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Les fortifications de Montlhéry (2)

Cette chronique est le second volet de l'histoire des fortifications de Montlhéry. Nous nous étions arrêtés en 1600, à la sortie des guerres de religion.

J.P Dagnot - décembre 2012

Vue de la porte de Paris au XIXe siècle.

 

Les fortifications au XVIIe siècle

Commençons en 1600 par un différend entre les habitants et Loys Gourby, marchand demeurant à Marcoussis en son nom d'une part, et Pierre Beauperrin, notaire royal au nom et comme procureur sindic ayant charge & procuration spéciale à luy passée par les habitans de Montlhéry..., à l'issue de la messe parochialle, ..., dûments assemblés en l'église de la Sainte-Trinité, le dimanche 8 dernier, lesquelles parties disant de l'accord entre elles de noble homme Hiéraume Le Maistre, seigneur de Beljambe... et Jehan Porteau garde et sous bailly de la ville de Montlhéry, et ont nomméz pour juger arbitrer affin de dessider et terminer le différent entre ledit Gourby & les habitans ... par l'appel interjeté par iceux habitans en la cour de parlement de la ville de Paris à cause de l'appel ... cent escus de peyne ... Hièrosme Lemaistre est apprécié, il n'a pas encore pris les pierres du château de Montlhéry.

Trois ans après, le seigneur de Belejambe fait une demande au roi pour prendre des pierres des ruines du château de Montlhéry, il obtient des lettres patentes du roy portant permission au seigneur de Bellejambe de prendre des matériaux du chasteau de Montlhéry pour faire bastir sa maison... enregistré au registre des bannières de Montlhéry folio 47. Ce registre n'existe plus.

Ecoutons François de Dinan rapportant cette affaire, qu'après la démolition du chateau, rétribuée cent muids de vin, que les habitants furent contraints de fournir... mais comme la plupart des matériaux estoit restée sur le lieu ... messire Hiérosme Le Maistre conseiller en la cour de parlement duquel il a été parlé et qui faisait lors bastir sa maison de Bellejambe proche Montlhéry. Il obtint du Roy en datte du 15 septembre 1603, par lesquelles sa majesté, après avoir faict ouir en son conseil le rapport de la visitation faicte en présence de l'un des trésoriers de France, de lestat auquel estoient lors les tours et ruines de l'ancien chasteau de Montlhéry, lui a permis de prendre desdits vieils bastiments telle quantité de pierre et matériaux qu'il auroit besoing, sans néanmoins qu'il put faire toucher à la tour du donjon et eschanguette qui demeureront pour marque du chasteau, mais le seigneur de Bellejambe n'ayant la grande difficulté qu'il y avoit de déroquer ces ruines, il se contenta des pierres qu'il trouva déroquées et démolies. Seulement les pieds droits qui estoient restés des portes et en fit bastir celles de sa maison de Bellejambe et laisser le surplus des ruines de ce chasteau en lestat auquel elles sont à présent. Le document n'est pas daté.

Pierres du château de Montlhéry utilisées pour la construction du château de Bellejame, apparaissant sous l'enduit de la reconstruction du XIXe siècle. L'ensemble des bâtiments détruit en 2000 par la fédération française de Rubby.

 

 

En 1606, les habitans se réunissent quant à la nécessité de réparer les murailles, les portes et tourelles servant de closture abimées par les gens de guerres passant et repassant, pour réparer 340 thoises de murailles... Apparemment la décision n'interviendra que quelques années après. Ces pierres vont faire l'objet de différends entre les Montlhériens et Hiérosme Lemaistre.

En 1608, une assemblée des habitants est réalisée en faveur du sieur prévost de Montlhéry... en l'assemblée qui a esté faicte par les manans et habitans de Montlhéry, à la requeste de Louis Gourby leur procureur sindicq, pour adviser de leurs affaires, sont comparus ... Pierre Hargenvilliers substitut, Anthoine Heruy, huissier, Louis Guinard, Jacques Fontaine, ...., tous habitans dudit Montlhéry, lesquels en nom collectif ont déclaré qu'ils nomment Christophe Bagereau, prevost dudit Montlhéry, acceptant pour leur servir d'avocat en toutes affaires et procès qui interviendront en la ville de Montlhéry, … pour faire procès à ceux qui n'ont cottizé au rolle des tailles, …, également faire leur advocat pour les fortiffications et pour les clostures dudit Montlhéry…

