Les moulins du Guay à Marcoussis
Cette chronique est la synthèse de notes trouvées sur ces moulins. Sans avoir trouvé de description sur l'emplacement, le moulin le plus ancien se situe en aval de la digue du petit étang, proche le pont du Gué à une trentaine de mètres en amont de ce dernier. À cet endroit, le fond du lit de la Sallemouille est recouvert de dalles de pierres, et à part un usage de moulin, il n'y a pas d'autre raison à l'existence de ce dallage.
J-P Dagnot. Février 2014.
Extrait du plan terrier de Marcoussis.
Les premiers documents
Un registre malheureusement aujourd'hui disparu, est cité par Perron de Langres, auteur de l'Anastase de Marcoussis, qui l'aurait eu en mains au XVIIe siècle. C'est l'obituaire de l'église de Marcoussis. D'après cet auteur, ce registre des obits avait plus de 500 ans d'âge en 1650. Dans ce « Mémoire des obits fondez en l'église de Marcoussy » , il est fait mention de :
- l'obit de Manasses, qui a donné un septier de blé à prendre chacun an au moulin de Clope Renolle;
- l'obit de Marthe de la Ronce,
- l'obit de Milon Noble,
- l'obit d'Isabelle de Bérouville,
-l'obit de Berthe Noble et Mathieu son fils,
- l'obit de Christine du Gay,
- l'obit de Euclide de Aureul,
- l'obit de Ferry de la Celle, qui a donné 40 sols au curé pour son obit et celui de sa femme
- l'obit de Robert le Grant qui a donné un septier de blé à prendre chacun an au moulin de Becherel,
- l'obit de Jehan le Digne et sa femme qui a donné un septier à prendre sur la maison de Chenanville,
- l'obit de ...Lernoulle,
- l'obit de Thomas de la Ronce chevalier,
- l'obit de Nicolas le Rongnex, chevalier,
- l'an 1287 , la Vigile de Noël, trépassa Jehanne dame de la Ronce laquelle donna au curé 40 sols parisis pour célébrer tous les ans une messe à son intention .
Rapprochons ces fondations de celle du prieuré de Longpont, nous retrouvons Adélaïde femme de Manasse vers 1120. Raisonnablement ces actes sont des XIIe et XIIIe siècles. Deux moulins sont cités, à cette époque les deux étangs n'existent pas, l'emplacement de ces moulinsdoit se situer entre la digue du futur petit étang et le château. Notons les patronymes Ronce et Guay.
En 1298, un extrait du registre des visites de l'archidiacre de Josas, mentionne que dans l'estimation de biens de la fabrique de l'église Saint-Wandrille de Marcoucis, il est fait mention d'une mine de bled sur le moulin de Guillerville. Sommes-nous à cette époque à Linas ou à Marcoussis?
Nous arrivons en 1356, un vidimus de 1397 nous apprend que, par devant Raoul Foulques et Jehan Maugarde clercs au chatelet de Paris, furent présent noble homme Perrin de la Ronce, escuier fils de feu Symon de la Ronce et de damoiselle Jehanne jadis sa femme demeurant à Marcoussis, si comme ils disoient, confesse avoir vendu à honorable homme et saige maistre Galeran Heruy, advocat en court laye, et à damoiselle Jehanne sa femme bourgeoise de Paris acheteurs et leurs hoirs, cinq septiers de blé mousture de rente annuelle que ledit vendeur disoit avoir sur un moulin à eau qui est audit acheteur séant au terroir de Marcoussis dit et nommé le moulin de Clopper (rayé) Cloppernouille , mouvant en fié de messire Guillaume Despréaux, chevalier, seigneur de Marcoussis, c'est à savoir cette présente vente faite le prix et somme de seize livres,... Cet acte confirme l'existence de ce moulin au XIVe siècle, et précise qu'il s'agit d'un moulin à eau.
