Le doyenné de Montlhéry (7) Les paroisses du Val de Seine |
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Chronique du Vieux Marcoussy ---------------------------- _------------ _----------------- -------- février 2012
Environs de Paris divisés par pays par le sieur Robert de Vaugondy (1768). La Seine à l'est et la limite marquée en rouge sont les frontières du doyenné de Montlhéry.C. Julien
Nous présentons le septième volet de la série des chroniques consacrées au doyenné de Montlhéry sous l'Ancien régime (*). Dans cette chronique, nous exposons les paroisses du val de Seine. Pour chacune d'elles nous donnons quelques visites du vicaire de l'archidiacre de Josas pour la période 1458-1470 (1). Au début du règne de Louis XI, dans la plupart des paroisses règnent les ruines et les destructions, conséquences de la guerre de Cent ans. En 1464, à Évry-Petit-Bourg, le vicaire de l'archidiacre de Josas constate que le clocher de l'église saint-Pierre est totalement en ruines « valde ruynosum ». Bien que les habitants prétendent crouler sous une taille et les impôts du Roi onéreux, l'ordre est donné de réparer le clocher.
Ris Village du doyenné de Montlhéry, à cinq lieues de Paris vers le sud-est, situé dans le bout de la plaine qui commence à Juvisy, vers l'orient, à la distance d'un demi-quart de lieue ; il a à la distance d'un demi-quart de lieue, la rivière de Seine, sur le bord de laquelle est le hameau de la Borde, qui est le Port où l'on charge et décharge les bateaux et du côté du couchant, se termine le coteau de vignes qui commence entre Savigny et Viry, et sur lequel Viry et Grigny sont bâtis. Cette paroisse est connue depuis 800 ans, et l'église est sous le titre de la Sainte Vierge ; Saint Blaise en est le second Patron. On y voit la magnifique chaire de prédicateur qui étoit chez les religieuses chanoinesses de Charonne, avant leur suppression. La cure, depuis la réunion à l'abbaye de S. Magloire, est à la collation de l'archevêque. Outre le curé, il y a un chapelain qui demeure à Ris. Depuis quelques années, il y a un marché ordonné pour ce lieu, mais il a de la peine à s'établir. Ris est un village très-agréable et bien peuplé de maisons de campagne, qui est connu depuis huit cents ans. L'église paroissiale, érigée environ au XIIe siècle, est encore de ce temps-là même. Depuis la fin du XVIe siècle jusqu'à nos jours, cette terre a été possédée par MM. Faucon de Ris, qui ont rempli des places considérables dans la magistrature, ayant fourni plusieurs premiers présidents aux parlements de Rouen et de Bretagne (2). Visites archidiaconales . La première visite connue de l'église Notre-Dame de Ris a lieu le mardi 6 juin 1458. Le curé est Dom Jean Augart, retenu à Paris ; c'est le chapelain de Grigny qui dessert la paroisse. Les marguilliers sont Guillaume Le Loup et Bertrand Pellion. En visitant les sacrements, on constate que les fonts baptismaux sont manquants ainsi que les huiles saintes. On dénombre huit paroissiens à qui répondent qu'il y avait un flacon d'huiles saintes avant la fête de Pâques. L'ordre est donné audit Pellion de rendre ses comptes dans le plus bref délai et de donner un inventaire des biens de l'église avant l'Assomption sous peine de 10 sols d'amende. Les revenus de la cure sont confisqués à cause du défaut de service divin et de non résidence du curé. Le susdit marguillier reçoit la commission de recevoir les revenus et d'établir un compte exact qui lui sera requis. Le lundi 23 juillet 1464, l'église paroissiale Notre-Dame de Ris est visitée. Dom Robert Martin est le prêtre-curé du lieu et Jean Tizon et Jean Fournier alias Numare sont les marguilliers. L'ordre est donné de faire des gouttières au dessus du chœur avant la Saint Martin, sous peine d'amende. On dénombre 26 paroissiens. Le mardi 11 septembre 1470, le vicaire visite l'église paroissiale de Ris « ecclesiam parrochialem de Risu » en présence du curé Dom Robert Martin qui dessert ce lieu. Les marguilliers Grégoire, Éloy Valeret et Étienne Soucet sont tous deux absents.
