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Le moulin de Guillerville à Linas 1600-1911

 

Cette chronique est le second et dernier volet de l'histoire d'un moulin alimenté par la Sallemouille dont on connaît l'existence depuis le XIIIe siècle. Nous nous étions arrêtés en 1559.

 

J-P.Dagnot . Juin 2014

 

Extrait plan de 1790 avec articles de 1831.

 

Le moulin au XVIIe siècle

Au début du siècle le moulin appartient à Loys Leroyer, greffier de la prévôté de Montlhéry. Début 1602, Georges Jubin, musnier demeurant au moulin de Guillerville en la paroisse Saint-Médéric à Linoys d'une part et Nicolle Breman veufve de Henry Lesné demeurant au moulin de lestang d'autre part, promettent de se prendre par les loys du mariage...

Le fief de Guillerville ne comportant qu'un moulin et une chapelle en ruine, le meunier présent est interpellé en 1604 par Noël de Compans, sieur d'Arcy, trésorier général de France en Picardie pour porter la foy et hommage de la seigneurie de Villiers à cause de l'acquisition faite par eschange, avec Louis de Mornay, seigneur de Villarceaux relevant de Guillerville et payer les droits de relief de 600 livres correspondant à une année de revenus; l'épouse du meunier lui répond qu'il n'y a personne pour le recevoir.

Noël de Compans décède en 1610, Baptiste de Bermond, curateur de Fleury et Loyse de Compans, frère et soeur enfans de Noël de Compans, vient présenter une souffrance remplaçant les foy et hommage tant que le seigneur sera mineur, s'est déplacé au lieu seigneurial de Guillerville où y estant a demandé à Henry Lesné, meusnier du moullin de Guillerville, a demandé Loys Leroyer seigneur dudit lieu...

Nous arrivons en 1616, le fief et le moulin de Guillerville vont appartenir à la famille Lemaistre pendant 150 ans; Loys Leroyer, licencié en droit canon, curé & doyen de Montlhéry, en son nom et procureur de Loys Leroyer, cy-devant greffier de la prévosté de Montlhéry, et d'Elisabeth Lemasson sa femme, ses père & mère, délaisse définitivement à toujours, à noble homme Hiérosme Lemaistre, seigneur de Beljambe, demeurant rue Pierre Sarrazin, paroisse Saint-Benoit, un fief terre et seigneurie de Guillerville consistant en:
- maison, moulin à eau, grange, estable, court, jardin et pourpris,
- un clos d'arbres fruitiers ...,
- cinq quartiers de pasturages, tenant à ladite maison,
- trois arpens de bois proche ledit lieu,
- un arpen et demy de pré,
- cinq quartiers de bois,
- 21 lt de rente admortie,
- cinq fiefs relevant de ladite seigneurie
(Villiers, Couldray, Petit-Paris, Boissière, Villejust); à l'exception d'une petite maison couverte de thuilles et chaulme, court, jardin, cour et jardin derrière et 20 perches de clos, acquise de Jacques Lehoux; letout mouvant de la seigneurie de Villebouzain,
- en contre eschange le seigneur de Beljambe, cède 687 lt de rente, dont une partie venant de Pierre Lemaistre et Anne Lesueur.

En 1617, Henry Lesné musnier demeurant au moullin de Guillerville confesse avoir vendu à Jehan Gibon son gendre, marchand mégissier premièrement trois quartiers de terre...

L'année suivante, Noble damoiselle Renée Lefébvre, espouze de Noble homme Monsieur Maistre Hiérosme Lemaistre conseiller du Roy nostre sire en sa cour du parlement à Paris seigneur de Beljambe et Guillerville, qui se porte fort pour son espoux et confesse proroger et prolonger le bail à ferme & moisson de grain fait par honorable homme Loys Leroyer, naguère seigneur de Guillerville, à Henry Lesné, musnier actuel, cette prolongation est faite pour quatre ans moyennant quatre muids de bled mestail bon & loyal, et marchant à la mesure de Montlhéry que ledit Lesné doit porter audit seigneur en son hostel de Beljambe, de trois mois en trois mois. En qouy faisant ladite demoiselle vend la couppe des saulnes estant devant ledit moullin moyennant la somme de cinquante livres. Les conditions sont habituelles notamment pas d'idemnité en cas de réfection des chaussées, viviers et estangs dudit moullin. Également un minot de froment au mois de septembre.

En août, Henry Lesné est choisi pour faire la prisée du moulin de Chollet. En fin d'année,Henry Lesné, musnier de Guillerville, et Pierre Berthellot, musnier de la Roue, lesquelles parties font accord pour le regard de la chasse des lieux de la Roue et la Pellerine appartenant audit Berthellot, lui accorde de chasser sur huit personnes. Cet accord faict pour le temps et espasse du bail que le seigneur de la Roue a faict audit Berthellot et que, pendant iccelluy temps, ledit Lesné promet d'habiller ledit moulin pour faire farine...

En 1620, un transport de bail se fait en famille, Henry Lesné père, musnier au moullin de Guillerville cedde à son fils Henry, le bail du moullin du petit Paris. Notons en février 1621, au cours du mariage de son fils Henry lesné avec Elizabet Lirreau, Henry Lesné musnier de Guillerville et sa femme Françoise Jubin dotent leur fils de 300 livres, à prendre sur les ustancilles tournant et travaillant du moulin du Petit Paris; la cérémonie rassemble de nombreux invités.

