L'abbaye Notre-Dame du Val de Gif (16)
Le temporel au XVIIe siècle (1)
Dans cette chronique, seizième volet de la série sur l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif, nous présentons un document majeur de la gestion du couvent au XVIIe siècle : le terrier de 1630, c'est-à-dire le registre de droit féodal où sont consignés l'étendue, les limites et les droits des fiefs de la seigneurie ecclésiastique. Nous en donnons quelques extraits qui illustrent l'importance du temporel du monastère.
C. Julien J.P Dagnot - Juillet 2013
Couverture du terrier l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif (13 juillet 1630).
Les lettres de terriers
Un terrier ou papier terrier , est le recueil de foy et hommage , aveux et dénombremens , déclarations et reconnoissances passées à une seigneurie par les vassaux censitaires, emphitéotes et justiciables. À partir du XVe siècle, les terriers s'imposèrent comme outils de l'administration seigneuriale remplaçant les censiers ou cueilloirs des XIe et XIIe siècles. Ce sont des registres contenant les lois et usages de la seigneurie, la description des biens-fonds, les droits et conditions des vassaux et roturiers, ainsi que les redevances et obligations auxquelles ils étaient soumis.
Pour la confection d'un terrier , le seigneur obtient ordinairement de la justice royale, celle du Châtelet pour la vicomté de Paris, des lettres de la chancellerie, qu'on appelle lettres de terrier dites « de petit sceaux » (ou lettres patentes), à l'effet de contraindre tous les vassaux et sujets à représenter leurs titres et passer « titre nouvel » quand les terres relèvent en première instance d'un juge royal. Le seigneur se place ainsi sous l'autorité royale pour obliger les tenanciers, naturellement récalcitrants. Le roi trouve une nouvelle source de revenus et un moyen de faire reconnaître son autorité judiciaire. Ces lettres de terrier sont lues à la sortie de la grand'messe et affichées dans les paroisses pendant deux mois. On peut y voir que le seigneur est un seigneur haut justicier et on découvre les deux types de redevances, foncières et banales, qu'un propriétaire doit à ce seigneur.
Par la reconnaissance , le tenancier déclare tenir en servitude du seigneur une parcelle dont il est possesseur à titre précaire ; il reconnaît devoir un droit de cens annuel , ainsi que les lods et ventes en cas de mutation. La déclaration de bail à cens et rente implique la nature et la contenance de la parcelle : terre, pré, bois, vigne, grange, maison, etc., sa situation, paroisse, et lieu-dit, et ses tenants et aboutissants pour lesquels sont désignés les voisins. Cette pratique notariale est un moyen pour le seigneur de procéder à une révision des biens de son fief afin de remettre en vigueur tous leurs droits tombés en désuétude. « Un possesseur peut être contraint de donner déclaration et dénombrement pardevant le commissaire à renouveller terrier de tout ce qu'il tient du seigneur, et les charges et devoirs qu'il en doit ; si dans le temps, il ne le fait, le seigneur peut saisir les fonds, et après une seconde contumace, il fait les fruits siens. Un appelant de telles procédures ayant été trouvé en retardement et en fuite, par arrêt du 16 octobre 1540, il a été dit, que si dans les deux mois il ne satisfaisoit au dénombrement, les héritages étoient confisquez » (1)
Ainsi par « la déclaration du Roy, donnée à Saint-Cloud le 19 avril 1681 , registrée au Parlement de Paris le 17 may, par laquelle Sa Majesté veut qu'en procédant par les juges à l'exécution des Lettres de terrier qui ont été accordées aux Communautéz et Particuliers, pour rentrer dans les devoirs et droits qu'ils prétendront leur être dûs, à raison de leurs fiefs et seigneuries, ils prononcent sur la demande desdites Communautéz et Particuliers, ainsi qu'ils verront à faire en leurs consciences, nonobstant, et sans s'arrêter à ce que par lesdites lettres, lesdits impétrans auront été relevez de la prescription autorisée par la Coutume des lieux… ». Il y a des communautés qui ont des privilèges de porter leurs demandes en censives et droits seigneuriaux, devant Nos Seigneurs du Grand Conseil tels que le R.R.P.P Bénédictins et la Dames Bénédictines, et les abbés et prieurs de ces ordres, lesquels lorsqu'ils veulent faire renouveler leurs terriers, obtiennent des lettres en la grande Chancellerie adressés au Grand Conseil, qui contiennent les mêmes clauses que celles du Châtelet ; l'on y ajoute seulement, après les termes « quant aux choses obtenuës noblement ; Voulons les détempteurs et redevables être par ledit Notaire renvoyés ou assignés pardevant le Lieutenant général de la vicomté de Paris ou autres juges qu'il appartiendra, que nous vous donnons pouvoir par ces présentes de commettre et subdéléguer, pour se voir lesdits redevables condamnés à reconnoître et payer lesdits droits et devoirs, à la charge de l'appel par devant vous des sentences et autres jugemens qui auront été rendus, si aucun en est interjetté, vous attribuons à cette fin, en tant que besoin, toute Cour, juridiction et connoissance, et icelles interdisons à tous autres juges ».
