Élisabeth de Montlhéry et ses descendants (2) |
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Généalogie simplifiée des descendants d'Élisabeth de Montlhéry .C. Julien
Cette chronique est la continuation de l'histoire de la famille de Montlhéry aux XIe-XIIe siècles, celle d'Élisabeth qui fut alliée avec la famille de Courtenay. Cette fois nous présentons son fils aîné Milon de Courtenay « Milo de Curtiniaco » et ses descendants. Nous exposons également plusieurs chartes ecclésiastiques où sont cités ces personnes (1). Au XIIIe siècle, la maison de Courtenay était en possession de nombreux fiefs du pays de Gâtinais « de terra Vastinensi » dit un ancien historien , et tenait par les liens du sang aux maisons régnantes de Jérusalem, d'Antioche, de Constantinople, de Tripoli, de Jaffa, et à celles d'Anjou, d'Auvergne, de Nevers, de Joigny, de Montfort, de Joinville, de Beaujeu, de Saint-Valéry, de Broyes et de Dampierre.
Milon de Courtenay Miles ou Milon de Courtenay, 1er du nom, fils aîné de Josselin 1er et d' Élisabeth de Montlhéry serait né entre 1066/1068. À la mort de son père (1079), il devint le troisième seigneur de Courtenay, quatrième seigneur de Château-Renard et posséda les fiefs de Charmy et de Champignelles . Il resta en Champagne alors que tous ses frères se croisèrent en 1101 prenant part à la conquête de la Terre-Sainte. Selon le père Anselme, Miles épousa, vers 1095, Ermengarde de Nevers (Agnès selon Ducange) , fille de Renaud II comte de Nevers et de Ide surnommée Raymonde, comtesse de Forest et demi-sœur du comte Guillaume II, dont il eut trois fils : 1° Guillaume seigneur de Courtenay mourut sans postérité, 2° Josselin de Courtenay dont on ne trouve que le nom et 3° Renaud, prénom donné par son grand-père ; à la mort de son frère, il hérita des terres et seigneuries paternelles. Nous avons vu (chronique précédente) que l'on trouve, dans plusieurs chartes, Milon accompagné de sa femme Élisabeth. Or Milon n'ayant été marié qu'une seule fois, il se trouve qu'Élisabeth était sa mère et non sa femme. Au XIIe siècle, Élisabeth pouvait être nommée Isabelle que l'on ne peut confondre avec Ermengarde (2). En l'an 1108, Guillaume II, comte de Nevers, étant venu à Molême pour s'entendre avec le duc de Bourgogne sur certaines affaires, y fut reçu honorablement par les moines. Après la conférence, il voulut reconnaître leurs bons procédés et leur fit abandon du droit appelé herban qu'il exerçait sur leurs vignes de Tronchoy. Il leur accorda aussi le droit de pâturage dans ses seigneuries de Caunacum et de Lannia pour eux et pour leurs hommes. Plusieurs seigneurs furent témoins dont Hugues de Tilio, sénéchal du comte, Gosbert Rufis de Châtillon, Milon de Courtenay « Milo de Curtiniaco » et autres (charte CXIV). Après le démantèlement, par Louis VI le Gros, du château fort des Renard, le souverain demande à l'un des cousins, Milon de Courtenay, de les empêcher de reconstruire leur forteresse. Milon érige donc, en 1121, une bastille octogonale avec huit tours pour défier et épier le château du haut de la cité. L'abbaye cistercienne de Fontaine-Jean « Fons Joannis » à Saint-Maurice-sur-Aveyron, près Montargis, fut fondée sur l'invocation de la sainte Vierge, dans un vallon boisé et solitaire, le 20 mars 1124, par Milon de Courtenay avant son départ pour la Terre-Sainte. Trois ans après fut présent avec André seigneur de Braine, sénéchal de Champagne, les évêques de Troyes, Meaux et de Paris, à la donation de l'église Saint-Sauveur, faite à l'abbaye de Saint-Jean par le chapitre de Sens. Dans le monastère de Fontaine-Jean, succursale de Pontigny, les seigneurs de Courtenay y établirent leurs tombeaux. Milon mourut après 1127 et fut enterré dans le cimetière des religieux, l'église n'étant pas encore construite. L'acte prescrivant l'union de l'église de Saint-Sauveur-lès-Sens à l'abbaye Saint-Jean est donné en décembre 1127 devant une assemblée composée de hauts dignitaires du royaume. Au nom de la Sainte-Trinité , le prévôt Étienne « Stephanus pr æ positus » et le Chapitre de Notre-Dame et Saint-Étienne de Sens déclarent avoir, à la prière du roi Louis VI le Gros, réuni à l'abbaye Saint-Jean-l'Évangéliste l'église collégiale de Saint-Sauveur, où existe leur cimetière, avec toutes ses dépendances. Dans cette assemblée on note la présence du révérend Hatton, évêque de Troyes « reverendis episcopis Hathone Trecensi », le chanoine Burchard moine de Saint-Jean « Burchardo Meldensi, fratribus, et concanonicis nostris », É tienne évêque de Paris « Stephano quoque Parisiensi episcopo », Thomas prieur de Saint-Victor et ancien conseiller du roi « Thoma, priore S. Victoris, assisiente etiam praedicto rege Ludovico », Milon de Courtenay « Milone Curtiniacensi » et André sénéchal du comte Thibaud de Champagne « Andréa, dapifero comitis Theobaudi ». Le pape Honorius II confirma cette charte par une bulle donnée à Viterbe, le VII des ides d'avril vers l'an 1128. (charte CXLVII). Peu avant sa mort, Miles de Courtenay entreprend la construction d'un nouveau château à Montargis, à proximité immédiate de la vieille tour. Les travaux sont achevés en 1149 en et coïncident avec la mise en place d'une première enceinte, protégeant l'agglomération située au pied du château, réalisée par Renaud de Courtenay, fils de Miles.
