L'abbaye Notre-Dame du Val de Gif (9)
Les contentieux et procès au travers les âges
Cette chronique, neuvième volet de l'histoire de l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif est consacré aux contentieux dont les religieuses ont du faire face, le plus souvent par des procès devant le Parlement de Paris. Plusieurs différends furent répétitifs comme le droit de la levée des dîmes et la nomination de l'abbesse (1).
C. Julien J.P Dagnot - Mai 2013
L'entré de l'abbaye donnant sur la cour de ferme avec deux statues représentant l'abondance et de la misère. Le pignon est celui de la grange monastique.
Sous l'Ancien régime, les procès n'inspiraient pas la même horreur qu'ils provoquent aujourd'hui. Au XVIe siècle, un procès était une manière reçue de faire prononcer par les magistrats, sur un droit douteux. On procédait sans déshonneur aucun. Beaucoup de maisons religieuses avaient entre elles de ces contestations juridiques. Cela ne signifiait pas du reste qu'on fut animé de sentiments haineux pour ceux avec lesquels on procédait : loin de là; deux couvents étaient en procès depuis un siècle, pour un droit, pour une chose qui nous semble insignifiante; cela n'empêchait pas les habitants des deux cloîtres de nourrir le uns pour les autres des sentiments charitables et fraternels, et de vivre en bonne intelligence.
Les religieuses de Gif étant placées sous l'autorité de l'évêque de Paris qui était sensé défendre les intérêts « à ses chères filles les abbesses et couvent de Gif ». À partir du XIVe siècle, les responsables diocésains n'interviennent plus pour écarter les procès, ou du moins pour imposer aux parties, par leur autorité, d'honorables et pacifiques transactions. Les gens de robe, le prévôt royal de Montlhéry, celui de Châteaufort ou leurs lieutenants entraient en scène. Puis toute une armée d'avocats, de procureurs, de clercs, de sergents à cheval et à verges, se mettaient en campagne, promettaient sans cesse d'accorder le litige, et finalement ruinaient les deux partis sous prétexte de les concilier et de les enrichir.
Le contentieux avec l'abbaye d'Yerres
On se souvient que dans sa bulle de, le pape Alexandre III recommandait aux moniales de Gif la reconnaissance envers les sœurs d'Yerres, leurs bienfaitrices, mais il y avait loin, de là, à les faire dépendre d'une abbaye qui n'était pas même leur égale par l'antiquité. D'ailleurs aucun fait n'était venu pendant trois siècles corroborer cette dépendance. Ce ne fut que dans la seconde moitié du XVe siècle, après les désordres de la guerre de cent ans, que les religieuses d'Yerres manifestèrent leurs prétentions.
Dès son accession au siège abbatial, en 1460, Marguerite d'Orouër sut bien résister aux insoutenables réclamations exorbitantes de l'abbaye d'Yerres. Lors de la nomination de Jeanne de Sully, par acte du 13 février 1476, les religieuses d'Yerres s'y opposèrent avec force. Elles ne s'en tinrent pas là, et elles portèrent la cause devant les tribunaux. Par exploit du 14 avril 1477, assignation est donnée à l'abbesse de Gif, d'avoir à comparaître aux requêtes du palais à Paris, pour répondre à la plainte portée contre elle, en saisine et nouvelleté, par les sœurs d'Yerres. Celles-ci prétendent être maintenues « dans le droit qu'elles ont, que le couvent de Gif, ne prenant pas une abbesse dans son sein, il ne peut en choisir une que de l'abbaye d'Yerres ». Leur réclamation ne semblait pas bien fondée, car Jeanne de Sully faisait partie de l'abbaye de Gif, dont, au dire de l'évêque, elle était professe. On ne tint sans doute pas grand compte de ces protestations intéressées, car l'abbesse porta la crosse pendant plusieurs années à Gif.
Après le court abbatial de Jeanne de la Roue, Marguerite d'Orouër porta de nouveau la crosse ; cette nomination irrita les religieuses d'Yerres. Toujours aux aguets pour savoir ce qui se passait chez leurs voisines, elles apprirent bientôt les changements opérés. Usant de leur prétendu droit, elles nommèrent abbesse de Gif, sœur Anne de Prie, qui entra aussitôt en lutte avec l'élue de l'évêque. Un procès s'en suivit, et il était pendant devant le Châtelet à Paris, le 10 novembre 1481. Ainsi trois religieuses, l'élue des sœurs de Gif, dont nous n'avons point appris le nom, Marguerite d'Orouër, et Anne de Prie, pouvaient prétendre en même temps au droit de porter la crosse dans l'abbaye de Gif.