Orengy C'est une des plus petites paroisses du diocèse, située à cinq lieues et demie de Paris, sur la route de Fontainebleau, et à une bonne lieue de Corbeil. C'est un pays de plaines, cultivé entièrement en bled, et sans aucunes vignes. L'église est du titre de S. Germain, évêque d'Auxerre. La cure est à la nomination du prieur de Longpont. On voit entre le village et le grand chemin, les restes du château Sauvage , et un reste des fossés, comprenant environ trois ou quatre arpens.
Atis ou Athies Atis ou Athies vient d'un mot latin barbare, Attegia qui veut dire cabane, et n'est bien connu que depuis que la châsse de Sainte Geneviève, tirée de Paris par la crainte des Normands, s'arrêta pendant quelques jours dans ces cabanes ( in Attegiis ) : actuellement ce lieu est assez considérable ; on compte deux cent cinquante habitants dans Atis même, sans parler de ses dépendances. La situation en est très-agréable sur un coteau, d'où on a une vue charmante le long des rives de la Seine , qui coule au bas à quelque distance; mais la petite rivière d'Orge est encore plus voisine d'Atis même; elle longe le coteau, d'où on la voit se jeter dans la Seine. L'église paroissiale est d'une construction très ancienne ; on la juge du treizième siècle, Seule la tour qui lui sert de clocher et qui est en pyramide très-élevée, du douzième. Il paroît qu'elle a dépendu de toute ancienneté de l'abbaye de Saint-Victor; on croit même qu'il y a voit auprès un petit monastère de chanoines réguliers ; mais aujourd'hui ce n'est plus qu'un prieuré. Les plus anciens seigneurs d'Atis que l'on connoisse, vivoient sous, le règne de Philippe Auguste. Sous celui de Saint Louis, Hugues d'Atis fut un seigneur très illustre ; il exerça l'office, de Grand Panetier de France. Au XVe siècle, sous le règne de Charles VII, cette seigneurie appartint à une famille de magistrats nommée Viole. Sous François 1er, Pierre Viole , prévôt des marchands, étoit seigneur d'Atis ; et sous celui d'Henri IV, un autre Viole étoit président au Parlement ; on l'appelloit communément le président d'Atis. Ce président gagna un procès contre les religieux de l'abbaye Saint-Victor, et fut reconnu seigneur haut-justicier de cette paroisse, relevant cependant de la tour de Montlhéri. Un fils de ce président eut la fureur d'être ermite, et vécut longtemps, dans la terre même de son père, sous le nom de Frère de la Mort , portant une robe noire et une tête de mort pendue à son cou. Il faisoit d'ailleurs beaucoup de bonnes œuvres. La famille des Viole étant éteinte, la seigneurie d'Atis a passé en différentes mains. On est assuré que plusieurs de nos rois y ont demeuré, puisqu'il y a des ordonnances de Saint-Louis et de Philippe le Bel qui en sont datées, Mais on ne sait pas où ils habitoient ; s'étoit probablement au prieuré. La plus belle maison d'Atis qui subsiste actuellement, est celle qui, au siècle dernier, appartenoit au duc de Roquelaure ; elle a passé depuis à Madame la Maréchale de Villars : les jardins et les terrasses sont admirables. Je me souviens d'avoir encore vu dans un des bosquets un monument élevé à une petite chienne, au dessus ; auquel étoient écrits ces, quatre vers : Cigît la célèbre Badine, Ces vers font, m'a-t-on dit, de Mademoiselle de Scudery, qui avoit une maison de campagne à Atis, que l'on m'a fait remarquer. Visites archidiaconales . En ce dimanche 3 juillet 1458, l'église paroissiale et le prieuré-cure d'Athis sont visités. Cette église est fondée en l'honneur de Saint Denis, membre dépendant de l'abbaye Saint-Victor de Paris. Le vicaire de l'archidiacre a passé la nuit dans la maison du prieur. En présence de nombreux paroissiens, l'inspection montre que les Sacrements sont bien disposés. Dans cette église, il n'y a pas de marguilliers parce que le prieur prend à sa charge tant les ornements que tout ce qui est nécessaire. Le prieur nommé frère Nicolas Fabri est enjoint de fournir une copie de l'inventaire des biens de l'église avant la fête de l'Assomption. En l'an de grâce 1461, le vingtième jour de juillet, le vicaire Nicolas le Fevre et son greffier visitent l'église paroissiale d'Athis où le prieur curé du lieu est absent parce qu'il est parti faire un service pour célébrer la fête demain à Saint-Victor. Dom Jean de Conyec, religieux de Saint-Victor est présent. Le prieur possède toute la charge et l'administration de l'église, il n'est rien réclamé aux paroissiens. Le vicaire donne l'ordre au prieur dans la personne de frère Jean, de faire réparer le sanctuaire avant la saint Rémy sous peine d'amende. Le curé possède un calice en argent doré, mais n'a pas d'autres objets en argent. Tout l'inventaire est en bon état. Jena de Beauvais, présent lors de cette visite, dit que les autres sont empêchés en août.