Les libéralités à Notre-Dame des Écharlis Les chartes qui suivent sont un recueil de notices contenant les donations primitives faites pour la fondation de l'abbaye Notre-Dame des Écharlis, près Villefranche vers l'an 1120 à l'an 1139 (charte CXXVIII). Elles ont été transcrites au milieu du XIIe siècle les unes à la suite des autres, sur une longue pancarte. On y remarque que les fondateurs de ce monastère sont le chevalier Vivien de Laferté-Loupière « miles de Firmitate quæ vulgo dicitur de Loperia, nomine Vivianus », qui l'établit dans le lieu appelé les Vieux-Echarlis; puis Seguin, son fils, Isambard le Gros, Fromond de Caarneto, Landric de Duchy, Gautier Baderant, Baudoin Fuisnard, Seguin le Gros, Guillaume de Montcorbon, Etienne dit Bouche-Close, Oudarde et son fils Gautier le Sot, de Joigny, Leteric Jallard, Hervé, seigneur de Laferté, etc. Longtemps après la fondation, une chicane intervint entre Séguin, fils de Vivien « Seguinus praedicti Viviani filius, calumpniatus est… » et l'abbé Guillaume et les moines au sujet de l'uage d'un bois pour la construction de la nouvelle abbaye. Un arbitrage fut donné par Henri, archevêque de Sens devant plusieurs témoins dont Milon de Courtenay « Milo Curtiniacensis » et Hugues de Malicorne. Ensuite, Milon de Courtenay, son fils Guillaume et Baudouin Fuisnard « Annuit hoc dominus Milo de Curtiniaco, et Willelmus filius ejus, et Bauduinus Fuisnardus » donnent attestent leur approbation pour que Fromond de Caarneto et sa femme Belette donnent tout ce qu'ils ont à Fontaine. Plus tard, Baudouin Fuisnard, afin d'assurer son salut et celui de ces ancêtres, vient donner à l'église Notre-Dame des Écharlis toute sa part dans le village de Vilers, tant en terre qu'en bois. Cette donation est approuvée et concédée par Milon de Courtenay et sa femme (il faut lire sa mère) Élisabeth et ses fils Guillaume, Joscelin et Renaud « Huic dono interfuerunt Milo de Curtiniaco et uxor ejus Elisabeth et filii eorum Willelmus, Joscelinus, Rainaldus ». Puis, le seigneur Milon est de nouveau témoins quand Élisabeth, femme de Baudouin vient approuver la donation de son mari. Quelque temps après, Milon de Courtenay est encore témoin quand, devant le comte Guillaume de Nevers, Seguin le Gros « Siguinus Grossus » met dans les mains de Jean, abbé de Notre-Dame des Écharlis, tous les biens de son frère Gaudry, c'est-à-dire les terres et les bois sur le territoire de Vilers « quicquid frater ejus Waldricus terrae et nemoris in territorio Vilers habebat » et qu'il possédait avant son voyage à Jérusalem. La charte est donnée en présence de Walon, l'oncle maternel de Seguin « Walonis avunculi ejus », lequel possédait 50 sols sur la terre de Gaudry. Par la charte CCCXXX donnée l'an 1151, relative au privilège en faveur de l'abbaye des Écharlis, Hugues, archevêque de Sens « Hugo, Dei gratia Senonensis archiepiscopus » s'adresse à Landry abbé de ce couvent « fratri Landrico, venerabili Scarleiarum abbati ». Par cet acte, l'archevêque déclare avoir pris le monastère des Écharlis sous sa protection. Il en énumère tous les biens de la manière suivante : le lieu de Villiers, dans lequel le monastère est fondé ; le lieu de Fontaine ; des terres et un moulin à Villefranche; Arblay ; des vignes à Château-Renard avec la maison et le jardin « vineas Castri-Reinardi et domim cum orto » ; les Sscharlis et l'usage dans la forêt de Wevre; les granges de Chailleuse, de Taloan, de Vaumorin; des vignes à Joigny; Beauciard ; un moulin et des prés à Theil; usage dans la forêt de Bornisoie, etc. Plusieurs de ces biens, dont le lieu de Villers où l'abbaye est située « l ocum Villaris in quo abbatia sedet », avaient été donnés autrefois avec l'accord et l'approbation du seigneur Milon de Courtenay et de ses trois fils Guillaume, Jocelin et Renaud « laudem Milonis de Curtiniaco et filiorum ejus Willelmi, Jocelini, Rainardi ».