Quatre ans après, prisée du moulin neuf par Jean Goblet et Pierre Lefèvre du moulin de Fourcon à la requeste de Pierre Lesné naguère au moulin de Chollet et aussy Henry Lesné, musnier à Guillerville ...

L'année suivante, honorable homme Henry Lesné, musnier à Guillerville reçoit de son gendre Jean Gibon 1500 livres qui lui étaient dues...

Fin 1628, Henry Lemaistre seigneur de Guillerville, lequel vollontairement et gratuitement concède à Jehan Dubois sergent royal demeurant à Montlhéry, la permission de faire conduire en son jardin scitué audit Guillerville, un petit canal qu'il fera faire à ses despens ung cours d'eaue d'une source qui est enclos dans le jardin qui deppend de l'enclos et jardin de la chapelle et faire tomber dans un petit bassin ou lavoir... Il s'agit de prélever une partie de l'eau de la source de Guillerville.

Un manuscrit non consulté de la BN nous apprend qu'en 1632, que Gilles Cordeau a remplacé Henri Lesné. On le retrouve en 1635, Gilles Cordeau, musnier au moulin de Guillerville à l'encontre de François Roux musnier à Grousteau représentés par Beauperrin et Lhéritier, ... emprisonnement de la personne dudit Roux, pour luy rendre et restituer la mule de question, ..., ledit Cordeau pour l'avoir trouvé dans le vilage de la Ville-du-Bois, conduisant deux septiers de farine en la maison de Fiacre Bourgeron, demeurant audit ville du bois, ... ledit Roux a affermé du receveur de la terre et seigneurie de Marcoussis, le droit de chasse et mouture des grains des habitans dudit Ville du Bois dont il livre par an quatorze septiers de bled, ... Cette querelle entre deux meuniers est peut-être due au receveur de Marcoussis qui a accordé la chasse de la Ville-du-Bois aux deux meuniers.

Gilles Cordeau est qualifié de marchand musnier en 1635 et 1636.

En 1640, notons le baptême de François Cordeau, fils de Gilles demeurant au moullin de Guillerville, le parrain, Séraphin Lemaistre abbé de Saint-Aignan ...

L'année suivante, Loys Lemaistre, ...., de présent à Beljame, baille à tiltre de loyer jusqu'à trois ans, à Andry Houdouin, boullanger, demeurant à Linois, le moulin à eaue à faire de bled farine, assis audit Guillerville, deppendant de la seigneurie du lieu, garny de moullans, tournans, travaillans et autres ustancilles, desquels Gilles Cordeau a naguères jouy, ledit preneur disant bien congnoistre pour en jouir depuis trois années, moyennant la somme de 400 lt, une mine de froment et six chappons.

En 1643, Louis Lemaistre, en son château, baille à tiltre de loyer jusqu'à six années, à Jehan Bourgeron demeurant audit moulin, le moulin à eau de Guillerville, à faire de bled farine, garny de ses ustancilles servant à icelluy, avec les logis, jardins, clos et appartenances, ledit preneur disant bien les congnoistre, ce bail fait de la mesme manière qu'en a jouy Audry Oudoin, moyennant la somme de 450 livres et un septier de bled froment... sera tenu de curer la rivière lorsque besoin sera et curer les estangs du moulin la dernière année...

Trois jours après, un accord est conclu entre Gilles Cordeau et Jehan Bourgeron au sujet du curage de la rivière et des étangs. La quinzaine suivante, on finalise le changement de meuniers par une prisée du moulin:
- l'arbre du moullin de 14 pieds de long et 15 pouces de grosseur, garny de 4 frettes 85 lt,
- item la roue du moulin de 16 pieds de haulteur garnie de ses embrassures 90 lt,
- item un rouet garny de ses embrassures ... 36 lt,
- item la lanterne garny de ses fusea
ux
- item le plancher servant à porter les meulles auquel y a 44 pièces de bois 12 lt,
- item un poillyé garny de ses deux chaises servant à abaisser ledit moulin 16 lt,
- item trouvé le fer, nill, et poisselet? 36 lt
- item la meulle de dessoubz appelée le gisant de six pieds de haulteur et despaisseur 13 pouces 54 lt,
- item la meulle de dessus appelée la courante de pareille haulteur et espaisseur de 10 pouces 70 lt
- item trouver un chable servant à lever les meulles 27 lt
- item une trémie, cheval, auge et aiz servant à couvrir les meulles 15 lt,
- item la huche garnye ... 18 lt,
- item une petite vanne 3 lt.

L'année suivante, une assemblée des habitans est faicte sur la requeste de Louis Lemaistre seigneur de Guillerville qui prend faict et cause pour son meusnier Jean Bourgeron qui a été taxé à quatre cents livres tournois pour le taillon, le seigneur demande que son impot soit ramené à deux cents livres.

De nouveau en 1648, Louis Lemaistre de présent en son chasteau de Bellejame, renouvelle le bail fait à Jean Bourgeron, moyennant le prix et somme de 600 lt. Notons dans ce bail une pièce de terre dans le parc entre la rivière du moulin et la morte eaue, moyennant 300 lt...