Mons Le hameau de Mons est une dépendance d'Atis ; il a eu des seigneurs particuliers, entre lesquels on compte la femme d'Enguerrand de Marigny, qui en étoit héritière. La situation en est presque aussi belle que celle du village principal ; il y a un pont sur la petite rivière d'Orge.
Ablon Ablon est tout au bord de la Seine , au dessus d'Atis. Dès le treizième siècle il y avoit une chapelle qui dépend d'Atis ; on appelle improprement le chapelain, prieur d'Ablon . Le nom latin de ce lieu est Ablavium ; il n'est effectivement composé que de sables ou terres rapportées par la rivière de Seine, qui, en différents temps, a changé son lit. Vers 1560, Ablon avoir pour seigneur Pierre Grassin, conseiller au Parlement ; il donna trente mille francs pour fonder à Paris un collège qui s'appelle encore aujourd'hui le Collège des Grassins. Henri IV, par l'édit de Nantes, ayant fixé les lieux où les Huguenots pourroient avoir des prêches, permit l'établissement de deux auprès de Paris ; le premier à Charenton, le second à Ablon ; ils ont tous deux été détruits sous le règne de Louis XIV (3). Visites archidiaconales . Le village d'Ablon, comme Mons, était une dépendance de la paroisse d'Athis. Le 4 septembre1459, le vicaire épiscopal visite le prieuré-cure d'Athis « Athiis » où le prieur, frère Nicolas Fabri est présent avec frère Pierre Ledint, religieux de Saint-Victor et plusieurs autres. L'église est fondée en l'honneur de Saint Denis. Le prieur possède toutes les charges de cette église, tant en réparations qu'en luminaire et il n'y a pas de marguilliers. On dénombre 20 paroissiens dans ledit lieu d'Athis, et dans les écarts voisins de cette paroisse, c'est-à-dire Ablon et Mons, on dénombre 40 communiants, ce qui fait un total de 60 environs.