En 1367, Guillaume Despréaux, seigneur de Marcoussis, rend son aveu:
« Par ces présentes lettres, advoue tenir en fief à une foy et hommage du roy nostre sire, ce qui ensuit, c'est à savoir:
- ung hostel appelé la mocte de Marcoussis avec le clos à murs qui est autour ledit hostel et bois ,
- item le parc devant ledit hostel fermé à murs , contenant environ 48 arpens,
- ...
- item 390 arpens de boys en plusieurs pièces, environ la dicte ville de Marcoussis,...
- ...
- item en arrière-fief, 25 livres parisis de rente annuelle que tiennent la femme et les hoirs de feu maistre Galeran Heruy lesquels proviennent des héritages de Loys Chameau assis à Marcoussis,
- item Audry, ..... un fief séant à Marcoucis,
- item ung autre appelé le moulin de Bescherel que tient Jehan Audry assis à Marcoussis,
- ...
- Bernard de Montlhéry, tient dudit sire des Préaux, arrière fief du roy, un fief appelé le fief de la Ronce séant à contenant qui peut valoir...
Le second moulin dit de Bescherel réapparaît également au XIVe siècle tenu par Jehan Audry.
François de Dinan prévost de Montlhéry dans un mémoire (rédigé vers 1650) que l'on lui attribue, déclare concernant la paroisse de Marcoussis: " est dans les tables et pancartes entre les pleines mouvances de Montlhéri ainsy que l'ont recognu les seigneurs dudit Marcoussis par les actes de foy et hommage d'aveus et dénombrement qu'ils en ont rendu tant à la chambre des comptes qu'audict Montlhéri... J'ai dans mes copies d'adveus copie de deux adveus dudict Marcoussis, l'un du 18 juillet 1367, rendu par Guillaume Despréaux lors seigneur dudict Marcoussis par lequel le moulin de Becherel assis à Marcoussis...
Nous arrivons début 1380, pour voir une vente, vint en jugement Jehan Audry, clerc demeurant à Marcoussis, lequel de son bon gré confesse avoir vendu par tiltre de pure vente, à honorable home et saige, Bernard de Montlhéry, seigneur de Marcoussis, le moulin de Berch assis audit lieu, qui est chargé d'un muid de blé d'aumosne au curé de Marcoussis. Cette vente est faite pour le prix et somme de soixante ... car elles sont rompues... Le moulin de Berch ou Becherel devient la propriété du seigneur de Marcoussis. Ce dernier se fait saisir ses biens et ces derniers vont passer par échange à Jehan de Montagu.
En 1388, un aveu est rendu par Pierre Testard. Vint en jugement Pierre Testard, lequel advoue tenir en fief à une seulle foy et hommage à cause de sa femme, de noble home Jehan de Montagu, les héritages qui ensuyvent c'est assavoir les parons?, court, jardin, appelés Fresneaux les Marcoussis, item 52 arpens... suivent les droits ... Thomas Arnoul pour sa maison où il demeure à présent pour deux sols deux deniers par an, pour son aulnoy du Gué tenant au biez du molin et luy pour son jardin tenant à la masure quy fut à la Mandareuse... Ce document montre l'existence d'un moulin au Guay où un bief existe.
Le lendemain de Noël 1389, un intitulé est très instructif: au chapitre Carneaulx et Hersepot, pour un aveu de maison, cour jardin, collombier, masures, fosses à poissons, et d'un moulin ruineux avec 149 arpens... cet intitulé est détaillé le lendemain: Vint en jugement Galeran de Montigny, lequel advoue tenir en fief de Jehan, seigneur de Montagu, secrétaire du roy et seigneur de Marcoussis, à cause de sa femme Jehanne Lavenant fille de feu Raoul, jadis notaire au Chastelet et feu Agnès sa mère elle même fille de Galleran Héruy: ung hostel, court, jardin, fosse à poisson , que l'on dit les Carneaulx... , item ung molin appelé Coppernouille avec les banniers d'icelluy,...