Il faut attendre deux années pour qu'une nouvelle assemblée décide des réparations, en l'assemblée faicte par les manans et habitans de Montlhéry suyvant la publication faicte au prosne de la messe, …, à la requeste du procureur sindicq dudit lieu, …, sont comparus, noble homme Christophe Bagereau prévost dudit Montlhéry, …, honorables hommes Anthoine Heruy huissier …suit une demi page de noms… Tous manans & habitans tous de Montlhéry représentant la plus grande & sayne partie d'iceulx, lesquels après qu'il leur a esté proposé par leur procureur sindicq la plus grande nécessité qu'il y a de réparer les murailles servant de closture de cette ville de Montlhéry qui sont tombées par terre en plusieurs et divers endroits & mesme la plus grande partie des portes & tourelles, pour éviter l'incursion des gens de guerres passant & repassant par ces quartiers, ont tous unanimement lesdits habitans ont convenu advisé et arresté entre eux et en nom collectif, que pour leur considération et éviter la dicte incursion des gens de guerre, qu'il soit fait assiette sur eux et ceulx qui sont cottisables aux deniers de subventions & fortification, de la somme de 1.800 livres tournois à une fois paier, attendu que par le rapport qui a esté faict cy-devant en cy attaché, il se trouve qu'il est nécessaire de faire promptement 340 thoises de murailles et plus non compris les réparations desdites portes et que la dicte leur soict faicte en trois ans.... iceux habitans d'une mesme voix nommé et eslu Anthoine Lanoullier et Loys Lhéritier pour faire ladite assiette et pour faire la distribution des deniers, ont eslu Michel Hardy Loys Gourby … Malheureusement le rapport est absent...

Notons en 1612 le bail de la garenne étant aux alentours du chasteau moyennant 36 livres annuelles et une douzaine de lappinots.

En 1614, une assemblée réédite ses doléances sur leurs protections, celle de 1610 a dû restée lettre morte. Aujourdhuy sont comparus par devant Vincent Belleseur et Pierre Delamarche notaires royaux héréditaires , vénérable et discette personne, Messire Loys Leroyer prestre curé et doyen de l'église dudit Montlhéry, noble homme Christophe Bagereau prevost dudit lieu, Mrs Anthoine Heruy, huissier, … suit une cinquantaine de noms, faisant et représentant la plus saine partie desdits habitans … pour résoudre les affaires et nécesssités de ladite ville lesquels disant que les portes et murailles dicelle ville sont en la plupart tombées en ruynes et doivent estre réparées, restées sans entretien et négligées depuis vingt cinq ans, et que partie desquelles sont hors de toute deffense au moyen de quoy iceulx habitans désirant sous le bon plaisir de la protection du roy mettre leur personne famille et bien en quelque sureté à tout le moing , gens de guerre à eulx malveillants ont dellibéré et accordé entre eulx que du fait de faire réparer les portes et murailles avec matière suffisante mesmes lesdites murailles de chesnes et chaperons avec chaux sable en icelle murailles depuis la tour de la motte à la Marquette (Souche) jusqu'à la porte de Paris, item faire ung autre mur à la mesme hauteur de pan de muraille jusqu'à ladite porte de Paris de faire réparer les portes qui seront, laisser autres barrières suffisantes, taxer et imposer lesdits habitans qui ont une maison et héritage au-dedans de l'enclos de ladite ville à la somme de 3.600 livres tournois, oultre les frais de l'obtention des lettres …un tiers la première année …

