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Le gendre de Gui le Rouge (2)

Cette chronique est le second volet qui relate la vie d'Anseau de Garlande, grand officier du roi Louis VI le Gros qui reçut la charge de sénéchal de France. Valeureux chevalier, allié à la maison de Rochefort-Montlhéry, il rejoignit le parti du roi pour combattre ses propres parents. Après avoir évoqué, la généalogie de la maison de Garlande, l'alliance d'Anseau avec les Rochefort-Montlhéry et les libéralités pieuses au prieuré de Saint-Martin-des-Champs, nous présentons les campagnes militaires aux côtés du roi. Ce texte est tiré de la Vie de Louis le Gros «  Vita Ludovici Grossi  » par Suger (1).

 

C. Julien, Août 2013

 

Anseau de Garlande, sénéchal de France, peint par Charles de Campan en 1875.

 

 

Première guerre de Montlhéry

C'est au cours de l'année 1105 que Milon de Bray, frère cadet de Gui de Troussel, revendiqua la terre et seigneurie de Montlhéry, réfutant la transmission de celle-ci à Philippe de Mantes, du chef de sa femme Élisabeth .Il tenta de s'emparer du château avec l'aide des frères Garlande. «  dolose machinati sunt per Garlandenses fratres, qui tunc regis et filii incurrerant inimicicias…  ». Sans doute après la restitution du sénéchalat à Gui le Rouge, la famille de Garlande en éprouvèrent du ressentiment. «  Les hommes de Montlhéry jaloux de se montrer fidèles à leur habituelle perfidie, machinèrent une trahison par le moyen des frères Garlande qui alors avaient encouru l'inimitié du roi et de son fils ; le vicomte Milon de Troyes, frère cadet de Gui de Truixel, se présenta donc devant Montlhéry avec la vicomtesse sa mère [Lithuise de Troyes, veuve de Milon le Grand] et une nombreuse troupe de soldats. Accueilli dans le château avec toute l'ardeur du parjure, il rappela à plusieurs reprises, et en pleurant, les bienfaits de son père, remit sous les yeux de ces hommes leur naturelle et généreuse activité, loua hautement leur admirable fidélité leur rendit des actions de grâces pour son rappel, se jeta à leurs genoux, et les supplia humblement de bien achever ce qu'ils avaient si bien commencé. Touchés de le voir si tristement prosterné devant eux, ces traîtres courent aux armes, volent vers la tour attaquent ceux qui la défendent, et combattent si vivement avec le glaive, la lance, la flamme, l'épieu et les pierres, que dans plusieurs endroits ils font brèche au rempart extérieur de la tour, et blessent mortellement beaucoup de ses défenseurs  ».

Dans la tour de Montlhéry s'étaient renfermées l'épouse de Gui le sénéchal et sa fille Luciane fiancée au seigneur Louis. À cette nouvelle le sénéchal accourt avec une multitude de chevaliers pour combattre ceux qui assiégeaient le château. Il envoie des messagers et «  attire sagement les frères Garlande hors de leur camp leur assura, sous la foi du serment la paix et leur grâce au nom du roi et du seigneur Louis et de cette manière les fit renoncer, eux et leurs complices, à l'entreprise qu'ils avaient commencée…  ». Par suite de la défection des Garlande, Milon lui-même se vit sans ressource, il prit la fuite «  tout en pleurant et se lamentant  ». Suger prétend que Louis le Gros «  ne quid simile deinceps molirentur, totam castri municionem preter turrim dejecit  », de peur que dans la suite ils ne tramassent quelque chose de semblable, il détruisit toutes les fortifications du château, à l'exception de la tour.

 

 

La rupture du prince Louis et des Rochefort

Au concile de Troyes, le 23 mai 1107, la rupture avec le prince Louis fut consommée, parce que, disait-on, Gui de Rochefort avait usé de fraude et de ruse, parce que l'union de sa fille avec le prince Louis seyait trop peu à la dignité royale, enfin parce qu'elle déplaisait aux grands du royaume, « … machinatione matrimonium quod contrhebatur inter dominum designatum et filiam suam, consanguinitate impetitum, divortio solutum in presentia domini pape  », le mariage avait été attaqué pour cause de parenté et rompu par le divorce en présence du seigneur pape, nous dit Suger.

Le comte Gui de Rochefort en conçoit un vif mécontentement de ce que, par les intrigues de ses ennemis, le mariage contracté avait été attaqué pour cause de parenté et rompu par le divorce ; cette légère étincelle entretenue dans son cœur y excita un violent incendie son maître futur ne lui témoignait pourtant pas moins d'attachement . Tout à coup les frères Garlande se mêlant de cette affaire brisent les liens de cette amitié, défont l'alliance et enveniment les haines. Les conséquences de cette brouille furent des expéditions militaires au cours desquelles les Rochefort furent vaincus.