Selon leur habitude, les Bénédictines d'Yerres protestèrent encore une fois contre la nomination d'Hélie de Forges, et ne nommèrent la nouvelle supérieure par « la soi disante abbesse de Gif », dont elles se refusaient à reconnaître le pouvoir. Leur protestation intéressée ne produisit d'effet ni à Gif ni ailleurs. En 1492, Florence de Forges se trouva en butte aux tracasseries de Jeanne Allégrin, abbesse d'Yerres. Bien plus, les prétentions des moniales d'Yerres avaient considérablement grandi avec le temps. Jeanne Allegrin ne reconnaît plus du tout à Gif le droit de se gouverner en prétendant que c'est « une simple maison dans sa dépendance, quelque chose comme un prieuré à la nomination de l'abbaye d'Yerres ». Car, dit-elle, « toute provision, et toute disposition du dit couvent regardent l'abbaye d'Hierres, comme étant le dit monastère de Gif, du dit Hierres ». Il s'ensuit qu'elle avait droit d'y nommer pour supérieure, qui bon lui semble. Et pour mieux affirmer son droit, de la théorie passant à la pratique, quelques jours seulement après la mort d'Hélie de Forges, le 24 janvier 1492, elle dispose de l'abbaye de Gif, en faveur d'une de ses religieuses, qui répond au nom d'Étiennette la Paguine qui exerçait à Yerres les fonctions de trésorière du couvent. En femme avisée, elle refuse la dignité qu'on lui offre. Mais sur les instances de Jeanne Allegrin, sa supérieure, elle se résigne néanmoins. Munie de lettres de recommandation qui font son éloge, elle arrive bientôt à Paris, et se présente devant le doyen du Chapitre de Notre-Dame. Celui-ci gouvernait avec ses confrères le diocèse, devenu vacant par la mort de l'évêque Louis de Beaumont. Le pressant appel que Jeanne Allegrin faisait au chapitre, pour qu'il voulut bien bénir Étiennette et l'envoyer en possession de l'abbaye de Gif, n'eut aucun succès près des vénérables chanoines. Ils éconduisirent la malheureuse Paguine et la renvoyèrent à Yerres.
L'éternel question des dîmes de Saclay
Le contentieux avec les éternels contradicteurs de l'abbaye, les frères Hospitaliers, n'a jamais été éteint. Les chevaliers de l'Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem avaient fondé un prieuré de leur ordre à Saclay qui fut l'objet d'un conflit permanent. Vers 1280, le désaccord entre les sœurs de Gif et les frères hospitaliers avait pris un caractère aigu. Après de nombreux pourparlers et des expertises réitérées, les efforts de l'abbesse Isabelle de Saint-Aubin furent couronnés de succès. Une transaction intervint au mois de juin de l'année 1285, entre elle et frère Jean de Villiers de Ville-Adam, qui exerçait la charge de grand prieur de France. Le traité conclu fut rédigé en des termes nullement ambigus : les religieuses abandonnaient aux Hospitaliers tous les droits qu'elles possédaient à Saclay ; en retour ceux-ci leur constituaient une rente annuelle et perpétuelle de onze setiers de grain.
Malgré cet engagement réciproque, si clairement exprimé, l'harmonie ne fut pas de longue durée entre les deux maisons voisines. Moins de trente ans après l'accord conclu avec le grand prieur de Lisle-Adam, les Hospitaliers se refusaient déjà à tenir leur engagement. Il fallut qu'un nouvel arrangement intervint au cours de l'année 1322, entre ceux-ci et les religieuses, qui parvinrent néanmoins après beaucoup d'efforts, à faire respecter leurs droits.
Les démêlés avec les Hospitaliers de Saclay reprennent vers 1455. L'abbesse Jeanne de Rauville met tous ses soins à relever les ruines de la guerre de Cent ans et désireuse de la paix, fit, en 1456, une transaction avec frère Renaud Gorre, commandeur de l'Hôpital Saint-Jean de Jérusalem, à Paris. Celui-ci lui paya neuf livres tournois, pour toutes les dîmes et redevances arriérées, y compris les frais du procès. Mais devinant parce qu'elle voyait dans ses fermes, l'état dans lequel devaient se trouver les biens des religieux, Jeanne modéra pour cinq ans, de onze setiers à neuf, la redevance annuelle de ses voisins. Ceux-ci payèrent une seule année, celle de 1456. Elle les poursuit de nouveau en 1459. Peine inutile, frère Nicolas de Givefne, grand prieur de France, se rit des réclamations de l'abbesse, et ne paie rien.
Étant toujours débiteurs pour leur prieuré de l'Hôpital de Saclay, les mauvais payeurs durent faire face à l'opiniâtre et coléreuse Marguerite d'Orouër, âpre en affaire quand on parle d'argent. Dès son arrivée, l'abbesse somme les frères d'acquitter leur dette. Peine perdue. L'abbé Alliot fit ce commentaire : « les chevaliers Hospitaliers sont de la race de ces débiteurs qui aiment mieux devoir toute leur vie que de renier leurs dettes, et ne les acquittent jamais ». L'abbesse s'adresse aux juges pour « recouvrer son argent » et obtient une sentence du Parlement de Paris en sa faveur. Nullement effrayés, les Hospitaliers ne payent qu'une année. C'est alors que la dame abbesse emploie les grands moyens en se déplaçant elle-même à Paris, accompagnée de deux notaires et d'Étienne de Toussy son procureur, pour rencontrer le commandeur de l'Hôpital Saint-Jean. Devant les deux notaires médusés, l'abbesse et son procureur se déchaînent contre frère Robert Sergent et frère Jean de Chevreuse, procureur de l'établissement. On menace, on crie, on fulmine, on s'injurie. La volcanique abbesse n'obtient qu'un acte certifiant sa visite.