Une autre assemblée se fait avec les maçons chargés du travail, furent présents en leur personnes Jehan Bourdon, Vincent Hargenvillier marchans, Louis Lhéritier et Pierre Beauperin procureur, eslus pour la collecte des deniers des fortiffications dudit Montlhéry, assistés … suit une liste d'une vingtaine de noms, tous manans et habitans dudit Montlhéry d'une part, et Jacques Terrier, masson en terre demeurant au village de Bonnes (Chamarande), pour travailler son mestier de masson, d'autre part, lesquelles parties volontairement confessent avoir faict accord entre eulx ce qui ensuit, c'est à savoir que ledit Terrier promet auxdits habitans de massonner et réparer ce qui est nécessaire à faire des murailles et augmentations des clostures de la ville de Montlhéry selon la monstre & dessein qui luy sera faicte par lesdits collecteurs, mesme des tourelles et barbacanes depuis la porte de Linois ... Sera tenu ledit Terrier de faire fouiller toute la terre qu'il conviendra depuis l'endroit de la porte appelée porte de Linois, tirant le long des clostures du costé de la porte du Montouer bout de la ville jusqu'à la porte de la Borde en lieux ou il lui sera monstré et emploira l'eau des fossez, de tailler et appliquer des barbes à cause des endroits...  faire pareillement des chaines de chaux en icelles clostures et tours, avec coings, et la massonnerie de hauteur jusqu'à quinze pieds… les habitans seront tenu de founyr audit Terrier la pierre, coing, grès, avec la chaulx qu'il conviendra… feront icelle closture depuis la porte de la Borde tirant vers le chasteau jusqu'à la porte appelée porte de Linois. Ce marché et convention fait moyennant et à raison de 3 sols tounoiz pour chacune thoise de massonnerie… À la fin du document se trouvent les paiements:
- 3 juillet 1614, Terrier confesse avoir reçu 60 lt,
- 4 novembre 1614, devant Vincent Belleseur a comparu Jacques terrier masson reçoit 75 livres
- 11 novembre 1614, paiement de 75 livres,
- 10 aoust 1615, Jacques Perrot masson du pays de Poitou a travaillé avec Jacques Terrier qui reçoit 80 lt en pistolles,
- 6 septembre 1615, les deux massons 90 lt,
Le 15 septembre 1619 les deux massons et les habitans refont le thoisé qui se monte à 625 thoises.

En mai 1614, les habitants reçoivent la réponse de leur suzerain le roi: vu la requeste présentée au roy en son conseil, par les habitants de Montlhéry, disant que le malheur du temps ayant causé la ruine entière de leur ville, ils demandent pour la conservation de leurs biens l'autorisation de dépenser 3.600 livres ... Il leur sera accordé 2.000 livres.

En 1616, le problème des pierres du château de Montlhéry n'est toujours pas réglé, les habitants se réunissent: Loys Durand, Anthoine Lanoullier & Loys Gourby,..., tous habittans de la ville de Montlhéry, assemblés à l'issue des vespres en nom collectif pour l'effect cy aprez lesquels ont constitués leur procureur général pour plaider, Monsieur Loys Durand, procureur du roy, Anthoine Lanoullier, procureur audit Montlhéry, et Loys Gourby allencontre de Monseigneur Messire Hiérosme le Maistre, seigneur de Beljambe en l'instance pendante par devant Messire des requestes du Pallais à Paris, ..., que lesdits habitans pour le bien et suretté de tous, ont paié et faicts de grands frais, pour parvenir et faire la desmollition du chasteau dudit Montlhéry affin de le rendre neutre et incapable de loger aulcuns gens de guerre, sa majesté n'a jamais entendu les priver de prendre de la pierre venante de la desmollition par eulx faite, pour la réparation de leurs murailles, de faict que ledit seigneur de Beljambe ne se peult dite seigneur et propriétaire de toute ladite desmollition, mais seulement porteur d'une permission d'y prendre des pierres, telle quantitté qu'il auroit besoing pour faire bastir en sa maison de Beljambe, duquoy sadite majesté n'a entendu priver lesdits habittans d'en prendre pour leur nécessité et non à luy donné et pouvoir de disposer du total, et néanmoing, en ayant ledit seigneur de Beljambe prins telle quantité qu'il luy a plu dicelle desmolies, à grands peines & grands fraiz par lesdits habitans, nayant iceulx prins que par son consentement et par la permission que leur en a donné... Les habitants veulent par justice faire cesser cet état de fait. Même sans avoir trouvé la suite, les factures de réparations montrent qu'ils ont pu prendre des pierres.

Notons en 1622, une démarche similaire, un assemblée des habitans de Linoys pour l'élection d'assesseurs et de collecteurs de tailles rappelant un rôle précédent qui comprenait une assiette pour les fortifications de leur bourg.

