La ferme du château de Janvry

Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _----- ------------------------------ Juillet 2012

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Extrait d'un plan de 1809.

JP. Dagnot

 

 

 

Cette chronique est consacrée à la ferme de Janvry dans la basse-cour du château, l'une des premières grandes exploitations agricoles ayant existé dans ce village.

 

 

Création de la ferme du château

Nous sommes en 1557, lorsque Jehan de Baillon vient d'acheter la seigneurie de Janvry; il loue des terres à son fermier de Janvry, Mathurin Johaize. Passons sur les pièces de terre qui représentent 18 arpents, le bail conclu pour un muy de grain, que le preneur devra livrer dans les greniers de son hostel de Marivaux. Cette phrase montre que le lieu seigneurial de Janvry n'est pas bâti et que Jehan de Baillon habite Marivaux. Ce n'est qu'en 1560 que le logis seigneurial et, peut-être la basse-cour, ont été construits sur l'emplacement actuel.

Jehan de Baillon décède en 1567, son inventaire après décès intéresse la ferme qui se trouve enfermée dans l'hôtel seigneurial: estables dudit hostel, estable à vaches au bout de la court, bassecourt dudit hostel avec bergerie 180 bestes, granche de la bassecourt. Sans avoir trouvé de bail, cet inventaire prouve l'existence de cette ferme.

En 1576, Guillaume de Baillon d'une part, et Yves Largentier demeurant à Troyes en Champagne, & Denise Fourgonneau sa femme d'autre part, lesquels pour faire & passer ce qui ensuit, c'est à savoir que le seigneur de Rouville avoit baillé à tiltre de ferme & prix d'argent du jourdhuy jusqu'à neuf ans, les lieux:
- la terre et seigneurie de Janvris , consistant en un grand logis pavillons granches estables court et parc pour le seigneur, autre logis & basse cour pour le fermier tout clos de murailles , auquel parc y a vigne plan d'arbres fruitiers tant à pépin que à noyau, jardin à fleurs et coulombier à pied couvert de thuille , contenant le tout deux arpens dix sept perches,
- item 394 arpens de terres labourables en plusieurs pièces deppendant de ladite seigneurie;
- item 7 arpens de pré en plusieurs pièces;
- item 55 arpens de boys taillis , landes & bruyères sans comprendre la mullonnerie qui contient dix arpens compris également au bail,
- item ung moulin à vent assis en ladite seigneurie,
- item en menues rentes 133 lt .

Nous avons confirmation de la ferme de la basse-cour. Le bail de la terre et seigneurie continuera une cinquantaine d'années.

 

La ferme au XVIIe siècle

Le changement de seigneur à Janvry s'opère. Michel Ferrand en 1625, baille & délaisse à titre de prix d'argent, jusqu'à six ans à Louis Janvier, laboureur à Chantecoq, paroisse de Janvry, et Françoise Godeffroy sa femme, ce qui ensuit:
- la grange estant en la bassecour du lieu où estoit un pressoir , le grenier au dessus, la bergerie, & une escurye le tout estant en ladite bassecour deppendant du chasteau de Janvris avec la quantité de 146 arpens de terres en six pièces:
- la première la mare David de 22 arpens,
- la deuxième de Jouvence de 37 arpens,
- la troisième dite la pièce au dessus de la mare David, que sont du petit Marchais, de 30 arpens, de présent appelée la mare pierreuse,
- la quatrième de sept arpens au Petit Chantecoq, et au dessous du Petit Chantecoq la pièce de 28 arpens et celle de 22 au dessous de celle de 28 qui sont les cinquième & sixième pièce ...
Ces pièces appartenant audit bailleur au moyen de l'eschange fait avec le sieur de Cormont... le bail fait moyennant 372 livres.

Quatre années plus tard, le nouveau seigneur de Janvry, monsieur maistre Michel Ferrand, demeurant à Paris, paroisse Saint-Estienne-du-Mont, estant de présent en son château de Janvris, lequel confesse avoir baillé à titre de loier & prix d'argent pour le tant de neuf ans à Jehan Diguet laboureur du Val-Saint-Germain, c'est à savoir la ferme du chateau de Janvris appelée la cour basse, ce consistant en escuries, bergerie, vacherie, fournil et autres lieux qu'il peut être dans ladite court, avec le pavillon qui est attenant à ladite cour pour le logement dudit preneur, exepté la cuisine qui est dans le bas dudit pavillon pour servir lorsqu'il viendra en son chateau de Janvris seullement, avec la grande escurye où sont de présent ses chevaulx, avecques les deulx espasses restant du bucher...., avec la quantité de 146 arpens de terre assis au terroir de Janvris, en six ou sept pièces, compris également la grande allée d'arbres qui est au dessous de son parc... Ce bail fait moyennant 450 livres , six chapons. Passé à Janvris en lotel seigneurial. Le pavillon cité est peut-être l'une des tourelles au milieu du groupe de six.

 

 

Nous arrivons en 1635, Jehan Diguet vient de décéder. Son épouse Julienne Lefevre, ayant la garde des enffans delle et du deffunt d'une part, Pierre Diguet , marchand tuteur desdits enffans, d'autre part, lesquels vendent à honeste personne Olivier de Jouy, marchand laboureur demeurant à Jouy, les labours et semences ensemencées, fumage et autres ... sur les terres de la ferme du chasteau de Janvris appartenant à Michel Ferrand, seigneur dudit Janvris, montant à 47 arpens ...