Villeneuve-le-Roi Villeneuve-le-Roi , à la rive gauche de la Seine , à trois lieues de Paris, est connu comme paroisse dès le douzième siècle , sous le règne de Louis le Jeune , à qui l'on rapporte également la fondation du bourg de Villeneuve-le-Roi, dans le diocèse de Sens. C'est un pays de vignoble, dont le vin n'est pas mauvais ; il faisoit partie du Domaine du temps de Philippe Auguste. Au quatorzième siècle, les Chartreux possédèrent la plus grande partie de cette terre, tant par acquisition que parce qu'elle leur avoit été donnée : le vin de leur clos passait pour si bon, que le Roi Charles VIII, qui en avoit goûté chez eux, ordonna à ses pourvoyeurs d'y faire dorénavant sa provision. Sur la fin du seizième siècle les Chartreux s'étant déclarés pour la Ligue , et ayant fait des dettes à cette occasion, on les obligea à vendre le bien qu'ils avoient à Villeneuve-le-Roi ; un contrôleur général des Finances, nommé Marcel , l'acheta ; après lui il passa à M. du Vair , qui fut Garde des Sceaux sous Louis XIII, et mourut évêque de Lizieux en 1621. Environ soixante ans après, M. Pelletier, contrôleur général après Monsieur Colbert, en fit l'acquisition ; et ayant quitté les pénibles fonctions de l'administration des finances, il s'y retira. Il avoir absolument changé les dispositions du château bâti par M. du Vair, et l'avoir arrangé avec beaucoup d'élégance et de goût, mais avec une simplicité respectable. La retraite de ce ministre à Villeneuve-le-Roi, et la façon dont il y vécut, lui firent infiniment d'honneur. Il se livra tout-à-fait à l'étude et aux lettres , et publia, entre autres, de belles éditions des ouvrages de Messieurs Pithou, ses grand-père et oncle maternels, et publia lui-même à leur imitation, dans le plus beau latin, deux ouvrages sous les titres de Comes Senectutis et Comes Rusticus : on trouve dans ce dernier une belle description de sa maison, adressée à M. Rollin. Il mourut en 1711 âgé de quatre-vingt-un ans : son cœur est dans la paroisse de Villeneuve-le-Roi ; son fils et son petit-fils, successivement premiers présidents du Parlement, ont possédé cette terre, qui est enfin sortie de leur famille. L'église est sous le titre de Saint-Pierre; la cure est à la nomination de M. l'archevêque. Visites archidiaconales . L'an de grâce 1462, le jeudi 22 juillet, le vicaire Jean Mouchard visite l'église paroissiale Saint Pierre de Villeneuve-le-Roi où le curé maître Arnoult Hebert est absent. L'inspection faite en présence de Dom Robert Coullard, précédent curé, de Martin de Villevulam et Jean Nervet le jeune marguilliers, d'Étienne Herbelin, Jean Nervet l'aîné, Jean Longuet, Étienne Coynard et Jacques Gaillart avec plusieurs autres.
Le mercredi 16 décembre 1467, le vicaire visite l'église Saints Pierre et Paul de Villeneuve-le-Roi « sanctorum Petri et Pauli de Villa nova regis » où l'archidiacre a la procuration. Le curé maître Arnoult Hebert réside à Paris. Le chapelain Dom Gratien Leudentu habite ce lieu. Le patron de cette église est l'évêque de Paris. On dénombre 25 paroissiens environ. Les marguilliers Étienne Coignart et Martin Villemon ont leurs lettres de la curie de Josas. Les sacrements sont acceptables. Il y a sept hosties récentes et en bon état. L'huile sainte et le saint Chrême sont récents. Les fonts baptismaux sont corrects, l'eau bénite est claire et correcte. La sage-femme a prêté serment. Nul paroissien ne vit en concubinage. Les paroissiens font de grandes doléances plaignent beaucoup disant que le curé ou son chapelain célèbre la messe par tout le moyens autrement qu'il ne faut. Le procès-verbal donné en présence de Dom Pierre Saintardi chapelain de cette chapelle, Dom Guillaume Vatinel, Étienne Coignart, marguilliers, Guillaume Coignart, Jean de Montenoles, Étienne Herbelen et plusieurs autres paroissiens. Le 9 février 1469, le vicaire est à Villeneuve-le-Roi où l'église Saint-Pierre est à la collation de l'évêque de Paris. Le curé est maître Robert des Hayes, son vicaire maître Jean Guillebert et les marguilliers Denis Robineau et Jean Gaiart sont présents avec Jean Fabry, Étienne Herbelin, Étienne Coynard et plusieurs autres. On dénombre 60 paroissiens. La sage-femme est Guillemette la Verincée. Le vicaire donne l'ordre aux marguilliers de faire relier le missel de l'église avant la Pentecôte sous peine d'amende. Les Sacrements sont en bon état. La fabrique possède une croix en argent, deux calices dont l'un en or, l'autre en argent, une coupe en or, deux petites burettes en argent, une cassette pour l'encens en argent avec de nombreux joyaux en argents.