Nous retrouvons l'acte de 1356 vidimé en 1397 : Perrin de la Ronce escuier fils de feu Simon de la Ronce et de Jehanne, demeurant à Marcoussis vend à honorable et saige maistre Galeran Héruy, advocat en la court Lay, bourgeois de Paris, cinq septiers de blé mousture sur ung molin à eaue qui est audit acheteur séant au terroir de Marcoussis nommé le molin de cloppernouille mouvant en fief de noble homme Guillaume de Préaux, cette vente faite pour seize livres parisis. Cet acte est également mentionné sur un autre registre.
En octobre 1397, Galéran de Montigny, huissier d'arme du roy et Jehanette sa femme, fille de feu maistre Raoul Lavenant, demeurant à Montlhéry disoient et affirmoient qu'ils avoient les héritages de ladite Jehannette, cens, rentes, droitures, prés, boys, aulnoys, saulsoyes, maisons, colombiers, molins, fiefs et revenus, en la ville et chatellenie de Marcoussy quy ensuivent, c'est à savoir:
- l'hostel des Carneaux, ...
- l'hostel des Picquotes, ...
- l'hostel Hersepot, ... en désert
- item le molin de Cloppet dit coupperenoullle et les appartenances dudit molin, tant rivière que autres lequel molin est en ruyne, ...
- item sept arpents que bois que aulnoy ou environ assis audit moulin de cloppet
lesquels héritages vendus à Jehan de Montagu,... cette vente faite moyennant 1.800 escus d'or à la couronne du coing du roy. Donc en 1397, Jehan de Montagu possède également le moulin de Cloppernoule en ruine.
Les moulins au XVe siècle
Notons en 1402 l'achat du moulin de Guillerville par Jehan de Montagu à Raoul Labbé. Il dépend à cette époque du seigneur de Guillerville.
En 1410, après l'exécution de Jehan de Montagu, vint en jugement Denisot Audry demeurant à Marcoussis, lequel advoue tenir en fief de Loys de Bavière, comte palatin, à cause de son chastel de Marcoussis :
- une pièce assise au dessus de la haye marcade tenant d'une part à audit seigneur, d'autre part à Jehan Petit aboutissant au chemin royal,
- item ung arpent d'aulnoy assis près du molin du Gué, tenant d'une part au chemin de la Ronce et d'autre part aux biez dudit molin ,
- item trois quartiers d'aulnoy tenant d'une part aux biez dudit moulin et d'autre part à la morte eau aboutissant audit moulin.
Cet acte par ses tenants clarifie la position du moulin du Gué et montre que la Sallemouille a deux bras, l'un alimentant le bief et l'autre la morte eau.
Le terrier du Déluge de 1473 nous apporte quelques informations par des déclarations :
Phot Vilain pour une masure et jardin assis audit Marcocis qui fut à feu ... Busart tenant d'une part à Polon, barbier, et d'autre au chemin qui va au moulin ...,
- une autre pièce tenant d'une part aux chemins des ruelles et au sentier qui va au moulin, ...
- ledit Vilain pour une autre masure tenant à ladite ci dessus et sont toutes les deux assises sur le moulin du Gué...
En 1480, devant maître Gosse, tabellion à Marcoussis, le fondé de procuration de Monseigneur Louis de Graville loue à Jean Haulion, couvreur de chaume, une pièce de terre contenant deux arpens et demi ou environ assis au Gué dudit Marcoussis tenant:
- d'une part au chemin qui tend du château à la Ronce,
- et d'autre part au chemin qui tend de l'estang au moulin du petit estang ,
- d'un bout à une grosse roche qui est près dudit moulin ,
- et d'autre bout à la chaussée du petit étang nouvellement fait ,
et laquelle pièce de terre icelluy preneur sera tenu de faire bastir et édifier maison bonne et manable a dedans trois ans,
- item dix arpents de terre en bas buisson et taillis, près du Buisson Rond, advenu et eschu à mondit seigneur par enonciation faite à son proffit par Robin Rocher.
