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Le moulin de Fourcon à St-Germain-les-Arpajon

 

Cette chronique rassemble des documents glanés sur l'histoire de ce moulin. Comme à l'accoutumée, le récit est chronologique.

 

J.P Dagnot - Février - 2015

 

Plan de 1731 .

 

 

 

Le document ancien

 

 

En 1270, noble dame Isabelle de la Saulsaye veuve feu Albert de la Saussaye, vend aux religieux, prieur et couvent de notre dame de Longpont,une pièce de pré contenant cinq arpents scize près la chaussée du moulin de Fourcon, en la censive du seigneur de Chastres moyennant 50 livres argent de Paris, ensuite est l'amortissement du seigneur de Chastres moyennant 25 livres parisis... Ce document indirect atteste la présence de ce moulin.

 

 

Le moulin au XIVe siècle

En 1366, la femme de feu Jehan Lebreton agissant pour leurs deux enfants mineurs, advoue tenir en foy et hommage du roy, à cause de son moulin de Fourcon, qui jadis appartint à feu Guillaume de la Neufville, assis en la ville de la Bretonnière, les héritages qui sensuivent... Le même jour le fils Jehan Lebreton, escuier, tient en fief du roy, pour cause du moulin de Fourcon, c'est assavoir:
- mon hébergement de la Brethonnière avec les jardins,
- ....
- sept arpens de pré en la chaussée de Francherel.
Donc à cette époque le moulin est entre les mains du roi.

Nous arrivons en 1393, noble homme Enguerran de Marcougnet, ayant l'administration de Jehan et Pierre le Brethon enfans myneurs de sa feme, advoue tenir en foy et homage du roy à cause de son moulin de Fourcon, la seigneurie de la Norville ... qui jadis appartenait à Messire Guillaume de Neufville ... la Bretonnière ... le moulin de Fourcon est donc un fief.

En 1404, un aveu et dénombrement est donné au roy par Guillaume Bude, d'un fief sis à Vert-le-Grand, mouvant de Montlhéry, consistant en 68 sols parisis de cens une droiture et demie, ... la terre et seigneurie de La Norville tenue du roy à cause du moulin de Fourcon ; la terre et seigneurie de la Bretonnière tenue du roi à cause du moulin de Fourcon ; 10 livres parisis de rente à prendre sur la terre de Châtres ...

Extrait d'un cahier de 29 pièces produit par messire Camille Savary, seigneur de Chanteloup en l'instance de vérification de son aveu de la terre de Chanteloup pendante à Montlhéry relevons enRelevons en 1466, l'adjudication faite à Denis Boutet d'une place à bâtir contenant 8 arpens assis à Fourcon à la charge de faire réédifier le moulin. Donc ce moulin n'a pas traversé la guerre de Cent Ans, il faut le reconstruire.

Cinq ans après, extrait d'un inventaire après décès du seigneur de Leuville en 1591, notons la prise à rente par lequel il appert que Pierre Chetier, musnier demeurant au moulin de Fourcon, avoit print à tiltre de rente de Jacques Olivier ung friche et vigne...

 

 

Le moulin au XVIe siècle

D'après madame Pluquet, en 1513, les héritiers Boutet vendent le moulin et les terres à Jehan Morelot seigneur de Biscorne.

Six années, après Nicolas de Neufville achète le moulin Fourcon au sieur Morelot seigneur de Biscorne et à demoiselle Guyonne Lepieu sa femme...

Extrait d'une transaction passée devant Poulvain et Alain Destaing, notaires au Châtelet de Paris. Entre Nicolas de Neufville, seigneur de Chanteloup d'une part et les religieuses de Saint-Eutrope. Par laquelle pour se décharger et libérer par ledit sieur de Neufville des 200 livres de rente qu'il s'étoit obligé de payer audites religieuses pour la fondation de leur dit couvent et monastère. En 1521, il leur a cédé et transporté la ferme de la Folie près Chanteloup, contenant 15 arpents 12 perches ; item 176 arpents de terre en plusieurs pièces ; item 12 livres 8 sols de rente à prendre sur plusieurs particuliers et héritages proche du moulin de Fourcon ; item le moulin de Fourcon chargé de 50 sols de rente à la recette de Paris avec les héritages en dépendants consistant en 18 arpents 75 perches ; item 5 arpents 75 perches de pré proche Fourcon et 100 arpents de bois taillis situés en la forest des Bruyères.