Orly Le village d' Orly se nomme en latin Aureliacum et vient apparemment d' Aurelius , nom commun parmi les Gaulois romanisés. L'église de Paris y avoit des biens dès le neuvième siècle, et elle y en possède encore à présent. Le terrain des environs est fertile en grains et en vins, et l'église est située dans un fond, ayant un coteau assez élevé à l'occident. Elle est dédiée à Saint-Germain, évêque de Paris (4), et à la nomination du chapitre de Notre-Dame. On compte qu'elle a aujourd'hui plus de quatre cents habitants. S'il y a eu des seigneurs d'Orly autres que ce Chapitre, on ne les connoît pas. Selon Pierre Hurtaut, Orly est un village du doyenné de Montlhéry, situé à trois lieues et demie de Paris, entre le midi et l'orient, dans un terrein fertile en grain et en vin. L'église est dans le bas, et dominée vers l'occident par la montagne; elle est du titre de S. Germain, évêque de Paris. La tour où sont les cloches, dont la sonnerie est belle, servit en 1360 de défense comte les courses des Anglois ; 200 hommes du pays s'y tinrent avec des balistes et autres machines de ce temps-là, ayant rempli l'église de provisions pour soutenir le siège. Les Anglois s'en rendirent maîtres le jour du vendredi saint, et y tuèrent environ une centaine d'hommes, y firent plusieurs prisonniers, mirent le reste en fuite, désolèrent ce village, en enlevèrent toutes les provisions, et se retirèrent dans leur camp vers Châtres et Montlhéry. La cure est à la nomination du Chapitre de Paris ; c'est le chanoine de la trente-sixième partition qui y présente. Ce Chapitre est seigneur haut, moyen et bas justicier, curé primitif et décimateur d'Orly. Visites archidiaconales . L'obituaire de Notre-Dame de Paris mentionne que le 4 janvier doit être célébré l'anniversaire du lévite Poncius qui donna deux arpents de vignes dans son clos d'Orly « duos arpennos vinearum apud Orliacum ». L'an 1459, le onzième jour de juin, le vicaire archidiaconal et son greffier accompagnés de témoins ont visité l'église paroissiale Saint-Germain d'Orly en absence de Dom Guillaume Coquillard, prêtre-curé. Dom Robert le Normant, prêtre desservant, Jean Villaine et Jean Quignon, marguilliers et plusieurs autres paroissiens assistent à la visite. L'ordre est donné aux marguilliers de dresser un nouvel inventaire de la fabrique de cette église avant la fête des Saints Apôtres Pierre et Paul. La sage-femme est l'épouse de Jean Amelin qui a ses lettres en instance, il lui est enjoint de se les procurer pour le même jour de fête. On dénombre 57 paroissiens environ. Tout le reste est en bon état. Le 9 février 1469, le vicaire visite l'église paroissiale Saint-Germain d'Orly « sancti Germini de Orliaco » qui est à la collation de l'évêque de Paris. Le curé, maître Guillaume Menager, ainsi que son vicaire Dom Pierre Alicot, licencié, sont absents par ordre de l'évêque de Paris. Les marguilliers Louis Cotart et Pierre Huot, Etienne Phelienne, Jean Ugelle et plusieurs autres sont présents. L'ordre est donné aux marguilliers de produire un inventaire avant Pâques. On dénombre 60 paroissiens. La sage-femme est Marguerite Lasseline. La fabrique deux calices en argent, un doré, deux burettes avec un pied en argent, une grande croix en argent et plusieurs autres joyaux.