Nous savons que le terrier de l'abbaye de Gif fut rédigé par Antoine Sorreau, notaire royal de la châtellenie de Châteaufort : « Inventaire faict par nous Anthoine Soreau, conseiller du Roy, notaire royal de la prévôté de Châteaufort, à la requeste de la révérende dame Magdelaine de Mornay, abbesse de l'église Nostre-Dame du Val de Gif, ordre de Saint-Benoist, de leurs tiltres et papier et seigneuriaux qui ont esté trouvé estre servir et identifier la propriété de partye des biens immeubles du domaine de laditte abbaye après tous lesdits tiltres et papiers et aussi trouvé confu…lesdits tiltres couvrant partye desdits immeubles d'autant qu'il y en a qui manquent, sont défaillants et entre autres ceux concourent le fond de propriété deladite maison et abbaye et une bonne partye desdits immeubles qui ont esté faicts ainsi que ceux qui ont esté trouvé si l'on sensuit ». « Par avant que procceder à la description desquels tiltres et pour desfault comme du côté des parties d'iceux ont esté faict ung registre de papier comme en parchemin auquel par chapitres distincts et séparez esté faict mention de servir en substance les immeubles et domaine de ladite abbaye contenant en leur huict vingt seize feuillets, ont esté chaque paraphés de nous notaire soubz signé… La recepte qui sera faicte des revenus de ladite abbaye du premier chappitre commencée par la maison et enclos de l'abbaye de laquelle ayant esté trouvé aucun tiltres, le … du premier article avecq ledict premier chappitre dudit papier de recepte serviroit d'employ au lieu de tiltres par ladicte abbaye et souloit des pièces inventoriées première ».
Le terrier de 1630
Dès que la crosse abbatiale de Gif fut mise dans ses mains, le 3 janvier 1630, Magdeleine de Mornay-Villarceaux, en bonne administratrice, mit de l'ordre dans le temporel de l'abbaye et fit refaire un terrier en appelant le notaire de la châtellenie royale de Châteaufort qui était qualifié sous l'Ancien régime de « commissaire à terrier ». Par cet acte, la nouvelle abbesse continuait l'œuvre de Madeleine de Montenay, sa cousine, qui s'efforça à réparer les dégâts du siècle précédent et notamment les aliénations de deux fermes (2). Elle était puissamment aidée par sa sœur Claude de Mornay, qui vit près d'elle en tant que coadjutrice, ainsi que par l'essaim des jeunes bénédictines, entrées au cloître depuis cinq ou six ans, toutes ensemble ont résolu de mener un genre de vie plus parfait, c'est-à-dire de mieux observer la règle de Saint-Benoît dont elles ont fait profession.
L'inventaire des titres est un énorme cahier de 164 pages décrivant tous les immeubles et droits seigneuriaux possédés par l'abbaye Notre-Dame du Val de Gif, avec tous les articles anciens justifiant la propriété des biens. La couverture du terrier comporte la mention « Inventaire des tiltres et papiers de l'abbaye de Gif faict le samedy 13 juillet 1630 » avec la mention spéciale « à garder soigneusement » tant ce document était précieux pour faire valoir les droits du monastère. Le déchiffrage des articles étant difficile, nous en donnerons quelques bribes qui permettront d'appréhender la richesse de l'abbaye au XVIIe siècle.
En premier lieu, nous donnons le résumé de cet inventaire qui fut publié en 1871 par Morize. Le revenu de l'abbaye de Gif était assez considérable puisque le temporel s'étendait jusqu'à la Brie et la plaine de France. L'inventaire des titres de l'abbaye, terminé en 1630, par Antoine Soreau, prévôt de Châteaufort, indique les sources de ce revenu.
En voici l'énumération avec pour chaque article une lettre qui caractérise le contenu du terrier:
• Les terres dépendant de la basse-cour de l'abbaye : 27 arpents environ.
« Item, une lettre de sentence donnée audict Chasteaufort au proffit de Jean Buyvier, à l'encontre desdites dames religieuses par lesquelles elles avoient esté condamnées de laisser audit Byquier deux pièces de terre et aulnoye scizes proche ladite abbaye, ladite sentence du 26 janvier 1528, à laquelle est attaché un acte en parchemin signé dudit Guy Le Maistre commis de Jehan Richardieur tabellion audit Chasteaufort, en datte du 11 febvrier qui est un certificat que ledit Buyvier avoit faict le remboursement porté par ladite sentence et par conséquence que lesdits deux arpens et demy d'aulnoy seroient demeurez audites dames. Inventoriée cinq ».
• Les terres de la Grombauderie , près de l'abbaye, vendues en partie par Jacques Gombault, en 1522: 48 arpents environ.
« Une lettre passée pardevant Anthoine Cosset notaire à Charly-sur-Marne, prévosté de Meaulx, contenant Mathurin Viebfert, Jacques Gombault avoient vendu audites dames religieuses abbesse acceptant pour elles Messire Blaize Vacher prebtre leur procureur, troys travées de maison avecq jardin assiz au lieu dit La Gombauderie près laditte abbaye, troys arpens troys quartiers troys perches et demy et quatre arpens et demy dix perches le tout dans la censive du seigneur des lieux. Ledit contract en datte du 26 décembre 1522, signe Cosset ».
« Une lettre passée pardevant Jean Aubry, commis de Rullet notaire, contenant Thomas Bordier et Symone Duval, sa femme, avoient vendu auxdites dames tous et chacun les droicts qu'ils avoient hérité qui leur appartenoient en ung lieu dit et appelé La Gombauderie sciz proche ladite abbaye tenant des près d'icelle abbaye le chemin entre deux et ung arpent de terre sciz audit champtier en datte du 11 décembre1523 ».
• Les prés de l'abbaye : 20 arpents.
« Une lettre qui est un bail fait par lesdites dames à François Juil marchand demeurant à Gif pour le temps et espace de six ans et six dépouilles de vingt arpens de prez en deux pièces assis tant près le moulin de ladite abbaye au dessus du Parcq que les Prez Auroux, ledit bail passé pardevant Anthoine Anille commis de Mathurin Blieure tabellion audit Chasteaufort en datte du 26 jour de may 1610 ».
Le moulin de l'abbaye (cf. les chroniques).