La chicane sur les dîmes de Saclay se ralluma sous le règne de François 1er. Les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem payaient durant quelque temps, lorsqu'ils se sentaient trop pressés, ou qu'ils venaient d'être condamnés; puis ils demandaient du temps, et peu à peu niaient leur dette séculaire. En 1535, l 'abbaye n'avait rien reçu depuis dix ou douze ans. Charles des Ursins, et révérend Père en Dieu, frère Guillaume Quignon, prieur de Saint-Jean en Lisle-lèz-Corbeil, et commandeur de Saint-Jean de Latran à Paris, avaient employé successivement tous les moyens dilatoires pour ne pas payer; mais comme les procureurs royaux s'étaient mis de nouveau de la partie, et que les huissiers et sergents avaient déjà exploité à qui mieux mieux, Guillaume Quignon inventa un nouveau système de défense, en prétendant reporter sa dette sur les curés de Saclay. À partir du XVIe siècle, ceux-ci furent en effet substituées aux Hospitaliers comme débiteurs de l'abbaye : à des rares exceptions près, ils ne se montrèrent pas plus exacts payeurs que leurs devanciers. Cette fois pourtant les intérêts des religieuses, habilement défendus par Marguerite Gouge et par Jacques le Clerc, furent, après des procédures sans nombre, où il était presque impossible de se reconnaître, portés devant le roi en personne. Par deux ordonnances fortement motivées, le roi mit fin pour un temps à cette éternelle discussion, qui prouve, encore une fois, qu'elles sont décidément mauvaises, les redevances établies pour des siècles.
En devenant les successeurs des frères Hospitaliers, les curés de Saclay étaient tenus de payer, aux religieuses de Gif, la redevance substituant les dîmes de la paroisse. En 1668, un sieur Jean Dubois, simple sous-diacre, fut pourvu de la cure de Saclay et de celle de Vauhallan, son annexe. Il croyait entrer dans un riche bénéfice, et voilà qu'à peine installé, il se trouve en butte à une multitude de réclamations, de la part des ayants droit de François Prieur, son prédécesseur immédiat, d'un sieur Lefébure, qui avait desservi la cure pendant quelque temps, des marguilliers de la paroisse et des sœurs bénédictines de Gif. Le jeune curé, vif et ardent n'hésite point à en appeler aux procureurs et avocats. Il rédige un interminable mémoire en étant conscient des droits de l'abbaye et des difficultés qu'ils ont soulevé au cours des siècles; il sait les condamnations qui ont atteint ses prédécesseurs, réguliers et séculiers; mais lorsqu'il voit des dates comme celles de 1218, 1285, 1512 et 1630, tout cela lui paraît trop vieux pour qu'on en tienne compte. Et comme les religieuses, après la récolte de 1668, ont fait enlever leurs redevances malgré ses protestations, le curé Dubois les somme de restituer les grains emportés, ou de lui en payer la valeur. Le tribunal du Châtelet calma un peu son ardeur batailleuse, et fut condamné les dettes séculaires mêmes qui doivent être acquittées quelquefois. Il s'amenda d'ailleurs et paya sans protestation à l'avenir.
Les deniers du trésor royal
Une des sources de revenus de l'abbaye provenait du trésor royal, partie de l'aumônerie, partie des revenus particuliers du roi. Les religieuses de Gif avaient le droit de prélever une certaine somme à chaque audience du maistre de la chambre aux deniers du Roy .
Philippe VI de Valois, engagé dans la guerre contre les Anglais, était contraint de faire face à de nombreuses dépenses; c'est pourquoi il n'honorait plus les accords de ses prédécesseurs, et notamment le versement de la dîme de vin quand le roi logeait à Paris. L'abbesse Jeanne de Saint-Mars se déplaça à Paris pour régler les difficultés pendantes, et pour percevoir des redevances non acquittées depuis plusieurs années. Elle réussit en partie dans ses démarches, car le 6 mai 1356, un reçu de trente livres douze deniers fut délivré par elle, au receveur Michel de Saint-Germain, pour la dîme du vin, due à son abbaye dans les édifices royaux.
Sous le règne malheureux de l'infortuné Charles VI, les trésoriers royaux n'acquittaient pas très régulièrement les dettes de l'état; mais grâce à son habileté, le procureur Jean Reddé sut faire payer à l'abbaye dont il maniait les intérêts, une bonne partie de son arriéré.