On peut avec cette description localiser le moulin. Une ruelle porte actuellement ce nom "sentier du vieux moulin". Le Petit Étang nouvellement fait est-il celui existant de nos jours?
Les moulins au XVIe siècle
En 1511, nous devons nos contenter d'un intitulé : bail du moulin de l'étang du Gué. Quatre ans après, un document informe concerne l'arpentage des étangs de Marcoussis, notons le petit estang du moulin contient en son plein d'eau 90 arpens... Il s'agit sans ambiguïté de l'étang existant de nos jours.
L'amiral de Graville décède en 1516. Deux ans après dans la prisée de sa succession relevons le petit étang du moulin contenant en son plein d'eau y compris chaussée et biez 90 arpents. Le moine Célestin Pijart a recopié le partage fait en 1518. Le petit étang de 90 arpens y figure; ensuite on note un moulin a blé au dessus de la chaussée du petit estang. Le document seigneurial est différent il est déclaré un moulin et un colombier depuis longtemps détruits.
En 1521, Jehanne de Graville baille à cens à Jehan Pinoteau:
1°) une pièce de pré contenant 22 arpens tenant ... au chemin qui conduit de la chaussée du grand étang à la chaussée de l'étang du moulin...
2°) 6 arpens tant pré que terre tenant aux biez de l'étang du moulin...
Rappelons la même année, l'acquisition par la dame de Marcoussis du moulin à vent. La dame décède, ses neveux se partagent difficilement ses biens; en 1545, le premier lot est constitué : ... oultre les fermes muables,... le pressoir et ung moullin à vent, estimés à 97 lt; également dans l'estimation des biens figure un moullin a eaue aussy apprécié par ledit ancien partage pour une foys paier la somme de huit vingts livres tournoys.
Nous nous intéressons maintenant à la famille Gaullier:
- en 1546, Michel Auché époux de Marion Gaullier constitue 32 sols de rente au proffit de Guillaume Gaullier sur une maison à Marcoussis (intitulé).
- en 1579, Fleurent Gaullier vigneron demeurant à Marcoussis confesse estre détempteur et propriétaire d'une espasse de maison couverte de chaulme et jardin, assise près le moullin du Gué de Marcoussis , le tout contenant 14 perches, tenant d'une part audit Gaullier, d'autre part à Jehan Persault, un sentier entre deux descendant audit moulin, d'un bout au chemin qui tend du chasteau dudit marcoussis aulx estangs dudit lieu , et d'autre bout ... sur lequel héritage ledit Gaullier recongnoit que Loys Boutery a droit de prendre et percevoir 50 sols de rente de bail d'héritage .
La même année, Loys Pasquier déclare au seigneur de Marcoussis:
- ung quartier et demi assis au Guay, tenant à Estienne Baudet d'autre part à Fleurent Gaullier, d'un bout à la rivière,
- ung quartier de terre assis au Guay, tenant à Michel Petit, d'autre à Jehan Pasquier et d'un bout à la rivière,
- 19 perches de terre et friches assis près le mollin du Guay.
Le censier de 1580 mentionne Hugues Rolland qui déclare une maison couverte de thuile, appelée le logis de la pie, tenant à Jehan Roux, à Jehan Lesueur, d'un bout sur la rivière morte, et d'autre sur le grand chemin... Cette rivière morte démontre l'existence d'une rivière suspendue qui alimente le moulin.
Relevons en 1580, Jehan Persault, serrurier demeurant à Marcoussis, advoue tenir en la censive du seigneur de Marcoussis, à scavoir une espace de maison couverte de chaulme, court et jardin, assise au Guay, contenant le tout un quartier et demy tenant d'une part:
- à Charles Poupart,
- à la rivière qui descend au mollin ,
- d'un bout aux héritiers de feu Jehan Pasquier,
- d'autre bout au chemin qui tend du chasteau à lestang.
