Les eaux minérales de Forges-les-Bains (1)
Nous avons découvert un petit opuscule d'une dizaine de pages imprimé en 1854 qui s'intitule « Notice sur les eaux Minérales de Forges, Seine-et-Oise ». Ce fascicule, écrit sous la forme d'une lettre, est dédié à MM. les médecins de Paris et des départements, par le Docteur Félix Kozlowski, médecin honoraire de l'Hôtel-Dieu d'Arpajon, médecin du bureau de bienfaisance et chargé par l'Administration des Hôpitaux de Paris du service médical des enfants envoyés aux bains de Forges (*).Voici l'objet de cette chronique qui témoigne de l'intérêt des eaux du village nommé « Forges » qui lui valurent le nom de Forges-les-Bains (cant. Limours, Essonne). La réputation de la commune de Forges provient de la première guérison liée aux eaux minérales observée au cours de l'année 1809.
C. Julien, J.P Dagnot - Novembre 2013
Extrait de la carte « Les Environs de Paris , où sont la Prevosté , Vicomté et le Présidial de Paris divisé en ses Bailliages et Chatellenies nommées vulgairement Filles du Châtelet », par le Sr. J. B. Nolin (1698). À cette époque, on écrivait « Forge » qui n'avait pas encore la dénomination « les Bains ».
Le toponyme de ce village vient du latin « forgiae », "maisonnettes, cabanes". Par décret impérial du 4 mai 1861, la commune a été autorisée à ajouter à son nom la dénomination « les Bains » par suite de la présence de sources thermales. « L'efficacité des eaux de Forges est connue depuis 1822 », nous dit Mr. Louis-Casimir Lecomte, instituteur. Le premier établissement de bains, où se trouvent plusieurs sources (chacune d'un débit de 30 litres par minute), a été ouvert en 1838 par Mr Froment pour recevoir 40 pensionnaires. Cet établissement ferma ses portes en 1890 suite à la faillite. Un hôpital fut construit en 1659 par l'administration générale de l'Assistance Publique à l'ouest du village, spécialement affecté aux enfants scrofuleux (1).
L'industrie des Eaux Minérales
Dans sa monographie de 1899, l'instituteur, Mr. Louis-Casimir Lecomte, nous explique. Les eux minérales de Forges contiennent peu de principes minéraux, néanmoins leur action thérapeutique est incontestable et fort utile pour combattre les affections scrofuleuses et l'anémie. On les emploie en boissons et sous forme de douches ; mais c'est surtout par des bains froids pris dans les bassins que l'on obtient les résultats les plus avantageux. D'après un état fourni par Madame Courty en 1875, cet établissement donnait en moyenne annuellement 1184 bains chauds, 567 bains froids et 297 douches. Le produit des bains était de 1.500 frs. Il a été expédié 300 bouteilles d'eau. L'établissement, ouvert en 1838, a été fermé en 1890 par Mr Thomas, propriétaire, attendu que les bénéfices lui paraissaient insuffisants.
Un autre établissement de bains existait là où l'Assistance publique y a construit un orphelinat en 1883. D'après un rapport de M. Raymond, on donnait dans cet établissement de 800 à 1.000 bains chauds, 250 à 300 bains en piscine et près de 300 douches, lequel recevait environ 25 personnes logées et nourries pendant 4 mois, moyennant 8 frs 50 par jour, lequel prix donnait droit aux bains et douches. Le produit brut de cet établissement était de 1.200 à 1.500 frs.
De la nature des scrofules
Selon le traité publié par le Dr Lepelletier de la Sarthe, la définition des scrofules (ou scrophules) a été un point de litige parmi les plus grands médecins, elle ne peut être faite qu'après avoir exposé la véritable nature de l'affection strumeuse (2). La maladie qui fait le sujet de cette chronique fut observée dès la plus haute antiquité, et décrite sous une multitude de noms différents, par les auteurs anciens et modernes :
Les Grecs la désigne par un mot dérivé de « porc »,
Les Français par celui de « scrophules », du grec truie due à une sorte de répugnance,
Galien la décrit sous le nom de « struma »,
D'autres sous celui de « vice strumeux », dérivé du latin « struo », j'entasse
Quelques auteurs ont parlé de cette maladie sous le titre de « noueures »,
Dans la Basse-Bretagne, on désigne cette affection par le nom de « droucq ar rouë », mal du roi,
Enfin les médecins ont encore adopté beaucoup d'autres expressions, telles que celles de « favus », « écrouelles » « humeurs froides », « affection tuberculeuse », etc.