Au temps de Jeanne de Saint-Mars, l'abbaye eut plusieurs procès contre des particuliers et contre différentes communautés. L'un d'eux se plaida devant la justice de Montlhéry et dura fort longtemps, entrepris contre deux chevaliers, Philippe et Pierre de Tanlay, seigneurs de Saint-Yon, qui refusaient de payer aux moniales une certaine quantité de vin, que celles-ci prétendaient avoir le droit de lever sur leurs terres. Après vingt-cinq ans de débats, les avocats, procureurs et clercs de toute sorte, avaient tant écrit, tant plaidé, tant procédé, et si bien embrouillé la cause, que personne ne pouvait plus s'y reconnaître. Ce différend était une cause de ruine pour la communauté, et de tracas pour les malheureuses abbesses qui se succédèrent durant ce temps là. Le procès continua longtemps après la mort des deux chevaliers, avec leurs héritiers, mais il finit en 1390 par une transaction.
L'abbesse Jeanne Annette dut faire face à la chicane avec les chanoines de Saint-Benoît, relativement à certaines dîmes de grain et de vin, que les deux couvents se disputaient sur le territoire de Châtillon, près Paris. Le différend se termina par une transaction en 1361.
Les contentieux de Jeanne de Francières
Succédant, en 1503, à Florence de Forges, Jeanne de Francières se mit à examiner avec soin la situation faite à la maison, dont elle prenait la direction. Reconnaissant les contrats abusifs passés par ses devancières, les vices et irrégularités, elle les attaqua tous. Le seul bien fonds échappé à la dilapidation générale de la fin du XVe siècle, était le moulin. Comme depuis l'année 1500 on le louait pour un an seulement, et pour trois ans tout au plus, plusieurs meuniers y passèrent assez rapidement. Ces changements ne contribuaient guère à sa prospérité; et cette malheureuse épave devint à son tour une nouvelle source de discussions et de procès. L'abbesse prétendait que le moulin était en ruines, et que le meunier devait y faire des réparations; celui-ci soutenait au contraire que tout était en fort bon état. Une sentence du prévôt de Paris donna gain de cause aux religieuses; mais la communauté n'eut de paix de ce côté-là qu'en louant au mois de mars 1515, le moulin pour huit ans à Arnoul Ancemert. À cette époque, l'actif et dévoué procureur, Blaise le Vacher, défendit âprement les intérêts de la communauté en reconstituant le chartrier de l'abbaye.
Antoinette Augier, qui prit la crosse à la suite de Jeanne de Francières, s'efforça d'obtenir la rescision de plusieurs contrats passés dans le siècle précédent, et poursuivit le recouvrement de tout l'ancien domaine temporel. Elle légua par là une longue suite de procès aux abbesses qui lui succédèrent, et celles-ci les soutinrent énergiquement pendant plus d'un demi-siècle, avec des succès divers.
Sous l'abbatiat de Catherine de Saint-Benoît, des procès en revendication de biens sont poursuivis de tous côtés avec âpreté. Pour ce dernier fief d'Invillliers, l'abbesse se trouve en face des membres de la famille de Forges, notamment de Marquet et Pollot de Forges, laboureurs dans le pays et arrière-neveux des anciennes abbesses. Ils ont hérité par suite de décès et de mutations, d'une partie de l'ancien et beau domaine si cher à l'abbaye. Ces paysans ne semblent pas avoir conscience du bien mal acquis. Quelques-uns des possesseurs d'Invilliers font donation aux églises de la contrée, de tout ou partie de ces biens. La fabrique de Janvry devient ainsi possesseur de quelques arpents du fief démembré. Les fabriciens et autres propriétaires doivent de ce chef des droits seigneuriaux aux bénédictines de Gif. La communauté est en procès avec tout ce monde à la fois, afin d'obtenir la rescission de tous leurs contrats. Malgré son esprit de conciliation et son amour de la paix, la mère supérieure eut un jour la douleur de voir un huissier ou sergent à verge, lire à la grille une sentence qui la condamnait elle et sa communauté.
Parmi les revendications entreprises pour faire rentrer le monastère dans ses droits, s'en trouvait une relative aux dîmes de Saint-Aubin. Pierre Dupin, curé de la paroisse s'était refusé à acquitter ces dîmes grosses et menues. De là une action judiciaire qui se termina en 1528 parla condamnation du couvent. La lecture de cette sentence faite devant toutes les moniales rassemblées au grand parloir, derrière la grille, nous apprend que soeur Gabrielle Théodet était prieure; soeur Marie Dugué dépositaire, et frère Joachim Chastelain, religieux bénédictin, confesseur de ses soeurs. Les religieuses appelèrent de cette sentence, parce qu'elle leur semblait injuste, mais elles furent condamnées de nouveau à abandonner au curé la plus grande partie des dîmes de sa paroisse.
