Le moulin de l'Abbaye à Gif (4) (1651-1723) |
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Chronique du Vieux Marcoussy --Marcoussis--------------- _-------------------------___--septembre 2012 Attention ce site change d'hébergeur à l'adresse http://julienchristian.perso.sfr.fr
C.Julien JP. Dagnot
Cette chronique est le quatrième volet de l'histoire du moulin de l'Abbaye à Gif-sur-Yvette, qui, sous l'Ancien régime, appartenait aux « dames abbesse, religieuses et couvent de Notre-Dame du Val de Gif » comme il est dit dans les documents anciens. Après avoir donné les documents du début du XVIIe siècle, nous sommes arrivés à la veille de la Fronde. Nous poursuivons notre récit en parlant des désastres causés par cette guerre civile.
Les effets néfastes de la Fronde Le 4 octobre 1651 au matin, prisée du moulin de l'abbaye de Gif est faite, de façon classique, par deux experts. « Aujourd'huy, mercredy quatrième jour d'octobre mil six cens cinquante et un, pardevant moy François de Boulinier, talbellion royal à Gif dépendant de la chastellenie royalle de Chasteaufort, présents les tesmoins cy apprès nomméz sont comparus Nicolas Brossard musnier demeurant au moullin Aubert, paroisse de Gif, Rémy Asselin, musnier demeurant de présent au moullin de Fourcon, paroisse de Saint-Germain-les-Chastres, et cy devant au moullin de l'abbaye des dames abbesse religieuses et couvent de Nostre Dame du Val de Gif d'une part, lesquels nous disent et déclarent qu'au moyen de la prinsée que ledit Asselin et Marguerite Ferraud, sa femme, auroient faict volontairement auxdites dame d'iceluy moullin, ils désiroient vendre et mettre ledit moulin tournant et travaillant par prisée d'iceluy aux dites dames à la charge dudit Brossart qu'il en auroit faict transport du reste du bail qui luy auroit esté faict par lesdites dames et qui leur auroit esté volontairement accordé par messire Pierre Boullay recepveur desdites dames comme ayant pouvoir d'icelles pour cy après procedder à la prisée et estimation desdits tournants et travaillants, sçavoir lesdits Brossard et Asselin et Ferraud de la personne Allain Goson musnier demeurant au moulin Destaux, paroisse de Saint-Rémy et de la part desdites dames de la personne de Remond Pivray charpentier demeurant en la paroisse de Gif à ce présents qui nous auroient faict comparoir à l'effet de ladite prisée desquelles ils auroient acquis de fidellement proceddé à ladite prisée estimation, ayant pas important lesdits Goson et Pivray auroient faict le ?? au moyen de quoy à la présence desdits Asselin, Brossart et Ferraud a esté proceddé à la prisée et estimation ainsy qu'il en suit:
Signature au bas du procès-verbal de prisée du 4 octobre 1651.
Ce document est important car il montre la déconfiture du meunier suite à la Fronde. Les mauvaises affaires de Rémy Asselin sont dues surtout au ravage des cultures et du « saccage des bleds » et à la dépopulation de la vallée de l'Yvette plutôt qu'à la destruction des bâtiments. L'abbé Alliot nous dit «… après la mort de Madeleine de Mornay, ce fut Françoise de Courtilz qui gouverna le monastère en qualité de prieure. Durant cet intérim, celle-ci eut plusieurs affaires assez épineuses à régler. Il lui fallut d'abord résilier le bail du moulin de l'abbaye, que le meunier Asselin ne put tenir, à cause du malheur des temps ».
