La ferme de Frileuse à Briis-sous-Forges (2) |
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Chronique du Vieux Marcoussy ------------------------------------- _----------------------------- Juillet 2011 Extrait d'un plan terrier.JP. Dagnot C. Julien
Commençons cette chronique par une localisation satellitaire des lieux qui montre que les constructions du XXe siècle ne sont pas encore arrivées à Frileuse. Reprenons notre récit avec un préambule sur la famille Godon.
Les Godon de Frileuse Afin de comprendre l'ascension de notre horloger, revenons plusieurs dizaines d'années en arrière pour décrire la famille Godon qui au cours du XIXe tiendra la ferme de Frileuse. Nous sommes le 13 février 1741 quand le mariage de Pierre Etienne Godon et d'Anne Grégoire est célébré à Cosne-sur-Loire. Le futur époux est fils de Pierre, marchand et de Catherine Evezard de la paroisse de Rix au diocèse de Bourges. La future est originaire de Saint-Agnan, âgée de 22 ans, fille d'un coutelier demeurant paroisse de Cosne-sur-Loire. Apparemment, les mariés n'ont pas séjourné dans cette ville. Le père est trouvé fermier de Pont Charault, fief de Donzy. Le couple s'installe à Bagneaux (1) comme le prouve la naissance d'Anne Françoise Godon. Plusieurs autres enfants vont naître. Des jumeaux Louis et Charles sont déclarés, mort-nés le 27 janvier 1753. Pierre Edmé vient au monde à Bagneaux le 12 mars 1755. Anne Grégoire décède le 15 juin 1757 à Bagneaux à l'âge de 38 ans et est inhumée en présence de ses beaux-frères Jean-Baptiste et Jean Godon. François-Louis dont on n'a pas retrouvé l'acte de naissance serait né d'une mère dont le patronyme est Boulle (trouvé en 1852!). De ces informations, il est évident que notre personnage n'est pas issu d'un milieu artistique ou intellectuel. Le mariage de François-Louis Godon avec demoiselle Justine Prévost est célébré le 9 juillet 1793 (acte disparu). Un contrat passé devant maître Rameau précise qu'ils se sont mariés en raison de reprises de créances et avantages matrimoniaux que Madame Bozelli (Justine) avait droit d'exercer contre la succession de son premier mari due à la mère (Boulle) de François-Louis. L'inventaire après décès de Jules-Louis (date de 1852) mentionnera qu'il avait eu une nourrice à Madrid. Ces deux informations montrent l'espace de temps pendant lequel l'histoire de cette chronique a du se faire de manière indirecte.
Divers actes concernent les Godon, nous en donnons ici quelques uns. Le 13 frimaire an VIII, une ordonnance rendue par le tribunal civil de la Seine entre Godon, propriétaire d'une maison rue Honoré et Bardin, locataire de ladite maison, oblige le propriétaire de meubler la maison pour répondre du loyer. Le 15 frimaire an VIII (6 décembre 1799), François-Louis Godon donne procuration à son beau-père pour gérer ses biens. L'acte est passé devant maître Rameau « François-Louis Godon, propriétaire constitue comme procureur, son beau père, pour administrer ses affaires, notamment les marchés avec ouvriers et entrepreneurs, etc. ». Bref, le sieur Prévost devient procureur général pour représenter son gendre dans les affaires. Il semble être un homme dur en affaires, d'aucuns diraient qu'il était un « un rapace dans l'immobilier et l'art ». Le 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799), François-Louis Godon baille à loyer 3-6-9 à Pierre Leduc, marchand de musique, le vestibule d'entrée d'un magasin, avec devanture de boutique par la rue Neuve des Petits Champs à Paris. Ladite boutique communiquant au grand magasin décoré en boiserie avec un logement au troisième étage au quatrième une cuisine, le bail fait moyennant 1.500 frs en somme d'or ou d'argent. La signature de Godon est très clairement visible. Le couple vit donc entre Paris et Madrid. Les affaires semblent être fructueuses pour notre homme puisque le 26 frimaire an VIII (17 décembre 1799), l'acquisition du château de Frileuse est réalisée par le couple Godon à Jean-Claude Prévost devant maître Rameau, notaire de la famille Godon. C'est une vente du beau-père Prévost au couple Godon-Prévost. La liste des faits paraît indigeste, elle concerne des actes secondaires qui n'ont pas été retirées des minutes de ce notaire parisien. En effet, l'acquisition de Frileuse est également absente! On reconstitue les faits par recoupements. Etant encore à Paris, deux jours plus tard, François-Louis Godon donne procuration à son beau-frère Bernier pour le