Hippocrate regarde les scrophules comme une maladie spéciale des glandes, déterminée par la présence d'une humeur froide et pituiteuse, qui des diverses parties afflue sur ces organes . Ambroise Paré considère la même affection comme une altération particulière de la pituite, qui devient grasse, gypseuse et gluante, altération qui prend la forme de maladie lorsque l'humeur mélancolique vient s'y mêler . Hufeland pense que c'est une acrimonie spécifique de la lymphe . Bordeu, un état d'acidité particulière des fluides ; maladie générale du suc nourricier … Les médecins chimistes définissent les scrophules, une prédominance de l'acide phosphorique dans les humeurs. Gamet place la cause des écrouelles dans une altération du fluide nerveux .
L'avis de l'Académie de Médecine
Dans sa séance du 20 mai 1862, sur le rapport de Mr le docteur Tardieu, l'Académie de Médecine reconnaît que la nappe de Forges ne doit sa minéralisation qu'à « des conditions accidentelles ». Le eaux de Forges présentent une heureuse et utile exception, elles s'adressent aux enfants faibles, délicats, chétifs chez lesquels la nutrition est incomplète et la vitalité languissante… La légende prétend que l'établissement thermal fut beaucoup fréquenté par les aristocrates russes et même le tsar. Tout ce passé est maintenant tombé dans l'oubli…
Voici ce rapport. « La plupart des eaux minérales de Forges, d'après le docteur Constantin James, n'ont pas pour objet les maladies de l'enfance et, cependant c'est à cet âge qu'il est surtout facile de remédier aux vices de la constitution, en modifiant les matériaux mêmes qui doivent encourir à son entier développement. À ce point de vue, les eaux de Forges présentent une heureuse et utile exception. Ces eaux, en effet, s'adressent aux enfants faibles, délicats, chétifs chez lesquels la nutrition est incomplète et la vitalité languissante, à ceux dont le tempérament porte le cachet, peut-être même déjà les stigmates de la scrofule, à ceux enfin que la maladie et un mauvais régime ont débilités et dont l'organisme dans son ensemble a besoin d'une réparation complète. Trop de témoignages déposent aujourd'hui en faveur des ces eaux pour qu'on puisse révoquer en doute leur efficacité dans les maladies diathésiques ou humorales. Depuis plus de trente ans qu'elles sont connues et appréciées, les nombreuses applications dont elles on été l'objet de la part de nos principales notabilités médicales ont prouvé qu'elles sont aptes à guérir, sur de jeunes sujets, les caries ou les nécroses du maxillaire inférieur, du sternum, des os, du carpe et du tarse, etc., en un mot, les lésions les plus caractéristiques et les plus graves de la dégénérescence strumeuse. On les a vues réussir également, sur des sujets plus âgés, dans les maladies de la peau, surtout quand elles s'accompagnent d'excoriation du derme.
Dans cette localité, il y a plusieurs sources minérales froides. Ces sources, d'une limpidité parfaite contiennent, d'après les analyses de MM. O. Henry et Bouquet, des carbonates terreux, des sulfates de chaux et de soude, du chlorure de calcium, du magnésium et sodium, des traces de fer, quelques silicates et une substance organique assez abondante.
« Quand à l'action des ces eaux qui sont dépuratives et remontantes, elle convient dans l'asthénie, se rattachant à un appauvrissement du sang ainsi que dans les convalescences difficiles et longues.
«Il nous paraît parfaitement établi aujourd'hui qu'on obtient à Forges pour les modifications des tempéraments strumeux et lymphatiques des cures aussi belles et tout aussi durables qu'au Kreutznach, Nauheim, Elmen et Ischl….
Avant de commencer l'adresse du Dr. Kozlowski, nous donnons la définition, tirée d'un Dictionnaire des Sciences Médicales publié en 1820, de quelques termes médicaux utilisés par le bon docteur Kozlowski :
les affections strumeuses sont le produit de la dégénération du virus syphilitique, le plus souvent transmis par la mère à l'enfant.
la scrofule (nommée sous le terme « écrouelles » au Moyen âge) se manifeste par une lésion d'altération de la peau et des muqueuses avec gonflement des ganglions lymphatiques du cou susceptible de produire des tumeurs et des ulcères.
la chloroanémie s'observe chez tous les individus dont la rate est considérablement hypertrophiée.
l' hydarthrose est une affection caractérisée par une inflammation de la synoviale et un épanchement séreux dans l'articulation.