 

 

L'affaire de Gournay-sur-Marne

Au cours de l'été 1107, une occasion de faire la guerre s'offrit pour lors au prince Louis. Hugues de Pompone [qui n'est autre que Hugues de Crécy], vaillant chevalier et seigneur châtelain du château de Gournay, situé sur la Marne (2), [du chef de sa mère] se comportait en despote. «  faisoit plusieurs grands exactions et ranconnemens sur les marchans et marchandises  ». «… se fiant en la force de son château, empeschoit lors tous les basteaux de cette rivière de passer, s'ils ne luy faisoient un gros tribut pour entretenir sa guerre contre Loys. Il avoit davantage volé quelques chevaux de pris, qu'on menoit à la Cour   », nous dit nous dit Paul Æmyle de Veronne (liv. V, p. 257).

Louis, presque hors de lui-même à la nouvelle de cette insultante audace rassembla une armée et investit sur-le-champ le château afin de priver les assiégés de vivres. Les assiégés résistent courageusement : placés sur une rive élevée, ils dominent ceux qui sont sur la flotte ou dans les flots, et les repoussent rudement à coups de pierres de lances et de pieux. Mais ceux-ci, quoique contraints de reculer, s'animent, reprennent leur ardeur. Pour cette fois, ceux du dedans soutiennent leur gloire, et ceux du dehors souffrent un échec, à leur grand regret. On prépare alors les machines de guerre pour renverser le château, et l'on fabrique entre autres pour les assaillants une tour à trois étages, machine d'une prodigieuse hauteur, et qui dépassant l'élévation du château empêche les frondeurs et les archers de faire le service des meurtrières supérieures et d'aller ou de paraître même sur la plate-forme du château.

Gui de Rochefort alerte ses parents et amis. « … qui estoit un des plus grands seigneurs de France et des mieux apparentez, hayoit merveilleusement le Prince Loys, à cause que, après avoir espousé sa fille, il l'avoit répudiée sous umbre de consanguinité, par la permission du concile de Troye,… à cette occasion s'alliant d'Estienne comte de Champagne, il assembla une armée pour envoyer au secours de ceux de Gournay…  », nous dit Paul Æmyle de Veronne (liv. V, p. 258). Il se concerte avec le comte palatin Thibaut de Champagne. L'armée royale taille en pièces les troupes du comte qui s'enfuient (3).

 

 

 

Après avoir remporté si à propos un triomphe si considérable, le seigneur Louis regagna ses tentes, chassa les assiégés du château, le retint pour lui, et en confia garde aux frères Garlande. En 1107, Hugues de Crécy, fils de Gui II est dépossédé du château et de la seigneurie par le roi Louis VI le Gros au profit d'Anseau de Garlande, gendre de ce même Gui le Rouge (Suger 1964 p. 77). En 1120, Agnès de Garlande épouse Amaury III de Montfort (Lebeuf 1758 p. 267) lequel devient de fait seigneur de Gournay. Avant 1147, leur fille, Agnès, épouse Galeran II, comte de Meulan (Lebeuf 1758 p. 268).

 

 

L'affaire de la Ferté-Baudouin

La prise du château de la Ferté-Baudoin «  Firmitas Balduini  », [ La Feté-Alais , Essonne], tenu par Gui le Rouge et son fils Hugues de Crécy, afin de délivrer le comte Eudes de Corbeil (4) et Anseau de Garlande eut lieu pendant le mois de décembre 1108 depuis la brouille du roi Louis avec les Rochefort. D'après la chronique de Clarius ( tome II, page 516 ), le siège de La Ferté-Alais aurait eu lieu au coeur de l'hiver, sous la neige et les averses «  in ipsa hieme, per nives, per grandines  » . Suger fut le témoin de ces évènements qui mettent en scène deux demi-frères et deux beaux-frères. Voici ce qu'il écrivit de cette affaire dans la Vie de Louis le Gros «  Vita Ludovici Grossi  » ( ch. XV, p. 89, ed. Les Belles Lettres ).

Or donc Louis, roi de France par la grâce de Dieu, ne put perdre l'habitude qu'il avait prise dans sa jeunesse, je veux dire celle de veiller sur les églises, de protéger les pauvres et les indigents, de travailler sans cesse à la paix et à la défense du royaume.

Gui le Rouge, dont il a été parlé plus haut, et son fils Hugues de Crécy, jeune homme intelligent, preux aux armes, mais fait pour le pillage et l'incendie et très prompt à jeter le trouble dans tout le royaume, ne cessaient de contester la supériorité royale, à cause de la rancune accumulée en leur coeur par la honte d'avoir perdu le château de Gournay [ Le chroniqueur de Morigny ( édition Mirot, page 22 ) parle de lui à peu près dans les mêmes termes : « Vir audax et manu promptus, simulator et dissimulator cujusvis rei, oppressor pauperum et agricolarum cupidus interemptor  », h omme hardi et de main prompte, hypocrite et dissimulateur en toute espèce de matières, oppresseur des pauvres, tueur de paysans par cupidité]. C'est ainsi que Hugues ne voulut même pas épargner son frère le comte de Corbeil, Eudes, duquel il n'avait reçu aucune assistance dans sa lutte contre le roi. [ Ils avaient la même mère, Adélaïde de Crécy, laquelle, veuve de Bouchard II de Corbeil, avait épousé Gui de Rochefort, dont elle avait eu comme fils Hugues ].