« Une liasse attachée ensemble, la première est une lettre passée soubz le scel de Gommetz-le-Chastel dit Saint-Clair pardevant Noël Belot tabellion audit lieu contenant Rolan Huot marchand meusnier avoit pris à tiltre de moyson du jour de Pasques prochain jusques à trente neuf ans de dame Florence de Forges, sœur abbesse de ladite abbaye, ledit moullin et ses appartenances aussy ung quartier de terre au bout de la cour dudit moullin, lequels baillez le 28 mars 1500. Signé, Belot. Lesdits deux, trois, quatre, cinq pièces sont des baux faictz aux desnomméz en datte du 16 juin 1503, en 1488, signé Sue tabellion audit Gometz, le 30 juing 1491 signé Sevage commis du tabellion de Montlhéry, du 1er juillet 1492 signé dudit Sue et du 18 mars 1499 signé dudit Belot auxquels sont encore attachéz plusieurs aultres, sont iceux inventoriés ».
La ferme de Grousson , sise au-dessus de l'abbaye, sur la montagne: 60 arpents
« La première lettre est ung brevet en parchemin passé pardevant de Calair et Degiran, notaires au Chastelet de Paris, lequel Rissan Pevrier demeurant audit Gousson sur la montaigne, paroisse de Gif, avoit recogneu que les 9e jour d'octobre 1487, religieuses personne dame Hélie de Forges abbesse de ladite abbaye de Gif a baillé à Rissan et à Collin son frère du jour Saint-Martin lors à quatre-vingt dix-neuf ans faisant un fief noble appelé le lieu de Gousson assis sur la montaigne au dessus ladite abbaye de Gif et toutes les appartenances, excepté les grands boys taillis, justice, dixmes grosses et menues que ladite dame abbesse … esquels boys et taillis toutefois lesdits preneurs pourroient avoir leur usaige pour faire paistre leurs bestiaux et leur fait faire pour bastir sur le lieu , le tout moyennant deux sols parisis de chef cens, deux chappons, huict lièvres et quatre septiers de bled, ung septier d'avoyne et un septier d'orge selon qu'il est au plus aplain coutume du lieu…ausquelles estoient attachée la ratiffication de ladite abbaye et que (??) appartenir la moitié dudit fief dessuz déclarée, laquelle moitié vendue, céddée à Pierre Davine pardevant Labbé notaire et acceptant à la charge d'acquérir ledit Reidan prendre la moitié desdites redevances moyennant 82 livres 15 deniers, et que ledit Davine avoit confessé avoir eu et receu dudit Labbé duquel fief lesdits Pevrieu et Labbé avoient faict partaige entreux par ce mesme contrat auquel avoit esté (?) par tenants et aboutissants lesdits maison et héritaiges dudit Gousson qui …Enfin duquel partaige est transcrit le bail emphytéose par ladicte dame Helye de Forges au sieurs Rissan et Collin Pevrier pardevant Jehan Pinot et Marin Blin, notaires au Chastelet de Paris, l'an 1487 le dixième jour du moys d'octobre, et ensuite est encore escrit la ratification de sœur Marie de Saint-Sirieu, religieuse et prieure de ladite abbaye du 6 mars 1488, tout au long a esté plus au long porté par ledit contrat par devant de Calair et Adigirant datté du 9 febvrier 1511 ».
Le fief, terre et seigneurie de Damiette .
« Une lettre en parchemin faicte passée pardevant Noël Mouchin commis de Jean Richardier, qui est ung contrat d'eschange faict entre Pierre Meusnier et Didier Laurent religieux en ladite abbaye, procureurs, fondés de procuration desdites religieuses et convent inscrit et transcript audit contrat et damoiselle Charlotte de Voysins, veuve de déffunt Anthoine de Gottelas vivant escuyer sieur de Villiers-le-Bâcle, par lequel desdits sieurs Meusnier et Laurent avoient baillé, ceddé et délaissé audit tiltre d'eschange à ladite de Voysins deux arpens de terre labourable assiz audit Villiers-le-Bâcle au champtier nommé la Vieille Ville et troys quartiers de pré et aulnoy ou environ assiz au dessoubz dudit Villiers en la prairye dudit lieu, et pour en contre eschange de ce ladite de Voysins avoit baillé et délaissée audit tiltre d'eschange audits sieurs religieux et couvent deux arpens et demy de terre labourable en deux pièces assis audit Damiette, les terres dudit contrat mesurées arpentées… selon qu'il a esté plain au long par ledit contrat en datte du 16 mars 1540, signé Richardier. Auquel contrat est attaché une aultre pièce signée faicte par le commis de Françoys Le Sanglier, tabellion audit Chasteaufort qui est un bail qui fait avoir estre par lesdites religieuses à Fontanier laboureur audit Villiers desdits deux arpens de terre audict Villiers et troys quartiers de terre et pré sciz au dessoubz de la Fontaine de La Seyraye en datte du 30 et pénultième jour de janvier 1536 ».
