foires par an. Saint Caprais est le vrai patron de l'église, et ce n'est que depuis le siècle dernier que le nom de S. Vrain a prévalu, quoiqu'il n'en soit que le second patron dont la fête n'est pas chômée. La nomination à la cure a toujours été faite pleno jure par l'évêque de Paris. Cette terre appartient à Madame la Comtesse du Barry, qui en fit l'acquisition en 1775. Visites archidiaconales . Le 27 juillet 1458, le vicaire visite et inspecte l'église paroissiale Saint-Caprais d'Escorchy « sancti Caprasii de Escorchiaco » en présence de Guillaume Filleul, prêtre-curé, de Jacob Brunet et Pierre Jeudi, marguilliers de ce lieu. Dans ladite paroisse, on dénombre sept habitants. L'évêque de Paris est le patron. L'Eucharistie est honnête et bien disposée. L'église en en grande ruine « magna ruina », entièrement détruire à cause de la guerre, au-delà du clocher situé sur le grand autel qui supporte le tabernacle. Les fonts baptismaux ne sont pas utilisables, le curé est enjoint de les nettoyer car il y a de la vase dans l'eau bénite.
Grigny Village à cinq lieues ou environ de Paris, une petite demi-lieue de Viry, et dans la même exposition, également à la droite du grand chemin de Paris à Fontainebleau. Les coteaux et le sol l'ont fait trouver propre à la vigne. La moitié des maisons sont dans la plaine, tout au haut de la montagne où se trouve aussi le château qui jouit d'une très belle vue. La cure est à la nomination de l'archevêque. On y honore pour fêtes patronales, S. Antoine, et S. Sulpice, évêque de Bourges. Grigny fut le lieu de la résidence de Camille de Mord, célèbre muse grecque et latine, fille de Jean de Morel, maître des requêtes ; elle y mourut âgée de plus de 80 ans. Cette savante fille avoit commencé dès l'âge de 12 ans, à faire paroître la gentillesse de son esprit par les vers Grecs et Latins qu'elle composa sur la mort de Henri II. Elle vivoit encore en 1613. Cette terre a haute, moyenne et basse justice. Elle est en partie sur la prévôté de Montlhéry, et en plus grande partie sur celle de Corbeil, où les seigneurs prennent tout le droit dans les mutations. Visites archidiaconales . Après avoir visité Savigny-sur-Orge, le lundi 26 juillet 1458, le vicaire se rend à Grigny pour y visiter l'église paroissiale fondée en l'honneur de Saint Antoine « sancti Anthonii ». L'évêque de Paris est le patron. Le curé Dom Adam Flamigy est absent, le sanctuaire est desservit par le prêtre Dom Robert Martin. Les marguilliers Henri Quivente et Jean Chevalier sont enjoints de fermer, avant la mi-août, les fonts baptismaux où l'on trouve des vers et des araignées comme de nettoyer la chapelle adjacente. La sage-femme de ce lieu est Guillemette, femme de Simon Petit. Il est exigé que les marguilliers remettent le registre signé et clos à la curie parisienne avant le 1er septembre, sous peine d'amende. Le jeudi 21 août 1466, l'église paroissiale Saint-Antoine de Grigny est inspectée où le curé Dom Bardin Ber…, maître en théologie est absent. La visite est faite en présence de Dom Robert Marin, vicaire et de Jean de la Haye avec Jean le Loup de Ris. Le seigneur visiteur enjoint de faire un couvercle aux fonts baptismaux. La sage-femme est Jeanne la Fouquête. On dénombre 26 paroissiens. Les marguilliers Jean Boulart et Guillaume le Mére sont absents sans aucune justification.
