Le doyenné de Montlhéry (6) Les paroisses du Val d'Orge |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------- _------------ _----------------- -------- janvier 2012 Les paroisses du val d'Orge sur la carte de Cassini.C. Julien
Nous présentons le sixième volet de la série des chroniques consacrées au doyenné de Montlhéry sous l'Ancien régime (*). Dans cette chronique, nous exposons les paroisses du val d'Orge au-delà de Châtres (Arpajon). Pour chacune d'elles nous donons les visites du vicaire de l'archidiacre de Josas au cours du XVe siècle (1), lesquelles donnent une « photographie » de l'état du Hurepoix à la fin de la guerre de Cent ans.
Leuville La paroisse de Leuville en est très-proche, et a été détachée de celle de Linas. En 1466, Jacques Olivier, procureur au Parlement, reçut en don ou en paiement la Terre de Linas : le fils de ce procureur entra dans la magistrature, et parvint, par son mérite, à être premier président du Parlement de Paris ; il mourut en 1519, et fut père de François Olivier, chancelier de France en 1545, et qui ne mourut qu'en 1560 . La postérité de ce chancelier jouit de la terre de Leuville, qui fut érigée en marquisat en 1700. Elle s'est éteinte, il y a environ quarante ans, dans les personnes de MM. les Marquis de Leuville et de Givri, morts en Bohême et en Italie pendant la guerre de 1740. Feu M. le Marquis de Poyanne avoit hérité de la terre de Leuville par sa mère. Visites archidiaconales. Ce jour, vendredi 8 juillet 1458, visité l'église et la paroisse Saint-Jean de Leuville. Présents Dom Jean Mace, curé, Barthélemy Longe et Jean le Pelletier, marguilliers. Il a été ordonné aux marguilliers de pourvoir à une maison presbytérale dans l'année qui vient sous peine d'amende, de telle manière que le curé ne puisse pas être gêné. Il y a seulement huit paroissiens. Le présentateur est l'évêque de Paris. La fabrique n'a pas plus que trois quartiers de pré situés dans la pairie dudit lieu. Les sacrements sont en bon état. Mercredi 3 octobre 1459, visite de l'église et la paroisse de Leuville dans laquelle il y a 12 paroissiens environ. La paroisse n'a pas de curé ; Dom Jean Boussanges curé de Nozay est présent avec Bouchard le Chauve et Jean le Pelletier qui sont nommés marguilliers. Les revenus de la cure ont été confisqués par l'Archidiacre pendant la vacance de la cure ; ces revenus seront rendus au moment venu. Ledit le Chauve se plaint que les clefs ont été données à Nicolas le Roux, il y a cinq semaines sans agrément et que ledit le Roux fait prendre les dîmes et que ledit le Roux a dit qu'il le ferait fouetté.
Brétigny La paroisse, ou plutôt les paroisses de Brétigny, Saint-Pierre et Saint-Philibert sont entre le chemin d'Orléans et celui de Fontainebleau, à la hauteur d'Essone et de Montlhéry. L'étymologie de ce nom vient de Brito, Breton , parce qu'on croit que les premiers habitants de ce lieu étoient venus de Bretagne. Ce lieu est connu dès le onzième siècle, et les deux paroisses existent dès le treizième. Ce n'est point dans ce Brétigny-là que s'est conclu le traité sous le Roi Jean ; mais c'est fur les coteaux voisins que croît le fameux vin de Brétigny, qui fait danser les chèvres. Tout le monde sait à présent l'origine de cette expression proverbiale et qu'il y avoit auprès de Brétigny une famille de vignerons, dont le nom étoit Chèvre. Quand ces bonnes gens avoient vendu avantageusement leur vin, tout médiocre qu'il étoit, ils étoient contents, dansoient et sautoient (2). Visites archidiaconales . Le 6 octobre 1458, visite de l'église et la paroisse de Saint-Pierre de Brétigny, en présence de Dom Michel Blanguernon, curé, Michel le Large, Marquet de Forges, tous deux marguilliers et d'autres habitants de ce lieu. Il y a 14 paroissiens. Le présentateur est l'évêque de Paris. Nous avons