représenter aux assemblées, marchands, négociants, banquiers, artistes, ouvriers et autres et convoquer les créanciers. Les affaires se font en famille et il est le chef d'orchestre. Le 29 frimaire an VIII (20 décembre 1799), Jean-Claude Prévost demeurant à Paris, rue l'Evêque, division de la Butte des Moulins, rappelle la dot de ses filles : Le 13 nivôse an VIII (3 janvier 1800), le citoyen Jean-Claude Prévost, rentier, demeurant à Paris rue l'Évêque, division de la Butte des Moulins, fondé de procuration spéciale par François-Louis Godon suivant l'acte du 15 frimaire an VIII, fait constater que la location de la rue Honoré est vide, et baille à Jean Charles Mergehm de Bordeaux les locaux vides moyennant 3.000 frs. Une semaine après cette lettre, le 27 nivôse an VIII (17 janvier 1800) le décès de François-Louis Godon est déclaré à l'état-civil de Bayonne « Jean Auvergne, aubergiste, hôte déclare que François-Louis Godon, agé de 45 ans, natif de Bagueaux, est décédé chez ledit Auvergne à une heure du matin ». Le 9 pluviôse suivant, le juge de paix de la division des Champs-Élysées est nommé pour liquider la succession. Immédiatement, le juge prend des dispositions de conservation car François-Louis Godon laisse des enfants mineurs . Le 21 pluviôse an VIII (10 février 1800), Jean-Baptiste Godon, citoyen français, demeurant rue Quiberon, division de la Butte des Moulins à Paris, est nommé comme tuteur de Jules Louis et Joseph Alphonse Godon, enfants mineurs de François-Louis Godon, décédé à Bayonne et de Justine Madeleine Prévost. Lequel a dit que son frère François-Louis est parti pour l'Espagne , il y a six semaines, qu'il avait envoyé avant son départ et qu'il conduisait avec lui une quantité considérable d'effets et de marchandises destinées pour la cour d'Espagne et pour différents particuliers de ce pays, qu'une partie de ces marchandises appartient audit citoyen, que d'autres lui avaient été confiées à différentes conditions par quelques négociants français. Qu'aussitôt après l'arrivée du décès de son frère, Jean-Baptiste s'empresse de prendre la précaution légale pour les enfants mineurs. Un conseil de famille se réunit où la veuve est nommée tutrice et Jean-Baptiste subrogé tuteur des mineurs. Le comparant a examiné quelles étaient les obligations. Après réflexion, il en a conclu qu'il devait se rendre à Madrid pour remplir la mission confiée par les parents de son frère, mais que sa santé, les affaires multipliées de son commerce et la surveillance des affaires de la succession de son frère, l'ont décidé à confier ce soin à son fils unique, dont il connaît la probité et l'activité et par ce qu'il vivait avec le défunt, et qu'il avait déjà fait un voyage en Espagne sous les auspices de son oncle, par ce qu'il parle et écrit fort bien l'espagnol, et par ses relations avec son oncle, il a déjà acquis sur ses affaires et sur leur suite des connaissances précieuses. Il constitue son fils Sylvain Godon, artiste, son procureur. Auquel il donne pouvoir de se rendre à Madrid, lieu où doivent être conduites les marchandises et effets mobiliers que ledit Godon conduisait avec lui. Présenter au Roy d'Espagne où à tous ministres de même qu'à l'ambassadeur de la République Française, ces nouvelles dispositions. Le 3 ventôse an VIII (22 février 1800), apparaît le dépôt d'une procuration établie par Justine Prévost le 18 pluviôse précédent. La teneur est la suivante :« Devant le notaire de Bayonne Justine, veuve François-Louis Godon, laquelle prévenue qu'elle serait pourvue de la curatelle de ses deux enfants, constitue son procureur Jean-Claude Prévost, son père ». Il est fait mention que la veuve demeure rue de Berry, division des Champs-Élysées. Elle fait rédiger cet acte car elle poursuit son voyage pour Madrid. Elle rappelle qu'elle est commune en biens d'avec son mari. Son père est chargé de poursuivre la succession sur Paris. Le même jour à Bayonne un acte stipule « à la requête de Justine Madeleine Prévost, à cause de la communauté de biens d'avec son feu mari, tutrice des deux enfants, en présence de Silvain Godon, artiste, fondé de procuration par Jean-Baptiste Godon son père, ..., lesdits mineurs habiles à se dire et porter seuls héritiers chacun par moitié dudit feu François Louis... » . Fut présent, Gabriel Cazener Paulin au service du feu Godon depuis deux ans. L'inventaire à Bayonne se passe dans une partie latérale du second appartement occupé par les frères