En 1652, André Josse receveur de la seigneurie de Brétigny, ayant pouvoir de Romaine Lanoullier, receveuse de la terre de Marcoussis, baille pour cinq ans à Jehan Bourgeron, meusnier du moulin de Guillerville, la chasse aux grains de Marcoussis à prendre sur les sujets de ladite seigneurie, iceux grains convertir en farine et de les rendre dans le temps de la coustume et de laisser jouir et faire la mesme chasse au meusnier du moulin à vent de Marcoussis, ce bail faict en outre moyennant soixante dix livres tournois.

Notons la présence de Jean Bourgeron en 1655 pour priser le moulin Grouteau. L'année suivante lors d'un aveu par le seigneur de Guillerville, relevons la description du moulin, item un autre grand corps de logis contenant cinq espasses, sous le comble duquel bastimen il y a un moulin à eaue avec le logement du meunier, cour devant, grange estable dans icelle cour, jardin derrière et à costé planté la plus grande partie en arbres fruitiers dans lequel jardin y a un estang pour recevoir l'eaue qui fait mouldre ledit moulin qui vient du ruisseau qui sort des estangs dudit Marcoussis, la propriété duquel ruisseau a été concédée en 1533 à la seigneurie de Guillerville.

Début 1672, Jean Lesné quitte le moulin au profit de Claude Leborgne. Madame la présidente Lemaistre, tutrice de ses enfants, demande la visitation et prisée du moulin. La liste des composants du moulin est analogue et nous ne la reprendrons pas. Signalons uniquement la roue estimée à la modique somme de 40 livres, elle doit être en mauvais état.

En mars, Claude Leborgne, meusnier, fait appel à Alexandre Giron, maitre charpentier à la Pellerine, pour lui construire à neuf en trois semaines, une roue pour ledit moulin, sera de 17 pieds de diamètre ou de hauteur, garnye de six embrasures de bouts de chêne de six pouces de larges sur trois d'épaisseur, des courbures nécessaires de deux pouces d'épaisseur et dix à onze pouces de largeur avec toutes les aiz d'aunage. Bois de chesne fourni par Giron, moyennant 135 livres, présent Edmé Aupy bourgeois de Paris chargé par Marie Françoise Feydeau, veuve Hiérosme Lemaistre, propriétaire du moulin, qui règle un accompte des 135 livres. Le solde est réglé en fin de mois.

L"année suivante, Marie Françoise Feydeau, tutrice de ses enfants mineurs, demeurant en sa maison hostel de Paris rue Saint-André-des-Arts, de présent en son chateau de Bellejame, baille à titre de loyer ferme prix d'argent pour six ans, commançant le premier jour d'octobre, à Louis Gueusdin l'aisné meusnier au Carouge, le moulin de Guillerville garny de ses ustancilles moulant travaillant et faisant de grain farine, consistant en:
- maison manable du musnier et bastiments joints couvert de tuille,
- cour en laquelle il y a d'autres bastiments, grange, escurye, estable, couvert de chaulme
- jardin et clos derrière,
suivent différentes terres. Le preneur sera tenu de curer quand besoin sera l'étang et la rivière du moulin à commencer depuis la grande arcade qui est dans le parc de Bellejame, proche le chasteau. Le bail fait moyennant le prix somme de cent quarante livres par chacun an.

En septembre, le procureur de Dame Marie-Françoise Feydeau, se transporte au moulin de Guillerville avec Alexandre Giron maitre charpentier expert pour faire la prisée et estimation des moulants, tournants, travaillants dudit moulin, et René Crestier meunier de la Roue nommé par Claude Leborgne meunier sortant de Guillerville, présent Louis Gueusdin meunier du Carouge entrant à Guillerville. Les estimations ne sont pas les mêmes et les parties négocient.

En 1675, Martin Chocquet, à cause du bail à loyer à luy faict par Léon Poulier, receveur de la terre et seigneurie de Marcoussis, de la moitié de la chasse des grains dudit Marcoussis fait en 1672 pour les meusniers de l'Étang et du Petit Paris, transporte à Louis Gueusdin, meusnier à présent au moullin de Guillerville, la moitié du droit de chasse des grains dudit Marcoussis venant de Chocquet, le transport fait moyennant trente cinq livres pour le loyer par an.

La même année, Léon Poullier accorde le transport du droit de chasse associé au transport du bail entre Martin Chocquet et Louis Guesdin ...

Début 1677, c'est un transport de bail: Louis Gueusdin l'aisné meunier demeurant au moulin de Guillerville, cède à Roland Bailey tous ses droits du bail à ferme que Marie Françoise Feydeau, ..., dudit moulin de Guillerville, ..., avec les pastils aulnoyes bois taillis terres prés , ..., moyennant 440 livres,...

Curieusement il faut attendre deux années pour que, Edmé de la Rivière, fondé de pouvoir de Marie Françoise Feydeau, se transporte au moulin à la demande de Louis Gueusdin l'ainé, pour faire la prisée et estimation des moulants et tournants ustanciles dudit moulin... La liste toujours analogue le total se monte à 880 livres.