« Ung brevet en parchemin passé pardevant Desmarquet et Bontemps notaires au Chastelet de Paris par lequel appert Françoys de Gottelas, escuyer sieur de Mesangeon demeurant à Berchort-Levesque près de Jouy, de son frère Jean de Gottelas escuyer sieur de Coubières y demeurant près de Beauvilliers avoient vendu et promis garantie auxdites dames abbesse et religieuse et couvent de Gif, acceptant par dame Françoyse de Myée de Guespré lors abbesse de ladite abbaye, le fief, terre et seigneurye de Damiette assiz près ladite abbaye, paroisse de Gif, consistant en Chasteaufort estant à présent en ruine, cloz de fosséz, maison, jardin, cour, rentes tant en grain que volailles à prendre sur plusieurs habitants et paroissiens dudit Damiette, une pièce de pré tenant audit chasteau contenant sept arpens et demy cloz de fosséz et de lanière tout à l'entout de laquelle pièce ilz avoient seulement vendu six arpens qui est milieu de ladite pièce à la demoiselle de Saint-Marc, en accordé apert à nous prévost de Chasteaufort en plusieurs autres pièces de pré, terre et aulnoye aplain déclarés au contrat qui ne seront inserré par ledit inventaire pour depuis y avoir permutation de quelques eschanges faict par lesdites dames ainsi que la procuration lesquels contract seront cy après inventoriés et leur adveux et desnombrement faict de ladite terre et seigneurie de Damiette qui sera aussy inventorié. Lesquels héritaiges lesdits de Gottelas avoient aussy vendu le droit de rivière et pesche en icelle commençant depuis la prise du moullin de Jaumeron jusques l'escluze du moullin de l'Abbaye, aussy ladite seigneurye sur les sujets dudit Damiette généralement toutes les appartenances et dépendances d'icelle sans nulles réserves de Monsieur de Voisins, ladite vente faicte aux charges déclarées par ledit contrat et moyennant la somme de 6.105 livres en escus ayant court. Audit contrat avoit esté payé 2.100 livres tournoys et le surplus payable aux temps et termes portés par le contrat. Et plus partye duquel avoit esté vendu 75 livres de rente au principal de 1.200 livres selon que plus au long est porté par ledit contrat du 11 febvrier 1608. Enfin duquel est la procuration passée par ledites religieuse de ladite abbaye et dame de Guespré le 14 janvier 1608 pardevant le commis du tabellion de Chasteaufort et ensuite est une procuration faicte par damoiselle Anne du Tavanne, femme du sieur de Gottelas à l'effet dudit contrat de rente du 1er febvrier 1608 pardevant Payaut tabellion audit Beauvilliers, de la somme de 1.854 livres tournoys pour partye du gros, duquel payement avoit esté faict par noble homme Messire Denys Boutillier, advocat en Parlement lequel avoit faict ledit payement suivant les gens de notre Parlement le 15 febvrier laquelle somme avoit esté mise et consignée du mesme sieur Boutillier par Messire Léon Barpor, chevalier seigneur de Moussy, pour la rachapt de 200 livres que faict Messire Claude Barpor, président au Grand Conseil du Roy, auxdites religieuses par leur constitution du 5 octobre 1593. Laquelle somme de 2.400 livres ledit Gotellas avoit receu sur ladite somme de 1.854 livres . Laquelle dame abbesse avoit par ladite quittance déclaré le premier payement par elle faict et la passation du contrat de la somme de 2.400 livres et procurer du rachapt de 150 livres tournoys de rente qui estoient deubz à ladite abbaye par le sieur de Connivellère, ladite quittance en datte du 2 may audit an 1608. Ensuite, de laquelle est aultre déclaration passée par ledit Guillaume Gottelas audit Claude Gottelas le 27 avril audit an 1608. Et par après une aultre déclaration cy devant énoncée en datte. Ensuite de laquelle est le rachapt faict par lesdites dames religieuses de 18 livres 15 sols de rente que ledit Gottelas avoit confessé estre à rachapt desdits 75 livres tournoys de rente constituez en ledit contrat pour partye du prix, ledit Gottelas avoit recogneu que auparavant lequel surplus de ladite rente avoit esté compté moyennant tous lesdits payements que lesdites dames se seroient chargées du payement de coutume de 14 sols parisis de rente envers le sieur d'Orsay. Lesdites dames religieuses seroient dorénavant quitte du payement de ladite terre de Damiette. Ledit contrat et acte signé du 28 novembre 1616, auquel contrat sont attachez les pièces qui ensuit ».
Des terres aux champtiers de Bellemère et de Rougemont , terroir de Gif.« Item, sept pièces attachées ensemble. La première en parchemin pardevant Dulys commis de Rullet tabellion à Chasteaufort contenant Noël Clozeau et Marguerite sa femme, avoit vendu auxdites dames, demy arpent de vigne sciz audit Gif, champtier de Rougemont, tenant d'une part à Guillaume Clément, et aboutissant d'ung bout à Mathurin Laisné et d'autre bout au seigneur de Gif, en datte du 6 janvier 1522. Au dos duquel est l'ensaisinement en datte du 7 audit moys et an, signé Villetain. La deuxiesme est une lettre passée devant ledit Boiste, commis dudit Arnault, en laquelle est Gervais Roux et Guillaumette Clément sa femme ont vendu auxdites dames, troys quartiers de vigne assiz audit champtier de Rougemont, tenant et aboutissant à Houdery, d'autre et d'un bout par hault audit sieur de Gif d'autre bout audit Mathurin Laisné, en datte du 21 janvier 1531, signé dudit Arnault. Au dos est pareillement l'ensaisinement du mesme passé le 23 juing 1532. La troysiesme est ung aultre contrat passé et signé, contenant Germain Clément et Germain Roze avoient vendu auxdites dames demy arpent de terre sciz au terrouer de Rougement, tenant d'un costé auxdites dames, dautres à Collin Bonnet, d'un bout par bas à Tercelin Roze et au seigneur de Gif en datte du 29 janvier 1531. Au doz est pareil enssaisinement. La quatriesme est la ratiffication faict par ladite Guillemette Clément, femme dudit Roux en datte du 22 avril 1532, signé Arnault. Est une aultre lettre passé pardevant Losiquière commis dudit Arnault contenant Guillaume Gourdery et sa femme avoit vendu auxdittes dames ung quartier de terre sciz audit Rougemont tenant d'une part auxdites dames et d'un bout au seigneur de Gif et d'ung aultre Mathurin Laisné en datte du 2 décembre 1532, signé dudit Arnault. La cinquiesme est une sentence donnée à Chasteaufort au proffit desdites dames religieuses à l'encontre de Cantien Fonteneau et sa femme, lesquelles avoient esté maintenue et gardée en la possession et puissance un demy arpent de terre assis audit Rougemont tenant d'une part auxdites dames, d'autre à Michel Beuvin, d'ung bout audit seigneur de Gif et d'autre bout à Vincent Roze, ladite sentence en datte du 30 avril 1534, signe Lesanglier. La sixiesme est le contrat de bail à cens et rente faict de Louis de Villetain, seigneur de Gif audit Noël Clozeau vendeur desdites dames d'un demy arpent de terre sciz au terouer dudit Rougement. Et la septiesme est ung contrat de vente par Mathurin Laisné et sa femme d'ung quartier de terre assiz audit champtier de Rougement en datte du 19 may 1522, signé Rullet ».