On est en droit de penser qu'ensuite l'entretien a été délaissé tant à Montlhéry qu'à Linas. Nous arrivons en 1649, la Fronde commence et à Montlhéry on répare la clôture de la ville: furent présents Mathurin Renault et Michel Gaullier, massons en terre demeurant à Lymours, lesquels confessent avoir entrepri et promis de faire bien et duement les ouvrages de leur mestier, c'est a scavoir, pour effectuer les réparations qui sont à faire aux murailles de closture de la ville de Montlhéry, tours et portes d'icelle selon la monstre qui leur a été faicte, prendre la pierre fournye que des desmollitions toutes les pierres provenant des disjoints des murailles, prendre la terre aux environs des fossés, commencer le trois may et travailler incessamment sans discontinuer à charge de leur fournir bois, clayes pour eschafauder, oultre moyennant et à raison de trente sols par chacune thoise.

Deux mois plus tard, cette réparation a peut être été la conséquence de l'acte suivant : Les religieux de Saint-Mery de Linois font constater que voulant faire la procession le jour de l'octave de la fête Dieu, comme de coutume, et « estant arrivés jusqu'à la croix des Poustils ou la croix rouge, en l'intention de continuer ladite procession au-dedans de la ville de Montlhéry ainsi qu'ils ont accoustumé de tout temps immémorial, auroient … trouvé une des portes de ladicte ville de Montlhéry, appelée la porte du Montoir, murée entièrement , au moyen de quoi n'auraient pu parfaire ladite procession

Début 1652, le prévôt Michel Routier réunit les habitans «  en blanc », tous habitans de la ville de Montlhéry assemblés au son de la cloche…, lesquels pour faire la réfection des murs de closture de la ville, ensemble des corps de garde dicelle dit et stipulé, convenu desbourser sur le pied du thoisé qu'il en a esté fait par Jacques Spire et Jean Delamou, massons …, s'est trouvé qu'il convient de desbourser la somme de 800 lt … fourniront les matériaux qu'il conviendra, … imposition de tous les habitans...

En 1671, un extrait des registres du greffe de la prévosté tendant à ce que les propriétaires des jardins aboutissant sur les remparts de la ville soient tenus de laisser lesdits remparts, libres aller & venir, mesme pour la pasture des bestiaux, qu'il sera enjoint auxdits propriétaires de faire boucher et abattre les murs qu'ils ont faits qui empeschent le passage desdits remparts... signé François Dedinan, prevost.

Notons en 1677, la vente faite par François Berthelot, escuier conseiller secrétaire du roy maison et couronne de France commissaire général des poudres et salpestre de France, à Jean Fontaine procureur au Châtelet, une grande maison, jardin size à Montlhéry consistant ladite maison à porte cochère, escurie, cave, … tenant d'une part la totalité de ladite maison et jardin d'une part aux murs de la ville de Montlhéry, ... Cette maison est celle de la Souche.

Dix années plus tard, un assemblée des notables comprenant Jean-Baptiste Bodin Desperrières et les anciens eschevins de la ville de Montlhéry, ... tous habitans dudit Montlhéry, lesquels, sur ce qui a esté représenté par Jean Fontaine, procureur au Châtelet, propriétaire d'une maison dont le jardin se termine sur un mur de la ville estant tombez, ils ont esté refaits par Mr de la Porte escuier, premier valet de chambre du roy, & à ses frais dans le temps qu'il a occupé la maison, que ce qui est de l'ancien mur fait par ledit sieur de la Porte jusqu'au bout de son jardin, où est située une tourelle, est corrompu & bouché, menace ruine et en péril, aussi bien que ce qui reste de ladite tournelle, qu'il veut bien faire à ses frais la dite réfection de mur pourvu qu'on luy promette de faire faire à l'endroit de cette tornelle, une demy lune de neuf thoise trois pieds, ce que l'on luy a accordé. Que ce mur ainsi refait et la demi lune construite , cela fera une décoration à la ville. C'est donc à cette époque que la demi-lune a été réalisée comme le montre l'acte suivant.

Leonnard Blondé et Leon Barré, massons de la Basse Marche, lesquels confessent avoir fait marché avec Jean Fontaine laisné, de faire construire bien et duement les murs de la ville qui servent de closture au jardin dépendant de la maison dudit Fontaine ... comme aussi les murs d'une demi lune à l'endroit où est une tourelle ruinée de la largeur de neuf thoises trois pieds de tour hors les murs de closture.

En 1703, un mémoire de ce qu'a fait un masson en terre pour les portes de Monthléri, de la porte de Paris et celle de la Borde, pour avoir deux bornes sur chaque porte et relever les murs de la boucherie proche l'église...