L'emplacement au XVIIe siècle
Fin 1609, un acte est intéressant par ses à côtés :devant Jehan Auzard, Loys Beauvair vigneron demeurant à Montlhéry, à cause de Barthélemy Bouthery sa femme d'une part, Henry Jouanne aussi vigneron à Montlhéry à cause de sa femme Didière Bouthery d'autre part disant lesdites parties que faisant le partage avecq leurs cohéritiers de Loys Bouthery père desdites femmes, au sujet d'un héritage de troys quartiers de boys et aulnois auroient esté divisés au lieudit le Guay en quatre au moyen d'eschanges entre cohéritiers, eux deux restant maintenant seuls et désirant se partager les lieux. Ils ont fait arpenter officiellement et ensuite les parties auroient enchéri la portion qui est du costé de Marcoussis jusqu'à six livres quinze sols, Ledit Beauvais moyennant cette somme a choisi cette pièce, tenant au vieux cours d'eau, d'autre au ruisseau qui descend des estangs dudit Marcoussy d'un bout audit Jouane à cause de l'autre moitié, d'autre bout aux friches du vieil moullin dudit Marcoussis et audit Jouanne, l'autre moitié desdits trois quartiers de boys et aulnoy qui est tenant audit vieil cours d'eau, d'autre audit ruisseau, d'un bout audit Beauvais et d'autre bout à Pierre Hubert. Pour la séparation des pièces a esté mis et planté deux bornes, proche ledit antien cours d'eau et l'autre près du ruisseau , ce partage est fait à la charge par ledit Beauvais de laisser le passage au dit Jouane sur sa moitié, pour faire la vuidange des bois de sa moitié et moyennant la soulte de six livres. On est en droit de penser que le moulin à vent de Marcoussis est considéré comme bannier et que le moulin du Guay cité dans les déclarations n'est plus en activité depuis quelques décennies, le terme vieil cours d'eau signifiant l'ancienne rivière suspendue alimentant le moulin.
En 1613, Didiere Boutery réapparaît veuve, Henri Jouano, elle confesse avoir vendu à noble homme Claude Dumoulin, recepveur antien et alternatif des barrages de la prévosté et vicomté de Paris, un quartier et demy de bois et aulnoy, au Guay, tenant lesquels quartiers d'une part au viel cour d'eau, d'autre part au ruisseau descendant des estangs faisant partie de la succession de Loys Boutery ... moiennant 36 livres tournois. Le propriétaire de la future ferme de l'Hôtel Dieu rachète une partie de bois entre les deux bras de la Sallemouille. La suite du récit va nous montrer la persistance du terme moulin à un édifice dont ne restent probablement que les ruines.
Ainsi en 1621, Roch Rousseau, déclare estre détempteur de deulx espasses de maison tenant à la ruelle du moulin d'un bout, à la rue du Guay, à la rivière de l'autre bout, dont 35 sols de rentes appartiennent à Claude du Moulin... Loys Rousseau, réitère dans un titre nouvel estre détempteur et propriétaire d'un espasse de maison, granche, siz au Guay tenant à la ruelle du vieil moulin, d'un bout à la rivière et d'autre à la rue du Guay...
En 1630, Jehanne Breton demeurant à Janvriis, tutrice de ses enfants d'avec feu Robert Poupart, confesse avoir vendu à Maurin Daudin, marchand demeurant à Marcoussis, trois espasses de maison qui se consistent en trois chambres à feu, greniers au dessus, et cave dans la chambre du milieu avecq le jardin dicelle maison ...appartenant à la dite venderesse, avecq le droit de passage dans la court dépendant de l'autre maison cy dessus, ... le tout assis au Guay tenant d'une part à ladite venderesse d'autre part et d'un bout au moulin du Guay et d'autre bout sur le chemin qui tend du chasteau dudit Marcoussis au petit estang que ladite venderesse a dit luy appartenir à cause de l'acquisition faicte par elle et feu Jehan de la Vanne, chargé de deux sols et deux tiers de poulle de cens au seigneur d'Entragues, également de dix livres de rente à Guiot Jubin. Cette vente faite moyennant 90 livres . Même si le moulin n'existe plus, cette description le situe au nord de la Sallemouille et au bas du bief.