donné l'ordre aux marguilliers de réparer les vitres qui sont au dessus du grand autel, avant les vendanges, sous peine d'amende. Le 4 août 1459, le vicaire a visité l'église paroissiale Saint-Pierre de Brétigny en compagnie de Dom Michel Blangarnon, curé de ce lieu, précédemment chantre et curé d'Orsay, de Simon Labbes, marguillier de ce lieu, de Hugues Lemercier, marguillier de Saint-Philibert et de Marquet de Forges. Les fonts baptismaux sont dans un piteux état et devront être réparés avant la saint Rémy en refaisant le plomb sous peine d'amende. Le vase du saint sacrement est actuellement au prieuré de Longpont et il est ordonné de le récupérer sans attendre. Le même jour, l'église paroissiale Saint-Philibert de Brétigny est visitée, c'est une annexe de Saint-Pierre avec le nommé Blangarnon qui a promet de mettre de ranger l'église avant la fin du mois. Ce même jour, 28 juillet 1462, visite de l'église paroissiale de Saint-Philibert de Brétigny dans laquelle il y a sacrements et fonts baptismaux. Cette église est l'annexe de celle de Saint-Pierre de Brétigny. Sont présents Dom Michel Blanguernon, prêtre curé, Marquet des Forges marguillier pour l'église annexe et Gauvin le Mercier marguillier pour l'église de Saint-Pierre et Jean de Guillerville. Après, nous avons visité la paroisse de Saint-Pierre de Brétigny en présence du curé, des marguilliers et dudit Guillerville. Il n'y a pas de fonts baptismaux dans l'église Saint-Pierre.
Plessis-Paté Le Plessis-Paté est une paroisse démembrée de celle de Brétigny. Elle tire fort son surnom d'un chevalier qui en étoit seigneur sous le règne de Philippe Auguste, et qui s'appeloit Guillaume Pâté. La famille des Pâté a duré jusqu'en 1405, a possédé le Plessis jusqu'aux premières années du XVe siècle, qu'une dame, dite communément Marie la Pâtée , le vendit; il passa aux seigneurs de Blosset, dont l'un fut chevalier du Saint-Esprit lors de l'institution de cet ordre par Henri III. Vers 1610, un M. de Laigue, conseiller d'État, étoit seigneur de cette terre; il la fit ériger en baronnie, y fit bâtir un beau château avec des jardins fort ornés, et construire une église qu'il fit ériger en paroisse. Les héritiers de ce M. de Laigue vendirent cette terre à M. d'Argouges, premier président du Parlement de Bretagne, qui lui fit prendre le nom du Plessis-d'Argouges ; cependant les héritiers de M. d'Argouges l'ont ensuite vendue (3). Visites archidiaconales . Nous ne présentons pas de visites puisque la paroisse démembrée de Saint-Pierre de Brétigny fut érigée à la demande de Geoffroy de Laigue, conseiller d'Etat le 26 juillet 1657 sans préjudice du curé de Saint-Pierre. La nouvelle paroisse était chargée de 20 livres tournois envers le curé et sa fabrique de 12 livres envers celle de Brétigny. En conséquence du concordat de 1657, le seigneur de Brétigny est le patron de la paroisse du Plessis et nomme à la cure (2).
L'Orge à Villemoisson (gravure XVIIIe s.).
Saint-Michel-sur-Orge Village fort ancien, situé à six lieues et demie de Paris, c'est-à-dire, à une demi-lieue de Montlhéry, sur le rivage droit de la rivière d'Orge, un peu du côté de la plaine d'en haut où sont les terres. L'Eglise paroît être de la fin du XIIe siècle, ou du commencement du XIIIe siècle. La cure étoit érigée dès le règne de S. Louis. La nomination appartient à l'archevêque de Paris. Visites archidiaconales . Le même jour, vendredi 19 mai 1458, visite de l'église et la paroisse de Saint-Michel près Longpont, dans laquelle il n'y a pas de curé. Nous n'avons pas trouvé de prêtre, mais une femme nous a ouvert l'église où le tabernacle était grand ouvert. Il n'a y pas de fonts baptismaux ni de sacrements, la sacristie est en mauvais état démontrant la pauvreté du lieu. Tout va à la ruine, ce que je transmettrais à l'archidiacre, etc.