Choisy Choisy , que l'on appelle actuellement Choisy-le-Roi , qu'on appeloit, il y a un siècle, Choisy-Mademoiselle et plus anciennement encore, Choisy-sur-Seine , étoit au XIIIe siècle, un écart de Thiais. Il y avoit alors une chapelle qui a été depuis convertie en pareille. L'église qui au seizième siècle, étoit encore la même qu'au temps de la fondation; mais Mademoiselle d'Orléans en fit construire une autre au dix-septième, et de nos jours le Roi y en a fait faire une encore plus belle. On ne voit de seigneurs de Choisy, relevants de l'abbaye Saint-Germain, que sous le règne de Louis XI. C'étoient des gens fort ordinaires, jusqu'à ce que Mademoiselle , fille de Monsieur Gaston , et cousine germaine de Louis XIV, l'acheta, et y fit bâtir un beau château qui fait la base de celui d'aujourd'hui, La terrasse en étoit le plus beau morceau. Les jardins furent ornés de statues parfaitement bien copiées d'après les plus belles antiques de Rome. Elles avoient été faites pour M. Fouquet, et destinées à orner son château deVaux. Mademoiselle laissa Choisy à M. le Dauphin, qui le céda à Madame de Louvois, veuve du Ministre, en échange de Meudon. À la mort de Madame de Louvois, il passa à Madame la Princesse de Conti, première douairière, fille légitimée de Louis XIV ; après elle à Louis XV ; et l'on sait combien ce monarque a embelli et illustré ce lieu. Visites archidiaconales . Le dimanche 21 juin de l'an de grâce 1458, la paroisse Saint-Nicolas de Choisy est visitée « sancti Nicholay de Choissiaco ». Le patron est l'abbé et couvent de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Le curé est maître Jean Chambellan autrement dit Pasquot, mais les lieux sont desservis par Dom Jacques Sigeon, prêtre. Les marguilliers sont Philippe Prévost et Yves Cotart. On dénombre 10 paroissiens. L'ordre est donné aux marguilliers de faire faire un couvercle sur les fonts baptismaux avant la Toussaint et de fournir un inventaire avant la fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste. Le 9 septembre de l'année suivante, l'église de Choisy est visitée. Le curé est encore une fois absent et la paroisse est desservie par maître Jacques Sigeri son vicaire. Jean Cotart et Jean Belin sont en charge de la fabrique. La table de l'autel et les corporaux sont immondes. Il y a un seul calice en argent. On dénombre 15 paroissiens. Le vicaire exige que les susdits marguilliers et que Philippe Prévost, ancien marguillier, rendent leurs comptes et inventaire de la fabrique dans la quinzaine, sous peine d'amende. L'an de grâce 1469, le huitième jour de février, l'église paroissiale Saint Nicolas de Choisy est visitée en présence des marguilliers Philippe Charetier et Pierre Prevost et plusieurs autres dont Rodolphe Aubert, Robin le Mère. Le curé est absent. Les habitants sont satisfaits du service du curé. Le vicaire constate que les Sacrements sont bien disposés et enjoint de couvrir les fonts baptismaux. On dénombre 10 paroissiens environ. Il n'y a pas de sage-femme. Le vicaire exige que les marguilliers fassent réparer la toiture de l'église avant l'Assomption sous peine d'amende, il exige également que les livres liturgiques soient décents. L'ordre est donné aux marguilliers de produire une copie de leurs comptes.
Vitry-sur-Seine Vitry est environ à une demi lieue en deçà de Choisy, sur le chemin de Paris. Personne n'ignore combien ce nom est commun en France ; pour distinguer celui-ci de tous les autres, on l'appelle Vitry-sur-Seine, quoiqu'il ne soit pas précisément sur les bords de cette rivière. Le lieu est considérable, et a deux paroisses ; ce qui fait qu'on l'a quelquefois appelé bourg ; cependant il n'est point fermé. Il y a une grande différence entre ces deux paroisses ; car l'une a, dit-on, mille communiants, et l'autre n'en a pas cent. La première est dédiée à saint Germain , et est d'un gros revenu; la seconde à saint Gervais , d'un beaucoup moindre. Les deux églises actuellement subsistantes sont à peu près delà même antiquité, c'est-à-dire du treizième siècle. Mais l'on fait que les évêques et