La déconfiture du meunier de l'Abbaye Le 20 mars 1653, bail du moulin à Jacques Pagnon et sa femme par les religieuses de Gif, mère Catherine Morant humble abbesse de l'abbaye Notre-Dame du Val de fondation royale, sœurs Françoise de Cournelier prieure, Jeanne Froutin soubz prieure, Anne et Louis de Mare, Louise Rignard, Anne Chaunilin, Magdelaine Hurault, Magdeleine Dechauluin, Anne Casonellier, Elisabeth de Chisuilong, Charlotte Martineau, Geneviefve Le Tournillier, Anne de Blanc, Angélique Servin, Françoise et Louise Chanillin, Anne Boutin, Marie Yvon, Catherine Boullager, toutes religieuses professes, …confessent bailler à Jacques Pagon, compagnon meunier demeurant à la Pagennerie paroisse du bourg dudit Gif et Frnaçoise Chamard sa femme dudit Pagnon son mary duement autorizée pour l'effet qui ensuict…C'est assavoir le moulin à eaue scis proche…, etc. Comptes faicts par lesdites dames abbesse et religieuse de Gif avec Jacques Pagnon et sa femme pour les loyers du moulin de l'Abbaye, le 5 août 1655. Cette affaire intervient moins d'un an après la prise de fonction de Françoise de Courtilz, comme mère abbesse de Notre-Dame de Gif, après avoir assuré la charge de prieure pendant quinze ans. C'est dire que cette dame connaît bien la maison et est au fait de tout ce qui regarde le temporel. Par devant le notaire royal, les religieuses de Gif sont assemblées. Outre la mère abbesse, nous trouvons : Charlotte Martineau soubz prieure, Louyse de Mare, Louyse Regnard, Magdelaine D'Aligre, Marie Martineau, Anne Le Tonellier, Anne Chaunilin, Magdelaine Hurault, Charlotte de Clinchamp, Elisabeth de Chisuilong, Marie Le Boullanger, Anne Le Blanc, Angélique Souin, Marie Perrot et Marguerite de Montenay, toutes religieuses professes… d'une part, « et Jacques Pagnon, marchand demeurant en leur moullin proche de ladite abbaye et Marie Hamart, la femme dudit Pagnon, duement authorisée pour l'effet qui ensuit, d'autre part. Disant lesdites partyes sçavoir lesdits Pagnon et Hamart que quelques affaires estant dans l'impuissance de pouvoir faire valloir ledit moullin et de payer le loyer, depuis le 20 mars 1653 jusques à ce jour qui sont de vingt quatre moys et plus dudit moullin et troys années des deux arpents un quartier de pré dépendants et faisant partye du bail d'iceluy moullin qu'ilz auroient recueillis depuis quinze jours en ça de dix neuf quarterons ou environ de bottes de foing… lesquels doivent aux dames abbesse et religieuses par obligation passée soubz ce scel le 8 juillet dernier la somme de 102 livres faisant le tout montant à la somme de 577 livres , sans compter le prix des saulx et hayes, des terres d'iceluy moullin que lesdits Pagnon et Haniart auroient aussy appliqués à leur proffit… ».
Le meunier François Blondé Le 12 octobre 1655 , le bail du moulin de l'Abbaye est fait à François Blondé et sa femme pour six ans. « Furent présents en leurs personnes la révérende mère sœur Françoise de Courtilz abbesse de l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif ordre de Saint-Benoist et de fondation royalle, sœur Charlotte Martineau soubz prieure, Louise de Mare, Jeanne Froutin, Louise Rignard, Magdeleine Daligre, Marguerite de Chaulnier, Magdelaine Hurault, Charlotte de Clinchamp, Elisabeth de Chisuilong, Marie Le Boullanger, Geneviefve Le Tournillier, Anne Le Blanc, Françoise de Chaunilin, Marie d'Auglibernier, Angélique Servin, Marie Perrot, Françoise de Tournay, Marie Meraudil, Magdeleine de Courtliz, Anne Boutin, Marguerite