En février 1680, Edmé Aupy, sieur de la Rivière, ...., délaisse à titre de loyer d'argent, jusqu'à neuf ans, à Louis Geusdin le jeune, meusnier du moulin de l'estang, le moulin de Guillerville avec la maison manable du musnier et bastimens cy joint, cour en laquelle il y a d'autres bastimens en grange escurye, jardin et clos derrière & autour de partye des bastimens,
- plus 7 quartiers de terres labourables, au dessous de l'enclos de la roue,
- plus 5,5 quartiers de pré proche le moulin, au bour du parc de Bellejame, entre la rivière & la morte eau,
Le bail fait moyennant le prix somme de 440 livres de loyer.
Le moulin passe du père au fils.

Le lendemain, nous nous sommes transportés au dedans du moulin de Guillerville où sont comparus, Edmé Aupy sieur de la rivière et bourgeois de Paris, demeurant rue pavée paroisse Saint-André-des-Arts, chargé de pouvoir par dame Marie-Françoise Feydeau, tutrice de ses enfants mineurs d'une part, et Louis Gueusdin le jeune demeurant au moulin de l'estang, entrant au moulin de Guillerville, lesquels nomment chacun un expert pour faire la prisée du moulin de Guillerville, ...

La même année, une transaction entre Louis Gueusdin l'aîné ancien meunier et Marie Françoise Feydeau, au sujet d'une coupe d'aunes et balliveaux intempestive ...

De nouveau en 1693, Edmé Aupy, bourgeois traite les revenus des seigneuries de Bellejame et Guillerville, cette fois c'est le moulin qu'il baille pour 9 ans, à Anthoine Bourgeron, meunier actuel du moulin de Grousteau, avecq la maison manable du musnier et bastimens y joints, cour en laquelle il y a d'autres bastimens consistant en granges, escuries et estables, jardin et clos, derrière au tour desdits bastimens, plus sept quartiers de terres labourables, ..., la pièce de pré au bout du parcq entre la rivière et la morte eau ... Le meunier devra entretenir la rivière et estang à commencer depuis la grande arcade qui est dans le parc dudit Beljame, prosche le chasteau jusqu'au bout en les musniers ont accoustumé et les estangs qui les consistent ; le bail fait moyennant 400 livres ... Le mois suivant la dame de Beljamme ratifie plusieurs baux traités par Aupy dont celui du moulin.

Nous arrivons en 1718, Henry Louis Lemaistre, est le nouveau seigneur de Guillerville, il baille pour neuf années à Jean Mainfroy, le moulin garny de ses ustanciles, ... moyennant 500 livres ... Suit la prisée la semaine suivante, qui est semblable aux précédentes, notons trois vannes la première à l'entrée de l'étang, la seconde pour décharger l'étang, la troisième pour amener l'eau sur la roue du moulin, le total représente 1223 livres et comprend neuf pages de description.

Notons en 1723, le baptême de Louis François Mainfroy, fils de Jean Baptiste meusnier au moulin de Guillerville, le parrain Jean Louis de Bullion, la marraine Marie Françoise Lemaistre.

En 1725, Henry Louis Lemaistre renouvelle le bail du moulin à Jean Mainfroy moyennant 550 livres.

Henry Louis Lemaistre décède en 1733, nous trouvons dans ses papiers le bail du moulin à Marguerite Blond et Jean Mainfroy pour neuf ans moyennant 550 livres.

Dix années passent, Nicolas Finet, fils mineur du fermier du Ménil-Forget, se marie avec Marguerite Mainfroy, fille mineure de Jean-Baptiste, meunier de Guillerville.

En 1745, Marie Françoise Lemaistre, fille majeure, demeurant à Paris rue des Saints-pères, propriétaire des seigneuries de Bellejame et Guillerville, laquelle baille pour 3, 6, ou 9 ans à César Buquet, garçon meunier d'Arnouville, le moulin de Guillerville ..., moyennant 684 livres et 12 chappons, Toujours des conditions identiques ...

Un mois après, on retrouve la veuve Mainfroy et Marie-Françoise Lemaistre dans une transaction sur les ustancilles du moulin, le curage des fossés. On apprend que Buquet s'est enfuit nuitamment du moulin.

Quelques mois après, Marie Françoise loue à Michel Mainfroy ledit moulin moyennant 400 livres et 12 chappons...

Début 1750, Michel Mainfroy s'est fracturé le bras gauche, il transporte à Jean Couturier meunier à Guillerville, le bail du moulin ...

En 1753, il est question de l'entretien hydraulique: Jean Couturier, meusnier et Estienne Pelletier, entrepreneur de terrasse et curures de rivières, les quelles parties sont convenues du marché qui suit, c'est à savoir que ledit Pelletier s'oblige de curer incessamment et à fond vif la petite rivière qui fait tourner ledit moulin de Guillerville appelée Salllemouille, à commencer depuis la vanne dudit moulin qui est celle tournante, jusqu'à l'arche qui est au dessus des fossés du château de Bellejame, quatre toises au delà. Le présent marché fait moyennant le prix et somme de 70 livres, et noury l'espasse de trois jours.

De nouveau un bail en 1755, Marie Françoise Lemaistre baille pour 6 ou 9 années, à Jean Couturier, marchand meusnier, demeurant au moulin de Guillerville, ledit moulin ..., moyennant 400 livres et 12 chappons.

En 1764, nous devrons nous contenter d'un intitulé, Marie Madeleine Lemaistre baille le moulin ... malheureusement les minutes n'existent plus pour cette année.