En 1532, une nouvelle transaction est conclue entre Nicolas de Neufville, seigneur de Chantelou et les religieuses de St Eutrope, ledit seigneur leur cédant le moulin de Fourcon, chargé de 50 sols de rente à la recette de Paris avec les héritages en dépendant...

Nous arrivons en 1587, une sentence du Châtelet de Paris entre M. de Villeroy, seigneur de Chanteloup et Charles Le Prince, seigneur de la Bretonnière, par laquelle du consentement du seigneur de la Bretonnière, ledit seigneur de Chanteloup a été maintenu et gardé en la possession de la pescherie de la rivière d'Orge entre le moulin de Fourcon appartenant audit sieur de Villeroy et le moulin Didier Boutet, sans que le seigneur de la Bretonnière y puisse prétendre autre chose que la permission de pescher depuis ledit moulin Boutet jusqu'à un autre moulin qui fut à André Putrin.

Huit ans après, une copie collationnée sur deux rôles, de papier fort usé, d'un compte du domaine, rendu en la Chambre des Comptes, dans lequel est porté l'extrait de plusieurs déclarations des cens dus au roy, tant dans la ville que sur le terroir de Montlhéry, et entre autres, celle de Nicolas de Neufville, chevalier, seigneur de Villeroy, pour l'amortissement de 50 sols de rente à prendre par le domaine sur ledit moulin de Fourcon, et le consentement de François de Balzac, seigneur de Montlhéry, passé devant David, tabellion à Marcoussis.

 

 

Le moulin au XVIIe siècle

L'homologation dudit amortissement a lieu en 1600, sans préjudice aux tenues féodales dépendantes dudit moulin qui demeureront toujours unies et incorporées à ladite châtellenie de Montlhéry, ainsi qu'elles l'ont été par le passé pour en être pris et perçu par ledit de Balzac par l'arrêt de la Chambre des Comptes rendu en conséquence dudit consentement.

En 1624, Jean Goblet demeurant au moulin neuf et Pierre Lefèvre demeurant au moulin de Fourcon , à la requeste de Pierre Lesné naguère au moulin de Chollet pour faire la prisée dudit moulin.

Notons en 1643, un crime de duel commis entre le sieur comte de Rybeirac et son beau-frère, proche le moulin de Fourcon. Le document est rédigé par le bailly de Châtres.

Un autre intitulé est relevé en 1664, c'est une sentence à la requête du Palais qui fait défense au procureur du roy de Montlhéry de suivre l'instance contre Jean Durant sergent du baillage de Châtres, pour avoir instrumenté au moulin de Fourcon.