En 1716, Je paveur et fendeur de Grez demeurant à Linois reconnoist avoir reçu de De Courchant 12 livres pour avoir fourni et fait picquer six grez pour la porte de Montlhéry du costé de Paris. Egalement mémoire des ouvrages faits par Jérôme, maçon, pour réparer les portes de la ville avec sa quittance de 26 livres.

Notons pour mémoire en 1730, la provision de gouverneur et capitaine des comté et château et ville de Montlhéry, à Chrétien de Lamoignon.

En 1743, de part l'ordonnance du prévôt de Montlhéry suite à la requête du procureur général du roy, Denis Bataille arpenteur royal, me suis transporté pour constater l'état des fossez tenant aux murs des remparts, comme aussi l'état des murs et les limites avec les particuliers :
- départ porte d'Orléans, appelée vulgairement la porte de Linois, les murs avoient trois toises de haut, trois cintres, une terrasse d'appui,
- la dame veuve Lepoupet partant de l'angle rentrant de la porte d'Orléans en remontant vers la demy lune ...
- ladite demi lune formant un
e terrasse,...
- la porte de Marcoussis vulgairement appelée la porte du Montois, cintrée deux toises quatre pieds de haut,
- la rue du Luisant, paroit qu'anciennement il y avoit une porte,
- la porte de Paris appelée vulgairement la porte de la ville, deux tours servant de
bastion en très mauvais état,
- la porte de Corbeil appelée vulgairement la porte de la Borde, deux toises deux tiers de largeur quinze pieds de hauteur voûtée et cintrée.

Dans cette visite 52 propriétaires sont mentionnés avec tous les détails. Une autre visite sans date est faite et mentionne le sieur Gaudron Desromonts.

Quelques travaux sont réalisés en 1762, notamment aux portes:
- Je reconnais avoir reçu la somme de 48 livres pour les deux piliers que j'ai fait à la porte du Montoir.
- Paiem
ent à Gurlier, maçon, accompte sur la construction de deux nouveaux piliers.
- Quittance de la somme de 48 livres donnée par ledit Lantera pour la construction de deux nouveaux pilliers.

En 1767, les fossés de la ville sont toujours existant: l'intendant du Comte de Noailles, ..., seigneur de Montlhéry, fait un bail à cens et rente emphitéotique, à Messire Gilbert Gaudet, prestre chapelain de Saint-Louis en la chapelle de l'Assomption et professeur au collège de Montaigu, ..., le temps & espace de 99 ans, les fossez de la ville de Montlhéry, depuis la porte de Paris jusqu'à la maison des Cornillyers sur la largeur de trente pieds au total 56 perches moyennant 10 sols de cens et six livres de rente.

Lors du retour du roy Louis XVIII, la façade de la porte de Montlhéry fut mutilée. La commune décide en 1837 de rétablir l'inscription, côté de la ville. Cette inscription portait ces mots gravés sur une table de marbre noir: " cette porte a été bâtie dès l'an 1015 par Thibault File Etoupe, rétablie en 1587 sous Henri III, et restaurée sous le consulat de Bonaparte par Gaudron Dutilloy, maire". Un membre observe qu'il existe sous la porte de Linas deux cellules fermant à clefs avec portes pleines, que ces deux pièces servaient autrefois de logement à des pauvres de la commune, qu'elles sont aujourd'hui fermées et qu'il a connaissance que Mr Senart propriétaire da la maison attenant à cette porte (Souche) et jouissant du dessus de ladite porte est indécemment détenteurs des clefs de ces deux pièces . Le conseil arrête de réclamer ces clefs.

Après la Révolution, les fortifications ne sont plus un moyen de défense mais plutôt une gêne. Suite au procès entre les Noailles et l'Etat au sujet de la tour de Montlhéry, nous arrivons en 1869, un descendant Antoine Just Léon Marie de Noailles, duc de Mouchy, prince de Poix, grand d'Espagne de première classe, demeurant à Paris rue de l'Elysée, lequel par ces présentes fait donation irrévocable à la commune de Montlhéry, de la part & portion indivis pouvant lui appartenir dans un terrain situé à Montlhéry faisant autrefois partie des fossés de la ville de Montlhéry et qui se trouve désigné en dernier lieu dans le bail fait à Goudet, prestre chapellain de la chapelle Saint-Louis en la chapelle royale de l'Assomption de la ville de Montlhéry du 24 juin 1767. Lequel terrain dépendait anciennement du domaine d'Arpajon qui appartenait à madame la maréchale de Mouchy, triayeule paternelle et quadriayeule maternelle dudit Antoine. Cette donation faite sans garantie afin de ne pouvoir être inquiété. Fait en la demeure dudit de Mouchy. Ce résumé transcrit sur le registre des délibérations, le conseil invite le maire pour autoriser la ville à accepter la donation.