Le testament de Françoise Louët
Devenue religieuse à Gif, Françoise Louët n'oublia pas l'abbaye dans la distribution de ses biens. Outre les terres de la plaine de France, le couvent eut pour sa part une grande ferme nommée les Gressets (cant. Marly, arr. de Versailles), d'une contenance de 206 arpents de terre, non compris les prés et les bois, assise à la Celle Saint-Cloud ; plus des droits sur le moulin de Bièvres et diverses sommes d'argent. Hélas! cette ferme des Gressets donnée aux religieuses à perpétuité, par un contrat solennel, devint bientôt une source d'ennuis et de procès pour la communauté. D'abord avec le cardinal de Grammont, dit cardinal de Meudon, prévôt de la Celle et de Suresnes, qui voulut s'en emparer en vertu dont on ne sait par quel droit féodal et bizarre. Le roi François 1er, protecteur du couvent de Gif les défendirent contre les prétentions tracassières du cardinal.
En harmonie avec sa mère Françoise Louët, Jacques Le Clerc, religieux à Gif, dota également l'abbaye de nombreux biens : « Une lettre en parchemin passée soubz le scel de Chasteaufort de laquelle appert frère Jacques Le Clerc, religieux nourri en ladite abbaye de Gif, accorde, donne, cedde par donation irrévocable entre vifs auxdites dames abbesse religieuses et couvent acceptant à laquelle de ladite abbaye tout et chacune les fiefs, seigneuryes, terres et revenus des biens immeubles … ledit contrat en datte du 5 septembre 1520 ».
Ensuite avec Radegonde Thudert, nièce de testatrice. Après la mort de sa tante, arrivée vers 1540, elle procéda longtemps contre les religieuses ; si bien que celles-ci durent consentir des transactions, par suite desquelles la ferme sortit de leurs mains. « Ce dépouillement n'est-il pas une nouvelle preuve de ce que nous avons dit déjà, que la Providence se rit de l'homme, être d'un jour, lorsqu'il s'efforce d'éterniser sa mémoire par des contrats perpétuels : souvent le ciel le punit, en renversant, au lendemain de sa mort, des oeuvres par lui si solennellement établies, et auxquelles il a voulu donner une interminable durée? » nous dit l'abbé Alliot.
Les tracasseries de la dame de Marcoussis
Les heureuses dispositions du roi François 1er furent très avantageuses au couvent de Gif dans nombre de circonstances difficiles. Elles servirent également la communauté dans ses difficultés avec Jeanne de Graville, dame de Marcoussis, « qui avait hérité de l'esprit chicaneur de l'amiral, son père, mais elle ne sut pas mettre le même ordre que lui dans ses finances… » nous dit l'abbé Alliot. S'étant faite la protectrice d'une soeur de l'abbaye, nommée Marie du Rozier, elle s'était s'engagea à payer pour elle une rente annuelle de 25 livres tournois qu'elle n'acquitta jamais, bien que le procureur avait exigé deux répondants, appelés pleiges : François des Granges écuyer, seigneur de Breux, et Jean Duvaulx, médecin à Saint-Clair. C'est pourquoi ils durent financer à la place de l'insolvable Jeanne de Graville. Non contente de laisser impayée la pension consentie par elle au couvent, la dame de Marcoussis voulait encore s'emparer des bois, voisins de la ferme de Gousson, et qu'on nommait depuis des siècles les bois de l'Abbesse (connus sous le nom bois de Graville sur le plan napoléonien), parce qu'ils appartenaient aux religieuses. La protection royale aida la communauté à débouler cette dame de ses prétentions, et délivra les moniales des empiétements de cette envahissante voisine.
Voici le texte rapporté dans l'inventaire de 1630, au chapitre des terres de l'Enclos du Couvent : « Item une lettres royaulx du Roy François ler lors régnant données à Paris le 10 janvier 1537 de son règne le vingtième, signé par le conseiller Grenet, par lesquelles lesdites dames avoient faict exposer que accordé à cause de leur fondation et dotation compétoire et appartenir une pièce de boys taillis scize près leur monastère touchant aux boys de dame Jeanne de Graville, seigneur de Marcoussy, et à présent à Monseigneur le duc d'Orléans, frère du Roy à cause de son comté de Lymours, laquelle contenoit douze à treize arpents autrement ou vulgairement appellée les boys de l'Abbaye, de laquelle pièce de boys elles avoient toujours jusqu'à ce que les héritiers de ladite dame de Graville avoient faict faire icelles procès pardevant le prévost de Chasteaufort et par une sentence par laquelle il appert que la propriété et appartenance de ladite quantité de douze à treize arpents de boys revient audites dames et ladite pièce de boys ainsy inventoriée dix »
À la même époque, plusieurs contentieux eurent lieu. Les dames abbesse et religieuses et couvent du Val de Gif entrèrent en conflit avec les héritiers de Gassot Roze, acquéreur de la ferme de Saint-Aubin. Les droits du couvent sont également contestés à Châtillon où Jean Bardelin, curé de Châtillon, s'oppose à la levée des dîmes de l'abbaye. Après un concordat signé en 1533, le même curé considéra le traité comme lettre morte. Les religieuses contestèrent les prétentions pécuniaires de l'archidiacre de Josas qui réclamait des taxes injustifiées.