En 1677, un aveu est rendu au roy à cause de sa tour de Montlhéry, par Camille Savary seigneur de Chantelou, pour la terre et seigneurie de Chanteloup, consistant en ce qui suit :
- premièrement un château et basse cour, parcq, jardin, parterres, bois et terres, étangs, canaux, colombier à pied, geôle et four. Le tout dans un même enclos de murs contenant 150 arpents ou environ.
- Item : 2 arpents de pré situés au bas des prez de la prairie dudit Chanteloup tenant à la dame de Leuville.
- Item : 7 arpents 37 perches et demie de prez en une pièce, dit les prez du roy tenant d'une part et d'un bout aux religieuses de Saint-Eutrope.
- Item : le droit de pesche , propriété et seigneurie de la rivière d'Orge depuis et dessous du moulin de Fourcon qui a cy-devant appartenu à messire Nicolas de Neufville, aïeul maternel dudit sieur comte de Brèves, auquel endroit il commence ladite pesche au-dessous dudit moulin de Fourcon, continuant icelle pesche de cet endroit jusqu'au moulin de Saint-Germain et celui de la Boiselle seulement. Le seigneur de la Bretonnière a la liberté de pescher.
- Item, le droit de haute, moyenne et basse justice dans toute l'étendue dudit monastère de Saint-Eutrope et dans l'étendue dudit château , parcq enclos et prairies , sur toutes les maisons, fermes, héritages qui sont du domaine et censive appartenant audit monastère, dans le village et terroir de la Folie, dans l'étendue des pesche et propriété de ladite rivière et tous les autres héritages acquis par les auteurs dudit seigneur de Chanteloup et ceux qu'ils pourra acquérir à une demie lieue à l'entour dudit lieu de Chanteloup.
- Item les droits de cens et rentes seigneuriales, de six chapons et cinq livres parisis à prendre sur la moitié du grand corps de logis du Plessis Saint-Thibaut et héritages en dépendants.
Item, 15 deniers de cens et 6 livres tournois de rente et deux chapons de rente seigneuriale dus au seigneur de Chanteloup par les hoirs P. Mézouille, vigneron à Grand-Vaux, paroisse de Savigny et autres, à prendre sur une maison, bâtiment, cour et jardin, contenant le tout 7 quartiers, sis audit Grand-Vaux, tenant au chemin qui tend dudit Vauc à Charentou D.B. à la rue de Hurepoix.
- Item, le droit de chasse dans toute l'étendue de sa dite haute, moyenne et basse justice, terres, prez, bois, tant du domaine dudit Chanteloup que du domaine et censive dudit monastère de Saint-Eutrope à l'exclusion de qui que ce soit, et aussi sur les héritages du Plessis Saint-Thibaut et autres situés audit lieu de Vaux.
On voit ainsi que le Plessis Saaint Thibaud dépend de la seigneurie de Chantelou.

En 1694, Anne de Moreau, veuve de Louis Olivier, marquis de Leuville, lieutenant général des armées du roi, rend aveu de la terre et seigneurie de Leuville mouvante de Montlhéry, et mentionne le droit de pesche dans la rivière d'Orge depuis le moulin de Fourcon jusqu'à la chaussée de Guiperreux.

 

 

Le moulin au XVIIIe siècle

Le moulin appartient toujours aux religieuses en 1765, furent présentes les révérendes dames et religieuses, supérieure, dépositaire, procuratrice dudit monastère et hopitalle, lesquelles ont par ces présentes donné à titre de loyer fermage et prix d'argent, pour neuf années, à Pierre Rousseau, meusnier et Marie Lacour sa femme, demeurant à Echarçon, acceptants , le moulin appelé moulin de Fourcon situé sur la rivière d'Orge avec ses ustancilles, moullans et travaillans, faisant bled farine... qui consiste en la maison dudit moulin, de plusieurs bastimens, chambre, grenier au dessus, étables, écurie....

 

Extrait du plan d'intendance.

 

Trois ans après, Jean Denis avocat, procureur des religieuses du monastère de St Eutrope de Montlhéry les Chantelou répond à l'assignation sur la poursuite du maréchal de Mouchy pour une réclamation par elles faites d'un moulin appelé de Fourcon, relevant du comté de Montlhéry. C'est l'époque où le duc de Mouchy attaque tous les vassaux du comté de Montlhéry pour essayer d'augmenter ses revenus.

Le feuilleton continue, en 1774, les religieuses de saint Eutrope ont déclaré qu'elles ne relevaient pas du comté de Montlhéry, quoique l'hôpital qu'elles habitent ait été fondé par Philippe Le Bel et la reine blanche son épouse; que lorsque ces religieuses y ont été introduites en l'an 1504, le roi était propriétaire de la terre de Chanteloup qui relève de Montlhéry; que les biens de leur fondation viennent de cette terre de Chantelou et qu'elles doivent nécessairement relever de Montlhéry puisque ladite terre en relève, et que le moulin de Fourcon est également un fief mouvant de Montlhéry comme il est justifié par un aveu de 1393.

En 1783, notons un bail devant Billard notaire à Arpajon: Révérente dame Jeanne Françoise Buquet de Saint- Augustin, supérieure et& procuratrice, assistée de sa dépositaire représentant leur communauté, baillent à Pierre Louis Métivet, marchand meunier:
- le moulin de Fourcon dans lequel ils sont demeurant, étant à eau, situé sur la rivière d'Orge, faisant de bled farine, garni de tous ses ustenciles, moulant, tournant, travaillans...
- avec le logement du meunier, chambre à coucher, écurie, vacherie, gran
ge, toit à porcs, poulailler, cour au milieu desdits batimens,
- plusieurs pièces de terres ..., représentant 22 arpens.
Le bail fait moyennant 1.507 livres , dont 1.280 pour le fermage du moulin, six poullets vifs gros gras et bon à rotir, à payer au monastère, ... . curer les boelles, approche de matériaux pour la maison conventuelle...