Fleuri-Meraugis Village situé à cinq lieues et demie ou environ de Paris, vers le midi ou approchant, entre Corbeil et Montlhéry, et à peu-près à distance égale. Le territoire est presque tout en plaine, de même que ceux de Sainte-Geneviève-des-Bois et Bondoufle. Il n'y a qu'une seule petite éminence ou bute, sur la pente de laquelle est bâtie aujourd'hui l'église paroissiale et le village. On appelloit cette bute, il y a 300 ans, le Tertre, et du côté le plus favorable, il y avoit quelques vignes. M. Joly , procureur-général, a rebâti de nouveau l'église, et y a fait rétablir un curé, dont le titre étoit tombé dans l'oubli, soit à cause des guerres du XVIe siècle, soit par la négligence des seigneurs du même tems, et peut-être aussi a cause de la pauvreté et du petit nombre des habitants qui n'avoient pu lui fournir ou entretenir la maison curiale. L'ancienne église paroissiale n'étoit proprement qu'une chapelle du titre de la Vierge, qui se trouvoit dans l'avant-cour du château. Aujourd'hui elle est rebâtie plus loin du château. C'est un édifice très-régulier, et d'une grandeur proportionnée au nombre des habitants ; il est sous le titre du Sauveur, il fut fini en 1715, et l'on commença à y faire l'office en 1726. La présentation de la cure appartient au seigneur. M. Lauis-Guillaume-François Joly , procureur-général, a fait faire tous les plants et avenues d'ormes et de noyers qui sont au-dessous de Fleury, du côté de la Greffière, et plusieurs autres embellissements dans le parc.
Bondoufle Cette paroisse est éloignée de sept lieues de Paris, du côté du midi, et placée entre Montlhéry et Corbeil dans la plaine où dominent les labourages sans vignes. Dès le XIe siècle les chartes font mention du village appelé Bunduflum ou Bundufla au féminin. Le prieuré de Longpont possédait les dixmes de Bondoufle et l'église « atrium et sepulturam » sous l'invocation de saint Denis, premier évêque de Paris. Dans le pouillé du XVe siècle, la présentation de la cure appartient au prieur de Longpont, on y lit « Curæ de Bondoufla et de Floriaco unitæ per D. Gerardum Episcopum, de Presb. Prioris Longipontis ». Ainsi Fleury est une succursale de Bondoufle. À partir du XVIIe siècle la terre de Bondoufle était dans la mouvance du seigneur de Plessis-Pâté. Visites archidiaconales . Le mardi 19 août 1466, le vicaire procède à l'inspection de l'église paroissiale Saint-Denis de Bondoufle « sancti Dyonissi de Bondoufla » où le curé Jean de Vi est absent. Nicolas le Mère marguillier, maître Arnoult Alouf et Guillaume Hervy assistent à la visite. L'ordre est donné aux marguilliers d'obtenir leurs lettres de commissions avant le 1er septembre sous peine d'amende. L'an de grâce 1467, le 20 décembre, le vicaire épiscopal visite l'église de Bondoufle où l'archidiacre a la procuration. Le curé Jean de Vy réside à Corbeil. Le chapelain d'Évry dessert la paroisse. Le marguillier est Nicolas le Maire. On dénombre 10 paroissiens environ. Le Saint Sacrement n'est pas enfermé, ce fait est signalé au curé qui est présent ce jour de visite et le marguillier ne possède pas de lettres de commission. Plusieurs paroissiens se plaignent que le service divin n'a pas été assuré ni par le curé, ni par le chapelain pendant quatre semaines et il n'y a pas eu de messes. L'église est couverte par une multitude de grains qui occupent les fonts baptismaux, il y a un grand nombre de gerbes d'avoine en sorte que cette église est sale et polluée. Le procès-verbal est donné en présence de Michel le Pautonnier, curé de Ris, et plusieurs autres. En visitant l'église de Bondoufle, le 10 septembre 1470, le vicaire de l'archidiacre de Josas est encore effaré. L'église sert toujours de grange, le sol où l'on a battu le blé est couvert de grains, il y a encore des gerbes. Des pigeons viennent nicher sur l'autel qui est maculé ce qui n'est pas acceptable. Les saints Sacrements ne sont pas clos. Le vicaire condamne le curé pour avoir laisser du grain dans l'église et condamne la femme de Nicolas le Mère. Le curé est Dom Jean de Vy et son vicaire Dom Étienne Polart qui remplace Dom Pierre Hulin son prédécesseur. À suivre…
Note (*) Nous avons conservé l'orthographe du XVIIIe siècle. (1) Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut , Dictionnaire historique de la Ville de Paris et de ses environs (chez Moutard, Paris, 1779). (2) Abbé Alliot, Visites archidiaconales de Josas (chez Picard, Paris, 1902). (3) Abbé Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris , tome XI (chez Prault, Paris, 1757).
Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite
|