En 1769, lors d'un partage nous trouvons Jean Couturier meusnier du Carouge, Jacques Mainfroy meusnier de Basset et Louis Mainfroy meusnier de Guillerville...

La même année, un transport bail est consenti par Jean Couturier à Louis Mainfroy moyennant 400 livres, 12 chappons et un dindon, sont convenus entre eux de la prisée à 1.200 livres dont 684 appartiennent à la comtesse d'Eaubonne.

Deux ans après, Marie Madeleine Lemaistre de Bellejame, épouse de Messire André Lefèvre, comte d'Eaubonne, ladite comtesse demeurant à Paris, cloistre Notre Dame, paroisse Saint-Denis-du-Pas, étant ce jour en son chateau de Bellejame, laquelle fait bail et donne à loyer pour neuf ans à Louis Mainfroy, marchand meusnier demeurant au moulin de Guillerville, c'est à savoir ledit moulin dont la dame jouit par usufruit avec la maison manable du meusnier et bastiments y joint, couvert de thuilles, cour en laquelle il y a d'autres bastimens comme grange, écurie, étables, aussi ouvert de thuilles, jardin clos derrière autour desdits bastimens, ensemble 5 arpents de terre labourables, ... autres pièces, terres, prés, au bout du parc dudit chasteau, entre la rivière & la morte eaue, les preneurs disant bien connaitre par le bail fait par Marie Françoise Lemaistre en 1764 ... pour l'entretien de curer les étangs et rivière depuis la grande arcade qui est dans le parcq dudit Bellejame, près le château jusqu'au bout où les meusniers ont accoutumé de curer et les étangs.... moyennant 400 livres, douze chappons et un dindon de ferme et loyer, à fournir à Paris le 11 novembre pour la Saint Martin. La comtesse se réserve 684 livres qu'elle a droit de prendre sur la prisée des ustancilles par forme de souche et qui luy appartient. Les preneurs pourront faire construire une cave à leurs frais. Passé au château de Bellejame.

En 1776, un changement de seigneur intervient, Louis Mainfroy meunier à Guillerville fait une déclaration censuelle à Charles Thomas de Bullion.

Donc en 1779, Charles Thomas de Bullion, ..., demeurant à Paris rue du Petit Vaugirard, paroisse Saint-Sulpice, de présent en son château de Bellejame, baille à Louis Mainfroy le moulin où le meunier demeure actuellement pour neuf ans:
- un grand corps de batimen de cinq travées dont deux occupées par le moulin, le surplus servant au logement du fermier,
- plusieurs autres batiments détachés appliqués en écurie, vacherie, poulailler, fournil, toit à porcs,
- cour au milieu des bastiments, en laquelle on entre par une porte cochère,
- cave derrière les batiments,
- petit étang ou réservoir audessus du moulin, servant à ramasser les eaux pour le faire tourner...
- 5 arpents, fontaine et morte rivière ...
- le jardin du meunier étant vis-à-vis le moulin de l'autre coté de la rue,
- un bout de l'isle de Chollet , ... vanne de dégagement ou charge de la rivière
moyennant 500 livres.

La Révolution arrive, Charles Thomas décède et en 1793, une quittance donnée à Pierre Lambert , maçon de Marcoussis, qui reconnaît avoir reçu de Pierrette Petitjean, la somme de 585 livres qui avec celle de 300 représentaient les travaux fait au château, au moulin, et à la ferme des prés, pendant les années 1785 à 1791.

Nous sommes en l'an 2, Augustin Dubois, propriétaire des terres de Bellejame et de Guillerville, demeurant audit Bellejame, lequel baille à titre de ferme et prix d'argent pour neuf années, au citoyen Louis Mainfroy et à sa femme, meuniers actuels, le moulin de Guillerville (description de 1779) notons: les bâtiments étant à coté de l'ancienne chapelle près ledit moulin, consistant en chambres basses et hautes, cabinet grenier, ensembles l'édifice de ladite chapelle et le jardin en dépendant, clos de murs et planté d'arbres fruitiers, tenant au levant au chemin de Marcoussis au parc de la Roue, d'autre aux enfants du citoyen Kerwan, d'un bout au midi sur le réservoir du moulin et d'autre au chemin de Marcoussis. Lesquels bâtimens le citoyen Dubois se réserve expressement de pouvoir faire démolir s'il lui semble, au moyen de quoy, il ne pourra être obligé à y faire aucune réparation & au contraire, le cas arrivant les preneurs seront tenus de souffrir la démolition sans indemnité. Le bail pourra être transporté à Marie Anne Mainfroy qui va se marier. Le curage sera depuis le mur du parc jusqu'au réservoir compris. Bail moyennant 800 livres.

En l'an 9, Augustin Dubois, propriétaire de Bellejame et Guillerville, ..., d'une part et Pierre Divry marchand de laine, demeurant à Montlhéry, disent que par acte du 30 frimaire an 2, ledit Dubois a délaissé à titre de ferme à Divry, pour 18 années d'un terrain à Guillerville pour laver dans la rivière de Salmouille étendre et sécher ses laines moyennant 25 livres de fermage, sauf interdiction par autorité ou police. Qu'en effet, la municipalité de Linois avertie du projet de lavage, s'y est opposée sous prétexe que cela gâteroit l'eau de la rivière, en sorte que Divry n'a pu jouir du bail. De ce fait les parties conviennent d'annuler le bail.