Début 1789, la soeur Gagneau, vice-gérante, faisant fonction de supérieure, l'office vacant, ainsi que celui de procuratrice, et Pierre Louis Métivet, marchand meunier dudit moulin, actuellement aubergiste à Etampes, se sont désisté du bail à loyer des terres, de la grange du moulin, en conservant six arpents de terre et le moulin pour quatre années moyennant 850 livres . Fait au petit parloir dudit monastère. On voit déjà l'inquiétude des religieuses dont une partie a quitté le monastère.

L'année qui suit, Nicolas Louis Goix, premier commis des finances demeurant à Paris rue du faubourg Poissonnière, achète le moulin de Fourcon, situé sur l'Orge, paroisse de St-Germain-les-Arpajon, faisant de bled farine, garni ..., avec le logement du meunier, ecurie, vacherie, ..., provenant des biens des religieuses de St-Eutrope-les-Chanteloup, moyennant 66.000 livres.

Voyons le dossier de la vente : un moulin à eau appelé le moulin de Fourcon maison et batiments en dépendant, grange prez le moulin, jardin avec 25 arpens aux environs.

 

Extrait de l'acte de vente du moulin.

 

Il est loué à Pierre Louis Métivet pour neuf années depuis 1783. La jouissance de l'adjudicataire prendra effet à l'issue du bail. Le moulin est adjugé au sieur Louis Emmanuel Fossé, citoyen demeurant à Paris rue du faubourg poisonnière, dernier enchérisseur por la somme de 96.000 livres . Fossé présent signe.

 

 

Le moulin au XIXe siècle

Extrait plan napoléonien.

 

En 1819, l'ingénieur ordinaire des ponts et chaussées écrit au sous-préfet: les principaux propriétaires riverains de l'Orge et de la Remarde dans la traversée de St Germain les Arpajon et Arpajon exposent qu'il existe plusieurs moulins qui n'ont point de déversoir pour le réglement des eaux qui les alimentent. Ces moulins sont celui de la Bête, le moulin neuf et Picot sur la Remarde, le moulin Serpied, celui du sieur Moison, et ceux de Fourcon et d'Aulnay sur l'Orge. Le defaut de déversoir de ces moulins fait que les meuniers tiennent les eaux à la hauteur qui leur convient pour favoriser leur usine, et à tel point qu'elles débordent dans les prairies qu'elles innondent au moment où on se dispose à récolter les foins. Ce n'est pas la première demande.

 

Extrait d'un plan de 1832.

 

Six ans après, un extrait des registres des délibérations du conseil municipal d'Arpajon, concerne le défaut de déversoir des moulins de la ville. Les riverains se plaignent des grandes eaux et même en cas de pluies continuelles. Il est fait mention du réglement du 25 floréal an 9, sur la police des eaux indiquant l'obligation d'un régulateur ou déversoir est obligatoire à tout propriétaire de moulin. Sont concernés :
- sur l'Orge, le moulin Serpied appartenant aux héritiers Laisné notaire à Paris
- sur la Remarde:
a) le moulin de la Bête appartenant aux héritiers Breton de Montlhéry,
b) le moulin neuf appartenant à Mr Delage,
c) le moulin Picot appartenant à Mr Ollivier,
- sur les deux rivières réunies:
a) le moulin de St Germain appartenant au sieur Moison,
b) le moulin Fourcon appartenant à Mr Dautrive notaire à Paris.

En 1833, une ordonnance royale règle le fonctionnement du moulin à farine.

 

Extrait d'un plan fin XIXe début XXe siècle.

 

 

Le moulin au XXe siècle

 

 

 

Ce moulin fonctionner jusqu'en 1938, année à laquelle un arrêté notifie son déclassement assorti de l'enlèvement des vannes et de la démolition du déversoir.