Les bois de l'Abbaye de Gif contestés par Jeanne de Graville en 1537.
Les dernières affaires auxquelles nous trouvons le nom de Jacques le Clerc, procureur de l'abbaye de Gif, sont un grand procès avec les fils et héritiers de Nicolas de la Suze, meuniers au moulin de l'Etang. Ceux-ci refusent opiniâtrement de payer à la communauté les redevances qu'ont acquittées leurs prédécesseurs depuis un siècle, et même leur propre père. Pour les y contraindre, les gens de justice viennent à Gif, font des assemblées de paysans, convoquent les paroissiens à la grande porte de l'église, et passent deux jours à l'Écu de France, où ils interrogent plus de cinquante témoins et dressent autant de procès-verbaux. Les témoignages sont unanimes en faveur de l'abbaye. Une somme modique est allouée à chaque témoin entendu pour l'indemniser de la perte de sa journée de travail.
Le droit de levée des dîmes
L'abbaye prélevait la dîme, grosse ou menue sur de nombreuse paroisses : Gif, Saint-Aubin, Châtillon-sou-Bagneux, etc. Ces dîmes étaient louées de préférence aux curés des paroisses, comme par exemple, en 1350, Gilbert de Fraxinet, curé de Saint-Aubin. En 1423, deux habitants de Châtillon, Pierre Oger et Guillaume Lalouette, qui se disent ruinés par la guerre, furent néanmoins condamnés par sentence du 12 février, à payer à l'abbesse Marguerite Carroussy, les dîmes dues à l'abbaye.
L'abbaye possédait des dîmes dans toute l'étendue de la paroisse de Gif, et principalement dans la prairie de Coupières. Ces dîmes étaient contiguës à celles de la cure; la ligne de démarcation des droits du curé et de ceux des religieuses était assez flottante pour entretenir un conflit perpétuel à l'état latent entre les deux propriétaires. Déjà en 1530, le couvent avait eu des difficultés à ce sujet, avec Jean Chambon, curé de Gif. Comme celui-ci était d'humeur pacifique et conciliante, la chose se traita en douceur. Mais en 1532, la cure étant passée aux mains de Jean Frédeval, le nouveau titulaire ne ressemblait en rien à son prédécesseur. Arrogant, brutal et despote, il avait vécu dans l'intimité la plus grande avec le nouvel évêque de Paris, Jean du Bellay, et surtout avec son frère, René du Bellay, abbé commendataire de Saint-Meen au diocèse de saint-Malo. Celui-ci gouvernait le diocèse, en qualité de vicaire général, pendant les longues et fréquentes absences du pontife, chargé dans ce temps-là de fonctions diplomatiques à Rome et en Angleterre.
Fort de son intimité avec les membres de la famille épiscopale; plus souvent à Paris et dans les antichambres de l'évêché qu'à Gif, où il était suppléé par deux vicaires, Frédeval, à peine en possession de la cure, entra en lutte ouverte et violente avec l'abbaye. Soutenu par René du Bellay, et aidé par Martin du Bellay, capitaine de gens d'armes, autre frère des deux prélats, il s'opposa par la force à ce que les religieuses levassent leurs dîmes. Le procureur des religieuses écrivit en 1534 : « En l'an Mil Ve trente quatre, levasmes seulement vingt-cinq jarbes de bled, parceque fusmes empeschiés par maistre Jean Frédeval, curé de Gif, ou par maistre René du Bellay, abbé commendataire de Saint-Main, conseiller en la court de parlement à Paris, et frère de levesque de Paris ; — lequel de Saint-Meen, vicaire général du dit evesque son frère, en faisoit son propre fait; parceque le dit Frédeval, curé, estoit des domestiques de son frère levesque de Paris, — et envoya ceste dit an, Mil Ve trente quatre, plusieurs gendarmes sus grands chevaulx de lances, seellés de selles d'armes, et bien embastonnez, que l'on disait estre au capitaine Martin, son frère, qui firent plusieurs oultrages, comme de tuer notre jument, qui estoit une très bonne beste et valait bien dix escus, et navré à playe et sang notre procureur et serviteurs, sans ce que leurs fissent aucune résistence, et ne s'en doubtoient point, mais estoient allés pour cueillir nos dites dismes, en guardant notre possession ».