En frimaire de la même année, le citoyen Augustin Dubois, propriétaire des terres de Bellejame et Guillerville, résidant audit Bellejame baille à titre de ferme et prix d'argent pour dix huit ans au citoyen Claude Hariveau, meusnier et aubergiste de Linas:
- le moulin de Guillerville situé sur la rivière de Salmouille, faisant de bled farine, garny de ses ustenciles avec tous les logements et lieux , le tout consistant en un grand corps de bâtiment de cinq travées dont deux occupées par ledit moulin et le surplus servant de logement du meusnier autres usages et commodités et plusieurs autres bâtiments détachés appliqués en écurie, vacherie, poulailler, fournil, toit à porc, le tout couvert de thuiles, cour au milieu des dits bâtiments en laquelle on entre par une porte cochère, cave derrière les bâtiments derniers énoncés, petit étang ou réservoir au dessus dudit moulin servant à recueillier les eaux pour le faire tourner, contenant le tout douze ares.
- un hectare adjacent...
-...,
- le jardin du meusnier étant vis à vis ledit moulin de l'autre côté de la rue, clos de hayes pour 80 centiares,
- vingt et un ares de jardin près ledit moulin où étaient les batiments et jardin de la maison bourgeoise dudit Guillerville tenant au levant au chemin de Marcoussis à Linas par la roue, d'autre au midy sur le réservoir dudit moulin.
Sera tenu de curer notamment la dernière année les étangs, réservoir, rivière dudit moulin, depuis le mur du parc de Bellejame... Ce bail fait moyennant le prix de mille francs de fermage..

Notons en 1825, une convention verbale de location faite à Jean Claude Duval pour neuf années du moulin des articles 24 à 36 (voir ces articles mentionnés sur le plan en tête de chronique) moyennant 1.700 frs, également inclus la fourniture de deux voitures attelées de trois chevaux pour Paris, également à la Saint-Jean six canards jeunes et gras.

En 1831, lors de la vente du domaine de Bellejame, extrayons au poste 24°:
- un moulin à eau dit de Guillerville, faisant de blé farine situé sur la rivière de Sallemouille, consistant en :
- un bâtiment où sont les tournants, travaillants, et ustensiles du moulin, et le logement de meunier qui est composé d'une cuisine et un cabinet par le bas, chambre à feu et chambre à farine au dessus,
- un autre bâtiment en face distribué en une petite grange et écuries avec grenier au dessus,
- cour au milieu fermée d'une porte charretière et au fond de laquelle est un corps de bâtiment se rattachant aux deux autres composé d'une étable, toit à porc, hangar. Cave pratiquée derrière ayant son entrée par le hangard, le tout sur 547 m2.
Au poste 25° l'étang ou réservoir au dessus du moulin , contenant 455 m2 ... jardin ...

Trois années après, Pierre Dennié, baron, demeurant à Paris, baille à Louis Vaury et Adèle Bailly, un moulin à eau avec terres, moyennant 1.900 frs de loyer.

En 1841, suite au décès du baron Dennié, sa veuve vend le domaine à Eric Joly de Bammeville, moyennant 300.000 frs. Retenons au poste 18 un moulin à eau dit de Guillerville, ....composé:
- moulin, principal corps de logis où sont les tournants ,..
- logement du fermier, une cuisine et un cabinet, par bas chambre à feu et chambre à farine au dessus,
- un autre bâtiment en face distribué en une petite grange et écuries avec greniers au dessus,
- cour au milieu fermée d'une porte charretière et au fond de laquelle est un corps de bâtiment se rattachant aux deux autres, composé en étable toit à porcs, et hangard, le tout sur 547 m2,
- au poste 19, l'étang ou réservoir du moulin pour 455 m2,
- un jardin au dessus du moulin planté de fruitiers clos de trois murs et une friche le tout contenant 2.847 m2, tenant au chemin de la Roue à celui de Marcoussis,...dans ce jardin est un lavoir couvert de chaume!!

Une réclamation est faite deux mois après l'acquisition par le nouvel acheteur à la municipalité de Linas: Joly de Bammeville lit la grosse du jugement rendu sur la poursuite de Madame veuve de Bullion, tant en son nom et comme tutrice de ses trois enfants mineurs, l'article concernant la chapelle: " la chapelle sainte-Catherine en ruine avec le bâtiment aussi en ruine, jardin, le tout contenant 60 perches tenant d'un côté à la rue de Guillerville à la Roue, d'autre au jardin du sieur Quézant, d'un bout sur la rue dudit Guillerville, et d'autre sur la rivière et réservoir dudit moulin. Dans tous les baux du moulin il est mention de la friche conformément à l'adjudication.

Notons en 1845, le bail fait par Alphonse Eric de Bammeville, demeurant au chateau de Bellejame, à François Vassard, meunier demeurant à Linas, pour 3, 6, où 9 ans:
- le moulin à eau de Guillerville faisant de blé farine comprenant un principal corps de logis
(analogue à la description de 1841).
- l'étang ou réservoir au dessus dudit moulin 480 m2, un jardin potager dans lequel est un lavoir clos de murs ...
Le bail fait moyennant 700 frs, de curer la rivière depuis l'extérieur du parc jusqu'à l'étang.
Ce sera le dernier fait du moulin faisant de blé farine, contrairement à ce qui a été parfois affirmé. C'est donc entre cette date et 1859 que le moulin changera de destination.