Le lendemain, extrait également d'un document abimé, maistre Michel Ferrand, ... , baille à Olivier de Jouy marchand & laboureur, à titre de loyer:
- la ferme du chasteau de Janvris appelée la cour basse dudit chasteau consistant en escurie , bergerie, vacherie, fournil,
- avec le pavillon qui est attenant à ladite cour pour le logement desdits preneurs, avec une réserve pour une escurie à chevaux lorsque le seigneur sera à son chasteau,
- 146 arpents de terre, mare et fosse, en six ou sept piesses,
- trois arpens de pré & une allée d'arbres comme en jouissait feu Jehan Diguet, précédent fermier; le bail fait pour neuf ans, moyennant la somme de 500 lt, et six chappons. Passé au chasteau de Janvris.
Nous avons la confirmation du pavillon attenant à la basse-cour. Actuellement, le régisseur est logé dans la même zone.

Notons en juillet 1643, Anthoine Martin, receveur de la terre & seigneurie de Janvris et Jean Coullon fermier de Vaugien, font la prisée des grains et terres ensemencées sur la ferme du chasteau dudit Janvry en nommant chacun un expert, soit 239 septiers pour le bled et 82 septiers pour l'avoine ... La suite a lieu en octobre, Jean Coulon, laboureur demeurant à Janvris, et Anthoine Martin, marchand demeurant audit Janvris, font marché & accord, Martin fournit à Coulon un tas de bled engrangé dans la grange de la basse cour du chasteau dudit Janvris qu'ils ont estimé à 13 müits et demy à raison de 14 livres par septier, soit un total de 2.268 livres dont 2.000 pour Michel Ferrand dus au fermage...

En 1648, la terre et seigneurie est baillée à un marchand de Chastres, parmi les biens figure la ferme du chasteau avec 150 arpents.

Le bail de la seigneurie se réitère en 1662 avec Hélène Gillot. baille à titre de ferme et prix d'argent, jusqu'à six ans, à Jean Arsac, laboureur demeurant à la Poitevine, c'est à savoir la terre et seigneurie de Janvris, cens, rentes, péage, avec 300 arpens de terres labourables, 13 de prés, 90 de bois taillis friches pastures, avec les bastimens de la bassecour du chasteau, occupés actuellement par Jean Guyot, ...., moyennant le prix somme de 1.800 livres à payer en son hôtel à Paris.

En 1668, cette fois la dame de Janvry, Hélène Gillot, baille et délaisse pour trois ans, à titre de loyer et moitié de tous grains, à Jean Arsac, laboureur demeurant en la ferme du chasteau, c'est à savoir la ferme du chasteau, consistant en 200 arpens de terre en plusieurs piesses...Quand viendra le temps de la moisson, feront le partage à frais communs. Le preneur aura la jouissance des herbes pottagères du jardin pottager du chasteau, faites par le jardinier du chasteau, les droits de la seigneurie sont exclus du bail. Ledit Jean Arsac aura la possibilité d'utiliser le pressoir de la Brosse pour cidres et breuvages. La dame de Janvry a changé temporairement de méthode de location. Trois ans après, la dame de Janvry demeure au monastère des filles de la Visitation de Sainte-Marie, elle baille à Gilles Debrie, marchand laboureur demeurant à Saulcier, pour neuf années, la terre et seigneurie de Janvry, se consistant en cens, rentes ... 300 arpents avec les bastimens de la basse cour du chasteau, que ledit Debrie sera tenu d'habiter aux mêmes lieux que Jean Arsac ... Ce bail fait moyennant la somme de 2.000 livres, douze douzaines de pigeonneaux...

En 1677, Hélène Gillot a passé la main à sa fille Hélène Ferrant, cette dernière devenue dame de Janvrys, assisté de sa mère d'une part, et Pierre Debrye, greffier de la justice de Janvry et Louis Debrye son frère, receveur de la terre et seigneurie, d'autre part lesquels renoncent à la succession de leur père Gilles et continuent l'exploitation du bail ...

 

 

La ferme du château au XVIIIe siècle

Nous arrivons en 1715, Gérard Heusch a racheté la seigneurie de Janvry, il baille pour neuf années à Nicolas Regnault, marchand demeurant à Briis, la ferme du chasteau où demeure la famille Jean Artage, sa femme Louise et Jean leur fils, se consistant:
- maison à demeurer, écuries vacheries, bergeries, granges étables et autres aisances
- cour jardin avec toutes les terres en dépendant sinon le jardin de la ferme de la Chevallerie où demeure Jean Artage fils ;
suivent les conditions classiques , ..., le preneur aura le droit de porter le fusil sur les terres de la seigneurie, et pendant la saison des pigeonneaux en fournira trente six douzaines, en outre moyennant la somme 1.600 livres de loyer.

En 1727, a lieu un changement Gérard Heusch baille la ferme de Janvry à Charles Dujat, marchand laboureur demeurant en la ferme de Marivaulx. La description est identique à celle de 1715, fait référence au couple Regnault, mais déclare qu'il a fait tansporté la ferme, laquelle était dans la basse cour du château... Le bail fait moyennant la somme de 4.500 livres.

En 1733, Charles Dujat trouve le loyer trop onéreux et déclare qu'il lui est impossible de continuer sur ce pied, étant donné la baisse du prix du bled et du bois, le sieur de Janvry lui propose de continuer pour 4.000 livres. L'année suivante, Gérard Heusch, et Charles Dujat, marchand laboureur et fermier de la ferme de Janvry, y demeurant, lesquelles parties attendu la faculté réciproque de se désister du bail passé en 1733, le font sans dommages ni intérêts. Le fermier promet de sortir de ladite ferme et de la laisser vuide.

On peut estimer qu'à partir de cette époque la basse-cour ne fait plus partie de la ferme de Janvry à l'exception d'une grange et que cette ferme est devenue celle de la chevalerie ou petite ferme.

 

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