Sainte-Geneviève-des-Bois Sainte-Geneviève-des-Bois étoit connue dès le temps de Hugues Capet et du roi Robert, et peut-être plus anciennement. Elle s'appeloit Seguiny ou Sequiny, du nom d'un comte Seguin , qui vivoit, à ce que l'on croit, dès le temps de Charlemagne : mais, lors des irruptions des Normands, les reliques de sainte Geneviève ayant été réfugiées jusque dans le château d'un seigneur qui possédoit en même temps Draveil, Morsan et Sequiny, ce dernier lieu fut sans doute celui où elles s'arrêtèrent le plus longtemps, car il prit le nom de Sainte Geneviève des Bois ou du Bois. On voit encore les ruines d'une tour de l'ancien château; elle est entourée d'un fossé plein d'eau, et elle contient une chapelle dédiée à Sainte Geneviève. C'est-là l'ancien château ; le nouveau est plus loin ; il contient des beautés, entre autres quelques statues de la façon de Jean Goujon, célèbre sculpteur et architecte, auteur des bas-reliefs de la fontaine des Innocents à Paris. Ce château a été fort embelli par MM. Boyer, conseillers au Parlement, dont l'héritière épousa, en 1660, le premier maréchal de Noailles. On montre encore dans le château de Sainte-Geneviève-des-Bois une chambre que l'on nomme la Chambre du Roi , parce que les rois Louis XIII et Louis XIV y ont souvent couché en allant à Fontainebleau. On célèbre tous les ans dans la paroisse de Sainte-Geneviève une Grand' Messe des Morts, pour le repos de l'âme de Hugues Capet, et c'est probablement le seul service que l'on fasse pour ce monarque dans tout le royaume. Mais il faut remarquer qu'il n'est pas d'une ancienne fondation, et que c'est une charge imposée nouvellement, par une espèce de plaisanterie, à un seigneur de Sainte-Geneviève-des-Bois. Pierre Hurtaut semble inspiré par Sainte-Geneviève-des-Bois . Voici sa narration qui ne manque pas de fantaisies. Village situé dans en pleine campagne fur une hauteur, au bas de laquelle la rivière d'Orge coule du midi à l'orient d'été. Il a à son levant d'été la forêt de Sequigny, et est ainsi nommé à cause des bois de cette forêt et de ceux de Longpont et des Roches. Il est à six lieues de Paris vers le midi, à une lieue de Montlhéry, et à deux de Corbeil. Il n'y a sur cette paroisse que des labourages avec des bois, peu de vignes, quelques prairies, beaucoup de terres sablonneuses et terres de garenne. L'église est du XIIIe siècle, la cure ayant été érigée vers l'an 1200, à peu-près dans le tems que l'on finit l'église. La nomination appartenoit à l'abbé de Saint-Magloire, lequel, sans doute, avoit fait construire le chœur, mais l'abbaye ayant été réunie à l'archevêché de Paris, les choses sont revenues en leur état primitif. On remarque dans cette église un reste de l'ancienne piété des Fidèles, d'offrir aux saints et saintes de grosses souches de cire. Les habitans des paroisses voisines ont cette dévotion à sainte Geneviève. La seigneurie s'étend sur la paroisse de Ville-Moison, une partie du fief du Perray, le hameau de Liers, le Parc-Pierre, la Cossonnerie , et elle a de très-belles mouvances, elle a aussi haute, moyenne et basse justice, dont la première concession doit être ancienne, puisque, par des lettres-patentes du mois de décembre 1611, le roi déclare qu'il