Les dîmes de Vinneuf Avant l'an 1133, Henri, archevêque de Sens, donne une charte sur les dîmes de Vinneuf données par Milon de Courtenay. « In nomine Domini, Henricus, Dei gratia Senonensis archiepiscopus, notum facimus præsentibus et futuris quoniam temporibus nostris quidam miles de castro...., Milo de Curteno dictus, quasi paterno et hereditario jure usur…., partem decim æ pertinentis ad ecclesiam vill æ qu æ dicitur Vicus-Novus, dimidiam scilicet partem decimatis annon æ , excepto quod Girardus miles particeps communi prius sumebat sibi modium unum, sex frumenti sextarios et sex.... annon æ ; reliquam ipsi duo æ qualiter inter se dividebant, pr æ ter quod in decima qu æ dicitur de Cane, habebat Milo quartam pertem ; vinum vero et alias minutas decimas inter se dividebant æ qualiter. Verum Milo pr æ dictus.... et a sapientibus viris eruditus quod decimam illam absque periculo anim æ detinere non posset, accedens ad nos, deposuit eam in manu nostra rogans.... bueremus ecclesi æ Beati-Johannis evangelist æ et canonicis regularibus.... servientibus ubi scilicet mater ipsius Milonis vidua divinis insistebat obsequiis, et frater ejus Rainaudus sepultus quiescebat. Cujus preces gratanter suscipientes, praedictae ecclesiae Beati-Johannis decimam illam diligenter attribuimus et perpetuo tenore firmamus habendam cum parte oblationis praedict æ ecclesi æ de Vico-Novo, quam partem a tempore pr æ decessoris nostri tenuerat eadem ecclesia Beati-Johannis de beneficio et elemosina Rainaudi clerici fratris supradicti cum assensu domni Daimberti archiepiscopi. Datum Senonis, in pontificali domo. Henricus, archiepiscopus, subscripsit; Simon, archidiaconus, S.; ...dus, archidiaconus, S.; Petrus.... S.; Ansellus, archidiaconus, S.; Guilelmus, archidiaconus, S. Data, mensi novembri ; anno ab Incarnalione Domini M°C°XXXIII°; indiclione XII; episcopatus domni Henrici anno XI; régnante Ludovico rege, anno XXV, .....mon, cancellarius, S. » (charte CLXXII). Voici une traduction sommaire : « Au nom du Seigneur, Henri par la grâce de Dieu archevêque de Sens, que tous présents et futurs sachent que de notre temps qu'un chevalier nommé Milon de Courtenay mit entre nos mains une partie des dîmes de l'église paroissiale de Vinneuf qui est la moitié des dîmes d'annone, six setiers de froment et six setiers d'annone se trouvant entre les deux rivières, à l'exception du muid possédé par Girard, plus la quatrième partie de la dîme de Cane qui appartenait à Milon, et les dîmes de vin et autres menues dîmes. En vérité, Milon concède ces dîmes pour son salut avec prière d'en faire don à l'église de Saint-Jean -lès-Sens et aux chanoines réguliers, dans laquelle sa mère, étant veuve, s'était vouée au service de Dieu, et son frère Rainaud était inhumé, il a accompli ses intentions et a confirmé, en outre, le don de certaines offrandes de cette église de Vinneuf qu'avait faites le même Rainaud défunt avec la confirmation de l'archevêque Daimbert. Donné à Sens dans la maison archiépiscopal, au mois de novembre l'an de grâce 1133, la XIe année de l'épiscopat d'Henri et la XXVe année du règne de Louis. Ont signé : Henri, archevêque, Simon, archidiacre, Pierre, Anseau, archidiacre, Guillaume, archidiacre ».