Les dîmes à Gif , consistant, en vertu d'une transaction passée, en 1536, en une redevance de 40 septiers de blé et 5 septiers d'avoine, le tout mesure de Châteaufort, 12 livres de chanvre et 200 botteaux de gluy de feurre (de paille longue de seigle), deubs aux dames religieuses par le sieur curé de la paroisse de Gif.
« Un contrat faict et passé pardevant Bastonneau et Maupeau notaires, entre messire Guillaume Bonsifre, advocat en Parlement seigneur de Lymours, comme soy faisant et portant fort desdites dames d'une part et vénérable maistre Jean Frédeval docteur en médecine et curé de la cure dudit Gif, sur leur différend qui estoit entre lesdites dames plaidant le sieur curé, que lesdites dames maintenues pour les dixmes tant grosses que menues, des grains, vins et autres fruits croissant au-dedans du territoire par le dixmage dudit Gif, leur appartenoient en bonne possession, depuis l'an 1205 et 1210 continue jusqu'en l'an 1530 que lesdites dames et maître Jean Cambon, lors curé dudit Gif avoit signé pour raison desdites dixmes par laquelle lettre ledit Chambon se seroit obligé payer audites religieuses soit par chacunan pour elles du droit de dixme et à elles en tenant la quantité de quinze septiers de bled, plus deux parties de bled, mems de Charanfour, deux cents botteaux de gluye de feurre [gluye est un mot normand qui signiffie foin long] et douze livres de chanvre, le tout rendu dedans le clos desdites religieuses au jour de Saint-Martin d'hiver. Et oultre lesdites religieuses requierent de toutes dixmes de leurs héritages quelconques tant de leur ancienne fondation que de toutes leurs acquisitions par elles faites et qu'elles pouvoient faire à l'avenir, leurs fermiers et domestiques à raison plain de soumettre par ledit contrat par le moyen duquel et par l'adveu porté au contrat, gens de Conseil, ledit maître Jean Frédeval, curé de Gif, tant pour luy que pour ses prédécesseurs curé dudit Gif ladite quantité de quinze septiers de bled et deux parts bled et d'autre avoyne mesure de Chasteaufort, deux cents de gluye de feurre, deux livres de chanvre le tout rendu dedans le clos desdites dames au jour de Saint-Martin d'hiver et que lesdites dames ne payeroient audit curé aucune dixme à cause de leurs héritaiges au-dedans du territoire et paroisse de Gif, ensemble leurs fermiers, serviteurs et domestiques comme aussy tous les héritaiges qu'elles pourroient achepter jusqu'au nombre de 26 arpents et le surplus desdites dixmes appartiendroient au sieur Frédeval, ses successeurs curés dudit Gif selon que le contient plus au long du contrat du 21 juing 1536, signé Bastonneau et Maupeou, notaires ».
La ferme de Saint-Aubin et ce qui en déppens« Une pièce en parchemin faicte et passée soubz le scel de Chasteaufort pardevant Vintard tabellion du lieu par laquelle appert dame Marguerite d'Ozauere lors abbesse dudit Gif avoit baillé et délaissé à tiltre de rente pour le temps de quatre vingt dix neuf ans à Gassot Roze demeurant audit Gif ladite ferme de Saint-Aulbin avecq la terre estant appartenant, scize tant audit Saint-Aulbin que Moullon aplain déclarés par ledit contrat moyennant huict septiers de bled et deux d'orge payables chacun an le jour Sainct-Martin d'hiver. Lesdits héritaiges en nombre de 72 arpents et demy. Ledit contrat en datte du 6 may 1471, signé Gombault. Auquel sont attachées plusieurs proceddures tant en papier que parchemin contre les héritiers dudit deffunt Roze, lesquels par cause dudit bail lesquels avoient esté confirmé de possession et puissance et payer le loyer audites dames depuis les jours justiffiés par les baulx cy après inventoriez aussy que en l'année 1524 laquelle année avoient acquis la terre audit lieu… acquisition justiffiée par ung contrat aussy attaché audit contrat de bail de rente faict et passé pardevant Le Maistre principal tabellion en datte du 16 janvier 1524 en tant que Jean Dantout sa femme et Mathieu Blondel avoient vendu auxdites dames abbesse deux arpents de terre assiz au terrouer, auquel bail est attaché des pièces de proceddures qui avoient esté données pour ledit Saint-Aulbin pour la tierce partie des dixmes ptétendues par lesdites dames sur le trrouer dudit Saint-Aulbin » .
Par contrat de 1473, Marguerite Dorouer, abbesse, avait baillé, à titre de rente, pour quatre-ving-dix-neuf ans, à Gassot, la ferme de Saint- Aulbin , moyennant 8 septiers d'avoine et 2 d'orges, payables chacun an ; lesdits héritages au nombre de 72 arpents et demi.
Saclay - Onze septiers de grain açavoir six septiers de bled et cinq septiers d'avoyne mesure de Chasteaufort deubz aux dictes dames chacun an le jour de Toussaints par ledict curé de Saclay.