Non content de ce premier exploit, René de Bellay envoya aussitôt après à l'abbaye, une seconde troupe de gens d'armes à pied. Ceux-ci jetèrent la terreur dans le couvent, mirent en fuite les religieuses apeurées et y commirent de nombreux dégâts. Ceux qui se livraient à de tels excès, se trompaient de siècle; ils eussent dû venir cent ans plus tôt, quand les capitaines de cabochiens et d'écorcheurs dévastaient les campagnes, rançonnaient les voyageurs, pillaient les églises et détruisaient les monastères. Sous le règne de François 1er, ces expéditions ne pouvaient demeurer tout à fait impunies. Aussi l'abbesse en appela-t-elle au parlement, qui, après des lenteurs commit le prévôt de Châteaufort pour instruire l'affaire. Ce magistrat se saisit d'un certain Guillaume Fossart, vulgaire comparse, ayant joué un rôle actif dans ces scènes de brigandage, il le jeta en prison et ajourna le curé et ses deux vicaires à comparaître dans trois jours. René du Bellay, effrayé de la tournure que prenait la chose, fit aussitôt mander le prévôt de Châteaufort, et promit entière et complète satisfaction. « Pourquoy nous nous désistâmes, cognoissant la grande force et puissance, qui povoit avoir, tant en justice comme au bras séculier, et aussy attendu que son dit frère est notre prélat, et a grand crédit envers le roy, et est des principaulx de son conseil, mesme depuis huit jours en ça, le roy lui a baillé le bonnet de cardinal, que le pape luy avoit envoyé ». Les tracasseries suscitées aux pauvres religieuses ne cessèrent qu'après l'éloignement de René du Bellay, qui s'en alla bientôt gouverner l'évêché du Mans, dont il fut pourvu en 1535. Jean Frédeval, privé de cet appui, parut se calmer et s'assagir, car en 1541, toujours en possession de la cure de Gif, il vivait dans une paix relative avec l'abbaye.
Le redressement du XVIe siècle
Jeanne de Blosset est la nouvelle abbesse qui arrive à Gif en 1543. L'entreprenante et active, mère supérieure porte son attention sur la situation matérielle et notamment sur les nombreux litiges pendant entre le couvent et les détenteurs de l'ancien domaine de l'abbaye. Elle trouva une aide précieuse en la personne de François Plisson, procureur dévoué et entendu aux affaires. Les délinquants ou plutôt leurs héritiers vont trouver devant eux une abbesse menant les choses vigoureusement, redressant les dommages de Marguerite d'Orouer et les deux soeurs de Forges, abbesses précédentes. Et quiconque possédera une parcelle des biens du monastère verra finir sa quiétude et sa tranquille jouissance. Elle s'attaque en même temps aux possesseurs d'Invilliers, de Saint-Aubin, d'une partie des terres de Gousson, sans tout à fait négliger les détenteurs du Cormier et des autres biens de l'abbaye.
Plus que tout autre, le fief d'Invilliers a été partagé entre un grand nombre de propriétaires. Sa vente est toujours contestée, mais à ne tenir compte que des faits accomplis depuis soixante ans, les successions, les échanges, les acquisitions, tous les changements que le temps apporte avec lui, en morcelant la terre, ont multiplié les vassaux, puisque le droit seigneurial a été soigneusement réservé aux religieuses. Quelques-uns de ces nouveaux débiteurs négligent totalement leurs devoirs et n'acquittent pas même le cens.
Pendant les vingt premières années de son abbatiat, Jeanne de Blosset fit produire plusieurs centaines de pièce de procédure pour ce seul procès d'Invilliers. Son activité se montra la même dans les autres actions judiciaires, intentées ailleurs pour la conservation ou le recouvrement du domaine de l'abbaye. Si toutes ses revendications ne furent pas couronnées de succès, elle obtint au moins gain de cause dans plusieurs cas. C'est de cette époque en effet que datent l'entière restitution de Gousson, l'annulation des contrats concernant la ferme de la Noue, où les ayants cause de Robin Foucher se maintenaient depuis soixante ans, sans rien vouloir payer à l'abbaye, et enfin d'autres rescisions moins importantes, il est vrai, mais précieuses néanmoins à la bonne renommée et à la fortune du couvent. Pour tous ces procès, l'abbesse dut souvent avoir recours à la chancellerie épiscopale, et à l'évêque lui-même. C'était toujours ce même cardinal Jean du Bellay, avec lequel l'abbaye avait déjà eu d'assez graves démêlés. Tout d'abord il se montra favorable et rien ne présageait les conflits prêts à éclater.
Dès son arrivée, en 1571, sur le siège abbatial, Jeanne de Karnazet confie la direction des affaires extérieures à Catherine de Kerquifinen. C'est elle qui traite directement avec Nicolas Couvrechef, curé de Châtillon, redevable à l'abbaye de plusieurs annuités, et qui recommence à nier les droits des religieuses, malgré des accords et des règlements précédemment consentis; c'est elle enfin qui s'occupe très activement d'améliorer l'état du moulin de l'Abbaye.