Guillaume de Courtenay Nous ignorons les détails de la vie du fils aîné de Miles. Voilà ce qu'en dit Du Tillet « Guillaume de Courtenay , que quelques-uns ont estimé avoir esté nostre sainct Guillaume archevesque de Bourges, que Mahaud comtesse de Nevers appelle son oncle, c'est-à-dire, oncle de sa grand-mère paternelle; mais le temps, sans m'engager à d'autres preuves, semble s'y opposer assez ouvertement. Celuy qui a composé les Gestes du Roy Louys le Jeune, parlant au chap.3. de ceux qui se croisèrent l'an 1147 pour le voyage de la Terre Saincte , nomme entre autres, Guy comte de Nevers, Renaud comte de Tonnerre son frère, Robert de France comte de Dreux, Guillaume de Courtenay, Renoud de Montargis, Ithier de Troyes, etc. ». Guillaume meurt en Palestine sans postérité.
Renaud de Courtenay Selon l'usage, le troisième et dernier fils de Milon, sire de Courtenay , avait reçu le prénom de son grand-père maternel. Renaud a succédé à son père dans tous ses biens qu'il « avait accru par ses brigandages la richesse de sa famille ». Il est appelé Renould de Montargis dans les Gestes du Roy Louys VII. Selon le père Anselme, Renaud de Courtenay possédait également les seigneuries de Montargis, Château-Renard, Champignelles, Tanlay, Charny, Chantecocq et d'autres fiefs en Gâtinais (3). Il consolida cette puissance en épousant, avant 1040, Edwige de Donjon, sœur de Guy du Donjon, de la maison de Corbeil, l'un des plus fameux chevaliers de son temps, qui vivait en 1148 et 1155, et fille de Frédéric du Donjon, que ses prédécesseurs avaient fait bâtir dans Corbeil. Dans sa Généalogie de la Maison de France , le père Anselme n'attribue que deux filles à Renaud de Courtenay. Littéralement : « 1. Elisabeth, dame de Courtenay, de Montargis, de Château-Renard, de Champignelles et de Tanlay, mariée après l'année 1150 à Pierre de France, septième et dernier fils du roi Louis le gros, vivoit encore en 1205. 2. N… de Courtenay, mariée à Avalon seigneur de Saillenay, vulgairement dit Segnelay, morte sans enfants ». Nous savons, depuis, que la fille cadette se prénommait Helvide (Adeline), mariée vers 1155. Dans une charte de 1190, Avalon de Seignelay « Awalo de Sellenniaco » confirme, comme suzerain, le don d'un moulin fait aux moines de Saint-Marien par son cousin Etienne de Brive partant pour Jérusalem. Et comme il était sur le point de faire le même voyage, il leur fait don du droit de pâturage dans la terre et les bois depuis le Serain jusqu'à l'Armançon avec le droit de prendre du bois pour faire les roues des charrues. Cette donation fut approuvée par Adeline sa femme et ses fils Daimbert et Ferry « Hanc elemosinam Adelina, uxor mea, laudavit, liberique mei, Daimbertus et Ferricus ». Dans une charte de la même année, l'archevêque de Sens atteste la sentence arbitrale prononcée par six personnes dans une contestation existant entre Avalon de Seignelay « Augalonem, Seleneii dominum » et l'abbaye des Echarlis, au sujet d'un droit de pacage dans la forêt de Guillens. La sentence est également acceptée par sa femme et ses enfants « laudavit A. uxor jamdicti Augalonis, cum liberis suis Daimberto et Frederico ». Dans la biographie de Renaud 1 er de Courtenay, certains historiens lui donnent deux autres enfants qui sont : La puissance de Renaud de Courtenay était telle, qu'il osait défier le pouvoir royal en empiétant sur les droits du roi. C'est alors que le comte de Champagne invite l'abbé de Saint-Denis, régent du royaume en l'absence du roi à faire marcher contre lui une armée, s'il refuse une réparation, et offre de joindre ses forces aux troupes royales. L'extrait de la lettre (1149) de Thibaut , comte de Champagne à Suger est explicite : « Ceci est pour vous laisser savoir que Renaud de Courtenay a fait une grande injure au roi et à vous, qui êtes le gardien du royaume ... Car il s'est saisi de certains commerçants qui sont les sujets du roi , qui se sont acquittés de leur péage à Orléans et à Sens, et les a dépouillés de tous leurs marchandises. Il est donc nécessaire, que vous lui ordonniez, de la part du roi et de la vôtre, de les remettre en liberté et tout ce qui leur appartient restauré. Que s'il refuse d'y satisfaire... et que vous soyez désireux de faire marcher une armée contre lui, pour le faire obéïr ... laissez-moi savoir , afin que je vous amène du secours, et que je vous aide à le remettre dans le devoir ». Renauld a perdu ses possessions en France, lorsque le roi Louis VII les saisit et leur a accordé à son frère Pierre . Renaud est probablement mort vers 1190 quand son fils Reginald a payé les reliefs pour la seigneurie de Sutton , « sans préjudice des droits de son frère Guillaume » (4). Renaud fut l'un des grands du royaume qui suivirent, en 1147, le roi Louis VII le Jeune à son voyage en Terre-Sainte ; mais il y demeura peu et revint en France avant le roi. Étant devenu indésirable dans le royaume, en 1151, Renaud s'enfuit en Angleterre pour rejoindre le roi Henri II et y fonda la branche Courtenay-d'Angleterre . Il avait contribué à favoriser la correspondance entre Henri II et Aliénor depuis la France. Il était parmi ceux qui ont défendu Aliénor d'Aquitaine qui avait été accusé d'infidélité alors que le roi Louis était en Terre Sainte . Renaud a été l'un des favoris du roi Henri et était à ses côtés dans les guerres . Il a été témoin de nombreux actes et chartes .