Dampont, Magdeleine de Champ-Huon, toutes religieuses professes faisant et réputant la plus grande et saine partie des religieuses de ladite abbaye duement congrégées et assemblées à la grande grille du parloir où elles ont accoutumé de bailler leurs affaires lesquelles ont recognu et confessé avoir bailler à tiltre de loyer de ce jourdhuy jusques au jour de Saint-Martin d'hiver prochain venant, et dudit jour pour six ans entiers, finiz, révolus et accomplis, et promettent faire jouir ledit temps durant à François Bondé, marchand demeurant à Moullon paroisse de Gif et Charlotte Huart la femme dudit Blondé duement et suffisament octorizée pour l'effet qui ensuit acceptant… C'est assavoir, leur moullin à eau sciz proche et attenant la muraille de leur dite abbaye, avecq ses tournants, travaillants faisant bled farine et la permission de pescher dans la rivière dudit moullin, la partie du jardin clos de hayes, la maison et logement du moullin, plus troys arpens et demy de terre labourable… etc. ». La prisée du moulin de Gif faict lors de l'entrée du meunier François Blondé et sa femme est faite le 15 novembre 1655 . « Aujourdhuy quinziesme jour de novembre mil six cens cinquante cinq, deux heures de relevée, sont comparus pardevant moy Philippe Lesueur, commis pour l'absence de Paul Hanot principal tabellion royal de Chasteaufort, Messire Pierre Boullay, receveur et agent des affaires de l'abbaye de Notre Dame de Gif et François Blondé, marchand musnier, demeurant dans le moulin de ladite abbaye et Charlotte Huart, sa femme, de luy düement et suffisamment authorisée pour l'effet qui ensuit. Lesquels nous ont déclaré que par le bail passé soubz ledit scel, les dames abbesse religieuses et couvent de ladite abbaye le douziesme jour d'octobre dernier, il est entre autre chose porté que prisée et estimation sera faicte des tournant, travaillant et ustancilles d'icelluy moulin. À ceste fin, ledict Boullay pour lesdites dames abbesse religieuses auront convenu de la personne de Marc Poray, maistre charpentier demeurant à Coupières et ledict Blondé et sa femme de Charles Durant, marchand musnier demeurant au moulin de Chamort en la paroisse dudit Gif, à ce présents. Lesquels en la présence dudit Boullay, Blondé et Huard ont procedder à ladicte prisée et estimation en la manière qui suit. Cinq ans plus tard, le même commis du tabellion (clerc de notaire) de la prévôté de Châteaufort rédige l'acte du bail du moulin de l'Abbaye passé le 5 novembre 1660 par les dames de Gif et sœur Françoise de Courtilz, abbesse, à Nicolas Brossard, laboureur demeurant à Villiers et Charlotte Asselin sa femme, pour six années à commencer à la Saint-Martin 1661 et qui finira à pareil jour 1667. Le 2 novembre 1661 , le même commis du tabellion de la prévôté de Château fort est requis pour dresser le procès-verbal de prisée et estimation « des tournantz et travaillantz et ustancilles dudict moullin de l'Abbaye ». Cette fois le meunier entrant qui afferme ce moulin est Nicolas Brossart et Charlotte Asselin, sa femme, demeurant au moulin de Gif, le bail ayant été signé le 12 juin dernier. Les experts sont Louis Movedan pour les Religieuses et Charles Durand, marchand meunier demeurant au moulin de Chamor, paroisse de Gif, pour Brossart et sa femme. Le moulin est estimé à 511 livres 5 sols. Le procès-verbal est dressé en présence des témoins Jacques Reau et Pierre Geossart, laboureur demeurant à Gif. Lesdits Brossard et sa femme « ont déclaré ne sçavoir signer ».