Chéreau négociants. Parmi les effets, on note une paire de pistolets pour sûreté du voyage, un bassin d'étain pour le malade, une épée en acier à l'usage du défunt. Parmi les boites transportées une pour Fraysse à Madrid venant de Lallemand horloger, l'autre boucles d'oreilles à porter à Mme Dupaquier. La liste des marchandises comprend des paires de pistolets estimés 600 frs, une pendule pour 60 frs, un microscope, une monte à carillon garnie de perles estimée 2.850 frs, une seconde au prix de 1.500 frs, une montre à collier pour 578 frs, une montre plate pour 500 frs, une ancienne émaillée 500 frs. Suivent des montres en or, un sautoir en coraline avec brillants 1.800 frs et des bijoux entre 500 et 1.000 frs. Il faudra 9 jours pour faire l'inventaire qui comporte 94 pages. Il contient des objets appartenant à Picot et Basicot, horlogers à Paris, chacun plusieurs objets de plusieurs milliers de francs. Boucher, bijoutier à Paris, avait confié une bague représentant une tête d'Henri IV, sur un rubis d'orient 1.200 frs. D'autres objets avaient pour propriétaires Berte, Durier, Rey, Bobé, tous bijoutiers, et les horlogers Allier et Gros. Finalement, cet inventaire de Bayonne est déposé à Paris à l'étude de Maître Morin où les documents ne disparaissent pas! On notera que l'horloger était malade et que le voyage lui fut fatal. À la date du 9 prairial an VIII (29 mai 1800), nous trouvons une mainlevée sur la succession Bourgongne (2). Marie-Anne Bourgongne, fille majeure demeurant à Chaillot, fait mainlevée de l'opposition faite à sa requête sur la succession François-Louis Godon. Le 22 prairial an VIII (11 juin 1800), l'inventaire après décès de François-Louis Godon est déposé par Jean-Claude Prévost, citoyen français reçu par Rameau, venant de Valère Cortigo, notaire à Madrid le 29 mars 1800. Nous lisons « L'inventaire après décès fait à la requête de Justine Madeleine Prévost, veuve dudit François Louis Godon, tant en son nom personnel à cause de la communauté de biens qui avait existé entre elle et ledit feu mari que comme tutrice de Jules Louis et Pierre Joseph Godon ses enfants mineurs nommés à ladite qualité par sentence relatée dans ledit inventaire ». L'inventaire a été clos en justice le 11 floréal an IX. On peut lire «… il n'a été fait jusqu'au mariage aucune liquidation ni partage. …Qu'à Bayonne, la veuve Godon a fait faire un inventaire des biens à Madrid annexé, l'inventaire après décès est absent ». Il est également fait mention de biens à Frileuse. Comme déjà dit aucun de ces inventaires, source première d'informations, ne sera retrouvé dans cette fameuse étude. La succession de l'horloger est difficile et compliquée à cause de pièces perdues! Le 11 avril 1801, Justine Prévost reconnaît que « le notaire Rameau, sur la réquisition qui lui a été faite pour les causes ci après expliquées, lui a remis les deux pièces que le citoyen Prévost son père avait déposé le 22 prairial an VIII ». On apprend que l'inventaire après décès comporte les meubles et papiers qui se trouvaient à Madrid. Le notaire déclare qu'il n'a plus ces deux pièces et qu'elles seront annexées à la prochaine vacation avec l'inventaire qui se fait à Paris avec les expéditions de Bayonne et Falaize. Le 14 messidor an X (3 juillet 1802), une quittance est donnée par Justine qui reçoit de Leduc tenant un magasin d'instruments de musique, la somme de 4.590 frs suite à trois jugements dont 690 frs pour frais de poursuite. Deux jours plus tard, Justine donne mainlevée à une hypothèque des Leduc à cause de la communauté d'avec son mari que comme tutrice de Jules Louis Godon son fils mineur, héritier pour moitié de son père et seul héritier de Pierre Joseph son frère. Toujours en messidor an X, une obligation de la veuve Godon est adressée à Chantepuis « Justine Prévost, demeurant à Paris rue Neuve de Berry, reconnaît devoir à Pierre Chantepuis, aubergiste 6.000 frs pour prêt à employer pour ses affaires; hypothèque d'une maison à Paris rue du Mont Blanc, appelée rue de la Chaussée d'Antin ». Un nouvelle obligation est faite le 26 thermidor an X, par Francastel envers la veuve Godon « Francastel reconnaît devoir à Justine Godon demeurant rue de Berry, division des Champs-Élysées, à cause de la communauté de bien d'avec François Louis, la somme de 4.552 livres représentant 4.195 frs de 4.000 livres de principal d'un billet ». Pour satisfaire ses dettes, Francastel hypothèque une maison à Belleville.