En 1634, Françoise Marc, veuve de feu Roc Rousseau, vivant laboureur demeurant à Marcoussis confesse avoir renoncé aux droits qu'elle pouvait avoir sur une maison, estable, cour, jardin, lieudit le Guay, contenant trois quartiers, tenant à la ruelle du viel moulin, d'un bout à la rivière, et d'autre bout sur la rue du Guay, au proffit de Jehan Marc...
Nous retrouvons cinq mois après, Maurin Dandin qui, vend à François Galeran marchand, un demy arpen de terre planté en arbres fruitiers assis audit Marcoussis lieu appelé le viel moulin du Guay , appartenant audit Dandin, moyennant l'acquisition qu'il en a cy devant faicte de Jehan Lambert, laboureur demeurant au Mesnil Furger, tenant d'une part à Michel Petit, fruitier, d'autre part aux héritiers de feu Pierre Sauvagot, d'un bout audit Dandin et d'autre bout à la rivière en censive du seigneur d'Entragues pour deux sols six deniers et deux chappons bons loyal et marchand que leur doit chacun an.
En 1637, un titre nouvel est passé par Jehan Marc qui déclare estre détempteur d'une maison contenant deux espasses couvert de chaulme... court jardin assis au lieudit le Gué tenant à la ruelle du viel moulin...
Notons en 1647, extrait d'un texte abimé en sa partie supérieure, ... maison manable, jardin au hameau du guay , tenant d'une part à la ruelle du moullin, ..., d'autre bout à Charles Roger, item une grange et estable, couvert de chaume avec ung cartier et demy de jardin, proche et tenant audit Daudin, ... texte abîmé, 100 sols tournois de rente foncière ... lesquels Daudin et Poupart payer audit Jeulin tant qu'ils seront détempteurs desdits héritages...
En 1666, Marin Croizet, chartier demeurant à Montlhéry, baille jusqu'à six ans à René Lefèbure, manouvrier, une maison, estable, jardin, au lieudit le Guay, tenant à Jehan Persault, d'autre part à la ruelle du vieulx moulin, aboutissant en un bout sur ledit vieulx moulin et d'autre part sur ladite rue, moyennant la somme 24 livres.
L'année suivante, Louis Jaunet le jeune marchand demeurant au hameau du Guay, lequel a reconnu estre détempteur d'une maison size audit lieu du Guay contenant trois espasses se consistant en trois chambres basses à feu, grenier au dessus une petite estable à costé cave, le tout couvert de chaulme avec une petite cour et jardin, contenant en fond de terre demy arpen tenant d'une part aux héritiers à cause de la cour commune qui est entre eux, d'autre part à la ruelle du viel moullin, d'un bout sur la rue du Guay, ... par derrière à Charles Roger et Charles Pinotteau, venant de l'acquisition faite à André Daudin fils et héritier de André Daudin...
Les mentions au XVIIIe siècle
En 1742, un titre nouvel concerne Lubin Langevin vigneron qui déclare, être propriétaire d'une maison près le petit étang de Marcoussis tenant à Jeanne Pivoteau, d'autre à la ruelle d'un moulin, d'un bout sur la rue et d'autre sur le ruisseau des étangs... et reconnaît devoir à Anne Challigne veuve Gaudron 31 sols de rente ...
Notons en 1766 une prise à rente sur une maison par Antoine Allaire venant de Denis Brizard et Catherine Clocard. Cet acte à trouver.
Relevons dans le bail de la ferme de l'Hôtel-Dieu de 1772, la saulssaye joignant la ferme dans laquelle est une fontaine et le passage pour aller à ladite ferme. Cette fontaine fonctionnait encore au XXe siècle.