Carrefour avant suppression de la Porte de Paris.

 

Suite à cette donation le conseil municipal envisage la proposition d'Honoré Allorge de céder un jardin à la porte de Paris de 320 m2 en échange de 300 m2 des anciens fossés. Ce jardin permettrait d'agrandir le carrefour et permettre un accès plus aisé aux fossés. Le conseil accepte la proposition.

L'année 1897, le conseil municipal décide la suppression de la porte de Paris pour l'élargissement de la rue. Mr Paul Allorge architecte à Montlhéry et directeur de l'école de dessin de cette ville écrit au préfet: Montlhéry est visité par les touristes pour sa tour, le portail de l'Hôtel-Dieu et les vestiges des fortifications; le conseil municipal détruit donc une attraction de Montlhéry; l'élargissement est nécessaire; il faudrait donc isoler le monument en le contournant. Croquis sur le courrier.

Le maire écrit au sous-préfet: les deux tourelles atteintes par le projet d'alignement récemment soumis à l'enquête sont des propriétés privées. Comme elles ne sont pas classées, les propriétaires peuvent les démolir si bon leur semble. De ces deux tourelles, celle de gauche côté en entrant dans la ville est en très bon état; ses murailles ont l'épaisseur primitive, elle est voûtée & surmontée d'une terrasse, & dépend d'une maison bourgeoise, apparamment sa destination actuelle ne parait pas devoir changer de Longpont; elle n'est nullement menacée par le projet d'alignement. L'autre tourelle est au contraire dans le plus mauvais état et fait partie d'un hangard servant d'atelier de charronage. Dans l'intérieur de cet établissement la tourelle est éventrée; plus d'un tiers de sa circonférence & été détruit; sur ce qui reste, la muraille intérieure est en partie enlevé; en certains endroits, cette muraille est presque réduite à la graisserie; elle est appelée à disparaître. C'est cette tourelle que Mr Allorge propose de contourner. Pour assurer la conservation de ce monument il faut que les beaux arts classent & exproprient le propriétaire et que l'état reconstruise la partie en ruine.

Je dois ajouter que ce fragment de tourelle est sur le passage d'un projet d'égout, pour débarrasser les eaux de Longpont de celles de Montlhéry ... Outre les deux tourelles de la porte de Paris, il existe encore celles de la Borde et plusieurs restes d'autres. J'estime que la tourelle de droite visée par Allorge, ne mérite point d'être conservée, et on pourrait en rasant cette tourelle marquer l'emplacement par un dallage particulier, pour le souvenir historique...

Ce différend fait l'objet d'échanges en préfecture. Le sous-préfet de Corbeil au préfet, " je vous retourne la réclamation de Mr Allorge concernant la démolition d'une des tourelles de la porte de Paris que vous m'avez communiqué; veuillez trouver le rapport du maire, très judicieux et dont j'adopte les conclusions fondées sur l'intérêt général; j'ai également consulté la commission des antiquités". Ce dernier lui répond la commission serait en principe opposée à la démolition; je ne dois pas vous laisser ignorer que certains membres se sont rendus à Montlhéry, et qu'il résulte des constations qu'ils ont faites que loin d'être à l'état de ruine, la tourelle présente les caractères d'une incontestable solidité, que la voie actuelle entre les deux tourelles parait suffire largement aux besoins de la circulation, étant donné surtout que les communications s'effectuent aujourd'hui presque entièrement par le chemin de fer & le tramway qui arrivent à la ville par des voies larges et des rues entièrement ouvertes...

Le maire aura finalement le dernier mot. En 1904, ce dernier invite à faire déplacer la lanterne à gaz de la tourelle de la porte de Paris, pour la placer sur la maison Boubezin.

Notons pour terminer en 1926, une lettre de Mr Dury offrant de payer la moitié des réparations de la porte de Linas.