Après deux ans de veuvage, nous assistons, le 2 fructidor an X ( 20 août 1802) aux noces de Justine Prévost, veuve Godon, avec le sieur Bozelli. Un contrat de mariage est passé devant Me Rameau. L'acte précise « François Benoist Boselli, natif de Savonne, République de Gênes, négociant, se marie avec Justine Madeleine Prévost, demeurant rue Neuve de Berry, veuve avec un enfant mineur de François-Louis Godon » (3). Nous apprenons que : Ainsi, nous voyons dans toute cette histoire que l'horlogère manipule des sommes considérables et qu'elle est une parfaite " femme de tête ". La famille Godon se déchire « ledit Silvain concerné et non mandaté ». Bref, ce n'est pas le grand amour entre Justine, son beau-frère et son neveu. Le 4 vendémiaire an XII ( 27 septembre 1803), Jean-Baptiste Godron, citoyen français, demeurant rue de Quiberon 2ème arrondissement dit qu'il « comparait au désir de la sommation faite par Justine Madeleine Prévost, veuve de son frère suite à un jugement pour le paiement de condamnation ». Différents actes concernent des propriétés à Briis. Le 27 décembre 1817, adjudication de terres des héritiers Brionne à Godon. L' achat d'une terre de 17 ares sise à Pierrelé de Briis est faite par Godon à Montesquiou le 7 décembre 1817. Puis, le 22 février 1818, Godon achète un bien à Mme de Montesquiou devant Joyau notaire de Limours. La soeur de Justine Madeleine Prévost décède et un inventaire des biens est produit par Beaudesson en 1820. Une mainlevée d'inscription est faite la même année entre François Bazire donataire universel en usufruit de Justine Rosalie Prévost, sa défunte épouse, d'une part, et Justine Madeleine Prévost, veuve de François-Louis Godon et épouse en seconde noces de Boselli. Cette dernière seule héritière de sa sœur dont Bazire est le troisième mari. Il s'agit de lever une inscription sur une rente de 24.000 frs d'un aubergiste de Rambouillet. Finalement, après ce décès, Me Beaudefort procède à la liquidation et au partage des biens, meubles et immeubles dépendant de la succession de François-Louis Godon, négociant « entre Justine Prévost épouse Godon puis Bozelli, propriétaire, comme ayant la tutelle de Jules Louis Godon, son fils issu ». Evidemment le document est toujours absent! On apprend par d'autres sources que François-Louis est devenu majeur à cette date et qu'il est seul héritier de son père ayant recueilli la part de son frère décédé en l'an X. La masse active des biens dépasse le million de francs et François Louis recueillera sa part correspondant à 354.215 frs. Justine Prévost décède en 1831. Son inventaire est également absent et mentionné dans le répertoire du notaire. Cette narration paraît lourde en raison du manque systématique des actes primaires familiaux . Remarquons également que l'étude notariale en question a été tenue par des Prévost pendant 50 ans jusqu'en 1781! Y a-t-il un lien?
Le fils Godon à Frileuse Un évènement important a lieu en 1831, car c'est la signature d'un contrat mariage entre les familles Godon et Plancy devant Maîtres Piet et Barbier-Sainte-Marie. L'époux possède en propre une maison à Paris, la ferme de Frileuse, la ferme de Gometz, la ferme de Rousseau, des bois, le tout estimé 51.400 frs. L'épouse apporte une dot de 26.000 frs donnée par le duc de Plancy, son aïeul maternel et les parents confectionnent un trousseau de plus de 200.000 frs. Le 3 mai 1833, nous assistons à la liquidation et partage de la succession de Mme Boselli entre les trois frères Godon et Bozelli, le deffunt dit de Ayus. L'année suivante un échange de terres a lieu entre Godon et Anjorrant (domaine de Janvry). Le testament de Jules-Louis Godon est mis en minute chez Mouchet en avril 1844. Quelques mois plus tard, la ferme de Roussigny contenant 11 hectares est louée pour 1.380 frs. Puis, un bail d'affermage est passé chez le même notaire pour la ferme de Gometz moyennant 4.650 frs. Enfin, le 11 novembre 1845, jour de la saint Martin, nous trouvons la location verbale de Frileuse à Louis Joseph Perrin pour neuf années, bâtiments cour jardin, moyennant 9.084 frs et « diverses faisances ». Le château et la ferme de Frileuse en 1865.