« Ung tiltre en parchemin de l'an 1218 soubz le scel de la prévosté de Paris contenant Roger de Villedavray et Elisabeth, sa femme, avoient donné auxdites dames de ladite abbaye toute la dixme de la paroisse de Saclay pour espace et temps perpétuellement à condition toutefoys que Alix de présent religieuse de ceste abbaye fille desdits Roger et Elisabeth sa femme pendant leurs vies desdites dixmes et après leur décès, icelle dixme demeurera à perpétuité la propriété de ceste abbaye ».
« Une aultre lettre en parchemin passé soubz le scel de France l'an 1285 laquelle le jour feste de Sainct Jean-Baptiste par laquelle esté Messire Jean de Villiers Aubert maître des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem et les religieux dudit ordre Saint-Jean de Jérusalem, et lesdites religieuses abbesse et couvent de Gif ont receu plaine raison de quatre septiers de bled avoient droit de prendre sur l'Hospital dudit Saclay appartenant audits religieux de de Saint-Jean de Jérusalem comme aussy que les dixmes lesdites religieuses avoient droit de prendre d'un long temps sur les terres dépendantes desdits frères sur le terrouer de Saclay, et par cette transaction accordeé que tous par lesdits quatre septiers de bled et droit de dixmes sont aux droits que lesdites religieuses avoient audit Saclay, auxquelles religieuses le commandeur de Saint-Jean seroient tenus payer les arrérages de six septiers de bled méteil comme ung septier d'avoine mesure de Chasteaufort payement de laquelle quantité lequel Villiers Aubert se seroit obligé ».
Le tiers de la dîme de Villiers-le-Bascle .
44 septiers de grain de redevance , à prendre sur l'Hôpital et cure de Saclay.
Des terres à Belleville .
« Troys pièces attachées ensemble. La première est une lettre passée soubz le scel de Gommetz le Chastel pardevant Alson commis d'Arnault lequel appert Pierre Museau et Jeanne Dubée sa femme avoit vendu auxdites dames une pièce et portion les deux faisant le tout en quel quatre travées de maison, court, jardin et terre labourable appartenant jadis aussy à Julienne Dubée, le tout contenant quatre arpens un quartier et demy assiz paroisse de Belleville en datte du 21 may 1532, signé dudit Arnault. La deuxième pièce est un aultre contrat passé Nicolas de Gogrier notaire au Chastelet de Paris contenant Marin Lefebure et Pierre Museau au nom et comme de Pierrette Dybel femme dudit Lefebure avoient vendu auxdites dames ladite maison et lieu sciz audit Belleville, ledit contrat en datte du 16 septembre 1535, signé dudit notaire. La troysième est ung aultre contrat passé soubz le scel de Chasteaufort pardevany Pasquet commis dudit Arnault contenant Guillaume Rouvron et Roberte Noyle sa femme avoit vendu auxdites dames quatre quartiers neuf perches de terre ou environ assis audit Belleville en date du 17 febvrier 1532, signé dudit Arnault. En la censive du seigneur de Marcoussis et chargé l'arpent à raison de 15 sols tournois de cens. Auxquels troys contracts sont attachés dix aultres contracts montrant que lesdites dames conservoient la propriété et la jouissance des héritaiges, inventoriez audit terrier ».
Hameau de Belleville assis sur les paroisses de Gif et Gometz-la-Ville.
Le fief et ferme de la Noue (près des Molières) de l'ancien domaine de l'abbaye : 80 arpents.
« Une lettre en parchemin passée soubz le scel de Chasteaufort pardevant Jacques Rat, tabellion de ce lieu, contenant dame Florence de Forges, abbesse de l'abbaye de Gif, et sœur Marguerite Auroux religieuse, assistées de maître Guillaume Rousseau leur procureur d'une part, et Michel Pierche, Collin Foucher et Allain Foucher en leur nom et comme se faisant fort de Regnault Foucher enffant de Robin Foucher lesquels demeurant audit lieux de La Noue , que lesdits Collin et Allain audit nom disoient que longtemps auparavant ledit Robin Foucher avoit prins à tiltre de rente ou pension viager à troys vies de par dame Hélye de Forges et des religieuses et couvent de Gif par le prix de 48 livres parisis à rente ou pension d'une maison mazure et cour, grange, bergerie, jardinet, le lieu comme il se comporte appelé La Noue , aussy avec les terres, pièce de boys et buissons appartenant dépendant dudit lieu assis entre lesdits lieux et nommé le Chastelet lès Molières, desquels ledit Robin Foucher et eulx avoient desfriché et amméliorés iceux héritaiges. Néanmoing avoient esté advertis que lesdites dames voulloient bailler lesdits héritaiges pour raison ou contraint et de l'avis sur leur procureur lesdits avoient signées. C'est assavoir lesdits Foucher et consors avoient de nouvel prins par lesdites dames pour le temps de 99 ans lesdits lieux de La Noue , terre et appartenances et passé selon la déclaration qu'en avoit faict ledit Robin Foucher avecq les grosses dixmes de grain prises sur lesdites terres et héritaiges moyennant deux sols parisis et deux chappons de censplus 20 livres tournoys de rente payable chacun an et ce lequel est déclaré par ledit contrat en datte du 27 aoust 1495, signé Rat ».
Le fief et la terre d'Invilliers (près de Briis), contenant 374 arpents, relevant de l'abbaye de Gif. Ladicte terre d'Invilliers est de l'ancien domaine de ladite abbaye, laquelle les tiltres cy après appert qu'elle consiste et 374 arpens d'héritaiges aliénez seulement pour 100 solz tournoys à la charge de la rente féodale, laquelle rente a augmenté de quelque sous, qui faict présentement qu'il y a eu nouveau faict à ladite aliénation, lesquels tiltres estant en nombre de vingt cinq attachés ensemble.
