Cette chronique rassemble des documents glanés sur l'histoire de ce moulin. Comme à l'accoutumée, le récit est chronologique. Ce moulin est également nommé moulin de Saint Germain.
J.P Dagnot - Février - 2015
Le document ancien
En avril 1225, devant l'évêque de Paris, les frères Galterum et Henricum de Granchiis, déclarent un moulin à blé de Faleisia, venant de Thomas de Bruyères: avec la permission divine de Bartholomus, salut, notons que devant Galterus de Granchiis et Aalipdis son épouse, Henricus, seigneur, frère dudit Galteri et Ousenna son épouse, qu'ils possèdent un moulin à blé venant de Thomas de Bruyères en perpétuelle aumône, nommé le moulin de Falesia...
Le moulin au XVIe siècle
Notons en 1534 , la visite des moulins de Falaise et de Franc Sureau, rivières et chaussées en dépendantes près de Chastres en vertu de l'ordonnance du prévôt de Montlhéry.
Dix années après, honorable homme Jehan Lehoux, greffier de la prévosté de Montlhéry, seigneur de Guillerville et de Montpipeau, lequel vend à Denis Vilayne laboureur demeurant à Orly, une rente de quatre livres que ledit Lehoux a droit de prendre sur Jehan Robert, ... item tous les droits sur ung moullin, manoir, prez, jardin, pestils, et toutes les appartenances dicelluy, appelé le moulin de failleze assis en la paroisse de st Germain les Chastres ...
En novembre 1581, Pierre Callou marchand demeurant à St Germain les Chastres et Thomas Denise aussi marchand demeurant à Linois, disant lesdites parties que à la requeste de Guillaume Despoigny, comme détempteur et propriétaire de la tierce partie par indivis du moulin de Fallaize sciz audit St Germain, affin de lui payer huit livres de rente. Passer un titre nouvel venant des héritiers de deffunte Anne Luillier, laquelle ayant vendu audit Caillou, ladite portion de moulin sans la charge de ladite rente prétendue par Despoigny ...
À la fin du même mois, Nicolas Callou, marchand demeurant à St germain les Chastres confesse qu'il est détempteur et propriétaire de la tierce sixième partie par indivis, du moullin de fallaize sciz audit st Germain, et aussi de cinq quartiers de pré en une pièce en la prairie dudit ... et que Guillaume Despoigny a droit de prendre deux escus de rente.
Nous arrivons en 1594, Nicollas Hanyar musnier demeurant au moullin à van de Marcoussis et François Jame, aussi musnier demeurant au moullin du Breuil, ..., à la chasse de la Ville du Bois deppendant dudit Marcoussis, confesse avoir accordé à Pierre Régnier aussi musnier demeurant au moullin de Fallaize, paroisse de St Germain les Chastres acceptant, qu'il puisse prendre les bleds des habittans dudit Ville du Bois, jusqu'à deux ans, ...moyennant deux septiers de bled mestail que ledit Regnier paiera par moitiés...
Tois ans après, Nicolas Duruble, musnier demeurant au moulin de Falaize paroisse St Germain les Chastres lequel confesse avoir retenu de Noel Buisson, la somme sept escus...
Le moulin au XVIIIe siècle
Notons en 1749, la présence de Jean Pierre Boulon meusnier du moulin de Falaise de St Germain les Arpajon, sortant du moulin des Suzeaux d'une part et Louis Paillard entrant... Il s'agit de la prisée du moulin de Linas.
Relevons dans l'ouvrage de l'abbé Genty, François-Jules Duvaucel, en possession des immenses ressources que procurait alors la charge de fermier-général, se trouva bientôt à l'étroit dans ses propriétés de La Norville, cependant assez considérables. Il acquit la propriété de La Gallanderie et ses dépendances, pour la somme de 150.000 livres. Cette acquisition comprenait également le moulin Serpier, le moulin de Falaise, le moulin de la Boisselle ou de Franchereau, et 617 livres 2 sols 7 deniers de rentes sur particuliers.
Après, Louis-René Binet de Boisgiroult et Anne-Hippolyte Dufour, son épouse, première femme de chambre de Mme la Dauphine, possédèrent, à la suite de Jules-Nicolas Duvaucel, un domaine composé de 240 arpents de terres labourables,... les biens de La Gallanderie et dépendances qui constituaient en la place de la maison et ferme, en 55 arpents environ clos de murs,... Le moulin Serpier, le moulin de Saint-Germain, le moulin de La Boisselle et leurs dépendances faisaient encore partie de ces biens.
En 1781, devant le notaire d'Arpajon, le fondé de pouvoir de Noailles Mouchy a affermé pour neuf années les moulins de St Germain et de la Boisselle.... au citoyen Nicolas Chevalier, meunier demeurant au moulin de Boisselle, le bail fait moyennant :
- 2200 livres de fermage,
- 6 journées de voiture à quatre chevaux,
- six canards...
La Révolution arrive, Philippe de Noailles est enfermé lors de la conspiration des prisons puis est guillotiné en l'an 2. Ses héritiers émigrent et leurs biens sont confisqués et vendus en l'an 4.
Au bureau des ventes, le 11 messidor, une soumission par les citoyens Claude Joseph Coeurdevey et René Aubert Tisserand est faite aux citoyens administrateurs du département de la Seine-et-Oise: Citoyens, le 21 prairial dernier nous avons soumissionné, tant à Arpajon qu'à Saint Germain, les objets suivants :
- potager du chateau,
- deux moulins logement et jardin,
- .....,
le tout situé en la commune de St Germain provenant des héritiers Noailles Mouchy, émigrés. Egalement soumission du chateau, cour, parc, avec dépôt de 120.000 livres.
Exposent que la soumission d'un des moulins, Falaise, proche la maison principale doit être rejetée vu la faiblesse de la soumission du citoyen Binet .
- en outre que le moulin appelé de Boiselle soumissionné avec 11.000 livres doit si l'on est sage doit être réuni à la présent demande.
En frimaire an 5, une pétition des sieurs Tisserand et Courdevey, propriétaires à Arpajon et St Germain. L'acte de vente passé à leur profit pour deux tiers:
1°) dans deux moulins à eau, l'un appelé le moulin de st Germain ci-devant dit La Falaise, et l'autre de la Boisselle, leurs batiments jardins et dépendances,
2°) dans le ci-devant chateau de st Germain avec ....
lesdits pétitionnaires veulent entrer en possession de leur acquisition...
Notons en l'an 10, l'acquisition du dernier tiers.
Fin prairial an 12, de nouveau une pétition des sieurs Tisserand et Courdevey propriétaires à Arpajon et St Germain. Après examen le directeur de l'enregistrement estime qu'il y a lieu d'expédier un mandat de 2.073 frs pour solder les acquisitions.
L'instituteur cite dans sa monographie ce moulin comme moulin à grains, blé, orge.
Au XIXe les lieux ont abrité une tannerie puis ils ont été transformés en habitation d'après wikipédia.