Élisabeth de Courtenay Isabeau, autrement Élisabeth, femme de Pierre de France « Petri fratris regis », fut fille et héritière de Renaud, seigneur de Courtenay et de Montargis et de d'Hedwige du Donjon. Elle donna l'an 1189 à l'église de Paris 60 livres sur la seigneurie de Chantecocq pour son anniversaire et celuy de son mary. Elle vivait encore l'an 1205 et ratifia certaines donations faites à l'abbaye des Escharlis par quelques sujets de sa terre de Courtenay. Selon le Tableau Généalogique du père Philippe Labbé (1652), Élisabeth de Courtenay donna dix enfants au prince Pierre (5) : D'ailleurs Élisabeth de Courtenay portait du sang royal dans ses veines; elle descendait par Hermengarde de Nevers, sa grand-mère, d'Hadwide, fille de Robert-le-Pieux, roi de France, et femme de Renaud 1er , comte de Nevers; elle était donc parente de Pierre de France du quatrième au sixième degré de consanguinité.
Pierre de Courtenay Ce fut l'an 1150 que Pierre de France, septième fils de Louis-le-Gros, épousa Isabelle ou Élisabeth, héritière des Courtenay . « Monsieur Pierre de France, fils puisné du roy Louys le gros, et de la reyne Aliz de Savoye, espousa, et prit le nom et armes de sa femme, pour ce que comme est apparent, elle luy fut accordée à cette charge » dit le sieur du Tillet (6). Il avait déjà fait le voyage de Terre-Sainte, avec son frère Louis le Jeune. Il retourna en Palestine, en 1179, avec Henri, dit le Large ou le Généreux, comte de Champagne, Philippe de Dreux, évêque élu de Beauvais, et d'autres grands seigneurs. Leur arrivée à Saint-Jean-d'Acre releva l'espérance des chrétiens d'Orient; mais déjà le trône de Jérusalem était tellement ébranlé qu'ils ne purent le consolider. Ils aidèrent seulement le roi Beaudouin à secourir le fort du gué de Jacob, assiégé par Saladin, maître d'une partie de la Palestine. Ce fut Pierre qui accorda la coutume de Lorris à Montargis. En l'an 1150, Pierre, seigneur de Courtenay, confirme dans la charte CCCXXII pour assurer son salut et celui de ses ancêtres, la donation de sa terre de Roussemeau et de toutes les dîmes qu'il y perçoit, ainsi qu'à Marsangis au profit de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem . « Ego Petrus, Nivemensis comes et Curtiniaci dominus, notum facio universis, presentes litteras inspecturis, quod, pro remedio anime mee ac predecessorum meorum, villam meam de Roussemello cum omni justicia et dominio, atque omnes decimas, tam ejusdem ville quam de Marsangiaco, fratribus Hospitalis Sancti-Johannis Hierosolimitani, de consensu parentum meorum, in perpetuam eleemosinam dedi; hominibus ibidem manenlibus tatein libertatem tribuens quod qui de cetero in dicta villa manere voluerit, accessum salvum habeat; cui vero mansio ejusdem ville non placuerit, salvis cunctis mobilibus suis, recedere poterit ; immobilia tamen preceptori qui pro tempore erit, in tali casu remanebunt ». Il accorde également, aux gens qui voudront venir demeurer à Roussemeau, la faculté de le faire, comme de quitter ce lieu, s'il leur convient, avec tous leurs biens meubles, les biens immeubles devant appartenir au précepteur. Puis l'acte continue par : « Statui insuper quod quilibet mansionem habens in prefata villa, duos solidos Parisienses de burgesia eidem preceptori reddet, annuatim, in nundinis Sancti-Juliani. Item quod pro qualibet domo sive masura ejusdem ville quatuor solidos Parisienses de censu, et unam minam avene, unamque gallinam de costuma percipiet idem preceptor, anno quolibet, in festo Omnium Sanctorum. Item quod homines, equos vel boves habentes, bis in anno carruca set singule masure unum messorem reddent eidem preceptori. Ceteri vero bis in anno servient cum brachiis suis. Omnes autem in eadem villa manentes, ad molendinum, furnum et torcular dicti preceptoris tenebuntur. Emende vero grosse de sexaginta solidis Parisiensibus, parve autem de quinque solidis erunt. Quam donationem, pro me et heredibus sive successoribus meis, de consensu ipsorum parentum, firmiter tenere ac perpetuis temporibus observare promitto. In cujus rei testimonium et stabilitalem perpetuam, presentes litte ras fieri volui, ac sigilli mei munimine roborari. Datum apud Curtiniacum, in castro meo, anno Domini millesimo centesimo quinquagesimo ». C'est-à-dire qu'il fixe également les redevances de deux sols parisis qui seront dues, par les habitants du bourg, au précepteur, le jour de la foire de saint Julien. De même chaque maison ou masure de la ville sera chargée de quatre sols parisis de cens et une mine d'avoine payés le jour de la Toussaint. De même, que les habitants ayant chevaux ou bœufs devront, au percepteur, deux charrettes de moisson par chaque année pour chaque