Début 1859, Alphonse ☺Éric Joly de Bammeville, baille pour 12 ou 15 années à Jules Thédore Pélicier, fabricant de carton pâte, demeurant à Paris, rue Beaurepaire:
- différents bâtiments autrefois à usage de moulin et actuellement à usage d'usine ou de fabrique de carton pâte, cour et dépendances,
- jardin contigu au réservoir et enclos de murs de trois côtés avec le lavoir qui s'y trouve,
- une pièce de terre au dessous des bâtiments de ladite usine entourée de deux côtés par la fausse rivière.
Le bail fait pour l'exploitation d'une fabrique de carton pâte que le preneur a établi. Le preneur devra entretenir les vannes, vannage, déversoir et réservoir, faire curer la rivière et la fausse rivière depuis les murs du parc de Bellejame jusqu'au réservoir. Dans le parc le bailleur assurera le curage. Également il pourra lever la grande vanne de décharge qui existe dans son parc, notamment lors de grandes pluies et à la fonte des neiges pour éviter les inondations. Le loyer est de 1.200 frs annuel. Le bailleur sera tenu d'ici trois mois de refaire le logement se trouvant à gauche en entrant dans l'usine. Par ces présentes Alphonse Joly de Bammeville a vendu à Jules Pélicier, toutes les machines et ustencilles y compris la roue et arbre mais les vannes exceptées. La vente faite moyennant 8.000 frs.

En 1868, achat par Charles Masson, marchand de vieux papiers à Antoine Boutigny, ancien pharmacien :
- une maison composée d'un rez-de-chaussée élevé sur cave et consistant en un lavoir alimenté par la source cy après parlé, bucher à côté cuisine, salle à manger séparée par un corridor, autres pièces derrière la salle à manger,
- à l'étage deux chambres a feu, un salon, deux cabinets, ... grenier au dessus,
- bande de 2 mètres derrière la maison;
- jardin devant clos de murs 4.273 m2 où se trouve une source,
tenant au nord au chemin de Guillerville à Linas, au midy à Joly de Bammeville, couchant chemin de Linas à Guillerville, levant à Langevin.
La vente faite moyennant 10.000 frs.
Cette maison est mise en caution lors du bail de 1874, elle se trouve au nord du moulin.

En 1874, Eric et Claire de Bammeville son épouse, demeurant en leur château de Bellejamme, lesquels baillent pour 15 ans à Charles Masson, fabricant de carton pâte, demeurant à Guillerville, ci-devant marchand de vieux papiers demeurant à Paris rue de Jussieu, une usine composée de:
- différents corps de bâtiments autrefois à usage de moulin dit le moulin de Guillerville & actuellement à usage d'usine ou de fabrique de carton pâte, cour et dépendances,
- un jardin contigu au réservoir et enclos de murs de trois côtés avec le lavoir qui s'y trouve,
- une pièce de terre située au dessous des bâtiments de l'usine, entourée de deux côtés par la fausse rivière
Conditions:
- poursuivre et ne pas interrompre la fabrication ce carton pâte,
- entretenir les vannes, chaussée déversoir et réservoir,
- droit de visite du propriétaire avec son architecte,
- curage de la rivière jusqu'au mur du parc. À l'intérieur du parc, la possibilité de lever la vanne de décharge qui existe, lors des grandes pluies et de la fonte des neiges, pour éviter les inondations,
- possibilité de fouiller pour augmenter les eaux de la source.
Loyer annuel de 1500 frs. En garantie une maison avec source
(apparemment la maison au dessus du moulin).

Relevons sur la matrice cadastrale pour l'année 1878, une augmentation pour maison, usine, et une construction nouvelle pour machine à vapeur.

 

 

En 1879, Charles Masson a fait faillite, pour régler les créanciers une mise en adjudication est réalisée:
1°) matériel
- machine à vapeur horizontale de 16 cv,
- pompe alimentaire,
- chaudière de 3 cv,
- machine horizontale de 12 cv,
- machine à vapeur verticale de 6 cv,
- tour parallèle,
- machine à percer,
- enclume, étaux, soufflet, filières, boutons,
- machine à cartons,
- cuves, épurateurs, turbine de 5 cv, coupeuse, laminoir, chemin de fer et wagonnet, cisaille, presse, voitures, calorifère.
2°) clientèle
3°) droit de bail de l'usine consistant en corps de bâtiments autrefois à usage de moulin, jardin avec lavoir, mise à prix 10.000 frs. Cette usine est située à proximité du chemin de fer d'Orléans à 3km, avec un omnibus entre Montlhéry et Saint-Michel.
Dans l'acte de mise en vente est fait mention de la roue de fosse, la turbine, ses pignons et l'arbre qui pourront être cédé en fin de bail . Le jour de la vente un constat de non adjudication est enregistré.
Dans l'état du mobilier s'il n'a pas changé de place l'usine était composée:
- d'une "vitrine",
- une forge,
- une halle au rez-de-chaussée,
- une halle au premier,
- un atelier,
- une halle au second étage,
- couloir qui longe l'étang, chemin de fer,
- hangard à la suite du principal corps de bâtiments,
- atelier donnant sur le pré,
- petite chambre donnant sur le pré,

Alphonse Eric de Bammeville est adjudicataire des outils et de la clientèle de l'ancienne usine de cartons lors de la deuxième adjudication, avec une mise à prix de 7.000 frs portée par M Joly de Bammeville.