Hugues de Crécy tendit un piège à sa simplicité. Un jour que le comte Eudes avait décidé de chasser tranquillement chez lui, il s'aperçut, l'imprudent, de ce que la communauté de sang engendre en fait de réalités et d'espoirs quand l'envie l'a corrompue. Enlevé par son frère Hugues, il fut enfermé au château qu'on appelle La Ferté-Baudouin. On lui mit des entraves et des chaînes; aurait-il même eu le moyen de se tirer d'affaire qu'il ne l'eût pu qu'en faisant la guerre au roi.

En présence de cette extraordinaire folie, les gens de Corbeil, en grand nombre, car la châtellenie était riche en antiques et nobles chevaliers « La chastellerie de Corbueil, qui d'ancienneté est renommée de grant noblesse et de grant chevalerie », recoururent à l'asile ouvert à tous de la majesté royale. Prosternés aux genoux du roi, ils lui firent savoir, au milieu des larmes et des sanglots, la captivité du comte et les motifs de cette captivité, le priant et suppliant d'employer sa puissance à le délivrer. Sa promesse leur ayant fait concevoir l'espoir de la libération, leur colère s'adoucit, leur douleur fut soulagée; à l'envi ils cherchèrent par quel procédé, à l'aide de quelles farces, ils pourraient recouvrer leur seigneur. La Ferté-Baudouin appartenait à Hugues non pas en vertu d'un droit héréditaire, mais par l'occasion d'un certain mariage avec la comtesse Adélaïde «  Aalez  », qu'il avait répudiée tout en gardant son château [Suger fait une confusion : il faut lire Gui le Rouge]. Des gens de La Ferté , conférant avec quelques-uns de Corbeil, promirent sous la foi du serment de les recevoir dans le château, non toutefois sans prendre leurs précautions.

Le roi, qui s'était laissé persuader par ceux de Corbeil, s'avançait en hâte; pour éviter que la nouvelle ne s'ébruitât, il n'avait avec lui qu'une petite poignée de chevaliers de sa cour. Assez tard, alors qu'on bavardait encore autour des feux dans le château, ceux qui avaient été envoyés en avant, c'est-à-dire Anseau de Garlande sénéchal, choisi à raison de sa vaillance et les hommes d'armes, environ quarante, qui l'accompagnaient, furent reçus par la porte qui avait été indiquée et firent de vigoureux efforts pour s'en emparer. Mais la garnison, surprise du hennissement des chevaux et du tapage inopiné que les cavaliers faisaient, bondit à leur rencontre. Entre les ouvertures opposées le chemin était resserré. Ceux qui étaient entrés ne pouvaient pas aller ou revenir à leur guise; ceux de la ville, placés devant les portes, ce qui ajoutait à leur audace, les taillaient en pièces à leur aise. Les premiers, plongés dans les ténèbres et desservis par l'étroitesse de la place, n'eurent pas la force de tenir le coup plus longtemps; ils regagnèrent la porte. Mais Anseau, emporté par son courage, rétrogradant et s'immolant, ne put y atteindre; l'ennemi l'y avait devancé. Ainsi surpris, il occupa bien la tour du château; mais ce ne fut pas comme seigneur, ce fut comme prisonnier, en compagnie du comte de Corbeil. Pareille était leur douleur, non pareille leur crainte, puisque l'un c'était la mort, l'autre le déshéritement seulement qu'il redoutait. Ainsi pouvait-on leur appliquer le vers : « Carthage et Marius se consolèrent de leur destin ».

Quand, avec la clameur des fugitifs, le bruit de cette rencontre fut arrivé aux oreilles du roi qui accélérait sa marche, il fut bien fâché de s'être laissé retarder et écarter de sa route par la gêne que lui causait la nuit noire. Il sauta sur un cheval très rapide et s'efforça d'aller audacieusement porter secours aux siens en se précipitant par la porte. Mais la porte était fermée à clef. Repoussé sous une grêle de traits, de coups de lances et de pierres, il se retira. Consternés de douleur, les frères et parents du sénéchal captif se jetèrent à ses pieds : « Ayez pitié de nous , disaient-ils, glorieux et vaillant roi, parce que, si cet abominable Hugues de Crécy, cet homme de rien, assoiffée de sang humain, venant ici ou emmenant là-bas notre frère, peut mettre la main sur lui de quelque manière que ce soit, il se jettera bien vite à sa gorge, sans aucun souci du châtiment qui l'attend dans le cas où, plus féroce que le plus féroce, il le ferait périr de malemort ».