le Chapitre de Paris ont eu de toute ancienneté des biens dans la grande, et en ont eu la nomination. La seconde dépend depuis longtemps du Chapitre de Saint-Marcel. D'ailleurs plusieurs autres seigneurs, tant ecclésiastiques que séculiers, ont eu des possessions et même des fiefs dans l'étendue de la paroisse de Vitry. Ainsi l'abbaye de S. Laumer de Blois, le prieuré de Saint-Éloy uni à l'évêché de Paris, les Chanoines réguliers de Saint -Victor et ceux de Sainte-Croix de la Bretonnerie de Paris, étoient co-seigneurs de Vitry en 1580. Quant aux seigneurs laïcs, les principaux fiefs séculiers qui leur appartiennent, sont, celui de Bremi et celui de Bonvarlet. On a bâti sur ces fiefs un grand nombre de belles maisons ; il seroit trop long de raconter quels en ont été les possesseurs, et hors de mon sujet de dire quels ils sont à présent. Il y a des gens qui prétendent que ce fut à ce Vitry même que mourut, en 1060, le roi Henri 1er, petit-fils de Hugues Capet. Pendant les guerres civiles des XIVe, XVe et XVIe siècles, il y a eu plusieurs affaires et combats à Vitry et aux environs. Visites archidiaconales . Le samedi 10 juin 1459, Jean Mouchard, vicaire de l'archidiacre de Josas procède à la visite de chacune des deux paroisses de Vitry. D'abord le prélat inspecte l'église Saint Gervais de Vitry « sancti Gervasii de Vitriaco » en présence de Guillaume Roullon curé et de plusieurs paroissiens. Le patron de cette église est le doyen et Chapitre de l'église collégiale Saint-Marcel. On dénombre 20 paroissiens. Le vicaire constate que l'Eucharistie, les huiles saintes, les fonts baptismaux, etc. sont en bon état et honnêtement disposés. Bien entendu, les comptes de l'année 1457 ont été rendus par les marguilliers et contresignés par le curé. Le même jour, l'église Saint-Germain est visitée. Le patron est l'évêque de Paris. Le curé se nomme maître Girard Beson. Les trois marguilliers sont Nicolas de Chastenay, Jean Chobart et Étienne Beson qui sont enjoints de rendre leurs comptes avec l'inventaire des biens de l'église. La fabrique ne possède rien si ce n'est qu'un arpent et demi de vigne sur le terroir de ce lieu. La sage-femme est Louise la Blessière. Les Sacrements sont bons et bien disposés. L'an de grâce 1461, le 19 juillet, l'église paroissiale Saint-Germain de Vitry « sancti Germani de Vitriaco » est inspectée en l'absence du curé maître Jean Henrici. Par contre, Dom Jean Boyvin, chapelain, Étienne Bizon, Jean Chobert et Colin de Chastebnay, marguilliers sont présents avec Éloy Chambellan, Philippe Caille, Jean Feullet et Jean Poitrault, habitants. Tous les sacrements ont été réparé et sont en bon état comme les fonts baptismaux. L'inventaire mentionne un objet en ivoire. Les marguilliers s'amendent pour ne pas avoir publier depuis longtemps le jour de l'excommunication de Guillert et cette décision d'excommunication doit être portée au registre. Le dernier jour de janvier 1466, le visiteur inspecte l'église Saint-Germain dans le village de Vitry en présence de Guillaume Roullon curé et de Pierre Gaudieux et Jean Barrier, marguilliers et plusieurs autres paroissiens dont Laurent Michault , Jean Guillier, Robin Bichée et Jean Manny. On dénombre 20 paroissiens. La sage-femme a quitté la paroisse. La plupart des biens ont été perdus durant la guerre, il s'agit d'un livre liturgique et d'autres livres. Le même jour l'envoyé de l'archidiacre de Josas visite l'autre paroisse Saint-Pierre de Vitry où l'on dénombre 120 paroissiens. La sage-femme est Jeannette, veuve de feu Jean Gaudiaux. Les paroissiens déplorent que la chapelle Saint-Nicolas fondée dans cette église soit à la collation du seigneur évêque de Paris et que le service divin n'a pas été fait depuis quatre ans bien que les revenus des héritages sont importants, notamment une maison chargée de 50 sols, plusieurs terres en plusieurs endroits qui rendent bien 10 livres et du vin à Montreuil. Dans cette chapelle, une confrérie a été fondée, Théobald Vié et Colin Chastenay sont les prévôts de cette confrérie et plusieurs autres en font partie.