Le partage des biens de la comtesse de Plancy est fait le 14 novembre 1851. Jules Louis Godon décède deux mois plus tard, le 28 janvier 1852. Le testament est déposé chez le notaire, il n'y a pas de légataire universel. L' inventaire après décès de Jules Louis Godon est produit le 13 février, dans lequel on peut lire que Frileuse vient de la succession des parents. L'acte mentionne « à la requête de Sophie Louise Godard d'Ancour de Plancy, veuve Jules Louis, conseiller en la cour d'appel, comme tutrice de Louise Aline mineure, seule héritière ». L'inventaire effectué à Frileuse décrit les lieux : deux caves, cuisine, arrière cuisine, office, deux vestibules, office salle à manger, salle à manger, salle de billard, salon, deux cabinets de toilette, chambre de Monsieur, chambre de Madame. Au premier étage, il y a 5 chambres avec cabinet de toilette. Au second étage 5 chambres. Et à l'étage supérieur, 3 chambres. Il y a également une écurie. Godon lègue l'usufruit à sa femme à l'exception de la ferme de Gometz , 500 frs aux pauvres de Briis, et une somme à sa nourrice à Madrid . Plusieurs baux d'affermage de Frileuse, Gometz, Roussigny sont notifiés chez un notaire de Limours. Il y a également un contrat d'entretien des couvertures du château et des fermes pour 12 années moyennant 435 frs payés annuellement, résilié depuis. Le 23 juin 1853, l'état de la succession est établi aux termes d'un procès-verbal dressé par Mouchet. La veuve Sophie de Plancy, propriétaire demeurant à Paris rue de Grammont en raison de la société d'acquêts faite avec son mari, tutrice d'Aline sa fille mineure, Thimoléon, juge et tuteur d'Aline. La masse active s'élève à un million de francs. La mère donne 76.000 frs à sa fille. Dans l'état des biens le défunt est dit conseiller à la cour d'appel de Paris. Ainsi nous apprenons que la famille Godon est propriétaire, depuis vendémiaire an XI, d'un banc dans l'église Saint-François de Briis. L'estimation des biens est la suivante : le château de Frileuse vaut 54.809 frs, la ferme de Frileuse d'une contenance de 112 hectares est estimée 323.538 frs, la ferme de Roussigny d'une contenance de 11 hectares vaut 39.772 frs, le bois de Limours 151.976 frs, la maison de Paris 216.260 frs, la ferme de Gometz d'une contenance de 57 hectares est estimée 150.051 frs. Ce qui fait un patrimoine immobilier se montant à 936.406 frs. Le 19 novembre 1854, c'est un acte de non adjudication qui concerne la ferme de Roussigny divisée en 3 lots. La vente est faite par Sophie Louise Godard d'Ancour de Placy, veuve de Jules Louis Godon de Frileuse, propriétaire demeurant au château de Frileuse et Louise Aline Godon de de Frileuse, propriétaire, qui est l'unique héritière de la nue-propriété de Jules-Louis, son père, ancien conseiller à la cour impériale. L'année suivante, un échange est fait devant Besnus et Anjorrant, notaires entre les Godon et les Prévost d'Arme et non adjudication par Louise Aline Godon de Frileuse. La désignation des lieux est la suivante : Le 20 juin 1867, Louise Aline Godon de Frileuse, propriétaire demeurant au château de Frileuse fait procéder au bornage de sa propriété. Un acte d'achat du 27 janvier 1876 mentionne que Sophie Louise Godard d'Ancourt de Plancy, veuve de Jules Louis Godon de Frileuse, demeure au château avec sa belle soeur Louise Aline. À la mi-septembre 1877, les Montesquiou font un cahier des charges pour vendre des terres du domaine de Bligny, le petit Chantecoq, le clos d'Aulne à Invilliers. Ces biens viennent de l'héritage de Napoléon Pierre Marie Louis Anatole, vicomte de Montesquiou Fézensac leur père décédé le 5 mars 1872. Tous ces biens sont achetés par les femmes Godon de Frileuse. En 1888, Georges de Riquet, comte de Caraman, demeurant au château de Saint-Jean-de-Beauregard, ainsi que le clerc de notaire de Briis, attestent avoir parfaitement connu Sophie Godard de Plancy, demeurant au château de Frileuse, veuve de Jules Louis Godon de Frileuse. Cette dernière est décédée en son château, il n'a pas été dressé d'inventaire, laissant pour seule et unique héritière, sa fille Louise Aline propriétaire demeurant audit château.