« La première pièce est une lettre en parchemin passée soubz le scel de Paris pardevant Quatrelivres et Jacquet, notaires au Chastelet de Paris par laquelle appart dame Marguerite d'Orouer lors abbesse et sœur Jeanne de La Barre religieuse faisant et réputant lors la totalité des religieuses, icelles avoient baillé et délaissé à Mathieu Giroult ung manoir resoulloit en ung hostel, court, granges, estables édifices, jardin et lieux assiz audit Invilliers pour huit années la quantité de 374 arpens tant en terres, prez, boys que aulnoye, à la charge de déclaration en terre féodalle desdites terres et quatre livres parisis de rente annuelle et non rachaptable que ledit Giroult en avoit promis payer et continuer en chacun an au jour Sainct-Martin d'hiver, ledit contract en datte du 29e jour d'aoust l'an de grâce 1473, signes desdits Quatrelivres et Jacquet ».
« La deuxième est une sentence donnée au Chastelet au proffit desdites religieuse à lencontre de Robin Foucher laboureur demeurant à Muleron, paroisse de Briis et Collette Rabriville auparavant veuve Jean Lot par laquelle sentence ayant esté obtenu par lesdites dames religieuses avoient esté authorisées et interpellé lesdits déffendeurs de déppartier et délaisser auxdites religieuses cinq quartiers de terre estant dites appartenant tenant d'une part à Marguerite Planche d'autre part d'un bout à la ferme de Bligny et d'un bout à la veuve Mace Royer, ladite sentence du 8 juillet 1535 ».
« La dix-neufviesme lettre est un extrait d'un contract d'eschange faict pardevant Ambroize tabellion à Chasteaufort entre Pierre de Chaudron, escuyer seigneur de Méridon, et damoiselle Geneviefve de Baillon sa femme et messire Amos du Tixier, gentilhomme de la chambre du roy, seigneur de Briis et de Maisons, tant en son nom que comme se faisant de damoiselle Françoyse Hénault son épouse, dans lequel lesdits sieur et damoiselle de Méridon avoient baillé audit seigneur de Briis le fief terre et seigneurye d'Invilliers consistant en maison et lieux entourés fossez contenant troys arpents et en la quantité de 260 arpents tant terres que préz, aulnoyes avecq troys arpents de vigne, le tout aplain déclaré par le contract qu'ils avoient déclaré, sçavoir ladite maison et lieux et partye desdites terres tenues desdites dames religieuses de Gif et l'autre partye en censive du seigneur de Briis, ou ce qui estoit venu en fait desdites dames chargé envers elles de 4 livres tournoys de rente, ont plain en eschange avoit ceddé et transporté audit sieur de Meridon montant à 937 livres 10 solz de rente, lequel eschange avoit esté faict à condition expresse qu'en cas de decision des fief terre et seigneurye d'Invilliers eschangé par lesdits sieur et damoiselle de Meridon, lesdits sieur et damoiselle de Meridon vendroient audit sieur de Briis, lesdits les valleur icelle aussy qu'elle continue plus au cas ledit contract en datte du 22 décembre 1594, signé Ambroize ».
Le grand moulin de Bures , baillé à six septiers de blé mouture, depuis réduit à la moitié. Le grand moullin de Bures assiz audict lieu domaine de ladicte abbaye, baillé à six septiers de bled mousture depuis réduit à la moitié. « Sept pièces attachées ensemble. La première est une collation du 16 septembre 1578, signé Laudry et Maigret, notaires au Chastelet de Paris de deux actes y transcripts. La première d'ung contract faict et passé pardevant Gillet Gidin, notaire au Chastelet entre les dames abbesse religieuses dudit Gif et Louis Franchomme faisant ledict contract mention ledit moullin de Bures estoit dit appartenant et déppendant de ladite abbaye lequel avoit esté baillé à six septiers de bled mousture de rente lequel depuis avoit appartenu à messire Bureau Boucher et damoiselle Jacqueline Ragnier sa femme plain dudit contract appartenoit aussy à Louis Franchomme natif dudit Bures et le bail qui luy en avoit esté faict par ledit Bureau et sa femme acceptant charges et mesures desdits 6 septiers de bled mousture ainsy estoit plus aplain déclaré audit contract déclaré et aultre condition de la promesse faicte par ledit Frauhomme de rediffier ledit moullin. Lesdites dames avoient accordé ladite rente de troys septiers de bled mousture que ledit Franchomme avoit promis payer auxdites dames moitié le jour Sainct-Jean-Baptiste et aultre par le mesme jour du contract, lesdites dames avoient baillé audit Franchomme ung arpent de terre qui souleoit estre en pré appelé le petit pré des… de Bures estant lors eschange par Buisson …, le contract énoncé en datte du 26 may 1537, signé Hanaige et Godin ».
Le moulin de Bures-sur-Yvette.
« La sixième lettre est un tiltre nouvel passé par Jean de Chaulnes seigneur dudit Bures le lundy 23 juin 1614 par lequel il avoit recogneu estre détempteur et propriétaire dudit moulin banal et des appartenances passé devant l'hostel du lieu seigneurial dudit Bures par lequel moullin lesdites dames abbesse et religieuses avoient pour droit de prendre chacun an le jour sainct-Martin d'hiver la quantité de troys septiers de bled mesteil de rente mesure de Paris que ledit seigneur de Bures avoit à payer chacun an selon que contient ledit contract signé Lelièvre. Et la septième est un exploit de signiffication d'un tiltre nouvel par le seigneur de Bures auxdites dames religieuse en datte du 26 juin 1614, signé Sergent ».