Cédant à cette crainte, le roi fit donc rapidement entourer le château, obstruer les voies qui menaient aux portes, établir en cercle quatre à cinq bastilles, et, en même temps qu'il usait des forces du royaume, il payait de sa personne pour la reprise des prisonniers et du château. Cependant Hugues, qui s'était d'abord fort réjoui de la capture, se sentit glacé de peur à l'idée qu'on allait lui arracher ses prisonniers, lui enlever son château. Dans son anxiété il se mettait en peine d'un stratagème qui lui permît d'entrer tantôt à cheval, tantôt à pied, il prenait tour à tour les dehors changeants et menteurs d'un jongleur et d'une courtisane.

Un jour qu'il donnait toute son attention à cette affaire, du camp on le remarqua, on sauta sur lui. Impuissant à soutenir cette attaque meurtrière, il demanda son salut à la fuite. Tout à coup, parmi les autres et devant les autres, voici, emporté par l'élan de son coeur et de son cheval, Guillaume, frère du sénéchal prisonnier, chevalier élégant, preux aux armes, qui s'acharne vigoureusement contre lui et essaie de le mettre dans l'embarras. La vitesse de sa course eût suffi à le distinguer. Hugues l'aperçut; brandissant sa lance, il la tournait souvent dans sa direction; mais, dans sa crainte de ceux qui suivaient, il n'osait pas s'attarder et se remettait à fuir. Toutefois il était d'une habileté étonnante et hors de pair; s'il lui avait été possible de s'arrêter pour lutter seul à seul, il eût fait éclater la hardiesse de son coeur, soit en remportant un trophée de duel, soit en s'exposant au péril de mort, et y eût gagné un admirable renom. À plusieurs reprises il lui arriva, ne pouvant du tout éviter les villages situés sur la route ni échapper à l'attaque des ennemis qu'il rencontrait, de s'en tirer par une feinte trompeuse : il se donnait pour Guillaume de Garlande s'écriait bien haut qu'il était poursuivi par Hugues, invitait les gens, de la part du roi, à barrer le passage à ce dernier comme à un ennemi. Par ces stratagèmes et d'autres pareils, grâce à ses ruses de langage et à la vaillance de son coeur, il réussit dans sa fuite à se jouer à lui tout seul d'une multitude.

Quant au roi, ni cette occasion ni aucune autre ne le fit renoncer à l'entreprise du siège; il resserrait le blocus, il fatiguait la garnison. Il ne cessa ses attaques qu'après un assaut donné à l'insu des chevaliers, grâce à une machination ourdie par une partie des gens de la place et après avoir par sa puissante valeur rendu la capitulation inévitable. Dans le tumulte, les chevaliers, fuyant vers le donjon, ne s'occupèrent que de sauver leur vie, non d'échapper à la captivité; le fait est qu'enfermés là dedans ils se trouvèrent hors d'état et de se protéger vraiment et de sortir de quelque façon que ce fût. À la fin, certains étant tués, davantage encore blessés, ils se rendirent, eux et le donjon, en se soumettant à la décision de la majesté royale, non sans le conseil de leur seigneur. Ainsi, « à la fois débonnaire et criminel en une seule et même action » il restitua, avec autant de sagesse que de clémence, un sénéchal à lui-même, un frère à des frères, leur comte aux habitants de Corbeil. Parmi les chevaliers qui se trouvaient à l'intérieur, il y en eut qu'il déshérita, ravageant leurs biens, d'autres qu'il entreprit de punir très sévèrement, leur infligeant, pour terrifier leurs pareils, le tourment d'une incarcération prolongée. C'est ainsi que par une si belle victoire obtenue de Dieu contre l'opinion de ses rivaux, il ennoblit grandement les prémices de son règne ». Désormais, les frères Garlande étaient admis à la Cour et occupaient les plus hautes charges d'officiers.

 

 

Les chartes du sénéchal

La signature du sénéchal Anseau de Garlande apparaît au bas de toutes les chartes des dix premières années du règne de Louis VI le Gros «  Ludovicus, Dei gracia Francorum rex  », dès son couronnement le 3 août 1108 (5). C'est la marque «  Signum Anselli de Garlanda, tunc temporis dapiferi nostri  », signature d'Anseau de Garlande, notre sénéchal en ce temps, qui est mentionnée au premier rang des grands officiers, suivie de celle du connétable, du bouteiller et du chambrier. Dans certains cas suivent les signatures de prélats puis celles des gens de noblesse selon un protocole bien établi:

- En 1108, devant les évêques de Paris, Chartres, Orléans et le comte Eudes de Corbeil, le roi, dans toute sa clémence, accorde aux serfs «  servi  » de l'église Notre-Dame de Paris d'être entendus comme témoins, et d'être admis au combat judiciaire contre les hommes libres. L'acte établi au palis royal de Paris est rédigé par le chancelier Etienne de Garlande «  Stephanus cancellarius relegendo subscripsit  » (notice n°334).