On voit sur le plan terrier de 1780, au hameau du Guay un petit pont sur la Sallemouille, également en consultant l'état des chemins de 1806 au n°42 le sentier nommé : le Sentier du vieux moulin ... À noter sur ce plan, il n'y a pas de pont sur le ruisseau au niveau de la ferme de feu Emile Legendre, ce qui pourrait être une explication du nom du hameau, le franchissement de la Sallemouille se faisant à gué.
Continuons à relever les déclarations où les propriétaires sont voisins du sentier du vieux moulin; en 1782, Antoine Allaire père déclare au terrier de Marcoussis une maison composée d'une chambre à feu, grenier dessus, grange à côté cave dessous, le tout couvert de chaume, cour devant, jardin derrière, dans lequel est une autre cave et une mare contenant demy arpen tenant au nord est au chemin du Guay à Montlhéry, d'autre au sud ouest aux prés de Pierre Guillier, au sud est à la veuve Antoine Fourneau un sentier entre deux, au nord ouest à Jean Louis Petit ... Le fils déclare ses biens qui ne sont pas au Gué, François Allaire, vigneron demeurant au Guay époux Gabrielle Cordeau, ...
Projet de moulin au grand étang.
Début 1789, D. Fleury, meunier au moulin de la Genette propose de faire bâtir à ses frais un moulin avec des terres selon le plan ci-dessus, à la charge d'une rente. Il écrit au régisseur de la comtesse d'Eslignac qu'il s'est rendu avec Laurent Poullet afin d'estimer le terrain nécessaire pour l'établissement d'un moulin à eau au grand étang de Marcoussis. Il demande:
- quatre arpens abandonnés à titre de rente foncière sur partie desquels il fera construire à ses frais les bâtiments nécessaires et jardin.
- la permission de ramasser et d'arracher les pierres dans les bois de Madame pour faire la bâtisse
- que l'on ne pêchera l'étang que tous les trois ans
- qu'il fera son courroy pour attirer l'eau nécessaire au moulin près et en deçà de la bonde selon le plan ci-dessus
- la permission de loger dans la loge des pêcheurs pendant le temps de la bâtisse et d'y construire un four dont l'entrée sera dans la loge et la motte au dehors.
- le pâturage pour ses bestiaux dans les endroits accoutumés,
Pour tout ce que dessus il offre 300 livres de rente... signé Ladey . Ce projet ne verra pas le jour.
Nous arrivons en 1793, François Alaire, vigneron, et Marie Madeleine Cordeau, comme étant aux droits à la charge de la rente déclarée de Antoine Alaire et Marie Catherine Olivier; et encore le dit François héritier par moitié desdits ses père et mère; lesquels déclarent être propriétaire d'une maison sise au hameau du Gué, paroisse de Marcoussis, lieux bâtiments et jardin en dépendant contenant le tout en fond de terre un demy arpent et un demy quartier tenant d'un coté à Louis Lambert, d'autre à l'ancien chemin du vieux moulin , séparant lesdits lieux des héritiers de Antoine Fourneau, par devant au nouveau grand chemin de Montlhéry à Versailles...
Quelques notes postérieures
L'état des chemins de 1806 décrit en 42, le sentier du vieux moulin prenant naissance sur lancienne route d'Arpajon à Versailles et joignant la rue basse du Guay de 130 mètres de longueur, sur 1,5 mètres.
La matrice cadastrale de 1822 localise:
- François Allaire pour les parcelles L 605 à 610
- Germain Petit pour L 597 à 604.
L'état des chemins de 1891 décrit en 11, le sentier du vieux moulin commence au chemin vicinal n°5 du Gué entre les parcelles 534 et 535 de la section L, tend vers le haut Gué traverse la Sallemouille et se termine au chemin du haut Gué n°10 entre les propriétés 614 et 616; longueur 142 m largeur 1,5 m.
Cadastre actuel des lieux.
Vue aérienne des lieux.
Propriétaires voisins du vieux moulin
Une étude plus poussée de ces parcelles pourrait peut-être de relier les différents actes et permettre ainsi de préciser l'emplacement du moulin.