Les fiefs de FretayExtrait du plan terrier de Nozay |
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Janvier 2008
J.P. Dagnot Chronique du vieux Marcoussy
Pour les lecteurs ne connaissant pas la région, ces fiefs appartiennent à la commune de Villejust en Essonne au hameau appelé Fretay. Cette chronique nécessite le tri des informations chronologiques trouvées, en fonction de la mouvance des seigneurs dont chaque lieu relève. A l'origine, les religieux de Sainte-Catherine-du-Val-des-Ecoliers ont été les premiers seigneurs, et au fil du temps, ont cédé ces biens à différents laïcs de la région. Parmi les vassaux, les seigneurs de Marcoussis, du Plessis-Pâté via Leuville et d'Orsay sont concernés.
Le document ancien Sans lien avec un seigneur, mentionnons l'acte classique déjà cité où Enguerran de Marigny, en 1312, acquiert de Béraud de Mercoeur des droits de justice sur un certain nombre de fiefs et notamment pour ce qui nous concerne: Orsay, Courtabeuf, Villejust, Fretoy, la Poitevine, Villoyson de la Saucoie, Villevent, Villarceaux (Ville arcueil!), Lunesi ... Dans la première chronique, nous présentons le fief de Fretay dans la mouvance de Marcoussis. Les autres mouvances seront traitées ultérieurement.
Fretay au 14ème siècle En 1388, l'hommage de Pierre Testard à Jehan de Montagu du fief des Fresneaux à Marcoussis, mentionne accessoirement que des redevances sont dues par les habitans de Villiers sur Noroy (Nozay) & des granches de Fretay pour cause des pasturages & usages de boys qui se disent avoir. Cette redevance est confirmée en 1395, parmi des achats de Montagu au même Pierre Testard. Notons: Terrier de Sainte Catherine du val des escolliers
A la sortie de la guerre de Cent ans Un terrier de Ste-Katherine-du-val-des-escolliers confirme les désastres dans la région avec Fretay en ruine. On apprend ainsi qu'en 1412, les religieux du prieuré possédaient des héritages à Orsay, Maudestour, Villehier, qui valaient en recepte 16 muids de grain et à cause des guerres venus en désert et sont en recepte de 72 sols au lieu de 107 livres. Ce constat vaut également pour la Granche aux moines (Montfaucon puis St-Jean-de-Beauregard) dont ils sont redevables de deux muids de rente par leurs confrères religieux des Vaux-de-Cernay, et que ces derniers ne peuvent payer en raison de la ruine et désolation de ladite granche qui ont eu lieu pendant 43 ans du à la malice des guerres en ce royaume et finissant en 1460. Item en la paroisse de Villejust, ils possèdent en la ville et terroir de Fretay: En 1464, pour résoudre ses difficultés, le prieur de Ste Catherine, agit comme les autres seigneurs de la région, en confiant les biens à un fermier. Il passe un bail à croix de cens du fief hostel de Fretay assis en la paroisse de Villejust à Pierre Fretel, licencié en lois et en décret, advocat en parlement, duquel souloit avoir granche bergerie éstable cour jardin ainsi que le lieu se comporte avec les appartenances dudit fief et hostel, le tout lesquels héritages et lieux dessus estoient et sont de présent et de long temps en masure, désert, buisson, et de nulle valeur et proffit auxdits religieux, tenu et mouvant en fief d'iceux religieux à cause de leur seigneurie de Maudestour. Ce présent bail et délaissement fait aux charges antiennes et outre moyennant 32 sols parisis de rente de croix de cens. Retenons que le rattachement de Maudestour restera et s'appellera ensuite Orsay. Dans la foulée notre avocat ayant conclu une bonne affaire va agir de même avec plusieurs laboureurs. Il baille à cens à Berthoine "Forgé" (Desforges) et Jean son fils, à Jacques Rathuys, Jehan Dauvergne et Pierre Baudet ses gendres, laboureurs du pays d'Auvergne et Limozin, à présent à Fretay scavoir: Une dizaine d'années passe, le sieur Fretel ne trouvant la grande masure qu'il s'était réservé suffisamment attractive, il baille à Jehan Baudet laboureur du pays de Limoges, preneur à titre de pur chef cens, croix et rente annuelle perpétuelle: A cette époque un livre de recettes permet de connaître les censitaires du seigneur de Marcoussis à Fretay: De cette énumération, il est flagrant que le lieu est source de revenus non négligeables, que les religieux de Ste Catherine doivent regretter d'avoir perdu leurs biens accaparés par leur fondé de pouvoir, le fameux "advocat".