rétablit ce droit dans cette terre. La grosse tour ronde, qui est à l'une des encoignures de l'avant-cour du château, et dont le haut sert de colombier, est un édifice ancien et curieux. Cette tour, qui est environnée d'un fossé plein d'eau, étoit autrefois le château, et les seigneurs le trouvoient alors assez vaste pour eux. Au-dessus du rez-de-chaussée étoit une petite chapelle, qui est détruite depuis que l'on en a bâti une autre dans le nouveau château. Dans les trois étages au-dessus, sont des logemens que le seigneur habitoit avec sa famille et ses domestiques. Il y a une cheminée construite de manière qu'elle sert à quatre chambres. Le nouveau château a été bâti par Antoine Boyer , conseiller au Parlement de Paris, dont le buste est placé au-dessus de la porte du vestibule. On voit au bout du parterre, un portique, sur les piliers duquel sont représentés en demi-bosse des Nymphes qui versent de l'eau dans leurs urnes. On assure qu'elles sont du célèbre Jean Gougeon , qui a fait celles de la fontaine des Saints-Innocens à Paris. Il y a dans le château une grande chambre que l'on nomme la chambre du Roi, parce que deux de nos rois y ont logé, Louis XIII, qui y fut attaqué de la fièvre et Louis XIV, qui y coucha plusieurs fois dans le tems de ses voyages de Fontainebleau, et l'on tient que ce fut pour son passage, que l'on fit le chemin pavé qui traverse la forêt de Sequigny en droite ligne, durant l'espace d'une grande demi-lieue. Le village de Sainte-Geneviève est fort peu considérable. Visites archidiaconales . La paroisse de Sainte-Geneviève-des-Bois n'est citée qu'une seule fois par l'abbé Alliot. Dans le procès-verbal de la visite du 24 juillet 1462 à l'église Saint-Denis de Viry, le greffier du vicaire écrivit qu'un paroissien du nom de Alizon la Chevallière est cité à comparaître pour lundi après la Sainte-Anne pour ce qu'il avait dans l'église, c'est-à-dire un coq qui était sur l'autel dans l'église de Sainte-Geneviève-des-Bois « in sancta Genovesa nemoris ».
Villemoisson Ville-Moisson, petit village du doyenné de Montlhéry , situé presque sur le bord de la rivière d'Orge, à cinq lieues de Paris ou environ, vers le midi; Il n'est composé que d'une seule rue en long , regardant le nord. Les prés, les vignes qu'on trouve en s'éloignant de la rivière, quelques labourages, et le voisinage de la forêt de Séquigny, font tout l'avantage de cette petite paroisse. L'église est du titre de saint Martin, et n'est qu'une espèce de grande chapelle sans ailes. Saint Laurent est le second patron. La Cure appartient à l'archevêque. Visites archidiaconales . Lors de la visite du dimanche 7 août 1463, de l'église paroissiale Saint-Nicolas de Juvisy où le curé est Dom Jean le Maistre, le vicaire archidiaconal autorise Jean Noël de ramener son poulailler dans le cimetière de Villemoisson. L'abbé Alliot précise : « C'était un usage assez commun au XVe siècle que celui d'élever les poules dans les cimetières, autour des églises. Jean Noël avait sans doute pratiqué cette industrie à Villemoisson, elle lui avait été défendue pour des inconvénients qu'il est facile de deviner ; il s'en était allé à Juvisy, et le Visiteur l'autorise en 1463 à ramener son poulailler à Villemoisson ».