- En 1109, autorisation accordée par Louis VI aux serfs de l'abbaye de Sainte-Geneviève de Paris, d'être entendu comme témoins et d'être admis au combat judiciaire contre les hommes libres «  preceptum regis quod servi hujus ecclesie in testimonio recipiantur  ».

- Le 4 février 1110, autorisation accordée par Louis VI aux serfs de Saint-Martin-des-Champs de témoigner en justice et de prendre part aux combats judiciaires contre les hommes libres «  Ludovici regis de exaltatione servorum  ».

- Vers 1110, confirmation par Louis VI du droit de voirie «  de viatura  » de l'évêque de Paris.

- En 1111, Louis VI donne des lettres de confirmation des droits et privilèges de l'abbaye de Saint-Denis dans l'enceinte de la ville. Le roi s'adresse au vénérable homme Adam, abbé «  vir venerandus Adam, abbas monasterii beatorum martyrum Dyonissi, Rustici, et Eleutherii  ». Il accorde cette charte pour le salut de son père le roi Philippe. Anseau signe en compagnie de son frère Gilbert de Garlance, bouteiller de France, le connétable Hugues de Chaumont et le chambrier Gui de Senlis (notice n°347).

- En avril 1111, la troisième année de son règne, à Paris le roi donne des lettres au prieuré de Saint-Martin-des-Champs (notice n°348). Louis VI confirme les dons de ses devanciers (Henri 1er et Philippe 1er) à Saint-Martin-des-Champs, et spécifie notamment l'église même de Saint-Martin, les terres qui l'entourent, les tonlieux et les justices de ces terres ; un moulin à Paris, la terre d'Anbervilliers, les domaines de Noisy, d'Annet, de Bondy, de Dizy-en-Laonnais, les autels de Janville et de Neuvy, un gourd à Poissy.

- En 1111, à Orléans, une charte est donnée par Louis VI par laquelle il abolit toutes les coutumes oppressives établies par les seigneurs du Puiset sur les terres de l'abbaye de Saint-Denis. Il condamne les exactions récentes et témoigne qu'il se porte garant pour les moines puissent posséder les terres situés dans la châtellenie du Puiset, évêché de Chartres «  Carnotensi in territorio constituti, nomine Puteoli, terris prefati Dyonisii…  » (notice n°349).

- Après la première guerre du Puiset à laquelle Anseau de Garlande participa en temps que sénéchal de France, alors qu'il était à Orléans au cours de l'été 1111, le roi Louis VI donna une chartes en faveur du chapitre de Chartres (charte XXXI) «  ne a Puteacensibus dominis aliqua gravamina ecclesie Carnotensi inferantur  » (6). Le roi confirme les anciennes libertés des biens ecclésiastiques ravagés et opprimés par les seigneurs du Puiset au diocèse d'Orléans, qu'il vient de détruire, en laissant par cette destruction un monument de sa puissance souveraine« libertatem et immunitatem prediorum eorumdem diu vexatam, a Puteacensibus dominis oppressam, in debitum statum principali nostra pietate reformemus  ». Il défend qu'à l'avenir aucune exaction semblable ne puisse être commise sous son nom ou sous celui de tout autre seigneur. La charte donnée en faveur du chapitre Notre-Dame de Chartres est signée par les officiers royaux réunis à Orléans : le sénéchal Anseau de Garlande, le connétable Hugues de Chaumont, le bouteiller Guy de Senly, le chambrier Guy et le chancelier Étienne de Garlande «  sunt et signa : Anselli de Guerlandia, tunc temporis dapiferi nostri, Hugonis, constabularii nostri, Guidonis buticularii nostri, Guidonis, camerarii nostri… Stephanus, cancellarius, relegendo subscripsit  ». Les mêmes grands officiers figurent, avec le comte Thibault IV et sa mère Adèle, principaux adversaires du vicomte Hugues et d'Alix de Rochefort, dans un autre titre de Louis le Gros, daté d'Etampes, en la même année 1111, probablement avant la prise du château du Puiset.

- Le 31 décembre 1111, à Orléans, charte par laquelle Louis VI exempte de tous droits le four «  ut prediciti furni ab omni consuedines  » que Barthélemy de Fourqueux «  Bartolomeo de Fulcosio  » possédait à Paris. De même les six boulangers, qui fréquentent ce four pour cuire leur pain, sont exonérés de droits. Anseau de Garlande signe en troisième position après le comte Raoul et le chancelier Étienne (notice n°354).