Rente de 4 livres sur le moulin de Bièvres , un minot de pois et une mine de fèves, mesure de Paris.« Item, vingt-trois pièces attachées ensemble. La première est coppie d'un bail à rente faict par les religieux Mathurins, seigneurs du fief du Damoizeau à Byèvre, à Jean Bourgault d'une place au moullin à eau assiz audit Byèvre et moullant au-dedans de la rivière dudit Byèvre avecq ung quartier de terre et un arpent de pré, lequel bail à rente ils avoient faict sur ledict moullin et ses tenants tant en fief en relevant deulx, et lors délaissé et abandonné par lesdits propriéttaires par le contract passé pardevant du Breuil et Poret, notaires au Chastelet de Paris le 28 avril 1411 ».
« La deuxiesme pièce est une lettre en parchemin passée pardevant du Moustier et Le Maire, notaires au Chastelet de Paris, contenant Jacqueline Dourdin, veuve Pierre du Tramblay, lequel audit contracta voit baillé à tiltre de cens et rente à Daysot le Vieux et Richard de Sainct-Symon tous et tel droit que ladite Dourdin et hoirs avoient en la place dudit moullin de Byèvre, ledit bail et délaissement faict moyennant 4 livres parisis de rente en datte du 27 mars 1454, signé du Moustier et Le Maire ».
« La troysiesme est le contract de vente faict dudit moullin et ses appartenances par Daysot le Vieil, gendre du sieur Symon, plaira comme estant aux droits desdits Jacqueline Dourdin et Guillaume le Clerc pour donner et quitter ladite rente énoncée audict contract du 10 mars 1455. [en marge : Ce contract a esté mis es mains du saint père ministre des Mathurins de Paris le 14 avril 1648, ensuitte de la transaction du 4 juin 1647 passé par Ricordeau notaire à Paris] ».
« La douziesme pièce est une sentence faicte au proffit des dames abbesse et religieuses de Gif contre ladite Bonneveau condamnée à payer lesdits arréraiges en datte du 27 décembre 1535. La treiziesme est une coppie d'arrest de Nos seigneurs du Parlement du 5 janvier 1505 donné entre messire Charles Desdonnaire conseiller en ladite cour et lesdites dames religieuses, lequel avoit esté en faisant droit sur le tout qui … par elles obtenues 77 septiers de bled dont elles avoient esté déboutté, seroit tenu la saisie formée par lesdits religieux des Mathurins par faulte de droits non faicts par lesdites religieuses et à en passer la foy et hommaige envers lesdits religieux des Mathurins et bailler main levée par faulte d'adveu faict tous depens et dommaiges… du 5 janvier 1505. La quatorzième en papier et non signée contenant messire Jean Piot praticien demeurant à Paris au nom et comme procureur des religieuses se transporte au couvent desdits religieux des Mathurins et faict offre de ses foy et hommaiges avecq le serment de fidélité à cause dudit moullin de Byèvre et de bailler homme vivant et mourant… l'acte signé Boreau et son confrère, notaire au Chastelet de Paris du 21 juillet 1500 ».
Rente de 42 livres à Chastillon-sous-Bagneux , pour le droit de dîme délaissé au curé de Chastillon.
« Lesdites dames soulloient anciennement les dixmes dudit Chastillon au subject desquelles ayant esté de soustenir plusieurs procès pour la jouissance que faisoient cedder d'une portion d'icelles tenir le curé de Clamart. Enfin pour estre liberrées desdites contestations, ont quitté et délaissé leurs droits de dixmes pour 12 livres de rente perceptible sur lesdites dixmes délaissées audit curé de Chastillon lequel par le moyen est tenu de ladite rente. Et pour justiffier icelles sont inventoriées les pièces qui ensuivent estant au nombre de sept pièces. La première est ung contract en papier faict et passé par devant Ledoir et Mussan notaires au chastelet de Paris entre messire Estienne Beleauget procureur desdites dames d'une part et messire Noël Fonurechef lors curé de Chastillon par lequel lesdites partyes en exécution de la sentence de messire le prévost de Paris confirmé par la Cour du Pallais du … jour de febvrier 1613 avoient composé pour les arréraiges adjugés audites religieuses par Jean (?) qui avoit esté curé dudit lieu à cause des dixmes dudit lieu a ceddé adjugé par ledit Erasse, ledit contract en datte du 4 novembre 1573 ».
« La deuxième pièce est ung aultre contrat du 17 juing 1573 qui est ung bail par lesdites dames religieuses à Jehan Ginoys et Gapaer Albonynir desdites dixmes tant grosses que menues aux charges portées par ledit bail en datte du 17 juing 1573, signé Malnoue. En fin de laquelle est la collation du 6 juing 1605, signé du Tillet. La troisième pièce est une copie collationnée à sa minutte originalle par Chapellain et Le Roux notaires à Paris le 4 juin 1597, d'un autre contrat passé devant La Frougue et Mussart, notaires au Chastelet, entre ledit Bellanger procureur desdites religieuses, et ledit Conurechef lors curé de Chastillon, par lequel lesdites dames avoient révocqué le bail faict à Daubompe desdites dixmes de laquelle elles avoient fait bail avecq Conurechef qui d'icelles lors avoit prins à ferme… curé de Chastillon, moyennant quatre septiers de grain et deux muids et demy de vin et les acquitte, en datte du 9 octobre 1621, signé La Frougue et Mussart ».
À suivre…
Notes
(1) C. du Moulin, Coustumes de la prévosté et vicomté de Paris (chez Soubron, Paris, 1678).
(2) Le recrutement des religieuses avait préoccupé l'abbesse Madeleine de Montenay même avant son arrivée à Gif. C'est pourquoi elle avait amené avec elle deux de ses jeunes parentes, destinées à la vie bénédictine : Madeleine et Claude de Mornay-Villarceaux, qui joueront un grand rôle dans l'histoire de la maison. La première n'avait que quatorze ans; elle prit l'habit le 1er mars 1610, demeura novice un peu plus de deux ans, et prononça ses voeux le 22 juillet 1612, à l'âge de seize ans. Claude trop jeune encore ne tarda cependant pas à suivre son aînée.