Le meunier René Marie Du 17 août 1673, bail du moulin faict à René Marie « Pardevant le juré commis estably à Gif soubz le principal thabellion du bailliage et duché de Chevreuse soubsigné, furent présentes vénérables dames sœur Madeleine Hurault de Chiverny, humble abbesse du couvent et abaye de Nostre Dame du Val de Gif, ordre de Saint-Benoist, de fondation royalle, Elisabeth du Chesnelong prieure, Anne Victoire de Clermont sous-prieure, Anne Martineau, Anne Le Tonnelier, Charlotte de Climchamp, Marie Le Boullanger, Charlotte Martineau, Anne Le Blanc, et Marie Perrot dépositaire, touttes religieuse proffesses faisant et représentant… Lesquelles ont recogneu et confessé par les présentes avoir baillé et délaissé à tiltre de loyer, charges et à prix d'argent par chacun an à commencer au jour Saint-Martin dhiver prochain venant, jusques à six années pour finir à pareil jour que l'on comptera 1679… à René Marie, marchand musnier demeurant au moulin du Grandcourt paroisse de Saint-Forget et Marie Gentil sa femme de luy octorizée… ». Le 11 may 1674 , une saisie d'ensemble est faite sur le nommé Marie, meusnier du moulin de l'abbaye demeurant à Gif. « L'an mil VIc soixante et quatorze le quinziesme jour de may, avant midy, en vertu de certaine requeste et ordonnance donnée de Monsieur le bailly de Chevreuse en datte de ce jourdhuy, signée Leserlier au paraphe, et à la requeste de vénérables dames abbesse, prieure et Religieuses et couvent de l'abbaye royalle de Gif pour lequelles est eschu domicile en ladite abbaye de Gif, j'ay Philippe Lefebure huissier royal de la chastellenie de Chasteaufort résident audit lieu et y immatriculé soubzsigné me suis expressément transporté en la maison et domicile de René Marie meusnier demeurant en la paroisse dudit Gif susmommée par la dite requeste ou étant et parlant à sa femme , je luy ay montré, signiffié, baillé et laissé coppye de ladite requeste et ordonnance aultant des présentes, et luy ay déclaré que faulte de payement avoit estre et eschu par luy faict audites dames Religieuses de Gif de la somme de 165 lt d'une part et encore de la somme de 66 lt ainsy mentionné par ladite requeste sans préjudice, droict et autres frais, desdites sommes cy-dessus que falloit proccéder par voye de saisie de ses biens meubles et auparavant que d'avoir entré dans ladite maison dudit Marie, jay sommé et interpellé la personne de Charles Crète, laboureur, et de Vincent Roye, marchand, plus proches voisins dudit Marie et parlant en leur personne pour tenir avec moy et estre présents et témoings que je prétende faire sur ledit Marie de ses biens meubles qui sont de présents en ladite maison dudit moullin, lesquels parlant que dessein de ce faire ou estre de venir et mesme de signer mon présent procez-verbal. Ce que voyant… etc.». C'est à cette époque, sans doute que l'état du temporel de l'abbaye n'aurait été jamais si bon. La gouvernance de la Mère Madeleine Hurault de Cheverny permit faire les réparations au cloître, d'augmenter les bâtiments claustraux par la construction d'un grand réfectoire, une cuisine, une infirmerie, …, mais aussi d'effectuer d'importantes réparations au moulin.
Le meunier Alexandre Dubois Le 22 septembre 1678, le moulin de l'Abbaye est affermé pour une période de six années par devant Jacques Chenullier greffier du tabellion juré au bailliage et duché de Chevreuse furent présentes dame Anne-Victoire de Clermont et les religieuses assemblées au parloir du couvent qui donne à ferme et prix d'argent le moulin de l'Abbaye, paroisse de Gif à Alexandre Dubois, meunier demeurant au moulin de Vauboyen , paroisse de Bièvre et Thomasse Dudin sa femme… Lors de la prisée et estimation du moulin de l'Abbaye, dont le procès-verbal est dressé le 16 novembre 1678 , par Rainbous, commis du tabellion du duché de Chevreuse, sont présents Nicolas Baron, meunier demeurant à Gif de la part d'Alexandre Dubois meunier et sa femme, entrant au moulin de l'Abbaye et Louis Aucherien, charpentier demeurant à Gif de la part des dames et abbesse de Gif. « … la présente prisée et estimation a esté par moy commis soubz signé ce seiziesme jour de novembre avant midy