Adresse du Dr. Kozlowski à ses confrères
Monsieur et très honoré confrère,
Les médecins de Paris et de nos environs, qui s'occupent des maladies des enfants, et plus particulièrement de ceux atteints d' affections strumeuses , se sont émus, depuis quelques années, au bruit des guérisons inattendues qu'opéraient les eaux de Forges. Les malades qu'ils envoyèrent à leur tour, eux-mêmes, après avoir épuisé tous les agents habituels de la thérapeutique, revinrent guéris et furent ainsi, pour eux, des preuves irréfragables de la vertu curative de nos eaux minérales.
Je viens aujourd'hui, mon très honoré Confrère, vous adresser ces quelques lignes, afin de vous faire partager nos convictions sur toute la valeur de nos eaux, et vous déterminer ainsi à nous adresser ceux de vos malades, qui pourraient en retirer une guérison entière et solide.
Le premier emploi des eaux de Forges remonte à 1822. Un petit garçon de douze ans, portant depuis huit ans des ganglions ulcérés autour du col, une carie du maxillaire supérieur du côté droit, et une tuméfaction telle des os des métatarses que la marche était devenue impossible, vint habiter une propriété, que ses parents venaient d'acquérir à Forges, pour lui faire respirer l'air pur des champs. Tout ce que la médecine a de plus rationnel contre la scrofule avait été inutilement employé.
Une pièce d'eau occupait une partie du jardin ; on lui fit prendre des bains ; au bout de quelque temps, les parents remarquèrent de l'amélioration dans l'état général du petit malade ; l'appétit était devenu plus vif, les digestions plus complètes, la respiration plus entière, et au bout de six semaines, la marche était possible. Les plaies elles-mêmes avaient perdu leur aspect accoutumé, elles étaient devenues roses et vermeilles ; enfin elles se fermèrent, pour ne laisser qu'une cicatrice blanche, de la couleur des plaies accidentelles et non de celle que laissent toujours les scrofules.
Une petite fille présentant des lésions analogues et parente de cet enfant, fut envoyée l'année suivante à Forges ; une guérison complète s'ensuivit. Quelques autres guérisons ayant été encore obtenues, on vit accourir un grand nombre de malades. Deux établissements furent fondés, et, pour Forges, ce fut une bonne fortune.
Le docteur Piton, alors médecin très distingué de la localité, fit un rapport qu'il adressa à Monsieur le préfet de Seine-et-Oise. M. Noble, médecin en chef de l'hôpital civil de Versailles, obtint qu'on soumît au régime des eaux quelques enfants scrofuleux de son établissement. Le résultat, que vinrent constater MM. Piorry et Pâtissier, fut si heureux, si complet, que M. Noble, dont la haute position médicale est connue de tous, devint le champion le plus chaleureux des eaux de Forges.
Monsieur le Ministre de l'intérieur saisit l'Académie de la question, et M. Pâtissier fut chargé de faire un rapport qui constata tous les faits heureux, dont il avait été témoin.
Je dois dire cependant que, quelque temps après, des enfants des hôpitaux de Paris furent envoyés à Forgés pour être soumis au traitement habituel des eaux ; mais par des circonstances qu'il ne m'est pas permis de caractériser, ces enfants ne reçurent que des soins incomplets, pour ne pas dire plus, et un rapport de M. Blondel constata un résultat négatif, résultat que prévoyaient tous ceux qui avaient été témoins de ce qui s'était passé.
Mais la légère défaveur qui en était résultée, a disparu complètement devant des expériences bien dirigées et répétées surtout en 1852 et 1853. M . Cherest, médecin inspecteur des eaux de Bourbon-l'Archambault, qui avait, il y a quinze ans environ, accompagné M. le professeur Piorry, dans une de ses visites à Forges, se trouva, par une circonstance fortuite, dans la possibilité d'expérimenter les eaux de Forges. Des enfants furent choisis à l'hôpital de la rue de Sèvres parmi les plus malades, et parmi ceux qui avaient déjà depuis longtemps suivi des traitements variés, puis envoyés à Forges. Là, on s'abstint de tout traitement, l'eau seule fut administrée en bains, en douches et en boissons. Tous furent complètement guéris ou éprouvèrent une amélioration des plus remarquables.