L'affaire du fief du Cormier
L'abbé Alliot a développé ce contentieux qui occupa les religieuses au cours du XVIe siècle. Nous le résumons en quelques lignes. Au temps de Marguerite d'Orouër, vers 1480,1e Cormier, terroir de Limours, ancien apanage de l'abbaye, avait été aliéné à un sieur Charles de Karnazet, seigneur de Courcelles. Les conditions de la vente étaient toutes demeurées inconnues, on savait seulement que les religieuses avaient droit de prélever une rente foncière annuelle de 100 sols, sur les détenteurs dudit fief.
En 1516, l'acquéreur se défit à la hâte de son bien, et l'échangea avec Jean Poncher, général des finances, contre les terres de Saint-Vrain et de Lardy qui se heurta aux religieuses de Gif. Le nouveau propriétaire fit agir son frère Étienne Poncher, évêque de Paris. L'action judiciaire devint difficile à cause de la mort de Charles de Karnazet et la grande dispersion de ses héritiers. Sur ces entrefaites Jean Poncher meurt sans héritiers, et lègue tout son bien au roi, qui devient ainsi propriétaire du domaine contesté. Le roi Henri II donne le fief du Cormier à sa maîtresse « la rapace Diane de Poitiers, duchesse de Valentinois », nous dit l'abbé Alliot.
L'abbesse Jeanne de Blosset, qui ne redoutait pas les puissants. Celle-ci s'attaqua à la maîtresse du roi avec la même fermeté qu'à tous les autres détenteurs des biens de l'abbaye. Elle obtint d'Henri II lui-même, le 7 mars 1550, des lettres l'autorisant à poursuivre ses revendications, et le prévôt de Paris rendit en sa faveur une double sentence, en 1552 et 1553. En quelques années, les religieuses de Gif obtinrent trois ou quatre sentences contre l'impérieuse Diane de Poitiers qui, en dépit des condamnations garda la jouissance du Cormier, qui passa à sa fille la duchesse de Bouillon. Aidée par son cousin Guillaume d'Anguoy, seigneur de Courcelles, l'abbesse Jeanne de Karnazet conclut une transaction avec la duchesse de Bouillon. L'accord signé le 23 décembre 1577 stipulait : 1° que les 100 sols de rente perpétuelle, assis sur le fief du Cormier, continueraient à être payés à la communauté. 2° Qu'il serait établi au profit de l'abbaye une seconde rente annuelle de 600 francs, payable aux quatre termes ordinaires; laquelle rente serait rachetable et remboursable de 7200 francs en trois sommes de 2400 francs chacune: capital et rente furent assis sur les terres de Courcelles, Lardy, Saint-Vrain, Montaubert, etc., toutes propriétés de la famille Karnazet.
L'inventaire du temporel de 1630 mentionne sous le titre : Cent solz de rente de bail d'héritage perceptible sur le fief du Cormier estant des déppendances du compté de Limours . « Dudict fief du Cormier avoient esté faits et passés deux contracts de rente. Le premier faict moyennant 100 sols tournoys de rente de bail d'héritages et non rachaptable, et le second moyennant la somme de 6.000 livres tournoys de principal pour lesquelles avoient esté constituée rente des susdits 100 sols non rachaptables, laquelle seroit demeurée deub comme elle est accordée. Mais pour ladite rente rachaptable ny est plus deub aucune assignation de ladite terre du Cormier n'est plus deub audites dames que lesdits 100 solz de rente par la conservation de laquelle lesdites dames ayant eu advis droict de la saisye à elles poursuivis en leur de la comté de Lymours dans lequel est compris et annexé le fief de Cormier, elles avoient tenu de leurs papiers et envoyé à ceux qui avoient charges de leurs affaires à Paris, les pièces ensuivant la première ordonnée par arrest que l'adjudication faite du contrat à tout au moins du fief du Cormier à la charge desdits 100 solz tournoys de rente de bail d'héritaiges et non rachaptable, ce qui avoit esté désigné par ladite opposition seulement que longtemps après l'arrest portant congé et la quarantaine apposée et publiée publiquement faict en la Cour de l'advis faicyt passé que ladite dame de Mornay ayant pris le soing des affaires de la maison auroit envoyé personne à Paris à ce appert de lors seulement de ladite opposition avoit esté faict. Mais il n'y avoit plus lieu de faire ordonner ladite adjudication à la charge de la rente d'icelle par …du comté de Lymours ainsy esté besoing faire opposer sur les prix pour estre payé du prix et des arréraiges faictz et dépens, ce qu'estant faict nous aplain ladite rente encore qu'elle ne fut exemptable, leur valloir de laquelle somme avoit de Messire Bourgeoys, procureur en Parlement…quelques anciennes pièces … Inventorié soubz lxxvi ».
À suivre…
Notes
(1) Abbé J.-M. Alliot, Histoire de l'abbaye et des religieuses bénédictines de N.-D. du Val de Gif (chez A. Picard, Paris, 1892).