L'année suivante, Marthe Joly de Bammeville, demeurant au château, veuve d'Eric, baille à Benjamin Bour, agriculteur de Villeneuve-Saint-Georges, une petite propriété dite le moulin de Guillerville:
- un principal corps de bâtiments composé de deux pièces au rez-de-chaussée, deux pièces au premier, un cabinet,
- autre bâtiment derrière, écurie, cellier, fournil et deux pièces d'habitation
(texte analogue à celui de 1882) . Le bail fait moyennant un loyer de 400 frs.

En 1882, Claire de Bammeville, demeurant au château de Bellejame, veuve d'Alphonse de Bammeville, baille pour huit ans, à Alfred Pénin, jardinier, une petite propriété dite le moulin de Guillerville consistant en:
- un principal corps de bâtiment à usage d'habitation composé de deux pièces au rez de chaussée, et de deux pièces et un cabinet au premier, couvert en tuiles, cave sous partie des bâtiments.
- un autre corps de bâtiment derrière couvert en tuiles comprenant écurie, cellier, fournil et deux pièces d'habitations,
- un jardin devant le premier corps de bâtiments contigu à un grand réservoir ( mare actuelle), enclos de murs de trois côtés avec le lavoir qui s'y trouve.
- une pièce de pré située au couchant et au dessous des bâtiments, entouré de deux côtés par la fausse rivière, les bâtiments, et le chemin.
Le tout pour 7.000 m2, sans garantie de l'état des bâtiments, tenu aussi de curer la rivière et la fausse rivière depuis le parc de Bellejame. Dans le parc, c'est l'affaire du bailleur qui pourra vider la rivière. le bailleur pourra lever la vanne de décharge qui existe dans le parc, chaque fois qu'il le juge utile, lors des grandes pluies et de la fonte des neiges. Les preneurs devront entretenir les autres vannes en raison des voisins et utilisateurs d'eau. Le loyer est de 400 frs.
La vanne du parc existe toujours ...

L'année suivante, Alfred Penin, jardinier demeurant à Guillerville, transporte à Alphonse Penin, propriétaire, demeurant à Paris, faubourg du Temple, tous les droits qui restent à courir du bail fait par Claire de Bammeville en 1882, d'une propriété appelée le moulin de Guillerville (description 1882). le transport fait moyennant un loyer de 400 frs. Notons l'entretien des vannes de l'ex-moulin pour ne pas être inquiété par l'administration.

 

 

 

En 1887, le moulin sort du patrimoine des Bammeville, Claire Joly de Bammeville, propriétaire demeurant au château de Bellejame, vend à Alphonse Pénin, jardinier demeurant à Guillerville, une petite propriété dite le moulin de Guillervilleconsistant en:
1°) un principal corps de bâtiment à usage d'habitation composé de deux pièces au rez-de-chaussée, ... cour devant lesdits bâtiments,
2°) un autre corps de bâtiment comprenant écurie, cellier, fournil, et deux pièces d'habitation,
3°) un jardin contiguë à un grand réservoir, ....
le tout d'un seul tenant contenant 85 ares. La venderesse fait remarquer qu'il y avait une roue dans la pièce d'eau servant à faire marcher un moulin. Cette roue n'existe plus aujourd'huy et pour alimenter cette dite pièce d'eau. On avait établi une fausse rivière qui passant par le château venait se déverser dans cette dite pièce d'eau. Que par suite de la suppression de cette roue, la fausse rivière n'a plus lieu d'exister et que la venderesse n'entend plus être inquiétée pour cause de suppression de cette fausse rivière qui du reste se trouve actuellement presque comblée. L'acheteur s'interdisant de rétablir un pareil moulin. La vente faite moyennant 8.860 frs.
Le plan dressé est très instructif, lavoir, disparition de la chapelle...

 

 

 

L'année suivante, le mandataire de Claire de Bammeville, propriétaire demeurant au château de Bellejame, et le représentant de la commune font échange de terre de manière à redresser le chemin de Guillerville ainsi que la Sallemouille . Ce plan montre clairement les possessions restant aux Bammeville.

En 1889, le même mandataire vend une pièce de terre limitée par la Sallemouille au sud ...

 

 

 

Nous arrivons en 1897, Louis Gaillard, garde champêtre, représentant Eric Joly de Bammeville, et Auguste Bourdon, clerc représentant Octave Joly de Bammeville, lesquels vendent aux enchères des terres en indivis... Ne retenons que ce qui est situé aux environs du moulin soit deux hectares.

Ajoutons pour terminer ce récit que d'après Bertel:
- en 1873, seize ouvriers étaient employés dans l'usine de cartons pâte,
- vers 1900, plusieurs bâtiments furent démolis, dont le moulin; l'emplacement fut loué à Almyre Pavié, marchand de chevaux au Jubilé, qui en fit un abattoir,
- en 1911, Henri Fauchet, maraîcher, rachète le moulin, et exploite les terres.