En 1853, M . Cherest, avec l'agrément de Monsieur le Directeur de l'assistance publique de Paris, pria MM. Gilette, médecin de l'hospice des enfants, et Hillairet, chargé du service des garçons scrofuleux, de choisir douze sujets présentant la scrofule sous diverses formes. M. Bouvier vit tous ces enfants avant leur départ ; les internes avaient recueilli les observations. Les uns offraient autour du col des paquets énormes de ganglions plus ou moins indurés, avec ou sans ulcération ; les autres, des caries du maxillaire, du sternum, du carpe du tarse, etc.; ceux-ci des nécroses, ceux-là des ophthalmies , en un mot on avait choisi un véritable spécimen de l'affection strumeuse.
Tous ces enfants furent confiés aux soins intelligents d'une dame que j'aurais voulu pouvoir nommer, mais qu'on est toujours sûr de rencontrer partout où il y a des malades à soigner et des malheureux à soulager, et dont le dévouement seul pouvait égaler le désintéressement.
Au bout d'un mois, il s'était déjà passé en eux des changements très curieux, et au bout de cinq mois, ils étaient tellement remarquables, que, sur l'invitation de M. Cherest, la Société médicale du premier arrondissement voulut bien nommer une commission d'examen composée de MM. Bouvier, Fauconneau, Dufresne, Tavernier, Calfe, Comperat, Chatin, Foissac, Despaulx-Ader et Mouzard.
Les témoignages
Voici du reste les témoignages des médecins de l'Hôpital des Enfants à ce sujet : « J'ai envoyé cette année aux eaux de Forges quelques malades atteints de scrofules : il m'a été donné en outre d'examiner avec soin douze enfants atteints de scrofules au plus haut degré, sortis de l'Hospice des Enfants, et qui étaient allés pour être soignés à ces eaux. Les résultats très remarquables que j'ai pu constater me font désirer vivement, dans l'intérêt, de l'humanité, que cet établissement reçoive toute l'extension nécessaire ». Signé : Gilette, médecin de l'Hôpital des Enfants et du Lycée Impérial.
« Je me joins à mes confrères, pour insister sur la nécessité de donner aux eaux de Forges toute l'importance qu'elles méritent. De concert avec M. Gilette, j'ai envoyé à ces eaux dans le courant de 1855, douze enfants scrofuleux les plus fortement atteints de mon service. Ils sont revenus dans un état très satisfaisant, tandis que ceux qui sont restés dans l'hôpital et qui ont été traités far les moyens en usage, n'ont éprouvé aucune amélioration ». Signé : Hillairet, médecin en chef de l'Hospice des Incurables.
« Je soussigné, docteur-médecin, chevalier de la Légion d'honneur, inspecteur adjoint des eaux de Bourbon-l'Archambault, certifie avoir dirigé pendant deux ans de suite des expériences sur l'influence des eaux de Forges, dans le traitement de la scrofule. Les enfants, envoyés par moi à Forges, ont éprouvé une amélioration sensible, et ceux qui ont été traités la précédente année, n'ont pas eu de récidive ». Signé : Cherest.
M. Davenne, directeur général de l'assistance publique de Paris, et dont l'amour pour le soulagement de l'humanité est si connu, vit de suite dans ces expériences tous les bienfaits que les enfants de ses hospices pouvaient en retirer, et il invita M. de Chaumont, directeur de l'hôpital des enfants malades, à faire un voyage à Forges, pour visiter la localité et prendre des mesures, pour y diriger un grand nombre de ses petits malades. Toutes les dispositions prises avec le zèle et l'intelligence qui caractérisent cet administrateur, quarante et quelques enfants scrofuleux sont envoyés ; le choix a été complètement laissé aux médecins de l'hospice, et pour eux on a loué en totalité un des établissements du pays, celui qui n'avait pas encore pris de pensionnaires. Ces enfants, que nous avons vus, il y a quelques jours, se disputent le bonheur de venir guérir à Forges, tant ils se souviennent de la guérison de leurs camarades des années précédentes (3).