Espinay-sur-Orge La paroisse d'Espinay-sur-Orge, Espinolium dans les titres du XIIe siècle, est située à quatre lieues et demie de Paris, sur le rivage gauche de la rivière d'Orge qui vient de Châtres et sur le rivage droit de celle d'Ivette qui vient de Longjumeau. Cette position à la jonction de deux rivières forme des coteaux qui sont trouvés dans une exposition favorable à la viticulture. Au siècle de Charlemagne, dans le censier de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés qui possédoit un grand domaine à Épinay-sur-Orge, une description nous apprend que ce n'étoit qu'un pays de vignes, labourages, près et bois. Le livre dit que « le monastère y a une maison seigneuriale avec 100 arpens de vignes qui pouvoient produire 850 muids de vin, 30 arpens de prés qui fournissoient 50 charretées de foin, un bois d'une lieue de circuit, où l'on pouvoit engraisser 200 porcs, un moulin, et en autre revenu 60 muids de bled ». Le pouillé de 1692 attribue l'église Saint-Germain d'Épinay à la nomination de l'abbé de Saint-Germain-des-Prés. Visites archidiaconales . Le vendredi 9 juillet 1458, nous avons visité l'église et la paroisse d'Epinay-sur-Orge, fondée en l'honneur de Saint-Germain, en présence du curé Dom Jean Jupins qui demeure en ce lieu. La présentation appartient à monseigneur l'évêque de Paris. Il n'y a pas plus de 11 paroissiens. Les marguilliers s'appellent Simon Jubeline et Denis Malet. Le visiteur épiscopal exige qu'ils obtiennent leurs lettres avant le début septembre. Les fonts baptismaux et tous les sacrements sont dans un bon et honnête état. Le nommé Jean Gauffridi est assigné à comparaître le samedi en huit devant l'Official parce qu'il détient une pièce de pré que l'église envisage d'acquérir. Le mercredi suivant 29 juillet 1462, nous avons visité l'église paroissiale d'Epinay-sur-Orge fondée en l'honneur de Saint-Germain. Le curé Dom Jean Jupins est présent avec Dom Jamenel, prêtre chapelain. Les habitants Thomas de la Hupraye , Simon de la Hupraye et Jean de la Hupraye sont présents avec les marguilliers Pasquier Arnoult et Jean Piau. Il est ordonné aux paroissiens de faire couvrir l'église sous peine d'amende. Le 2 juillet 1463, nous avons visité l'église paroissiale et le prieuré Saint-Germain d'Epinay-sur-Orge où le curé Dom Jean Jujonis est absent. La visite faite en présence de Dom Jean Cheminel, prêtre confirmé, tandis que Jean Bernard et Simon de la Hupraie , marguilliers, sont absents. Denis Malet, Bernard Poignart, Thomas de la Hupraye , tous sont les habitants présents à cette visite. Le 8 juillet 1466, nous avons visité l'église paroissiale Saint Germain d'Epinay-sur-Orge, en présence de Dom Jean Jamenel, prêtre curé, Dom Toussaint Saintin, curé de Ballainvilliers, Jacques Ruden, Guillaume Geoffroy, habitants. Jean de Marceles et Pierre le Gay, marguilliers sont absents. Il y a 18 paroissiens. Jean Geuffroy est présent. Le visiteur épiscopal ordonne de faire couvrir les fonts baptismaux et désigne le curé d'en faire état aux marguilliers et cela avant la fête de Saint Michel sous peine d'amende.
Morcent-sur-Orge Morcent-sur-Orge est une dépendance de Sainte-Geneviève-des-Bois; l'étymologie de son nom vient du latin muro cinctus , qui signifie entouré de murailles, effectivement c'étoit autrefois une forteresse ; mais à présent ce n'est qu'un village tout ouvert. Visites archidiaconales . Lors de sa visite du 24 juillet 1462, le vicaire de l'archidiacre mentionne que dans l'église Saint-Denis de Viry, il y a deux cloches en bon état qui appartiennent à l'église du Morsang-sur-Orge « ecclesia de Morsant » et l'un des deux vases en cuivre pour recevoir l'eau bénite. Le 7 août de l'année suivante, le greffier garde du scel de l'archidiacre remarque que l'église de Viry contient trois cloches, deux sont de l'église Saint-Jean de Morsang « ecclesie sancti Johannis de Morsant » et l'autre du Plessis-le-Comte. Le vicaire enjoint les marguilliers de ne pas conserver ces cloches dans ladite église de Viry. La situation reste identique l'année suivante, le 24 juillet le greffier note : deux cloches proviennent de l'église de Morsang. Ces procès-verbaux montrent que l'église Saint-Jean de Morsang était en ruines totales et que le clocher était tombé.