Ivry En se rapprochant de Paris et de la rivière de Seine, on trouve Ivry , qui étoit connu dès le dixième siècle, sous le règne de Louis d'Outremer, et est paroisse depuis le treizième, et à la collation du chapitre de Saint-Marcel. Cependant il a eu ses seigneurs particuliers, mais sur lesquels on n'a pas d'anecdotes fort anciennes. Au commencement de ce siècle, M. Bosc, conseiller d'Etat et ancien prévôt des marchands, étoit seigneur d'Ivry, et y avoit fait bâtir une belle maison. Ses héritiers la vendirent à M. le maréchal d'Uxelles, qui l'a laissée à M. le marquis de Beringhen, premier écuyer du Roi, qu'il a fait son légataire universel. Sa veuve en jouit encore. Le Port-à-Langlois est un écart de la paroisse d'Ivry sur le bord de la Seine.. Il prend son nom de Thomas Langlois, qui, l'an 1300, possédoit dans ce lieu une cabane, et y avoit établi un bateau, au moyen duquel il traversoit la rivière, à peu près vis-à-vis du lieu où est à présent le château de Bercy. À la même époque Thomas Langlois d'Ivry avoit à bail une partie des biens du Chapitre de Paris, situés en ce canton, consistant en ce qu'on appelloit une ancing, où il y avoit de la saussaie ou du saulcis, des noues, des prés, outre la terre et la vigne. Le nom à Langlois continuoit de subsister à Ivry sous Louis XI et Charles VIII. Visites archidiaconales . L'église paroissiale Saint Pierre d'Ivry « sancti Petri de Yvriaco » est inspectée le mardi 6 juin 1458 par le vicaire de l'archidiacre de Josas. Le patron est le doyen et le Chapitre de l'église collégiale Saint-Marcel de Paris. Le curé est maître Pierre de Nocelo, professeur en textes sacrés, résidant à Paris ; la paroisse est desservie par Dom Cantien Robert. Les marguilliers Jean Ratault et Étienne Grosparny sont présents avec beaucoup d'autres. Les Sacrements sont satisfaisants. La fabrique n'a pas de revenus. On dénombre 50 paroissiens environ. Les deux sages-femmes se nomment Marguerite la Behorde et Jeanne la Granière. Ledit chapelain est nommé curé à la procuration du seigneur archidiacre. L'an de grâce 1459, le mardi 20 novembre, le vicaire visite l'église paroissiale Saint Pierre d'Ivry où le curé maître Bertrand Berault est absent. Maître Jean Theobaldi chapelain est présent avec plusieurs paroissiens. L'ordre est donné au chapelain de se procurer des huiles saintes correctes sous huitaine. Celui-ci s'excuse parce que cela est peu de chose. L'ordre est donné de présenter des corporaux propres avant la Nativité sous peine d'amende. Jean Racault est le seul marguillier et Nicolas le Taneur est créé second marguillier sur la proposition de Pauson Badé, Jean Noblet, Jean Jubert et Richard Charpentier. Il leur est enjoint d'orner le maître autel avec l'image de Saint Pierre patron de cette église et de faire l'inventaire des biens de la fabrique avant la fin décembre sous peine d'amende. Le dernier jour de janvier 1465, en visitant l'église paroissiale Saint Pierre d'Ivry, le vicaire constate que Dom Jean Laurent, prêtre-curé promu à la Curie parisienne, est absent. Sont présents Dom Robert le Normant son vicaire, Jean racault et Simon de la Barre marguilliers avec Pierre Legal. L'église et tout le village ont beaucoup soufferts de la guerre, une vingtaine d'habitants sont partis, cela sera transmis au seigneur archidiacre. Puis au cours de la visite, Éloy Cornu et Oudin Choisi sont venus. On dénombre 16 paroissiens. La sage-femme est Jeanne épouse de Pierre Granier. La fabrique a perdu un calice qui a été volé dans l'église et le banc d'œuvre a été fracturé.
Notes (*) Nous avons conservé l'orthographe du XVIIIe siècle. (1) Abbé Alliot, Visites archidiaconales de Josas (chez Picard, Paris, 1902). (2) Pierre-Thomas-Nicolas Hurtaut , Dictionnaire historique de la Ville de Paris et de ses environs (chez Moutard, Paris, 1779). (3) Abbé Jean Lebeuf, Histoire de la ville et de tout le diocèse de Paris , tome XI (chez Prault, Paris, 1757). (4) Plusieurs églises du doyenné de Montlhéry sont placées sous le titre de Saint-Germain : Vitry, Orly, Lisse, Saint-Germain-lès-Châtres.
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