Nous comptons bien être encore heureux. Si je suis entré dans ces détails, mon honoré Confrère, c'est afin de bien vous convaincre des vérités que nous vous annonçons, et si je vous ai parlé principalement d'enfants scrofuleux, il n'est pas moins vrai qu'un grand nombre d'autres malades ont fréquenté les eaux de Forges et en ont retiré de grands avantages, quel que fût leur âge ou leur sexe.
Ainsi, une dame atteinte d'une tumeur blanche du genou, depuis quatorze ans, a obtenu pendant la saison dernière une amélioration notable qui augmentera certainement si cette dame revient passer encore une ou deux saisons à Forges. Une dame était venue à Paris consulter une de nos célébrités chirurgicales, pour une ulcération du col utérin, avec une suppuration abondante et striée de sang. Injections, cautérisations, etc., rien n'améliora la santé de la malade ; elle vint à Forges, et au bout de trois mois, tous les phénomènes morbides avaient disparu. Une autre personne, que des pertes considérables avaient épuisée, a pu se rétablir en quelques semaines.
Un jeune homme portait une hydarthrose du genou depuis un temps considérable ; une lettre que j'ai sous les yeux témoigne de toute sa reconnaissance pour les eaux de Forges qui l'ont guéri, et les soins délicats qu'il y a reçus.
Il me serait certes très facile de citer cent autres cas de guérison ; je pourrais même, à l'appui, donner les noms et les adresses des personnes guéries; mais, à mon avis, ce serait blesser les convenances que d'aller dévoiler au public les infirmités passées en montrant en quelque sorte du doigt les personnes qui ont fréquenté nos eaux minérales ; mais pour fortifier votre conviction, mon très honoré Confrère, je ne puis passer sous silence quelques lettres signées de médecins dont les noms vous sont connus depuis longtemps, en même temps que leur probité médicale.
« Je soussigné, professeur agrégé de la Faculté de médecine de Paris, médecin des hôpitaux, appelé en consultation à Forges, par Mme L., âgée de trente-deux ans, déclare exact ce qui suit : Mme L. était atteinte depuis deux ans de pertes considérables qui avaient résisté à plusieurs traitements, elle était réduite à un grand état de faiblesse; ces pertes étaient dans toute leur intensité lorsque je la vis ; je conseillai l'emploi des eaux de Forges, ce moyen continué deux mois l'a guérie complètement ». Signé : Becquerel.
« J'ai eu plusieurs fois l'occasion de reconnaître chez des enfants scrofuleux combien étaient utiles les eaux de Forges (Seine-et-Oise), et je pense qu'il est avantageux pour l'humanité de favoriser l'exploitation de ces eaux qui peuvent rendre de grands services, surtout en bains et sur les lieux ». Signé : Docteur Guersant, chirurgien de l'Hôpital des Enfants.
« Je soussigné, docteur-médecin, chevalier de la Légion d'honneur, certifie avoir envoyé l'année dernière aux eaux de Forges, Mme Y., une de mes clientes, atteinte d'une chloroanémie , et qu'elle en a retiré une très grande amélioration qui lie s'est pas démentie depuis ». Signé : Lebreton.
« Je soussigné, docteur de la Faculté de Paris, certifie que j'ai obtenu d'excellents résultats de l'administration des eaux de Forges sur une enfant de dix ans, atteinte d'un engorgement lymphatique du lobule de l'oreille avec plaie fistuleuse, et chez une dame chloroanémique, atteinte de granulations du col de l'utérus et d'une tuberculisation locale du poumon gauche; ces deux maladies avaient résisté à tous les traitements. En six mois, elle a recouvré la santé et l'embonpoint ». Signé : V. Raymond.
L'hôpital de Forges-les-Bains (photographie sur gélatine, 1899).
À suivre…
Notes
(*) Dr Félix Kozlowski, Notice sur les eaux Minérales de Forges, Seine-et-Oise , Imp. de Mme de Lacombe, Paris, 1854.
(1) E.F. Dubois, Traité de pathologie générale, t. II (Ed. G. Baillière, Paris, 1837).
(2) A. Lepelletier de la Sarthe, Traité complet sur la maladie scrophuleuse (chez Méquignon, Paris, 1818).
(3) Depuis que ces lignes ont été écrites, quarante-quatre enfants sont arrivés à Forges; immédiatement nous les avons mis à l'usage des eaux minérales, et déjà on peut constater de l'amélioration chez beaucoup.