masure et servir deux corvées par chaque année. Et tous les résidants devront aller au moulin, au four et au pressoir banal qui sont sous la garde du percepteur sous peine d'une grosse amende de 60 sols parisis ou d'une petite de cinq sols. Et pour que cette chose soit ferme et permanente, nous apposons notre sceau sur les présentes lettres. Donné à Courtenay, dans notre château, l'an de grâce 1150. On remarque le titre de comte de Nevers attribué au donateur : c'est une erreur commise, sans doute, par le copiste du Cartulaire où la charte a été puisée. Il a confondu Pierre, seigneur de Courtenay, avec son fils du même nom, qui fut, en effet, comte de Nevers. La même erreur se retrouve dans une charte d'Anselme, prieur des Hospitaliers en France, qui accepte la donation dont il s'agit, et qui garantit aux habitants de Roussemeau les droits qui leur sont concédés. Cette charte est également de l'an 1150; il en est de même dans une bulle du pape Alexandre III, de l'an 1166, confirmative de la donation de Pierre de Courtenay (Arch. de l'Yonne).
La veuve de Chantecoq Devenue veuve en 1183, Élisabeth de Courtenay habita plus volontiers et plus habituellement le château de Chantecoq. Abandonnant à son fils Pierre le gouvernement de ses vassaux et la défense de ses grandes possessions, elle vivait ici solitaire, s'entretenant dans le souvenir de son mari, mort en Terre-Sainte, priant et faisant prier pour le salut de son âme. Elle construisit une chapelle et établit une dotation pour l'entretien d'un chapelain. Nous donnons l'acte original et inédit de fondation édité au XIXe siècle par le père Augustin Berton, curé de Chantecoq (7). Le voici textuellement : « Odo decanus, et universum Capit. ecclesiæ Senon, omnibus ad quos præsentes 1itteræ pervenerint in Dno salute. Notum fieri volumus quod nobilis mulier Elisabeth, uxor defuncti P. de Curtinico, ante nos veniens, a nobis impetravit ut liceret sibi capellam quamdam construere in parochia de Gallicantu, quæ nostra est, infra firmitatem de Gallicantu, ut ipsa ibidem capellanum constitueret qui ibi assidue pro anima mariti sui defuncti Petri cantaret et missam celebraret, cui ipsa assignaret redditus decem librarum singulis annis persolvendarum, quibus posset sustentari. Hoc et tali conditione praefatæ Elisabeth concessimus ut, post decessum capellani quem ipsa in præfata ecclesia primo constituit, nos deinceps reliquos capellanos ibidem substitueremus. Ipsa vero ad illos redditus decem librarum assignavit medietatem terragii de Villeriis juxta Gallicantum. Capellano vero non licebit aliquando oblationem recipere nisi illam quam præfata domina Elisabeth propria manu, offeret pro anima mariti sui, vel offerri per alium faciet, quandiu ipsa in villa morabitur. Hoc autem juravit capellanus, et quicumque sibi succedet jurare hoc coram nobis tenebitur. Si vero aliquam aliam oblationem receperit, juravit quod illam fideliter observaret, et infra triduum presbitero de Gallicantu fideliter observatam persolveret. Propterea præfatæ dominæ Elisabeth concessimus, quandiu ipsa vixerit, ut capellanus suus, qui sibi assidue astabit quando ipsa veniet apud Gallicantum, si forte voluerit missam cantare apud Gallicantum in prædicta capella, oblationem præfatæ dominæ Elisabeth et familiæ sua; integre percipiat. Ut autem quæ prædicta sunt rata maneant et inconcussa præsentem paginam scribi fecimus et sigilli nostri impressione munivimus ». «Eudes, doyen, et tout le chapitre de l'Eglise de Sens, à tous ceux qui les présentes lettres verront, salut en Notre-Seigneur. Savoir faisons que la noble dame Élisabeth , veuve de Pierre de Courtenay, venant par devers nous, nous a demandé l'autorisation de se construire une chapelle dans la paroisse de Chantecoq, qui dépend de nous et au pied de la forteresse dudit Chantecoq, et d'y établir un chapelain qui y dira et chantera assidûment la messe pour l'âme de Pierre, son mari défunt, promettant ladite dame d'assigner audit chapelain, pour son entretien, un revenu annuel de dix livres. Nous avons accordé cette autorisation à la dame Élisabeth , à condition que le premier chapelain établi par elle dans la susdite église, venant à mourir, la nomination de ses successeurs nous appartiendra dorénavant. Et pour le revenu, convenu de dix livres, ladite dame a affecté la moitié du terrage de Villiers près Chantecoq. Le chapelain ne recevra aucune oblation de personne, sauf toutefois celles que pourra faire la susdite dame Élisabeth , lorsqu'elle séjournera en son domaine, et qu'elle présentera soit en personne, soit par un tiers. Le chapelain a juré de se conformer à cette clause, et tous ses successeurs feront devant nous le même serment. Que