Savigny-sur-Orge Savigny-sur-Orge porte ce surnom, pour le distinguer d'une infinité d'autres lieux de France qui s'appellent Savigny; d'ailleurs il est situé sur la petite rivière d'Orge. L'église étoit déjà paroissiale au douzième siècle. Dès ce temps-là, Savigny avoit des seigneurs qui étoient qualifiés de chevaliers. On ne sait pas précisément quelle est l'époque de la construction du château, qui est beau, et dans le goût des maisons royales du quinzième siècle. On prétend que le roi Charles VII y a tenu renfermée la belle Agnès Sorel, qu'elle y vivoit dans une grande solitude, et n'y recevoit d'autres visites que celles du roi, qui entroit dans la tour par une fenêtre, à l'aide d'une échelle. Je ne conçois pas trop dans quel temps de leur vie Charles VII et Agnès Sorel ont été obligés de mettre tant de précaution et de mystère dans leurs rendez-vous : on sait que depuis ils ne se cachoient pas tant de leurs sentiments mutuels. Quoi qu'il en soit, Savigny étant revenu à Louis XI, il le donna au cardinal Balue, évêque d'Evreux ; le monarque y venoit faire quelquefois des voyages, et en a daté plusieurs lettres. Ce château étoit encore regardé comme très-fort à la fin du XVIe siècle ; car en 1581 il fut surpris par les troupes d'Henri IV sur les Ligueurs. Indépendamment de cet ancien château, il y en a un plus moderne qui, dans les XVIIe et XVIIIe siècles, a été possédé par des gens de qualité, tels que MM. de la Baume-Montrevel , de Créquy, de Vins et de Vintimille du Luc. Il y a à Savigny une foire assez fréquentée, le 11 novembre, jour de Saint Martin. Entre Savigny et Louans, dit Morangis, on voit une ferme assez considérable, appelée Champagne ; elle est de 500 arpents de terre, quelques bois et prés en la prairie de Rossay. Visites archidiaconales . Le lundi 26 juillet 1458, nous avons visité l'église paroissiale de Savigny-sur-Orge fondée en l'honneur de Saint-Martin. Visite faite en présence de maître Robert Desmaraiz, curé, et en présence de maître Pierre Budé, chapelain, Eudes Trocher et Rodolphe Aubron, marguilliers de ce lieu. La sage-femme s'appelle Jeannette, femme de Marquet Alot qui n'a pas reçu ses lettres officielles. Il y a 20 paroissiens. Les sacrements et tout le reste sont dans un bon état sont placés dans le tabernacle qu'il convient de réparer avant le saint Michel, sous peine d'amende. Le 19 août 1459, nous avons visité l'église paroissiale Saint Martin de Savigny où l'on dénombre 15 paroissiens. Le curé Dom Robert Desmaraiz est absent. Sont présents : maître Pierre Bridel son vicaire, Odin Trochen et Jean Bérault les marguilliers, Pierre Mouse, Thomas Hupraye et Guillaume Thureau avec beaucoup d'autres. Ledit Trochen s'excuse pour ne pas avoir un bon inventaire ; il est enjoint de le faire avant un mois et de mener à Paris quand il prendra ses lettres de marguillier. Il est exigé que les marguilliers de cette paroisse, avant la fête de Saint Martin d'hiver de mettre les cloches et de réparer, sous peine d'amende, le mur du portail de l'église car tout menace ruine et tout est en péril. Jeudi 22 juillet 1462, jour de la Sainte Marie-Madeleine , nous avons fait la visite de l'église paroissiale de Martin du village de Savigny-sur-Orge où le curé maître Robert des Marays est absent. La visite faite en présence de Dom Gui Hariault prêtre confirmé, Jean Poulin et Jean Moteau, marguilliers avec Colin Coesay, Geoffroy Ruppin, Pierre Morize, Louis Sarrazin et Guillot Tureau et beaucoup d'autres. Il y a 16 paroissiens. La sage-femme est la femme de Marquet Alot. Il est exigé des marguilliers qu'ils prennent un papier pour établir l'inventaire avant l'Assomption de la Vierge sous peine de 10 sols parisis d'amende. Le dimanche 7 août 1463, nous avons visité l'église paroissiale Saint-Martin de la paroisse de Savigny-sur-Orge où le curé Messire Robert des Mares est absent. Les présents sont : Dom Gui Hariault, prêtre confirmé, Jean de Hupraye et Jean Poulyot, marguilliers, Colin Cressy, Jean Berault, Guillaume Fortier, Guillaume Tureau et Etienne Rayer avec plusieurs autres. Il y a 24 paroissiens. La femme de Marquet Alot est la sage-femme de la paroisse. Le visiteur ordonne aux marguilliers de fermer les fonts baptismaux avant la fête de saint Martin, et de plomber lesdits fonts. Les paroissiens qui sont de la chapelle Margaret, se plaignent que personne