Frileuse au XXe siècle Melle de Frileuse, octogénaire, meurt le 15 décembre 1913. Elle était arrière-petite-fille des Plancy par sa mère à qui elle s'était vouée. L'acte de décès mentionne qu'Aline de Frileuse était la fille de Godon de Frileuse magistrat. Les funérailles sont faites en présence de son amie de coeur mademoiselle de la Beaume, sa voisine de Marcoussis, et la comtesse de Beauregard. À partir de 1908, nous trouvons plusieurs inscriptions aux hypothèques. D'abord, le 29 février 1908, une inscription au profit de Jean Marie, marquis de Pouilly, propriétaire et Jeanne Lejeune de Schiervel, précédente propriétaire, et le Crédit Foncier, créancier délégataire contre Benjamin Libermann, également précédent propriétaire. La première guerre mondiale passe et c'est le 12 septembre 1924, qu'un prêt est fait par la Société Immobilière à Boulle, propriétaire, devant Revel, de la vente dont une expédition du contrat a été transcrite aux hypothèques de Rambouillet en 1937, puis le 12 septembre 1924, une inscription au profit du Crédit Foncier contre Victor Boulle pour sûreté du paiement de 700.000 frs. En octobre 1930, une inscription est faite au profit de Libermann, et du Crédit Foncier, créancier délégataire contre Mme Tanenzapf. Quelques jours plus tard, une transcription de l'achat est produite par Mme Natan Tapenzapf. Le 25 août 1935, une inscription est faite au profit de Gaston Weil, industriel à Triel, et Mme Chatillon. Finalement le 14 décembre 1937, un acte de vente passé devant Flichy, notaire à Montrouge, nous apprend que les consorts Picard achètent Frileuse à Marie Louise Chatillon, épouse Natan Tanenzapf, industriel, demeurant rue Caulaincourt et à Gabriel Dumont Lespine, administrateur de société. Ce sont les deux administrateurs de la Société Anonyme de Gérance Immobilière Métropolitaine au capital de 350.000 frs, constituée en 1936. La vente faite moyennant 911.000 frs. Le 14 mars 1955, la société Frileuse-Chantereine, qui est la raison sociale du Carmel de Frileuse fait l'acquisition, devant Bray notaire à Briis, du domaine de Lucien Raphael Picard, sans profession et Elise Garcia, demeurant à Monaco. La vente est faite moyennant 5.000.000 frs. L'acte de vente transcrit le 22 avril 1955 au bureau des hypothèques de Rambouillet mentionne que la propriété vient de la vente aux religieuses. Ledit château faisait partie d'une plus grande propriété qui appartenait en jouissance à la Société de Gérance Immobilière Métropolitaine au moyen de l'apport fait, en 1936, par Madame Tanenzapf et en nue propriété au moyen de l'acquisition qu'elle en fait de Benjamin Libermann, négociant suivant acte du notaire de Briis le 17 octobre 1930. L 'acquisition faite moyennant 2.200.000 frs.
Notes (1) Bagneaux était une paroisse du Nivernais qui, en l'an II, a été rattachée à Donzy (Nièvre, arr. Cosne-Cours-sur-Loire, ch.-l. cant.). (2) La " mainlevée " est le document par lequel une personne qui a fait procéder à une inscription hypothécaire, à une mesure conservatoire ou à une mesure d'exécution portant sur des biens de son adversaire, déclare y renoncer, généralement après avoir été payé par le débiteur poursuivi (définition du Dictionnaire juridique). (3) En marge de l'acte des dates d'extrait pouvant être intéressantes: 12 février 1881, 21 janvier 1880, 14 septembre 1842, 21 août 1829, 26 juin 1828, 11 mai 1826, 19 février 1819, 27 mars 1816 et 12 mars 1806.
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