- 1112, jugement de Louis VI, attestant que Henri le Lorrain est de condition libre «  carta que loquitur de Henriccum cognomine Lothoringum, de libertate ipsus  ». Dans une seconde charte, Louis VI confirme toutes les possessions d'Henri le Lorrain à Paris et aux environs, dont des terres à Aubervilliers, Villeneuve, Ablon, l'hôte du Mesnil avec toute sa famille, et tous les serfs avec la capitation et la justice.

- Le 12 mars 1112, étant au palais à Paris, Louis VI donne une charte par laquelle il abroge une coutume, en vertu de laquelle les chanoines de Sainte-Geneviève étaient obligés de se présenter à la cour du roi pour répondre aux accusations intentées contre eux «  de clericis solitis ire ad curiam regis  ». Outre les grands officiers, on compte les prélats du royaume, à savoir Denbert archevêque de Sens, Galon, évêque de Paris, Jean, évêque d'Orléans et Ives, évêque de Chartres (notice n°350).

- En 1112 à Paris, une charte par laquelle Louis VI confirme la donation faite par son aïeul le roi Robert et son père Philippe 1er « domni Roberti Francorum regis, quam pater noster, domnus Philippus beato Dynisio donavit…  » à l'abbaye de Saint-Denis d'une maison située près de l'abbaye avec toutes les coutumes : le droit de vendanges, de vendre de la poix sur le marché, des fruits, des boudins, des coquillages et des salaisons, des droits sur le pain et sur le vin. (notice n°353).

- Avant le 3 août 1112, Louis VI reconnaît au chapitre de l'église cathédrale d'Orléans le droit d'obliage qu'il lui avait dénié et permet de construire des maisons appuyées sur le mur de ville, à condition de ne percer aucune porte dans ce mur. L'acte comporte la marque des grands officiers dont «  Signum Anselli tunc temporis dapiferi nostri  ».

- Après le 3 août 1113, à Orléans , 1113 Louis VI abolit les droits de gîte et de prise que les veneurs royaux exigeaient à Traînou et Cléchy «  nichil in supradicto Triguano , nichil in Clichyaco », et ne maintient que la brenée. Par la main du chancelier Étienne, les signatures sont « Ludovici regis . S. Radulfi comitis . S. Anselmi dapiferi . S. Hugonis constabularii . S. Gisleberti buticularii . S. Guidonis camerarii  ».

- Au cours de l'an 1113, étant à Châlons, Anseau de Garlande « Anselli » signe la charte de fondation, par le roi, de l'abbaye de Saint-Victor proche de la ville de Paris «  de fundatione hujus ecclesia beati Victoris que juxta Parisiorum civitatem  » .

- En 1113, à Paris, abandon fait par Louis VI de la redevance annuelle d'un muid de vin et de douze deniers, qu'il percevait sur une terre de l'abbaye de Saint-Denis, à Rueil «  apud Ruellium  » (notice n°358).

- En 1114, à Paris, charte par laquelle Louis VI affranchit une serve nommée Sanciline, fille d'Aschon, et lui permet d'épouser un homme de l'église de Notre-Dame de Paris, sans perdre sa liberté (notice n°359).

- À Orléans , au mois d'avril 1114, au chapitre Sainte-Croix, Anseau de Garlande « Fuerunt ex nostra parte : Anselmus dapifer » assiste le roi Louis VI qui reconnaît au chapitre la propriété d'une famille de serfs, pour le repos de l'âme de Philippe I , son père, et de la sienne.

- Après le 3 août 1114, à Paris, confirmation par Louis VI des privilèges de l'église de Saint-Éloi en présence de Thibaut, abbé de Saint-Maur des Fossés et de Renaud prieur de Saint-Éloi avec le consentement de Galon, évêque de Paris. Les privilèges comprennent le droit de voirie, le droit banal, la taille, la corvée, le droit de cuire, etc. (notice n°360).

- En 1115, à Paris, pour le salut de ses parents, abandon fait par Louis VI, aux religieux de Notre-Dame-des-Champs, d'une redevance annuelle de six sous (notice n°361).

- En 1115, à Paris, confirmation par Louis VI d'une donation faite à l'église de Saint-Martin des Champs, par Guillaume de Garlande, de vingt sous de rente sur le péage de Bondy «  quos dedit Villelmus Warlanda, … quatinus de pedagio suo apud Bunzeias ». Le legs avait été fait pour le salut de son ancêtre Aubert (notice n°362).

- En 1115, concession par Louis VI aux chanoines de Saint-Denis de la Châtre et ses droits sur le cloître de cette église «  claustrum ecclesie Sancti Dionysii de Carcere  ».

- En 1116, à Paris, charte par laquelle Louis VI accorde aux habitants du village de Corbreuse «  villam nomine Corberosam  » divers droits, dans un bois appartenant à Notre-Dame de Paris. Les habitants auront le droit de prendre du bois pour construire leur maison et du bois mort pour le chauffage (notice n°364).