si cependant il venait à recevoir l'oblation d'une autre personne, ledit chapelain a juré d'en garder fidèlement le dépôt et de le remettre intégralement dans les trois jours au curé de Chantecoq. Par contre, nous avons accordé à la susdite dame Elisabeth et pour sa vie durant, que son chapelain qui résidera assidûment auprès d'elle quand elle viendra à Chantecoq, percevra sans partage, s'il veut chanter la messe à Chantecoq dans la susdite chapelle, l'offrande de ladite dame Élisabeth et de sa famille. Et pour que ce soit chose ferme et stable à toujours, nous avons fait écrire le présent acte et nous l'avons muni de l'apposition de notre sceau. » Quoi qu'il en soit, par un autre acte fait à Paris en 1189, É lisabeth donne aux chanoines de Notre-Dame de Paris soixante sous de rente à prendre sur les revenus de sa terre de Chantecoq, et quarante sous de rente à prendre sur la même terre pour l'Hôtel-Dieu de Paris. L'obituaire de l'église cathédrale Notre-Dame de Paris nous fait connaître le décès de dame Élisabeth : « Eodem die [14 sept 1210], obiit Helysabeth, mater Petri, comitis Autisiodorensis, que dedit nobis et hospitali centum solidos, annuatim percipiendos in redditibus quos habebat apud Chantecoc, qui eam jure hereditario contingebant. Quos centum solidos, quia tam capitulum quam hospitale sine contradictione, laboribus et expensis magnis habere non poterant, predictus Petrus, comes, filius ejus, dedit tam capitulo quam hospitali quinquaginta libras parisiensium, de quibus duas partes habuimus, et hospitale terciam ». Ceci est l'obit d'Élisabeth, mère de Pierre comte d'Auxerre, qui a donné 100 sols au chapitre et à l'hôpital à prendre chaque année sur son fief de Chantecocq. Mais l'attribution de 100 sols tant au chapitre qu'à l'hôpital est une contradiction, alors le susdit Pierre son fils donna 50 livres parisis dont le chapitre aura deux part et l'hôpital la troisième.
Les Courtenay d'Angleterre La famille de Courtenay se scinda en deux branches : française et anglaise quand Renaud de Courtenay, fils de Milon s'enfuit en Angleterre suite à sa querelle avec le roi Louis VII le jeune, provoqué par les infidélités de la reine Aliénor. En France, sa fille Élisabeth fut mariée à Pierre de France, frère du roi, qui reçut les terres abandonnées par Renaud. Cette branche s'éteignit en 1730. En France, son fils Renaud épousa Hawise de Courcy, dont le fils Robert (mort en 1242) devint baron de Okehampton héritage de sa mère Hawise de Courcy (1135-1209). Il épousa Mary de Redvers, fille de William de Redvers, comte de Devon. D'où est issu John (m. 1274) puis Hugh de Courtenay (m. 1292). Il est bien difficile de démêler la véritable histoire de la branche anglaise de Courtenay. Au cours du temps, diverses versions ont paru, mais toutes s'accordent pour donner un certain Renaud comme le chef de la maison Courtenay-Angleterre. Qui était-il ? Est-ce le personnage a fui la France à cause de sa querelle avec le roi qui lui reprochait d'avoir favorisé l'infidélité de la reine Aliénor ? Voici différentes interprétations d'anciens historiens : Les généalogistes s'accordent sur le nom du 3ème sieur de Courtenay d'Angleterre en la personne de Robert, seigneur d'Okehampton, époux de Mary de Vernon, fille et unique héritière de William comte de Devon dont est issu Jean (John) de Courtenay. Robert est cité dans une ancienne charte où il nomme son grand-père Renaud. Un auteur américain du nom de Douglas Richardson énonce un article « Renaud (or Reginald) de Courtenay and his alleged father, Fleury of France » (10). Cet auteur refuse l'idée que Renaud de Courtenay, vivant en France en 1149 - que nous appellerons Renaud (1149) -, soit le père du Renaud de Courtenay qui vivait par la suite en Angleterre, comme il doute de la parenté d'Élisabeth, femme de Pierre de France et s'appuyant sur le texte du continuateur d'Aimo de Fleury, il dit n'avoir aucune évidence que Renaud (1149) ait été marié. Toutefois, on ne comprend pas l'articulation par laquelle le fils de Philippe 1er et de Bertrade de Montfort serait le père de Renaud. Encore une fois Richardson, se méprend avec les Élisabeth (ou Isabella) de cette famille, citant : une Élisabeth sœur de Renaud (1149), Élisabeth femme de Miles de Courtenay et Élisabeth, femme de Guillaume, frère de Renaud et enfin Élisabeth femme de Pierre, héritière de la branche française. Finalement la théorie de Douglas Richardson est la suivante : Elisabeth, sœur de Renaud (1149) aurait épousé Fleury de France pour donner Renaud de Courtenay qui aurait vécu en Angleterre en adoptant le patronyme de sa mère (l'auteur regrette même que le test ADN ne puisse pas conforter sa théorie !).