Passage à Loys de Graville puis ses héritiers En 1500, révérend père en dieu Jehan d'Espinay (l'homme de confiance de Louis de Graville seigneur de Marcoussis) et Jehan de St Martin (procureur de Loys de Graville) d'une part, et religieux & honneste personne frère Jehan de Nervet prieur de l'église Saincte-Katherine-du-Val-des-escolliers, d'autre part, font une transaction. On apprend à cette occasion que: Ce sont ensuite, en 1518, les hommages rendus aux religieux par les héritiers de l'amiral de Graville, en raison de la saisie des fiefs faute de devoirs non faits par le prieur de Sainte-Catherine:
En 1540, les religieux reprennent le contentieux qu'ils avaient tenu avec Loys de Graville. Mise en avant du bail à croix de cens fait à Pierre Fretel, en 1464, repris de fait par Jehanne de Graville et demande de vingt années d'arrérages de la rente de 40 sols, confirmé par une sentence du Châtelet de Paris en faveur des religieux de Ste-Catherine. A cette occasion, on apprend que Jehanne est seule détemptresse du fief de Fretay. La dame décède et les religieux se retournent contre Guillaume et Thomas de Balsac héritiers de Jehanne de Graville. Un partage laborieux entre les neveux de la défunte aboutit en 1545 à céder à Guillaume: Les années qui suivent enregistrent des baux à nouveau cens et échange entre particuliers. Relevons, le noble homme Pierre Poussepin, notaire & secrétaire du roy, demeurant à Paris qui s'installe à Orsay (domaine de Launay) et qui acquiert des parts d'héritages de succession Lehoux, 26 arpents en plusieurs pièces assis des terroirs du Viviers et Fretay. Le décès de Guillaume seigneur de Marcoussis ouvre à nouveau une série d'actes successoraux. Les héritiers sont au nombre de six. D'où la chronologie qui suit:
Fretay au 17ème siècle Comme nous le verrons dans la prochaine chronique, le seigneur d'Orsay n'est plus le prieur de Sainte-Catherine mais Charles Boucher, un laïc. Ce dernier comme ses prédécesseurs fait saisir les trois fiefs habituels dont Fretay pour faute de devoirs non faits, cette fois sur François de Balsac seigneur d'Entragues. Damien Dehirebec capitaine du château de Marcoussis, procureur de François de
Balsac, présente foy & hommage pour le fief de Fretay et 50 arpents de terre au seigneur d'Orsay. Cette cérémonie se déroule devant une masure en ruyne entourée de buissons, le seigneur de Marcoussis est malade, celui de Maudestour est absent, et le capitaine met un genou à terre et baise un antien pillier de graisserie de la masure le tout en présence de plusieurs témoins!! Sautons 70 ans, pour retrouver Léon II de Balsac, seigneur de Marcoussis qui baille les revenus de la terre & seigneurie de Marcoussis. Nous noterons pour cette chronique à Fretay: Sept ans se passent. Un bail analogue répète les mêmes termes.
Fretay au 18ème siècle
Nous arrivons vers 1775, la comtesse d'Esclignac demeurant en son château du Plessis Sebbeville (Plessis Pâté): A suivre pour les autres mouvances.
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