- En 1116, à Paris, confirmation par Louis VI d'une donation faite par Bouchard de Montmorency, d'une partie de son péage de Pontoise, à l'abbaye de Cluny et au prieuré de Saint-Martin-des-Champs. Cluny recevra annuellement 100 sols et Saint-Martin 40 sols (notice n°365).

- Avant le 3 août 1116, tous les grands officiers sont à Orléans «  Astantibus in palatio nostro quorum nomina subtitulata sunt et signa. S. Anselmi dapiferi . S. Hugonis constabularii , S. Gisleberti buticularii . S. Widonis camerarii  » quand le roi Louis VI règle avec le chapitre de Sainte-Croix plusieurs questions relatives aux serfs.

- Avant le 3 août 1117, diplôme de Louis VI réglant ce que l'abbaye de Saint-Magloire doit fournir pour la subsistance des desservants de la chapelle Saint-Georges, et confirmant des biens donnés à la même chapelle par Henri le Lorrain. Le diplôme est donné en mémoire de l'abbé Guinebaud.

- En 1117, à Paris, donation faite par Louis VI, au prieuré de Saint-Martin-des-Champs, d'un serf nommé Ansold (notice n°366).

- En 1118, à Paris, charte par laquelle Louis VI règle les droits respectifs de l'église Notre-Dame de Paris et du roi à Bagneux «  apud Balneolum villam  », et renonce aux redevances et aux services imposés aux hôtes de Notre-Dame qui habitent ce village «  hospitibus vel servis Beate Marie, in predicta terra commanentibus  » (notice n°369).

 

 

Le siège du Puiset et le duel judiciaire

Le jeune seigneur du Puiset, Hugues III, était considéré comme un coquin, riche seulement de sa propre tyrannie et celle de ses ancêtres, «  anguis angit inter anguillas stimulans  », serpent mêlé à des anguilles, nous dit Suger (7). Vassal du roi pour la châtellenie du Puiset, il l'était du comte de Chartres pour sa vicomté. Hugues opprimait les églises, maltraitait les monastères et s'attaqua à la comtesse de Chartres, Adèle d'Angleterre «  nobilissinam Carnotensem comitissam  », veuve du comte Étienne-Henri et à son fils Thibaut IV de Chartres. Le seigneur du Puiset ravageait leur terre de Chartres, la livrant au pillage et à l'incendie, nous dit Suger. La comtesse et son fils demandent l'assistance du roi. Le roi réunit une assemblée d'évêques, clercs et moines à Melun le 12 mars 1111, laquelle condamna Hugues par défaut. Le roi arrive à Toury avec un grand ost et réclame le château confisqué par le seigneur du Puiset «  balistam multiplicem, arcum, scutum et gladium et bellum  », partout balistes, arcs, écus, épées, c'est la guerre. Maître de la victoire le roi emmena les prisonniers et fit brûler le château.

 

«  La Beauce où sont les eslections de Chartres, Dourdan, Estampes, Pluviers, Chasteau-Dun et pays circonvoisins  » par le sieur Sanson d'Abbeville (1652)

 

Profitant cette victoire, le comte Thibaut de Chartres envisageait l'agrandissement de son domaine par l'accaparement du fief d'Allaines à une lieue du Puiset «  apud villam que dicitur Alena  ». Le roi refusa formellement. Un duel judiciaire fut organisé. Le comte offrait de prouver par raison démonstrative, par l'organe d'André de Baudément «  Andream de Baldamento  », son sénéchal, que c'était un point dont ils étaient convenus. Le roi de son côté offrait de se défendre par l'entremise de son sénéchal Anseau de Garlande «  Ansellum dapiferum suum  ». Et Suger de poursuivre « … et par raison démonstrative et par gage de bataille, en quelque endroit que les champions le voulussent pour être en sécurité, soutenant qu'il n'y avait jamais eu de convention. Ces vaillants hommes demandèrent souvent que la cour fût convoquée pour cette bataille ; ils ne l'obtinrent jamais ». Le comte Thibaut aidé de son oncle le roi d'Angleterre Henri se mit à faire la guerre au roi.

En 1112, le comte Eudes de Corbeil «  decedere Curboilensem comitem Odonem  » était venu à mourir sans héritiers. Plusieurs prétendants se présentèrent désireux de s'assurer de cette place qui commande la haute Seine et peur servir à bloquer Paris : Hugues III du Puiset, neveu d'Eudes de Corbeil par sa mère Alix, puis André de Baudément, père d'Eustachie, veuve du comte, puis Thibaut de Chartres qui avait participer à la victoire du Puiset se retourna contre le roi et voulu lui arracher Corbeil en temps que suzerain du sénéchal de Champagne. Hugues III du Puiset abandonna ses prétentions mais fomente une nouvelle rébellion.