Généalogie de la branche des Courtenay d'Angleterre (d'après James Taylor, 2006).
Dans la biographie récente d'Edouard de Courtenay, comte de Devon qui fut aimé de la reine Mary Tudor, James Taylor décrit la généalogie de la branche des Courtenay d'Angleterre (11). En 1152, le roi Louis le Jeune soupçonne la reine Aliénor d'Aquitaine, d'être infidèle et fait annuler le mariage . Aliénor le quitte rapidement pour aller en Angleterre où elle et le roi Henri II d'Angleterre se marient en mai 1152. L'histoire suggère que lors d'un désaccord majeur avec le roi Louis VII de France, Renaud de Courtenay prend fait et cause de la reine Aliénor , et s'oppose au châtiment, se joignit à elle quand elle rentre en Angleterre en 1154. C'est grâce à Renaud que la famille de Courtenay a commencé sa longue histoire en Angleterre. Renaud, sire de Courtenay avait épousé Hedwige du Donjon. Nous ne connaissons rien des conditions du départ de Renaud qui aurait été veuf à cette époque. Alors qu'il demeurait en Angleterre, il épousa Mahaud, dame du Sap, fille de Robert Fitz-Roy, fils naturel du roi Henry 1er, dont il eut un fils nommé Renaud.
Notes (1) M. Quantin, Cartulaire général de l'Yonne: recueil de documents authentiques , volume 2 (Perriquet et Rouillé, Auxerre, 1860). (2) Jean Du Tillet, Recueil des rois de France, leurs couronne et maison (chez Jean Hovze, Paris, 1607). (3) P. Anselme, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France , t. I, 3ème éd. (Cie des Libraires, Paris, 1726) p. 527. (4) Arthur Collins, Peerage of England: genealogical, biographical, and historical , vol. 6 (Londres, 1779). (5) R.P. Philippe Labbé, Tableaux Généalogiques le la maison royale de France et des six pairies laïcques (chez Gaspar Metvras, Paris, 1652). (6) Les premiers rois de la troisième race n'étant à peu près en possession réelle que des villes de Paris, Orléans, Étampes, Compiègne et Melun, avec leur territoire, se trouvaient dans l'impossibilité de doter leurs enfants et ne comptaient que sur un riche et brillant mariage pour leur constituer une fortune et leur faire une position. Aussi voit-on souvent des vassaux de la Couronne prendre rang avant les fils de France, et des fils de France accepter le nom de leur femme à cause de l'honneur et de la prééminence qu'il leur assurait. Ainsi, il n'est pas étonnant de voir un fils de France venir chercher une femme à Courtenay et surtout adopter son nom « Petri domini Curtiniaci ». Les apanages ne datent que du règne de Louis VIII. (7) A. Berton, Notice sur Chantecoq , in Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, t. XVIII (Libr. Herluison, Orléans, 1884). (8) E.-G. Rey, Les Familles d'outre-mer de Du Cange (Impr. Impériale, Paris, 1869) p. 296. (9) J. Le Laboureur, Les Mémoires de messire Michel de Castelnau, seigneur de Mauvissière , t. I (chez J. Leonard, Bruxelles, 1731). (10) Source: http://newsgroups.derkeiler.com/Archive/Soc/soc.genealogy.medieval/ 2011-02/msg00010.html. (11) James D. Taylor Jr., The shadow of the white rose: Edward Courtenay, earl of Devon, 1526-1556 (Algora Publ., 2006). Ces sujets peuvent être reproduits " GRATUITEMENT" avec mention des auteurs et autorisation écrite |