en personne de François Baron sellier bourrelier et Denis Coutelier, marchand boucher, demeurant audit Gif, tesmoins qui ont avecq ledit Baron expert et commis signé avecq Jacques Moreau procureur des dites dames abbesse dudit Gif et Alexandre Dubois meusnier dudit moulin audit Aucherien a déclaré ne sçavoir escrire ne signer, de ce fait interpellés suivant l'ordonnance… Le 16 juin 1679 , une saisie de faite sur Alexandre Dubois, meunier du moulin de l'abbaye, et Thomasse Dodin, sa femme, qui avait été signé un bail à loyer le 22 septembre 1678 devant Jacques Chernellede principal, tabellion au bailliage et duché de Chevreuse. À la requête faite par les dames abbesse et religieuses de l'abbaye du Val de Gif, ordre de Saint-Benoît de fondation royalle, Jean Lemarquant, huissier dudit Chevreuse, est chargé de recouvrer la dette qui se monte à la somme de 175 livres , par faulte de payement d'Alexandre Dubois, meunier demeurant audit moulin de l'Abbaye et Thomasse Dodin sa femme solidairement . Cette dette représente de la ferme dudit moulin d'une somme de 175 lt pour six mois de loyer deub dudit moullin payable le 11 may dernier sans préjudice que depuis échu. La requête regarde les biens meubles dudit Dubois saisis et mis en les mains du roy. Parmi tous les objets, nous notons : une crémaillère, deux pelles à feu, deux chenets, une poêle, un grand poellon, deux marmites garnies de leur couvercle, une cuillère, un réchaud, deux chaudrons, un petit chaudron, un grand bassin, trois cuillères de bois, quatre assiettes, le tout d'estain. Item pour les lits avec leur traversins de plume, avec leur paillasse et les tours de lit. L'huissier saisit également deux grands coffres en bois et un petit, garnis de leurs serrures fermant à clef, un aultre petit coffre de bois de chesne fermant à clef, deux tables en bois de chesne, un autre meuble muni de tiroirs, une huche de bois de chesne, une grande chaise, six draps de toiles, six nappes, huict serviettes de pareille toile, un petit matelas remply de laine garny de toille, un fusil, un marteau, une serpette, une gouge, un villebrequin. Dans les dépendances du moulin, l'homme de loi trouve des animaux dont trois mules dont une de poil noir et une de poil rouge, une autre garnie de ses harnois, une vache, une chèvre, dis canes, six poules et un coq, etc. Il sera intervenu la personne de Pierre Le Roux, marchand demeurant à Gif lequel requis voulant luy laisser le tout en sa garde, ce qui luy est octroyé. L'huissier agit comme dépositaire des biens sous huitaine, par vente de bail à loyer passé. Signé, Pierre Le Roux et J. Lemarquant.
Le meunier Jacques Lebrun père Le 29 mars 1690, bail fait par l'abbaye de Gif à Michelle Dupuis, veuve Claude Le Brun, demeurant la paroisse de Châteaufort et à Jacques Le Brun son fils, meunier demeurant au moulin de Chamor , paroisse du bourg de Gif. C'est à savoir le moulin à eau de ladite abbaye faisant de bled farine, situé proche ladite abbaye sur la rivière vive d'Yvette avec les lieux logements, bâtiments, et les ustensiles tournants et travaillants, avec un petit jardin y attenant, item un clos tant terre que pré contenant 2 arpents à costé dudit moulin,… moyennant 400 livres par chacun an et la mouture de ladite abbaye franche (lire ledit bail pour en avoir touttes les clauses charges et conditions).
Moulin et pont sur une rivière (dessin d'Hubert Robert, XVIIIe s.).
Le 10 novembre 1690 , prisée du moulin accepté par Jacques Le Brun à présent musnier dudit moulin. « L'an mil six cent quatre vingt dix le dix novembre aprez midy, pardevant Pierre de La Mare, tabellion royal gardenotte pour Sa Majesté à Gommetz-le-Chastel dit Saint-Clair et autres paroisses dépendants du comté de Limours sousigné sont comparus Me Nicolas Piau, marchand, et Louis Langevin, charpentier, demeurans à Gif nommés expers de la part des dammes abbesse, prieure, religieuses et couvent de Nostre Dame du Val de Gif d'une part, et Me Didier Piat charpentier demeurant à Orsay aussy expert nommé de la part de Jean Gasion et de Thomasse Dodin sa femme d'autre part, estant tous de présents à Bures à l'effet des présentes, lesquels ont