n'a fait l'office, et qu'ils sont partis à Palaiseau. Messire le Vicaire confisque les revenus de cette chapelle, et les confie au curé d'Orsay alors que Jean de la Hupraye , Ferrant Chappelain et sa femme sont convoqués le mardi après l'Assomption parce qu'ils n'étaient pas dans la paroisse le jour de Pâques. Le vendredi 20 juillet 1464, l'église paroissiale Saint Martin dans le village de Savigny-sur-Orge est visitée alors que maître Robert des Mares, curé est absent, Dom Gui Hariault, prêtre, Jean de la Hupraye et Jean Pouyet sont présents avec Drocon Cressy, Geoffroy Rappin, Louis Sarrazin Etienne du Chesne. Dom Gui demande pardon pour sa négligence de son habitation parce qu'il était parti ailleurs. De même il n'avait pas entre les mains ses lettres d'accréditation et de cela les paroissiens prennent garde. Jean Séart est convoqué sur un autre diocèse pour le samedi après l'octave de la Madeleine et il n'a pas les lettres d'accréditation. Jacquette la Merquète est la sage-femme de cette paroisse. Rodolphe Auberron est convoqué dans les trois semaines qui suivent pour avoir frappé la femme de Jolyot Poulyet en personne. De plus, il a insulté la fille Noteaux d'où il fut saisi dans le village du Breuil ; de même, il jure constamment et nie l'existence de Dieu Jolyot renonce de dénier Dieu, et plaide avec Ruppin devant la porte de l'église. Geoffroy Ruppin Cressy renonce, de même pour Gobert et dans la maison de Cressy plusieurs refusent.
Viri Viri est encore un assez gros lieu qui n'est pas éloigné de Juvisi . Les environs sont remplis de vignes et de pâturages ; on y fait des fromages blancs de lait de vaches, qui depuis longtemps sont connus et estimés à Paris. Sur le bord de la Seine est un petit hameau dépendant de Viri, que l'on appelle Châtillon, nom si connu et si commun en France, qu'il n'y a aucune province où il n'y ait des villes, bourgs, villages, hameaux et châteaux qui ne s'appellent ainsi. Visites archidiaconales . Le samedi des vigiles Sainte-Trinité, le vicaire de l'archidiacre de Josas inspecte l'église Saint-Denis de Viry « sancti Dyonisii in villa de Viriaco ». Le curé est maître Hugues Drouart. Il est exigé que l'élection de nouveaux marguilliers soit organisée, que l'on fasse fermer le tabernacle où repose le Corps du Christ, et qu'on dispose d'un vase pour contenir les huiles saintes, avant la mi-août, sous peine d'amende. Le chapelain s'excuse de ne pas avoir exécuté les injonctions de l'année précédente. La sage-femme est Gila la Civette. Le 8 août 1459, le vicaire Jean Mouchard arrive à Viry-Châtillon où il passe la nuit. Le curé maître Hugues Drouart réside à Paris. La visite de l'église Saint-Denis de Viry a lieu en présence de Dom Jean Heraudi, prêtre chapelain, Simon Lebregier et Jean Haucquireau, marguilliers et d'autres habitants de cette paroisse. Ledit Simon Lebregier s'amende d'avoir transporté trois quartiers de vignes, situés au territoire dit Brossard , une partie à son voisin Fontimargot et l'autre partie à jean Bellon sans l'autorisation. Sur ces héritages, il est perçu deux sols parisis que ledit Simon Lebergier remet à l'église en présence de Dom Robert Martin, Dom Jean Heraudi chapelain susdit, Dom Jean Josse prêtre, Henri Quivante, Louis Gibert, Thomas Thibere, Jean Biart et plusieurs autres. Le mardi 24 juillet 1464, l'église paroissiale Saint-Denis de Viry est visitée. Maître Hugues Drouart est le curé qui a remplacé le prêtre Dom Gilbert de Marmont. La visite est faite en présence des marguilliers Thomas Chubere et Jean Syon, de Dom Jean Giffart curé d'Orsay et de Guillaume Hervy. La sage-femme est Gila la Civette. On dénombre 44 paroissiens environ. Il y a deux cloches qui appartiennent à l'église de Morsang et une autre à l'église de Plessis-le-Comte. Le mardi 11 septembre 1470, le vicaire visite l'église paroissiale Saint-Denis de Viry où le curé Dom Hugues Drouart est absent. Le visiteur épiscopal rencontre Dom Jean de Bastissa, vicaire du lieu, accompagné des marguilliers Guillaume Selegullon et Robin le Masson et des habitants nommés Jean le Berger le jeune, Jean Beart, Jean Bournet, Louis le Jannote et Simon Cliquet. La fabrique possède un seul calice en argent, une croix en argent, un objet préciaux qui porte le Corps du Christ avec deux anges. La sage-femme s'appelle Gile la Civette. On dénombre 50 paroissiens.