À la fin de l'été, Hugues III du Puiset reprend ses pilleries. Cette fois, il se jette sur Toury, domaine fortifié appartenant à l'abbaye de Saint-Denis «  Tauriacum, villam beati Dyonisii munitam  » pour le ruiner de fond en comble. Guillaume de Garlande, général de la maison du roi, amène des renforts au roi pour l'attaque du Puiset. Face au comte de Chartres aidés par les mercenaires normands, Milon II de Bray, Hugues de Crécy et Gui II de Rochefort, en tout 1.300 chevaliers, l'ost royal essuya un échec devant le Puiset. Louis le Gros érige un château en face du Puiset, occupe Janville et combat le comte Thibaut de Chartres dans la plaine. La fin de l'année 1112 fixe la soumission de Thibaut et la destruction du château du Puiset . Une nouvelle fois, l'armée royale conduite par les frères de Garlande, Anseau et Guillaume, désarma les seigneurs félons.

 

 

La mort du grand-sénéchal

Six ans plus tard, une nouvelle trahison est commise par Hugues du Puiset. Henri Waquet place les évènements entre le 6 janvier et le 1er mai 1118. Luchaire ( Annales de la vie de Louis VI , p. 115, nº 236) date du 6 janvier 1118 un acte du cartulaire de Saint-Père de Chartres où signe Anseau de Garlande. D'autre part, le 1er mai suivant, le roi concédait à Toury la création d'un marché et l'abolition des coutumes oppressives établies par les seigneurs du Puiset. Voici le texte de Suger annonçant le décès du grand-sénéchal Anseau de Garlande « cum dapiferum ejus Ansellum Garlandensem, baronem strenuum, propria lancea perforasset  ». Dans d'autres circonstances, longtemps après, ledit Hugues, rentré en grâce auprès du roi à force d'otages et à force de serments, reprit le cours de ses tromperies et de ses révoltes. De nouveau il fut assiégé par le roi ; de nouveau il fut déshérité. Même d'avoir percé de sa propre lance le vaillant baron qu'était Anseau de Garlande, cela ne put lui faire désapprendre la trahison, innée chez lui et habituelle. À la fin il prit la route de Jérusalem…

 

 

Notes

(1) Suger, Vie de Louis VI le Gros, éditée et traduite par Henri Waquet (Librairie Ancienne Honoré Champion, Paris, 1929).

(2) Au début du XIIe siècle, l'église élevée sur les bords de la Marne , auprès du château de Gournay et fondée, sous l'invocation de Notre-Dame et de Saint-Jean l'Evangéliste, par Gui le Rouge de Montlhéry, comte de Rochefort et sa femme Aélis, est donnée à Saint-Martin-des-Champs, du consentement du roi associé Louis le-Gros. Dans la dotation de l'église, constituée par les fondateurs, sont compris la chapelle [castrale] de Gournay, la terre de Liaubon, un moulin à Gournay-sur-Marne, l'église et l'aître de Roissy avec le tiers du village.

(3) Paul Æmyle de Veronne, L'Histoire des faicts, gestes et conquestes des roys, princes, seigneurs et peuple de France (par Federic Morel, Imprimeur du Roy, Paris, 1631).

(4) Eudes de Corbeil est qualifié par Suger ( Vita Ludovici Grossi , ch. XX, p. 151) comme étant «  Hominem non hominem, quia non rationalem sed pecoralem  », un homme qui n'avait rien de l'homme, être dépourvu de raison, une vraie brute. Il avait épousé Eustachie de Baudément (née vers 1094- av. 1130) fille d'André de Baudément, sieur de Braine-sur-Vesle, la Fère-en -Tardenois, Baudément, Nesle, Pontarsy, Longueville et Quincy, sénéchal du comte Thibaud de Champagne (v. 1050-1142) et d'Agnès de Braine (v. 1080-1137). Veuve en 1112, Eustachie se remarie avec Gilbert de Garlande dit le Jeune, bouteiller de France.

(5) J. Tardif, Monuments Historiques (Impr. Glave, Paris, 1866).

(6) E. de Lépinois et L. Merlet, Cartulaire de Notre-Dame de Chartres (Garnier, Chartres, 1862).

(7) Hugues III du Puiset (né vers 1095, majeur en 1109) était le fils d'Évrard III et petit-fils d'Hugues 1er, dit Blavons (le Bleu à cause de la couleur de son vêtement) et d'Alix de Montlhéry, sœur de Gui le Rouge. Évrard partit pour la Terre-Sainte en 1096, avait péri le 21 août 1097 devant Antioche. Ses deux frères exercèrent successivement le bail de leur neveu : d'abord Hugues II, surnommé Hugotin, puis lorsque celui-ci se fut laissé entraîner en Orient par Bohémond en 1106, Gui, dont parle Suger, ancien chanoine de Chartres, q'un mariage avait fait vicomte d'Étampes en 1104.