procéddé à la prisée et estimation des moullans, tournans, travaillans et ustencilles du moulin dépendant de l'abbaye dudit Gif ainsi qu'il ensuit: Le 25 novembre 1697 bail à Jacques Le Brun et Marguerite Jamart, sa femme, pour neuf années moyennant 415 lt. par an payable en deux termes. Par ses lettres, Pierre Luce de La Hourdrière, seigneur de Pourcieux, licentié en loix, avocat en la Cour de Parlement, bailly des villes et bailliage de Chevreuse pour mesdames les supérieures et communauté de la maison royale de Saint-louis de Saint-Cyr, dames dudit Chevreuse et autres lieux, fait savoir que « pardevant Jean Duval commis juré au bourg et paroisse de Gif soubz le principal tabellion dudit Chevreuse soussigné en présence des témoins cy aprez nommés furent présentes dame Anne Eléonore Marie de Béthune Dorval, abbesse de l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif, ordre de Saint-Benoist de fondation royale, dame Magdeleine Hurauly de Chiverny ancienne abbesse, dame Anne Victoire de Chiverny aussy ancienne abbesse et prieure, sœur Jeanne de Champ-Huon souprieure, sœurs Françoise et Louise Chaunelin, Marie Perrot, Anne Boutin, Marie le Ferron, Marguerite de Montenay, Magdeleine de Champ-Huon, Geneviefve Charton, Marie de Champ-Huon, Magdeleine Leprieure de Perigny, Françoise Paquier, Catherine Renaudot, Marie Doublet, Geneviefve Philippe, Geneviefve de Bonfond, Marguerite de Vallon, Marguerite Le Couturier, Louise de Beaulieu, Louise Sevin de Miramion, Anne Monction, Françoise Grullard, Françoise de Champlais, Marie Feydeau, Magdeleine Hébert, Geneviefve Feydeau, Françoise Denesie, Catherine de Châtillon, Marie de La Motte Aygron, toutes religieuses professes… lesquelles ont recognu avoir baillé et délaissé à titre de ferme et loyer pour neuf années consécutives, à commencer à la Saint-Martin que l'on comptera en 1699, et promettent durant ledit temps garantir et faire jouir à Jacques Le Brun, munier et Marguerite Jamart sa femme qu'il autorise… demeurants au moulin de l'abbaye de Gif cy après déclaré, paroisse du bourg de Gif, présents preneurs et reteneurs audit titre pour eux, leurs hoirs et ayant cause…. ». Suit la description des lieux que l'on connaît déjà. Le bail est renouvelé au même meunier le 16 octobre 1714 devant Jean Duval. Nous retrouvons certaines religieuses présentes lors du précédent bail, toutefois dans changements sont intervenus parmi les sœurs : Magdeleine de Perigny est prieure, Marguerite de Vallon est sous-prieure . D'autres sœurs sont présentes, telles : Françoise de La Vieuxville, Marie Sevin de Miramion, Anne Jeanne de Villebois de Mareuil, Antoinette Beaulac de Pezenne, Marie Felix, Marguerite Beaulac de Pezenne, Marguerite Graville, Louise Chevier, Catherine Le Semelier, Jeanne de La Motte Aygron, Jeanne Grassot, Louise Feydeau, Louise Brière, Geneviefve Darié, Louise Hequin, Elisabeth Le Bigre, Anne Fréret, Anne Vallot, Marie Buvet, Agnès de La Cour, Renée Davy, Marguerite Baudin,et Antoinette de La Cour. Le 30 juin 1723 , le bail du moulin de l'Abbaye est passé par les dames abbesse et religieuses de Gif à Jacques Le Brun et Marguerite Jamart, sa femme, pour trois, six, neuf années moyennant 600 lt par an à commencer à la saint Martin 1723. Les lettres sont données par « François Gabriel Valoir, avocat au Parlement et bailly des bailliage de Chevreuse et ses dépendances pour mesdames de la royalle maison de Saint-louis de Saint-Cyr, pardevant Estienne Archangé, tabellion à Gif et autres lieux pour le principal tabellion de Chevreuse souyssigné. Furent présentes en leurs personnes religieuses, dame Marie Anne Eléonore de Béthune Dorval, abbesse de l'abbaye royalle…, madame Marie Françoise de Pouchat de Ségur, coadjutrice, sœur Louise Faydau, prieure, sœur Marie Thérèse de Sevin de Miramion, … sœur Geneviève Philippe, sœur Marguerite de Valon, sœur Marguerite Lecouturié, sœur Marie de la Motte Aigron, sœur Geneviève Darie, sœur Anne Valot, sœur Marie Burel, sœur Agnès de La Cour, sœur Marguerite Baudin, … ». [en tout 40 religieuses professes en comptant la mère supérieure]. À suivre…
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