Juvisi Juvisi étoit encore, au XVIe siècle un gros village, mais depuis environ cinquante ans il est fort diminué; les travaux que l'on a faits sur le grand chemin de Paris à Fontainebleau ayant obligé de détruire quelques maisons, et le reste du village n'étant plus si passant. On n'entend parler de Juvisi qu'au XIIe siècle ; l'on sait qu'alors les moines de Marmoutier y avoient des possessions habitées par des paysans qui étoient à peu près, serfs, mais que, par ménagement, les moines appeloient leurs hôtes : ces religieux avoient droit de présenter à la cure. Il y avoit aussi une léproserie considérable, et à laquelle on avoit attaché de gros revenus. Il en subsiste un petit reste dans une commanderie de l'Ordre de Saint-Lazare, qui a souffert tous les accidents ordinaires à ces établissements. Depuis qu'il n'y a plus de lépreux, la plupart des biens en ont été usurpés par les voisins, et pillés même par les commandeurs, qui se les sont souvent appropriés. La liste des seigneurs de Juvisi est peu suivie, et n'offre rien de curieux. Visites archidiaconales . Le samedi de la Sainte-Trinité, l'église paroissiale Saint-Nicolas de Juvisy « sancti Nicolay de Givisiaco » est visitée. Le prieur de Notre-dame des Champs à Paris est le patron. On dénombre 30 paroissiens. Les marguilliers Pierre le Mercier et Jean Robin ont leurs lettres d'accréditation. Le vicaire exige que les marguilliers produisent un nouvel inventaire de l'église et ce, avant la fête de Marie-Madeleine. L'ancien marguillier de ce village, Drion le Marcier, s'excuse de ne pas avoir exécuté ce qui avait été exigé, c'est-à-dire la maison presbytérale. Le curé possède quatre arpents de terre mise en valeur et trois autres arpents avec un quartier de vigne. Tout est en bon état. En l'an 1462, le vendredi 23 juillet, a lieu la visite de l'église Saint-Nicolas de Juvisy où Dom Jean le Maistre, prêtre, est présent avec Yvon le Masson et Jean Robin, marguilliers, et Pierre Garant et Christophe Demés, habitants. De nouveaux marguilliers, les susdits Pierre Garant et Christophe Demés sont nommés sur la proposition du curé et de Philippe Nitet, ancien marguillier. Le 4 décembre 1470, le vicaire fait la visite de l'église paroissiale Saint-Martin de Juvisy « sancti Martini de Gevysiaco » où le curé du lieu nommé Dom Jean Magistri est présent accompagné des marguilliers Guillaume de Fouea et Guillaume Girauld. Le vicaire de l'archidiacre exige de se mettre en possession immédiatement avant la fête des Rois et qu'avant la fin de l'année, dans le plus court délai, les marguilliers fassent réparer les livres liturgiques. L'inventaire de la fabrique est bien tenu. (il semble que le greffier ait fait une erreur dans le titre de l'église de Juvisy).
Notes (*) Nous avons conservé l'orthographe du XVIIIe siècle. (1) Abbé Alliot, Visites archidiaconales de Josas (chez Picard, Paris, 1902). (2) Abbé Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris , tome XI (chez Prault, Paris, 1757). 3) P.-T. Hurtaut, Dictionnaire Historique de la ville de Paris et de ses Environs (chez Moutard, Paris 1779).
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